Return to Video

Jay Bradner : la recherche open-source sur le cancer

  • 0:00 - 0:04
    Il y a 10 ans, j'ai déménagé de Chicago à Boston,
  • 0:04 - 0:07
    par intérêt pour cancer et la chimie.
  • 0:07 - 0:10
    Vous savez peut-être que la chimie est la science de la fabrication de molécules -
  • 0:10 - 0:14
    ou, selon mon goût, de nouveaux médicaments pour le cancer.
  • 0:14 - 0:17
    Et vous savez peut-être aussi que, pour la science et la médecine,
  • 0:17 - 0:20
    Boston est un peu la caverne d'Ali Baba.
  • 0:20 - 0:23
    Vous ne pouvez pas griller un stop à Cambridge
  • 0:23 - 0:25
    sans renverser un diplômé.
  • 0:25 - 0:27
    Le bar s'appelle le Miracle de la science.
  • 0:27 - 0:31
    Les petites annonces disent "Labo spatial disponible".
  • 0:31 - 0:33
    Et il est juste de dire qu'au cours de ces 10 ans,
  • 0:33 - 0:36
    nous avons vraiment assisté au début
  • 0:36 - 0:39
    d'une révolution scientifique - celle de la médecine génomique.
  • 0:39 - 0:41
    Nous en savons désormais plus sur les patients qui entrent dans notre clinique
  • 0:41 - 0:43
    que jamais auparavant.
  • 0:43 - 0:45
    Et nous sommes en mesure, enfin, de répondre à la question
  • 0:45 - 0:48
    qui a été si pressante pendant tant d'années :
  • 0:48 - 0:51
    pourquoi ai-je un cancer ?
  • 0:51 - 0:53
    Cette information est également assez impressionnante.
  • 0:53 - 0:55
    Vous savez peut-être que,
  • 0:55 - 0:57
    à ce jour, alors que nous ne sommes qu'à l'aube de cette révolution,
  • 0:57 - 1:00
    nous savons qu'il y a peut-être 40 000 mutations uniques
  • 1:00 - 1:03
    qui affectent plus de 10 000 gènes,
  • 1:03 - 1:05
    et qu'il y a 500 de ces gènes
  • 1:05 - 1:07
    qui sont d'authentiques déterminants,
  • 1:07 - 1:09
    des causes de cancer.
  • 1:09 - 1:11
    Et pourtant, comparativement,
  • 1:11 - 1:14
    nous avons seulement une douzaine de médicaments ciblés.
  • 1:14 - 1:17
    Et cette insuffisance de la médecine du cancer
  • 1:17 - 1:19
    m'a touché personnellement quand mon père a été diagnostiqué
  • 1:19 - 1:22
    avec un cancer du pancréas.
  • 1:22 - 1:24
    Nous ne l'avons pas expédié à Boston.
  • 1:24 - 1:26
    Nous n'avons pas séquencé son génome.
  • 1:26 - 1:28
    On sait depuis des décennies
  • 1:28 - 1:30
    quelles sont les causes de cette tumeur maligne.
  • 1:30 - 1:32
    Ce sont trois protéines -
  • 1:32 - 1:35
    Ras, MIC et P53.
  • 1:35 - 1:38
    On connait ces vieilles données depuis les années 80,
  • 1:38 - 1:40
    et pourtant, il n'y a pas de médicament que je puisse prescrire
  • 1:40 - 1:42
    à un patient atteint de cette tumeur solide,
  • 1:42 - 1:44
    ou de l'une des nombreuses autres
  • 1:44 - 1:46
    causées par ces trois cavaliers de l'apocalypse
  • 1:46 - 1:49
    qu'est le cancer.
  • 1:49 - 1:52
    Il n'y a pas de médicament pour Ras, MIC, ou P53.
  • 1:52 - 1:54
    Et vous pourriez à juste titre demander : pourquoi ?
  • 1:54 - 1:57
    Et la réponse très insatisfaisante, mais scientifique,
  • 1:57 - 1:59
    c'est que c'est trop dur.
  • 1:59 - 2:01
    Que pour une raison ou une autre,
  • 2:01 - 2:04
    ces trois protéines sont entrées dans notre jargon
  • 2:04 - 2:06
    sous le terme de génome intraitable,
  • 2:06 - 2:08
    ce qui pour un ordinateur revient à le qualifier de non navigable
  • 2:08 - 2:10
    ou pour la Lune, d'impossible à fouler.
  • 2:10 - 2:12
    C'est une horrible expression de notre métier.
  • 2:12 - 2:14
    Mais ce que cela signifie,
  • 2:14 - 2:16
    c'est que nous ne parvenons pas à identifier une poche graisseuse dans ces protéines,
  • 2:16 - 2:19
    dans laquelle, tels des serruriers moléculaires,
  • 2:19 - 2:22
    nous pourrions façonner une petite molécule active et organique
  • 2:22 - 2:24
    ou une substance médicamenteuse.
  • 2:24 - 2:26
    Lorsque j'étais en formation en médecine clinique,
  • 2:26 - 2:28
    en hématologie et en oncologie,
  • 2:28 - 2:30
    et en transplantation de cellules souches,
  • 2:30 - 2:32
    ce que nous avions de mieux,
  • 2:32 - 2:35
    qui parvenait jusqu'à nous, à travers les mailles de la réglementation de la FDA,
  • 2:35 - 2:37
    c'était ces substances :
  • 2:37 - 2:39
    l'arsenic, le thalidomide,
  • 2:39 - 2:41
    et ce dérivé chimique
  • 2:41 - 2:43
    de gaz moutarde à l'azote.
  • 2:43 - 2:46
    Et nous sommes au 21e siècle.
  • 2:46 - 2:48
    Et donc, insatisfait, comme vous devez vous en douter,
  • 2:48 - 2:50
    de la performance et de la qualité de ces médicaments,
  • 2:50 - 2:53
    je suis retourné à l'école de chimie
  • 2:53 - 2:55
    avec l'idée
  • 2:55 - 2:58
    que peut-être en apprenant le métier de chercheur en chimie,
  • 2:58 - 3:01
    et en l'abordant dans le contexte de ce nouveau continent
  • 3:01 - 3:03
    qu'est l'open-source,
  • 3:03 - 3:05
    le crowd-sourcing,
  • 3:05 - 3:08
    le réseau de collaboration auquel nous avons accès dans les universités,
  • 3:08 - 3:10
    que nous pourrions plus rapidement
  • 3:10 - 3:12
    apporter des thérapies puissantes et ciblées
  • 3:12 - 3:14
    à nos patients.
  • 3:14 - 3:17
    Et donc s'il vous plaît considérez cela comme un travail en cours,
  • 3:17 - 3:19
    mais je tiens à vous raconter aujourd'hui une histoire
  • 3:19 - 3:21
    à propos d'un cancer très rare
  • 3:21 - 3:23
    appelé carcinome de la ligne médiane,
  • 3:23 - 3:25
    à propos de la protéine cible,
  • 3:25 - 3:27
    la protéine cible qu'on ne peut traiter et qui cause ce cancer,
  • 3:27 - 3:29
    appelé BRD4,
  • 3:29 - 3:31
    et à propos d'une molécule
  • 3:31 - 3:33
    développée dans mon laboratoire, au Dana Farber Cancer Institute
  • 3:33 - 3:36
    appelée JQ1, à laquelle nous avons affectueusement donné le nom de Jun Qi,
  • 3:36 - 3:39
    la chimiste qui a créé cette molécule.
  • 3:39 - 3:42
    BRD4 est une protéine intéressante.
  • 3:42 - 3:45
    Vous vous demandez peut-être, avec tout ce que le cancer essaie de faire pour tuer nos patients,
  • 3:45 - 3:47
    comment se rappelle-t-il qu'il est un cancer ?
  • 3:47 - 3:49
    Quand il enroule son génome,
  • 3:49 - 3:51
    se divise en deux cellules et se déroule à nouveau,
  • 3:51 - 3:53
    pourquoi ne se transforme-t-il pas en un œil, un foie,
  • 3:53 - 3:56
    puisqu'il possède tous les gènes nécessaires à cela ?
  • 3:56 - 3:58
    Il se souvient qu'il est un cancer.
  • 3:58 - 4:01
    Et la raison en est que le cancer, comme toutes les cellules du corps,
  • 4:01 - 4:03
    place de petits marque-pages moléculaires,
  • 4:03 - 4:05
    .
  • 4:05 - 4:08
    qui rappellent à la cellule "Je suis un cancer, je devrais continuer à grandir."
  • 4:08 - 4:10
    Et ces Post-its
  • 4:10 - 4:12
    contiennent cette protéines et d'autres de sa catégorie -
  • 4:12 - 4:14
    dits bromodomaines.
  • 4:14 - 4:17
    Nous avons donc développé une idée, une logique,
  • 4:17 - 4:19
    qui est que peut-être, si nous créons une molécule
  • 4:19 - 4:21
    qui empêche le Post-it de coller,
  • 4:21 - 4:23
    en entrant dans la petite poche
  • 4:23 - 4:25
    à la base de cette protéine qui tourne,
  • 4:25 - 4:27
    alors nous pourrions peut-être convaincre les cellules cancéreuses,
  • 4:27 - 4:30
    certainement celles qui sont accros à la protéine BRD4,
  • 4:30 - 4:32
    qu'elles ne sont pas cancéreuses.
  • 4:32 - 4:34
    Et donc nous avons commencé à travailler sur cette question.
  • 4:34 - 4:36
    Nous avons développé des bibliothèques de composés
  • 4:36 - 4:39
    et nous sommes finalement arrivé à cela, et à des substances similaires
  • 4:39 - 4:41
    appelées JQ1.
  • 4:41 - 4:43
    N'étant pas une société pharmaceutique,
  • 4:43 - 4:46
    nous pouvions faire certaines choses, nous avions certaines souplesses,
  • 4:46 - 4:49
    que l'industrie pharmaceutique n'a pas, ce qui est une bonne chose.
  • 4:49 - 4:51
    Nous l'avons simplement envoyée à nos amis.
  • 4:51 - 4:53
    J'ai un petit laboratoire.
  • 4:53 - 4:55
    Nous avons pensé l'envoyer simplement à des gens, et voir comment se comporte la molécule.
  • 4:55 - 4:57
    Et nous l'avons envoyée à Oxford, en Angleterre,
  • 4:57 - 5:00
    où un groupe de cristallographes de talent nous a fourni cette image,
  • 5:00 - 5:02
    qui nous a aidé à comprendre exactement
  • 5:02 - 5:05
    comment cette molécule est si efficace sur cette protéine cible.
  • 5:05 - 5:07
    C'est ce qu'on appelle un ajustement parfait,
  • 5:07 - 5:09
    une complémentarité de forme, comme des pièces de puzzle.
  • 5:09 - 5:11
    C'est un cancer très rare,
  • 5:11 - 5:13
    ce cancer dépendant du BRD4.
  • 5:13 - 5:16
    Et donc nous avons travaillé avec des échantillons de matériau
  • 5:16 - 5:19
    recueillis par les jeunes pathologistes du Brigham Women's Hospital.
  • 5:19 - 5:22
    Et pendant que nous traitions ces cellules avec cette molécule,
  • 5:22 - 5:24
    nous avons observé quelque chose de vraiment frappant.
  • 5:24 - 5:26
    Les cellules cancéreuses,
  • 5:26 - 5:28
    petites, rondes et qui se divisent rapidement,
  • 5:28 - 5:30
    ont développé ces bras et ces extensions.
  • 5:30 - 5:32
    Elles changeaient de forme.
  • 5:32 - 5:34
    En fait, la cellule cancéreuse
  • 5:34 - 5:36
    oubliait qu'elle était un cancer
  • 5:36 - 5:39
    et devenait une cellule normale.
  • 5:39 - 5:42
    Ça nous a enthousiasmé.
  • 5:42 - 5:45
    L'étape suivante était d'injecter cette molécule à des souris.
  • 5:45 - 5:48
    Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas d'exemple de ce cancer rare chez la souris.
  • 5:48 - 5:51
    A l’époque où nous faisions cette recherche,
  • 5:51 - 5:54
    je soignais un pompier de 29 ans du Connecticut
  • 5:54 - 5:57
    qui était en phase terminale
  • 5:57 - 5:59
    avec ce cancer incurable.
  • 5:59 - 6:01
    Ce cancer dépendant de BRD4
  • 6:01 - 6:03
    envahissait son poumon gauche,
  • 6:03 - 6:05
    et il avait un drain thoracique qui évacuait des petits débris.
  • 6:05 - 6:07
    Et à chaque service,
  • 6:07 - 6:09
    nous jetions ce matériel à la poubelle.
  • 6:09 - 6:11
    Et donc nous avons approché ce patient
  • 6:11 - 6:13
    et nous lui avons demandé s'il voulait collaborer avec nous.
  • 6:13 - 6:17
    Pourrions-nous prélever ce matériau cancéreux précieux et rare
  • 6:17 - 6:19
    à partir de ce drain thoracique
  • 6:19 - 6:21
    et l'emmener à l'autre bout de la ville, et le mettre dans des souris
  • 6:21 - 6:23
    et essayer de faire un essai clinique,
  • 6:23 - 6:25
    et l'attaquer avec un médicament prototype ?
  • 6:25 - 6:28
    Ce serait impossible et, à juste titre, illégal, de le faire chez l'être humain.
  • 6:28 - 6:31
    Et il a accepté.
  • 6:31 - 6:33
    Au Lurie Family Center d'imagerie animale,
  • 6:33 - 6:36
    mon collègue, Andrew Kung, a développé ce cancer avec succès chez la souris
  • 6:36 - 6:38
    sans jamais toucher de plastique.
  • 6:38 - 6:41
    Et vous pouvez voir ce scanner d'une souris.
  • 6:41 - 6:43
    Le cancer se développe
  • 6:43 - 6:46
    sous la forme de cette énorme masse rouge dans la patte arrière de l'animal.
  • 6:46 - 6:48
    Et quand nous le traitons avec notre composé,
  • 6:48 - 6:50
    cette addiction au sucre,
  • 6:50 - 6:52
    cette croissance rapide, recède.
  • 6:52 - 6:54
    Sur l'animal de droite,
  • 6:54 - 6:57
    vous voyez que le cancer réagit.
  • 6:57 - 6:59
    Nous avons désormais terminé les essais cliniques
  • 6:59 - 7:01
    sur quatre exemples de souris porteuses de cette maladie.
  • 7:01 - 7:03
    Et chaque fois, nous voyons la même chose.
  • 7:03 - 7:05
    La souris cancéreuse qui reçoit ce médicament survit,
  • 7:05 - 7:08
    et les autres périssent rapidement.
  • 7:10 - 7:12
    Nous avons donc commencé à nous demander,
  • 7:12 - 7:14
    ce que ferait un laboratoire pharmaceutique à ce stade ?
  • 7:14 - 7:16
    Eh bien, ils auraient probablement gardé cela secret
  • 7:16 - 7:18
    jusqu'au passage d'un médicament prototype
  • 7:18 - 7:20
    à une substance pharmaceutique active.
  • 7:20 - 7:22
    Et donc nous avons fait tout le contraire.
  • 7:22 - 7:24
    Nous avons publié un article
  • 7:24 - 7:26
    qui décrivait cette découverte
  • 7:26 - 7:28
    au premier stade du prototype.
  • 7:28 - 7:31
    Nous avons révélé au monde entier l'identité chimique de cette molécule,
  • 7:31 - 7:33
    ce qui est typiquement un secret dans notre discipline.
  • 7:33 - 7:35
    Nous avons dit aux gens exactement comment la fabriquer.
  • 7:35 - 7:37
    Nous leur avons donné notre adresse mail,
  • 7:37 - 7:39
    en suggérant que, s'ils nous écrivaient,
  • 7:39 - 7:41
    nous leur enverrions la molécule gratuitement.
  • 7:41 - 7:43
    Nous avons essentiellement tenté de créer
  • 7:43 - 7:45
    l'environnement le plus compétitif que possible pour notre laboratoire.
  • 7:45 - 7:47
    Et ce fut, malheureusement, un succès.
  • 7:47 - 7:49
    (Rires)
  • 7:49 - 7:51
    Parce que, maintenant que nous avons partagé cette molécule,
  • 7:51 - 7:53
    depuis seulement décembre de l'année dernière,
  • 7:53 - 7:55
    avec 40 laboratoires aux États-Unis
  • 7:55 - 7:57
    et 30 autres en Europe -
  • 7:57 - 7:59
    beaucoup de laboratoires pharmaceutiques
  • 7:59 - 8:01
    cherchent maintenant à entrer dans ce cercle,
  • 8:01 - 8:03
    pour cibler cette forme rare de cancer
  • 8:03 - 8:05
    qui, enfin maintenant,
  • 8:05 - 8:07
    est un sujet d'études tout à fait désirable dans l'industrie.
  • 8:09 - 8:12
    Mais le savoir scientifique qui nous provient de tous ces laboratoires
  • 8:12 - 8:14
    sur l'utilisation de cette molécule
  • 8:14 - 8:16
    nous a donné des perspectives
  • 8:16 - 8:18
    que nous n'aurions sans doute pas pu avoir seuls.
  • 8:18 - 8:20
    Les cellules leucémiques traitées avec ce composé
  • 8:20 - 8:23
    deviennent des globules blancs normaux.
  • 8:23 - 8:25
    Des souris atteinte d'un myélome multiple,
  • 8:25 - 8:28
    une tumeur maligne incurable de la moelle osseuse,
  • 8:28 - 8:30
    répondent de façon spectaculaire
  • 8:30 - 8:32
    au traitement par ce médicament.
  • 8:32 - 8:34
    Vous savez peut-être que la graisse a une mémoire.
  • 8:34 - 8:38
    C'est bien de pouvoir vous le démontrer.
  • 8:38 - 8:40
    Et de fait, cette molécule
  • 8:40 - 8:43
    empêche les adipocyte, ces cellules souche graisseuses,
  • 8:43 - 8:46
    de se souvenir comment faire de la graisse
  • 8:46 - 8:48
    au point que des souris avec un régime riche en graisses,
  • 8:48 - 8:51
    comme les braves gens de ma ville natale de Chicago,
  • 8:51 - 8:53
    ne développent pas un foie adipeux,
  • 8:53 - 8:56
    ce qui concerne un problème médical majeur.
  • 8:56 - 8:58
    Ce que cette recherche nous a appris -
  • 8:58 - 9:00
    pas seulement dans mon labo, mais dans notre institut,
  • 9:00 - 9:02
    et plus généralement à la Harvard Medical School -
  • 9:02 - 9:04
    c'est que nous avons, dans le milieu universitaire, des ressources uniques
  • 9:04 - 9:06
    pour la recherches sur les médicaments -
  • 9:06 - 9:08
    que notre centre,
  • 9:08 - 9:10
    qui a peut-être testé scientifiquement plus de molécules du cancer
  • 9:10 - 9:12
    que n'importe quel autre,
  • 9:12 - 9:14
    n'en a jamais créée une qui lui soit propre.
  • 9:14 - 9:16
    Pour toutes les raisons que vous voyez énumérées ici,
  • 9:16 - 9:19
    nous pensons qu'il y a là une occasion en or pour les centres universitaires
  • 9:19 - 9:22
    de participer à cette jeune discipline
  • 9:22 - 9:25
    conceptuellement délicate et créative
  • 9:25 - 9:27
    qui est la découverte de médicaments prototypes.
  • 9:29 - 9:31
    Alors que faire ensuite ?
  • 9:31 - 9:33
    Nous avons cette molécule, mais ce n'est pas encore un cachet.
  • 9:33 - 9:36
    Elle n'est pas disponible par voie orale.
  • 9:36 - 9:39
    Nous avons besoin de résoudre cela, pour pouvoir la fournir à nos patients.
  • 9:39 - 9:41
    Et tout le monde au labo,
  • 9:41 - 9:43
    surtout après avoir été en relation avec ces patients,
  • 9:43 - 9:45
    se sent très motivé
  • 9:45 - 9:47
    pour fournir une substance médicamenteuse basée sur cette molécule.
  • 9:47 - 9:49
    Et là, je dois vous dire
  • 9:49 - 9:51
    que votre aide et vos idées,
  • 9:51 - 9:53
    votre participation collaborative, nous seraient utiles.
  • 9:53 - 9:55
    Contrairement à un laboratoire pharmaceutique,
  • 9:55 - 9:58
    nous n'avons pas de chaîne de production où déposer ces molécules.
  • 9:58 - 10:01
    Nous n'avons pas d'équipes de vente et de marketing
  • 10:01 - 10:04
    qui puisse nous dire comment positionner ce médicament sur le marché.
  • 10:04 - 10:06
    Ce que nous avons, c'est la flexibilité d'un centre universitaire
  • 10:06 - 10:09
    pour travailler avec des gens compétents, motivés,
  • 10:09 - 10:12
    enthousiastes, et j'espère, bien financés
  • 10:12 - 10:14
    pour apporter ces molécules jusque dans les cliniques,
  • 10:14 - 10:16
    tout en préservant notre capacité
  • 10:16 - 10:19
    de partager le médicament prototype dans le monde entier.
  • 10:19 - 10:21
    Cette molécule va bientôt quitter nos paillasses
  • 10:21 - 10:23
    et aller dans une petite startup
  • 10:23 - 10:25
    appelée Tensha Therapeutics.
  • 10:25 - 10:28
    Et c'est ainsi la quatrième de ces molécules
  • 10:28 - 10:31
    a sortir diplômée de notre petite chaîne de découverte de médicaments,
  • 10:31 - 10:34
    et deux d'entre elles - un médicament topique
  • 10:34 - 10:37
    pour le lymphome de la peau,
  • 10:37 - 10:40
    et une substance par voie orale pour le traitement du myélome multiple -
  • 10:40 - 10:42
    arriveront effectivement au chevet des patients
  • 10:42 - 10:44
    pour le premier essai clinique en juillet de cette année.
  • 10:44 - 10:47
    Pour nous, une étape importante et passionnante.
  • 10:48 - 10:50
    Je veux vous laisser avec deux idées.
  • 10:50 - 10:52
    La première est que,
  • 10:52 - 10:55
    s'il y a quelque chose de spécial dans cette recherche,
  • 10:55 - 10:57
    c'est moins la science que la stratégie -
  • 10:57 - 10:59
    que ça a été pour nous une expérience sociale,
  • 10:59 - 11:02
    une expérience sur ce qui arriverait
  • 11:02 - 11:05
    si nous étions aussi ouverts et honnêtes,
  • 11:05 - 11:07
    dès la première phase de recherche en chimie innovante,
  • 11:07 - 11:09
    que nous pouvions l'être.
  • 11:09 - 11:11
    Cette chaîne de lettres et de chiffres,
  • 11:11 - 11:13
    de symboles et de parenthèses,
  • 11:13 - 11:15
    qui peut être envoyée par texto, je suppose,
  • 11:15 - 11:17
    ou Twittée dans le monde entier,
  • 11:17 - 11:20
    est l'identité chimique de notre composé pro.
  • 11:20 - 11:22
    C'est l'information la plus cruciale
  • 11:22 - 11:24
    des laboratoires pharmaceutiques,
  • 11:24 - 11:26
    l'information
  • 11:26 - 11:29
    sur la façon dont ces premiers médicaments prototypes pourraient agir.
  • 11:29 - 11:32
    Pourtant, cette information est largement secrète.
  • 11:32 - 11:34
    Et nous cherchons donc vraiment
  • 11:34 - 11:36
    à télécharger deux principes inspirés par
  • 11:36 - 11:39
    les réussites incroyables de l'informatique :
  • 11:39 - 11:42
    celui de l'open-source et celui du crowd-sourcing
  • 11:42 - 11:46
    pour accélérer rapidement, de façon responsable
  • 11:46 - 11:49
    l'arrivée de thérapies ciblées
  • 11:49 - 11:51
    vers les patients atteints de cancer.
  • 11:51 - 11:54
    Le business-modèle vous concerne tous.
  • 11:54 - 11:56
    Cette recherche est financée par le public.
  • 11:56 - 11:58
    Elle est financé par des fondations.
  • 11:58 - 12:00
    Et une chose que j'ai apprise à Boston,
  • 12:00 - 12:02
    c'est que vous feriez n'importe quoi pour le cancer - et j'adore ça.
  • 12:02 - 12:05
    Vous traversez l’État à vélo. Vous organisez des marches le long de la rivière.
  • 12:05 - 12:07
    (Rires)
  • 12:07 - 12:09
    Je n'ai jamais vu nulle part ailleurs
  • 12:09 - 12:11
    un tel soutien
  • 12:11 - 12:13
    pour la recherche sur le cancer.
  • 12:13 - 12:15
    Et donc je tiens à vous remercier
  • 12:15 - 12:18
    pour votre participation, votre collaboration
  • 12:18 - 12:21
    et surtout pour votre confiance dans nos idées.
  • 12:21 - 12:26
    (Applaudissements)
Title:
Jay Bradner : la recherche open-source sur le cancer
Speaker:
Jay Bradner
Description:

Comment un cancer sait-il qu'il est un cancer ? Dans le laboratoire de Jay Bradner, ils ont trouvé une molécule susceptible de donner la réponse, JQ1 ; et plutôt que de déposer un brevet pour JQ1, ils ont publié leurs recherches et envoyé des échantillons à 40 autres laboratoires pour leur permettre de travailler dessus. Un regard porteur d'inspiration sur l'avenir open-source de la recherche médicale.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
12:27
Elisabeth Buffard added a translation

French subtitles

Revisions