Return to Video

Comment les médecins peuvent soigner le système du droit d'asile des États-Unis

  • 0:01 - 0:04
    Il y a plusieurs années, un jeune homme
    est venu me voir à ma clinique.
  • 0:06 - 0:08
    Il m'a dit qu'il fuyait
    pour sauver sa vie.
  • 0:09 - 0:11
    Il m'a dit qu'il s'était
    enfui de son pays
  • 0:12 - 0:14
    car l'homosexualité
    n'y était pas seulement illégale,
  • 0:14 - 0:16
    dans certains cas,
    elle était punie de mort.
  • 0:18 - 0:21
    Donc, lorsque son orientation
    sexuelle a été révélée,
  • 0:21 - 0:23
    sa famille l'a rejeté,
  • 0:23 - 0:25
    son patron l'a licencié
  • 0:25 - 0:29
    et des foules en colère l'ont attaqué
    à plusieurs reprises dans la rue.
  • 0:30 - 0:34
    Et à chaque fois, la police
    n'est arrivée que pour l'arrêter,
  • 0:34 - 0:36
    le détenir et le torturer davantage.
  • 0:37 - 0:41
    Et il savait que s'il ne pouvait pas
    échapper à ce cycle de violence,
  • 0:41 - 0:42
    il serait sûrement tué.
  • 0:43 - 0:46
    Il a donc dû faire
    ce qu'il fallait pour survivre.
  • 0:46 - 0:48
    Il a tout laissé derrière lui.
  • 0:48 - 0:51
    Ses amis, sa famille, sa carrière.
  • 0:52 - 0:53
    Il a fui son pays,
  • 0:53 - 0:56
    il a rejoint les États-Unis
  • 0:56 - 0:58
    et là, il a demandé l'asile.
  • 0:59 - 1:02
    Comme beaucoup de gens
    fuyant ces persécutions,
  • 1:02 - 1:03
    il n'a pas emporté grand-chose :
  • 1:03 - 1:05
    ses papiers d'identité,
  • 1:05 - 1:07
    un peu d'argent
    et quelques effets personnels.
  • 1:08 - 1:10
    Certainement pas de documents officiels
  • 1:10 - 1:12
    remplis par la police qui l'a torturé.
  • 1:12 - 1:15
    Aucune vidéos de la foule
    qui a essayé de le tuer.
  • 1:15 - 1:18
    Il n'avait pas ce genre de preuves
    pour étayer ses affirmations,
  • 1:20 - 1:23
    et pourtant il était là, dans ma clinique,
  • 1:23 - 1:26
    me montrant des preuves
    claires de ces persécutions :
  • 1:28 - 1:32
    les cicatrices physiques et
    psychologiques qu'il avait emportées.
  • 1:33 - 1:36
    Il souffrait de douleurs
    chroniques et débilitantes.
  • 1:37 - 1:39
    Il avait de graves cicatrices
    un peu partout sur le corps,
  • 1:39 - 1:42
    des blessures mal cicatrisées
    qui s'infectaient sans cesse.
  • 1:44 - 1:46
    Il souffrait de dépression sévère
  • 1:46 - 1:49
    et avait toujours des flashbacks
    et des cauchemars paralysants
  • 1:49 - 1:52
    à cause du syndrome
    de stress post-traumatique.
  • 1:53 - 1:54
    Nous avons continué à travailler.
  • 1:54 - 1:56
    Nous nous sommes vus pendant des mois,
  • 1:56 - 1:59
    en documentant chacune
    de ces preuves médicales.
  • 2:00 - 2:03
    Nous avons analysé
    les détails de chaque attaque,
  • 2:03 - 2:04
    photographié ses cicatrices,
  • 2:04 - 2:06
    documenté ses blessures et ses plaies,
  • 2:06 - 2:11
    ainsi que son lent
    mais constant rétablissement
  • 2:11 - 2:13
    qu'il avait commencé avec nous.
  • 2:14 - 2:16
    En étroite collaboration avec ses avocats,
  • 2:16 - 2:18
    j'ai rempli une déclaration sous serment,
  • 2:18 - 2:22
    incluant les conclusions de
    cette évaluation médico-légale,
  • 2:22 - 2:25
    et nous l'avons incluse
    dans sa demande d'asile.
  • 2:25 - 2:27
    Et puis nous avons attendu
  • 2:27 - 2:30
    plusieurs longues années pendant
    qu'on le baladait de tribunal en tribunal.
  • 2:31 - 2:33
    Un jour, j'ai reçu un e-mail de sa part.
  • 2:35 - 2:37
    Il disait que l'asile
    lui avait été accordé.
  • 2:38 - 2:41
    Tout le monde à la clinique était ravi.
  • 2:41 - 2:45
    Il a dit dans son e-mail que c'était
    la première fois depuis des années
  • 2:45 - 2:49
    qu'il ne craignait pas
    l'expulsion et la mort,
  • 2:49 - 2:52
    qu'il se sentait vraiment en sécurité,
  • 2:52 - 2:55
    qu'il avait la sécurité
    pour reconstruire sa vie.
  • 2:57 - 3:00
    Ce n'est que grâce à ce
    plaidoyer médical et juridique
  • 3:00 - 3:03
    qui a pu l'aider à rétablir
    son statut juridique et ses droits,
  • 3:03 - 3:05
    qu'il a pu le faire,
  • 3:05 - 3:07
    tout au long de l'instruction
    de sa demande.
  • 3:08 - 3:11
    De nombreux demandeurs d'asile
    viennent dans des cliniques comme la nôtre
  • 3:11 - 3:14
    pour raconter des histoires
    incroyables de violence
  • 3:14 - 3:16
    et les raisons pour lesquelles
    elles ont été persécutées.
  • 3:16 - 3:18
    Et elles ont toutes un point commun :
  • 3:19 - 3:21
    les violences dont ils ont été victimes
  • 3:21 - 3:24
    ont été perpétrées en toute impunité,
  • 3:25 - 3:30
    parfois par l'État par l'intermédiaire
    de la police ou de l'armée.
  • 3:30 - 3:33
    Dans d'autres cas, l'État ferme les yeux
  • 3:33 - 3:36
    et tolère les actes
    des groupes paramilitaires
  • 3:36 - 3:38
    ou même de conjoints violents.
  • 3:39 - 3:42
    Dans d'autres cas,
    l'État est totalement impuissant
  • 3:42 - 3:45
    à protéger les personnes
    contre de gangs puissants.
  • 3:46 - 3:49
    Nous savons que les déterminants
    sociaux jouent un rôle énorme
  • 3:49 - 3:52
    sur la santé
    et le bien-être de nos patients :
  • 3:52 - 3:55
    logement, revenu, éducation, race,
  • 3:55 - 3:56
    inclusion sociale.
  • 3:57 - 4:01
    Mais il peut en être de même
    pour la protection par la loi
  • 4:01 - 4:03
    dont le droit à un traitement équitable.
  • 4:03 - 4:06
    Dans la société, c'est surtout
    pour les plus vulnérables,
  • 4:06 - 4:07
    les marginaux
  • 4:07 - 4:10
    et ceux qui sont sciemment visés
  • 4:10 - 4:12
    que l'accès à ces protections
    des droits de l'homme
  • 4:12 - 4:16
    peut faire la différence
    entre la maladie et la santé,
  • 4:16 - 4:19
    et souvent c'est la différence
    entre la vie et la mort.
  • 4:21 - 4:25
    Pour les millions de gens qui subissent
    des persécutions et des tortures,
  • 4:25 - 4:27
    leur seule façon de guérir
  • 4:27 - 4:31
    est que l'on reconnaisse les violations
    des droits de l'Homme qui ont eu lieu
  • 4:31 - 4:35
    et qu'on rétablisse leurs droits
    et les protections qui ont été violés.
  • 4:37 - 4:39
    Après les atrocités
    de la 2e Guerre mondiale,
  • 4:39 - 4:43
    le système d'asile a été mis en place
    pour offrir ce type de secours.
  • 4:43 - 4:47
    Mais aujourd'hui, cette possibilité
    s'est transformée en course d'obstacles,
  • 4:47 - 4:48
    empêchant les gens d'y arriver.
  • 4:50 - 4:52
    Les demandeurs d'asile
    ne savent pas où commencer,
  • 4:52 - 4:55
    et encore moins comment terminer
    ce processus qui dure des années.
  • 4:55 - 4:59
    Ils n'ont pas droit à un avocat et
    ne connaissent donc pas leurs droits.
  • 4:59 - 5:01
    De plus en plus souvent,
    on leur interdit même
  • 5:01 - 5:04
    de mettre les pieds dans
    des lieux de refuge potentiel.
  • 5:05 - 5:07
    Ils sont arrêtés ou poursuivis,
  • 5:07 - 5:10
    voire expulsés sans rencontrer
    un officier de l'immigration.
  • 5:11 - 5:14
    Et même s'ils réussissent
    à lancer la procédure,
  • 5:14 - 5:17
    les taux d'octroi de l'asile
    tournent autour de 20 %
  • 5:17 - 5:19
    et bien pire pour certains.
  • 5:19 - 5:22
    C'est presque comme si
    le système avait été conçu
  • 5:22 - 5:24
    pour empêcher les gens
    d'exercer leurs droits.
  • 5:27 - 5:30
    Mais il y a quelque chose que
    ces personnes peuvent faire.
  • 5:30 - 5:34
    Quelque chose qui peut potentiellement
    augmenter leurs chances de réussite
  • 5:34 - 5:36
    à 90 % ou plus.
  • 5:36 - 5:38
    Alors, qu'est-ce qui fait la différence ?
  • 5:38 - 5:42
    Obtenir un avocat et faire
    une évaluation médicale.
  • 5:42 - 5:44
    C'est aussi simple que cela.
  • 5:45 - 5:48
    Comme l'homme qui est venu à ma clinique.
  • 5:48 - 5:52
    Des médecins et des avocats travaillent
    ensemble pour présenter les preuves,
  • 5:52 - 5:53
    y compris les preuves médicales,
  • 5:53 - 5:55
    aux tribunaux,
  • 5:55 - 5:58
    ce qui permet aux juges de prendre
    des décisions justes et éclairées.
  • 5:59 - 6:02
    Et ce genre de partenariat médico-légal
  • 6:02 - 6:04
    est aujourd'hui plus important que jamais,
  • 6:04 - 6:07
    car nous vivons une époque
    de grandes migrations forcées
  • 6:07 - 6:09
    dues à la violence et aux conflits.
  • 6:10 - 6:15
    En 2018, 70 millions de personnes
    dans le monde ont été déplacées de force
  • 6:15 - 6:18
    en raison de guerres,
    de conflits et de persécutions,
  • 6:18 - 6:20
    dont 40 millions déplacées
    dans leur propre pays,
  • 6:20 - 6:24
    25 millions de réfugiés
    et trois millions de demandeurs d'asile.
  • 6:24 - 6:27
    Nous constatons
    l'impact de l'escalade de la violence
  • 6:27 - 6:30
    dans des endroits comme le Salvador,
    le Guatemala et le Honduras,
  • 6:30 - 6:34
    où les taux de meurtre peuvent être aussi
    élevés qu'en Syrie et en Afghanistan.
  • 6:36 - 6:40
    Là où la corruption de la police et la
    violence des gangs sont en hausse,
  • 6:40 - 6:44
    où la pauvreté et la maltraitance
    des enfants sont répandues et tolérées,
  • 6:44 - 6:46
    où les systèmes de base -
  • 6:46 - 6:48
    sécurité publique,
  • 6:48 - 6:49
    protection de l'enfance -
  • 6:49 - 6:51
    sont inefficaces.
  • 6:52 - 6:56
    Il n'est donc pas surprenant que
    les plus vulnérables dans ces sociétés -
  • 6:56 - 7:00
    enfants, femmes
    et d'autres groupes ciblés -
  • 7:00 - 7:02
    soient de plus en plus désespérés
  • 7:02 - 7:04
    et fuient en nombres
    jamais vus auparavant.
  • 7:05 - 7:09
    Au cours des dix dernières années,
    le nombre d'enfants non accompagnés
  • 7:10 - 7:14
    qui demandent l'asile à notre frontière
    sud-ouest a été multiplié par 18,
  • 7:14 - 7:18
    passant de 3 300 en 2009
    à plus de 62 000 l'année dernière.
  • 7:20 - 7:24
    Cela s'ajoute à près de 500 000
    personnes voyageant en famille.
  • 7:25 - 7:29
    Des hommes, des femmes et des enfants
    demandent l'asile à nos frontières
  • 7:29 - 7:32
    mais qui sont bloqués
    dans une crise humanitaire.
  • 7:33 - 7:35
    Et pour aggraver le tout,
  • 7:35 - 7:38
    ils sont pris dans ce brouillard
    de demandes et de contre-demandes
  • 7:38 - 7:40
    concernant leur identité,
  • 7:40 - 7:41
    ce qu'ils ont vécu,
  • 7:41 - 7:43
    où se trouvent les preuves
  • 7:43 - 7:44
    et ce qu'ils méritent.
  • 7:44 - 7:46
    Méritent-ils notre aide ?
  • 7:48 - 7:49
    Parfois, les gens prétendent
  • 7:49 - 7:53
    qu'ils ne sont pas des demandeurs d'asile
    mais simplement des migrants économiques.
  • 7:53 - 7:58
    D'autres affirment que ces enfants
    sont en fait exploités par leurs parents.
  • 7:58 - 8:02
    D'autres disent que ce ne sont pas
    des enfants, mais des criminels endurcis,
  • 8:02 - 8:05
    des membres de gangs
    qui essaient d'infiltrer notre pays.
  • 8:05 - 8:07
    Pour dissiper ce brouillard,
  • 8:07 - 8:09
    mes collègues et moi avons mené une étude.
  • 8:09 - 8:13
    Nous avons examiné les données
    des enfants demandeurs d'asile
  • 8:13 - 8:15
    qui ont fait l'objet
    d'évaluations médicales.
  • 8:16 - 8:18
    Voici ce que les examens nous ont appris.
  • 8:20 - 8:22
    80% de ces enfants avaient des traces
  • 8:22 - 8:25
    d'exposition à des violences
    physiques répétées :
  • 8:25 - 8:26
    agressions et tortures.
  • 8:27 - 8:30
    60% des filles
    et au moins 10 % des garçons
  • 8:30 - 8:34
    avaient des traces d'exposition
    répétée à des violences sexuelles.
  • 8:34 - 8:36
    Une jeune fille notamment
  • 8:36 - 8:37
    avait des traces attestant
  • 8:38 - 8:41
    qu'elle avait été détenue,
    battue et violée pendant trois ans.
  • 8:41 - 8:43
    Elle a été victime de trafic sexuel
  • 8:43 - 8:46
    et a même reçu des menaces
    de mort contre toute sa famille
  • 8:46 - 8:49
    si jamais elle s'échappait
    ou essayait de chercher de l'aide.
  • 8:51 - 8:55
    90% de ces enfants avaient
    des preuves de dommages psychologiques
  • 8:55 - 8:56
    dus à des violences indirectes,
  • 8:56 - 8:58
    dont des menaces aussi graves,
  • 8:58 - 9:02
    mais aussi parce qu'ils ont été
    témoins d'atrocités indicibles.
  • 9:04 - 9:10
    Un jeune garçon a décrit
    la terreur, le chagrin
  • 9:11 - 9:12
    et la peur totale
  • 9:12 - 9:16
    de voir les corps et les visages
    mutilés de son jeune frère,
  • 9:16 - 9:17
    de sa tante,
  • 9:17 - 9:20
    de son oncle, de son cousin,
  • 9:20 - 9:22
    tous tués dans une seule
    attaque de gang destinée
  • 9:23 - 9:25
    à envoyer un message à la communauté.
  • 9:28 - 9:31
    Et bien sûr, le bilan psychologique
    est immense.
  • 9:31 - 9:35
    19% de ces enfants présentaient
    des signes d'anxiété chronique,
  • 9:35 - 9:37
    41% de dépression
  • 9:37 - 9:39
    et 64% de syndrome
    de stress post-traumatique [SSPT].
  • 9:40 - 9:45
    21% présentaient également des tendances
    suicidaires - ce sont des enfants.
  • 9:46 - 9:49
    Pour mettre les choses en perspective,
    les vétérans qui rentrent
  • 9:49 - 9:51
    ont un taux de SSPT
    de l'ordre de 10 à 20 %.
  • 9:52 - 9:55
    Ces enfants ont de 3 à 6 fois
    plus de risques de souffrir de SSPT
  • 9:55 - 9:58
    qu'un soldat revenant de la guerre.
  • 10:01 - 10:05
    En plus de ces traumatismes,
  • 10:05 - 10:07
    il en existe beaucoup d'autres.
  • 10:07 - 10:11
    Des enfants venus chercher la sécurité
    entrent dans notre système d'immigration
  • 10:11 - 10:12
    pour y trouver d'autres abus
  • 10:12 - 10:16
    et même des tortures qui leur
    rappellent les endroits d'où ils ont fui.
  • 10:17 - 10:19
    Vous vous souvenez peut-être de ces unes,
  • 10:19 - 10:21
    de ces images de l'année dernière.
  • 10:22 - 10:25
    Des enfants arrachés
    des bras de leurs parents.
  • 10:25 - 10:29
    Des nourrissons, des bébés
    dans des cages froides et insalubres.
  • 10:29 - 10:32
    L'absence de nourriture, de vêtements,
    d'eau et même de savon.
  • 10:34 - 10:37
    On signale de plus en plus
    de négligences médicales,
  • 10:37 - 10:39
    de complications évitables,
  • 10:39 - 10:42
    de violences envers les enfants,
    d'abus sexuels
  • 10:42 - 10:45
    et même de décès d'enfants alors qu'ils
    étaient détenus par les autorités.
  • 10:47 - 10:50
    Hélas, beaucoup de ces crimes
    ne sont pas nouveaux.
  • 10:50 - 10:53
    Certains remontent à de nombreuses
    années voire à plusieurs présidents.
  • 10:53 - 10:54
    Mais quelque chose a changé.
  • 10:55 - 10:58
    La portée et l'ampleur de
    ces abus et de ces crimes,
  • 11:00 - 11:03
    la mise en danger systématique
    et apparemment intentionnelle
  • 11:03 - 11:05
    des demandeurs d'asile,
  • 11:05 - 11:08
    ainsi que l'impunité
    avec laquelle ils sont commis,
  • 11:08 - 11:11
    ont porté ce drame à un niveau jamais vu.
  • 11:14 - 11:16
    Cela me rappelle
    l'une des jeunes filles de l'étude
  • 11:17 - 11:20
    qui a raconté comment elle a plaidé
    auprès d'un de ses agresseurs,
  • 11:20 - 11:21
    lui demandant d'arrêter,
  • 11:21 - 11:23
    lui demandant pourquoi elle était visée.
  • 11:24 - 11:26
    Vous savez quelle fut sa réponse ?
  • 11:27 - 11:31
    « Nous pouvons le faire, parce qu'il
    n'y a personne pour vous protéger. »
  • 11:36 - 11:39
    Cela ne devrait pas arriver aux enfants
    ou à d'autres demandeurs d'asile
  • 11:39 - 11:43
    qui arrivent à nos frontières.
  • 11:43 - 11:44
    Mais que faisons-nous ?
  • 11:46 - 11:49
    En tant que médecin, je suis souvent
    confronté à des décisions difficiles
  • 11:49 - 11:53
    avec mes patients les plus malades
    et les plus complexes.
  • 11:53 - 11:55
    Bien sûr, nous nous concentrons
    sur leur santé,
  • 11:55 - 11:57
    leur bien-être, leur qualité de vie,
  • 11:57 - 12:00
    mais il faut parfois explorer
    plus en profondeur leurs valeurs
  • 12:02 - 12:04
    pour vraiment comprendre comment avancer.
  • 12:05 - 12:06
    De même,
  • 12:06 - 12:09
    notre nation est en pleine crise
  • 12:09 - 12:11
    due au nombre croissant
    de demandeurs d'asile à nos frontières
  • 12:11 - 12:13
    et dans nos communautés,
  • 12:13 - 12:17
    et cela nous oblige à réexaminer
    certaines de nos valeurs fondamentales.
  • 12:18 - 12:22
    Que signifie accorder de l'importance
    à la santé et à la protection ?
  • 12:22 - 12:26
    Que signifie accorder
    de l'importance à la sécurité,
  • 12:26 - 12:28
    à la vie, à la liberté,
  • 12:28 - 12:30
    à la vie d'enfants ?
  • 12:30 - 12:31
    Et particulièrement,
  • 12:31 - 12:35
    que signifie accorder de l'importance
    à « la loi et à l'ordre public » ?
  • 12:35 - 12:39
    Cela inclut-il également le respect
    des droits des demandeurs d'asile ?
  • 12:40 - 12:42
    Pour certains, ces termes
  • 12:42 - 12:46
    impliquent de construire plus de murs,
    de déployer plus de gardes-frontière,
  • 12:46 - 12:48
    d'expulser plus de personnes
  • 12:48 - 12:51
    même si cela signifie séparer
    des enfants de leur famille,
  • 12:51 - 12:53
    les torturer psychologiquement
  • 12:54 - 12:56
    ou les renvoyer vers des pays
    où ils pourraient mourir.
  • 12:57 - 13:00
    Tout cela au nom de la sécurité.
  • 13:00 - 13:01
    Tout cela en notre nom.
  • 13:02 - 13:04
    Mais pour moi et pour beaucoup d'autres,
  • 13:05 - 13:06
    lorsque je pense à ces valeurs,
  • 13:06 - 13:09
    cela me pousse
    dans une tout autre direction
  • 13:09 - 13:13
    et renouvelle mon engagement à répondre
    aux besoins de ces demandeurs d'asile
  • 13:13 - 13:16
    avec tous les outils dont je dispose.
  • 13:16 - 13:19
    Pour que, quand nous disons accorder
    de la valeur à la vie et la liberté,
  • 13:19 - 13:22
    nous voyions ces personnes
    qui ont pris des risques inimaginables
  • 13:22 - 13:25
    pour fuir le danger et les violences,
  • 13:25 - 13:26
    pour essayer de trouver la sécurité.
  • 13:26 - 13:28
    Nous les accueillerons
  • 13:28 - 13:31
    avec de la nourriture,
    de l'eau, un abri, des vêtements.
  • 13:31 - 13:33
    Et certainement avec des soins médicaux
  • 13:33 - 13:36
    et des soins en santé mentale
    dont ils ont si désespérément besoin.
  • 13:36 - 13:38
    Lorsque nous parlons de l'État de droit,
  • 13:38 - 13:42
    et pas seulement les privilèges
    qu'il accorde à quelques-uns
  • 13:42 - 13:45
    mais les responsabilités
    qu'il exige de nous tous,
  • 13:45 - 13:48
    nous nous assurons que notre
    système d'immigration fonctionne,
  • 13:48 - 13:50
    que nos juges soient formés,
  • 13:50 - 13:54
    que nous ne nous contentions pas
    de l'illusion de l'ordre public
  • 13:54 - 13:58
    qu'un mur élevé ou une frontière
    militarisée pourrait nous procurer.
  • 13:58 - 14:00
    Nous voulons un vrai État de droit.
  • 14:00 - 14:03
    Nous voulons que les juges
    jugent sur preuves,
  • 14:03 - 14:04
    y compris les preuves médicales,
  • 14:04 - 14:07
    et nous voulons qu'ils rendent la justice
  • 14:07 - 14:09
    de manière équitable.
  • 14:11 - 14:13
    Si nous disons accorder
    de l'importance à la santé,
  • 14:13 - 14:15
    que nous ne voulons pas perpétuer le mal,
  • 14:17 - 14:20
    nous devons tenir compte des traumatismes
  • 14:20 - 14:22
    dans tout le système d'immigration.
  • 14:22 - 14:24
    Cela commence par la formation
    des gardes-frontière
  • 14:24 - 14:26
    ou des agents de l'immigration,
  • 14:26 - 14:30
    mais aussi plus d'experts en médecine, en
    santé mentale, en protection de l'enfance
  • 14:30 - 14:31
    dans tout le système.
  • 14:34 - 14:37
    Et quand nous disons
    que nous tenons à la justice,
  • 14:39 - 14:42
    nous ne nous laisserons pas
    transformer en tortionnaires,
  • 14:42 - 14:46
    ceux que beaucoup de ces enfants
    et d'autres ont fui.
  • 14:46 - 14:48
    Nous ouvrirons nos centres
    de détention et nos tribunaux
  • 14:48 - 14:51
    aux experts et aux défenseurs
    pour qu'on rende des comptes.
  • 14:52 - 14:57
    Et nous pourrions constater que nous
    devons fermer la plupart des camps.
  • 15:02 - 15:04
    Je crois qu'en travaillant
    en partenariat efficace
  • 15:04 - 15:08
    avec des avocats, des médecins,
    des défenseurs des droits de l'homme, etc.
  • 15:08 - 15:11
    nous pouvons répondre
    aux besoins de ces demandeurs d'asile,
  • 15:11 - 15:15
    que nous pouvons remplir
    nos obligations historiques, humanitaires
  • 15:15 - 15:17
    et juridiques à leur égard.
  • 15:17 - 15:19
    Et lorsque nous le ferons,
  • 15:19 - 15:21
    quelque chose de puissant se produira.
  • 15:21 - 15:23
    Non seulement ces demandeurs d'asile -
  • 15:23 - 15:26
    comme l'homme qui est venu à ma clinique,
  • 15:26 - 15:27
    comme les enfants de l'étude
  • 15:27 - 15:31
    ou les milliers d'autres
    qui cherchent une nouvelle vie -
  • 15:31 - 15:34
    pourront trouver cette sécurité.
  • 15:34 - 15:36
    Nous reconnaîtrons
    les abus qui ont eu lieu
  • 15:36 - 15:39
    et nous rétablirons les droits et
    les protections qui ont été perdus.
  • 15:40 - 15:43
    Et je pense que nous serons émerveillés
  • 15:43 - 15:45
    lorsque nous les verrons
    dans toute leur humanité.
  • 15:46 - 15:49
    Non seulement leurs forces
    et leurs faiblesses,
  • 15:49 - 15:50
    leurs espoirs et leurs joies,
  • 15:50 - 15:53
    non seulement le traumatisme
    que nous reconnaissons,
  • 15:53 - 15:55
    mais nous serons aussi à leurs côtés
  • 15:55 - 15:58
    et nous serons inspirés
    par leur résilience.
  • 15:58 - 15:59
    Ils s'épanouiront
  • 15:59 - 16:02
    et contribueront
    à la richesse de cette nation.
  • 16:03 - 16:05
    En restant fidèles
    à nos valeurs fondamentales
  • 16:05 - 16:07
    comme je l'ai décrit,
  • 16:07 - 16:11
    nous pourrons construire
    un système d'immigration sain et humain.
  • 16:11 - 16:15
    C'est ainsi que nous resterons
    le pays de tous les possibles.
  • 16:15 - 16:16
    Et c'est ainsi
  • 16:16 - 16:19
    que nous continuerons
    à éclairer le monde.
  • 16:20 - 16:21
    Je vous remercie.
  • 16:21 - 16:23
    (Applaudissements)
Title:
Comment les médecins peuvent soigner le système du droit d'asile des États-Unis
Speaker:
Joseph Shin
Description:

Les réfugiés qui fuient les persécutions endurent des épreuves inimaginables dans leur quête d'une vie meilleure. Le médecin Joseph Shin explique la collaboration essentielle entre médecins et avocats pour aider les demandeurs d'asile aux États-Unis, imaginant des pistes prometteuses pour assurer le respect de leur dignité.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:37

French subtitles

Revisions