Quand les ânes se mettent en route | Josiane Martini | TEDxGeneva
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0:12 - 0:14La vie, comme vous le savez,
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0:14 - 0:17est certainement le plus beau présent
que l'on puisse recevoir. -
0:17 - 0:19Mais ce n'est pas toujours un cadeau.
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0:19 - 0:20Et très vite,
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0:20 - 0:21j'ai dû m'en rendre compte
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0:21 - 0:24pour avoir beaucoup de
problèmes d'allocution. -
0:24 - 0:26Je ne pouvais pas parler
comme tout le monde. -
0:26 - 0:28je parlais plutôt avec un charabia,
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0:28 - 0:30et ce n'était guère facile.
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0:30 - 0:31Une anecdote.
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0:31 - 0:33Alors j'étais toute petite,
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0:33 - 0:36Je réclamais à cor et à cri,
comme font les enfants à cet âge-là, -
0:36 - 0:39qui tiennent à recevoir quelque chose :
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0:39 - 0:39un cayon.
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0:40 - 0:41Un cayon.
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0:41 - 0:44Ma pauvre mère a essayé
de faire preuve d'imagination, -
0:44 - 0:47pensant à un crayon, cherchant
ce que je pouvais bien vouloir. -
0:47 - 0:50Et chaque fois, je finissais
par faire comme ceci -
0:51 - 0:54et par pleurnicher
parce qu'on ne me comprenais pas -
0:54 - 0:56et je voulais toujours un cayon.
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0:56 - 0:58La voisine,
ayant peut-être plus d'expérience, -
0:58 - 1:02interpellée par mes pleurnicheries,
finit par venir en disant : -
1:02 - 1:04« Mais qu'est-ce qu'il
arrive à Josiane ? » -
1:04 - 1:08Et maman de répondre, les bras au ciel :
« Je ne sais pas. -
1:08 - 1:10J'ai tout essayé,
je ne vois pas ce qu'elle veut. -
1:10 - 1:13Elle veut un cayon et,
à part ça, rien d'autre. -
1:13 - 1:16Et je ne sais pas quoi lui donner,
je ne la comprends pas. » -
1:16 - 1:18Et cette dame, par expérience, dit :
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1:18 - 1:20« Demande-lui d'aller le chercher ! »
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1:20 - 1:22Alors, puisque je n'étais pas très grande,
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1:22 - 1:26j'ai poussé un tabouret,
je me suis hissée dessus, -
1:26 - 1:29et, sur la pointe des pieds,
j'ai pu prendre une orange. -
1:29 - 1:32Vous vous rendez compte,
une orange sur le buffet. -
1:32 - 1:34Ce qui pour maman était effarant -
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1:34 - 1:36je crois qu'elle aurait
pu me la faire avaler -
1:36 - 1:38tellement elle était impatiente de dire :
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1:38 - 1:39« Qu'est-ce qu'elle veut ? »
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1:39 - 1:41Rendez-vous compte,
un cayon pour une orange -
1:41 - 1:44à quel point j'étais en difficulté.
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1:44 - 1:47Mais le pire devait arriver
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1:47 - 1:51car la première année scolaire,
qu'à l'époque on faisait à six ans, -
1:51 - 1:54dès que j'ouvrais la bouche,
tout le monde se moquait de moi. -
1:54 - 1:58Vous savez que les enfants ne sont pas
toujours très tendres entre eux. -
1:58 - 2:01Ils ne sont pas tendres, ils vous
ridiculisent et se moquent de vous. -
2:02 - 2:04Alors du coup, je me suis retrouvée,
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2:04 - 2:07à chaque récréation,
à porter un bonnet d'âne -
2:07 - 2:08parce que c'était comme ça -
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2:08 - 2:10on ne pouvait pas faire
autrement à l'époque. -
2:10 - 2:14Je n'ai aucun regret sur ce point,
la preuve, je suis là. -
2:14 - 2:16Mais ce qui est certain,
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2:16 - 2:17c'est que cela désespérait mes parents.
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2:17 - 2:21Et ce fut l'instant où mon père décida
de se mettre en route. -
2:22 - 2:26Et chaque soir, dans cette cuisine
que je n'oublierai jamais, -
2:26 - 2:29il me prenait à part,
car j'ai deux frères, -
2:29 - 2:31et il était sur ma droite -
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2:31 - 2:34il y avait encore la lampe
à pétrole à l'époque pour nous - -
2:34 - 2:36et cette lampe à pétrole chantait,
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2:36 - 2:38elle faisait des histoires
un petit peu jaunes -
2:38 - 2:41et elle venait courir
sur ce livre de lecture -
2:41 - 2:42qui était toujours du charabia.
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2:43 - 2:45Mais il me disait :
« Tu dois voir une solution. -
2:45 - 2:46Il doit y avoir quelque chose
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2:46 - 2:49pour connecter ton cerveau
avec ton langage ! » -
2:49 - 2:50Il refusait.
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2:50 - 2:52Son amour était plus grand que tout
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2:52 - 2:53et il refusait,
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2:53 - 2:55il voulait que je parle
comme tout le monde -
2:55 - 2:57même si je ne pouvais pas aller plus loin.
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2:57 - 3:02Alors il m'obligeait, tout
simplement, à lire à haute voix, -
3:03 - 3:06en me disant que je devais
utiliser trois de mes sens, -
3:06 - 3:09la vue, le toucher et l'ouïe,
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3:09 - 3:12et qu'il y avait bien un des trois
qui resterait en moi, -
3:12 - 3:14qui trouverait quelque part
le moyen de se fixer. -
3:15 - 3:21Et voilà comment, avec mon index,
il m'a appris à lire, chaque soir. -
3:21 - 3:24Je peux vous dire que
des fois j'étais épuisée. -
3:24 - 3:26Je disais : « Papa, je veux dormir. »
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3:26 - 3:28Il faisait :
« Non, Josiane, il faut que tu parles. -
3:28 - 3:30Il faut que tu parles correctement.
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3:30 - 3:32Moi aussi je me lève demain à 5 heures
-
3:32 - 3:34mais je veux que tu parles. »
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3:34 - 3:37Et dans ses yeux, il y avait tout l'amour,
puis peut-être du désespoir. -
3:37 - 3:39Alors, je relisais.
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3:39 - 3:41Et vous voyez, ce n'était pas difficile.
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3:41 - 3:44Un doigt pour me montrer
le chemin de la lecture. -
3:44 - 3:46J'aimerais que
vous le mémorisiez parce que -
3:46 - 3:48vous pourrez aider
d'autres personnes ou enfants -
3:48 - 3:49avec la même difficulté que moi
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3:49 - 3:53car mon pauvre père,
s'il avait su que la pathologie -
3:53 - 3:57qui me tenait, malheureusement,
au cœur et au corps et au langage -
3:57 - 3:58était la dyslexie,
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3:58 - 4:00peut-être qu'il aurait été
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4:00 - 4:01plus rassuré.
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4:02 - 4:04Son enfant avait un problème.
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4:04 - 4:06Il y avait des mots à mettre dessus.
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4:06 - 4:08Alors je devais lire avec le doigt
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4:08 - 4:12et je me permets de vous lire une citation
qui n'est pas de moi, je vous rassure, -
4:12 - 4:15pour que vous puissiez voir
comment je devais m'y prendre. -
4:15 - 4:17C'était ainsi :
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4:17 - 4:19« Tout homme qui dirige,
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4:19 - 4:22qui fait quelque chose
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4:22 - 4:23a contre lui
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4:23 - 4:26ceux qui voudraient faire la même chose,
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4:26 - 4:29ceux qui font précisément le contraire
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4:29 - 4:34et surtout la grande armée des gens
beaucoup plus sévères qui ne font rien. » -
4:35 - 4:36Et c'est signé Clarétie.
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4:37 - 4:40Les années sont passées et
un jour pour mon travail, -
4:40 - 4:43je devais passer chez le médecin
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4:43 - 4:45pour faire un contrôle.
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4:46 - 4:47Voir un médecin.
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4:47 - 4:49Et voilà que ce médecin,
quand je suis rentrée, -
4:49 - 4:53il va de soi qu'avec
une telle difficulté de langage, -
4:53 - 4:55plus nul que moi en orthographe
et tout ce qui va avec, -
4:55 - 4:57il n'y avait pas.
-
4:57 - 4:59J'étais vraiment championne
de ce côté-là. -
4:59 - 5:00Croyez-le ou pas,
-
5:00 - 5:01lorsque je suis entrée chez lui,
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5:01 - 5:03je n'ai pas fait deux mètres,
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5:03 - 5:04il m'a montrée du doigt -
-
5:04 - 5:06ce fameux index qui m'aidait -
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5:06 - 5:08« Vous, vous devez être nulle
en orthographe. » -
5:08 - 5:11Effectivement,
j'étais nulle en ortographe. -
5:11 - 5:13Pourtant aujourd'hui je suis écrivain.
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5:13 - 5:14Comme quoi, tout peut arriver.
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5:15 - 5:17Mais moi je me suis demandé
comment il a pu le voir. -
5:17 - 5:21J'ai même pensé qu'un de mes chefs avait
dit que j'avais de grosses difficultés. -
5:21 - 5:24Je suis presque rentrée dans ma coquille.
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5:24 - 5:24Puis, non.
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5:24 - 5:27Il semblerait que nous ne marchions
pas comme tout le monde. -
5:27 - 5:28Je m'observe souvent.
-
5:28 - 5:31Je n'ai pas encore trouvé
comment je marchais -
5:31 - 5:32et je pense que cela ne se voit pas.
-
5:32 - 5:35Mais il avait une de ses filles
qui était dyslexique -
5:35 - 5:37et il s'était vraiment posé ce problème.
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5:37 - 5:39M'entendant parler, j'expliquais
-
5:39 - 5:41ce que mon père avait
fait et pas fait. -
5:41 - 5:43Il m'a dit : « Il faudra le remercier
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5:43 - 5:44parce que j'en ai pas été capable. »
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5:44 - 5:47Je me suis précipitée,
en partant du travail, -
5:47 - 5:48pour aller voir mes parents.
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5:48 - 5:49Ils étaient côte à côte
-
5:49 - 5:52sur ce divan parce que papa était paralysé
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5:52 - 5:54et j'ai dit :
« Papa je vais te remercier -
5:54 - 5:57au nom d'un médecin
pour m'avoir appris à lire. » -
5:57 - 5:59Il m'a fait : « Ça ne va pas. »
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5:59 - 6:00Maman m'a regardée
-
6:00 - 6:02comme si j'étais un extraterrestre.
-
6:02 - 6:04« Papa n'a jamais pu t'apprendre à lire.
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6:04 - 6:05Il ne sait ni lire ni écrire
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6:05 - 6:07à peine lire et écrire. »
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6:07 - 6:08Je n'ai rien dit.
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6:08 - 6:10Je me suis éloignée,
ne comprenant pas. -
6:10 - 6:11Et puis j'ai compris que l'amour
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6:11 - 6:13pouvait dépasser tout.
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6:13 - 6:14Exactement le soir en se couchant,
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6:14 - 6:16il était inquiet,
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6:16 - 6:18et à travers le songe
qui peut tout ouvrir les portes -
6:18 - 6:20de l'irréel, du réel,
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6:20 - 6:21on ne sait pas où ça s'arrête,
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6:21 - 6:22il m'apprenait à lire
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6:22 - 6:24et c'est pour ça qu'il a eu des clés
-
6:24 - 6:26et c'est pour ça
que je suis là aujourd'hui. -
6:26 - 6:27Alors, vous savez,
-
6:27 - 6:30si vous, aujourd'hui,
vous avez un handicap, -
6:30 - 6:33quel qu'il soit mais surtout
un handicap concernant la lecture -
6:33 - 6:34ou un de vos enfants, quelqu'un,
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6:34 - 6:36dites-lui de prendre son index,
-
6:36 - 6:37de parler à haute voix.
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6:37 - 6:40Ne le laissez pas dans la difficulté
de ne pas pouvoir lire -
6:40 - 6:42parce que c'est trop important.
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6:42 - 6:43Donc, allez-y.
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6:44 - 6:45Ouvrez les portes.
-
6:45 - 6:48Je vous assure,
c'est quelque chose d'extraordinaire. -
6:48 - 6:50Aujourd'hui, quoiqu'on fasse,
-
6:50 - 6:52regardez autour de vous,
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6:52 - 6:55il vous faut toujours
lire le mode d'emploi. -
6:55 - 6:57Comment le lire si on ne sait pas lire ?
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6:57 - 6:59Si on ne peut pas lire ?
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6:59 - 7:01Alors, permettez à tout le monde de lire.
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7:01 - 7:04Je peux vous dire qu'alors là,
vous rendrez service à tout le monde. -
7:04 - 7:06Et peut-être
qu'une aventure extraordinaire -
7:06 - 7:07s'ouvrira devant eux.
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7:07 - 7:09Vous savez, c'est important.
-
7:09 - 7:11pour chacun d'entre nous.
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7:11 - 7:12Aujourd'hui je suis là.
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7:12 - 7:14Parfois quand je suis un peu trop émotive,
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7:14 - 7:16des mots partent dans tous les sens.
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7:16 - 7:17Mais quelle importance ?
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7:17 - 7:19J'arrive à faire ce que je veux
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7:19 - 7:20et c'est magnifique.
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7:20 - 7:22Alors peut-être que parmi vous,
effectivement, -
7:22 - 7:24des gens ont un handicap,
quel qui soit. -
7:24 - 7:26Alors je vais vous lire une citation
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7:26 - 7:27que j'aime beaucoup
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7:27 - 7:28qui est un peu comme des cannes
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7:28 - 7:30que je garde.
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7:30 - 7:32Et cette citation devrait vous aider.
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7:33 - 7:34Elle n'est toujours pas de moi.
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7:34 - 7:36Et cette fois je ne prends pas mon index.
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7:36 - 7:39« Ce n'est pas parce que
les choses sont difficiles -
7:39 - 7:40que nous n'osons pas.
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7:40 - 7:41C'est parce que nous n'osons pas
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7:41 - 7:43qu'elles sont difficiles. »
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7:43 - 7:45Et c'est signé Sénèque.
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7:45 - 7:47Alors, si aujourd'hui,
quel que soit votre handicap -
7:47 - 7:49parce qu'il n'y a pas que la dyslexie,
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7:49 - 7:51et on ne les voit pas tous,
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7:51 - 7:52eh bien,
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7:52 - 7:53osez.
-
7:53 - 7:55Et, s'il vous plaît, mettez-vous en route.
-
7:55 - 7:58C'est le plus cadeau
que vous puissiez vous faire. -
8:00 - 8:01Merci.
-
8:01 - 8:05(Applaudissements)
- Title:
- Quand les ânes se mettent en route | Josiane Martini | TEDxGeneva
- Description:
-
Qui parmi vous n'a jamais été jugé, condamné ? Rappelez-vous ces mots : « Mon pauvre enfant, tu n'arriveras jamais à rien, tu es vraiment un âne » et j'en passe ! Si oui, alors rejoignez-moi dans ce talk TEDx, et si tout comme moi, vous êtes entre autres dyslexique, en écoutant mon histoire, qui sait si elle ne vous donnera pas des clés pour oser aller jusqu'au bout de vos rêves.
Je suis une femme toute simple, née dans une modeste famille en 1946 au Maroc. Un départ de vie douloureux ayant bien de la peine à m'exprimer correctement. Ce qui devait entraîner au tout début de ma scolarité, à mon actif, railleries et bonnet d'âne. Ce fut beaucoup plus tard que je devais découvrir que mon handicap n'était pas dû à une tare, mais un problème de dyslexie. Certes, méconnu à l'époque, d'autant plus compliqué pour moi pusique vivant dans un quartier où toutes les langues se pratiquaient. Mais, un événement inatendu, merveilleux, voire extraordinaire à 19 ans à la naissance de mon fils, devait m'ouvrir à l'écoute du monde, me donnant ainsi la plume qui court, s'émerveille et fait d'un roman une page de vie ressemblant, peut-être, à celle de tout le monde.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
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- Project:
- TEDxTalks
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- 08:08
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