Paroles de femmes de la révolution égyptienne Je m'appelle Mona Hussein. J'ai 50 ans. Je suis la mère d'Ahmad Hasan, détenu pendant la révolution. Un projet documentaire indépendant D'abord, moi je ne suis qu'une femme au foyer; je passe mon temps dans la cuisine à faire à manger; j'en sors pour nourrir mes enfants. Je ne fais rien d'autre. Mais lorsque la révolution a éclaté... Je n'aimais jamais regarder les infos à la télé. Maintenant je reste devant les infos, ne regarde que ça. Je veux savoir ce qui se passe dans le pays. On vivait les yeux fermés, on ne voyait rien de ce qui se passait. Je suis allée pour porter plainte à la cour militaire. J'ai rédigé ma plainte et je l'ai apportée. Et j'ai vu ce qui s'y passait; la cour était en session et on était en train de donner des verdicts. Je me suis dit qu'il se passait quelque chose. Il m'était complètement interdit d'entrer dans la salle. Tous les parents étaient interdits d'y entrer. Alors je leur ai dit que je suis avocate, pour entrer. Je suis entrée et me suis assise avec les avocats. J'ai parlé à quelques-uns, des avocats de droits de l'homme. Tout le reste de la salle était plein de soldats, et quelques prisonniers. Mon fils était parmi ceux-là. Nous écrivons l'histoire féminine aujourd'hui pour la rappeler aux historiens de demain. Ma première manifestation était chez le gouverneur militaire. C'était ma première, parce que mon fils était emprisonné et je voulais l'avoir à tout prix. J'essaie de savoir de chacune pourquoi son fils a été arrêté, ce qu'il a fait, ce qui se passe. Je me mets à poser des questions à telle ou telle. Si je vois un groupe (de mères de détenus), je les rejoins, pour comprendre comment les choses se passent. Je me suis rendu compte alors que beaucoup, beaucoup de gens sont emprisonnés injustement et ne peuvent rien faire. Un feuilleton hebdomadaire sur le web, qui documente la révolution à travers les yeux de femmes égyptiennes Non, je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur. Et s'il arrive quelque chose, je sortirai (en manifestation); je n'ai pas peur, personne ne me fera peur. J'entends plein de choses dans les manifs; ce qui se fait, ce qui se dit, ce que tel ou tel réclame. Je comprends la vie. Avant je ne m'engageais pas, mais maintenant je peux m'engager partout. Je peux tout faire. Je pourrais tout faire pour l'Egypte et pour mon fils. pour plus d'informations et pour nous soutenir (sous-titres Alya El Hosseiny)