L : Vous êtes sur Radio ici et maintenant 95.2 FM et sur internet icietmaintenant.com, à l'instant c'était les 4 Saisons de Vivaldi, le début de l'automne parce que les saisons changent, mais malheureusement, pas pour l'instant les systèmes politiques. Et pour en parler, justement, nous accueillons Etienne Chouard, Etienne, bonjour. E.C : Bonjour L : Bonjour Etienne Chouard, alors, je vais vous présenter rapidement... alors, vous êtes un chercheur autonome, j'ai vu récemment une vidéo qui s'appelait : Etienne Chouard, chercheur en cause des causes, est-ce que ça vous va comme titre ? E.C : Oui... L : Oui ? Ben voilà, on va dire Etienne Chouard, chercheur en cause des causes, vous travaillez sur l'idée de démocratie, fausse démocratie opposée à vraie démocratie, alors, je vais essayer de résumer en quelques phrases votre propos et vous, vous allez corriger si besoin est. Alors, en quelques phrases, hein. Vous pensez que nous sommes... vous avez synthétisé l'idée que nous sommes aujourd'hui dans une fausse démocratie, qui repose sur un faux choix, sur l'illusion du choix, et qu'en vérité le vrai nom du système dans lequel on vit actuellement, c'est le gouvernement représentatif. Parce que la vraie démocratie n'est pas basée sur l'élection, mais sur le tirage au sort. Est-ce que ça vous va comme introduction ? E.C : Oui. Enfin pour quelqu'un qui n'a jamais entendu parler du sujet, ça va être un peu brutal L : oui effectivement, je fais ce rappel parce qu'on vous a déjà eu à l'antenne plusieurs fois, que les auditeurs, nos auditeurs sont, pour la plupart familiers avec vos idées. Alors peut-être pour justement les auditeurs qui découvrent pour la première fois, j'ai ici un livre dont vous avez parlé à cette antenne quand vous étiez venu la première fois avec moi, en tous cas, qui s'appelle « Principes du gouvernement représentatif », c'est un livre de Bernard Manin, voilà que j'ai là, alors je remercie Benjamin qui me l'a gentiment prêté, lui-même l'ayant emprunté à la bibliothèque de sa ville, et je vais lire, je pense, le 4ème de couverture de ce livre de Bernard Manin qui est peut être plus clair que mon introduction. Alors je vais lire le 4ème de couverture, c'est quelques phrases : « Des démocrates athéniens à Montesquieu, d'Aristote à Rousseau, personne ne songeait à faire de l'élection, l'instrument démocratique par excellence. Démocratie n'équivalait pas à gouvernement représentatif. C'est le tirage au sort qui paraissait le mieux apte à respecter l'égalité stricte des candidats. Que s'est-il passé au tournant du XVIII° siècle, en Europe et aux Etats Unis, pour que se renverse cette conception multiséculaire, et pour qu'advienne l'idée qu'une démocratie est, par essence, un gouvernement représentatif. Le changement tient-il à la réalité des choses ou au regard que nous portons sur elles ? Ce livre présente une théorie du gouvernement représentatif en s'attachant aussi bien à la tradition européenne, qu'au débat américain. Bernard Manin montre que le système représentatif n'a pas pour seule fonction de permettre au peuple de se gouverner lui-même. L'élu n'est jamais le double ni le porte parole de l'électeur, mais il gouverne en anticipant le jour où le public rendra son jugement ». Est-ce que cette introduction vous convient mieux ? E.C : Elle est parfaite. Enfin, je... ça fait des années et des années que je travaille sur ce bouquin et je regardais plus la 4ème, hein, puisque... je suis dans le coeur du bouquin page après page, et... c'est vrai qu'elle est bonne cette synthèse... oui, oui, le problème, c'est que le bouquin est devenu introuvable depuis qu'on en parle... L : Exactement E.C : ...faut attendre, il paraît qu'il va ressortir en... en octobre... il faudrait en scanner les meilleurs passages et... et les faire circuler, quoi. L : effectivement, c'est une bonne nouvelle qu'il soit réédité en octobre parce que c'est un livre, véritablement excellent... en plus son auteur est toujours vivant, Bernard Manin, il est né en 58 à ma connaissance il est toujours vivant, et c'est un livre vraiment excellent, c'est vrai qu'on ne le trouve plus. On ne peut que l'acquérir pour des sommes extravagantes, donc c'est effectivement compliqué pour l'obtenir, oui. E.C : C'est une référence, une référence... internationale. La plupart des bouquins, la plupart des bouquins, presque tous, qui parlent de la démocratie, enfin moi j'en ai quelques centaines, je les ai pas tous évidemment, puisqu'il y en a des milliers et des milliers des bouquins sur la démocratie, mais dont aucun ne parle de la démocratie, en fait ils parlent tous du gouvernement représentatif... presque tous, enfin presque tous ceux que j'ai en tous cas, font référence à Manin à un moment ou à un autre... c'est un bouquin qui est extrêmement cité et utilisé, mais, paradoxalement, personne, que je sache, n'en fait un fer de lance. Les gens montrent qu'ils savent qu'il existe, mais... voilà, sans... sans insister plus que ça. Alors que ça mérite d'être une réflexion centrale, je pense qu'on a là, avec ce travail, le travail de Bernard, on a... un levier d'émancipation complètement méconnu, et à mon avis, décisif. Donc voilà, est-ce que nous allons être capables, à la base, entre gueux, entre manants, de... de nous approprier cette idée géniale, malgré la mauvaise volonté qu'y mettent les voleurs de pouvoir... évidemment, c'est normal que les élus.. et leurs donneurs d'ordres détestent le tirage au sort, ça les mettrait au chômage et ça les priverait du pouvoir qu'ils veulent grâce à l'élection, mais... donc c'est normal qu'ils soient contre, mais, nous autres, à la base... si on était malins, bon je sais pas si on le sera... on devrait se réapproprier ou s'approprier cette idée que... l'élection est aristocratique... et que la seule procédure démocratique qui vaille... qui mérite de porter ce nom, c'est le tirage au sort. Alors avec tous les contrôles qui vont avec, hein, parce que le tirage au sort, ça peut servir de... de mot, de mot valise pour parler de toute une réflexion, mais... bien sûr le tirage au sort, il est pas...il sert pas, on remplace pas l'élection par le tirage au sort, c'est plus malin que ça, quand même. Il s'agit pas de donner un pouvoir sans contrôle à n'importe qui, évidemment. Personne ne défendrait une idée aussi bête. Donc les gens qui ont peur de ça, devraient se rendre compte assez rapidement, sans même... sans même avoir à commencer à discuter, ils devraient déjà sentir que c'est sûrement un malentendu. Que si des gens défendent si ardemment le tirage au sort, alors qu'au départ, eux ça leur paraît si absurde, c'est sans doute un malentendu, parce que les gens ne sont pas bêtes, ni d'un côté ni de l'autre. Et... c'est que ce qui paraît aberrant au premier abord, ne l'est que... parce qu'il y a un malentendu, parce que on sait pas encore de quoi on parle, va falloir leur en parler, pour affiner et s'apercevoir que le tirage au sort n'est pas du tout dangereux, au contraire il est extrêmement protecteur. Il est, précisément, il est beaucoup plus protecteur que l'élection. L : Alors, cette idée que l'élection est, par essence démocratique, finalement, à l'échelle de l'histoire des idées, c'est une idée très jeune. C'est depuis 200 ans à peu près qu'on nous râbache ça, élection = démocratie, démocratie = élection mais... E.C : Tu disais qu'est-ce... qu'est-ce qui fait que l'élection est par essence démocratique, tu voulais dire qu'elle est par essence aristocratique. L : Oui, voilà, exactement. Je voulais dire que l'idée que démocratie = élection, à l'échelle de l'histoire de la philosophie et de la pensée humaine, c'est une idée très jeune, et si vous demandiez, enfin c'est ce que vous rappelez souvent dans vos conférences, si on demande à un Rousseau, à un Aristote est- ce que l'élection c'est la démocratie ? Il vous rit au nez ! Il vous aurait ri au nez. E.C : ... y'a un bon bouquin, malheureusement qui se trouve plus, de, Rosanvallon, dont j'ai fait une photocopie dans une bibliothèque, donc je l'ai, mais il est introuvable, ce serait plus agréable sous forme de livre, mais bon, un livre qui s'appelle « Situations de la démocratie », publié en 1993... c'est un livre collectif... c'est plein de chapitres écrits par des auteurs différents, et dans lequel, Rosanvallon a un chapitre très intéressant, qui s'appelle « Histoire du mot démocratie à l'époque moderne », et qui justement, prend précisément, étudie précisément... ce moment, début du XIX° siècle, juste après la révolution française... où, avant ce moment, personne n'appelait le gouvernement représentatif, démocratie, les gens qui avaient institué le... le gouvernement représentatif, qui avaient institué la « république française », entre guillemets, savaient très bien que c'était pas une démocratie, savaient très bien que c'était une république pour rire, un gouvernement de notables, pour les notables, par les notables, tenant la canaille et le peuple à l'écart très soigneusement, très soigneusement, en l'ayant déjà copieusement massacré quand il avait, quand il se mettait en tête d'exercer un tout petit peu de pouvoir, donc les... les oligarques de l'époque, début du XIX° siècle, donc 1800 et quelques, tout début, là... pendant la... l'épopée, enfin l'épopée... les rapines napoléoniennes, et... et puis la restauration... on parlait pas du tout de démocratie, et puis il y a... ce mot apparaît, et Rosanvallon travaille cette apparition. Mais en fait, il faut comprendre que... comment résumer ça correctement, le... les escrocs ont besoin des mots pour embobiner leurs gogos. Et les... les élus... sont des escrocs professionnels, qui nous mentent, sciemment, volontairement, professionnellement, c'est du mensonge professionnel, depuis 200 ans. Depuis 200 ans, on nous mène en bateau, et nous on est gentil, quoi, on est gentil, on se laisse faire, on... on joue le jeu, bah parce que les gens sont pas... les gens sont pas méchants, les gens ils veulent... les gens veulent pas gouverner, hein... je suis pas sûr que les gens veuillent la démocratie d'ailleurs hein, e suis pas sûr du tout que le plus grand nombre veuille la démocratie. Les gens... on dirait que les gens voudraient plutôt un bon maître. Et, il suffit que le maître dise les bons mots, bah pour qu'on lui fasse le crédit de penser que c'est pas le pire des hommes. Et finalement, les voleurs de pouvoir se sont très vite aperçus qu'il suffisait de s'auto-proclamer républicain, démocrate, progressiste, de gauche, pour être élu ! Et, alors c'est formidable quand on voit comment les affairistes et les banquiers, donc des crapules, d'authentiques crapules, des mafieux, des voleurs, des voleurs, ni plus ni moins, il faut appeler un chat un chat, les affairistes et les banquiers pendant tout le long du XIX° siècle, ont eu un parti qui s'appelait le centre gauche, (rire), c'est génial ! C'est génial que ça marche ! Enfin, et ils ont toujours été élus, mais alors élus dans des proportions... spectaculaires, quoi, c'est des chambres introuvables, quoi, des chambres de royalistes... élus au nom de la république. Et c'est d'ailleurs des royalistes qui ont institué la III° République... Une armée... une armée de royalistes convaincus par cette crapule de Thiers, qui avait bien compris qu'il n'y avait rien à craindre de l'élection, qui leur a dit mais c'est beaucoup plus malin que la, que la monarchie ! Vous allez avoir plus de pouvoir, et ça sera beaucoup plus dur de résister, leur expliquait Thiers. Ça va être beaucoup plus dur de résiter à un gouvernement élu, même si... même s'il sert les possédants... le plus caricaturalement qui soit, ça va être beaucoup plus dur pour le peuple de résister à un gouvernement comme celui-là que de résister à un roi ! Un roi fixe l'attention, un roi... un roi c'est l'intérêt d'un seul contre l'intérêt de tous, et c'était facile de mener une révolution contre un roi. À mener une révolution contre une république, c'est beaucoup plus compliqué ! Et Thiers, cet affreux bonhomme, affreux bonhomme !... il faut lire Guillemin, quoi hein... je parle que de lui en ce moment parce que je... je me régale quoi avec ce... c'est un historien, un historien comme on en fait peu quoi hein, qui est... oh il y en a quelques uns, hein des gens... comme Annie Lacroix-Riz, y'a des historiens formidables, mais, quand même, beaucoup d'historiens sont prostitués aux riches, et... comme Michelet, enfin,... et leur servent de... de caution intellectuelle pour, pour justifier la domination, pour justifier l'oppression, pour... convaincre les... les citoyens de... de rester bien résignés, bien dociles, les historiens, comme les économistes servent à ça, ils sont d'ailleurs grassement payés pour ça. François Furet... payé par la CIA pour une écrire la... une espèce d'histoire mensongère de la révolution française pour nous faire croire que... que c'était une aventure sanglante qui préfigurait le goulag et qui finalement ferait bien de nous passer... Finalement, François Furet qui était communiste, si je ne m'abuse, est devenu un... un Joseph de Maistre quoi, c'est devenu un complice du pouvoir, des voleurs du pouvoir pour que le... la canaille reste à sa place. Mais alors, à la place de ces histo... de ces faux historiens, parce que ces gens là mentent !... un historien comme Guillemin, Henri Guillemin... ben ça donne du courage, ça donne... de la joie, ça donne du plaisir de comprendre, et de la force pour résister. Donc Henri Guillemin nous explique ce... les intrigues, les... les manoeuvres, les... complots, les complots, mais alors, mais quotidiens ! Des plus riches contre l'intérêt général, et pour circonvenir la... l'opinion, l'opinion publique... pendant 200 ans, les 200 ans du gouvernement représentatif. Donc c'est absolument précieux, c'est des... on... quand je vais vous dire le nombre de conférences, vous allez trouver ça énorme mais c'est très très peu. C'est génial, c'est tellement bon, tellement jouissif que c'est beaucoup trop peu. Il y a... sur le site de RTS, qui est une... L : Radio Télévision Suisse Romande E.C : il y a une centaine ou 120, 120 conférences d'une demie heure. Donc ça fait 60 heures, on se dit c'est énorme, pas du tout ! Ça s'écoute en voiture... vous écoutez ça en mains libres... pendant que vous n'avez rien à faire, c'est le trajet, le trajet habituel, c'est en pilote automatique, vous écou... au lieu d'écouter la radio, au lieu d'écouter ces sornettes qu'on vous raconte à la radio ! Au lieu d'écouter les... les prostituées que sont les experts économiques ! Il faut lire... comment il s'appelle ce dernier bouquin de Mauduit, là... L : Alors je précise pour les émissions de Guillemin, on peut les retrouver donc... E.C : « Les imposteurs de l'économie » L : Ça c'est le dernier bouquin de ? EC : De Laurent Mauduit, un ancien du Monde et de Médiapart... un bonhomme courageux, une étude très très très... mais c'est une bombe ce bouquin, hein, c'est... une bombe ! « Les imposteurs de l'économie », il s'agit d'Olivier Pastré qui est un banquier, un banquier ! Est-ce qu'on vous le dit que c'est un banquier ? Tous les jours on l'entend, tous les jours on l'entend à France Culture, en le présentant comme professeur... membre du cercle des économistes... donc un expert, quoi, indépendant ! C'est une blague, c'est un banquier, un banquier ! Un banquier tunisien, qui... collaborait avec... le tyran qui vient d'être déchu, aucun problème... c'est lui à qui on tend le micro tous les jours et c'est lui tous les jours qui va nous... nous servir la potion amère de l'austérité nécessaire, la rigueur nécessaire, un enfoiré ! Une bordille ! Alors, et ces gens là sont payés par les banquiers, pour venir nous... nous apprendre tous les jours que nous devons nous serrer la ceinture pour qu'il continuent à pouvoir se goinfrer ? Alors vous en avez... une tartine, hein, y'a pas que Pastré, y'a aussi Jean Hervé Lorenzi... au service au plus haut niveau de Rothschild depuis 20 ans, et là encore on vous le présente comme le... comment y s'appelle, le président, ou le président du cercle des économistes ? Qui est vraiment un repaire de gredins, hein... et qui est présenté pourtant comme un expert, et qui vient tous les jours nous faire la leçon pour nous apprendre les purges économiques que nous devrions supporter parce qu'on peut pas faire autrement, alors que... alors que c'est honteux, c'est complètement contraire à l'intérêt général, ces gens-là sont des bandits, des... des mafieux, des mafieux !... donc... quand on écoute Guillemin, ben on s'aperçoit que les... les historiens et les économistes sont depuis longtemps achetés... achetés comme on achète un, un mercenaire, par les plus riches, pour fabriquer le corpus idéologique dont ils ont besoin, pour fabriquer la doctrine économique, et la doxa historique dont ils ont besoin pour... justifier leur... leurs rackets au pluriel... alors ce qui est génial avec internet, c'est vrai que c'est très nouveau, je sais pas combien de temps on en disposera, mais ce qui est génial, ce qui est bien, c'est que les humains, les humains normaux, les simples quoi, hein, qui gagnent pas des fortunes, qui courent pas après le pouvoir, qui sont juste soucieux de l'intérêt général et qui veulent pas des abus de pouvoir, qui veulent d'abus de pouvoir d'une façon générale, ces gens-là ont un moyen enfin, de se parler entre eux... donc via internet, et puis ensuite via les réseaux sociaux, pour... pour se faire connaître, pour se... pour se faire... pour se passer le mot. Il existe des historiens formidables, qui... qui ne nous trompent pas. Et donc Guillemin fait partie de ceux-là, je vous recommande de... d'éteindre votre radio et d'écouter plutôt Guillemin, vous allez voir, c'est... c'est un régal, un véritable régal, c'est savoureux, c'est un gars qui est gentil, extraordinairement travailleur, incroyablement savant, et, d'une honnêteté, d'une honnêteté parfaite, d'une loyauté, c'est... c'est incroyable comme il est affectueux et comme il... il suscite l'affection, il est... c'est un gars bien, quoi, c'est vraiment un gars bien, et très très utile ce qu'il nous apprend, mais c'est, c'est précieux pour résister aujourd'hui. L : Je suis content de vous l'entendre dire, Etienne, parce que je fais moi-même la promotion d'Henri Guillemin à cette antenne... Moins qu'il ne le faudrait, mais en tous cas, voilà, j'essaie de... d'orienter les auditeurs vers Henri Guillemin qui est effectivement extraordinaire. E.C : Si nous écoutions, si nous apprenions l'histoire par Guillemin à l'école, nous serions moins bêtes, quoi, hein, vraiment nous serions moins bêtes. Je... ça déniaise, ça déniaise à vitesse grand V, quoi... donc chaque conférence, il faut l'écouter 2, 3, 4 fois... C'est très riche, hein, il y a beaucoup de choses importantes, il y a que des choses importantes dans ce qu'il dit. L : Et on y revient avec un très grand plaisir, et on peut regarder la même conférence, comme vous l'avez dit, plusieurs fois E.C : Plusieurs fois... le plaisir redouble ! L : Tout à fait. E.C : Le plaisir grandit en fait. En fait, moi je deviens complètement amoureux de ce gars-là... Enfin, je suis attaché comme à quelqu'un de très proche, quand je l'écoute... je connais sa voix... j'ai compris son regard... je comprends ce qu'il cherche et les écueils qu'il rencontre... les impostures qu'il dénonce... c'est... je trouve ça extrêmement fiable. Je trouve ça extrêmement fiable. Je passe mon temps à recouper ce que je dis... quand je me trompe... c'est ce qui arrive, évidemment... je corrige, et je fais attention... mais avec Guillemin, c'est... c'est formidable, il fait le boulot lui-même... de recoupements, il explique ses méthodes, ses documents, ses doutes... ses difficultés, c'est tout à fait remarquable, c'est un travail... L : Et qu'en est-il de ses livres ? E.C : Alors les livres sont réédités, là, chez... un petit éditeur qui s'appelle Utovie, il faudrait qu'on lui écrive à cet éditeur, pour que... il change de relieur, parce la reliure... est pas très bonne, quoi, la reliure est pas très solide, je trouve, et... mais c'est formidable... ce qui est génial, c'est le contenu, ce qui est absolument génial c'est le contenu, quoi, c'est... c'est meilleur encore que les vidéos, parce qu'il y a plus de détails, et puis... et puis on peut griffonner, gribouiller, moi... j'aime beaucoup écrire dans mes livres et donc... je suis très content, j'en ai déjà trouvé une bonne dizaine, y'en encore... 2 fois ça... L : Alors, pour rentrer dans le vif du sujet, et parler de... vraiment ce que raconte Guillemin... et ce qui nous amène ici aujourd'hui, nous amène à discuter aujourd'hui... en fait, on se rend compte que la démocratie, telle qu'elle existe actuellement, cette fausse démocratie qui existe... E.C : Il faut pas appeler ça démocratie ! L : le gouvernement représentatif, voilà, le gouvernement représentatif... E.C : Il faut pas dire démocratie... L : Tout a fait E.C : Il faut vraiment qu'on arrête... je veux dire, nous participons nous-mêmes à notre servitude, à notre impuissance politique... vraiment c'est important ce que je dis, c'est pas... c'est pas un détail, c'est très important... L : Par le mésuage des mots, oui... E.C : il faut, il faut refuser, voilà. j'veux dire, Big Brother a besoin... faut relire 1984 c'est passionnant, hein... Big brother, celui qui veut tout dominer, a absolument besoin, que ses proies... ceux qu'il veut dominer... il a absolument besoin qu'ils n'aient plus les mots pour résister. Donc Big Brother fait tout pour... mais, on n'est pas obligé de se laisser faire, il fait tout pour inverser le sens des mots, voire faire disparaître carrément les mots en les rendant ridicules, risibles en les... en les démonétisant... en détruisant, ou en déformant, ou en discréditant les mots, dont nous avons besoin pour désigner l'ennemi, et formuler la solution. Désigner l'ennemi ou... le danger, et... appeler démocratie son strict contraire, c'est vraiment une idée géniale ! Géniale ! C'est-à-dire, rendez-vous compte ! Quand vous vous dites, mais voyons, dans une démocratie, nous pourrions voter nous-mêmes nos lois, nous pourrions révoquer nos représentants, nous pourrions... exercer nous-mêmes le... le pouvoir politique, directement, et, au lieu de ça... alors que c'est ça qui nous permettrait de résister aux abus de pouvoir au fur et à mesure, où ils surviennent, et sans même qu'on les connaisse à l'avance, par le simple fait que nous... nous sommes puissants, parce que la démocratie institue notre puissance, nous pourrions résister aux différents... aux différentes dérives sans même avoir besoin de les... décrire et de les connaître à l'avance. Au lieu de ça, nous vivons dans un régime dans lequel nous ne pouvons que désigner des maîtres politiques, qui décident tout à notre place, sans pouvoir rien faire si jamais ils... ils servent des intérêts particuliers au lieu de servir l'intérêt général, en plus on les choisit parmi des gens qu'on n'a même pas choisis qui sont... choisis par les plus riches d'entre-nous, c'est-à-dire vraiment des gens qui... dont on peut pas confondre l'intérêt avec l'intérêt général, sans... sans prendre un risque énorme, et ce régime... qui paraît être l'anti, l'antithèse absolue de la démocratie... L : Etienne ? Allo, on a une petite coupure, je remets un peu de musique et on se retrouve dans un instant avec Etienne Chouard. ...INTERMÈDE MUSICAL... L : Vous êtes sur radio Ici et maintenant 95.2 FM, petite coupure, rien de grave, Etienne est de retour parmi nous... E.C : Oui L : Etienne on parlait donc de... du bon usage des mots, et qu'effectivement il ne faut plus appeler le système dans lequel nous vivons, démocratie, parce que ce n'est pas une démocratie du tout, c'est même son strict contraire, pourrait-on dire, c'est un gouvernement représentatif, c'est le vrai nom, de notre système actuel... E.C : Gouvernement prétendument représentatif, parce que c'est même pas un gouvernement représentatif puisque c'est... bah il nous représente pas du tout, quoi, il représente les plus riches... ouais... L : Donc, même le mot gouvernement représentatif, vous... vous revenez dessus aujourd'hui ? E.C : Ouais... On peut... moi je l'appelle gouvernement prétendument représentatif. L : D'accord. E.C : Mais sûrement pas démocratie, en tous cas, sûrement pas puisque c'est ça dont on aurait besoin. L : Et alors, ce qui est important de comprendre, c'est que ce n'est pas un système qui était bon à la base, et qui s'est dégradé au... à mesure des années, c'était depuis la révolution française... je vais citer une phrase de l'Abbé Sieyès dans un instant, pour que les auditeurs comprennent bien, c'est une phrase que vous citez souvent... elle est très importante, il est très important de comprendre ça. Ce n'était pas une démocratie à la base, ça ne l'a jamais été, et le but n'était pas du tout de créer une démocratie, puisque les... les concepteurs de ce système, savaient très bien qu'ils ne mettaient pas en place une démocratie. Donc je lis la phrase de l'Abbé Sieyès : « Les citoyens, qui nomment des représentants, renoncent, et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi. Ils n'ont pas de volonté particulière à imposer ». Donc le peuple n'a pas de volonté particulière à imposer. « Si le peuple dictait des volontés, la France ne serait plus cet état représentatif, ce serait un état démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n'est pas une démocratie (et la France ne saurait l'être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ces représentants ». C'est donc Emmanuel Joseph Sieyès, l'Abbé Sieyès, dans un discours du 7 septembre 1789, donc là c'est dit extrêmement clairement. E.C : Voilà, donc... puis ces gens-là savaient très bien, ils savaient très bien le... l'importance du tirage au sort dans la démocratie, ils la connaissaient très bien. mais ils voulaient pas du tout d'une démocratie... la phrase de Sieyès le dit bien, mais... tous les discours de 1789.... le montrent bien. Ces gens-là... de 1789 jusqu'à 1792... c'est une bagarre entre riches, y'a pas du tout de révolution, ou c'est une révolution de palais entre riches. C'est-à-dire que les riches, la richesse mobilière, en 1789, prend le pouvoir à la richesse immobilière. Donc les banquiers, les affairistes et les banquiers, prennent le pouvoir aux nobles, et au clergé. En se servant du peuple, en l'armant, en lui donnant des armes... alors faut voir... faut voir, quand Guillemin nous explique, ces images saisissantes de ce banquier, qui va récupérer les armes, aux Tuileries je crois, et puis qui les distribue, lui-même, au peuple, pour qu'il aille... se révolter contre les... contre les nobles et contre les... les prêtres, et puis qui ensuite... donc il leur donne des fusils. Donc le peuple va faire... le coup de main, pour le compte, sans s'en rendre compte... des banquier et des marchands, et puis, quelques jours après... le problème c'est d'avoir un peuple armé, alors ça y'a rien de plus dangereux pour les... pour les crapules... riches, et qu'est-ce qu'ils font ? Il leur rachètent leur fusils. Ils leur avaient donnés, et bien ils leur rachètent 40 sous, et 40 sous c'est une fortune pour les... pour les gueux, qui rendent leurs fusils. Faut écouter Guillemin, c'est... Alors, Guillemin, c'est un petit peu plus compliqué de le trouver sur... sur la révolution française, parce que les premières conférences commencent avec Bonaparte et Napoléon, donc c'est déjà, c'est déjà la fin de la révolution française, c'est déjà l'assassinat de la révolution française, l'assassinat de Robespierre par Bonaparte, et en fait, quand il nous raconte Bonaparte, quand il nous raconte la commune, on trouve des bribes de la révolution française, dans la bouche de Guillemin. Et je viens de trouver y'a 2 jours, enfin il y a quelques jours, quelqu'un me l'a signalé sur le forum, merci à lui, Samsam il s'appelle, je viens de trouver une perle ! Alors déjà les conférences de Guillemin c'est des perles, hein, je vous promets, les conférences de Guillemin, c'est une merveille ! Mais là, j'ai trouvé... une énorme perle ! Une énorme ! C'est 2 conférences de Guillemin d'une heure, sur Robespierre. 2 heures, rien que sur Robespierre ! Et en fait, la première heure, c'est, tout le contexte qui a précédé Robespierre, et qui permet de comprendre l'imposture de la révolution française, enfin, le... le mythe... la révolution française, la populaire, celle où le peuple se révolte contre ses maîtres, elle a duré qu'un an pendant l'époque de Robespierre. Elle a duré que... mi... 93-94. Si je dis pas de bêtises, mais il y a 1 an de Robespierre, 1 an pendant lequel le peuple est défendu. Et pendant lequel... alors là, il faut voir la liste des réformes, c'est... c'est génial, enfin c'est très important ce qu'a fait Robespierre. Et c'est ce fou, ce salaud, ce corrompu de Danton ! qui... qui appelait au meurtre... qui appelait à la... à la guillotine... qui appelait... et qui était calmé par Robespierre. Donc il faut vraiment alors... Robespierre, enfin les gens sont pas noirs ou blancs, mais... et Robespierre avait bien des... des défauts, mais... aujourd'hui on fait de Robespierre un buveur de sang... je voudrais, je voudrais... insister sur le fait que Robespierre est comme par hasard, le seul qui ait défendu le peuple, avec Rousseau, et Rousseau aussi a été rendu fou par... par les riches. Par les philosophes des riches, par des salopards comme Voltaire... c'est une crapule ! une crapule de riche ! ultra riche ! servant les intérêts des riches... criant contre la religion pour les riches, mais... vantant les mérites de la religion pour les pauvres, parce que ça les maintient dociles ! Voltaire, c'est.... c'est honteux, la pensée politique de Voltaire, elle est à vomir ! à vomir ! Et pourtant... c'est pas du tout l'image que j'en avais jusqu'à y'a encore... quelques années, hein, je veux dire, c'est, progressivement, je me fais dessiller par, je me fais ouvrir les yeux, par... de véritables historiens, honnêtes, quoi, des gens qui font leur boulot d'historiens et qui déboulonnent les mythes les uns après les autres. Il est très important que nous ayons des contre historiens. Que nous ayons des gens qui continuent à chercher, et qui... cherchent dans l'histoire officielle, tout ce qui cloche. Et il faudra aussi écrire, parce qu'y a pas de raisons, évidemment, il faudra aussi écrire une éventuelle contre histoire de Guillemin, parce que Guillemin s'est peut-être... problablement trompé sur certains points, mais il est très important de laisser les historiens, continuer à chercher, et réviser l'histoire, sans arrêt ! L'histoire elle est toujours écrite par les vainqueurs, par des criminels disait Simone Veil. Croire les historiens sur parole... croire l'histoire officielle disait Simone Veil, c'est croire des criminels sur parole. Ceux qui viennent de, ceux qui viennent de gagner la guerre, les assassins qui viennent de gagner la guerre, écrivent l'histoire à leur profit, et mentent sur les vaincus, mentent ! Mentent de façon éhontée contre les vaincus, et c'est comme ça pour toutes les guerres ! Toujours ! Donc... il faut le savoir... presque ça les dépasse... C'est presque... un fait de nature, et donc il est important de le savoir, et de protéger nos historiens, y compris ceux qui nous semblent répugnants parce qu'ils contredisent des... des idées qui nous semblaient intangibles, indiscutables, taratata... en histoire, il me semble qu'il n'y a pas d'indiscutable, c'est très compliqué d'arriver à savoir le fin du fin et... de savoir le vrai... ou pas trop loin du vrai sur... les périodes passées, c'est très compliqué parce qu'il y a... y'a beaucoup de mensonges qui s'accumulent, beaucoup d'erreurs, beaucoup de... de croyances, et donc, il faut laisser les gens chercher, librement, parce qu'on sait pas à l'avance qui est-ce qui va dire une bêtise, et qui est-ce qui va dire quelque chose d'essentiel. Et le mot négationnisme, le mot révisionnisme, sont des insultes à l'intelligence. Ce sont des mots que je déteste ! Je déteste ces mots là, je trouve qu'ils sont... ils sont une police de la pensée, c'est Big Brother qui interdit les historiens, parce que big Brother va imposer son histoire. C'est comme ça dans 1984, hein... comment il s'appelait... Winston, Watson, Winston il s'appelait, je crois le héros de 1984 et qui était employé aux archives et qui précisément avait comme boulot de réécrire l'histoire pour le compte de Big Brother, à chaque fois que Big Brother en avait besoin... il fallait réécrire les articles du Times, réécrire les articles passés pour que Big Brother ait raison. Et les historiens, étaient tous aux ordres de Big Brother, dans 1984, ça fait partie du système totalitaire. Le concept de révisionnisme, celui qui criminalise les chercheurs, et interdit la révision historique, le concept de révisionnisme, le concept de négationnisme, est... un crime contre la pensée. Précisément comme... d'ailleurs... le mot crime contre la pensée, a lui-même été... pris par Big Brother... qui criminalise certaines pensées... alors faudrait pas que je dise crime contre la pensée pour parler de... de révisionnisme mais c'est une insulte à l'intelligence, c'est-à-dire ça nous interdit, c'est une police de la pensée qui voudrait nous interdire de chercher le vrai. Je résiste à ça. Vraiment... L : Le révisionnisme c'est... E.C: C'est Chomsky, hein, moi je suis sur la ligne de... de Chomsky , quoi, hein, des... ouais. L : Le révisionnisme, c'est finalement le travail de l'historien... C.E : Ben oui, voilà, on peut pas savoir à l'avance, y'a des révisions, absolument précieuses, indispensables, sinon on se trompe complètement. Et puis d'autres, y'a des révisionnistes qui disent des conneries, qui disent des... mêmes des saloperies... ben bah voilà, faudra le démontrer, démontrer qu'ils disent des bêtises ou des horreurs... Mais on peut pas interdire de... le travail de révision historique. Mais d'ailleurs... y'a plein d'historiens en France, des historiens remarquables, qui protestent contre la... y'a une loi en France qui interdit de... de contester le... L : Ce qu'on appelle les lois mémorielles. E.C : Je voudrais pas dire de bêtises... le truc en détail, mais qui interdit de contester, je crois... les conclusions et les jugements du tribunal de Nuremberg... L : C'est la loi Gayssot E.C : ... alors le tribunal de Nuremberg, c'est un tribunal militaire. Mais tribunal militaire, faut quand même pas oublier que c'est un oxymore, c'est-à-dire que... y'a pas de tribunal militaire qui puisse être possible, un tribunal militaire, c'est une horreur, forcément... les militaires sont aux ordres, ils peuvent pas... ils peuvent pas tenir un tribunal... un tribunal, c'est forcément tenu par des gens indépendants. Un tribunal mené par des militaires, ça va forcément mentir, enfin... ça ne peut pas rendre la justice un tribunal militaire. Alors nous, nous, nous obliger, nous d'aujourd'hui, à 50 ans, et bientôt 100 ans après, nous obliger à tenir comme, parole d'évangile les jugements d'un tribunal militaire ?... Mais qu'est-ce que c'est que ce... mais qu'est-ce que c'est que cette police de la pensée extravagante ? Mais... et on est fou d'accepter ça ! On est fou d'accepter ça, de baisser les yeux en disant oui, oui, peut être, y faut oui... Pas du tout ! Un tribunal militaire, je... à priori, je ne crois pas un mot de ce que va dire un tribunal militaire. mais quel qu'il soit sur la terre, quel que soit le tribunal militaire sur la terre, je... je n'en crois pas un mot... par principe ! Et puis on va voir, peut-être que... un tribunal militaire va pas dire que des mensonges, mais je risque pas de lui faire confiance à priori, mais du tout du tout du tout, hein, j'veux dire... un tribunal militaire, enfin, moi je suis juriste de formation, et je sais bien l'importance de... de l'indépendance des juges, pour avoir une petite chance d'approcher la justice. J'sais bien que si on a des juges qui sont dépendants hiérarchiquement pour leur carrière et pour leur... leur vie, finalement, de... de ce qu'ils vont dire quand ils vont rendre la justice, ah bah c'est évident qu'on a pas la... on n'a pas la moindre chance de voir la justice prononcée par ce genre de tribunal. Donc voilà, enfin, en tous cas, je... Guillemin écrit une espèce de contre histoire du gouvernement représentatif, un petit peu comme Michel Onfray écrit la contre... précieuse contre histoire de la philosophie, qui nous en apprend tant sur tous ces philosophes, ignorés, oubliés, perdus, tous ces philosophes qui ont perdu, par exemple Démocrite qui a perdu contre Platon... Très important d'avoir des historiens comme ça, comme Michel Onfray, comme Annie Lacroix-Riz, comme... L : Qui écrivent finalement... E.C : ...c'est vraiment, c'est un bonheur à lire quoi... c'est bien plus, bien plus malin, stimulant, pétillant, bien plus, bien plus intelligent, bien plus... et bien plus important pour savoir le vrai quoi, hein... L : On pourrait dire c'est des gens qui... écrivent l'histoire des vaincus, qui n'est jamais écrite par personne. E.C : Voilà. Il est important qu'il y ait des historiens comme Howard Zinn pour écrire l'histoire des vaincus. Howard Zinn c'est formidable, quoi, j'veux dire, c'est les... les contre historiens sont des gens... à priori, j'aime bien quoi. Voilà. L : Alors on va pas tarder à ouvrir le standard parce que je sais que les auditeurs sont avides... de pouvoir poser leurs question, notamment sur les questions de tirage au sort et que c'est vraiment quelque chose... on en a beaucoup parlé sans vous à cette antenne et... je sais que c'est des questions qui les intéresse énormément, donc, on va ouvrir le standard dans un instant, je voulais juste avant, qu'on fasse un petit point sur le référendum d'initiative populaire... qu'en pensez-vous Etienne Chouard, est-ce que c'est un outil qui pourrait nous servir, à, progressivement, mettre en place la démocratie... en France. Le référendum d'initiative populaire, qu'est-ce que vous en pensez ? E.C : Alors dans un... dans un gouvernement représentatif... qui serait honnête, qui serait... sous contrôle du peuple... et j'imagine tout à fait ça possible, hein, par le jeu des controverses, je me retrouve souvent à défendre la démocratie athénienne, qui est une véritable démocratie directe, comme si je n'imaginais plus possible la représentation, c'est un effet de loupe, un effet d'optique qui déforment ma pensée, parce que je suis pas... c'est pas du tout la seule... c'est pas le seul horizon... que j'imagine pour ma part. Je... je trouve passionnants les germes... qu'on trouve dans la démocratie directe d'Athènes, je trouve passionnant parce que je trouve qu'il y a des tas de choses qui pourraient nous servir, aujourd'hui... de façon centrale pour nous débarrasser du pouvoir des riches, mais... je suis tout à fait capable, bien sûr d'imaginer un gouvernement représentatif, mais qui... au lieu d'être au service des riches pour les riches et aux dépens des pauvres, contre les pauvres... servirait l'intérêt général sous contrôle des citoyens, et c'est probablement des chambres tirées au sort qui permettraient de contrôler les organes représentatifs comme il faudrait. Et donc... dans le cadre d'un tel gouvernement représentatif, c'est-à-dire que les citoyens abandonneraient le pouvoir de légiférer à des représentants, élus, peut-être, bien sûr, on peut imaginer ça, moi je suis tout à fait capable d'imaginer ça, avec un... toutes sortes de modalités qu'il faudrait approfondir pour voir comment on pourrait élire de façon moins... scandaleusement biaisée... de véritables représentants, il faudrait par exemple que nous puissions choisir nous-mêmes nos candidats et ne pas nous les faire imposer par les partis financés par les plus riches, il faudrait que nous puissions... il me semble que à Cuba, alors ça va faire bondir... les voleurs de pouvoir qui se servent de Cuba comme un chiffon rouge où Cuba devient quasiment le diable, il suffit de dire Cuba pour qu'on soit assimilé au diable, mais je vous fais remarquer que... je l'ai appris recemment... et je trouve ça très intéressant, que à Cuba, le parti... il y a un seul parti, mais le parti ne désigne pas les candidats aux élections. Je répète, à Cuba, c'est pas le parti... vous savez, le tyran décrit dans les journaux du soir et du matin, là, décrit chez nous comme un truc absolument tyrannique, le parti ne désigne pas les candidats aux élections, à Cuba. Alors, me direz-vous, mais comment est-ce qu'ils sont désignés les... candidats à Cuba ? Et bien ce sont les citoyens eux- mêmes, qui... de proche en proche... pressentent puis désignent leurs candidats, en disant au boulanger, ben toi t'es quelqu'un de bien, tu vas t'y coller, ah ben non je peux pas j'ai du boulot... ben si, si, si, à force de pression finalement ils y arrivent et finalement ils désignent eux-mêmes leurs candidats, mais c'est des non-professionnels, c'est des gens normaux qu'ils désignent, parmi eux, entre eux. Des gens... des gens dont ils connaissent les... la valeur parce qu'ils les connaissent, et qu'ils choisissent comme candidats, et je trouve que ça a un autre goût que... l'escroquerie politique dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Donc... effectivement, si nous pouvions désigner nous-mêmes nos candidats, si nous pouvions les révoquer quand nous trouvons... qu'ils défaillent, si nous pouvions les... les tenir sous contrôle, leur imposer une réddition des comptes, et cetera, le gouvernement représentatif pourrait très bien être un régime tout à fait acceptable, et... et désirable. Alors, dans ce contexte-là, le référendum d'initiative populaire est un rouage absolument décisif et central. J'attire votre attention sur... le travail d'un... y'a un gars en France qui s'appelle Yvan Bachaud, qui a un site très très... consacré uniquement au référendum d'initiative populaire, le site s'appelle... ric-france.fr, sur lequel... c'est un site sur lequel il y a énormément de ressources, vidéos, textes... de toutes sortes, où Yvan... Yvan Bachaud, donc, approfondit... dans le plus fin détail... les modalités de fonctionnement, idéal, pour l'intérêt général, du référendum d'initiative populaire. Lui il en fait absolument le centre de... ce pour quoi nous devrions lutter, parce que il dit, et ça se comprend, il dit si nous avions le référendum d'initiative populaire, un vrai, comme en Suisse ou en Italie, nous aurions le moyen de nous défendre, nous aurions le moyen de... d'imposer nous-mêmes à nos représentants, l'agenda dont ils ne veulent pas, la liste des questions qui les gênent mais que nous souhaitons voir traitées, nous pourrions leur imposer, en court-circuitant nos représentants, quand cela nous semble important. Et c'est vrai que c'est... ça paraît une institution centrale, décisive, et, détestée par les élus, évidemment ! Les élus, pendant... pendant presque 10 ans, je crois que les élus ont mis dans leurs programmes, tous les partis français, avaient, la promesse du référendum d'initiative populaire, parce qu'ils savaient que plus de 90% des gens le souhaitent. 90% des gens, à chaque fois qu'on leur demande et on leur demande pas si souvent que ça, hein, comme par hasard, mais à chaque fois qu'on leur demande... et c'est comme ça dans tous les pays du monde... les gens, normaux, réclament, aimeraient, souhaiteraient, pouvoir, de leur propre initiative, décider, sur tel et tel sujet. Des sujets dont ils choisissent le... libellé, la question. Et donc, le... c'est à la fois désirable, c'est à la fois... indispensable pour contrôler les pouvoirs, et en même temps, c'est, du point de vue des élus, détestable et à éviter à tout prix. C'est-à-dire que les élus ne nous le donneront, je pense, jamais ! Et c'est donc... ça c'est un point de désaccord entre Yvan et moi, désaccord amical puisqu'on s'entend très bien... je dis à Yvan, oui, effectivement, si nous avions le référendum d'initiative populaire, nous aurions enfin le moyen de lutter, le problème c'est qu'ils ne nous le donneront, jamais ! Ils, les voleurs de pouvoir, ils, les élus, les élus et leurs donneurs d'ordres, les riches qui les font élire. Ils ne nous donneront jamais le référendum d'initiative populaire, parce que ils savent très bien ce qu'il ont à perdre, ça nous permettrait de les court-circuiter et de décider contre leur volonté. Donc qu'est-ce qu'ils font ? Ben pendant 10 ans ils nous ont promis qu'ils nous le donneraient, ils ne nous l'ont jamais donné, évidemment, et puis maintenant ils le promettent même plus, et ce qu'a fait Sarkozy, mais c'est vraiment du Big Brother, c'est vraiment, c'est... faut lire 1984, on a leur mode opératoire... la première partie de 1984, la 2ème partie, c'est... c'est moins utile... la fin de 1984 c'est le passage dans les... dans les caves du ministère de l'amour, où le héros se fait torturer par... tout est à l'envers dans... le monde de Big Brother, mais c'est moins... c'est moins intéressant... c'est même terrifiant, mais la 1ère partie de 1984 qui explique comment Big Brother met les mots à l'envers et comme c'est très très très important. Et alors... Sarkozy, il se trouve que c'est Sarkozy mais ça pourrait être n'importe lequel des élus, il font tous comme ça hein... mais bon lui, il est particulièrement gratiné, ils nous ont transformé la Consitution actuelle, vous êtes au courant, hein... ils ont changé l'article 11, l'article 11 qui ne contenait que un référendum césariste, c'est-à-dire à l'initiative du prince, à l'initiative de César, C'est-à-dire... c'est le pire référendum qui soit, celui-là... le référendum césariste, celui à l'initiative du prince, celui qu'il y avait dans notre Constitution de 1958, c'est à l'article 11, cet article-là, permet au prince, de se légitimer à bon compte, en ne posant évidemment, que les questions... les questions qui ne nous divisent pas... qui nous conduisent à dire oui et sur lesquelles il peut ensuite s'appuyer pour dire : regardez, j'ai tout le peuple derrière moi. Mais c'est... hyper dangereux le référendum césariste, le référendum de l'aticle 11 tel qu'il était dans la Constitution de 1958, est une saloperie ! Le référendum à l'initiative du prince devrait être interdit ! Interdit, purement et simplement ! Non seulement pas prévu, mais en plus, ça devrait être une modification de la Constitution, qui serait prévue par la Constitution comme interdite ! A mon avis. Mais par contre, le référendum d'initiative populaire, lui il manquait, et c'est lui dont nous avons besoin, et c'est lui qui manquait évidemment. Alors qu'est-ce qu'a fait le gouvernement actuel ?... qui est un gouvernement de félons, évidemment, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont mis dans la Constitution, ils ont transformé... parce qu'ils se sont arrogé le droit de modifier... ben parce que la Constitution le permet, hein, c'est vrai c'est une anti-Constitution, elle leur permet de changer eux-mêmes la Constitution. C'est complètement fou, c'est absolument pas une protection ! La Constitution... c'est une fausse Constitution, ne... ce qu'on appelle la Constitution de 58 ce n'est pas une Constitution. C'est un texte qui prend la place d'une Constitution, mais qui est une anti-Constitution. Qui au lieu de nous protéger, nous met en prison. Alors qu'est-ce qu'ils ont mis, eux-mêmes, puisqu'ils se sont donné le droit de la changer... c'est vraiment n'importe quoi, qu'est-ce qu'iil ont mis dans cette Constitution en terme de référendum ? Ils ont modifié l'article 11 pour prévoir ce qu'ls appellent mensongèrement, et je défie, je défie quiconque de me prouver le contraire, mensongèrement... je défie quiconque de me montrer que c'est pas un mensonge, appelé mensongèrement le référendum d'initiative populaire dans notre Constitution. Alors je vais vous lire, c'est... c'est un alinéa, vous allez voir, je vais vous lire l'article 11, le... l'alinéa qui est censé... être un rérérendum d'initiative populaire, et puis vous allez comprendre, mais c'est incroyable, ils nous prennent pour des cons, mais, si on marche, on est vraiment des cons, j'veux dire, hein, c'est... c'est incroyable ! Vous allez voir... je lis l'article 11 de la Constitution française. « Un référendum, portant sur un objet mentionné au premier alinéa...» ... je vous dirai de quoi il s'agit tout à l'heure pour le rappeler, c'est-à-dire c'est les... c'est... sur des réformes relatives à la... c'est... «... soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale, ou environnementale de la Nation, au service public qui y concourt...» , alors tout ça c'est des questions importantes, quoi, hein, tout référendum sur des questions importantes. Bon, je reprends mon alinéa : « un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa...», c'est-à-dire, des questions importantes, « ... peut être organisé, à l'intiative de...»... ah, ah, ah, alors c'est qu'arrive le peuple j'imagine, non ? «... à l'intiative d'un cinquième des membres du parlement...», je vous jure que c'est vrai, je vous lis l'article de la Constitution française, hein, de... soi-disant référendum d'initiative populaire, c'est donc à l'initiative d'un cinquième des membres du parlement, donc c'est un référendum d'initiative parlementaire, si je sais lire nom de Zeus !... virgule, « soutenue » , cette initiative, « par un dixième des électeurs inscrits... », ah la voilà l'escroquerie, c'est parce que c'est soutenu par un dixième des électeurs inscrits, c'est-à-dire par 4 millions et quelques d'électeurs, c'est monstrueux ce qu'il faut comme électeurs, hein, c'est... là où il y a des référendums d'initiative populaire, des vrais, c'est pas des millions d'électeurs qu'il faut, c'est quelques centaines de mille pour déclencher un truc, là c'est monstrueux, il faut une vague, il faut un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales, et à ce moment-là, il peut y avoir un référendum. Mais attendez, c'est pas fini, cette initiative, donc là... vous avez bien compris que c'est pas un référendum d'initiative populaire du tout, même pas pour rire ! C'est un référendum d'initiative parlementaire. Et donc les journalistes qui appellent ça référendum d'initiative populaire, sont soit des abrutis, soit des félons, des traîtres, mais appeler ça référendum d'initiative populaire, c'est... c'est de la bêtise ou de la malhonnêteté. C'est... c'est indéfendable ! Y'a rien qui permette d'appeler ce truc un référendum d'initiative populaire. En tous cas, je continue, parce que c'est pas fini, « cette initiative », donc soi-disant populaire, « prend la forme d'une proposition de loi », ah ouais... on n'est pas en fait au référendum. C'est une initiative, qui devient une proposition de loi. « et qui ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulgée depuis moins d'un an ». Bon d'accord, donc ça veut dire qu'il faut que la loi elle soit... la loi qu'on veut... abroger, il faut qu'on l'ait testée un peu, on peut pas... on peut pas l'abroger trop vite, tout de suite, juste après qu'elle ait... on veut que si le parlement l'a votée, on puisse au moins la tester un peu et puis, après on fera un référendum plus tard. Mais attendez, c'est que le référendum, on n'y est pas encore. Pour l'instant, à l'initiative d'un cinquième des membres du parlement et, avec un dixième... le soutien d'un dixième des électeurs inscrits, on n'a pas encore un référendum, pas du tout, on n'a qu'une proposition de loi. Et alors comment ça se passe ensuite ? et ben le conseil constitutionnel contrôle le respect... de cette loi, donc le conseil constitutionnel, je vous rappelle que c'est ... une bande de... de vieux politicards décatis qui sont absolument pas indépendants, qui sont juge et partie et qui sont des ennemis du peuple, donc des gens qui ne nous défendent pas du tout ! Enfin, j'exagère parce que... il leur est arrivé de nous défendre, et de défendre des droits, et heureusement, quand même, de temps en temps, mais sur l'essentiel, je peux vous dire qu'on n'a rien à attendre de ces gens-là, ces gens-là, ne cherchent pas du tout à instaurer une démocratie, mais pas du tout du tout du tout ! En tous cas, le conseil constitutionnel, qui à mon avis n'a aucune légitimité, qui est... critiquable de A à Z, et puis faut lire les articles des juristes, au lendemain de la Constitution de 58, qui ont tempêté, pesté contre le conseil constitutionnel, c'est qu'y en avait à dire, hein, j'peux vous dire que des arguments juridiques, hein, contre le conseil constitutionnel, y'en a une valise. En tous cas, premier rempart, ce... ce conseil, soi-disant constitutionnel, qui peut tout, qui peut tout bloquer, mais c'est pas fini ! Si la proposition, alinéa suivant : « si la proposition de loi », d'initiative parlementaire, je rappelle, hein, «... n'a pas été examinée par les deux assemblées dans le délai fixé par la loi organique », la loi organique, c'est eux, hein, c'est les parlementaires qui écrivent eux-mêmes les... les modalités, donc si la proposition de loi n'a pas été examinée par les deux assemblées, « le Président de la République la soumet au référendum ». C'est-à-dire qu'il n'y a pas de référendum du tout systématiquement après l'initiative parlementaire, soutenue par des millions, pas du tout du tout, c'est pas comme ça que ça marche, cette merde ! Ce, pardon, ce... cette escroquerie, cette imposture, pas du tout, c'est, si la proposition n'est pas étudiée par le parlement, et déformée éventuellement, ils font ce qu'ils veulent, hein, le parlement avec cette initiative, si elle a pas été... examinée, et ben le président la soumet au référendum. Et en droit, quand on dit le président la soumet au référendum, ça veut dire qu'il y est obligé. Quand on dit le président soumet au référendum, ça veut dire qu'il doit soumettre. L'indicatif vaut impératif en droit. Mais... mais attendez, c'est seulement, si la proposition n'a pas été examinée ! Il suffit qu'ils l'examinent, et qu'ils la jettent à la poubelle, il suffit qu'ils l'examinent, les parlementaires, pour que nous n'ayons pas de référendum. Mais de qui se moque-t'on ? ! De qui se moque-t'on ? ! On appelle ça référendum d'initiative populaire ? C'est du foutage de gueule ! Mais si nous acceptons d'appeler ça référendum d'initiative populaire, c'est bien notre faute ! On est des ânes ! On est des ânes et on... est mené comme des ânes, et ben c'est bien fait pour nous. Voilà, donc sur le référendum d'initiative populaire, c'est important, il existe dans des tas de pays, hein... enfin pas tant que ça, mais quelques uns, il existe en Suisse, il existe en Italie... les Suisses se sont protégés grâce à cette arme... l'année dernière quand leur parlementaires ont dégradé les conditions de la retraite, comme les nôtres l'on fait, mais nous nous n'avons rien pour résister, ben quand les parlementaires suisses ont essayé de dégrader la retraite en 2011, des suisses, et ben les suisses, dans les semaines qui ont suivi, par référendum d'intitiative populaire, ont dit : non ! Et la loi a été abrogée, ils se sont défendus de la même manière qu'ils ont interdit la privatisation de l'EDF Suisse, et cetera, quand ils veulent se protéger, ils se protègent. Voilà pourquoi on peut parler de la Suisse comme une semi-démocratie en tous cas, un peuple qui a gardé une part de souveraineté. Nous n'avons plus rien nous en France. On est... les jouets de voleurs de pouvoir, des voleurs de pouvoir, et le mot n'est pas trop fort, il n'est pas exagéré, c'est exactement ça, qui sont des crapules qui depuis 200 ans, sciemment, de volonté délibérée, ont pris le pouvoir aux nobles et au clergé, mais toujours contre le peuple, et l'exercent contre lui depuis 200 ans. Mais on n'est pas, c'est avec la... c'est avec notre participation active ! Nous marchons dans leurs bobards ! Nous... nous sommes bien gentils d'utiliser leurs mots et de... de faire comme si, ils étaient comme nous, gentils. Ils ne sont pas gentils, je veux dire, ces gens-là sont intéressés, ils sont âpres au gain ! Et... ils travaillent contre l'intérêt général. Regardez ce qu'ils font avec les banques, les gens qui nous gouvernent, les gens que nous élisons, parmi des gens qu'on n'a pas choisis qui sont tous des serviteurs de banques ! Là on va choisir, dimanche, entre deux chiens de garde des banques. Deux... deux chiens serviles ! Alors, y'en a un qui est pire que l'autre, y'en a un qui est moins pire que l'autre, on n'est pas... à mon avis faut voter pour choisir le moindre mal, parce qu'on n'est pas obligé en plus d'en rajouter une couche en... en laissant le pire arriver, advenir, mais... faut pas se faire d'illusions, j'veux dire, il faudra bien arriver à... si on veut que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes advienne un jour, il faudra qu'on sorte de la mystification du gouvernement prétenduement représentatif, et de l'élection comme moyen de désigner nos représentants... Donc... le référendum d'initiative populaire... le vrai, évidemment, mais on nous le donnera jamais, c'est à nous de le prendre, donc c'est à nous d'écrire la Constitution, si on veut l'avoir, et le faux, qu'ils aillent se faire voir... c'est une plaisanterie, une mauvaise plaisanterie L : Bien merci Etienne, c'est très clair. Alors il nous reste un peu moins d'une heure du temps d'antenne à passer ensemble, et je vais en profiter pour ouvrir le standard 08 92 23 95 20 pour vos questions à Etienne Chouard, et je précise que Etienne n'esquive aucune question, il répondra de manière complète à vos objections, soyez en sûrs. Donc je répète le numéro du standard 08 92 23 95 20, et on a déjà un auditeur en attente, c'est Vincent qui nous rejoint...