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Big data, petites fermes et histoire de deux tomates

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    Les données et le travail analytique
    bouleversent notre vie quotidienne.
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    Pas uniquement en ligne,
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    pas dans un avenir lointain,
  • 0:09 - 0:11
    mais dans notre monde physique
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    et de façon très réelle et très concrète.
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    J'ai vécu 11 ans comme
    la geek du MIT que j'étais,
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    à travailler dans un labo de big data,
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    à chercher comment utiliser la science
    des données dans le monde physique
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    pour résoudre les grands problèmes
    de la société.
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    Le champ des big data analyse
    des volumes massifs de données
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    avec des outils informatiques pour déceler
    des récurrences et des tendances.
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    Les données peuvent devenir
    un narrateur extraordinaire,
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    qui dévoile les fils narratifs cachés
    de choses de notre quotidien
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    et que nous n'aurions
    autrement jamais vus.
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    Je suis fascinée quand l'histoire
    d'objets inanimés prend vie.
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    Permettez-moi de vous présenter
    deux projets quand j'étais au MIT.
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    Ils illustrent bien ce phénomène.
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    Le premier s'appelle Trash Track
    [ndt : pisteur de déchets]
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    et vise à mieux comprendre le système
    de gestion des déchets,
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    et à répondre à la question :
  • 1:04 - 1:07
    « Où vont nos déchets
    quand on les met à la poubelle ? »
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    Votre ancienne tasse,
    ce tout vieux téléphone
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    que vous aviez au début des années 2000,
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    les restes de votre bagel
    ou votre journal.
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    Où finissent-ils ?
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    Il n'y avait pas de données
    alors on les a créées.
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    On a répondu à cette question
    puis on a testé notre hypothèse
  • 1:23 - 1:27
    en installant des petits capteurs
    dans des bouts de déchets
  • 1:27 - 1:29
    et en les jetant dans le système
    de traitement.
  • 1:30 - 1:32
    Voici les données collectées.
  • 1:33 - 1:36
    Chaque ligne, chaque nœud
    que vous observez
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    est un morceau de déchet
    qui voyage dans la ville de Seattle,
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    qui traverse l'État
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    et puis le pays
  • 1:43 - 1:45
    au fil des semaines et des mois.
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    C'est crucial de visualiser les données
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    car personne parmi vous
    n'est en train de penser :
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    « Ouais, c'est exact ! »
  • 1:52 - 1:54
    (Rires)
  • 1:54 - 1:55
    « C'est ce qu'il doit se passer. »
  • 1:55 - 1:57
    Car, non...
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    (Rires)
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    Les données nous montrent un système
    extraordinairement peu efficace
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    et nous n'aurions pas pu détecter
    son état de défectuosité inhérent
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    si les capteurs n'avaient pas
    collecté les infos pour nous.
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    Le deuxième projet
    que je souhaite évoquer
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    concerne la conception de robots
    qui plongent dans les égouts
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    pour évaluer la qualité des eaux usées.
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    Je sais que les égouts
    ne sont pas à la mode
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    mais en fait, ils sont fabuleux
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    car ils nous révèlent
    des choses incroyables
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    sur l'état de santé de la société.
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    Un groupe appelé Biobot Analytics
    a développé cette technologie
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    et en a fait un truc à la pointe
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    pour transformer nos égouts
    en observatoires modernes de la santé.
  • 2:39 - 2:42
    Leur objectif est d'étudier les opiacés
    présents dans les égouts
  • 2:42 - 2:45
    pour mieux comprendre la consommation
    dans les villes.
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    Ces données sont essentielles
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    car elles permettent aux villes
    de comprendre où les gens consomment,
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    comment allouer les ressources
  • 2:52 - 2:55
    et d'évaluer l'efficacité des programmes
    dans le temps.
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    Ici aussi, la technologie embarquée
  • 2:58 - 3:00
    lève le voile,
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    révèle des choses au sujet de nos villes
    que nous aurions ignorées autrement.
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    En fait, vous le constatez,
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    le big data est partout.
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    Même dans le fond de vos toilettes.
  • 3:11 - 3:15
    Maintenant que nous avons parlé
    de déchets et d'égouts,
  • 3:15 - 3:16
    passons à autre chose,
  • 3:16 - 3:18
    l'alimentation.
  • 3:18 - 3:19
    (Rires)
  • 3:19 - 3:22
    Il y a un an, j'ai quitté le MIT pour
    poursuivre ma passion dans l'alimentation.
  • 3:22 - 3:24
    En 2017,
  • 3:24 - 3:27
    j'ai lancé avec mon mari une entreprise :
    Family Dinner.
  • 3:27 - 3:31
    Son objectif est de créer une communauté
    autour de l'alimentation locale
  • 3:31 - 3:33
    et les gens qui la cultivent.
  • 3:33 - 3:35
    On utilise les données analytiques,
  • 3:35 - 3:38
    l'automatisation et la technologie
  • 3:38 - 3:40
    pour construire un réseau
    de fermiers locaux
  • 3:40 - 3:43
    et pour améliorer le système alimentaire.
  • 3:43 - 3:45
    Ici, on constate
  • 3:45 - 3:48
    que les technologies et la mission
    de notre entreprise
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    ne sont pas fondamentalement différentes
    de mon travail au MIT.
  • 3:52 - 3:55
    D'où la question critique :
  • 3:55 - 3:59
    pourquoi abandonner
    une carrière prometteuse
  • 3:59 - 4:03
    dans un des meilleurs labos au monde
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    pour transporter des carottes
    dans la voiture de sa mère ?
  • 4:06 - 4:08
    (Rires)
  • 4:08 - 4:10
    Elle a une bonne voiture !
  • 4:10 - 4:14
    Parce que je suis convaincue
    que l'histoire de l'alimentation locale
  • 4:14 - 4:17
    a besoin d'être comprise,
    relatée et amplifiée
  • 4:17 - 4:18
    et de bien des façons,
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    je pense que les geeks en nous
    sont prêts à la relater.
  • 4:22 - 4:24
    Par où commencer ?
  • 4:24 - 4:25
    Quel est le point de départ ?
  • 4:26 - 4:30
    Le système alimentaire national actuel
    est optimiste pour un seul critère :
  • 4:30 - 4:33
    la rentabilité, Ok ?
  • 4:33 - 4:34
    Pensez-y.
  • 4:34 - 4:38
    La raison la plus importante d'exister
    pour les entreprises agro-alimentaires
  • 4:38 - 4:40
    n'est pas de nourrir des gens
    qui ont faim,
  • 4:40 - 4:42
    ni de faire des aliments
    au goût délicieux.
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    C'est la rentabilité.
  • 4:44 - 4:47
    Cela nuit à tous les niveaux
    de notre système alimentaire.
  • 4:48 - 4:51
    Les antibiotiques et pesticides
    qui finissent dans notre alimentation
  • 4:51 - 4:53
    au détriment de notre santé.
  • 4:53 - 4:56
    Les prix qui poussent
    les petits fermiers à la faillite.
  • 4:56 - 4:59
    En fait, pratiquement tout ce que
    vous pensez au sujet des fermes
  • 4:59 - 5:00
    n'existe plus.
  • 5:00 - 5:03
    Les fermes ne ressemblent plus
    à des fermes, mais à des usines.
  • 5:03 - 5:04
    En fin de compte,
  • 5:04 - 5:07
    la qualité de notre alimentation
    en souffre aussi.
  • 5:08 - 5:12
    Une tomate industrielle ressemble un peu
    à une tomate normale :
  • 5:12 - 5:14
    rouge vif à l'extérieur...
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    mais quand on la croque,
  • 5:15 - 5:18
    son goût et sa texture
    vous laisseront sur votre faim.
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    Nous savons que la plus grande tragédie
    dans tout ça
  • 5:22 - 5:26
    est que 30 à 40 %
    de cette alimentation sont gaspillés,
  • 5:27 - 5:28
    jetés.
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    Cela représente 1,6 milliard de tonnes.
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    Je n'arrive pas à imaginer le volume.
  • 5:33 - 5:36
    1,6 milliard de tonnes.
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    Environ 1 200 milliards de dollars par an.
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    Dans de l'alimentation pour la poubelle.
  • 5:42 - 5:44
    C'est le coût
    de l'alimentation à la demande,
  • 5:44 - 5:45
    du confort
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    et d'un système alimentaire défectueux.
  • 5:47 - 5:49
    Où ce gaspillage survient-il ?
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    Où ses déchets sont-ils générés ?
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    Nous savons que ça commence
    dans les champs
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    quand on ne cueille pas
    les tomates les plus sexy.
  • 5:55 - 5:58
    Nous savons que ça continue
    dans la logistique,
  • 5:58 - 5:59
    dans les centres de distribution
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    et dans les magasins.
  • 6:01 - 6:03
    Et aussi sur le plan de travail
    de nos cuisines,
  • 6:03 - 6:08
    quand nous décidons que cette banane
    noircie n'a plus l'air appétissant.
  • 6:08 - 6:10
    Tant de gaspillage, tant d'efforts perdus.
  • 6:11 - 6:12
    Les aliments sont plantés,
  • 6:12 - 6:15
    cultivés, cueillis et transportés
  • 6:15 - 6:17
    pour être jetés à la poubelle.
  • 6:19 - 6:21
    Nous pensons qu'on doit
    pouvoir faire mieux.
  • 6:22 - 6:24
    Comment améliorer tout ça ?
  • 6:24 - 6:26
    Comment rendre le système meilleur ?
  • 6:27 - 6:28
    Clairement,
  • 6:28 - 6:30
    nous avons compris qu'il faut
    éliminer le gaspillage
  • 6:30 - 6:32
    de la chaîne logistique alimentaire.
  • 6:33 - 6:35
    Nous devons fournir
    des données aux fermiers
  • 6:35 - 6:37
    pour qu'ils fassent
    de meilleures prédictions.
  • 6:37 - 6:40
    Pour les mettre à égalité
    avec les fermes industrielles.
  • 6:40 - 6:41
    Enfin,
  • 6:41 - 6:43
    en tant que société, nous devons valoriser
  • 6:43 - 6:46
    la qualité et le goût
    avant tout autre chose
  • 6:46 - 6:50
    pour que les gens apprécient vraiment
    les mets goûteux qu'ils mangent.
  • 6:50 - 6:53
    Ceci est, nous en sommes convaincus,
    un meilleur système.
  • 6:53 - 6:55
    Une meilleure façon de faire.
  • 6:55 - 6:58
    Et le chemin pour y parvenir
    est pavé des données.
  • 6:59 - 7:03
    Pour illustrer ce propos, permettez-moi de
    vous relater l'histoire de deux tomates,
  • 7:04 - 7:06
    Je vais vous les présenter
    l'une après l'autre.
  • 7:06 - 7:09
    Une tomate est un magnifique concentré
  • 7:09 - 7:13
    de tout ce que vous souhaitez savoir
    sur le cycle de ce fruit :
  • 7:13 - 7:15
    où il a été cultivé,
    avec quoi on l'a traité,
  • 7:15 - 7:17
    sa valeur nutritionnelle,
  • 7:17 - 7:19
    les kilomètres parcourus
    pour arriver sur votre assiette,
  • 7:19 - 7:21
    les émissions de CO₂.
  • 7:21 - 7:22
    Toutes ces informations
  • 7:22 - 7:25
    chapitre par chapitre,
    sont contenues dans ce petit fruit.
  • 7:25 - 7:26
    C'est super captivant.
  • 7:27 - 7:29
    Voici la tomate numéro un.
  • 7:29 - 7:33
    Vous la trouvez sur les échoppes
    des supermarchés
  • 7:33 - 7:35
    et dans la restauration rapide
    partout dans le monde.
  • 7:35 - 7:38
    Son histoire est très longue
    et tout aussi compliquée.
  • 7:39 - 7:43
    On l'a traitée avec un cocktail
    d'une dizaine de pesticides
  • 7:43 - 7:48
    et elle a parcouru au moins
    2 500 km pour arriver chez vous.
  • 7:48 - 7:50
    La tomate sur l'illustration est verte
  • 7:50 - 7:54
    car ces tomates sont cueillies
    vertes et dures comme la pierre.
  • 7:54 - 7:56
    On les expose à des fumigations en chemin
  • 7:56 - 7:58
    pour que quand elles arrivent
    à destination,
  • 7:58 - 8:01
    elles soient brillantes, rouges et mûres.
  • 8:02 - 8:04
    Tous ces efforts,
  • 8:04 - 8:08
    toute cette technologie agricole
    et toute cette innovation
  • 8:08 - 8:12
    destinée à créer un produit
    totalement exempt de goût.
  • 8:12 - 8:15
    Passons à la tomate numéro deux.
  • 8:15 - 8:17
    C'est la version locale du fruit.
  • 8:17 - 8:19
    Son histoire est nettement plus courte.
  • 8:20 - 8:24
    Elle a été cultivée par Luke Mahoney
    et sa famille, à la ferme de Brookford,
  • 8:24 - 8:26
    à Canterbury, dans le New Hampshire.
  • 8:26 - 8:28
    Son histoire est assez ennuyeuse.
  • 8:29 - 8:30
    On l'a plantée.
  • 8:30 - 8:32
    Elle a grandi au soleil
  • 8:32 - 8:33
    et puis on l'a cueillie.
  • 8:33 - 8:34
    (Rires)
  • 8:34 - 8:36
    C'est tout.
  • 8:36 - 8:37
    Comme si vous n'aviez pas envie...
  • 8:37 - 8:39
    ouais, de davantage.
  • 8:39 - 8:43
    Elle a parcouru 100 km
    pour arriver sur votre table.
  • 8:43 - 8:44
    Mais quelle différence !
  • 8:45 - 8:49
    Souvenez-vous de la dernière fois que
    vous avez mangé une tomate fraîche en été.
  • 8:49 - 8:50
    Je sais que nous sommes en hiver,
  • 8:50 - 8:51
    mais souvenez-vous.
  • 8:51 - 8:54
    La dernière fois que vous avez
    mangé une tomate du jardin,
  • 8:54 - 8:55
    encore chaude du soleil,
  • 8:55 - 8:57
    d'un rouge chatoyant,
  • 8:57 - 8:58
    avec une odeur infime de terre.
  • 8:58 - 9:02
    C'est une sensation nostalgique,
    je dirais presque magique.
  • 9:02 - 9:05
    Son goût et sa saveur sont incomparables.
  • 9:06 - 9:09
    Inutile de voyager au loin pour en avoir.
  • 9:11 - 9:14
    Cette histoire peut être généralisée
    à la chaîne alimentaire,
  • 9:14 - 9:16
    des fruits aux légumes sur notre table
  • 9:16 - 9:19
    aux animaux et aux produits
    animaux que nous consommons.
  • 9:20 - 9:21
    Ce qu'il faut pour les élever,
  • 9:21 - 9:25
    et plus important,
    ce qu'on ne fait pas pour les élever
  • 9:25 - 9:27
    qui est tout autant critique.
  • 9:28 - 9:30
    Luke et sa famille élèvent 60 vaches
  • 9:31 - 9:32
    avec des méthodes traditionnelles.
  • 9:32 - 9:34
    Comme au bon vieux temps :
  • 9:34 - 9:35
    élevée en prairie,
  • 9:35 - 9:38
    sans hormone, sans antibiotique,
  • 9:38 - 9:39
    de la paille tous les jours.
  • 9:40 - 9:44
    Ce qu'ils font en fait, c'est simplement
    traiter les vaches comme des vaches,
  • 9:44 - 9:46
    pas comme une expérience scientifique.
  • 9:46 - 9:49
    Luke élève les animaux
    comme son père
  • 9:49 - 9:51
    et son grand-père l'ont fait avant lui.
  • 9:51 - 9:53
    Et au final, c'est mieux.
  • 9:53 - 9:54
    C'est mieux pour les animaux
  • 9:54 - 9:56
    et pour l'environnement.
  • 9:56 - 9:59
    Luke n'optimise pas en fonction
    de la rentabilité ou du prix.
  • 9:59 - 10:00
    Mais selon le goût et l'humanité.
  • 10:01 - 10:05
    Vous devez penser que la solution existe :
  • 10:05 - 10:06
    le marché des fermiers.
  • 10:06 - 10:08
    Celui que vous êtes nombreux à visiter
  • 10:08 - 10:10
    et celui que j'apprécie énormément.
  • 10:10 - 10:11
    Certes, ils sont super
  • 10:11 - 10:14
    mais de bien des façons,
    ce n'est pas une solution suffisante.
  • 10:14 - 10:17
    Pour nous, les consommateurs,
    c'est formidable pourtant.
  • 10:17 - 10:18
    On y va,
  • 10:18 - 10:20
    il y a une abondance de nourriture.
  • 10:20 - 10:23
    On nous remercie
    d'encourager les fermes locales.
  • 10:23 - 10:28
    Et on a l'occasion de tester des choses
    nouvelles et des produits variés.
  • 10:28 - 10:30
    On n'échappe jamais
    au type qui joue du ukulélé
  • 10:30 - 10:31
    pour l'ambiance.
  • 10:31 - 10:32
    (Rires)
  • 10:34 - 10:37
    Mais cela représente
    un grand risque pour les fermiers.
  • 10:37 - 10:38
    Ils se lèvent à 4 heures,
  • 10:38 - 10:41
    ils chargent le camion,
    ils recrutent des gens
  • 10:41 - 10:42
    et ils vont devant leur étal.
  • 10:42 - 10:44
    Sans garantie
  • 10:44 - 10:46
    de pouvoir vendre tous
    leurs produits ce jour-là.
  • 10:46 - 10:48
    Il y a trop de variables
    en Nouvelle Angleterre.
  • 10:48 - 10:50
    Le climat par exemple,
  • 10:50 - 10:53
    qui est toujours un peu incertain
    sous nos latitudes.
  • 10:54 - 10:56
    Le climat fait partie des facteurs
  • 10:56 - 11:00
    qui déterminent si le marché sourira
    aux fermiers ou pas.
  • 11:01 - 11:03
    Chaque fois, c'est un coup de dés.
  • 11:04 - 11:06
    Il y a une autre option.
  • 11:06 - 11:08
    Je pense à l'ASC :
  • 11:08 - 11:10
    l'agriculture soutenue par la communauté.
  • 11:10 - 11:12
    Dans ce modèle, les clients payent d'abord
  • 11:13 - 11:16
    et prennent ainsi une partie du risque
    encouru par les fermiers.
  • 11:16 - 11:17
    Les fermiers cultivent
  • 11:17 - 11:19
    et les clients reçoivent les récoltes.
  • 11:19 - 11:21
    Il y a certains problèmes.
  • 11:21 - 11:22
    C'est super pour les fermiers,
  • 11:22 - 11:25
    car ils sont certains de vendre
    ce qu'ils ont produit.
  • 11:25 - 11:26
    Mais pour nous,
  • 11:26 - 11:28
    on doit aller chercher notre part.
  • 11:28 - 11:32
    Or, on sait que de nombreux fermiers
    n'ont pas beaucoup de produits.
  • 11:32 - 11:35
    On se retrouve donc parfois
    avec une montagne du même produit.
  • 11:36 - 11:38
    Ça a dû vous arriver aussi.
  • 11:38 - 11:42
    Que faire avec 11 kilos de rutabaga
    au milieu de l'hiver ?
  • 11:42 - 11:44
    Je n'ai toujours pas la réponse.
  • 11:45 - 11:47
    Revenons à notre question.
  • 11:47 - 11:49
    Comment régler ça ?
  • 11:49 - 11:51
    Ce que nous souhaitons
    faire et construire,
  • 11:51 - 11:53
    c'est une ASC mieux structurée.
  • 11:54 - 11:59
    Il y a trois innovations indispensables
    pour faire fonctionner ça.
  • 11:59 - 12:01
    La première
  • 12:01 - 12:04
    est une plateforme d'e-commerce
    fondée sur l'inscription
  • 12:04 - 12:06
    qui permet de créer une demande
    régulière auprès des fermiers
  • 12:06 - 12:08
    tout au long de l'année.
  • 12:08 - 12:10
    La clé, c'est l'inscription.
  • 12:10 - 12:12
    Des commandes passées chaque semaine,
  • 12:12 - 12:15
    les clients choisissent de ne pas prendre
    un produit et non l'inverse
  • 12:15 - 12:18
    pour garantir le même nombre
    de commandes dans le temps.
  • 12:18 - 12:22
    De plus, les fermiers
    peuvent vendre en ligne.
  • 12:22 - 12:25
    La géographie ne les contraint plus
    à vendre à proximité de la ferme
  • 12:25 - 12:28
    ou au nombre limité de marchés
    où ils peuvent vendre.
  • 12:28 - 12:30
    Nous avons brisé les frontières pour eux.
  • 12:31 - 12:33
    Deuxièmement, la prévision.
  • 12:33 - 12:36
    Nous utilisons les données analytiques
    pour observer l'avenir
  • 12:36 - 12:37
    et prédire la demande.
  • 12:37 - 12:41
    Ainsi, les fermiers savent
    quel volume moissonner à court terme
  • 12:41 - 12:43
    et quel volume planter.
  • 12:44 - 12:46
    S'il y a 200 commandes lundi,
  • 12:46 - 12:49
    nous achetons la demande exacte
    passée en commande.
  • 12:49 - 12:50
    200 brocolis,
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    200 pièces de saumon, etc.
  • 12:53 - 12:54
    Cette commande automatique
  • 12:54 - 12:59
    permet d'éliminer le gaspillage du système
  • 12:59 - 13:01
    qui nous contrarie tous
  • 13:01 - 13:05
    parce que nous garantissons que l'offre
    réponde exactement à la demande.
  • 13:06 - 13:08
    Cela nous permet aussi de prévoir
    l'avenir avec les fermiers
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    et de planifier les cultures.
  • 13:10 - 13:12
    Si nous leur disons
    qu'en juin de cette année,
  • 13:12 - 13:14
    on aura besoin de 180 kg asperges
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    et 225 kg de baies chaque semaine,
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    les fermiers peuvent planter
    selon ces informations
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    en étant certains de vendre
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    tout ce qu'ils ont cultivé.
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    Enfin, nous utilisons des algorithmes
    d'optimisation des trajets
  • 13:26 - 13:28
    pour résoudre les problèmes
    de déplacements des commerciaux.
  • 13:28 - 13:32
    Nous avons une équipe de salariés
    qui nous aident pour la boucle locale
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    et qui apportent les commandes
    à la maison.
  • 13:34 - 13:36
    Sans données scientifiques,
  • 13:36 - 13:38
    sans une équipe ultra compétente
    et incroyable,
  • 13:38 - 13:40
    rien de cela n'est possible.
  • 13:41 - 13:42
    Vous aurez remarqué
  • 13:42 - 13:46
    que nous avons des valeurs ardentes
    et passionnées.
  • 13:46 - 13:48
    Oui, nous essayons de développer
    une entreprise durable,
  • 13:48 - 13:51
    mais nous ne nous limitons pas
    à créer du bénéfice.
  • 13:51 - 13:54
    Nous voulons développer un système
    alimentaire holistique et meilleur.
  • 13:54 - 13:56
    Voici ce qui est important :
  • 13:56 - 13:58
    d'abord les gens.
  • 13:58 - 14:00
    Nous aspirons à une communauté
    autour de l'alimentation,
  • 14:00 - 14:03
    des gens qui l'apprécient
    et ceux qui la cultivent.
  • 14:03 - 14:05
    Notre entreprise encourage
    les petits fermiers.
  • 14:06 - 14:07
    Zéro déchet.
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    Nous détestons gaspiller la nourriture,
    c'est inacceptable,
  • 14:10 - 14:11
    même si la banane bizarre
  • 14:11 - 14:14
    est restée trop longtemps sur notre table.
  • 14:14 - 14:16
    Et enfin, le goût.
  • 14:16 - 14:18
    Si le goût n'y est pas,
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    si on n'a pas cette tomate d'été
    juteuse et charnue,
  • 14:21 - 14:22
    ça ne vaut pas la peine.
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    Alors, nous travaillons
    avec les fermiers locaux
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    pour récolter leurs produits
  • 14:27 - 14:29
    et les livrer directement chez vous
  • 14:29 - 14:31
    afin de créer un lien direct
    entre eux et vous
  • 14:31 - 14:34
    et rendre le système plus holistique.
  • 14:34 - 14:36
    Voici notre vision de l'avenir.
  • 14:36 - 14:40
    Étendre ce modèle au-delà de Boston,
    au-delà de la Nouvelle Angleterre,
  • 14:40 - 14:42
    dans tout le pays.
  • 14:42 - 14:46
    Créer un réseau national de fermes locales
  • 14:46 - 14:48
    et connecter tous ces fermiers
  • 14:48 - 14:50
    avec des gens comme vous
    qui aimez bien manger.
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    Nous sommes convaincus qu'au final,
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    insister fermement pour manger local
    est un acte révolutionnaire.
  • 14:58 - 15:00
    Je vous invite à nous rejoindre.
  • 15:00 - 15:02
    Qui sait ?
  • 15:02 - 15:05
    Vous pourriez même
    vous faire de nouveaux amis.
  • 15:06 - 15:07
    Merci.
  • 15:07 - 15:08
    (Applaudissements)
Title:
Big data, petites fermes et histoire de deux tomates
Speaker:
Erin Baumgartner
Description:

L'entrepreneure Erin Baumgartner pense que la voie vers une meilleure alimentation est pavée de données. Tirant parti de son experience dans la gestion d'une entreprise de la ferme à la table, elle decrit son plan pour créer un système alimentaire plus sain et zero déchet qui valorise la qualité et le goût des petites récoltes de la ferme locale par rapport aux productions alimentaires industrielles.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
15:21

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