3 décembre 2011 - Fonderie Kugler En collaboration avec le journal La Cité "L'Etat et les banques, les dessous d'un hold-up historique" Conférence/débat de Myret Zaki et d'Étienne Chouard Modération: Fabio Lo Verso (La Cité) Première conférence "L'Etat, otage du secteur financier" par Myret Zaki Moi je reste là, je vais prendre des notes, parce que juste pour terminer, dans notre prochain numéro de la Cité (N°7) qui sera en kiosques Vendredi prochain. Il y aura un retour sur cette discussion. Merci beaucoup Fabio, et bonsoir à vous tous. Je suis enchantée d'être ici avec le professeur Chouard et de découvrir l'usine Kugler et de travailler avec le journal La Cité. Moi, je travaille pour le magazine économique « Bilan ». Effectivement, je suis auteure de quelques livres assez critiques sur la dérive qu'ont connus les marchés financiers ces dernières années. Parce qu'ayant suivi depuis maintenant bientôt quinze ans l'évolution des marchés financiers, j'ai vu à quel point ils jouent un rôle fondamental dans ce qu'on appelle actuellement la « Crise ». Alors, on est en "Crise", n'est-ce pas ? Et on sait pas vraiment pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Par exemple, vous avez tous constaté que tout d'un coup, la Grèce était en "crise". Est-ce que quelqu'un peut me dire à son avis, qu'est-ce qui a déclenché la crise grecque ? Pourquoi tout d'un coup c'est une énorme crise depuis fin 2009 à peu près, voilà. Qu'est-ce qui a sonné l'alerte ? Qu'est-ce qui a démarré tout ça ? Si vous me dites c'est l'endettement de la Grèce, Je vous répondrais « La Grèce est endettée au même niveau depuis des années » Alors pourquoi maintenant ? Qui c'est qui a décidé que c'est la crise ? Alors, Nicolas qui a toutes les réponses: C'est Goldman Sachs qui... (inaudible) Alors, bonne piste, les conseils de Goldman Sachs auraient mis la Grèce en crise. Tout à fait d'accord. Tout a commencé par le fait que fin 2009, les agences de notation ont dit que certains petits pays de la périphérie de l'Europe dont la Grèce, leur taux d'endettement s'était un peu détérioré, c'est-à-dire qu'il n'était pas satisfaisant et qu'il fallait qu'ils reprennent un petit peu en main leurs finances publiques. C'est tout. Donc les agences de notation n'ont pas dit que ces pays étaient en faillite, ils ont simplement dit : « Dans les prochaines années, Il faudrait que la Grèce essaie de tenir mieux son budget. » D'accord ? Ça c'est ce qui s'est passé fin 2009. Qu'est-ce qui a ensuite vraiment déclenché la crise ? C'est qu'il y a eu une réunion entre cinq « Hedge funds », c'est-à-dire entre 5 fonds spéculatifs américains dans un restaurant à New York Un journal américain a raconté cette histoire C'est pas du tout de la fiction Cinq fonds, dont le fameux George Soros qui est celui qui avait fait couler la banque d'Angleterre à l'époque, et qui avait gagné deux milliards, sur une opération, il avait dévalué la livre sterling dans les années 70. Alors, ce fameux Soros avec quelques autres spéculateurs et "raideurs" américains décident que maintenant que la crise des subprimes américaine est passée il faut qu'ils trouvent une nouvelle proie pour se faire énormément d'argent C'était en février 2010 exactement dans un restaurant New-Yorkais, qui fait des très bon steaks, paraît-il. Et ces gens-là ont décidé de manière CONCERTÉE et j'insiste sur ce mot, d'attaquer l'euro à travers d'abord la Grèce, et ensuite, tous les autres petits pays périphériques. L'idée étant que si vous faites couler un petit pays comme la Grèce, il y aura effectivement un phénomène de panique sur les marchés qui fera que les autres pays voisins vont être contaminés, si on veut, parce que les investisseurs vont vendre aussi leurs titres sur ces pays et que ces fameux spéculateurs vont pouvoir s'engraisser à l'infini, sur, en réalité, la faillite de la périphérie de l'Europe voire de l'Europe entière. Quelque part, George Soros essayait de recréer le même coup qu'il avait fait et qui l'a rendu milliardaire dans les années 70. Alors, ça a été peu raconté, ça n'intéresse pas grand monde, Quand vous en parlez au secteur bancaire et financier à des gens qui travaillent à Genève dans le métier de la finance, ils vous disent « Mais non, tout ça c'est très marginal, ça n'a rien provoqué. » Et pourtant, on sait très bien que ces Hedge Funds, par la suite, ont massivement vendu la dette, parce que, ce que font les spéculateurs, c'est qu'ils gagnent de l'argent sur la baisse de la dette, ou la baisse de la dette ou la baisse des actions d'un pays. Vous pouvez vraiment gagner à la baisse si vous pariez, si vous faites des paris avec des instruments dérivés, vous pouvez gagner sur la chute, sur l'effondrement d'un marché. Et c'est comme ça que de très nombreux millionaires et milliardaires se sont constitués ces dernières années grâce à la crise de l'Europe. Ce sont des faits, j'ai les chiffres, je sais de quels fonds il s'agit, de quels gérants de fonds spéculatifs, on les connaît, ce sont des anglais et des américains pour la plupart. Et ils maîtrisent parfaitement l'art de la spéculation. Donc ils se sont mis à accumuler des positions vendeuses record Entre fin 2009 et début 2010, positions record contre la Grèce. La ministre de l'économie grecque de l'époque s'en est d'ailleurs émue, parce qu'au niveau du gouvernement Grec ils peuvent voir le mouvement qu'il y a sur leur dette ils ont dit "Qu'est-ce qu'il se passe ?" " Notre dette fait l'objet d'une sorte de pari à la baisse féroce tout d'un coup " Effectivement ces attaques qu'est ce qu'elles ont provoqué ? Pourquoi ces attaques peuvent VRAIMENT couler un pays ? Parce que quand vous vendez très massivement la dette d'un petit pays comme ça les taux d’intérêts que doit payer ce pays sur sa dette, ils explosent. Parce que si l'obligation d'état, l'obligation souveraine, coule le taux d’intérêt monte automatiquement. Donc c'est comme ça que tout d'un coup la Grece se retrouve à payer 7 % à cette époque là et jusqu'au taux complètement ridicule et absurde de 20 % récemment et donc de facto la Grèce à été éjectée du marché des capitaux elle ne pouvait plus se financer sur le marché international de la dette internationale Donc ça vient des marchés La Grèce était en crise à travers les attaques spéculatives anglosaxones Comme l'a remarqué Nicolas ici présent Goldman Sachs avait conseillé la Grèce à adopter des instruments très complexes qu'il avait monté pour cacher la véritable situation de son endettement au reste de l'Union Européenne. Donc Goldman Sachs avait dans un 1er temps à partir des années 2000 aidé la Grèce à réduire en apparence son véritable endettement. Pendant ce temps, qu'a fait Goldman Sachs ? Goldman Sachs a été voir les Hedges funds qui étaient ses clients, ces fonds spéculatifs avec lesquels elle travaille et leur a dit : " J'ai une info très interéssante à partager avec vous : la Grèce est beaucoup plus endettée qu'elle ne l'est en réalité " Donc délit d'initié, c'est le terme Goldman Sachs a partagé cette information avec ses clients Ce qui a permis à des fonds spéculatifs d'attaquer cette dette à l'avance sachant que les vrais chiffres de la Grèce allaient être révélés début 2010. Donc on incite la Grèce à adopter des instruments trompeurs qui vont ensuite l'amener à se retrouver plus endettée qu'elle ne l'était. Ensuite on profite des problèmes que ça génère et on partage cette information avec d'autres fonds spéculatifs Après a commencé une espèce de " dépeçage " de la dette grecque. Les fonds spéculatifs ont foncé dessus et les autres investisseurs comme les moutons qu'ils sont puisque le monde de l'investissement est extrêmement moutonnier quand ils ont vu qu'il y avait une espèce d'alerte sur le marché de la dette grecque ils se sont tous mis à vendre les fonds spéculatifs c'est la cavalerie d'élite qui vient au début, qui vend, déstabilise un pays et après tous les fonds de pension les investisseurs du monde entier qui ne comprenant rien à l'histoire mais voyant simplement que le risque a augmenté se mettent à vendre aussi. Et c'est comme ça qu'on coule un pays. Parce qu'un pays qui a sa dette qui s'écroule comme ça et qui doit payer du 20 % il ne peut plus que se mettre en quasi défaut et sortir du marché des capitaux. Voyant qu'ils ont si bien réussi leur coup les fonds spéculatifs n'ont pas voulu s’arrêter en si bon chemin. Ils ont continué, et ensuite ça a été le Portugal, l'Irlande l'Espagne, ensuite la Belgique, l'Italie, dernièrement la France et même l'Allemagne, qui est le pays le plus solvable du monde le plus solide du monde, s'est trouvée plus ou moins attaquée sur le marché de la dette internationale. De quoi parle-t-on là ? On parle du phénomène qui veut que si vous êtes un pays dont la dette est côtée sur un marché vous êtes complètement vulnérable à des attaques, des véritables RAIDS, de la part de financiers sans scrupules. Surtout le plus important, c'est que ces gens la ne sont pas du tout réglementés. Le marché de la spéculation tous les instruments que ces gens utilisent c'est-à-dire des produits dérivés ne sont ABSOLUMENT PAS réglementés par Washington et par Londres qui ont refusé, de manière PERMANENTE de manière CATÉGORIQUE de toucher à ces instruments là. C'est vrai que la France, l'Allemagne se sont rendues compte qu'il y avait des attaques anglosaxones sur la zone Euro Et ils ont essayés de s'en ouvrir à leurs homologues politiques de ces pays. Et qu'est-ce qu'ils ont répondu, les anglais, les américains ? On leur a répondu qu'il était parfaitement impossible d'envisager une réglementation de ces fonds spéculatifs et des instruments qu'ils utilisent. On a vraiment à faire à une dérive majeure de la finance mondiale parce que la finance mondiale a un défaut majeur pour l'Europe c'est qu'elle est complétement globalisée. Elle n'a pas de frontières. depuis New-York ou Londres vous pouvez passer des ordres de bourses Sur la dette grecque vous n'avez pas besoin de passer par Francfort ou Paris vous pouvez passer vos ordres de bourse d'ailleurs ce qui fait que si l'Europe règlemente, veut limiter tout ça, elle ne peut réglementer que ce qui se passe sur son territoire Elle n'a absolument aucune prise sur les salles de marchés américaines ou anglaises. L'Europe est en train d'être COULÉE par l'Angleterre et les USA Je qualifie ça d'une " Guerre mondiale financière " Comme la plupart d'entre nous ne s’intéressent pas à la finance, ni aux marchés, ne savent pas ce qu'est un produit dérivé. Quand quelqu'un comme moi leur dit : " la 3eme guerre mondiale est financière " On va lui dire : " Mais non ! C'est le politique et le militaire qui prime " Et bien non, parce que la finance c'est très commode. Pourquoi est-ce que c'est si commode ? En réalité, quels sont les deux pays qui sont les plus en faillite aujourd'hui au niveau occidental ? USA, bonne réponse, et l’Angleterre. L'Angleterre et les USA SONT EN FAILLITE tous les deux aujourd'hui. Il se trouve que parce que la zone euro a subit cette horrible crise la dette américaine à continuée à être achetée et désirée par les investisseurs internationaux beaucoup plus longtemps qu'elle n'aurait due l'être Donc les USA ont directement profité de la crise européenne qui a été suscitée par les spéculateurs anglosaxons La dette américaine se finance pour quasiment rien du-tout, pour du 1 ou 2 % alors que ce pays est en faillite On réalise en fait que l’objectivité n'existe pas sur les marchés financiers Ceux qui viennent aujourd'hui vous dire ceux des banques, bien sapés, analystes CFA (???? à vérifier) CFPI, etc Qui viennent vous raconter que les primes qu'il y a sur les dettes souveraines sont extrêmement objectives et reflètent les fondamentaux économiques de ces pays et bien ils vous disent n'importe quoi Parce que le fait que l'Italie paye du 7 % sur sa dette et que les USA payent du 2 % c'est la plus grande absurdité de l'histoire L'Italie a subi des attaques injustifiées c'est le pays où il y a le taux d'épargne plus élevé Fabio connait très bien il est italien Il va me dire : "Oui, mais l'Italie c'est un pays d'évasion fiscale, de corruption, etc " Non, je suis désolée les fondamentaux économique de ce pays ne justifient absolument pas les attaques qu'elle a subi sur le marché de la dette internationale et les taux d'interêts GROTESQUES qu'on lui fait payer juste parce que les spéculateurs veulent continuer à gagner d'énormes montants sur la chute de ce marché qui est énorme Le marché de la dette est gigantesque Mais c'est un pays qui a un excédent de sa balance courante avant intérêts alors que les USA sont déficitaires sur leur balance courante C'est un pays dont le déficit budgétaire est de la moitié de celui des USA Et pourtant, les USA continuent à se financer GRATUITEMENT parce que les investisseurs qui ne comprennent rien et qui sont paniqués à qui ont dit que c'est la fin de l'Europe la fin de l'euro et bien ils le croient ! La finance aujourd'hui a un énorme accès aux médias un des médias les plus influents dans le monde anglosaxon c'est le Financial Times Je le lis tous les jours il a fait sa une depuis 2 ans UNIQUEMENT sur un sujet la " faillite de l'Europe " le démantèlement de l'Europe la fin de l'Europe l'incompétence de l'Europe la sortie de certains pays de l'euro la fin de l'euro l'échec de l'euro l'absurdité de l'idée même de l'Europe Voila tout ce qu'a fait le Financial Times Il a matraqué ça depuis deux ans Il a même sorti des informations grossièrement fausses en disant que la Chine ne soutenait plus l'Europe la Chine a du démentir le lendemain c'est tout récent La Chine a dit : " Pas du tout, nous sommes toujours derrière l'Europe nous achetons de l'Euro Un de ces fameux spéculateurs Georges Soros qui a un accès direct au Financial Times Ils les appellent quand il veut, il publie une page entière d'opinion Dont on sait qu'il est positionné contre l'Euro depuis fin 2009 On sait qu'il attend qu'une seule chose pour faire le dernier grand coup de sa carrière c'est l'effondrement de l'Euro On le sait Et bien tous les jours il écrit des textes pour dire " Il faut que l'Europe se démantèle, l'Europe doit se casser, elle ne peut pas survivre elle est lamentable c'est une construction absurde, l'Euro va s'effondrer, etc " Et donc, il a des intérêts sur l'effondrement de l'Euro Il a mis des millions sur l'effondrement de l'Euro Et il vient dire ça ... Et personne ne voit le conflit d’intérêt et on le laisse faire et on le croit Donc, manipulation extrême non réglementation c'est le " Far West " complet de la finance Et les VOLUMES dont on parle qui vont sur les attaques contre la dette souveraine des états européens Et qui vont maintenant se diriger contre les BANQUES européennes puisqu'il y a eu des attaques incroyables contre " Société Générale " " BNP Paribas ", " Deutsche Bank " toutes... On est passé des attaques contre la dette européenne vers des attaques contre le NERF de l'europe qui est le système financier européen puisque le raisonnement à été de dire : " Les banques exposées à la dette européenne doivent aussi s'écrouler ! Donc on va aussi parier contre... " Et les même spéculateurs ont mis énormément de fonds pour parier contre Moi je suis les données du marché de Chicago, des dérivés Et j'ai vu qu'en septembre dernier De TOUTES les classes d'actifs qui existent les dérivés positionnés à la vente avaient atteint un RECORD contre les banques européennes Donc les spéculateurs ont tout laissé et ils se sont concentrés cette fois pour ABATTRE les banques européennes Ça n'a pas vraiment marché parce que les spéculateurs ont face à eux aujourd'hui UN, je dirais UN SEUL ennemi vraiment redoutable... C'est la Chine La Chine depuis fin 2010 a poursuivi ses achats d'Euro et a beaucoup déçu les spéculateurs anglosaxons Même George Soros à écrit un article disant : " Ces chinois m’embêtent parce qu'ils contrarient mes paris en achetant de l'Euro alors que moi j'avais parié sur l'effondrement de l'Euro Et eux ils l'ont fait remonter ! " Et c'est vrai, l'Euro est fort face au Dollar ! Comment cela s'explique ? En fait aujourd'hui tout se joue sur les marchés Si vous avez d'un coté une banque centrale chinoise qui achète de l'Euro et des spéculateurs anglosaxons qui le vendent et bien, la banque centrale de chine est aujourd'hui plus puissante C'est ça qui régit les taux d’intérêts aujourd'hui Au milieu de ça vous avez des États qui sont complètement DÉPASSÉS absolument. D'abord, ce n'est que tout récemment qu'ils ont compris ce qui se passe sur le marché international de la dette qu'ils ont compris que c'est le marché des dérivés qui régit les marchés de la dette souverainne Chose complètement grotesque ! Comment les dérivés un petit marché complètement OPAQUE non-reglementé peut décider du sort de la dette souveraine d'un pays Et pourtant c'est ce qui se passe Cinq Hedge funds peuvent décider qu'un petit pays comme la Grèce s’écroule puisqu’ils font de l'effet levier sur leurs paris " à la baisse " et ils font couler cette dette Oui, cinq fonds spéculatifs peuvent faire couler un pays de 10 millions d'habitants et des millions de fonctionnaires peuvent se trouver à la rue parce que cinq fonds spéculatifs ont gagné plusieurs centaines de millions en coulant la Grèce On assiste là à un transfert direct d'argent d'épargne, de richesse, de population qui travaille de salariés, de gens qui ont une activité économique réelle et cette richesse là est directement transférée dans les poches de ces spéculateurs Ce n'est pas de la démagogie c'est tout à fait techniquement explicable C'est qu'en coulant cette dette et en gagnant sur la chute la différence entre le prix de départ et le prix d'arrivée de cette dette ces spéculateurs empochent des millions et après ce pays est obligé de se mettre à une austérité monstrueuse Il est obligé de geler voir de réduire les salaires de ses fonctionnaires d'être en récession économique son marché de la consommation s'écroule Il est même en dépression C'est l’austérité ! Donc des millions de gens doivent se serrer la ceinture pour subventionner ce que font des spéculateurs Et pourtant tout se passe comme si " LA CRISE " nous était tombée de la planète Mars personne ne dit d'où vient la crise tout le monde dit " C'est la crise " " Ça nous est tombé sur la tête malheureusement la Grèce est en crise maintenant c'est l'Italie qui est en crise et on ne sait pas pourquoi " Moi je m'insurge contre cette ignorance ! la crise n'est pas arrivée toute seule elle a été provoquée par des gens qui ont décidé que c'était la crise Mais, en terme de niveau de richesse globale le monde n'a jamais été plus riche Les richesses globales ont énormément augmenté en 10 ans Le monde EXPLOSE de richesses seulement la répartition de ces richesses a été complètement biaisées détournée les inégalités sont criantes parce qu'il y a une aristocratie financière Je sais que le professeur Chouard n'aime pas que j'utilise le mot "Aristocratie" Mais je veux dire une Oligarchie Une élite de la finance qui échappe à toute règlementation le monde de la spéculation s'est reporté sur la dette souveraine européenne. Voilà ce qu'on appelle "crise" C'est pas une crise, c'est des stratégies spéculatives visant à pomper le monde de ses richesses Le monde occidental pour commencer Je ne sais pas s'ils s'attaqueront après aux pays émergents la seule raison qui fait qu'ils attaquent le monde occidental c'est que c'est lui qui avait des taux d'endettement élevés Les pays émergents sont riches aujourd'hui ils ont des excédents commerciaux ils ont de l'or dans leurs banques centrales et donc les pays émergents sont aujourd'hui les pays riches du monde avec des monnaies fortes raison pour laquelle les spéculateurs anglosaxons ne les ont pas attaqué. Je voulais encore expliquer pourquoi il n'y avait pas eu de réglementation de cette finance sauvage complètement délirante, qui n'est absolument sujette à aucun contrôle ni même à la compréhension du citoyen moyen. C'est tout simplement le fait d'un lobbying tout à fait inquiétant. Aux États-Unis le lobby de la finance aujourd'hui dépasse celui de la défense. Aucun lobby n'est aussi puissant et riche que celui de Wall Street et des hedge funds. Ce phénomène s'est produit dans les 10 dernières années. Les fonds spéculatifs ont fait tellemnt d'argent sur les crises, en fait, sur les crises financières et les cracks boursiers qui ont été tout à fait réguliers ces dernières années, tous les 4-5 ans on a eu un crack. Et bien, les fonds spéculatifs se sont enrichis à chaque fois énormement. Ce qui fait que les 10 fonds spéculatifs qui gagnent le plus d'argent, j'ai les chiffres de l'année dernière, gagnent chacun 1.5 milliard de salaire annuel. Je parle d'individus, vous avez bien entendu, qui gagnent un salaire personnel de 1.5 milliard de dollars. Les 15 hedge funds les plus riches possèdent l'équivalent d'un produit intérieur brut d'un pays comme l'Uruguay. Avec une telle puissance, il est garanti aujourd'hui et quasiment certain que plus aucune loi qui vise à réglementer la finance ne pourra jamais passer. Et on l'a vu quand Obama a sorti ce fameux Dodd-Frank Act, soit disant la loi qui allait réglementer la finance plus que jamais dans l'histoire de l'humanité. Une loi effectivement impressionnante par son poids parce qu'elle faisait 2000 pages, mais qui malheureusement a totalement échoué dans son application. Elle visait à réglementer la spéculation des banques d'affaires, des hedge funds, elle visait à réglementer tous les instruments dérivés, et bien tout ça a été dilué dans le temps. Maintenant on entend dire que ça ne se fera qu'en 2018 au mieux. Les règles de Bâle 2, le comité de Bâle qui gère les banques et leur impose des coussins de capital pour couvrir leurs pertes éventuelles, les États-Unis s'en moquent et n'appliquent que Bâle 1 jusqu'à aujourd'hui. C'est une grande farce que de Dodd-Frank Act qui ne sera jamais appliqué. Il ne faut pas oublier en effet qu'Obama a été élu par Wall Street. Wall Street a mis plus d'argent sur lui que sur George W Bush junior, jamais un président américain n'avait autant été financé par Wall Street. Wall Street à décidé que son candidat été Obama Et ils l'ont vraiment porté aux nues, ils l'ont financé, ils en ont fait vraiment un président, ils l'ont rendu présidentiable. Ça remontait déjà très loin dans sa carrière qui avait commencée à Chicago, où il faisait du courtage immobilier. Il était très acoquiné avec les milieux de la finance. Quand il est arrivé au pouvoir il a bien cherché à moraliser la finance à plafonner les bonus mais très vite les puissantissimes gérants de Hedges funds lui on fait comprendre que ça n'allait pas. En juin dernier, ils ont tous virés de bord et sont passés au camp républicain, simplement parce qu'il avait "essayé" de dire qu'il y avait deux ou trois choses qui n'allaient pas dans le secteur de Wall Street. Et maintenant les fameux "pontes" des fonds spéculatifs font des grandes "parties" pour des candidats à la présidentielle du parti républicain américain. Donc Obama ne sera probablement pas réélu, car Wall Street n'est plus derrière lui. Voila où en est l'état de la démocratie aux États-Unis. Il n'est plus possible de chercher à juguler les débordement gigantesques des spéculateurs américains, parce que ces gens là sont extrêmement puissants, Ils sont très proches de ceux qui gèrent le Trésor américain. Le département du Trésor a un temps été géré par Jogn « Hank » Paulson, heu Henry Polson pardon qui était l'ex-patron de Goldman Sachs. La " Securities and Exchange Commission", qui est le gendarme boursier américain, a été gérée par des anciens patrons de banques américaines, des milliers. La réserve fédérale américaine est extrêmement proche de Wall Street et de la maison blanche. Tout est imbriqué, tout le monde se connait, tout le monde est ami. Wall Street est partout Ce n'est pas de la paranoïa On a tous les noms, on a tous les montants qu'ils payent On sait que jamais une loi ne peut changer cet état de fait. Alors aujourd'hui, comment l'Europe peut s'en sortir avec cette terreur que constitue les marchés ? Les marchés ont fait partir Papandréou de la présidence de la Grèce, ils ont fait partir Berlusconi... Certains diront : " Tant mieux ! ", mais ce n'est pas aux marchés de faire le travail que devrait faire le citoyen et de se substituer à la démocratie. Les marchés font ça pour de mauvaises raisons. Ils ne devraient jamais décider qui part, qui reste, qui vient, c'est grotesque. C'est un peu comme si une multinationale comme si les états d'Europe étaient une multinationale et au lieu d'aller à l'assemblée des citoyens ils allaient à l'assemblée de leurs actionnaires que sont les marchés et leur demandaient qu'est-ce qu'ils veulent qu'on fasse ? comment peut-on leur faire plaisir ? et agissaient sur ORDRE des marchés Donc les chefs d'état européens sont devenus des CEO (Chief Executive Officer), des patrons en fait, qui répondent à des actionnaires, qui sont les marchés Et plus du-tout aux citoyens Les citoyens, eux à quoi ils servent ? Ils servent à payer les crises générées par les "actionnaires " c'est à dire les marchés C'est une dérive absolue à laquelle aucune démocratie, aucun système de valeurs comme le système de valeurs qui à fait l'Europe qui à fait les USA ne peut survivre Concernant les agences de notation je ne les ai pas encore mentionnées parce que je me suis concentrée sur les instruments spéculatifs que sont les dérivés En effet j'ai enquêté sur la relation entre le marché des dérivés et les agences de notation Il est apparu de manière tout à fait évidente que les agences de notation ne font que se calquer sur l'opinion du marché des dérivés exprimée par les courbes qu'offrent les "CDS" qui sont ceux avec lesquels les Hedges funds ont vendu massivement toute la dette européenne et ont dépecé l'Europe ça s'appelle retenez ce mot mais après vous pourrez vous documenter dessus : "CDS" "Credit Default Swap" voilà Cet instrument là, tous les gens qui travaillent dans des banques et qui ont des terminaux Bloomberg ils suivent le marché des CDS et regardent ce que dit le marché des CDS de la dette de tel et tel pays. Si je me reveille un matin, je vais à mon bureau (je suis banquière) je vais devant mon écran Bloomberg, et je vois que le marché des CDS trouve que la dette allemande aujourd'hui est hyper risquée je vais tout de suite prendre toutes mes décisions d'investissement par rapport à ça et bien même les agences de notation se mettent à faire ça maintenant et suivent ce que dit le marché des CDS. Et pourtant, c'est un marché qui est régi par une poignée de spéculateurs c'est vraiment un marché minuscule et opaque, mais qui utilise beaucoup de leviers, qui est hyper manipulé, qui utilise de fausses rumeurs, qui est un marché de "raideurs", un marché d'escrocs si vous voulez... Eh bien, tout le monde le regarde, se calque dessus et suit ses opinions. Donc en fait, ce marché peut décider qu'un pays, que des centaines de millions de fonctionnaires, vont être à la rue. Alors : le système est cassé, il ne marche plus, on l'aura compris je pense que le politique là dedans, même le mot politique perd beaucoup de son sens, parceque au jour d'aujourd'hui, l'économie régit vraiment l'essentiel de nos vies. et le pire c'est que cette complexité fait que ça nous échappe très souvent. et donc on est relativement dociles face à ça. parceque, qui s'intéresse aux CDS ? Qui comprend ? Même moi qui suis journaliste financière depuis 15 ans et qui essaye d'avoir accès à ces Hedge Funders, ces fonds spéculatifs ils sont secrets sur leur stratégie, il ne disent jamais ce qu'ils font même leurs propres clients, ils ne leurs disent pas ce qu'ils font, ils leurs disent regardez juste les rendements qu'on vous donne mais ne regardez pas ce qu'on fait. et donc c'est hyper secret, hyper opaque parceque pendant qu'ils font leur stratégie de couler l'Europe, Cette stratégie a lieu, elle utilise des instruments Elle recours à des méthodes complètement critiquables Mais le temps que tout ceci soit réglementé, ce sera dans 10 ans Eh bien vous aurez eu une génération de milliardaires qui se sera recréé Donc il se sera achevé comme ça 10 ans où dans le secret ils génèrent des milliards Et c'est eux aujourd'hui, comme nous discutions tout à l'heure Ce sont les élites anglo-saxonnes de la finance qui achètent les tableaux, les oeuvres d'art les manoirs, les bijoux, Ce sont eux qui vont dans les ventes aux enchères de ???????? et de Christies, qui ont les plus belles voitures les plus belles maisons C'est vraiment la nouvelle aristocratie du monde Clairement, ça ne peut pas continuer comme ça je pense que l'Europe s'en est rendue compte et qu'il y a eu des propositions Je ne sais pas si vous connaissez Mr Filoche du parti socialiste français On a eu une discussion intéressante Où il a dit : « Il faudrait que les pays européens ne soient pas exposés au marché des capitaux Ils ne doivent pas prêter le flanc Si vous cotez votre dette sur un marché de Far-West qui n'est pas réglementé, n'importe qui peut décider de vous couler Il peut vous obliger à payer des taux d'intérêts grotesques du jour au lendemain Et la Grèce, combien de temps a-t-elle eu pour mettre en place son plan d'austérité ? Elle n'a pas eu le temps ! Elle n'a pas eu une année pour faire l'austérité Les marchés avait déjà décidé que ça n'allait pas et qui ont de nouveau fait monter son taux d'intérêts Donc ils ont été obligés de faire un nouveau plan budgétaire Les taux d'intérêt sont à nouveau montés Ils ont repris leur copie de A à Z Ce n'est pas possible, parce que vos taux d'intérêt les spéculateurs les font bouger à leur guise Ils en font ce qu'ils veulent Vous ne pouvez pas être cotés si vous êtes un pays, une nation, et vous avez la responsabilité de centaines de millions de citoyens Vous ne pouvez pas avoir votre dette exposée à ça Donc, il y a une méconnaissance de férocité de la spéculation internationale qui est aujourd'hui devenu le moyen de faire de l'argent A une certaine époque, un des moyens c'était le blanchiment d'argent, l'évasion fiscale Et ça le reste un petit peu dans une certaine mesure aujourd'hui Mais je dirais que depuis quelques années c'est la spéculation qui fait le plus d'argent Donc les profils de gens qui géraient des fortunes en secret, par exemple en Suisse, pour aider beaucoup d'africains et de russes de français à échapper au fisc C'est un profil très en vue dans les années 60 à 80 Depuis les années 2000 C'est le profil du trader-spéculateur qui est LE profil en vue celui où tout le monde veut être pour faire de l'argent, très clairement Mais tout comme les instruments de la spéculation sont jalousement préservés de toute réglementation, et même de la connaissance du public les instruments de l'évasion fiscale le sont aussi Il m'a par exemple fallu enquêter pendant une année pour écrire un livre sur le fait qu'aujourd'hui l'évasion fiscale est devenue un produit de riches et qu'il existe un instrument qui s'appelle le " Trust Discrétionnaire et Irrévocable " Je mentionne au passage que c'est aussi un instrument anglo-saxon Qui est devenu l'instrument roi de l'évasion fiscale Ce n'est plus le secret bancaire suisse qui a été détruit maintenant c'est le Trust De la même façon que le trust a toujours échappé à toute réglementation tout échange d'informations fiscales qu'il a été au-dessus des lois qu'il est destiné aux plus grandes fortunes De la même façon, les dérivés financiers qui servent à créer d'immenses fortunes à flouer des états à appauvrir des millions de gens Ça reste au-dessus de toute réglementation et même de toute connaissance parce que c'est tout simplement beaucoup trop complexe et souvent même beaucoup trop coûteux pour enquêter, démanteler, dévoiler Personne au niveau des états aujourd'hui n'a, ni l'énergie, ni la motivation,ni le soutien pour aller dans ce domaine là Et percer cette bulle, crever cet abcès et vraiment dévoiler ce que sont ces instruments pour moi aujourd'hui, le « trou noir » du capitalisme Je vous remercie de votre attention Merci beaucoup C'est bien intéressant Et puis ce que j'ai à vous dire, c'est très très complémentaire Ce que je vous suggère c'est de m'interrompre de temps en temps quand vous en aurez envie parce que vous allez voir que ce que j'ai à dire c'est vraiment la suite Effectivement, cette crise n'en est pas une J'ai envie de dire que " tout se passe comme prévu " c'est-à-dire que la tenaille de la dette elle ne tombe pas du ciel Vous en avez décrit les mécanismes financiers les mécanismes techniques Mais sur le plan politique ça s'est construit avec un mode opératoire que l'on doit connaître si l'on veut comprendre comment en sortir Le mode opératoire de l'endettement et de la servitude qui est liée à l'endettement a été longuement rôdée dans les pays du tiers-monde avant de s'appliquer aujourd'hui aux pays riches En fait, les États… auraient besoin d'un outil dont on les a privés qui s'appelle la création monétaire qui est la possibilité donc normalement régalienne « normalement régalien » c'est-à-dire réservé aux États et aux puissances publiques de créer eux-mêmes la monnaie dont ils ont besoin Alors, comment ça se passe ? C'est encore une technique financière mais qu'il faut connaître que le citoyen devrait connaître absolument pour comprendre comment on les a mis dans les pattes des marchés financiers Comment on a enfermé... Ça ne tombe pas du ciel mais du même coup, la solution elle découle du fait d'avoir compris ce mécanisme Je vais vous décrire... je vais faire vite, car je n'ai pas beaucoup de temps Et il y a beaucoup de choses à dire mais il faut comprendre le mécanisme de la création monétaire en général pour comprendre celui de l'endettement après Je vais d'abord vous parler de la monnaie de la monnaie que nous utilisons nous tous : Quand vous allez voir un banquier, pour lui emprunter de l'argent, il ne l'a pas. Et pourtant il vous dit : « il n'y a pas de problème »... Je vous explique avec un peu de compta j'en ai pour une minute, une minute et demie, pas plus : La banque a un bilan À droite, c'est ce que je dois : Moi " banque ", ce que je dois, comme dans n'importe quel bilan, À droite, au passif, mes dettes. Puis à gauche, il y a ce qu'on me doit. Quand vous venez voir la banque, la banque vous dit : « vous voulez 100 000 € ? Il n'y a pas de problème ! » Je vous les dois, je vous dois 100 000 € Elle écrit... elle n'écrit même pas, il n'y a pas besoin d'encre puisque c'est électronique Imaginez qu'elle écrit... elle écrit 100 000 € à droite de son bilan elle dit : "je dois 100 000 € à Mr « Machin »" et en même temps, M. « Machin » me doit 100 000 €... C'est équilibré, ce truc-là... Or, ce qu'il y a à droite du bilan d'une banque, c'est la monnaie ! Les citoyens devraient savoir ça : La monnaie d'aujourd'hui, 90 % de la monnaie, c'est ce chiffre que les banques écrivent au moment où vous leur empruntez Le reste, — les 10 % qui restent c'est rien ! —, c'est les billets et les pièces. Pratiquement toute la monnaie du monde C'est… du crédit c'est le moment où vous venez emprunter de l'argent la banque dit : « OK, je vous les dois » « Et vous me les devez » Et ensuite quand vous remboursez vous remboursez... vous remboursez... Et quand vous avez fini de rembourser la monnaie est détruite. La monnaie apparaît quand vous empruntez La monnaie disparaît quand vous remboursez Super important, ça ! C'est pareil pour les états L'État pourrait s'il le voulait quand il a besoin d'argent pour emprunter quand il a besoin d'argent pour construire un hôpital ou une voie ferrée, il pourrait très bien emprunter auprès de sa banque centrale La banque centrale, c'est lui-même, c'est nous L'État ce n'est pas quelqu'un d'autre c'est nous normalement ! Si on n'avait pas perdu le contrôle de nos hommes politiques C'est cela qui est en jeu, Et à mon avis c'est ça le complément C'est-à-dire que la solution c'est de reprendre le contrôle politique des acteurs politiques J'y viendrai tout à l'heure… Mais, normalement l'État c'est nous c'est un organisme que nous créons pour nous protéger justement contre les affreux qui sont en train de nous opprimer Et la banque centrale aussi, c'est nous La banque centrale c'est une autre institution qui devrait nous appartenir et avec laquelle on devrait créer la monnaie dont on a besoin pour financer les services publics et les investissements dont on a besoin Comment ça se passerait ? Si ça se passait normalement… Comment ça se passait avant que les banquiers privés nous le volent ce droit ? Comment ça se passait ? Eh bien : « Moi, état, ayant besoin de 100 milliard pour construire un hôpital par exemple ou une autoroute, peu importe " J'ai besoin de 100 milliards pour un investissement public " " Je ne les ai pas par ce que avec mes impôts j'ai déjà dépensé tout l'argent... donc j'ai besoin de plus que mes impôts " Comment je fais ? je me tourne vers ma banque centrale la banque centrale c'est moi faut comprendre que c'est pas les banquiers privés c'est pas les marchés financiers c'est justement là que ça se joue je me tourne vers ma banque centrale et je lui dis banque centrale j'ai besoin de 100 milliards d'€ la banque centrale me dit "y a pas de probleme" elle a pas l'argent , elle fait comme les banques privées avec nous la banque centrale se tourne vers l'etat , lui dit "pas de probleme " je vous dois, moi banque centrale, 100 000 euros 100 milliards, ce coup ci, je vous dois 100 milliards et vous, État, vous me devez 100 milliards : c'est equilibré, pas de problème, et ensuite, quand on rembourse, on rembourse SANS INTÉRÊTS ! ah! ah! , tout se joue là , tout est là on rembourse sans intérêt , c'est-à-dire que quand j'emprunte 100 millards à ma banque centrale du temps où je pouvais le faire puisqu'aujourd'hui, c'est ça qui est interdit et c'est ça que nous ignorons, alors que c'est ça la clef de l'endettement la clé de notre servitude au marchés financiers C'est d'avoir abandonné la création monétaire c'est-à-dire avoir abandonné le droit pour les états d'emprunter auprès de leur banque centrale sans intérêt en France c'est la loi Pompidou- Rothschild en 73 mais aux États-Unis c'est pareil, en fait ça se passe comme ça dans tous les pays du monde dans beaucoup de pays si j'emprunte 100 milliards avant que des félons, des traîtres ! me privent de ce droit, j'empruntais auprès de ma banque centrale j'empruntais 100 milliards et bien, sur 20 ans, je remboursais... je remboursais 100 milliards en euros constants, mais je remboursais 100 milliards ça ne m'avait pas coûté d'intérêt Ce qu'en 73 le président de la république Pompidou et son ministre des finances Giscard d'Estaing je ne sais pas comment ça s'est passé je ne sais pas si ça s'est passé (en Suisse ndt) je ne connais pas la situation en Suisse ce qui s'est passé en France c'est que l'État, en France en fait, ce n'est pas l'État ... des humains en chair et en os certains humains des traîtres, des traîtres absolus ! des traîtres, des gens qui nous représentaient qui devaient nous défendre ont décidé qu'à partir d'aujourd'hui en 73 l'État ne peut plus emprunter auprès de la banque centrale... pour un citoyen normal c'est incompréhensible personne ne peut comprendre ça l'État ne peut plus emprunter auprès de sa banque centrale pour un citoyen normal c'est incompréhensible l'État ne peut plus emprunter auprès de sa banque centrale, et alors ? qu'est-ce que ça peut me faire ? Mais c'est super important ! C'est ce moment-là ! Qu'est ce que ça veut dire en clair ? Quand État ne peut plus emprunter auprès de sa banque centrale ça veut dire qu'il faut qu'il emprunte auprès des marchés financiers auprès de ceux qui ont de l'argent Contre intérêts Contres intérêts évidemment C'est-à-dire que quand vous empruntez 100 milliards au marché L'État a engraissé les investisseurs voilà, exactement ! Mais ces les mêmes ! Si vous voulez, Pompidou était le directeur de Rothschild Avant d'être président de la république Et ce n'est pas un détail ! on voudrait nous faire croire que c'est une coïncidence ou qu'on est antisémites quand on dit ça " Bulsheet ! " C'est pas possible que ce soit une coïncidence La principale banque à laquelle l'Etat français s'est mis à emprunter c'est à la banque Rotshild suite à cette loi. C'est pas mal comme client, l'Etat français ! Donc, ce qu'il faut comprendre c'est que la servitude des Etats aux marchés financiers est le résultat d'une première décision politique - c'est pas la seule, il y a une suite - une première décision politique qui consiste à le priver de la création monétaire. C'est à dire que quand l'Etat à besoin d'argent il va devoir emprunter à ceux qui ont de l'argent - moyennant un intérêt - c'est la première pince de la tenaille mais à elle seule elle ne suffit pas parce que si l'Etat est raisonnable, si il ne dépense que ses impôts, si il ne décide pas de dépenser plus d'argent que ses impôts, il pourrait à ce moment là - si il n'a pas besoin de monnaie, si il n'a pas besoin d'emprunter aux marchés financiers - il pourrait très bien.. Cette pince de la tenaille ne suffit pas elle ne suffit pas à créer la dette mais elle fait partie de l'étranglement. La deuxième pince c'est d'endetter l'Etat, c'est de lui faire dépenser plus que ce qu'il ne gagne plus que les impôts. C'est majeur ça ! Les parlementaires qui aujourd'hui se foutent de notre gueule - je ne devrais pas dire ça - les parlementaires se fichent de nous quand ils disent aujourd'hui "nous avons vécu au dessus de nos moyens" "pendant 40 ans" mais c'est une blague ! Ce sont eux qui ont voté des budgets en déséquilibre depuis 40 ans ! Et c'est chaque déséquilibre chaque année qui crée la dette. Alors le premier emprunt qui nous a ruiné c'est l'emprunt Giscard on a remboursé beaucoup plus que ce qu'on avait emprunté c'est une première catastrophe mais l'endettement de la France était insignifiant avant 1973 et comme par hasard à partir de 1973 l'endettement est apparu et puis il a gonflé jusqu'à être aujourd'hui à plus de 1600 milliards ! 1600 milliards de dette qu'on ne remboursera jamais. C'est inremboursable une somme pareille d'ailleurs on a jamais commencé à rembourser pour l'instant on n'a remboursé que les intérêts. Ce qui les intéresse eux, c'est les intérêts. Ceux qui décident ça ceux qui ont convaincus, avec je ne sais quel argument, Pompidou et Giscard d'Estaing de prendre cette décision inique. Et ceux qui ont convaincus ensuite les parlementaires de gauche comme de droite de voter des budgets en déséquilibre et donc de fabriquer la dette de toutes pièces ces gens là n'ont pas un intérêt au remboursement du capital, ils ont un intérêt à ce qu'on paie les intérêts. C'est ça leur intérêt à eux c'est que nous payions les intérêts. Ils se foutent pas mal du remboursement du capital - enfin ils s'en foutent pas du tout - mais c'est pas ça l'objectif le système pourrait durer la longueur d'une vie le temps qu'ils soient morts. Je veux dire eux, ce dont ils vivent tous les jours en ce moment c'est du remboursement de l'intérêt. Or il se trouve qu'aujourd'hui on en est rendu à un point - en France en tout cas, je ne sais pas pour la Suisse - - j'aurais peut-être dû me renseigner là-dessus - La Suisse a 67% de taux d'endettement entre 40 et 60% ces dernières années - 60% du PIB ? - Oui elle est très faiblement endettée grâce au frein à l'endettement que Merkel préconise maintenant pour toute la zone euro donc là on est bon pour ça on n'a pas eu recours au même niveau d'endettement que l'Europe. Je n'arrive pas à croire, ils prétendent que c'est par facilité que les élus ont laissé filer la dette. Ils disent ça, ils disent "les élus ont laissé filé la dette" "c'est du clientélisme" "c'est de l'électoralisme" "c'est pour ne pas être impopulaire" "et être réélu" Je n'en crois pas un mot. (Je leur fais un procès d'intention je sais que je me trompe peut-être) c'est juste pas crédible, c'est pas possible. L'intérêt de ceux qui font élire les élus - les élus ne sont pas élus tous seuls - ça va être la deuxième partie de ce que j'ai à vous dire parce que tout se tient sur ce moment essentiel qu'est le financement de la campagne électorale qui rend les élus débiteurs de ceux qui ont financé leur campagne électorale et ce n'est pas vous et moi qui avons financé la campagne ce sont des gens ultra-riches les même qui prêtent à l'Etat endetté C'est peut-être une coîncidence (que ceux qui ont permis d'élire les élus soient les même qui prêtent à un Etat endetté jusqu'au cou par les élus qui ont voté les budgets en déséquilibre) c'est peut-être une coïncidence mais je ne crois pas. Je n'en ai pas la preuve et on va me dire que je suis un complotiste un paranoïaque, un conspirationniste un fasciste, un antisémite... - un complot judéo-maçonnique évidemment ! - oui voilà - c'est pour faire taire les gens qui réfléchissent - Alors, la loi 1973, ce qu'elle a décidé une autre loi aurait pu le défaire c'était encore un moindre mal c'était pas si grave. Un élu vertueux, honnête, vraiment soucieux de l'intérêt général aurait pu, avec sa majorité, décider de défaire la loi Pompidou-Giscard. Le problème c'est qu'en 1992 cette interdiction pour les Etats d'emprunter auprès de cette banque centrale cette privation de la création monétaire, cette pince elle a été monté au plus haut niveau du droit au niveau constitutionnel et au niveau international dans le traité de maastricht, article 104 et qui a été, bien sûr, reproduit dans le TCE "traité constitutionnel" mais c'est fallacieusement appelé constitutionnel car c'est un traité ANTI-constitutionnel le traité de Lisbonne, le traité de Maastricht, tous les traités européens sont des traités ANTI-constitutionnels. Il faudra que je prenne 10 minutes/un quart d'heure pour vous parler de ce qu'est une constitution et à quoi ça sert et qu'est-ce que ça devrait être et pourquoi nos constitutions sont des anti-constitutions elles ne font pas leur boulot de constitution Donc, dans le traité anti-constitutionnel - il faut refuser de l'appeler constitutionnel - le traité anti-constitutionnel européen, il y avait bien sûr l'article 104 qui était repris et on a voté "non" en France, contre, et puis ils nous l'ont imposé ce qui est un véritable viol politique ! en 2008 en intégrant le traité de Lisbonne dans notre constitution - c'est vraiment la dernière des trahisons - - on est trahis au dernier degré par nos élus - et c'est maintenant l'article 123 de Lisbonne il faut le repérer. La grèce et les indignés de tous les pays - en tout cas les indignés européens - devraient repérer ce chiffre: 123 Parce que ce chiffre 123, c'est celui qui dit au plus haut niveau du droit européen de toutes nations européennes et les Suisses vous ne devriez pas rentrer dans l'Union Européenne, c'est un piège absolu c'est un piège politique majeur mais je crois que vous avez compris ça L'article 123... les européens devraient comprendre que ce qui asservit les Etats aux marchés financiers à un nom : 123 L'article 123 du traité de Lisbonne qui s'appelle TFUE????? maintenant interdit aux Etats d'emprunter auprès de leur banque centrale donc impose aux Etats d'emprunter aux marchés financiers enfin à ceux qui ont de l'argent c'est à dire aux riches c'est à dire à ceux à qui comme par hasard on a baissé les impôts ce qui leur libère de l'argent pour pouvoir prêter à l'Etat mais cette fois ci au lieu qu'on leur prenne ils nous le prêtent et en plus il faut qu'on leur rende un intérêt. Ils s'en sortent bien. Donc, il me semble que le complément à ce que disait Myret tout à l'heure c'est: la solution pour en sortir, mettre fin à ce sabordage monétaire, qui consiste à priver l'Etat du droit d'emprunter auprès de sa banque centrale sans charge d'intérêts. Il faut appeler les choses par leur nom On ne peut pas se contenter de dire "oui mais les politiques sont faibles" "ils ont tout abandonné" Non non ils ne sont pas faibles les pouvoirs sont très forts. La gendarmerie continue à obéir à la constitution l'armée continue à obéir aux pouvoir publics les tribunaux continuent à faire appliquer la loi Le pouvoir est très puissant il n'est simplement pas au service de l'intérêt général mais il est très puissant Il ne faut pas dire que le politique est devenu impuissant au profit de l'économique je pense que ce n'est pas ça le problème c'est une mauvaise façon de désigner le problème, ce qui nous interdit de le régler. La vraie cause de notre problème c'est que les élus sont élus grâce à l'argent des riches et rendent [ces élus débiteurs], prioritairement via la campagne électorale comme vous le faisiez remarquer à propos d'Obama mais c'est pareil pour tous les élus d'Europe et du monde : Le mécanisme de l'élection - là j'arrive sur le droit constitutionel - le mécanisme de l'élection n'est pas seulement aristocratique, c'est à dire qui consiste à nommer les meilleurs artistos: le meilleur J'élis quelqu'un, je désigne par définition le meilleur il est anti-démocratique, le mécanisme de l'élection... Mais surtout, par le mécanisme de l'élection du gouvernement représentatif qui a été mis en place pendant la révolution française et la révolution américaine il y a 200 ans. Ce mécanisme là nous conduit à élire des gens que nous n'avons pas choisi qui ont été choisis pas les partis politiques et ceux qui sont élus sont ceux qui ont fait la meilleure campagne électorale. Or, la meilleure campagne électorale c'est celle qui coûte le plus cher Il y a des exceptions, il y a de temps en temps un Chavez qui est élu, un Allende, un gars qui représente vraiment le peuple ou la multitude mais c'est rarissime Mais pour un comme ça il y en a 1000 qui sont élus parmi les candidats des riches. Ce que je veux dire c'est que nous défendons nous, les gens humanistes qui cherchons une justice sociale, de gauche comme de droite d'ailleurs nous défendons nous même comme une vache sacrée l'outil de notre oppression politique En défendant le suffrage universel qui est un FAUX "suffrage universel" ! Qu'est-ce qu'on appelle "suffrage universel" aujourd'hui ? On appelle "sufffrage universel" la désignation de MAÎTRES politiques qui vont tout décider à notre place pendant 5 ans et je n'exagère pas je ne suis pas un jusqu'au-boutiste Qui va faire la politique, après les élections ? Est-ce que c'est vous ou est-ce que ce sont les gens que vous avez nommés ? Ce sont les gens que vous avez nommés qui sont vos maîtres Et quand vous le foutez dehors à la fin des 5 ans parce que vous n'êtes pas content qui allez-vous élire à la place ? Celui que vous aviez jeté 5 ans avant. C'est l'un, après c'est l'autre, etc. Quand ils se destinent à la politique, ils finissent leurs études, ils font sciences politiques et ensuite ils vont faire l'ENA et ensuite ils vont faire de la politique Ils se mettent "à gauche" ou "à droite", on s'en fout : de toute façon ils vont avoir le pouvoir une fois sur deux.. Ce que je veux dire c'est que nous désignons des gens que nous n'avons pas choisis Et donc ce qu'on appelle "suffrage universel" fallacieusement, cela consiste à désigner parmi des gens que nous n'avons pas choisi des maîtres politiques qui vont tout décider à notre place contre lesquels nous ne pourrontsrien faire pendant leur mandat : On ne pourra pas les révoquer on ne pourra même pas les contredire !... En Suisse c'est pas vrai, heureusement, ce qui me fait dire que la Suisse est la seule non pas "démocratie" mais "semi-démocratie" mais c'est déjà beau, avec le référendum d'initiative populaire qui est une perle dans les institutions et les Suisses le savent bien, évidemment. Mais donc nous, en France, on n'a même pas les moyens d'abroger une loi, d'imposer une loi que les parlementaires ne veulent pas ou de révoquer quelqu'un Je ne pense pas que vous ayez le référendum révocatoire en Suisse mais ils l'ont au Venezuela par exemple, ou aux Etats-Unis, le "recall" En tout cas, nous en France, dans une espèce de monarchie mais qui est pire encore qu'une monarchie car elle est plus autocratique, elle est au service d'ultra-riches qui cumulent tous les pouvoirs c'est bien pire encore que la monarchie Déjà la monarchie c'était pas gai, mais là le système olligarchique qui résulte du gouvernement représentatif en France c'est épouvantable Et on a pas encore vu ce que ça va donner Ca vient de commencer à basculer maintenant qu'ils ont pris tous les pouvoirs ils sont en train de tout reprendre de reprendre tous les acquis: la retraite, la sécurité sociale, de détruire tout ce que les humains avaient fabriqué comme remparts contre l'adversité. Ils sont en train de tout détruire et ça va se finir... bon je sais que j'exagère et c'est des gros mots, mais le bout du bout de la logique du profit, vous le voyez dans les pires entreprises capitalistes quand elles n'ont pas de contre-pouvoir, c'est l'esclavage Les employés chinois, ils sont l'avenir de l'humanité si on n'arrive pas à trouver la solution dont je vais vous parler tout à l'heure Le gros mot que je ne voulais pas dire... alors je vais le dire parce que c'est la preuve que c'est bien le bout de la logique c'est Auchwitz, c'est le camp de travail dans lequel Siemens faisait travailler ses salariés enfin salariés... pas ses salariés... Siemens utilisait les déportés, les condamnés à morts alors là c'est merveilleux, pour une entreprise dont la logique ce n'est que le profit... il faut comprendre c'est la logique "un pouvoir ça va jusqu'à ce qu'il y ait une limite" (Montesquieu) ce truc là tombe et il s'arrête qand il y a une limite La mécanique du pouvoir elle est aussi inflexible que ça Donc ce qui est très important, disait Montesquieu - et c'est super important, il faut qu'on se le rapelle - puisque le pouvoir va jusqu'à ce qu'il y ait une limite, il faut que par la nature des choses, disait Montesquieu, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir et Montesquieu décrivait ce qu'est une constitution une constitution c'est un texte au-dessus des pouvoirs Alors, nous sommes à la base, nous sommes nombreux, une multitude, on a besoin pour faire société, pour ne pas s'entretuer on a besoin de pouvoirs qui écrivent les règles et qui vont être au-dessus de nous, qui vont nous dominer auxquels nous consentons à obéir mais ses pouvoirs sont à la fois utiles, potentiellement précieux même et en même temps potentiellement hyper dangereux Alors, comme on sait ça, on met en place au-DESSUS des pouvoirs qui vont écrire le droit on met au-dessus ce qu'on appelle un texte supérieur qui est "le droit du droit", qui s'appelle la CONSTITUTION. Mais ce texte là, il doit surplomber, dominer, contraindre les acteurs, il doit leur être complètement inaccessible ! il ne faut évidemment pas - sottise dans laquelle nous sommes - que ce soit les élus qui écrivent la constitution ! Le texte qu'ils craignent, ou devraient craindre, ce texte supérieur, qui sert à tenir les élus, les gouvernements, les juges, les policiers, l'armée, la banque, les médias... parce que Montesquieu n'avait pas pensé à la Banque et aux médias parce que ce n'était pas encore l'époque mais aujourd'hui si on écrivait une constitution il faudrait penser aux médias et à la Banque, en plus des trois pouvoirs principaux Ce texte qui devrait normalement faire peur à tous ces organes - dont nous avons besoin mais qui sont dangereux - ce texte supérieur, qui l'écrit dans le monde ? Je ne vous demande pas qui vote : on s'en fout de qui vote Regardez, nous sommes capable en France de voter à 80% la constitution de 1958 - donc la 5ème république, la constitution actuelle - nous avons voté... enfin ce n'est pas nous, c'est nos parents mais nous voterions pareil aujourd'hui nous avons voté à 80% pour un texte qui instituait notre impuissance définitive ! L'impuissance des gens... En France on n'est pas citoyen on est électeurs et ce n'est pas du tout pareil, un citoyen ça vote ses lois un citoyen... je crois qu'il y a en Suisse quelques cantons - pas beaucoup mais il y en a - qui n'ont pas de conseil municipal, et qui votent eux-même leurs lois mais pour moi c'est comme un... je suis comme dans un tunnel et je vois une lumière au loin, c'est pas totalement la nuit le fait que des humains soient capables dans un coin - reculé peut-être - de se réunir dans un gymnase et de voter eux-même leurs lois et bien c'est ça la démocratie ! c'est ça le citoyen, "je consens à obéir à des lois auxquelles" "je participe directement" c'est ça citoyen, sinon c'est électeur quand je suis électeur j'ai été ravalé au rang dégradant d'électeur par mes propres élus, ce sont des élus qui ont écrit le gouvernement représentatif : c'est Sieyès en France qui a écrit le gouvernement repésentatif (enfin... avec ses complices) qui a écrit le mécanisme du gouvernement représentatif ? c'est Madison aux Etats-Unis Ce sont des élus qui ont écrit les règles selon lesquelles nous sommes réduits à élire nos maîtres, c'est-à-dire le contraire de la démocratie ce n'est pas ça la démocratie Alors, je n'ai pas le temps c'est dommage parce que moi quand je suis parti j'en ai pour 4 ou 5 heures mais normalement il faut prendre le temps d'expliquer ce qu'est une vraie démocratie et à Athènes on a vécu ça, à Athènes les humains ont inventé un truc génial qui a existé pendant 200 ans ! Donc ce n'est pas un truc qui a marché pendant un an ou deux... ou même pas pendant 20 ans... 200 ans c'est la même [période] que ce qu'on a testé le gouvernement représentatif Je fais la grève du mot >>démocratie<<, je n'appelle plus "démocratie" les régimes dans lesquels ont vit, et la cause de la ploutocratie dans laquelle on vit, c'est précisemment le fait que 1) nous désignons nos maîtres parmi ceux qui nous sont imposés par les plus riches, et donc c'est ça qui -pas au début, mais après 200 ans d'évolution progressive - et bien c'est Goldman Sachs qui va gouverner la planète mais c'est programmé dans l'élection qui donne le pouvoir à celui qui fait la plus belle campagne électorale celui qui arrive à mentir le mieux c'est programmé dedans si vous voulez, donc ça ne sert à rien de se battre dans cette cage là, il faut sortir de la cage de l'élection tant qu'on sera dans la cage du faux suffrage universel, de la fausse démocratie, on aura peru la création monétaire et on aura perdu le contrôle des hommes politiques Ca ne sert à rien de dire "ha Sarkozy il fait pas ceci !" Sarkozy il fait ce pour quoi ceux qui ont payé sa campagne électorale l'ont fait élire ses clients c'est pas ceux qui l'élisent ces clients... enfin ses créanciers, ceux à qui il doit quelque chose - Sarkozy et tous les élus - ceux à qui ils doivent quelque chose ce n'est pas les électeurs ils s'en tapent des électeurs il suffit de mettre des milliards et les électeurs ils viennent donc ils ne doivent rien aux électeurs, juste l'obligation de mentir et ceux qui sont élus sont les plus beaux menteurs mais ce n'est pas une fatalité du tout on est juste dans un système qui est un balbutiement on est sorti de l'ancien régime qui était une catastrophe un épouvantable système féodale d e la loi du plus fort avec un système de castes... je ne veux pas revenir à l'ancien régime évidemment mais on en est sorti pour mettre en place un régime que peut-être à l'époque ils croyaient que c'était mieux ils conchiaient... euh "conchier" j'ai le droit hein parce c'est de Rabelais ils détestaient la démocratie (NT: correction = "monarchie") et ils ont mis en place un régime en se disant "ça va être mieux" admettons qu'ils l'aient cru en 1789 mais nous après 200 ans de pratique du gouvernement représentatif, on est pas obligé d'être complètement idiot et de dire "oh non mais la condition première" "de notre liberté c'est le suffrage universel" Non, non, après 200 ans de pratique on voit bien que le suffrage universel il nous conduit à élire nos maîtres, qui sont au service... enfin il y a 3 ans ça ne se voyait pas... aujourd'huiça se voit que nos maîtres obéissent aux banques, ça se voit mais c'était déjà le cas avant, simplement aujourd'hui ça se voit c'est criant, on ne peut pas rater ça je crois que ça se voit que nos représentants ne servent pas l'intérêt général ls servent ceux qui les ont fait élire c'est à dire les banques Alors ce n'est pas une fatalité, ce que je voudrais dire... dans la démocratie athénienne... Si tu veux m'interrompre n'hésites pas mais il faut y aller il faut m'interrompre vraiment Oui je voulais parler du Keynesianisme à l'époque où tous ces chefs dEtat on consentit à cette concession majeure de faire que l'on emprunte auprès des marchés et plus auprès des banques centrales il y avait la montée du dogme keynesien qui je pens est compètement fallacieux qui veut que il est tout à fait positif - et on a un regard tout à fait positif - qu'un Etat s'endette en vue d'une croissance future et à l'époque déjà de Keynes il y a toujours eu l'idée de guerre derrière c'est à dire pour qu'un Etat [...] Exactement, le keynesianisme ne s'applique que en période de crise c'est à dire que en période de crise - et il a raison Keynes - le seul acteur contracyclique, le seul qui est capable d'avoir une politique contracyclique... parce que le marché est toujours procyclique, le marché il est moutonnier tout le monde va tout le temps dans le même sens et quand on est en situation dépressionnaire quand on a basculé, qu'on est passé de l'euphorie et que maintenant on est tristes, on est pessimistes il y a un système qu'il faut expliquer, qui est très important et lié à la création monétaire je vous ait dit: la masse monétaire c'est l'ensemble des crédits nouveaux et l'ensemble des remboursements de crédits, c'est... alors si vous voulez la masse monétaire c'est très important c'est ce qui nous permet de faire nos échanges l'ensemble des signes monétaires c'est ce qui nous permet de vivre un peu comme le sang dans l'organisme on a besoin d'une quantité de signes monétaires et la quantité de signes monétaires qui est disponible pour nous c'est comme une baignoire qui est alimenté par les nouveaux crédits et qui se vide avec les remboursements des crédits puisque la monnaie, l'essentiel de la monnaie vous avez compris que c'est du crédit, il faut qu'il y ait du crédit qui l'alimente et la monnaie disparait comme avec la bonde par les remboursements Quand nous sommes en période d'euphorie tout va bien, on a confiance en l'avenir nous empruntons et les banques ont confiance en l'avenir elles nous prêtent donc nous créons beaucoup de monnaie la baignoire se remplit à toute vitesse et elle se vide régulièrement au rythme des échéanciers La bonde, c'est à dire la destruction monétaire, elle se fait à vitesse régulière puisque c'est suivant des échéanciers, des plans fixés à l'avance la façon dont la baignoire se vide est régulière, pas irrégulière ce qui est irrégulier c'est la façon dont la baignoire se remplit ou pas et en période d'euphorie, les périodes qui précèdent toutes les crises les périodes où les banques prêtent, prêtent... et nous empruntons, empruntons... parce que nous participons au truc, la banque elle ne prête pas de monnaie sans que des acteurs viennent emprunter, il faut qu'il y ait les deux pour que la création monétaire ait lieu et donc en période d'euphorie, nous créons beaucoup d'argent, la baignoire se remplit et nous prenons trop de risques, les acteurs prennent des risques avec de l'argent qui n'est pas le leur ils arrivent à parier parce que les banques prêtent et que tout le monde y croit il y a un moment où la tendance se retourne parce que lles gens savent bien que quand ils parient sur l'avenir ils savent bien que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel et qu'il y a un moment où ça va se retourner et donc quand ça commence à se retourner, là ça se retourne à toute vitesse, tous les moutons changent de sens et se précipitent dans l'autre direction, et cette fois ci en n'empruntant plus... nous n'empruntons plus nous, les acteurs parce que nous ne faisons plus confiance à l'avenir et les banquiers ne nous prêtent plus non plus et donc vous avez le robinet du crédit qui s'arrête et là vous avez la baignoire qui se vide pourquoi elle se vide ? parce que les échéanciers continuent et ça se vide relativement vite en fait la baignoire se vide et donc là le chômage apparait mais c'est absurde ce système qui nous fait dépendre de notre humeur ! Rendez-vous compte que nous avons un système qui régule la masse monétaire en fonction... vous avez compris le mécanisme, qui fait que quand nous sommes heureux nous avons trop de monnaie et quand nos sommes malheureux nous n'en avons plus assez et nous sommes condamnés au chômage mais quel système débile ! Ce que disait Keynes c'est que en période de chômage, de difficulté cette période où on est en train de s'assécher, de crever... et puis c'est procyclique, quand on crève on produit de moins en moins donc on y croit de moins en moins, il y a de plus en plus de chômage c'est vraiment auto-entretenu comme phénomène dans un sens comme dans l'autre et ce que dit Keynes et je pense que c'est imparable l'Ecole autrichienne voudrait nous faire croire que c'est le contraire mais ça ne tient pas debout ce que nous dit Keynes c'est que dans cette période là il n'y a qu'un seul acteur qui soit capable d'avoir une politique contracyclique c'est à dire faire ce que personne ne veut faire et faire confiance et qui soit capable de dépenser beaucoup d'argent pour relancer la machine et pour recréer la confiance Et bien on a vu l'échec complet de cette politique pendant les 10 dernières années. Pourquoi ? Ce n'est pas parce que on est pas d'accord vous et moi le keynesianisme, dans un cycle normal de dépression est une bonne solution pour anticiper, pour donner un coup de pouce à l'économie pour générer de la croissance et remonter le moral et stimuler la consommation Mais depuis 12 ans aux Etats-Unis c'est un échec complet ils ont fait monétarisme après monétarisme... keynesianisme après keynesianisme... - En mettant l'argent dans quels poches ? C'est ça le problème ils mettent l'argent dans les poches des plus riches A la base les Etats-Unis étaient dans une crise d'endettement les EU étaient dans une crise de crédit le keynesianisme ne fonctionne pas si vous avez une société qui est complètement en état d'ébriété, noyée dans le surendettement et que vous voulez régler ça avec encore plus d'endettement donc la recette n'a plus du tout marché aux EU et on l'utilise à mauvais escient et on le sait le président de la réserve fédérale américaine sait très bien que le keynesianisme ne s'applique pas quand le pays est surendetté et l'école autrichienne à raison là dessus elle dit "si on est surendetté, la solution est l'austérité" il ne faut pas gommmer le mot "austérité" de son vocabulaire il ne faut pas se surendetter à l'infini les EU ont dans une spirale de surendettement qui va les mener jusqu'à la faillite techniquement ils sont déjà en faillite la seule chose qui les maintient un peu c'est la manipulation de l'information, la planche à billets, la crise de la zone euro mais les EU sont en faillite suite à cette recette excessive de création de dette Alors j'ai une objection... Attendez on a une question - Vous parlez d'austérité, mais l'austérité sur les intérêts des banquiers ça ne serait pas plus intéressant ? Bien sûr que l'austérité en Europe est regrettable ! L'austérité en Europe de la part d'Etats qui sont otages des marchés de la dette c'est complètement regrettable Je pense quelque chose de très important, c'est qu'il faut faire attention aux poches dans lesquelles on met l'argent qu'on décide dans une politique keynesienne Quand on décide, sur le modèle keynesien, de relancer l'économie il est évident que si les 700 milliards dépensés pour le plan Paulson vont dans la poche des banques ou des compagnies d'assurance qui sont toutes en faillites frauduleuses et dont on aurait du jeter en prison les patrons Les patrons des assurances et des banques en question auraient du être en prison pour faillite frauduleuse au lieu de ça on leur déverse des milliards qu'ils ne vont pas dépenser ils vont juste le redépenser dans leurs casinos et en fait, cet argent, au lieu d'être dépensé dans les poches des acteurs économiques... quand vous dites "c'est un échec" c'est un échec parce qu'on n'applique pas la technique de Keynes qui consiste à faire de grands travaux qui font travailler vraiment les gens et non pas mettre l'argent dans le casino des riches - C'est vrai, toutes les injections monétaires aux EU ne sont pas allées dans l'économie réelle, chez les petites entreprises, dans le tissu économique, ça va dans la spéculation - Donc on est d'accord alors - Non - Ce ne sont pas les politique keynesiennes qui sont en défaut c'est la mésapplication, la déformation au profit des plus riches parce que ce sont les financiers eux-même qui n'influencent plus les gouvernements, ils sont le gouvernement et qui réorientent... - Votre idée est parfaitement juste mais il faut absolument qu'on dise ici que le keynesianisme n'est pas une bonne idée parce qu'il y a surendettement des entreprises et des ménages, et du gouvernement fédéral et des comtés et des villes et des états américains tout le monde est surendetté Le keynesianisme appliqué, c'est à dire endetter encore touts ces agents économiques sur du surendettement existant est une mauvaise idée donc d'abord désendettement, ensuite du keynesianisme, c'est à dire permettre d'avoir accès à des liquidités, mais à l'économie réelle Evidemment on a rien vu de tout ça Alors, je vais reprendre le crachoir pendant 10/15 minutes Vous allez voir j'ai une solution - Ouais ! Alors vous êtes bien le seul ! Voilà, mais on en parle nulle part, mais vous allez comprendre pourquoi on en parlle nulle part et pourtant c'est un véritable antidote c'est exactement ce dont on a besoin car il s'agit de reprendre le contrôle des politiques, il faudrait que les citoyens reprennent le contrôle de la politique, pour pouvoir reprendre le contrôle de la monnaie, en finir avec ce système de l'argent-dette qui endette tout le monde au dernier degrès, y compris les Etats et donc pour arriver à reprendre le contrôle des hommes politiques et des acteurs politiques en général il faudrait arriver à sortir de ces constitutions qui, partout dans le monde, organisent notre impuissance politique donc il faudrait arriver à comprendre comment se fait-il que partout dans le monde, où on accède soi-disant à la démocratie - je refuse d'appeler ça démocratie, donc je mets ça entre guillemets - le gouvernement représentatif comment se fait-il que partout dans le monde où les peuples accèdent au gouvernement représentatif, les Constitutions organisent pratiquement tout le temps de la même façon, - à part la Suisse et une poignée de pays qui ne tiennent même pas sur 2 mains - comment se fait-il que l'mpuissance des citoyens soit à chaque fois programmée ? Et bien à mon avis - vous allez me dire ce que vous en pensez - ça vient de la mauvaise écriture... l'écriture de mauvaises constitutions qui nous protègent mal vient du fait que ceux qui ont écrit - et c'est partout et à toutes les époques - ceux qui ont écrit les Constitutions, toujours, à chaque fois, sont élus parmi les membres des partis politiques qui sont imposés et donc qui écrivent des règles pour eux-mêmes ils savent qu'ils vont être ensuite dans les institutions qu'ils sont en train d'écrire et comme ils savent qu'ils écrivent des règles dans lesquelles ils vont entrer, ils sont en situation de conflit d'intérêt le plus total et c'est toute l'Assemblée Constitutante à chaque fois qui est élue donc ces 100% de ceux qui écrivent la constitution sont en situation de conflit d'intérêt, ils ont tous un intérêt personnel - je dis pas qu'ils sont malhonnêtes - parce que de la même façon que quand vous récusez un juge... vous décidez que un juge va trancher les litiges entre les citoyens et pour qu'il soit le plus juste possible on décide qu'il est indépendant, donc on se débrouille pour qu'il soit indépendant, qu'il n'ait pas d'autorité, et ça nous garantit qu'il va être relativement juste. Par contre ce juge, quand on s'aperçoit que dans une affaire c'est sa fille qui est victime ou accusée, - sa fille ou quelqu'un de proche - on le récuse, mais ça ne veut pas dire qu'il est malhonnête. Ça s'appelle un conflit d'intérêt, c'est-à-dire que dans cette situation-là, dans cette occurrence précise, le juge est incapable d'être juste. Donc ce qu'on comprend très naturellement à l'occasion d'un conflit d'intérêt pour un juge, c'est exactement la même chose quand un parlementaire écrit la Constitution. Je ne dis pas qu'il est pourri. Quand un ministre écrit la constitution, je ne dis pas qu'il est pourri. Quand un juge écrit la constitution, je ne dis pas qu'il est pourri. Quand un homme de parti écrit la constitution, je ne dis pas qu'il est pourri. Je dis que dans cette occurrence précise, comme un juge, il est dans une situation de conflit d'intérêt, où il ne peut pas être juste. Ce gars-là, je ne peux pas lui demander de programmer le référendum d'initiative populaire qui va permettre de le contrarier. Quand lui ensuite va exercer le droit, quand il va exercer son mandat, il va constamment avoir dans ses pattes le peuple qui récrimine, qui lui impose des lois dont il ne veut pas, qui lui retoque les lois qu'il avait choisies. Donc c'est normal que partout dans le monde les parlementaires - qui se bombardent députés constituants - c'est normal qu'ils n'instituent pas le référendum d'initiative populaire ! Mais ce n'est pas une fatalité ! C'est parce que nous, citoyens, nous les avons laissé écrire la constitution. Ce n'est pas aux parlementaires d'écrire la constitution ! Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir ! Et-là je crois que je tiens une clé, je crois que je tiens la cause des causes de notre impuissance politique . Du coup, notre impuissance politique fait qu'on n'arrive pas à rés ... On le voit bien, on analyse parfaitement notre problème et on y peut rien ! Pourquoi on n'y peut rien ? Parce que nos institutions ne nous donnent aucun droit en dehors de celui de choisir nos maîtres, et ces maîtres ne sont pas choisis par nous, ils sont choisis par ceux qui les font élire, qui sont les plus riches ! Il faut que vous alliez jusqu'au bout. Tant qu'on ne fait que l'analyse des conséquences, - c'est très important de faire l'analyse des conséquences - mais ça ne suffit pas ! Si on se bat sur les conséquences il y en a un qui se bat sur les malversations financières, il y en a un autre qui se bat sur les désastres écologiques, il y en a un autre qui se bat contre la corruption des élus. Il y en a un autre qui se bat contre l'injustice dans l'entreprise, le droit féodal qui règne dans l'entreprise... Chacun se bat sur des conséquences. Nous sommes tous, là, des militants à nous bagarrer sur des choses très importantes, mais qui ne sont que des CONSÉQUENCES ! Et nous sommes incapables de nous réunir sur la racine commune de notre impuissance, qui ne tombe pas du tout du ciel, qui n'est pas une fatalité Notre impuissance politique, elle est programmée dans un texte dont TOUT LE MONDE SE FOUT !! C'est incroyable ! Nous nous foutons de la constitution ! Alors que c'est là qu'est écrit le fait que nous ne pouvons rien contre nos élus. Tout se joue dans la constitution ! Et tout le monde s'en fout ! Maintenant c'est bien de notre faute. Je ne dis pas qu'il faut changer de constitution... C'est plus que ça ce que je dis Je ne dis pas qu'il faut une assemblée constituante... C'est plus que ça ce que je dis ! Parce que des constituantes on en a partout, et à chaque fois il y a l'impuissance des gens qui est programmée ! Donc c'est pas « La cause des causes ». C'est pas qu'il faut changer la constitution. C'est pas ça ! Ce qu'il faut qu'on change c'est : qui écrit la constitution. Il faut faire attention à la qualité du processus constituant, c'est-à-dire : "Qui écrit les règles ?" Tant que nous laisserons écrire la constitution par des parlementaires, des ministres, des juges ou des hommes de partis qui sont financés par les plus riches qui doivent tous leurs pouvoirs aux plus riches ; Qui doivent leur élection et leur ré-élection aux plus riches. Qui sont donc complètement débiteurs des plus riches Qui sont asservis eux-mêmes aux plus riches, même s'ils sont gentils, ils ne peuvent pas faire autrement ! Obama, ça a l'air d'être un chic type. Il ne peut pas faire autrement ! La première chose qu'il a faite quand il est arrivé au pouvoir, Obama Formidable ! Élire Obama... Tout le monde y a cru. Et le premier bonhomme qu'il désigne c'est Geithner. C'est-à-dire le responsable de la catastrophe ! Enfin « catastrophe » entre guillemets Ce n'est pas une catastrophe ! Tout se passe comme prévu. Pour Geithner ce n'est pas une catastrophe. La « crise » entre guillemets, c'est la source d'un enrichissement phénoménal ! Inédit dans l'histoire des Hommes ! Si vous voulez, le fait qu'Obama ait été élu par ces gens-là, malgré toute la confiance qu'on lui porte Il ne peut pas faire autrement que servir, SERVILEMENT. Je sais que c'est un pléonasme de dire servir servilement, mais il y a quelque chose de plus dans "servilement". D'obéir servilement à une petite poignée de gens dont l'intérêt est radicalement contraire à l'intérêt général. Ça devrait nous conduire nous tous, parce qu'on est tous américains, mais on est tous grecs, ce qui nous attend, et la Grèce est même pas arrivée au bout du truc... Mais nous sommes tous Grecs, ne croyez pas qu'on est à l'abri. - Alors qui exactement devrait écrire la Constitution européenne, sachant qu'elle est supra-nationale ? Ma solution, elle est communale, nationale, continentale, mondiale, c'est la même ! A mon avis, une démocratie, ça part de la base. C'est-à-dire que plus le niveau d'agrégation politique est large, plus nous sommes loin des acteurs politiques, plus c'est difficile de les contrôler, plus nous sommes exposés aux abus de pouvoir, et aux injustices. Il est donc très important sur le modèle de la fédération de communes de Proudhon il est très important que la démocratie, comme en Suisse, soit au niveau communal, cantonal, tout petit, et que l'agrégation des humains pour faire société se fasse sur le modèle de la fédération, mais en partant du bas, pas avec une fédération impériale comme celle de l'Union Européenne qui est imposée par le haut par les banquiers - ça c'est la négation de la fédération - une fédération ça devrait partir par le bas. Myret Zaki : Mais elle existe, alors, comment faire concrètement ?... Etienne Chouard : Non elle n'existe pas ! Pour moi les institutions européennes ont été voulues par des banquiers, des multinationales. Elles ont été financées, voulues, soutenues par nos pires ennemis, pour moi c'est "indémerdable", je ne vois pas d'autre solution que d'en sortir. Myret Zaki : Donc il faut sortir, revenir en arrière... Etienne Chouard : Il faut sortir de-là. C'est un piège politique, dont il faut sortir. Après en être sorti, reconstruire un monde qui soit démocratique, c'est-à-dire en partant de la base. Qui est capable d'instituer une Constitution démocratique ? Sûrement pas les hommes au pouvoir ! Les hommes au pouvoir ont un intérêt personnel, vital, à ce que nous ne vivions pas en démocratie. à ce que nous vivions dans cette fausse démocratie, avec ce faux Suffrage Universel, dans lequel, nous, c'est pas... Le vrai suffrage universel, c'est quand nous votons nos lois ! C'est pas quand nous votons pour nos maîtres ! Donc appeler suffrage universel la désignation de nos maîtres, c'est une ESCROQUERIE politique ! Le vrai suffrage universel, c'est: Nous sommes à Genève, il y a une assemblée à Genève, il y a un grand théâtre, et ceux qui veulent venir viennent, (ceux qui veulent pas ne viennent pas !) mais ceux qui veulent venir viennent et participent à l'élaboration, au vote des lois, directement. C'est ça, le Suffrage Universel. Appeler Suffrage Universel la désignation de maîtres politiques qui vont tout décider à notre place, c'est du "foutage de gueule" ! Et c'est incroyable que nous marchions ! Ce qui est fou, enfin je comprends que les paysans de 1789 aient marché... Ils ne savaient pas lire, ils ne savaient pas écrire, on sortait de l'Ancien Régime. Ils étaient bien contents qu'on leur propose de voter pour leurs impôts. Je comprends qu'ils y aient cru. Mais aujourd'hui, on va tous à l'école, je veux dire, on a tous appris à lire et à écrire, on sait tous ce que démocratie veut dire, on voit bien le hiatus, le fossé qu'il y a entre la réalité et le blabla mensonger quotidien des élus, et des journalistes et de toute cette clique d'oligarques. On le voit bien, et pourtant nous continuons, parce qu'on a appris. Moi j'ai appris ça à l'école, depuis que je suis petit, on m'a appris : " élection = démocratie, répète ! démocratie = élection, répète !" élection = démocratie, démocratie = élection. Il faut faire un effort intellectuel, mais il faut lire ! Alors j'ai amené cinquante bouquins, je les ai pas, il faut que je les sorte, mais... Il faut que je vous montre les livres que vous devriez lire. Moi j'ai trois questions au professeur Et après on lance le débat. Étienne Chouard a des photocopies, il m'avait déjà prévenu. Mais je ne vous ai rien dit. J'adore les surprises. Et puis justement des bouquins à montrer. Et ensuite on passera aux questions du public. Hein, Étienne ? Question du public : "Pourrait-on avoir une explication sur l'état de la Suisse par rapport à la création monétaire ? " Myret Zaki : Oui, eh bien la Banque Nationale Suisse est tout à fait dans la même situation que les autres banques nationales. C'est-à-dire que la dette de la confédération suisse est cotée sur les marchés internationaux, mais comme la Suisse est très faiblement endettée - - c'est vraiment un des pays occidentaux de loin les moins endettés à 40 % de son PIB - la dette sur les marchés internationaux se traite à des niveaux très stables. Le taux d'intérêt que la confédération paye est extrêmement bas. Donc, ça veut tout de même dire qu'à la base, un pays qui n'est pas endetté n'a pas ces problèmes-là Ce qui fait que le Franc Suisse est une monnaie très forte qui se traite sur les marchés comme l'or. Elle a évolué face au dollar, exactement comme l'or. Et donc malgré les risques que ce mécanisme de création monétaire pose pour tous les pays occidentaux, la Suisse y échappe à cause de son excellente tenue budgétaire et de son frein à l'endettement. Question du public : "Mais quand est-ce que l'on a abandonné la création monétaire aux marchés en Suisse ? " Myret Zaki : "Alors ça, je ne connais pas la date, mais je pense que tout était à la même époque non ?" Etienne Chouard : Mais ça, les citoyens suisses, vous devriez le savoir. C'est absolument majeur de comprendre ça. Parce-que quand vous aurez compris ça, vous aurez compris ce qu'il faut changer ! Myret Zaki : C'est vrai, donc il y a eu aussi une époque où la confédération pouvait aussi emprunter auprès de la BNS certainement. Et puis après elle a pu emprunter uniquement que sur le marché des capitaux Oui, chez nous, ça n'a pas posé de problèmes, on ne s'est pas posée la question, mais c'est vrai, il faut qu'on se documente là-dessus, il faut qu'on retrouve cette date clé dans l'Histoire, et quel président a décidé de ça, parce-que ... Mais tout s'est fait un peu à la même période je pense. C'était la période où on a découvert le miracle du capitalisme et comment, tel un entrepreneur qui pour son entreprise peut lever des capitaux sur les marchés financiers, le gouvernement aussi peut lever des capitaux sur les marchés financiers. C'était la grande découverte, on a fait ça, c'était la révolution capitaliste, avec beaucoup d'étoiles dans les yeux. Juste une petite précision pour la qualité du débat, je vous propose qu'on fasse circuler ce micro ce qui veut dire que les intervenants vont se partager (c'est une question de partage) ce micro qui est posé sur la table, et puis que vous indiquiez bien (je vous vois un peu mal mais), agitez la main, pour qu'on établisse un ordre. D'accord ? Merci. Question du public : "Je crois que la Suisse n'a plus le droit d'emprunter à la BNS. Quand on est rentré dans le FMI ... Je ne suis pas sûr, mais il me semble que c'est ça. En fait, pour la Banque Nationale Suisse c'est séparé en trois : il y a les cantons, le côté fédéral, et un 3ème groupe d'actionnaires qui est assez obscur. J'aimerais savoir si vous savez qui c'est ? Et j'aimerais savoir aussi si vous pouvez nous en dire plus sur la BIS, banque de règlements internationaux. Qui tient cette banque ? Il me semble que c'est aussi des agents "Rothschildiens" qui sont derrière. J'aimerais savoir si vous pouviez nous en dire un peu plus-là-dessus ? Parce que ça m'intéresse." Etienne Chouard : Moi, je ne connais pas le mécanisme Suisse. Je ne connais pas le mécanisme bancaire Suisse. Myret Zali : Alors ceux qui détiennent la dette gouvernementale suisse, c'est effectivement les cantons et les communes. C'est aussi les caisses de pensions helvétiques et les investisseurs institutionnels et privés internationaux. C'est vrai que beaucoup d'entre eux sont listés dans des paradis fiscaux comme les Bahamas, etc. Mais ça reste des privés qui les détiennent dans leurs trusts, ou dans leurs fonds de placements. Donc vous pouvez mettre « cantons et communes ». Et puis l'autre, c'est la catégorie : « investisseurs internationaux privés et institutionnels », telles que les caisses de pensions. Quelle était votre deuxième question ? Oui, la banque des règlements internationaux est régie par ... C'est en fait la fédération des Banques Centrales. Donc toutes les Banques Centrales siègent à la banque des règlements internationaux. Et ce que vous dites sur le côté « Rothschildien » n'est pas faux, puisque les Banques Centrales elles-mêmes, à commencer par la Banque Centrale Américaine, ce n'est pas une vraie banque étatique c'est, comme tout le monde le sait - et on ne le dit pas assez - c'est une banque privée derrière laquelle se trouve un conglomérat de banques américaines privées. Public : "Sachant qu'ils ont cette puissance... à détenir toutes les Banques Centrales pratiquement, la Banque d'Angleterre aussi... Imaginons que la BIS est au-dessus de tout ça ! C'est une des banques les plus puissantes du monde qui est à Bâle. Myret Zaki : "C'est vrai" / Public : "elle est de toutes les magouilles, " c'est quand même difficile de trouver des informations sur cette banque. J'ai cherché un peu. Je n'ai pratiquement rien trouvé. Et je pense qu'ils se cachent bien. " Myret Zaki : "Contrairement à la banque mondiale et au FMI, ce n'est pas une institution de Bretton Woods. C'est vraiment une congrégation de banquiers centraux qui décident entre eux finalement du sort du monde, puisqu'ils décident des taux d'intérêt, des liquidités, des capitaux que les banques doivent avoir dans leur bilan.. Et effectivement c'est extrêmement puissant. Et sachant, que cette alliance de banquiers centraux est aussi largement faite sous la coupe des gouvernements, enfin banquiers centraux et gouvernements, au jour d'aujourd'hui, sont extrêmement liés, ce qui devrait jamais être le cas, parce qu'à la base, les banquiers centraux devraient toujours être indépendants des Etats, des gouvernements et des administrations en place, mais c'est plus le cas. - Etienne Chouard : "À mon avis, on devrait pas se disperser à détailler les manigances opaques des maîtres banquiers. Je pense que le fait d'avoir laissé la maîtrise de la monnaie à des acteurs privés est une folie ! Que ça vient d'un abandon politique au plus haut niveau, au niveau constitutionnel ! Que ça se fait par le jeu de corruptions élémentaires, des plus triviales. C'est simplement par corruption que les gens les plus riches ont réussi à prendre le pouvoir, à prendre le contrôle, non seulement de la puissance économique, mais aussi de la puissance politique. Mais il y a une alternative - c'est-à-dire que l'on ferait mieux - plutôt que de continuer à jouer plutôt que de continuer à jouer avec des gens qui trichent - on ferait mieux de réfléchir à la règle du jeu, du prochain jeu que l'on va décider de jouer ensemble. D'ailleurs, on va avoir du mal avec les immensément riches parce qu'ils vont se mettre en travers, ils vont nous voir venir évidemment ! Et donc on ne pourra probablement pas émanciper avec les mêmes monnaies, avec les mêmes signes monétaires qu'aujourd'hui. C'est-à-dire qu'il va falloir qu'on se prépare à inventer et à imposer. Parce que c'est très facile de faire une monnaie. C'est vraiment pas compliqué ! Une monnaie, il suffit de nous faire confiance. Ça marche sur la confiance. Et c'est vraiment pas compliqué ! Si nous faisons société, et que nous avons envie de le faire, n'importe quelle commune peut créer sa monnaie, ça marche tout de suite ! Mais, on va avoir un problème avec ceux qui ont déjà beaucoup d'argent. Et il faudrait faire comme une transfusion sanguine intégrale, où nous décidons que la monnaie d'hier, aujourd'hui ne compte plus rien ! Et donc, tous les tas d'or qu'ils fabriquaient, ils ne valent plus rien ! Et maintenant, c'est une nouvelle monnaie qui est Peu importe le nom qu'on lui donne... Et en échange, Franc pour Franc, dollar pour dollar, l'ancienne et la nouvelle. Simplement, on surveille. Et on échange pas le gars qui viendrait avec 10 milliards. On lui échangera pas. Et donc, il faudra sûrement passer par cette transfusion pour s'émanciper des ultra-riches. Parce qu'il y a déjà un effet d'accumulation ui les rend EXTREMEMENT corrupteurs ! Il faut se rendre compte qu'ils sont capables de corrompre n'importent qui. Et donc, l'idée que je vous propose, sachant qu'on a contre nous des gens qui ont tout l'argent du monde ! Tous les pouvoirs politiques ! Tous les pouvoirs médiatiques ! Les pouvoirs culturels ! Je veux dire, si on essaye, si on essaye de faire un rapport de force : c'est cuit ! On est morts Donc il faut être plus malins. A mon avis, ce que j'ai a vous proposer c'est plus malin. C'est quelque chose de malin ! Un peu comme un virus ... Un truc qui est astucieux ... Un virus bienfaisant. Le "virus de la démocratie". Mais de la démocratie bien comprise. Il faut qu'on soit sorti de l'escroquerie. Il faut quand même arriver à sortir C'est un préalable, il faut quand même avoir compris ue le mot " démocratie " utilisé aujourd'hui pour les régimes actuels, c'est une escroquerie ! Si on continue à appeler démocratie les régimes actuels, on n'en sort pas. On est comme dans une glu intellectuelle, qui nous empêche même de PENSER l'alternative ! Il n'y a pas de démocratie sans tirage au sort ! Les Athéniens pendant 200 ans se sont protégés des riches. Ce sont les pauvres qui ont dirigé pendant 200 ans. Grâce au tirage au sort ! Et pendant 200 ans ... Alors il faut lire... Il faut lire Bernard Manin. Bernard Manin ... Alors c'est un titre qui n'est pas sexy. Si vous le voyez sans que je vous en ai parlé, si vous le voyez dans une bibliothèque, vous l'achetez pas. Vous dites "Ça je le lirai peut-être demain, mais pas tout de suite " Ça s'appelle : " Principes du Gouvernement Représentatif " Donc c'est pas folichon comme titre. Pourtant, vous allez voir, dès les premiers mots, dès les premières lignes ... Les premiers mots, c'est tout de suite sexy. Tout de suite, vous comprenez qu'on vous parle de choses très importantes. Parce-que dans ce bouquin : Bernard Manin, " Principes du Gouvernement Représentatif ". Dans ce bouquin ... C'est un prof de fac que j'ai rencontré. Qui d'ailleurs est très très gentil, sympa, pétillant. Pétillant ! Et ce gars-là, il ne comprenait pas pourquoi on ne parlait plus du tirage au sort. Jusqu'en 1789, tout le monde parlait du tirage au sort. Tout le monde savait que la démocratie, c'était le tirage au sort, et que l'élection c'était aristocratique. Jusqu'en 1789, TOUS les penseurs politiques, Aristote, Montesquieu, Rousseau, tous Tous ils savaient que la démocratie c'était le tirage au sort. Et puis bizarrement, depuis que c'est les élus qui ont mis en place le gouvernement représentatif, on n'en parle plus ! On l'apprend plus à l'école. Et Bernard Manin s'est demandé : " Comment ça se fait qu'on ne parle plus du tirage au sort ? " Et il s'est mis en tête de faire un bilan. Un bilan comparé : avantages/inconvénients de l'élection et du tirage au sort. Mais pour des gens comme nous, qui n'avons jamais entendu parler même du tirage au sort... Mais c'est un PLAIDOYER pour le tirage au sort ! Parce que les arguments pour... Les arguments de protection contre la corruption, de protection contre les injustices, de protection contre l'oligarchie... Les arguments ... Mais c'est incroyable, c'est incroyable ! Vous allez adorer ! Vous allez adorer ! Ce livre-là, il va vous changer. Et puis lui, il va vous en faire lire d'autres ! Parce qu'il y a une biblio qui est passionnante. Et puis il y a cet autre livre-là, qui est écrit par un gars qui s'appelle Hansen, qui est un Danois. Qui s'appelle : " La démocratie athénienne à l'époque de Démosthène " C'était au cinquième siècle et quatrième siècle avant J.C. Cette démocratie, donc, c'est 200 ans. Et Hansen, qui a passé sa vie à travailler... Donc c'est le meilleur connaisseur au monde de la démocratie. Et lui il l'aime ce régime ! Ça se sent, il nous le décrit en train de vivre. Et on sent bien que c'est dans son esprit. Il ne faut pas mettre ça près de moi je vais le renverser C'est transposable. C'est transposable ! Alors évidemment, on ne prend pas tout. On ne fait pas de la démocratie athénienne un modèle. Évidemment ! Ils étaient esclavagistes, les femmes étaient à l'écart, les étrangers n'avaient aucun droit politique. Évidemment on ne va pas faire de la démocratie athénienne un modèle. Il y a des tas de choses qu'on ne va pas prendre dans la démocratie athénienne. Mais par contre, dans la démocratie athénienne, pendant 200 ans ... Écoutez bien ! Ouvrez bien vos oreilles ! Pendant 200 ans, 200 ANS ! Pas une seule fois les riches n'ont gouverné ! Pas une seule fois ! TOUJOURS, 100 %, c'est toujours les pauvres qui ont gouverné. " Comment ? Les pauvres ? Et c'était pas le chaos ? " Et c'était pas le bordel ? " " C'était pas le chaos, c'était pas le bordel ? " " Et ils n'ont pas volé les riches ? " Non, non ! Ils ne volaient pas les riches. C'était les pauvres qui gouvernaient. Ils ne volaient pas les riches. " Mais attendez ? Comment ça marchait ? " Si vous voulez, ce simple fait : 200 ans de gouvernement des pauvres, avec une société prospère, stable politiquement, une activité politique généralisée comme jamais l'humanité n'a connue. Moi, ça, dans ma tête, ça me dit : ça vaut le coup de creuser le truc ! Je sais bien que mes élus me disent : " Mais M. Chouard ! Vous êtes en train de décrire un régime esclavagiste " Est-ce que vous ne seriez pas, M. Chouard, esclavagiste ? " Non, je ne suis pas esclavagiste. " Alors vous êtes peut-être machiste ? Parce que vous savez qu'ils mettaient les femmes à l'écart ! " Oui, je sais ça ! C'est pas ça qui m'intéresse ! Ce qui m'intéresse, c'est que dans le petit corps des citoyens de l'époque, et toutes les cités de l'époque étaient esclavagistes, et toute traitaient mal les femmes. Ce n'était pas spécifique à la démocratie. Ils veulent tout mélanger, parce qu'ils ne veulent pas qu'on parle du tirage au sort. Évidemment ! Ça les foutrait au chômage ! Il faut comprendre qu'ils sont ... Si vous voulez, je respecte les élus parce -que je sais bien qu'il y en a qui sont formidables là-dedans. Pas tous ! Mais il y en a qui sont formidables et qui sont dévoués, OK. N'empêche que je ne confonds pas leurs intérêts avec l'intérêt général. Et si je m'aperçois que le régime qui consiste à les désigner eux, et finalement, désigner pratiquement systématiquement des gens qui sont serviles aux banques... Eh bien je réfléchis à un autre système. Et quand je m'aperçois que le tirage au sort a permis à la démocratie athénienne de garantir... Non ! Les tirés au sort, ce n'est pas eux qui écrivaient les lois. Les tirés au sort, ce n'est pas ceux qui écrivaient les lois. Les tirés au sort c'est ceux qui étaient les policiers, qui étaient les juges, ceux qui préparaient les lois. Parce que quand on est 6000 à l'Assemblée, on n'écrit pas les lois, on dit oui ou non. Mais on ne les écrit pas. Donc ils avaient un conseil des 500, qui préparait les loi. 500 tirés au sort ! Qui préparaient les lois. Les tirés au sort faisaient ce que l'assemblée ne pouvait pas faire. Mais le tiré au sort protégeait les citoyens. Ce n'était pas des électeurs, c'étaient des citoyens ! C'étaient des gens qui votaient leurs lois. Le tirage au sort protégeait les citoyens contre les " voleurs de pouvoir ". C'est-à-dire que ça leur garantissait que jamais leurs serviteurs ne deviendraient leurs maîtres. Ça garantissait que les serviteurs, allaient rester les serviteurs. Le tirage au sort, ça permettait d'affaiblir les pouvoirs. Le peu de pouvoir que les Athéniens déléguaient, ils le déléguaient par tirage au sort, et en les contrôlant. Vous verrez dans d'autres conférences, il faudra aller sur Internet pour trouver les conférences où je détaille ça... Mais ils avaient mis en place des tas d'institutions de contrôle des tirés au sort. Les tirés au sort c'était une charge, c'était pas un fromage, comme ce que vivent nos élus. Alors je crois qu'en Suisse, vous avez fait attention à ce que ça ne soit pas un fromage. Parce que je crois qu'ils gagnent 600 euros par mois. Et ils sont obligés d'avoir un métier. Vraiment, le régime Suisse se rapproche de la démocratie par pleins de points très importants. Bon, il faut que je m'arrête un peu pour laisser une question. " - Public : " Vous avez évoqué énormément de problèmes constitutionnels, économiques, financiers, monétaires J'essayerai d'être cursif, en m'arrêtant aux questions monétaires et financières. Donc d'abord, vous Monsieur, vous avez proposé... que la Banque Centrale recouvre une souveraineté perdue ... " Etienne Chouard : " Indispensable ! " - Public : "Ce système nous l'avons déjà éprouvé par le passé. Nous le connaissons, et c'est l'un des économistes - qui vous savez, a proposé ça et qui a fait ça par le passé - c'est le Dr Schacht (Hjalmar Schacht ndt) Le Dr Schacht, grand ami de Keynes, qui était grand admirateur de Keynes, n'est-ce pas ... " - Etienne Chouard : "C'était un ministre d'Hitler ça... " - Public : "... a fait ça, c'est très simple. Vous fermez les frontières, vous instituez une échelle de salaire arbitraire. Vous instaurez un contrôle total sur les transferts de biens, de capitaux et de personnes, et vous avez ce système ! Je doute qu'aujourd'hui il y ait le moindre - je ne parle pas d'élus, même citoyen, puisqu'on parle beaucoup de citoyenneté dans cette assemblée - qui veuillent revenir à cela, premier point. Deuxième point, j'aborderai la thèse de Madame. Alors la thèse de Madame... Je pense que votre thèse est dangereuse. Elle est dangereuse non seulement parce-qu'elle est fausse... Une thèse peut être fausse, mais pas dangereuse... Or là elle est dangereuse parce-qu'elle laisse entendre, non pas subrepticement, mais explicitement, qu'il y a un COMPLOT ! Ce complot, je l'ai entendu maintes fois, c'est " le complot des cinq hedges funds " qui ont mis la main sur la Grèce, et qui poursuivent leur campagne agressive à l'égard d'autres démocraties qui sont totalement désemparées, face à leurs attaques." - Etienne Chouard : " C'est argumenté ! " - Public : "Si j'ai bien compris la thèse, n'est-ce pas ?" - Myret Zaki : "Absolument ! Et ce n'est pas un complot." - Public : "Ah ? Alors j'apprécie la concession." - Myret Zaki : "Ça ne s'appelle pas un complot ça Attention, attention à l'USAGE des mots. Ça n'a pas besoin d'être un complot." - Public : "Néanmoins, il faut ne pas confondre l'effet et la cause. Si les états n'avaient pas eu recours à la dette pour financer leur consommation, pour financer les transferts de pouvoir d'achat qui se sont faits au moyen de déficits budgétaires eux-mêmes financés par la dette, les Etats n'en seraient pas là aujourd'hui. Supprimer la dette, vous supprimez le pouvoir des marchés financiers. Faisons attention à l'ordre des choses. Gardons nous de ne pas confondre les priorités. C'est tout ce que je voulais dire par "thèse dangereuse". - Myret Zaki : " Il va falloir réexpliquer une partie de ma démonstration. Je crois que ce n'était pas assez clair." - Public : " En tout cas, c'est ce que j'en ai conclut ". - Myret Zaki : " D'accord, c'est tout à fait légitime. Je vais déjà répondre à Monsieur. Oui oui, on peut avoir un débat avec Monsieur, s'il veut relancer ... Pas de problèmes. Y a pas besoin de dire que c'est un complot pour dire que les spéculateurs aiment faire de l'argent, et qu'ils font des stratégies CONCERTEES, pour rendre leurs attaques spéculatives plus efficaces. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le "Wall Street journal". Alors peut-être que vous avez une idée de ce qu'est le "Wall Street journal" ? Le Wall Street Journal a enquêté à ce sujet. 2èment, la théorie très Sarkozyenne de dire qu'il ne faudrait pas du tout avoir de dette, parce-que c'est ça le péché d'origine d'un Etat, elle est fausse, parce-que moi je dis qu'à DETTE EGALE, - vous comprenez ? J'ai été assez claire là-dessus - A DETTE EGALE, différents pays ne sont pas du tout traités de la même façon sur les marchés financiers. Les marchés financiers choisissent leurs cibles en fonction de ce qui est le plus vulnérable, le plus commode, le plus attaquable, mais d'autres, qui sont beaucoup plus endettés encore ne subissent pas du tout ça, au contraire ! La dette des Etats-Unis étant la plus énorme de toutes, c'est celle qui se finance le meilleur marché ! Comment vous expliquez ça ? Non, il faut réfléchir en termes de chiffres, de faits, et pas du tout de complot. " - Etienne Chouard : " Pour ma part ... Il faut qu'on fasse vite, si on veut faire le "ping-pong", il faut qu'on se force à être rapides .. Mais c'est agréable quand on discute comme ça ... " - Public : " 2 choses sur la dette : effectivement, il y a eu démarche concertée, c'est certain ... " - Etienne Chouard : " enfin c'est un complot ça. " - Public : " ... néanmoins, comment pouvez-vous savoir - vous avez évoqué Soros, que les positions de Soros étaient "short" l'Euro, spéculer à la vente l'Euro, comment pouvez-vous induire de tels faits ? Comment pouvez-vous savoir, connaître les positions de Soros ? - Etienne Chouard : "Parce-qu'il publiait dans le journal tous les jours." - Myret Zaki : "C'est écrit dans les journaux financiers !" - Public : " Non, j'ai lu comme vous, Soros est partisan de votre politique à l'égard de la Banque Européenne. Il a proposé il y a justement une semaine que la Banque intervienne, que la BCE intervienne MASSIVEMENT, en ACHETANT de la dette. ... " - Myret Zaki : " Ce n'est pas du tout contradictoire, mais ça dévalue l'Euro ! ... - Public : " Il a proposé de monétiser la dette ... " Myret Zaki : "Ca, ça dévalue ... Monétiser la dette dévalue l'Euro et va dans le sens EXACT recherché par Soros. Quant à ses positions vendeuses sur l'Euro, c'est de notoriété publique, c'est dans les journaux financiers, les blogs, c'est connu, et c'est vieux comme le monde, la manipulation des marchés par les spéculateurs, renseignez-vous, depuis que la spéculation existe, même sur les tulipes, on lançait des rumeurs pour gagner à la baisse." "Etienne d'abord, et puis après j'aimerais bien passer la parole ... Il y a 3 questions en attente ... " - Etienne Chouard : " Il faut répondre à la comparaison avec Schacht. J'ai 2 choses qui me viennent à l'esprit sur votre remarque par rapport à Shacht. C'est que vous réduisez la proposition qui consiste à - comme avant 73 - pouvoir emprunter auprès de sa Banque Centrale, c'est-à-dire sans charges d'intérêts, le financement des investissements publics qui dépassent le montant des impôts, vous dites "Il y a un précédent, et c'est sous Hitler, mais je ne sais pas pourquoi vous remontez à Hitler, ça doit être pour disqualifier l'idée, je pense, parce-qu'Hitler a mauvaise presse, j'imagine que c'est ça, parce-qu'avant 73, donc pendant ce qu'on appelle " les 30 glorieuses ", qui est quand même une période plus reluisante et moins condamnable que celle à laquelle vous faites, vous, allusion, pendant les 30 Glorieuses, c'est-à-dire une période de prospérité générale, on a eu un Etat qui ne s'endettait pas parce-que quand il empruntait, il empruntait auprès de sa Banque Centrale, c'était sans charges d'intérêts, et 2èment, on n'avait pas de chômage. Et on avait un peu d'inflation, pas beaucoup, on avait 5 - 6 % en moyenne sur la période, et, une indexation des salaires sur les prix, donc, en plus des 5 ou 6 % d'inflation, ils étaient indolores pour les salariés et pour les entrepreneurs. Ceux qui travaillaient n'avaient rien à craindre de l'inflation, grâce à l'indexation. Voilà la recette, mais qui n'est pas une recette magique, simplement il faut avoir une volonté politique. Il faut simplement que les gens qui sont au pouvoir, soient au service du bien commun pour mener cette politique. Le problème c'est que quand les riches arrivent à mettre au pouvoir - donc les riches, les rentiers, ceux qui ne travaillent pas, ceux qui sont sur un tas d'or, et qui vivent juste de ce tas d'or - quand ces gens-là sont arrivés à circonvenir avec des acteurs politiques et leur faire mener une politique de rentiers, c'est-à-dire une politique anti inflation et donc une politique "chômagène", parce-que quand on se bat contre l'inflation on le paye en chômage ... Notre problème, il est politique, parce-que les riches sont - les plus riches, hein, on est tous le plus riche de quelqu'un, je sais bien - mais il me semble que ce que vous disqualifiez comme étant comparable à une politique nazie (puisque c'était ça la politique de Shacht), pourrait plus avantageusement être comparée à la période qui est juste immédiatement précédente, qui est la période des " 30 Glorieuses ", et à ce moment-là, ça serait moins condamnable. Je ne sais pas pourquoi vous avez comparé ça à Shacht. Juste un mot sur Shacht : cette politique de Shacht qui - effectivement, c'est la même, c'est une politique de création monétaire publique, et pour que l'argent ne foute pas le camp à l'étranger, il faut relativement fermer les frontières pour que ça marche, et ce n'est pas absurde ! Le fait que ce soit passé sous les nazis, ne fait pas de ça une absurdité ! Mais je vous fais remarquer que cette politique-là, elle est venue - alors c'est multifactoriel, c'est pas la seule cause - mais ils sont venus à bout du chômage TOTALEMENT, c'est-à-dire que tout le monde s'est mis à travailler grâce à ça ! Il faut quand même se souvenir de ça ! Alors vous pouvez disqualifier le truc en disant "c'était sous Hitler, c'était sous les nazis" moi, il me semble que c'est dissociable, ... - Myret Zaki : " Non, c'est irrelevant " Que les citoyens eux-mêmes n'acceptent pas ça, moi je ne vois pas pourquoi vous prenez ça comme acquis, qu'aujourd'hui tout le monde accepte la globalisation et ses effets tels qu'ils sont, parce-que ma réponse, elle est très courte : c'est tout à fait légitime de votre part de vous dire "mais comment on peut concevoir de nouveau "fermeture des frontières, contrôle des capitaux, fermeture des marchés des capitaux", on a vécu là-dedans, on ne peut même pas concevoir qu'il n'y ait plus de marché des capitaux, MAIS quand il y a une dérive TELLE du système financier qui profite à si peu de gens, je trouve que la réflexion est tout à fait légitime - et même Attali et d'autres penseurs américains y réfléchissent aujourd'hui - à voir de quelle gouvernance on veut, quel type de système financier, de système monétaire - le FMI veut réformer aussi le système monétaire sous l'impulsion des pays comme la Chine et la Russie - Non, il y a vraiment une dérive qui permet de se dire " Oui, il faut peut-être revenir en arrière, fermer les frontières, en attendant de refaire un système où on a moins de danger pour les pays, où on ne les met pas en faillite." - Etienne Chouard : "Il y a un moyen de ne pas fermer ... " - "Etienne, Etienne, s'il te plait. J'ai 3 questions, peut-être une 4ème, j'aimerais bien que les questions soient posées. Comment ça marche : attendez le cycle de ces 4 questions, après je regarderai le public, vous levez la main ... Public : " Tout d'abord je voulais remercier Myret, Etienne, et Fabio pour les avoir réunis, car j'ai vraiment savouré cet exercice intellectuel pour expliquer ce qui se passe, comment on en est arrivés là et les pistes de solutions. C'est vraiment intéressant car je m'intéresse à la finance et à la Démocratie. C'est la 1ère fois que je vois à une même table des personnes qui relient la Démocratie et la Finance. Moi, je vois un lien extrêmement clair aussi. Et quand on voit que les marchés financiers sont paniqués par les référendums en Grèce par exemple, on voit tout de suite que la Démocratie, ça fait très très peur aux marchés financiers, vraiment. Donc, ce que je voulais dire : je n'avais pas pensé à cette histoire de tirage au sort, c'est vrai que c'est intéressant, je vais me replonger dans la Grèce antique, c'est marrant comme la boucle se boucle, comme ça part de la Grèce, et la crise actuelle. En fait tout était parti de là, on va peut-être réinventer la Démocratie grâce à la Grèce pour la version 2.0. Justement, je voulais donner un exemple, j'ai eu une information il y a 1 an, l'exemple de l'Islande qui a fait un referendum en 2008 - 2009, ils ont refusé de renflouer les banques eux, par référendum, et à la suite de ça, je ne sais plus comment ça s'est passé, mais il y a un groupe de citoyens qui s'est dit "nous, on va réécrire la Constitution", un groupe de citoyens qui s'est réuni. Alors je ne sais pas comment ça s'est passé, il faudrait investiguer, mais j'ai eu la confirmation il y a 2 mois, il y a eu une conférence à Genève où une économiste islandaise a confirmé qu'effectivement, la Constitution a été réécrite, mais qu'elle n'a pas encore été validée. Le système actuel n'a pas encore accepté, mais à suivre de près. Mais ça serait intéressant d'alimenter cette réflexion sur "comment est-ce-qu'on pourrait réinventer la Démocratie ?" Il y a peut-être différentes pistes en cours ? Enfin moi ça m'intéresse. Il faudrait faire un week-end là-dessus en fait. Merci." - Etienne Chouard : "En Islande, ils ont élu leur assemblée constituante, malheureusement, c'est intermédiaire. En Tunisie, ils l'ont élue, ils ont perdu. A mon avis, en Tunisie, ils vont avoir institué leur impuissance comme d'habitude, comme tout le monde. En Islande, ce sera peut-être un peu particulier, parce-que leur élection d'assemblée constituante était libre et donc ça met un biais, c'est-à-dire qu'il n'y a pas 100% de professionnels de la politique là-dedans. Ils pouvaient élire qui ils voulaient. Le fait est que l'élection conduit à la désignation de notables, et que les notables souvent, ce ne sont pas des révolutionnaires. Ils ne vont pas tout changer. Je pense qu'on sera malheureusement largement déçus. Enfin, j'espère que non, mais le système ... C'est pas ça dont je vous parlais : quand je parlais de tirage au sort, je parlais VRAIMENT de tirage au sort pour l'Assemblée Constituante. c'est-à-dire qu'il faut que ce soit n'importe qui, qui écrive la Constitution. Il faudrait que je vous parle des expériences qui ont eu lieu. Il y a quand même eu un tirage au sort en Islande - mais vous voyez comme sont les politiciens professionnels : ce sont des politiciens professionnels qui ont lancé ce processus en Islande, et ils ont prévu une assemblée tirée au sort, mais ce n'est pas l'assemblée tirée au sort qui a écrit la Constitution. C'est l'assemblée tirée au sort qui a dit les grandes lignes de ce qu'ils voulaient, et après ça, c'est l'Assemblée élue qui a écrit les règles, normalement, mais sans qu'il n'y ait de contrainte réelle, en respectant le cahier des charges, la feuille de route écrite par l'Assemblée tirée au sort. Donc, ce qu'il faudrait que vous découvriez c'est l'expérience EXTRAORDINAIRE, vraiment extraordinaire - parce-qu'elle montre que ce que je vous dis est possible - alors ça pour moi, c'est inespéré d'avoir trouvé que ça, ça existait, c'est GENIAL ! - en Colombie Britannique, donc à Vancouver, l'ouest du Canada, après une période de corruption éhontée, catastrophe politique, un homme politique se fait éconduire, et jure que s'il se fait réélire, il fera tirer au sort une Assemblée Constituante, parce-qu'il y en a marre que ce soient des pourris qui écrivent la Constitution. Le gars qui émerge et qui promet et qui FAIT ! Il se fait réélire, il fait désigner une Assemblée Constituante de citoyens qui n'ont même jamais PENSE à la Constitution ! Des gens qui ne savaient même pas que ça existait quasiment ! Des gens qui se font tirer au sort, qui peuvent refuser s'ils veulent, mais la plupart acceptent, qui sont terrorisés, qui expliquent aux journalistes - alors il faut lire les compte-rendus - qui expliquent la peur les 1ers jours parce-qu'ils se disent "comment je vais faire, j'y connais rien, et puis c'est vachement important" parce-qu'ils savent que ça va changer vraiment les choses - et puis qui s'arrêtent de regarder la télé, s'arrêtent de regarder le foot, s'arrêtent de parler de bêtises, se mettent à penser aux choses sérieuses, et finalement progressent à toute vitesse, parce-que l'Homme ne demande que ça, l'Etre Humain est un animal politique, on le sait depuis Aristote, et finalement, ces humains-là se mettent à devenir - parce-qu'on comprend très vite ce dont il est question dans une Constitution, on comprend très vite qu'il faut la séparation des pouvoirs (il faut que les pouvoirs soient séparés pour les affaiblir), il faut qu'ils rendent des comptes, il faut qu'ils soient révocables, il faut respecter l'initiative citoyenne, il faut que les juges soient indépendants, il faut des mandats courts et non renouvelables ... Ca tient sur 2 mains les principes. Et donc, en fait, les gens comprennent très vite, et finalement, malheureusement, ils n'avaient pas à écrire vraiment une Constitution, ils avaient juste à réécrire le code électoral, mais le code électoral .... - Myret Zaki : " On va prendre une question, je m'excuse ... " - Etienne Chouard : " le code électoral c'est très technique, mais ça a été possible, c'est-à-dire que des gens dont ce n'est pas le métier peuvent très bien écrire une Constitution. Il ne faut pas que vous soyez complexés en vous disant "je n'y arriverai jamais". Quand vous vous dites "non mais une Constitution, il est fou Chouard, et puis je sais même pas c'que c'est, et puis j'ai pas le temps, et puis j'ai du travail ..." - Public : "Alors j'ai une question par rapport à la Suisse. Je ne suis vraiment pas convaincue par votre argumentation. Vous dites que la Suisse se rapproche de la Démocratie, mais il faut quand même voir que le peuple suisse a accepté l'interdiction des minarets, ce qui est contre les droits fondamentaux des Hommes, donc le peuple n'est pas capable de respecter les droits humains. D'autre part, le peuple suisse rejette une taxe sur la fortune en Suisse, qu'on n'a toujours pas." - Etienne Chouard : "Ils ont refusé ?" - Public : "oui, ils ont refusé. Donc en fait, dans votre réflexion, il me manque une grande partie sur d'une part la compétence des citoyens, donc si votre système de tirage au sort, qui se rapproche pour moi aussi d'idée, d'anciennes idées de Démocratie, pour moi, il me manque ce bout sur la compétence des citoyens, et c'est basé sur un présupposé grec, où les gens, une petite minorité, avait quand même une éducation, ils avaient les connaissances, l'accès aux connaissances, et une certaine expertise qu'on devrait quand même avoir à mon avis pour être compétent en tant que citoyen. Et 2ème élément qui me manque dans la réflexion, c'est comment les citoyens, - c'est-à-dire monsieur et madame "tout le monde" - arrivent à produire du bien commun, c'est-à-dire réfléchir au droit de son propre intérêt, car on voit très bien en Suisse qu'on n'arrive pas à travers le vote. Les gens réfléchissent par rapport à leur propre intérêt. Les impôts sur la fortune ont été refusés car ils se sont imaginé de faire un jour la fortune, et "mon dieu, on sera imposés !". - Myret Zaki : "Et les suisses ont supprimé le droit des pauvres aussi." - Etienne Chouard : "attendez entre 2 maux, il faut choisir le moindre ! Vous préférez le gouvernement de Goldman Sachs ? Entre 2 maux, il faut choisir le moindre. Vous avez raison, ça ne va pas être parfait, et le peuple ne sera probablement pas capable de prendre les meilleures décisions et en même temps, c'est tout à fait légitime, vous pouvez très bien penser "le peuple est incompétent et incapable de décider", mais à ce moment-là, vous n'êtes pas démocrate, et c'est pas grave ! On n'est pas obligé d'être démocrate, on peut très bien être aristocrate ! Il y a une version de l'aristocratie, une définition honnête de l'aristocratie, qui consiste à dire : "on va essayer de choisir VRAIMENT les meilleurs", et de les tenir en contrôle PERMANENT, de façon à ce qu'ils restent les meilleurs, jamais héréditaire évidemment, et ce serait un système qui serait probablement je pense, effectivement meilleur que la Démocratie, un système de véritable Aristocratie, en mettant en place des institutions qui trouvent les meilleurs, soumettent les meilleurs à examen permanent, punissent les meilleurs quand ils se mettent à ne plus être les meilleurs et à trahir l'intérêt général, mais là, on ne parle pas de Démocratie, on parle d'Aristocratie, de vraie Aristocratie. Je vous suis tout à fait. Mais en même temps, je vais vous contredire par des expériences contraires, c'est-à-dire que sur le sujet par exemple de la peine de mort, qui est un chiffon rouge qu'on nous agite régulièrement en nous disant "si vous laissez le pouvoir au peuple, il va rétablir la peine de mort". Moi-même je suis contre la peine de mort, mais si vous voulez, si on est vraiment démocrate, si on se dit "on va décider ensemble des choses", il faut être prêt à ce que de temps en temps, la décision ne va pas être celle que vous auriez prise vous, sinon, si vous n'acceptez la Démocratie que dans un régime qui va prendre les mêmes décisions que vous, vous êtes quelqu'un de très bien, mais vous n'êtes pas démocrate. Et puis c'est pas un drame ! Je veux dire : si aujourd'hui ils décident "pour" la peine de mort, et puis dans 6 mois, 1 an, 10 ans ils changent d'avis parce-qu'il y a eu une campagne et qu'on a réussi à les convaincre, et bien on aura changé d'avis ! Mais si vous voulez, pour moi, la peine de mort, elle est appliquée tous les jours dans l'entreprise en ce moment, et à bien plus grande échelle ... Parce-que là on nous balance un chiffon rouge pour Mais si ! Mais les morts dans l'entreprise parce-que le travail tue ! Le travail tue, parce-que la logique de profit amène à maltraiter les salariés à chaque fois que c'est possible ! ... Enfin il faudrait parler à Filoche de ça ... " - Myret Zaki : " Oui, d'accord Etienne. Par rapport à cette fameuse Démocratie directe, j'aimerais dire qu'à mon avis c'est une excellente solution qui est pour moi la seule valable, malgré les réserves de Madame. Justement, je dirais 3 choses à ajouter. D'abord, les questions sont infiniment plus complexes aujourd'hui qu'à l'époque des grecs ou à n'importe quelle époque. Si je pense uniquement à l'évasion fiscale et au mécanisme du blanchiment d'argent, et de la contrebande de drogue et des dérivés spéculatifs, c'est des sujets extrêmement hermétiques et techniques, et aujourd'hui, la plus grande barrière à la Démocratie, c'est la complexité. Oui, c'est une barrière volontaire, je dirais. Je suis témoin pour avoir fait mes premiers pas dans la banque, à la bourse, et avoir vu l'hermétisme derrière toutes les notions de la finance et de la bourse, parce-que ce n'est pas accessible à tout un chacun, et qu'il y a d'énormes salaires et d'énormes enjeux à la clé. Donc, la complexité ... " " Justement, ce qu'il faut c'est que ceux qui écrivent ces règles, qui viennent du peuple, de la base, ils doivent d'abord être INFORMES !"