- Autre chose qu'on s'est fait un peu voler, c'est la monnaie. Donc, je vais te lire une phrase extrêmement connue : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation, et je me moque de qui fait ses lois. » C'est Rothschild qui a dit ça. - Alors, je l'ai lu beaucoup ça, je l'ai pas sourcé ; je suis pas allé vérifier. Il faudrait que je trouve le bouquin de Rothschild. Ce serait bien de trouver la source pour être sûrs qu'il l'a dit. Faut vérifier ça parce que sur le Net y a quand même... Y a quand même beaucoup de... de mensonges qui traînent. Donc faut faire gaffe aux citations. Je... Je la reprends parce que... Je la trouve plausible... mais... en même temps, je me méfie, je fais attention. J'aimerais bien... J'aimerais bien la sourcer. Faudrait trouver vraiment... - C'est dans « Les Secrets de la Réserve Fédérale ». - 0K, mais ça c'est Mullins qui le dit... Il faut savoir que Mullins était antisémite, en tout cas qu'il est devenu antisémite. Je pense, je sais pas s'il l'était quand il a écrit son bouquin. Mais le fait qu'il soit antisémite ou qu'il le soit devenu doit nous conduire à la prudence par rapport aux citations qu'il fait de Rothschild. Je... Je dis pas que c'est faux, je dis qu'il faut se méfier, faut recouper. Faut chercher... Mais il suffit de trouver les bouquins de Rothschild ou les comptes-rendus dans les journaux de ce qu'il a dit... Faut trouver les sources, quoi, voilà. - Donc ma question était : « Comment le tirage au sort peut nous permettre de recouvrer notre indépendance monétaire ? - Superbe question. Le... La création monétaire... Le droit de création publique monétaire, Le monopole de création monétaire par la force publique est la voie de passage obligée pour récupérer notre souveraineté politique. Il faut d'abord récupérer la souveraineté monétaire pour qu'on ait un... une chance de récupérer une vraie souveraineté politique. Celui qui tient la monnaie, tient le pouvoir politique, ça c'est sûr ; que Rothschild l'ait dit ou pas, de toute façon, ça c'est certain. Et à mon avis la... le suffrage universel, c'est-à-dire la... Le renoncement, notre renoncement, le renoncement du peuple à exercer lui-même le pouvoir politique et l'abandon du pouvoir politique aux riches via le financement des campagnes électorales. Ce gouvernement représentatif rend possible pour les banquiers l'abandon total par les États de la création monétaire ; c'est ce qui s'est passé, partout, et leur mainmise absolue sur 100 % du pouvoir politique. Et donc c'est bien le gouvernement représentatif qui rend toute cette merdouille possible. C'est... Pour moi, la cause des causes c'est... cette Constitution inique. Cette Constitution qu'on retrouve partout ; toutes les Constitutions du monde, à part celle d'Athènes sont bâties comme ça, sur le gouvernement représentatif. Et... dans toutes ces Constitutions, il y a toutes les procédures... et les absences de contrôle des élus, la... les règles de droit qui permettent de protéger les notables... Y a tout un réseau de règles iniques qui sont dans les Constitutions... et on ne peut les comprendre, je crois... parce que c'est dans tous les pays et à toutes les époques, donc y a quand même un... un tronc commun, y a quand même une force commune. Et c'est pas un complot. Ces gens-là se sont pas entendus, ils se sont pas parlés, c'est pas du tout ça. Qu'est-ce qui fait que toutes ces Constitutions sont aussi mauvaises pour le peuple et toujours aussi bonnes pour les « représentants du peuple », entre guillemets, qui sont en fait les... les valets des riches, les valets politiques, les marionnettes politiques des riches. Comment ça se fait que toutes les Constitutions du monde arrivent à des oligarchies ploutocratiques ? C'est évidemment pas un complot. Ce serait stupide même d'y penser, c'est pas ça. La cause commune et la cause des causes... La cause première, ce qui rend tout ce merdier possible... c'est... Qui écrit ces Constitutions ? C'est la mauvaise qualité du processus constituant. Et cette mauvaise qualité, elle vient de l'indifférence des peuples, de l'inculture des peuples, de la paresse des peuples, de la... négligence des peuples. C'est parce que nous nous foutons de la Constitution et du processus constituant, c'est parce que au lieu... Au lieu d'écrire nous-mêmes la Constitution, ou de faire attention à ce que les... ceux qui écrivent la Constitution soient désintéressés, n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes. Au lieu de faire ça, nous laissons écrire les Constitutions par... les élus, ou par les ministres, ou par des hommes de partis. Si les gens écrivent des règles pour eux-mêmes, ils n'écrivent pas des règles pour l'intérêt général. Et c'est ça la règle, c'est ça l'explication, je crois. Et formuler un problème, c'est l'avoir à moitié réglé. Le fait d'avoir compris ça, je pense, à la base, entre nous, malgré les... ... les menaces que vont sûrement porter contre nous les élus et les riches qui les font élire. Ils vont nous détester, ils vont dire du mal de nous, ils vont, ils vont essayer de nous discréditer, ils vont essayer de nous salir, de dire qu'on est je ne sais quel... ... sous-marin de je ne sais qui. Malgré ces calomnies, il va falloir qu'entre nous... ... nous fassions que l'essentiel... ... nous comprenions et nous fassions comprendre aux autres que l'essentiel se joue au moment du processus constituant. Parce que notre meilleur protection contre les abus de pouvoir, c'est la Constitution, à condition... à condition que ceux qui l'écrivent n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes et qu'ils ne soient pas juges et parties. Donc y faut pas que ce soient des hommes de partis. Donc voilà, donc à mon avis, une assemblée désintéressée ça peut pas se faire autrement que par tirage au sort. Si on la fait par élection... ... qui va désigner les candidats ? Les partis ? Donc, ils vont nous imposer leurs candidats ? Bah, si nos parlementaires se retrouvent constituants, vous imaginez bien que la Constitution qu'ils vont écrire, ça va être la même qu'aujourd'hui, on en sortira pas. Donc, une Assemblée constituante élue ne réglera aucun problème. Je répète, ma conviction profonde, très argumentée... Je demande qu'à être démenti, si je me trompe, qu'on me le montre. Et personne n'y est arrivé pour l'instant. Pourtant, ils essaient, hein. Ils argumentent beaucoup, hein. C'est très intéressant, la controverse est passionnante ; des gens de gauche, des gens de droite, beaucoup de gens essaient de montrer que mon idée du tirage au sort est pas... ... est pas pertinente, mais ils se trompent, voilà, les arguments sont pas forts. Je pense que tant que des gens... ... juges et parties, à la fois juges et parties, écriront la Constitution, on sortira pas de ce merdier. C'est parce que les élus écrivent des règles pour eux-mêmes qu'ils deviennent la proie des plus riches, donc des banquiers, et qu'on en arrive après quelques dizaines, quelques centaines d'années, après 200 ans, on en arrive au strict gouvernement des banques, on en est là, là. Si vous le voyez pas, vous êtes aveugles quand même. Et donc le tirage au sort paraît la seule solution. Alors, ça fait peur aux gens. On se dit : « Tirage au sort d'une Assemblée constituante ? Vous allez... ... vous allez tirer au sort des incompétents. » On fait peur aux gens avec ça. Et je pense que c'est de la foutaise. Je pense qu'il n'y a pas besoin d'être compétents pour écrire une Constitution. Je pense que n'importe qui en quinze jours de discussions, de réflexions, d'échanges, va comprendre que... ... une Constitution ça sert à protéger tout le monde contre les abus de pouvoir. Ça, je pense que n'importe qui peut comprendre, y a pas besoin d'être un génie pour comprendre ça : que pour se protéger des abus de pouvoir, il faut contrôler les pouvoirs. Et pas tous les cinq ans ; il faut contrôler les pouvoirs tous les jours. Que l'initiative populaire doit être une vraie initiative populaire autonome. Qu'il faut qu'il y ait des référendums d'initiatives populaires qui puissent court-circuiter les institutions. N'importe quel individu normalement intelligent ; c'est sûr que quelqu'un... ... un simple d'esprit ou un malade, OK, non, mais je parle des gens normaux. Donc la multitude. N'importe qui normalement constitué est capable de comprendre que pour... pour affaiblir les pouvoirs... ... que pour nous protéger des pouvoirs il faut les affaiblir, que pour les affaiblir il faut les séparer. N'importe qui comprend la séparation des pouvoirs. Tous ceux qui réfléchissent au problème tombent sur la séparation des pouvoirs, sur la reddition des comptes, sur le non-renouvellement des mandats, le non-cumul des mandats. N'importe qui tombe là-dessus tout naturellement. Pas besoin d'être compétent pour ça. Et l'Assemblée constituante tirée au sort ayant mis en évidence ces... Je sais pas. Il faut peut-être dix... dix principes. Peut-être même pas, cinq suffiraient. Après ça, elle peut faire écrire les règles par des juristes pour que ce soit bien écrit. Et puis vérifier que c'est bien ce qu'on voulait dire. Et puis si on est une centaine à réfléchir là-dessus, si les juristes essaient de nous enfumer, il y en a bien deux ou trois qui vont s'apercevoir de l'enfumage, et puis qui vont nous appeler... nous alerter. Donc, je pense que de toute façon ce ne sera pas parfait, mais ce sera bien mieux qu'une Assemblée constituante constituée de gens qui trichent, parce qu'ils écrivent pour eux-mêmes, parce qu'ils ont un intérêt personnel contraire à l'intérêt général ; en cette occurrence-là. Je dis pas que... Je dis pas que les élus ont toujours - c'est pas du tout ça que je dis - Je dis pas que les élus ont toujours un intérêt contraire à l'intérêt général. C'est pas du tout ça que je dis. Je dis que les élus et les hommes de partis ont, au moment du processus constituant, c'est-à-dire au moment d'écrire les règles qui vont les gêner eux quand ils vont exercer le pouvoir. Ah bin, à ce moment-là, dans le processus constituant, ils ont un intérêt personnel contraire à l'intérêt général. Et donc, comme dans n'importe quel procès où on récuse un juge... ... qui est de la famille de la victime ou de la famille de l'accusé, ce juge-là on l'écarte. On dit : « Non, mais toi tu peux pas juger, t'es juge et partie, tu... On t'écarte. On va en mettre un autre. Et ça veut pas dire que t'es malhonnête : ça veut dire que juste pour cette occurrence-là, pour ce travail-là, tu peux pas le faire. » Eh bien, les élus et les membres de partis, les gouvernements, tous les professionnels de la politique devraient être mis à l'écart, non pas parce qu'ils sont corrompus ou pervers, pas du tout, mais juste parce que c'est pas à eux d'écrire la Constitution. C'est pas à eux d'écrire le texte qu'ils devront craindre. Et donc voilà pourquoi le tirage au sort est la... je crois, la seule procédure qui nous permettra de retrouver la création monétaire. C'est parce que... On récupèrera la création monétaire que si on récupère le processus constituant, c'est-à-dire la... ... la maîtrise du texte qui est le seul qui peut nous protéger... durablement. Et que je vois pas d'autres moyens que de tirer au sort l'Assemblée constituante. Alors, pour rassurer les gens, je peux, on peut imaginer d'amender le tirage au sort... ... de le... ... comment dire, de le... ... de l'aménager ; d'aménager le tirage au sort pour qu'il nous fasse moins peur. On pourrait, par exemple, organiser avant le tirage au sort une élection libre, une élection sans candidat : chacun d'entre nous pourrait... ... nommer, une, deux, trois, faut réfléchir au nombre, une, deux, trois personnes qu'il considère comme des honnêtes gens, des gens qui feraient bien pour la Constitution, des gens qui feraient bien le boulot. Des gens, moi je dirais, j'essaierais de choisir des gens... ... qui sont capables d'écouter les autres sans se mettre en colère, qui sont capables de changer d'avis, des gens qui lisent un peu. Il me semble que ça serait mieux si on prenait des gens qui savent quand même lire ; pour lire les mémentos, les résumés, les explications qu'on va leur donner sur la Constituante, mais bon, d'autres considéreront que ce n'est pas utile. Donc chacun va décider de ces critères. Moi je... Il me semble que ce serait bien qu'il y ait dans la Constituante des gens qui sont capables de rapprocher les points de vue, qui pacifient une assemblée, qui jouent le rôle d'ambassadeurs, d'entremetteurs, des gens qui... ... qui réconcilient ceux qui viennent de se disputer. Donc ce serait bien d'avoir des gens comme ça dans l'Assemblée constituante. Il pourrait y avoir des gens qui ont déjà réfléchi à la Constitution. Pas forcément, à mon avis pas forcément, m'enfin bon chacun va désigner librement, élire librement, sans les partis, des non-professionnels de la politique. Il faudrait qu'il y ait une interdiction. On peut élire qui on veut mais... On pourrait interdire, à mon avis faudrait interdire les professionnels de la politique. Et puis... Bon, mais ça peut se discuter ça, peut-être qu'il peut y avoir quelques professionnels de la politique qui traînent là-dedans, hein, dans la Constituante. À mon avis c'est dangereux parce que les professionnels de la politique ils parlent bien. C'est des... C'est des orateurs, des bons orateurs et un bon orateur ça peut circonvenir une assemblée, hein. Bah, là c'est facile de dire « les professionnels de la politique sont pas admis dans le... dans l'Assemblée constituante. » Vous pouvez élire qui vous voulez, mais pas des pros, quoi. Et puis peut-être on pourrait aussi mettre à l'écart les... ... tous les présentateurs de télé, tous les gens très connus... ... pour éviter le biais médiatique : des gens qui savent pas qui nommer, et puis qui nomment quelqu'un qu'ils voient tous les jours à la télé. Bon, on peut... On est pas obligés d'éliminer. Bon, faut réfléchir à ça. Est-ce qu'on met un filtre ou pas sur ces élections libres ? Faut réfléchir. J'ai pas de... J'ai pas d'idées arrêtées là-dessus. Mais en tout cas nous désignerions, dans cette hypothèse, cette proposition, nous désignerions... ... des gens qui sont pas candidats et que nous trouvons valeureux ; qu'on trouve bien... librement. On les désigne librement. Et c'est parmi ces gens-là qu'on tirerait au sort. Ça... Et alors il y a des gens qui vont être nommés plusieurs fois et qui vont... ... qui autour d'eux sont reconnus comme ayant ces qualités, qui vont être nommés plusieurs fois, librement, sans être... Ils sont même pas candidats, donc ils pourront refuser. Peut-être qu'ils refuseront, tant pis. Mais on a pas besoin que tous acceptent : on va en avoir tellement que... Voilà, ils refusent, tant pis ; on en prendra d'autres. Il y a plein de gens biens sur... Il y a plein de gens biens sur Terre ; plein, plein, plein. Donc, si y en a qu'ont pas envie, eh bien on est pas obligé. On fera sans eux. On pourrait aussi, j'ai eu l'idée récemment en conférence en discutant avec les gens, on pourrait aussi faire comme ils font dans les... ... dans les compétitions d'arts martiaux : on fait plein de manches. On gagne, on gagne, on perd, on perd, on gagne, on gagne, on perd, on perd, on gagne, on perd, on perd. Et à chaque fois y a des points, on gagne des points, pas des points, des points, pas des points. Et ce que font les règles, y a des règles, je crois que c'est au judo, je sais pas, ou au karaté, je sais plus, qui... ... où on retire la meilleure performance et la plus mauvaise... ... parce qu'on considère que c'est des accidents. On retire la plus mauvaise, mais on retire aussi la meilleure. Et on garde que les... les autres, les autres performances. Et on pourrait faire ça, on pourrait... Ceux qui sont... ... très souvent désignés librement, ceux qui sont très souvent élus : on se dit y a un effet médiatique : eux, ça doit être des gens qui passent tout le temps à la télé, ou qu'on a vus beaucoup sur Internet ou... Ceux-là, on leur permet pas d'être à la Constituante. Ça ressemble à des pros... On les met pas à la Constituante. Et puis ceux qu'ont jamais été nommés, une ou deux fois... Je sais pas, on peut prendre le cinquième qui a été nommé très souvent, on les prend pas, et le cinquième qui a pas été nommé, ou très peu souvent, on les prend pas non plus. Et on prendrait les trois cinquièmes du milieu, qui ont été assez souvent, mais pas trop, qui ont été assez souvent... ... désignés par les autres librement. Et c'est là, au milieu de ces gens-là qu'on tirerait au sort. Ça, ça vous ferait une assemblée désintéressée comme vous n'avez jamais eue sur Terre... jamais. Ce processus-là... Je suis formel, dans l'état actuel de ma réflexion en tout cas, je suis sûr que ça donnerait une assemblée qui écrirait la première vraie démocratie... Athènes était une vraie démocratie ; mais en plus celle-là, celle que nous fabriquerions, nous, aujourd'hui, elle serait... Contrairement à ce que faisait Athènes, elle intégrerait les femmes, y aurait pas d'esclaves, elle donnerait sûrement des droits aux étrangers ; pas forcément tous les droits, mais des droits politiques aux étrangers. Et finalement y a des tas de... ... de travers ou de mauvais côtés de la démocratie athénienne qui tenaient à l'époque, et qu'il serait anachronique de mal juger aujourd'hui... ... qui sont pas nécessaires, donc des côtés qu'on reproduirait pas. Et on pourrait faire aujourd'hui une vraie démocratie moderne, mais une démocratie : je vous parle pas du gouvernement représentatif qui est une trahison. Je vous parle d'une vraie démocratie avec des assemblées locales dans toutes les communes. Donc 36 000 communes, 36 000 assemblées locales dans lesquelles les gens décident eux-mêmes de leurs affaires. Et ne montent au niveau national, dans l'Assemblée de fédération des communes... Il peut y avoir peut-être deux ou trois échelons, hein ; faut réfléchir au nombre d'échelons qui seraient nécessaires pour arriver au niveau national. Mais qui ne délégueraient, les citoyens ne délégueraient que le mini, mini, minimum. Uniquement. On ne laisserait voter par d'autres que nous-mêmes que ce qui peut pas être voté par nous. Mais, l'école, on pourrait décider nous-mêmes, hein. Peut-être qu'à une partie de l'école on pourrait considérer que ce serait bien qu'il y ait un tronc commun qui soit décidé par une assemblée fédérale... Faut discuter, faut discuter. Faut discuter de ce qu'on donne à l'Assemblée fédérale. Mais c'est pas, c'est pas du tout impossible, hein ; c'est tout à fait... C'est pas du tout utopique. Faut juste qu'on arrête de laisser écrire la Constitution par quelqu'un d'autre. - Alors, moi, j'ai deux questions après, après ça. Déjà, c'est deux questions que je me pose personnellement, c'est : est-ce que le peuple a envie de retrouver sa liberté ? C'est la première question. - C'est pas sûr du tout, ça. - Et la deuxième question c'est : est-ce que le fait que nous sommes dans une société où y a... c'est matérialiste, y a beaucoup de télé, on est quand même lobotomisés beaucoup. Est-ce que nos envies ne seraient pas, finalement... d'avoir une plus grande télé, d'avoir... plus de choses, plus grand, plus beau ? Est-ce que c'est pas trop tard, en fait ? C'est la question. - Bah moi, je me bagarre parce que je crois que c'est pas trop tard. Mais je me trompe peut-être. C'est vrai que c'est peut-être trop tard, je sais ça. Rousseau a une très belle phrase dont je me souviens pas par cœur, mais... Une phrase où il dit que... Une fois que quelqu'un a été esclave, il a plus envie d'en sortir, il se met à aimer son esclavage et... ... il a plus envie, il n'imagine même plus ce que c'est que la liberté. Quand on a le bourdon. on pense que c'est vrai. Et puis quand on a la pêche on se dit, non mais... Regardez ce qui se passe, comme en 2005, vous leur ouvrez les fenêtres aux humains... Elles sont toutes fermées pour l'instant. Vous pouvez voter à gauche, à droite, vous pouvez protester, tempêter, descendre dans la rue par millions, ça change rien, rien, de rien, de rien, de rien. Donc c'est... c'est complètement démotivant ça. À mon avis, c'est ça qui éteint les gens. C'est le fait que les institutions soient fermées. Des institutions ouvertes, des institutions qui donneraient envie de faire de la politique, parce que quand on fait de la politique ça permet de changer le monde. Ça permet... Elles montreraient que tous ces gens qui paraissent éteints sont en fait de la braise qui couve. Et, vous vous souvenez en 2005 on nous avait dit : « Vous allez pas embêter les gens avec la Constitution européenne. La Constitution, un texte poussiéreux, ennuyeux, ça va faire chier tout le monde, ils vont pas... Ils vont pas s'en occuper. » Regardez, on était des centaines de milliers à décortiquer article par article. Parce qu'il allait y avoir un référendum ; ils avaient ouvert les fenêtres. Et on savait qu'on pouvait changer : on pouvait dire « oui », on pouvait dire « non ». Et on croyait que si on allait dire « non », ça allait changer. Oui, on s'est fait violer quelques années plus tard par nos propres « représentants » entre guillemets, des traîtres absolus, des traîtres. Des traîtres qui nous ont imposé par voie parlementaire tout ce qu'on avait refusé par référendum. C'est... Il faudrait qu'un jour on règle ces comptes-là, hein. Ces gens-là devront être jugés. Si on y arrive pas trop tard : ils seront peut-être morts. Ça sera si tard que... Mais c'est vraiment de la trahison, quoi. Nous avoir imposé par voie parlementaire ce qu'on avait refusé par référendum, alors que c'était exactement le même texte, rigoureusement. Ça se prouve article par article. Article par article. Et des militants qui ont fait le travail. Un travail de Romains : qui ont repris chaque article du traité de Lisbonne, tous, un par un. Y en a des centaines et des centaines, hein. Et ils les ont retrouvés dans le traité de 2005. C'est les mêmes, les mêmes, les mêmes mots, en désordre, en vrac, mais tout y est. C'est prouvé scientifiquement, irréfutablement. Trahison, trahison ce qui s'est passé en 2008, hein. Y compris les socialistes, hein. Les socialistes en s'abstenant... C'est vraiment des chafouins, hein. C'est vraiment des hypocrites, hein. Des salauds d'hypocrites, hein. Parce qu'ils... Ils ont participé activement à la trahison quand ils ont fait ça. Sans assumer leur trahison. C'est impardonnable. C'est impardonnable. Et nous, on est gentil, on oublie. Donc... Vous avez raison : c'est vrai qu'on oublie, qu'on est gentil et que, finalement, on est très matérialiste ; on se contente de notre sort... ... pourvu qu'on ait du pain et des jeux, hein ; c'est une vieille affaire, hein. J'espère que non. Alors bon, ce qui est possible quand même, c'est que les... ... les riches soient si goinfres... Et ils sont insatiables, hein. Il faut lire Thorstein Veblen, là, qui étudie la consommation ostentatoire, les moeurs des riches qui sont des moeurs infantiles ; vraiment comme à la récré, quoi. Celui qui aura la plus grosse, quoi, hein. C'est sans fin, quoi, hein. Celui qui aura la plus grosse voiture, le plus gros jouet, le plus... et puis c'est sans fin, c'est la rivalité ostentatoire. Quand on est adulte, on se dit : « C'est un comportement d'enfant. » Mais c'est exactement le comportement des riches, hein ; Les riches ils marchent comme ça, comme des enfants. Et Veblen le montre très bien, ça. Donc... Ils sont insatiables : ils s'arrêteront jamais de nous piller, de nous voler. Pourtant ils ont, ils ont des sacrés tas d'or, quoi, hein. C'est jamais assez. Il y a un proverbe africain qui dit : « Plus le Diable en a, plus le Diable en veut. » Faut pas attendre qu'il ait fini d'en vouloir : c'est sans fin. Ce qu'il faut, c'est qu'on mette une limite. On ne graisse que l'essieu qui grince. Comme on dit rien, ils y vont. Ils y vont à fond, à fond, à fond. Ils détruisent tout, là, ils cassent tout. Tout ce que nos parents avaient fabriqué. Tout le programme du Conseil National de la Résistance : les retraites, la Sécu, les services publics, tout ça... On va tout perdre : on se met pas en travers. Tout ce qu'on fait pour se mettre en travers, c'est des... C'est des mauvaises manifs où on... J'y suis, hein, dans les manifs, mais... On rit, on est... on chante, on fait pas peur, hein. On est trois pelés, un tondu ; on est tous les mêmes, c'est toujours les mêmes qui descendent dans la rue. C'est toujours les mêmes banderoles. On est, on est pathétique, hein, tellement on est gentil. - Alors, justement, comment... - On peut pas leur faire peur, hein. - Comment on fait concrètement pour arriver à... à ce que tu proposes ? - Bah, moi, mon idée... Et je crois que c'est jouable, hein. - Mais, par contre, tu as raison quand tu dis : « Le peuple a peut-être pas envie d'être libre. » Si t'as raison, là, mon idée marchera pas. Mais si tu as tort, et si le peuple, en fait, commence à être tellement maltraité qu'il aspire à être libre, qu'il cherche une solution... Moi, ce que je vois dans mes conférences c'est que... les yeux des gens pétillent, y a un truc nouveau, là. Comprendre ce que c'est que la démocratie... Y a des... ... des centaines de livres sur la démocratie. Vraiment, il y a beaucoup, beaucoup de livres sur la démocratie, et c'est toujours sur la fausse, pratiquement. À part les quelques livres sur Athènes, on parle de la démocratie en parlant du gouvernement représentatif. Dans les médias c'est pareil. Dans les médias, quand on parle de démocratie, c'est jamais... ... on parle jamais de démocratie ; on parle du gouvernement représentatif. Donc... Là, quand je parle dans mes conférences de démocratie et que je parle de quelque chose qui est complètement... nouveau. Enfin, nouveau, très ancien mais... ... original... jamais, jamais on décrit la démocratie comme ça. Y a Rancière, y a quelques philosophes... Y a Castoriadis. Des gens importants, hein, des pointures, mais qui ont pas de... ... pas de surface médiatique : on les entend pas à la télé... La plupart des gens qui parlent de démocratie... ... n'ouvrent aucune fenêtre, nous laissent dans le piège du gouvernement représentatif. Et moi, dans mes conférences, je parle de la vraie démocratie... Je dis qu'il faut qu'on fasse la grève du mot démocratie, qu'on arrête d'appeler « démocratie » le gouvernement représentatif, qu'on l'appelle « gouvernement représentatif », point barre. Et que nous... Alors, c'est mon idée, c'est la suggestion, mais bon, je ferai rien tout seul, hein. Il faut que j'aie les autres avec moi. Faut qu'à la base on ait compris le truc, Il faut que l'idée soit assez simple et forte pour qu'on se passe tous l'idée. Il faudrait qu'on soit viraux ; il faudrait qu'on ait une activité virale, que chacun d'entre nous, nous nous contaminions les uns les autres à la base. Malgré les calomnies des élus, malgré tout le mal que diront de nous les élus, les riches et tous les fachos de tout poil. Les fachos, même les fachos qui s'appellent « antifa », hein. Bon, malgré ça, qu'on se passe le mot entre nous. Pour établir la justice sociale. Pour rétablir, établir une vraie prospérité parce qu'on aura repris le contrôle de la création monétaire et le contrôle de la production du droit. C'est-à-dire qu'on va reprendre le contrôle de la Constitution... ... par cette idée simple que c'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir et que donc tout ce qui compte, ce qui compte le plus... Et on arrête de se diviser sur : « Moi, c'est l'écologie », « moi, c'est la justice dans l'entreprise », « moi, c'est le chômage », « moi, c'est... » On arrête d'avoir chacun sa marotte. On se dit : « La cause des causes de tout ce bordel, de toutes ces injustices sociales, c'est... Il faut qu'ils arrêtent d'écrire eux-mêmes la Constitution. Il faut que l'Assemblée constituante soit désintéressée. Donc, tirée au sort. » Alors tirée au sort parmi des non-candidats ou tirée au sort tout simplement ; mais tirée au sort. Si on arrive à se concentrer là-dessus... ... et à devenir viraux. C'est-à-dire que... Bon, on a compris, mais ça suffit pas d'avoir compris, faut qu'on l'explique à notre tour à cinq, dix, vingt personnes... plus... On fait ce qu'on peut pour expliquer à d'autres. Parce que c'est assez facile à comprendre. Elle est simple et forte cette idée, hein. Tu cherches le mal à la racine, tu cherches la racine du mal. Tu prends le mal à la racine, tu cherches la cause des causes et tu tombes sur... « Mais qui a écrit ces règles iniques ? » Et tu tombes sur la Constitution et donc sur le processus constituant, donc qui a écrit, donc qui participe à l'Assemblée constituante. Et là tu te dis : « Mais c'est là qu'à chaque fois ça merde ! » Donc, problème identifié, problème formulé, problème réglé, à moitié. Il reste plus qu'à mettre en oeuvre la solution à la cause des causes. Et si on fait ça entre nous, qu'on se passe le mot entre nous... Combien de temps il faut pour qu'on soit des millions ? Si chacun d'entre nous en désigne, arrive à en convaincre deux. Non seulement en convaincre que la cause des causes c'est la mauvaise qualité du processus constituant et le fait que ce soient les partis politiques qui écrivent la Constitution... Donc, en fait, la solution c'est... Il faut que l'Assemblée constituante ne soit pas composée de membres de partis : qu'elle soit désintéressée. Il faut que ce soit n'importe qui qui fasse partie de la Constituante. Non seulement il a compris, mais en plus on a réussi à lui passer le virus, c'est-à-dire qu'en plus, il a compris qu'il fallait que lui-même se mette à expliquer. Il faut qu'on explique deux choses, hein : 1) Où est la cause des causes et donc la solution ; et 2) Que la solution c'est qu'on se passe le mot entre nous. Il y a deux trucs, hein, et si tu te reproduis pas tu meurs, hein : le virus, l'idée meurt. Si on arrive à se passer le message comme ça avec ces deux parties : 1) L'idée simple et 2) C'est à nous de la reproduire entre nous sans rester passif. C'est-à-dire qu'il faut que nous arrivions à convaincre. Et puis au début il va y avoir des résistances, les gens vont pas... Ils vont pas nous croire, ils vont avoir des objections. Bah, je vais retourner voir les conférences, les discussions, et puis à force de discussions je vais devenir meilleur pour convaincre. Je vais devenir un bon virus. Un virus bienfaisant, hein, un virus de justice sociale, hein. Un virus c'est pas forcément mauvais, hein. Moi, j'imagine un virus positif. Un virus... ... de concorde... ... de justice sociale. Et ça me paraît ça... Alors, si chacun d'entre nous arrive à en convaincre deux. Bah... ça dépend combien de temps il met. Si... deux, il met une semaine pour en convaincre deux, puis s'il s'arrête... Ça va pas aller très vite. Mais si chacun... en convainc trois ou quatre chaque semaine. Donc, en fait, en un mois il en convainc une douzaine. Une dizaine, quoi. Si chaque mois on arrive à en convaincre une dizaine, ouh la la ! Et une dizaine qui eux-mêmes deviennent des virus, ouh la la ! Là ça va aller très vite, hein. On sera très vite des millions. C'est une idée... C'est... c'est... À mon avis, ça peut tout changer de façon pacifique. Ils se laisseront pas faire en face, mais si on est des millions... ... à vouloir une chose simple sans nous diviser... ... sans nous traiter mutuellement, les uns les autres de fascistes, quoi, hein : en nous concentrant sur l'essentiel, en oubliant les querelles sur les détails. On verra après, quand on aura mis en place une vraie démocratie... On verra les détails : qu'est-ce qu'on fait sur l'avortement ? Qu'est-ce qu'on fait sur le nucléaire ? Qu'est-ce qu'on fait sur les OGM ? Qu'est-ce qu'on fait... On verra point par point dans nos assemblées populaires. Avec un vrai suffrage universel... avec des référendums si on veut. Mais le temps de rétablir la démocratie, il faut qu'on se concentre sur l'essentiel : processus constituant honnête, désintéressé. Si on arrive à faire ça... Si on est des millions à le vouloir ça arrivera. Il suffira qu'on sorte dans la rue, des millions, ça arrivera. Ils vont pas tirer dans... Ils vont pas tirer... Ils vont pas nous tirer dessus, sur des millions de personnes. Il me semble que c'est jouable ce truc-là, et c'est original et ça peut marcher.