Big data, petites fermes et histoire de deux tomates
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0:01 - 0:05Les données et le travail analytique
bouleversent notre vie quotidienne. -
0:06 - 0:07Pas uniquement en ligne,
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0:07 - 0:09pas dans un avenir lointain,
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0:09 - 0:11mais dans notre monde physique
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0:11 - 0:13et de façon très réelle et très concrète.
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0:14 - 0:18J'ai vécu 11 ans comme
la geek du MIT que j'étais, -
0:18 - 0:20à travailler dans un labo de big data,
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0:20 - 0:23à chercher comment utiliser la science
des données dans le monde physique -
0:23 - 0:26pour résoudre les grands problèmes
de la société. -
0:27 - 0:31Le champ des big data analyse
des volumes massifs de données -
0:31 - 0:35avec des outils informatiques pour déceler
des récurrences et des tendances. -
0:36 - 0:39Les données peuvent devenir
un narrateur extraordinaire, -
0:39 - 0:42qui dévoile les fils narratifs cachés
de choses de notre quotidien -
0:42 - 0:44et que nous n'aurions
autrement jamais vus. -
0:44 - 0:49Je suis fascinée quand l'histoire
d'objets inanimés prend vie. -
0:50 - 0:53Permettez-moi de vous présenter
deux projets quand j'étais au MIT. -
0:53 - 0:55Ils illustrent bien ce phénomène.
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0:56 - 0:59Le premier s'appelle Trash Track
[ndt : pisteur de déchets] -
0:59 - 1:02et vise à mieux comprendre le système
de gestion des déchets, -
1:02 - 1:04et à répondre à la question :
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1:04 - 1:07« Où vont nos déchets
quand on les met à la poubelle ? » -
1:07 - 1:09Votre ancienne tasse,
ce tout vieux téléphone -
1:09 - 1:11que vous aviez au début des années 2000,
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1:11 - 1:15les restes de votre bagel
ou votre journal. -
1:15 - 1:16Où finissent-ils ?
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1:17 - 1:20Il n'y avait pas de données
alors on les a créées. -
1:20 - 1:23On a répondu à cette question
puis on a testé notre hypothèse -
1:23 - 1:27en installant des petits capteurs
dans des bouts de déchets -
1:27 - 1:29et en les jetant dans le système
de traitement. -
1:30 - 1:32Voici les données collectées.
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1:33 - 1:36Chaque ligne, chaque nœud
que vous observez -
1:36 - 1:39est un morceau de déchet
qui voyage dans la ville de Seattle, -
1:39 - 1:42qui traverse l'État
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1:42 - 1:43et puis le pays
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1:43 - 1:45au fil des semaines et des mois.
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1:46 - 1:48C'est crucial de visualiser les données
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1:48 - 1:50car personne parmi vous
n'est en train de penser : -
1:50 - 1:52« Ouais, c'est exact ! »
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1:52 - 1:54(Rires)
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1:54 - 1:55« C'est ce qu'il doit se passer. »
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1:55 - 1:57Car, non...
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1:57 - 1:58(Rires)
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1:59 - 2:03Les données nous montrent un système
extraordinairement peu efficace -
2:03 - 2:06et nous n'aurions pas pu détecter
son état de défectuosité inhérent -
2:07 - 2:09si les capteurs n'avaient pas
collecté les infos pour nous. -
2:11 - 2:13Le deuxième projet
que je souhaite évoquer -
2:13 - 2:18concerne la conception de robots
qui plongent dans les égouts -
2:18 - 2:20pour évaluer la qualité des eaux usées.
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2:20 - 2:23Je sais que les égouts
ne sont pas à la mode -
2:23 - 2:25mais en fait, ils sont fabuleux
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2:25 - 2:27car ils nous révèlent
des choses incroyables -
2:27 - 2:29sur l'état de santé de la société.
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2:29 - 2:32Un groupe appelé Biobot Analytics
a développé cette technologie -
2:32 - 2:35et en a fait un truc à la pointe
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2:35 - 2:39pour transformer nos égouts
en observatoires modernes de la santé. -
2:39 - 2:42Leur objectif est d'étudier les opiacés
présents dans les égouts -
2:42 - 2:45pour mieux comprendre la consommation
dans les villes. -
2:45 - 2:47Ces données sont essentielles
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2:47 - 2:50car elles permettent aux villes
de comprendre où les gens consomment, -
2:50 - 2:52comment allouer les ressources
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2:52 - 2:55et d'évaluer l'efficacité des programmes
dans le temps. -
2:56 - 2:58Ici aussi, la technologie embarquée
-
2:58 - 3:00lève le voile,
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3:00 - 3:04révèle des choses au sujet de nos villes
que nous aurions ignorées autrement. -
3:04 - 3:07En fait, vous le constatez,
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3:07 - 3:09le big data est partout.
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3:09 - 3:11Même dans le fond de vos toilettes.
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3:11 - 3:15Maintenant que nous avons parlé
de déchets et d'égouts, -
3:15 - 3:16passons à autre chose,
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3:16 - 3:18l'alimentation.
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3:18 - 3:19(Rires)
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3:19 - 3:22Il y a un an, j'ai quitté le MIT pour
poursuivre ma passion dans l'alimentation. -
3:22 - 3:24En 2017,
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3:24 - 3:27j'ai lancé avec mon mari une entreprise :
Family Dinner. -
3:27 - 3:31Son objectif est de créer une communauté
autour de l'alimentation locale -
3:31 - 3:33et les gens qui la cultivent.
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3:33 - 3:35On utilise les données analytiques,
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3:35 - 3:38l'automatisation et la technologie
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3:38 - 3:40pour construire un réseau
de fermiers locaux -
3:40 - 3:43et pour améliorer le système alimentaire.
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3:43 - 3:45Ici, on constate
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3:45 - 3:48que les technologies et la mission
de notre entreprise -
3:48 - 3:51ne sont pas fondamentalement différentes
de mon travail au MIT. -
3:52 - 3:55D'où la question critique :
-
3:55 - 3:59pourquoi abandonner
une carrière prometteuse -
3:59 - 4:03dans un des meilleurs labos au monde
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4:03 - 4:06pour transporter des carottes
dans la voiture de sa mère ? -
4:06 - 4:08(Rires)
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4:08 - 4:10Elle a une bonne voiture !
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4:10 - 4:14Parce que je suis convaincue
que l'histoire de l'alimentation locale -
4:14 - 4:17a besoin d'être comprise,
relatée et amplifiée -
4:17 - 4:18et de bien des façons,
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4:18 - 4:22je pense que les geeks en nous
sont prêts à la relater. -
4:22 - 4:24Par où commencer ?
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4:24 - 4:25Quel est le point de départ ?
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4:26 - 4:30Le système alimentaire national actuel
est optimiste pour un seul critère : -
4:30 - 4:33la rentabilité, Ok ?
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4:33 - 4:34Pensez-y.
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4:34 - 4:38La raison la plus importante d'exister
pour les entreprises agro-alimentaires -
4:38 - 4:40n'est pas de nourrir des gens
qui ont faim, -
4:40 - 4:42ni de faire des aliments
au goût délicieux. -
4:42 - 4:43C'est la rentabilité.
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4:44 - 4:47Cela nuit à tous les niveaux
de notre système alimentaire. -
4:48 - 4:51Les antibiotiques et pesticides
qui finissent dans notre alimentation -
4:51 - 4:53au détriment de notre santé.
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4:53 - 4:56Les prix qui poussent
les petits fermiers à la faillite. -
4:56 - 4:59En fait, pratiquement tout ce que
vous pensez au sujet des fermes -
4:59 - 5:00n'existe plus.
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5:00 - 5:03Les fermes ne ressemblent plus
à des fermes, mais à des usines. -
5:03 - 5:04En fin de compte,
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5:04 - 5:07la qualité de notre alimentation
en souffre aussi. -
5:08 - 5:12Une tomate industrielle ressemble un peu
à une tomate normale : -
5:12 - 5:14rouge vif à l'extérieur...
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5:14 - 5:15mais quand on la croque,
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5:15 - 5:18son goût et sa texture
vous laisseront sur votre faim. -
5:19 - 5:22Nous savons que la plus grande tragédie
dans tout ça -
5:22 - 5:26est que 30 à 40 %
de cette alimentation sont gaspillés, -
5:27 - 5:28jetés.
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5:28 - 5:31Cela représente 1,6 milliard de tonnes.
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5:31 - 5:33Je n'arrive pas à imaginer le volume.
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5:33 - 5:361,6 milliard de tonnes.
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5:36 - 5:39Environ 1 200 milliards de dollars par an.
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5:39 - 5:42Dans de l'alimentation pour la poubelle.
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5:42 - 5:44C'est le coût
de l'alimentation à la demande, -
5:44 - 5:45du confort
-
5:45 - 5:47et d'un système alimentaire défectueux.
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5:47 - 5:49Où ce gaspillage survient-il ?
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5:49 - 5:51Où ses déchets sont-ils générés ?
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5:51 - 5:53Nous savons que ça commence
dans les champs -
5:53 - 5:55quand on ne cueille pas
les tomates les plus sexy. -
5:55 - 5:58Nous savons que ça continue
dans la logistique, -
5:58 - 5:59dans les centres de distribution
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5:59 - 6:01et dans les magasins.
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6:01 - 6:03Et aussi sur le plan de travail
de nos cuisines, -
6:03 - 6:08quand nous décidons que cette banane
noircie n'a plus l'air appétissant. -
6:08 - 6:10Tant de gaspillage, tant d'efforts perdus.
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6:11 - 6:12Les aliments sont plantés,
-
6:12 - 6:15cultivés, cueillis et transportés
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6:15 - 6:17pour être jetés à la poubelle.
-
6:19 - 6:21Nous pensons qu'on doit
pouvoir faire mieux. -
6:22 - 6:24Comment améliorer tout ça ?
-
6:24 - 6:26Comment rendre le système meilleur ?
-
6:27 - 6:28Clairement,
-
6:28 - 6:30nous avons compris qu'il faut
éliminer le gaspillage -
6:30 - 6:32de la chaîne logistique alimentaire.
-
6:33 - 6:35Nous devons fournir
des données aux fermiers -
6:35 - 6:37pour qu'ils fassent
de meilleures prédictions. -
6:37 - 6:40Pour les mettre à égalité
avec les fermes industrielles. -
6:40 - 6:41Enfin,
-
6:41 - 6:43en tant que société, nous devons valoriser
-
6:43 - 6:46la qualité et le goût
avant tout autre chose -
6:46 - 6:50pour que les gens apprécient vraiment
les mets goûteux qu'ils mangent. -
6:50 - 6:53Ceci est, nous en sommes convaincus,
un meilleur système. -
6:53 - 6:55Une meilleure façon de faire.
-
6:55 - 6:58Et le chemin pour y parvenir
est pavé des données. -
6:59 - 7:03Pour illustrer ce propos, permettez-moi de
vous relater l'histoire de deux tomates, -
7:04 - 7:06Je vais vous les présenter
l'une après l'autre. -
7:06 - 7:09Une tomate est un magnifique concentré
-
7:09 - 7:13de tout ce que vous souhaitez savoir
sur le cycle de ce fruit : -
7:13 - 7:15où il a été cultivé,
avec quoi on l'a traité, -
7:15 - 7:17sa valeur nutritionnelle,
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7:17 - 7:19les kilomètres parcourus
pour arriver sur votre assiette, -
7:19 - 7:21les émissions de CO₂.
-
7:21 - 7:22Toutes ces informations
-
7:22 - 7:25chapitre par chapitre,
sont contenues dans ce petit fruit. -
7:25 - 7:26C'est super captivant.
-
7:27 - 7:29Voici la tomate numéro un.
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7:29 - 7:33Vous la trouvez sur les échoppes
des supermarchés -
7:33 - 7:35et dans la restauration rapide
partout dans le monde. -
7:35 - 7:38Son histoire est très longue
et tout aussi compliquée. -
7:39 - 7:43On l'a traitée avec un cocktail
d'une dizaine de pesticides -
7:43 - 7:48et elle a parcouru au moins
2 500 km pour arriver chez vous. -
7:48 - 7:50La tomate sur l'illustration est verte
-
7:50 - 7:54car ces tomates sont cueillies
vertes et dures comme la pierre. -
7:54 - 7:56On les expose à des fumigations en chemin
-
7:56 - 7:58pour que quand elles arrivent
à destination, -
7:58 - 8:01elles soient brillantes, rouges et mûres.
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8:02 - 8:04Tous ces efforts,
-
8:04 - 8:08toute cette technologie agricole
et toute cette innovation -
8:08 - 8:12destinée à créer un produit
totalement exempt de goût. -
8:12 - 8:15Passons à la tomate numéro deux.
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8:15 - 8:17C'est la version locale du fruit.
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8:17 - 8:19Son histoire est nettement plus courte.
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8:20 - 8:24Elle a été cultivée par Luke Mahoney
et sa famille, à la ferme de Brookford, -
8:24 - 8:26à Canterbury, dans le New Hampshire.
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8:26 - 8:28Son histoire est assez ennuyeuse.
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8:29 - 8:30On l'a plantée.
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8:30 - 8:32Elle a grandi au soleil
-
8:32 - 8:33et puis on l'a cueillie.
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8:33 - 8:34(Rires)
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8:34 - 8:36C'est tout.
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8:36 - 8:37Comme si vous n'aviez pas envie...
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8:37 - 8:39ouais, de davantage.
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8:39 - 8:43Elle a parcouru 100 km
pour arriver sur votre table. -
8:43 - 8:44Mais quelle différence !
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8:45 - 8:49Souvenez-vous de la dernière fois que
vous avez mangé une tomate fraîche en été. -
8:49 - 8:50Je sais que nous sommes en hiver,
-
8:50 - 8:51mais souvenez-vous.
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8:51 - 8:54La dernière fois que vous avez
mangé une tomate du jardin, -
8:54 - 8:55encore chaude du soleil,
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8:55 - 8:57d'un rouge chatoyant,
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8:57 - 8:58avec une odeur infime de terre.
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8:58 - 9:02C'est une sensation nostalgique,
je dirais presque magique. -
9:02 - 9:05Son goût et sa saveur sont incomparables.
-
9:06 - 9:09Inutile de voyager au loin pour en avoir.
-
9:11 - 9:14Cette histoire peut être généralisée
à la chaîne alimentaire, -
9:14 - 9:16des fruits aux légumes sur notre table
-
9:16 - 9:19aux animaux et aux produits
animaux que nous consommons. -
9:20 - 9:21Ce qu'il faut pour les élever,
-
9:21 - 9:25et plus important,
ce qu'on ne fait pas pour les élever -
9:25 - 9:27qui est tout autant critique.
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9:28 - 9:30Luke et sa famille élèvent 60 vaches
-
9:31 - 9:32avec des méthodes traditionnelles.
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9:32 - 9:34Comme au bon vieux temps :
-
9:34 - 9:35élevée en prairie,
-
9:35 - 9:38sans hormone, sans antibiotique,
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9:38 - 9:39de la paille tous les jours.
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9:40 - 9:44Ce qu'ils font en fait, c'est simplement
traiter les vaches comme des vaches, -
9:44 - 9:46pas comme une expérience scientifique.
-
9:46 - 9:49Luke élève les animaux
comme son père -
9:49 - 9:51et son grand-père l'ont fait avant lui.
-
9:51 - 9:53Et au final, c'est mieux.
-
9:53 - 9:54C'est mieux pour les animaux
-
9:54 - 9:56et pour l'environnement.
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9:56 - 9:59Luke n'optimise pas en fonction
de la rentabilité ou du prix. -
9:59 - 10:00Mais selon le goût et l'humanité.
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10:01 - 10:05Vous devez penser que la solution existe :
-
10:05 - 10:06le marché des fermiers.
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10:06 - 10:08Celui que vous êtes nombreux à visiter
-
10:08 - 10:10et celui que j'apprécie énormément.
-
10:10 - 10:11Certes, ils sont super
-
10:11 - 10:14mais de bien des façons,
ce n'est pas une solution suffisante. -
10:14 - 10:17Pour nous, les consommateurs,
c'est formidable pourtant. -
10:17 - 10:18On y va,
-
10:18 - 10:20il y a une abondance de nourriture.
-
10:20 - 10:23On nous remercie
d'encourager les fermes locales. -
10:23 - 10:28Et on a l'occasion de tester des choses
nouvelles et des produits variés. -
10:28 - 10:30On n'échappe jamais
au type qui joue du ukulélé -
10:30 - 10:31pour l'ambiance.
-
10:31 - 10:32(Rires)
-
10:34 - 10:37Mais cela représente
un grand risque pour les fermiers. -
10:37 - 10:38Ils se lèvent à 4 heures,
-
10:38 - 10:41ils chargent le camion,
ils recrutent des gens -
10:41 - 10:42et ils vont devant leur étal.
-
10:42 - 10:44Sans garantie
-
10:44 - 10:46de pouvoir vendre tous
leurs produits ce jour-là. -
10:46 - 10:48Il y a trop de variables
en Nouvelle Angleterre. -
10:48 - 10:50Le climat par exemple,
-
10:50 - 10:53qui est toujours un peu incertain
sous nos latitudes. -
10:54 - 10:56Le climat fait partie des facteurs
-
10:56 - 11:00qui déterminent si le marché sourira
aux fermiers ou pas. -
11:01 - 11:03Chaque fois, c'est un coup de dés.
-
11:04 - 11:06Il y a une autre option.
-
11:06 - 11:08Je pense à l'ASC :
-
11:08 - 11:10l'agriculture soutenue par la communauté.
-
11:10 - 11:12Dans ce modèle, les clients payent d'abord
-
11:13 - 11:16et prennent ainsi une partie du risque
encouru par les fermiers. -
11:16 - 11:17Les fermiers cultivent
-
11:17 - 11:19et les clients reçoivent les récoltes.
-
11:19 - 11:21Il y a certains problèmes.
-
11:21 - 11:22C'est super pour les fermiers,
-
11:22 - 11:25car ils sont certains de vendre
ce qu'ils ont produit. -
11:25 - 11:26Mais pour nous,
-
11:26 - 11:28on doit aller chercher notre part.
-
11:28 - 11:32Or, on sait que de nombreux fermiers
n'ont pas beaucoup de produits. -
11:32 - 11:35On se retrouve donc parfois
avec une montagne du même produit. -
11:36 - 11:38Ça a dû vous arriver aussi.
-
11:38 - 11:42Que faire avec 11 kilos de rutabaga
au milieu de l'hiver ? -
11:42 - 11:44Je n'ai toujours pas la réponse.
-
11:45 - 11:47Revenons à notre question.
-
11:47 - 11:49Comment régler ça ?
-
11:49 - 11:51Ce que nous souhaitons
faire et construire, -
11:51 - 11:53c'est une ASC mieux structurée.
-
11:54 - 11:59Il y a trois innovations indispensables
pour faire fonctionner ça. -
11:59 - 12:01La première
-
12:01 - 12:04est une plateforme d'e-commerce
fondée sur l'inscription -
12:04 - 12:06qui permet de créer une demande
régulière auprès des fermiers -
12:06 - 12:08tout au long de l'année.
-
12:08 - 12:10La clé, c'est l'inscription.
-
12:10 - 12:12Des commandes passées chaque semaine,
-
12:12 - 12:15les clients choisissent de ne pas prendre
un produit et non l'inverse -
12:15 - 12:18pour garantir le même nombre
de commandes dans le temps. -
12:18 - 12:22De plus, les fermiers
peuvent vendre en ligne. -
12:22 - 12:25La géographie ne les contraint plus
à vendre à proximité de la ferme -
12:25 - 12:28ou au nombre limité de marchés
où ils peuvent vendre. -
12:28 - 12:30Nous avons brisé les frontières pour eux.
-
12:31 - 12:33Deuxièmement, la prévision.
-
12:33 - 12:36Nous utilisons les données analytiques
pour observer l'avenir -
12:36 - 12:37et prédire la demande.
-
12:37 - 12:41Ainsi, les fermiers savent
quel volume moissonner à court terme -
12:41 - 12:43et quel volume planter.
-
12:44 - 12:46S'il y a 200 commandes lundi,
-
12:46 - 12:49nous achetons la demande exacte
passée en commande. -
12:49 - 12:50200 brocolis,
-
12:50 - 12:52200 pièces de saumon, etc.
-
12:53 - 12:54Cette commande automatique
-
12:54 - 12:59permet d'éliminer le gaspillage du système
-
12:59 - 13:01qui nous contrarie tous
-
13:01 - 13:05parce que nous garantissons que l'offre
réponde exactement à la demande. -
13:06 - 13:08Cela nous permet aussi de prévoir
l'avenir avec les fermiers -
13:08 - 13:10et de planifier les cultures.
-
13:10 - 13:12Si nous leur disons
qu'en juin de cette année, -
13:12 - 13:14on aura besoin de 180 kg asperges
-
13:15 - 13:17et 225 kg de baies chaque semaine,
-
13:17 - 13:19les fermiers peuvent planter
selon ces informations -
13:19 - 13:21en étant certains de vendre
-
13:21 - 13:23tout ce qu'ils ont cultivé.
-
13:23 - 13:26Enfin, nous utilisons des algorithmes
d'optimisation des trajets -
13:26 - 13:28pour résoudre les problèmes
de déplacements des commerciaux. -
13:28 - 13:32Nous avons une équipe de salariés
qui nous aident pour la boucle locale -
13:32 - 13:34et qui apportent les commandes
à la maison. -
13:34 - 13:36Sans données scientifiques,
-
13:36 - 13:38sans une équipe ultra compétente
et incroyable, -
13:38 - 13:40rien de cela n'est possible.
-
13:41 - 13:42Vous aurez remarqué
-
13:42 - 13:46que nous avons des valeurs ardentes
et passionnées. -
13:46 - 13:48Oui, nous essayons de développer
une entreprise durable, -
13:48 - 13:51mais nous ne nous limitons pas
à créer du bénéfice. -
13:51 - 13:54Nous voulons développer un système
alimentaire holistique et meilleur. -
13:54 - 13:56Voici ce qui est important :
-
13:56 - 13:58d'abord les gens.
-
13:58 - 14:00Nous aspirons à une communauté
autour de l'alimentation, -
14:00 - 14:03des gens qui l'apprécient
et ceux qui la cultivent. -
14:03 - 14:05Notre entreprise encourage
les petits fermiers. -
14:06 - 14:07Zéro déchet.
-
14:07 - 14:10Nous détestons gaspiller la nourriture,
c'est inacceptable, -
14:10 - 14:11même si la banane bizarre
-
14:11 - 14:14est restée trop longtemps sur notre table.
-
14:14 - 14:16Et enfin, le goût.
-
14:16 - 14:18Si le goût n'y est pas,
-
14:18 - 14:21si on n'a pas cette tomate d'été
juteuse et charnue, -
14:21 - 14:22ça ne vaut pas la peine.
-
14:23 - 14:25Alors, nous travaillons
avec les fermiers locaux -
14:25 - 14:27pour récolter leurs produits
-
14:27 - 14:29et les livrer directement chez vous
-
14:29 - 14:31afin de créer un lien direct
entre eux et vous -
14:31 - 14:34et rendre le système plus holistique.
-
14:34 - 14:36Voici notre vision de l'avenir.
-
14:36 - 14:40Étendre ce modèle au-delà de Boston,
au-delà de la Nouvelle Angleterre, -
14:40 - 14:42dans tout le pays.
-
14:42 - 14:46Créer un réseau national de fermes locales
-
14:46 - 14:48et connecter tous ces fermiers
-
14:48 - 14:50avec des gens comme vous
qui aimez bien manger. -
14:52 - 14:53Nous sommes convaincus qu'au final,
-
14:53 - 14:58insister fermement pour manger local
est un acte révolutionnaire. -
14:58 - 15:00Je vous invite à nous rejoindre.
-
15:00 - 15:02Qui sait ?
-
15:02 - 15:05Vous pourriez même
vous faire de nouveaux amis. -
15:06 - 15:07Merci.
-
15:07 - 15:08(Applaudissements)
- Title:
- Big data, petites fermes et histoire de deux tomates
- Speaker:
- Erin Baumgartner
- Description:
-
L'entrepreneure Erin Baumgartner pense que la voie vers une meilleure alimentation est pavée de données. Tirant parti de son experience dans la gestion d'une entreprise de la ferme à la table, elle decrit son plan pour créer un système alimentaire plus sain et zero déchet qui valorise la qualité et le goût des petites récoltes de la ferme locale par rapport aux productions alimentaires industrielles.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 15:21
eric vautier approved French subtitles for Big data, small farms and a tale of two tomatoes | ||
eric vautier accepted French subtitles for Big data, small farms and a tale of two tomatoes | ||
eric vautier edited French subtitles for Big data, small farms and a tale of two tomatoes | ||
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Claire Ghyselen edited French subtitles for Big data, small farms and a tale of two tomatoes | ||
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Claire Ghyselen edited French subtitles for Big data, small farms and a tale of two tomatoes |