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Paywall: The Business of Scholarship (CC BY 4.0)

  • 0:19 - 0:22
    Voilà comment ça se passe.
    Je m'appelle Frank Stasio.
  • 0:22 - 0:25
    Une grande partie de la recherche scientifique
    a été financée sur fonds publics,
  • 0:25 - 0:30
    mais l'accès au public en est restreint
    par de coûteux péages – des « paywalls ».
  • 0:30 - 0:32
    Dans le même temps, certains éditeurs
    de revues scientifiques ont des marges
  • 0:32 - 0:35
    plus importantes que des entreprises
    comme Walmart, Google ou Apple.
  • 0:36 - 0:39
    Mais il y a un mouvement naissant
    qui pourrait changer la donne.
  • 0:42 - 0:45
    Paywall
    Le Marché du savoir
  • 0:48 - 0:50
    Les universités servent à instruire les gens,
  • 0:50 - 0:57
    il est totalement contre-productif
    d'exercer une rétention de l'information.
  • 0:57 - 1:03
    Il n'y a rien à y gagner
    à part de l'argent, du pouvoir.
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    et des choses contre lesquelles
    il est important de se battre.
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    Beaucoup d'argent ?
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    Beaucoup d'argent !
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    Un marché se comptant
    en milliards de dollars.
  • 1:18 - 1:22
    La publication scientifique est un marché
    qui génère 25,2 milliards de dollars par an.
  • 1:22 - 1:29
    Ce journal, Biomaterials, publié par Elsevier,
    coûte en moyenne 10 702 $ par an (version électronique)
  • 1:29 - 1:31
    Est-ce de l'argent bien dépensé ?
    Difficile à dire.
  • 1:32 - 1:37
    En 1995, le magazine Forbes prédisait que
    la recherche serait la première victime d'Internet.
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    Les universitaires sont progressistes et les revues
    gagneraient moins si le contenu était en ligne.
  • 1:44 - 1:46
    23 ans plus tard,
    rien n'est moins vrai.
  • 1:47 - 1:50
    S'il est une chose à retenir
    de l'histoire,
  • 1:50 - 1:52
    C'est que nous sommes très mauvais
    pour prédire l'avenir.
  • 1:52 - 1:55
    Pourtant c'est quelque chose
    que les médias adorent faire
  • 1:56 - 1:59
    et dont le public raffole.
    C'est ironique...
  • 1:59 - 2:00
    [notification d'erreur]
  • 2:00 - 2:01
    Nous sommes désolés.
  • 2:01 - 2:04
    Vous n'êtes pas autorisé
    à regarder ce documentaire.
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    Merci de sélectionner votre mode de paiement.
  • 2:09 - 2:10
    [blip]
  • 2:12 - 2:17
    L'édition scientifique est une industrie qui
    dégage une marge d'environ 35 à 40 %.
  • 2:17 - 2:19
    Au fil des années
    j'ai étudié les chiffres,
  • 2:19 - 2:21
    et Walmart, par exemple,
    a une marge d'environ 3 % ;
  • 2:22 - 2:25
    et Walmart, pour les gens,
    c'est un genre de monstre maléfique.
  • 2:25 - 2:27
    Mais c'est 3 % par rapport à 35 %.
  • 2:28 - 2:32
    Vous voyez, j'aurais pu changer d'idée,
    me dire que Walmart n'est pas si mal
  • 2:33 - 2:35
    par rapport à d'autres entreprises
    dans d'autres secteurs.
  • 2:36 - 2:40
    En gestion de patrimoine, c'est environ 21 % ;
    celle de Toyota environ 12 %.
  • 2:40 - 2:46
    Comment peut-on accepter de telles
    marges de profit dans ce secteur
  • 2:47 - 2:51
    alors que leur matière première
    ne leur coûte rien ?
  • 2:51 - 2:54
    — Quelles sont les filières
    comparables
  • 2:54 - 2:56
    avec ce genre de marges de profit,
    à 32-35 % ?
  • 2:56 - 2:58
    — Franchement, je n'ai jamais
    entendu parler
  • 2:59 - 3:01
    d'entreprises avec de telles marges.
  • 3:02 - 3:05
    Dans la plupart
    des autres branches, les branches normales,
  • 3:05 - 3:09
    ce genre de marge
    évoque une logique monopolistique.
  • 3:10 - 3:15
    Même si hors du monde universitaire
    les gens ne lisent pas beaucoup ces articles,
  • 3:15 - 3:18
    ne les trouvent pas utiles,
    il les paient quand même.
  • 3:18 - 3:22
    Vos impôts vont aux gouvernements
    qui vont financer les universités,
  • 3:23 - 3:27
    qui ont elles-mêmes des bibliothèques
    qui paient des abonnements aux éditeurs.
  • 3:28 - 3:32
    Les revues et les éditeurs
    profitent de votre argent.
  • 3:32 - 3:35
    Que ce soit vous ou votre voisin,
    tout le monde met la main à la poche.
  • 3:35 - 3:37
    Et ceux qui en tirent les bénéfices
    sont les éditeurs.
  • 3:37 - 3:40
    Tout le monde a droit à une marge de profit.
  • 3:40 - 3:43
    Mais comment des revues – des revues (!)
  • 3:43 - 3:45
    peuvent-elles dégager des marges
    supérieures aux plus grosses entreprises techno ?
  • 3:47 - 3:50
    Eh bien, la raison, c'est que
    les travailleurs ne sont pas payés.
  • 3:50 - 3:54
    Dans quelle autre industrie
    (je n'en vois pas),
  • 3:54 - 3:56
    ceux qui produisent,
  • 3:56 - 3:59
    ici, les auteurs, les relecteurs,
    ne gagnent-ils rien ?
  • 3:59 - 4:02
    Les marges de l'édition
    n'ont rien à envier à qui que ce soit :
  • 4:04 - 4:09
    il y a quelques années, je les ai comparées
    à celle de Facebook et elles sont à peu prés égales
  • 4:09 - 4:13
    à celles des entreprises de logiciels
    les plus prospères.
  • 4:13 - 4:16
    Facebook, il va sans dire,
    se développe à l'infini
  • 4:16 - 4:19
    et on pourrait dire qu'aucune entreprise
    n'a mieux réussi depuis 5 ou 10 ans.
  • 4:19 - 4:23
    Les profits de l'édition sont donc obscènes,
  • 4:24 - 4:28
    ce pourquoi les éditeurs ne sont
    pas pressés que cela change.

    65
    00:04:28,724 --> 00:04:31,324
    La vraie question, c'est
    pourquoi les marges sont si élevées,
  • 4:31 - 4:35
    de l'ordre de 35 % de plus que
    Google ; comment est-ce possible ?
  • 4:35 - 4:39
    C'est simplement lié
    au pouvoir de fixer les prix
  • 4:39 - 4:43
    Vous, si vous êtes Elsevier, imaginons,
    vous avez un accès exclusif ;
  • 4:44 - 4:47
    vous vendez du contenu
    à une université.
  • 4:47 - 4:50
    Ce n'est pas vraiment
    comme aller au supermarché,
  • 4:50 - 4:54
    où, par exemple, si une bière est trop chère,
    vous en choisissez une autre.
  • 4:54 - 4:57
    Un bibliothécaire de l'université
    ne peux pas vraiment dire,
  • 4:57 - 5:00
    "Bon, les revues d'Elsevier sont trop chères,
    on prendra celles de Wiley cette année."
  • 5:00 - 5:02
    Il vous faut toutes ces revues.
  • 5:02 - 5:08
    Et donc, les éditeurs peuvent définir
    des prix aussi élevés qu'ils le souhaitent,
  • 5:08 - 5:10
    les universités vont en fait rarement rechigner.
  • 5:10 - 5:15
    Elles peuvent faire semblant,
    mais en réalité elles doivent y avoir accès,
  • 5:15 - 5:17
    cela place les éditeurs
    en position très avantageuse.
  • 5:18 - 5:20
    Il y a là un problème de marché.
  • 5:20 - 5:24
    Le marché de l'édition présente
    ce que quelqu'un a appelé un risque moral,
  • 5:24 - 5:28
    ce qui n'a rien a voir avec l'éthique,
    c'est un terme économique.
  • 5:28 - 5:30
    Un risque moral survient
    quand l'acheteur d'un bien
  • 5:30 - 5:32
    n'en est pas le consommateur.
  • 5:33 - 5:36
    Et quel est ce bien
    sur le marché traditionnel de l'édition ?
  • 5:36 - 5:38
    C'est l'accès,
    l'accès par les lecteurs.
  • 5:39 - 5:41
    Les consommateurs sont des gens comme moi
    qui veulent lire les articles,
  • 5:41 - 5:44
    mais les acheteurs sont d'autres personnes,
    je ne suis generalement pas abonné.
  • 5:45 - 5:51
    La bibliothèque de Harvard dépense une fortune
    pour s'abonner à toute une panoplie de revues.
  • 5:51 - 5:59
    Mais, je suis insensible au prix de ces revues
    car je n'ai pas à payer la facture.
  • 5:59 - 6:00
    Mais c'est de l'argent réel, n'est ce pas ?
  • 6:00 - 6:04
    L'édition de revues
    scientifiques est un secteur
  • 6:04 - 6:06
    de 10 milliards de dollars par an.
  • 6:06 - 6:10
    Ce n'est pas rien.
    C'est beaucoup d'argent.
  • 6:10 - 6:15
    Quand on voit des marges de profit
    de 30 à 40 % de cette somme,
  • 6:15 - 6:17
    qu'on pourrait réinvestir
    dans la recherche
  • 6:17 - 6:19
    que ce soit pour soutenir
    des projets scientifiques,
  • 6:19 - 6:21
    ou soutenir des universités,
  • 6:22 - 6:24
    recruter plus de chercheurs,
    payer plus les professeurs,
  • 6:24 - 6:26
    réduire le coût des études,
  • 6:26 - 6:31
    cet aspect financier est symptomatique
  • 6:31 - 6:34
    du décalage de
    ce modèle commercial
  • 6:34 - 6:37
    sur le plan de la pertinence
    pour la recherche.
  • 6:38 - 6:43
    D'habitude, on ne pense
    pas au rapport
  • 6:44 - 6:49
    entre les bénéfices
    de ces entreprises
  • 6:50 - 6:58
    et l'augmentation constante
    des droits de scolarité.
  • 6:58 - 7:00
    Or, c'est lié.
  • 7:00 - 7:04
    Ce n'est pas un
    problème marginal.
  • 7:04 - 7:10
    Il ne s'agit pas de querelles
    internes entre chercheurs,
  • 7:10 - 7:14
    mais de problèmes
    sociaux fondamentaux.
  • 7:14 - 7:16
    Quel est l'avenir de nos sociétés ?
  • 7:17 - 7:21
    Le prix des revues
    augmente bien au-delà de l'inflation
  • 7:21 - 7:24
    et bien plus
    que le budget des bibliothèques,
  • 7:24 - 7:25
    depuis des décennies,
    pas juste des années.
  • 7:26 - 7:28
    Et c'est une catastrophe.
  • 7:29 - 7:30
    Il y a à peine 10 heures,
    l'université d'Anthem a fermé.
  • 7:31 - 7:34
    L'université Saint-Joseph
    va bientôt fermer.
  • 7:34 - 7:37
    Criblée de dettes, l'université
    Dowling ferme aussi.
  • 7:38 - 7:40
    Cette fermeture soudaine jette
    les professeurs à la rue
  • 7:40 - 7:43
    et oblige des milliers d'étudiants
    à se trouver une autre université.
  • 7:43 - 7:47
    Le monde universitaire
    n'a pas vraiment étudié
  • 7:47 - 7:51
    le véritable coût
    de la diffusion de la recherche.
  • 7:51 - 7:54
    Ce sont les budgets des bibliothèques
    qui ont dû faire face au problème,
  • 7:54 - 7:57
    et nous avons souvent dû aller
    quémander à l'administration
  • 7:57 - 8:00
    des rallonges pour nous abonner
  • 8:01 - 8:04
    aux revues de science, technologie,
    médecine,
  • 8:04 - 8:07
    dont les prix venaient de flamber d'un coup
  • 8:07 - 8:10
    pour telle ou tellle raison
    invoquée par les éditeurs.
  • 8:10 - 8:14
    La recette du profit
    c'est la rareté.
  • 8:14 - 8:17
    Bienvenue dans le monde des « péage »
    qui bloquent la recherche.
  • 8:18 - 8:20
    — Est-ce que vous avez rencontré un péage ?
    — Certainement.
  • 8:20 - 8:21
    J'ai absolument rencontré un péage.
  • 8:22 - 8:24
    Je me heurte à des péage fréquemment.
  • 8:24 - 8:27
    — Êtes-vous déjà tombé sur un péage ?
    — Oh oui.
  • 8:27 - 8:28
    J'ai heurté un péage
  • 8:28 - 8:30
    Assez souvent, je tombe sur un péage, oui.
  • 8:30 - 8:33
    Quand j'étais étudiant,
    J'ai heurté un péage.
  • 8:33 - 8:34
    Je tombe souvent sur des péage.
  • 8:35 - 8:38
    — Qu'en pensez vous?
    — Je suis furax.
  • 8:38 - 8:42
    Les étudiants poursuivent leurs études,
    obtiennent leur master
  • 8:42 - 8:44
    passent dans une entreprise essaimée
  • 8:44 - 8:46
    et d'un coups se rendent compte
  • 8:46 - 8:50
    qu'ils n'ont plus accès
    aux résultats de recherche
  • 8:51 - 8:55
    dont ils ont besoin
    parce qu'ils ne sont plus liés à l'université.
  • 8:55 - 9:02
    Ils viennent frapper à ma porte.
    Et je suis obligé de leur dire, en tant que documentaliste,
  • 9:02 - 9:09
    Je suis dans cette position délicate,
    de bloquer aux utilisateurs non étudiants
  • 9:09 - 9:13
    l'accès à la recherche financée par le public.
  • 9:13 - 9:18
    Ce qui est totalement contraire
    aux missions d'une bibliothèque et d'un documentaliste.
  • 9:18 - 9:20
    C'était une vraie révélation.
  • 9:20 - 9:22
    Est-ce que vous pouvez
    nous parler un peu de vous ?
  • 9:22 - 9:25
    Je m'appelle Dwight Parker,
  • 9:25 - 9:28
    j'étais en train de travailler pour
    ma thèse en psychologie de l'éducation
  • 9:29 - 9:32
    quand j'ai décidé de faire un break,
  • 9:32 - 9:33
    et je vends des voitures.
  • 9:33 - 9:37
    Tant que j'étais dans le programme,
    j'avais accès à beaucoup de choses.
  • 9:37 - 9:40
    Mais une fois que vous en sortez,
  • 9:40 - 9:42
    Ces ressources ne sont
    tout simplement plus accessibles ;
  • 9:42 - 9:44
    ou elles ne l'étaient plus pour moi en tout cas.
  • 9:44 - 9:48
    J'étais dans la psychologie de l'éducation
  • 9:48 - 9:50
    et la plupart de la recherche
    est payée par l'argent public,
  • 9:50 - 9:53
    donc il s'agit de l'argent des contribuables
    qui financent la recherche,
  • 9:53 - 9:56
    et qui sont à nouveau facturés,
    ce qui est absurde.
  • 9:56 - 9:58
    — Je veux dire, c'est absurde.
    — Tout à fait
  • 9:58 - 10:00
    Sans oublier que c'est un bien public.
  • 10:00 - 10:02
    Je veux dire, certaines recherches scientifique.
  • 10:02 - 10:04
    J'ai besoin de pouvoir accéder
    à cette recherche sans barrière.
  • 10:04 - 10:11
    Je veux dire, je n'ai pas 79.99 ou..
    pour faire ça.
  • 10:11 - 10:13
    Pas en vendant des voitures.
  • 10:14 - 10:16
    Même la plus belle des voitures.
  • 10:19 - 10:23
    Si je travaillais pour Elsevier,
    je pourrais me le permettre.
  • 10:23 - 10:25
    Ou l'un des autres éditeurs.
    Je veux dire, c'est tellement...
  • 10:25 - 10:29
    Tu vois... Les gens le font,
    c'est tellement...
  • 10:31 - 10:34
    L'argent corromps tout, tu sais ?
  • 10:34 - 10:36
    Tu as l'argent, tu as le gouvernement,
    et tout le monde est tellement...
  • 10:37 - 10:39
    c'est comme si la science se perdait.
    Vraiment, elle s'y perd.
  • 10:40 - 10:43
    Ma femme a
    une embolie pulmonaire
  • 10:43 - 10:44
    Ils ne savent pas pourquoi.
  • 10:44 - 10:48
    Personne n'est sûr de pourquoi
    elle fait cette embolie pulmonaire.
  • 10:48 - 10:51
    Ça pourrait être un grand nombre de choses,
    donc j'ai commencé à faire ce que je fais,
  • 10:51 - 10:53
    c'est à dire aller sur internet et faire
    des recherches.En butant sur ces péage
  • 10:53 - 10:56
    derrière lesquels se trouve
    des études sur les embolies pulmonaires.
  • 10:58 - 11:02
    et je n'ai pas les moyens de dépenser cet argent,
    pour lire un papier de recherche
  • 11:02 - 11:06
    juste pour me rendre compte
    qu'il ne s'applique pas à elle. Pertinent pour notre situation.
  • 11:06 - 11:08
    C'est peut-être le cas.
    Peut-être pas.
  • 11:08 - 11:10
    Mais je n'ai pas assez d'information
    devant moi pour le dire !
  • 11:11 - 11:14
    Alors que ça pourrait sauver sa vie !
  • 11:14 - 11:17
    La raison pour laquelle nous faisons de la recherche
    est que nous essayons de résoudre
  • 11:17 - 11:20
    des problèmes dans le monde.
    Nous essayons de guérir des maladies ;
  • 11:20 - 11:23
    nous essayons de maintenir l'eau pure ;
  • 11:23 - 11:26
    nous essayons de ramener à zéro la pauvreté.
  • 11:26 - 11:32
    Nous essayons d'éradiquer
    certaines maladies une fois pour toutes.
  • 11:32 - 11:36
    Et si vous voulez y arriver,
    il faut être sûr que chacun y ait accès.
  • 11:36 - 11:40
    Pas seulement les pays riches,
    pas seulement les gens qui ont un doctorat,
  • 11:40 - 11:42
    Mais que tout le monde
    puisse lire les publications de recherche,
  • 11:43 - 11:46
    y réfléchir et ensuite participer.
  • 11:46 - 11:49
    Mais quand une large partie de la population
    n'a pas accès à la recherche,
  • 11:49 - 11:52
    le nombre d'entre nous qui résoud les grands problèmes
    est bien plus faible.
  • 11:52 - 11:55
    Les éditeurs ont participé au partage du
    dialogue universitaire
  • 11:55 - 11:58
    pendant des siècles.
    Et pour celà, ils sont vitaux.
  • 11:58 - 12:05
    Mais en même temps, toute une population,
    la grande majorité,
  • 12:05 - 12:09
    n'a pas accès à la recherche
    sur les développements actuels
  • 12:09 - 12:16
    en science, médecine, culture, technologie,
    science environnementale.
  • 12:16 - 12:22
    Et ils sont confrontés au fait de devoir essayer de
    comprendre le monde sans accéder
  • 12:22 - 12:26
    aux meilleures connaissances à son propos.
    Quelque part, c'est tragique
  • 12:26 - 12:31
    Les universités occidentales ont des financements
    importants pour leurs bibliothèques,
  • 12:31 - 12:33
    Donc elles sont dans...
  • 12:33 - 12:38
    elles peuvent s'abonner à des revues scientifiques,
    donner un accès à leurs étudiants,
  • 12:38 - 12:42
    Mais dans les pays en développement,
    les bibliothèques sont vraiment pauvres.
  • 12:42 - 12:46
    Ainsi, on finit par faire tout soi-même
    sans aucun soutien
  • 12:46 - 12:48
    de l'université.
  • 12:48 - 12:51
    Et même si vous essayez de vous rapprocher des
    membres de l'université ou de vos professeurs,
  • 12:51 - 12:54
    vous avez la même réponse,
    « nous avons fait pareil
  • 12:54 - 12:56
    et vous devez faire pareil ».
  • 12:56 - 13:00
    Donc, vous continuez, et personne
    n'a de résultats concrets.
  • 13:00 - 13:04
    Donc, mes recherches étaient plus
    en recherche fondamentale.
  • 13:04 - 13:06
    Relativité restreinte, plus exactement.
  • 13:06 - 13:09
    Et beaucoup de ces articles,
    encore une fois, avaient
  • 13:09 - 13:11
    « Vous devrez payer pour ça ».
  • 13:11 - 13:14
    Je dirais que je ne paierais jamais
    pour un article,
  • 13:15 - 13:19
    spécialement dans la situation économique du Venezuela,
    actuellement, c'est encore pire, malheureusement.
  • 13:19 - 13:22
    Mais même quand j'étais étudiant là-bas,
  • 13:22 - 13:25
    vous preniez juste votre carte bancaire
    et vous achetiez sur Internet.
  • 13:26 - 13:29
    ainsi, de cette impossibilité d'accès
    est né un mouvement.
  • 13:29 - 13:31
    Et ce mouvement s'appelle « open acces » [accès libre].
  • 13:33 - 13:36
    Dans sa forme la plus simple,
    l'open access est,
  • 13:36 - 13:39
    un accès gratuit
    et sans entrave à l'information.
  • 13:40 - 13:43
    Très simplement, c'est un moyen
    de démocratiser l'information.
  • 13:43 - 13:46
    Cela réduit la disparité
    et promeut l'égalité.
  • 13:46 - 13:49
    Il y a beaucoup de scientifiques
    qui peuvent ajouter leur pierre aux recherches
  • 13:49 - 13:52
    qui ont été faites auparavant
    s'ils y ont accès.
  • 13:53 - 13:56
    Il y a peut-être certains des plus brillants esprits
    de notre génération
  • 13:55 - 13:59
    qui vivent en République centrafricaine et
    qui n'ont accès à aucun des contenus.
  • 14:00 - 14:05
    Que peuvent-ils alors construire sur la base de ce qu'on sait déjà ;
    comment peuvent-ils participer à aller plus loin, plus vite ?
  • 14:05 - 14:08
    Et je pense que l'open access,
    c'est exactement ça.
  • 14:08 - 14:12
    Il permet aux gens
    qui veulent accéder aux connaissances
  • 14:12 - 14:14
    d'accéder aux connaissances
    et de les enrichir.
  • 14:15 - 14:20
    Je pense qu'être passionné de l'open
    access est une bonne chose.
  • 14:21 - 14:24
    Là où je m'inquiète
  • 14:23 - 14:26
    c'est quand la passion de certains pour
    l'open access
  • 14:26 - 14:30
    les conduit à ne pas vouloir penser
    ni à son prix,
  • 14:30 - 14:32
    ni à ses bénéfices.
  • 14:32 - 14:36
    Je m'inquiète quand l'open access
    devient une religion
  • 14:36 - 14:38
    ou quand il devient une auréole
  • 14:38 - 14:44
    que tu dois aimer quoiqu'il
    y ait en dessous.
  • 14:44 - 14:51
    Si nous perdons notre capacité, ou pire,
    notre volonté à être critique
  • 14:51 - 14:55
    à penser de façon aussi critique et analytique
    à un modèle d'open access
  • 14:55 - 14:59
    que pour un modèle d'accès payant
    alors nous ne sommes plus
  • 14:59 - 15:04
    dans le cadre de la raison et de la science ;
    nous sommes dans le cadre de la religion.
  • 15:04 - 15:09
    Et, étant une personne religieuse moi-même,
    je n'ai rien contre la religion,
  • 15:09 - 15:12
    mais c'est important de ne pas la confondre
    avec la science.
  • 15:13 - 15:16
    Je me rends compte,
    surtout si vous être de l'autre côté,
  • 15:16 - 15:19
    que cela paraîtrait religieux.
    Il y a beaucoup de croyances, non ?
  • 15:19 - 15:21
    C'est un mouvement basé sur la croyance
    pour beaucoup de gens.
  • 15:22 - 15:29
    Mais les exemples les plus puissants de ce
    mouvement viennent de la littérature biomédicale.
  • 15:29 - 15:33
    Des parents qui ne peuvent y avoir accès
    des membres de la famille qui n'ont pas accès
  • 15:33 - 15:38
    Et cela donne des éléments de témoins
    et témoignages qui s'approchent du religieux,
  • 15:38 - 15:39
    au moins dans les nuances, non ?
  • 15:40 - 15:46
    Et il y a un vrai pouvoir dans ces témoins, ces témoignages,
    qui se rapproche des mouvements évangéliques.
  • 15:46 - 15:51
    Nous pouvons avoir une conversation très pointue
    à propos de l'innovation,
  • 15:51 - 15:55
    où je peux vous raconter une histoire émotionnellement chargée ;
    laquelle sera la plus virale ?
  • 15:55 - 15:59
    Les mouvements doivent être ouvert à tous, non ?
    Les mouvements sont plus grands que les organisations ;
  • 15:59 - 16:01
    Ils sont plus grands que les peuples/les gens
    quand ils fonctionnent, non ?
  • 16:01 - 16:05
    En quelque sorte, c'est pour ça qu'ils fonctionnent :
    ils prennent cet aspect d'avalanche inarrêtable.
  • 16:06 - 16:09
    Pour moi, je fais ça
    pour que cela
  • 16:09 - 16:11
    contribue à l'efficacité de la recherche.
  • 16:13 - 16:15
    Je veux voir l'efficacité
    de la recherche augmenter au niveau global.
  • 16:15 - 16:16
    C'est mon but principal.
  • 16:16 - 16:20
    Si vous disiez que la science enclose est le bon moyen,
    je supporterai la science enclose.
  • 16:20 - 16:24
    Il faut que l'efficacité de la recherche
    vienne avec une augmentation de la qualité,
  • 16:24 - 16:29
    une augmentation de l'inclusion, de la diversité,
    de l'innovation.
  • 16:29 - 16:34
    Avoir plus de personne
    qui peuvent participer est bénéfique.
  • 16:34 - 16:35
    Nous avons de gros problèmes à résoudre
  • 16:35 - 16:37
    J'ai été très impliqué
    vraiment très impliqué
  • 16:37 - 16:41
    dès le début de l'Open Access
    dans les sciences du vivant.
  • 16:41 - 16:50
    Et notre espoir était que l'Open Access n'apporterait pas seulement
    un changement significatif au niveau de l'accès;
  • 16:50 - 16:55
    cela semblait complètement fou
    que la plupart des recherches ne soient pas disponibles
  • 16:55 - 16:57
    pour les gens qui en avaient besoin.
  • 16:58 - 17:01
    Je suis allé visiter l'université de Belgrade
    il y a quelques années
  • 17:01 - 17:04
    et j'ai rencontré des étudiants
    avant de donner mon cours
  • 17:04 - 17:07
    et nous marchions
    dans une pièce
  • 17:07 - 17:09
    en discutant de ce que
    chacun faisait comme recherche
  • 17:09 - 17:11
    de ce sur quoi chacun travaillait
    pour sa thèse
  • 17:11 - 17:16
    Et presque tout le monde dans la pièce
    travaillait sur la cognition implicite.
  • 17:16 - 17:18
    Et c'était tellement étonnant
    de voir autant d'étudiants
  • 17:18 - 17:20
    travailler sur cet axe particulier de recherche
    que j'ai dit,
  • 17:20 - 17:26
    "Comment se fait-il que vous travailliez tous là dessus ?
    Comment se domaine de recherche est-il devenu si populaire ?
  • 17:26 - 17:32
    Et la réponse était simplement,
    "Nous pouvons accéder à la littérature scientifique sur ce sujet".
  • 17:32 - 17:33
    J'ai demandé : "Que voulez-vous dire ?"
  • 17:33 - 17:37
    "Et bien c'est la norme pour la plupart
    des chercheurs de notre domaine
  • 17:37 - 17:41
    de mettre leurs articles en ligne.
    Donc nous pouvons y acceder.
  • 17:41 - 17:43
    et savoir ce qui est en cours
    dans ce champs de recherche.
  • 17:43 - 17:46
    ce que nous ne pouvons pas
    faire dans d'autres sous-disciplines."
  • 17:47 - 17:49
    J'étais attérré.
  • 17:49 - 17:54
    Qu'ils prennent la décision du sujet de leur recherche
    uniquement par rapport à ce dont ils peuvent accèder.
  • 17:56 - 18:00
    Quand je dirigeais la bibliothèque
  • 18:00 - 18:06
    et que nous devions faire
    des réductions importantes dans nos abonnements
  • 18:06 - 18:11
    à cause des contraintes budgétaires,
    comme toute les bibliothèques,
  • 18:11 - 18:16
    nous avons fait une série de focus group
    pour essayer de voir comment les gens y faisaient face.
  • 18:16 - 18:25
    Une des personne qui m'a beaucoup marqué
    étaient un jeune étudiant de M.D Ph.D
  • 18:25 - 18:29
    qui avait parlé à son directeur de thèse,
    qui lui avait dit :
  • 18:29 - 18:33
    Ces domaines sont interessant,
    lit beaucoup dans ces domaines."
  • 18:33 - 18:41
    l'étudiant m'a dit "Donc je devais lire beaucoup,
    mais ma capacité à lire largement
  • 18:41 - 18:45
    est limité par ce dont vous avez accès.
  • 18:45 - 18:55
    Et donc mon memoire va être limité par
    ce à quoi vous allez pouvoir souscrire,
  • 18:55 - 19:01
    parce que je ne peux plus mettre la main et lire
    les textes auxquels vous n'avaient plus accès."
  • 19:01 - 19:04
    Certains des défis
    les plus important du monde
  • 19:04 - 19:06
    are not going
    to be solved
    ne vont pas être résolus
  • 19:06 - 19:09
    par un seul groupe de chercheur.
  • 19:09 - 19:12
    Et nous savons que la recherche
    interdisciplinaire et la collaboration
  • 19:13 - 19:16
    sont le meilleur moyen
    pour obtenir des solutions plus rapidement.
  • 19:16 - 19:22
    Beaucoup de ces challenges
    sont très dominants
  • 19:22 - 19:26
    - eau propre, sécurité alimentaire,
    réchauffement planétaire, santé publique -
  • 19:26 - 19:29
    ils y a tellement de défis
    à résoudre
  • 19:29 - 19:32
    qu'il n'y a aucune raison
    de ne pas vouloir faire tout ce que l'on peut
  • 19:32 - 19:35
    pour mettre en place cette collaboration
    et lui permettre de se produire.
  • 19:35 - 19:43
    La connaissance médicale et l'expertise pointue
    peut être à tous les points du globe;
  • 19:43 - 19:45
    nous n'avons juste pas assez puisé dedans.
  • 19:45 - 19:51
    L'un de mes amis est un chirurgien à Stanford,
    spécialisé en cardiologie pédiatrique.
  • 19:51 - 19:56
    Il a observé en allant en Inde
  • 19:56 - 19:59
    dans un établissement qui a déjà
    traité 10 fois plus de patients
  • 19:59 - 20:03
    que lui
    qu'ils étaient capables d'obtenir
  • 20:03 - 20:06
    des résultats quasi équivalents aux siens
    à Stanford
  • 20:06 - 20:09
    et qu'ils pouvaient le faire pour
    5 à 10 % du coût.
  • 20:10 - 20:13
    Et pour moi, c'est génial !/du génie
    C'est génial !
  • 20:14 - 20:19
    Et vous penseriez que dans le monde occidental
    nous voudrions comprendre
  • 20:19 - 20:23
    ce qui se passe en Inde
    autant qu'eux voudraient voir
  • 20:23 - 20:26
    ce dont nous sommes capables avec nos
    merveilles de technologies.
  • 20:26 - 20:30
    Il est facile de conclure que
    la connaissance doit être ouverte
  • 20:30 - 20:32
    pour que la connaissance arrive.
  • 20:32 - 20:36
    Et c'est assez curieux qu'elle ne
    soit pas encore ouverte.
  • 20:36 - 20:41
    Et c'est vraiment à cause de la façon
    dont nous en sommes arrivés ici.
  • 20:42 - 20:46
    Depuis la création des revues érudites
    au milieu du 17e siècle,
  • 20:46 - 20:49
    les auteurs ont écrit pour elles sans payer,
  • 20:49 - 20:51
    et ils écrivaient pour l'impact,
    pas pour l'argent.
  • 20:51 - 20:56
    Pour mieux comprendre le processus de recherche,
    nous avons été là ou les revues scientifiques ont commencé :
  • 20:56 - 20:58
    la Royal Society de Londres.
  • 20:59 - 21:01
    Je suis Stuart Taylor, je suis
    directeur de publication ici, à la Royal Society.
  • 21:02 - 21:04
    La Royal Society est l'académie des sciences nationale
    de Grande-Bretagne.
  • 21:05 - 21:09
    Elle a été créée en 1660
    en tant que société des premiers scientifiques,
  • 21:09 - 21:11
    comme Robert Hook et Christopher Wren.
  • 21:11 - 21:15
    Quelques années après, en 1665,
    Henry Oldenburg
  • 21:15 - 21:19
    qui était le premier secrétaire de la société,
    a lancé la première revue de science au monde ici.
  • 21:19 - 21:20
    Elle s'appelait Philosophical Transactions.
  • 21:20 - 21:25
    Et c'était la première fois que
    les avancées et découvertes scientifiques
  • 21:25 - 21:28
    des premiers scientifiques
    étaient clairement enregistrées.
  • 21:28 - 21:31
    Et cette revue a littéralement
    posé le modèle
  • 21:31 - 21:33
    que nous connaissons aujourd'hui
    pour les journaux scientifiques.
  • 21:34 - 21:39
    Donnant corps aux quatre principes : archivage,
    enregistrement, dissémination et vérification.
  • 21:40 - 21:45
    Ce qui signifie, voir votre découverte
    associée à votre nom à une date précise,
  • 21:45 - 21:51
    la voir vérifiée par vos pairs.
    la voir disséminée vers d'autres scientifiques,
  • 21:51 - 21:53
    et la voir archivée pour le futur.
  • 21:54 - 21:58
    Dès qu'il y a eu des réseaux numériques,
    les chercheurs ont partagé le savoir dessus.
  • 21:58 - 22:01
    Depuis, disons, le début des années 1990,
  • 22:01 - 22:04
    les scientifiques ont largement
    promu l'Open Access.
  • 22:04 - 22:08
    Pas seulement en utilisant les réseaux pour
    diffuser leurs travaux et recherches
  • 22:08 - 22:12
    mais aussi en en assurant la promotion
    et en essayant de le partager à d'autres.
  • 22:12 - 22:14
    On pourrait penser que j'exagère, mais
  • 22:14 - 22:18
    Je pensais vraiment alors
    et je n'étais pas seul
  • 22:18 - 22:22
    que si vous avez une
    idée formidable
  • 22:22 - 22:26
    ou si vous faites une avancée,
    vous aimez à penser que c'est parce que
  • 22:26 - 22:36
    vous avez été inspiré ou
    vous avez travaillé plus que tout le monde,
  • 22:36 - 22:41
    mais vous n'aimez pas penser que c'est parce que
    vous avez eu un accès privilégié à l'information.
  • 22:41 - 22:48
    Et donc, une part de mes intentions en 1991
    était juste de monter le niveau,
  • 22:48 - 22:52
    c'est à dire, donner accès à tout le monde
    à la même information au même moment.
  • 22:52 - 22:55
    et de ne pas avoir, vous voyez,
    de disparités dans l'accès.
  • 22:56 - 23:00
    40% de tous les articles publiés
    dans le "New England Journal of Medicine"
  • 23:00 - 23:02
    - et à ce moment là le "New England Journal of Medicine"
    est sans doute
  • 23:02 - 23:04
    le journal avec le plus fort impact au monde -
  • 23:04 - 23:10
    mais 40% des auteurs viennent
    de 200 Km autour de Boston
  • 23:10 - 23:13
    où se trouve le siège
    du "New England Journal of Medicine".
  • 23:14 - 23:15
    L'édition est vraiment un jeu d'initié.
  • 23:16 - 23:22
    Ceux d'entre nous qui sont à l'intérieur
    ont des accès facilités à la publication et l'accès
  • 23:22 - 23:23
    puisque nous appartenons aux institutions les plus riches.
  • 23:24 - 23:28
    Beaucoup de gens
    souffrent des conséquences
  • 23:28 - 23:31
    de l'actuel
    système académique
  • 23:31 - 23:36
    Un grand nombre de médecins auraient avantages
    d'avoir l'information la plus récente
  • 23:36 - 23:40
    à propos des meilleurs traitements
    à administrer à leurs patients.
  • 23:41 - 23:43
    Il y a tant de recherches
    déjà effectuées
  • 23:43 - 23:49
    C'est ridicule parfois d'essayer d'accéder
    à un papier écrit en 1975
  • 23:49 - 23:53
    Et qui est toujours en accès payant.
    Cela n'a aucun sens.
  • 23:53 - 23:56
    Les journaux scientifiques ont fait
    un long chemin depuis 1665.
  • 23:56 - 24:00
    Nous avons à présent la possibilité d'atteindre
    nombre de personnes simultanément sur le globe
  • 24:00 - 24:04
    pour presque rien, et
    ceci est une énorme avancée pour les scientifiques.
  • 24:04 - 24:08
    De nombreux auteurs pensent que si
    ils publient dans une revue conventionnelle
  • 24:08 - 24:13
    particulièrement une revue importante,
    prestigieuse, à fort facteur d'impact,
  • 24:13 - 24:16
    une revue conventionnelle de qualité,
    ils atteignent tous ceux
  • 24:16 - 24:19
    qui s'intéressent à leurs travaux.
    C'est faux.
  • 24:19 - 24:23
    Ils atteignent tous ceux qui ont la chance
    de travailler pour une institution
  • 24:23 - 24:26
    qui a les moyens financiers
    de s'abonner à ce journal
  • 24:26 - 24:30
    Et même si ces revues sont des
    "best sellers" et qu'ils sont incontournables,
  • 24:30 - 24:36
    que toutes les bibliothèques veulent s'y abonner,
    il y en aura toujours qui ne pourront pas payer.
  • 24:36 - 24:40
    et beaucoup de bibliothèques ont depuis longtemps
    supprimé même des abonnements incontournables
  • 24:40 - 24:41
    simplement parce qu'elles n'ont plus l'argent
  • 24:41 - 24:44
    Donc les auteurs bénéficient
    d'une audience plus large
  • 24:44 - 24:49
    et par cette audience plus large
    d'un impact plus grand
  • 24:49 - 24:53
    parce que votre travail ne peut avoir d'impact,
    être les fondements d'autres travaux,
  • 24:53 - 24:57
    cité, pris en compte ou utilisé
    que si les gens savent ce qu'il est.
  • 24:57 - 24:59
    Et beaucoup d'universitaires travaillent pour l'impact.
  • 25:00 - 25:03
    Une partie du travail des universitaires
    est d'étudier des questions,
  • 25:03 - 25:07
    d'essayer d'éclairer un phénomène
    à partir de ce qu'ils ont appris
  • 25:08 - 25:11
    et ensuite de partager avec les autres
    pour que d'autres puissent dire
  • 25:11 - 25:14
    "Eh, vous êtes sur de ceci ? De celà ?"
  • 25:14 - 25:17
    ou "Laissez-moi utiliser cela
    d'une manière différente."
  • 25:17 - 25:22
    Ainsi, en fait, la connaissance est une conversation
    et la seule manière d'avoir une conversation
  • 25:22 - 25:27
    est de savoir ce que l'autre dit
    et sur quoi il se base pour le dire.
  • 25:27 - 25:32
    Et ainsi l'ouverture est fondamentale pour que la
    connaissance fasse se qu'elle est supposée faire.
  • 25:33 - 25:36
    Il y a un mythe originel à propos
    de l'open access.
  • 25:36 - 25:38
    Il n'y a pas de relecture par les pairs,
    c'est "bas de gamme", et ainsi de suite
  • 25:39 - 25:41
    et nous savons que
  • 25:41 - 25:43
    quand vous ouvrez vos travaux
  • 25:43 - 25:48
    les gens verront vite si vous mentez,
  • 25:48 - 25:52
    vous serez pris très vite.
    Si vous loupez quelque chose d'important
  • 25:52 - 25:56
    en termes de preuves
    quelqu'un vous le dira.
  • 25:56 - 26:01
    Si vous n'êtes pas attentif à vos arguments
    ou si vous oubliez une référence importante
  • 26:01 - 26:04
    quelqu'un vous le dira.
    Et alors vous, en tant que chercheur,
  • 26:04 - 26:09
    profiterez de ces remarques et critiques et autres,
  • 26:09 - 26:14
    ainsi votre recherche sera meilleure,
    et pas de moindre qualité !
  • 26:14 - 26:17
    Si vous ne travaillez pas dans ce cadre
    vous n'avez pas de contacts
  • 26:17 - 26:20
    vous n'avez pas idée de cette espèce
    d'impact dramatique
  • 26:20 - 26:24
    que ces tensions/échanges vont avoir
    sur les gens.
  • 26:24 - 26:25
    Vous savez, quand vous regardez l'EPA
    (agence de protection environnementale américaine)
  • 26:25 - 26:29
    mettre hors ligne la rubrique sur le changement
    climatique de son site internet, il y a
  • 26:29 - 26:33
    un impact réel et concret à ne plus avoir d'information.
  • 26:33 - 26:37
    Il y avait là énormément d'informations gratuites
    et nous savons comme celà peut être problématique.
  • 26:37 - 26:40
    Ce n'est bon juste parce que c'est gratuit,
    ce n'est pas mauvais juste parce que c'est payant
  • 26:40 - 26:45
    et je pense que c'est la problématique que cette communauté
    aura toujours à gérer.
  • 26:46 - 26:49
    Bien sûr, dans les tous premiers jours
    du mouvement Open access
  • 26:49 - 26:56
    et des revues Open access, cette notion que
    l'édition Open access n'est pas de haute qualité
  • 26:56 - 26:59
    était très prédominante
    mais maintenant cela a changé.
  • 26:59 - 27:01
    Pour nous, l'Open access,
  • 27:01 - 27:06
    ne remet pas du tout en cause
    l'évaluation par les pairs.
  • 27:06 - 27:10
    En fait, vous savez,
    cela va même la rendre meilleure.
  • 27:10 - 27:13
    Le système d'évaluation dans nombre de pays,
    nombre de pays en voie de développement,
  • 27:13 - 27:16
    reproduit toujours le nôtre,
    en Angleterre et aux États-unis.
  • 27:17 - 27:23
    Nous avons mené une enquête récemment, sur
    la perception de nos chercheurs
  • 27:23 - 27:26
    à propos de l'Open Access, et un grand nombre,
    vous savez, disait
  • 27:26 - 27:28
    "Super, l'Open Access est exactement
    ce que nous avons besoin, nous avons besoin
  • 27:28 - 27:32
    d'avertir le monde entier de nos recherches.
    Tout le monde doit y avoir accès. C'est super."
  • 27:32 - 27:38
    quoiqu'il en soit, quand nous demandions aux chercheurs
    leurs priorités concernant les journaux
  • 27:38 - 27:42
    où ils souhaitent publier,
    les critères les plus demandés étaient l'impact
  • 27:42 - 27:46
    l'indexation, et en fin de liste, l'accès libre
  • 27:46 - 27:50
    Donc pendant qu'ils faisait la promotion
    du libre accès
  • 27:50 - 27:56
    malheureusement, à cause du
    système de récompenses, c'est assez déconsidéré
  • 27:56 - 27:57
    parce qu'ils ont toujours besoin
    de faire progresser leur carrière.
  • 27:57 - 28:01
    Nous avons mis en place
    le libre accès pendant un certain temps.
  • 28:03 - 28:07
    L'impact n'a pas été aussi
    rapide que prévu,
  • 28:07 - 28:17
    et je suis vraiment inquiet pour les 5
    années à venir. A quelle vitesse allons nous bouger?
  • 28:18 - 28:24
    Y'a-t-il une raison pour que les journaux
  • 28:24 - 28:25
    soient si lents à changer?
  • 28:25 - 28:27
    Et bien vous pourriez dire
    qu'ils sont résilient [rires]
  • 28:28 - 28:34
    Je pense qu'il y a un peu de léthargie.
    Comme vous le savez
  • 28:35 - 28:38
    les universitaires sont parmis les personnes
    les plus conservatrices de la planète.
  • 28:38 - 28:41
    C'est vrai, il peuvent innover
    avec leurs recherches
  • 28:41 - 28:46
    mais les structures académiques sont
    très lentes à évoluer.
  • 28:46 - 28:48
    La communauté academique
    est très, très conservatrice.
  • 28:49 - 28:54
    C'est très difficile de changer le système
    de manière significative
  • 28:54 - 28:57
    dans la communauté universitaire.
    Le processus de titularisation
  • 28:57 - 29:00
    est le même
    qu'il y a 150 ans.
  • 29:00 - 29:04
    Les auteurs sont bien au courant
    que leur chance de progresser
  • 29:04 - 29:07
    de garder leur travail,
    d'obtenir des financements,
  • 29:07 - 29:11
    de grands pans de leurs carrières
    dépendent de là où ils publient.
  • 29:13 - 29:19
    et ce besoin a créé
    une sorte de prison
  • 29:19 - 29:23
    dans laquelle les auteurs ne peuvent
    trouver de lieu de publication alternatif
  • 29:23 - 29:26
    excepté dans ces journaux
  • 29:26 - 29:28
    qui sont les plus à même
    de les aider dans leurs carrières.
  • 29:28 - 29:30
    Un des plus gros obstacles
    au libre accès est en fait
  • 29:30 - 29:35
    l’évaluation des ressources,
    et la titularisation, et toute ces choses.
  • 29:36 - 29:40
    Parce qu’il y a toujours cette tendance
    à dire, OK,
  • 29:40 - 29:44
    si vous publiez quatre articles
    dans les journaux les plus cotés,
  • 29:44 - 29:46
    vous faites un meilleur travail de recherche.
  • 29:46 - 29:51
    Il est tout à fait possible que ces articles
    ne soient jamais cités, voire jamais lus.
  • 29:51 - 29:56
    Mais l’influence d’un journal
    fait office d’indicateur de qualité.
  • 29:56 - 30:02
    Et nous savons tous que cela
    se prête bien au pari et à la fraude
  • 30:02 - 30:06
    Le facteur d'impact est en fait
    le nombre moyen des citations
  • 30:06 - 30:12
    qu'une revue obtient
    sur une période de 2 ans.
  • 30:12 - 30:20
    Le facteur d'impact est un indicateur pervers
    qui a été en quelque sorte ancré
  • 30:20 - 30:26
    dans le système d'évaluation et la façon dont les chercheurs
    sont évalués dans le monde.
  • 30:26 - 30:31
    Vous pouvez faire payer pour un sac à main Gucci
    bien plus cher
  • 30:31 - 30:33
    que pour un autre que vous
    trouvez dans un magasin de la ville
  • 30:33 - 30:36
    les facteurs d'impact ont perverti
    l'ensemble du système
  • 30:36 - 30:38
    de communication des connaissances.
  • 30:39 - 30:43
    Même leur créateur, Eugene Garfield,
    a dit qu'ils ne devraient pas être utilisés de cette façon.
  • 30:43 - 30:46
    Vous devez commencer à vous dire, à ce stade,
    qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
  • 30:46 - 30:49
    Et la nature faussement scientifique de ces chiffres,
  • 30:49 - 30:51
    le fait qu'ils soient [présentés] comme précis
    à trois décimales près
  • 30:52 - 30:59
    alors qu'ils ne le sont vraiment pas,
    leur donne un vernis faussement scientifique.
  • 30:59 - 31:02
    La Royal Society a signé, il y a quelques années,
    un document appelé
  • 31:02 - 31:05
    la Déclaration de San Francisco sur l'évaluation
    de la recherche, abrégée D.O.R.A. en anglais,
  • 31:05 - 31:11
    qui demande aux institutions
    et aux investisseurs d'évaluer les scientifiques
  • 31:11 - 31:14
    par des techniques qui n'utilisent pas le facteur d'impact.
  • 31:14 - 31:18
    C'est à dire retourner à l'évaluation par ses pairs
    et regarder le travail en lui même
  • 31:18 - 31:20
    plutôt que simplement se reposer sur un indicateur
  • 31:20 - 31:24
    que beaucoup pensent être
    un indicateur très biaisé.
  • 31:25 - 31:27
    Mais la manière de
    s'occuper du problème est de
  • 31:27 - 31:30
    de commencer à séparer
    l'évaluation d'un chercheur
  • 31:30 - 31:31
    des revues dans lesquels il publie.
  • 31:31 - 31:34
    Et si vous êtes capable d'évaluer
    un chercheur selon les recherches
  • 31:34 - 31:37
    qu'ils produisent eux même, plutôt que
    où cette recherche a été publiée,
  • 31:37 - 31:42
    Je pense qu'alors vous pouvez commencer à permettre
    aux chercheurs de publier dans
  • 31:43 - 31:47
    des revues qui offrent un meilleur service;
    une meilleure diffusion, un coût plus faible, toutes ces choses.
  • 31:47 - 31:53
    Les jounaux qui sont très sélectifs refusent des travaux
    qui sont parfaitement publiables et parfaitement corrects,
  • 31:53 - 31:56
    mais ils les rejettent parce que
    ce n'est pas une avancée significative,
  • 31:56 - 32:02
    ou que ça ne va pas faire les gros titres,
    comme le pourrait un article sur une maladie ou sur les cellules souches.
  • 32:02 - 32:05
    Donc ils sont refusés
    et vont voir une autre revue,
  • 32:05 - 32:08
    passent de nouveau une évaluation par leurs pairs
  • 32:08 - 32:10
    et ça peut tourner ainsi, de cycle en cycle.
  • 32:10 - 32:18
    En fait, l'idée derrière le lancement de la revue PLOS One
    (projet américain à but non lucratif de publication scientifique anglophone à accès ouvert)
  • 32:18 - 32:26
    était exactement de limiter ces pertes de temps
    des scientifiques, des évaluateurs et des éditeurs,
  • 32:26 - 32:29
    qui sont finalement imputés à la science et à la société.
  • 32:29 - 32:37
    Le temps qu'il faut pour envoyer pour évaluation
    dans les revues du premier tiers,
  • 32:37 - 32:39
    et peut être ne pas être publié
    et aller vers d'autres journaux
  • 32:39 - 32:43
    enferme ce type particulier de recherche
    dans une boucle temporelle.
  • 32:44 - 32:47
    C'est dans l'intêret de ceux qui financent
    la recherche, qui payent
  • 32:47 - 32:49
    des millions ou des millairds de dollars
    pour financer la recherche chaque année,
  • 32:49 - 32:51
    pour que cette recherche soit disponible
    de manière ouverte.
  • 32:51 - 32:53
    Il y a eu un grand nombre
    de façon différent d'y arriver
  • 32:53 - 32:55
    et beaucoup de gens ont dit
    avançons par petits pas,
  • 32:56 - 32:59
    créons d'abord ce que l'on appelle
    la voie verte de l'accès libre
  • 32:59 - 33:03
    où vous offrez uniquement l'accès au contenu,
    sans droits d'usage associés.
  • 33:04 - 33:08
    La Fondation Gates a dit
    "Ce n'est qu'une demi-mesure,
  • 33:08 - 33:12
    Nous ne sommes pas là pour faire
    des demi mesure, faisons le bien, ou pas du tout."
  • 33:12 - 33:16
    Je les ai vraiment applaudi de ne pas vouloir
    prendre le chemin le plus simple.
  • 33:16 - 33:20
    Ils ont assez de prévoyance,
    et, franchement, d'influence,
  • 33:20 - 33:22
    pour demander de bien faire dès le début.
  • 33:23 - 33:26
    Du point de vue de la Fondation
    nous en étions capable,
  • 33:26 - 33:28
    grace à nos financement,
    en travaillant avec nos bénéficiaires
  • 33:29 - 33:32
    "oui, nous allons vous donner cet argent,
    et oui, nous voulons que vous fassiez
  • 33:32 - 33:37
    une certaine recherche scientifique et technique
    et que vous ayez des résultats particuliers,
  • 33:37 - 33:39
    mais nous voulons que vous le fassiez
    d'une façon particulière."
  • 33:39 - 33:43
    Et l'une des façons dont nous voulons
    que les gens travaillent est de s'assurer
  • 33:43 - 33:46
    que les résultats de ce qu'ils font
    est largement ouvert et accessible.
  • 33:46 - 33:52
    Et, en plus de ça, nous voulons être surs
    que non seulement l'argent que nous dépensons
  • 33:52 - 33:56
    directement dans nos investissements
    et de nouvelles sciences et technologies
  • 33:56 - 34:00
    conduit à un bénéfice tangible pour ces gens,
  • 34:00 - 34:03
    mais nous voulons aussi le voir avoir
    un effet démultiplicateur pour que l'information
  • 34:03 - 34:09
    et les résultats de ce que nous avons financé sortent
    pour une utilisation plus large par la communauté scientifique,
  • 34:09 - 34:13
    que la communauté universitaire les poursuivent
    et en quelque sorte les accélère
  • 34:13 - 34:16
    et étende les résultats
    que nous obtenons.
  • 34:16 - 34:20
    - A quoi pensez-vous en
    entendant parler d'Elsevier ?
  • 34:21 - 34:24
    Oh mon Dieu.
  • 34:27 - 34:33
    Oui. Elsevier est une épine dans le pied
    pour nous en Afrique,
  • 34:33 - 34:36
    parce que leurs tarifs sont trop
    élevés pour nous,
  • 34:37 - 34:39
    ils ne veulent pas les baisser.
  • 34:39 - 34:45
    Vous savez, je pense
    qu'on peut dire que Elsevier est
  • 34:45 - 34:48
    en fait un bon contributeur
    à la communauté des éditeurs.
  • 34:48 - 34:50
    - Elsevier. Ce qui vient à l'esprit ?
  • 34:51 - 34:56
    Et bien, un niveau de profit qui
  • 34:56 - 34:58
    je crois est malheureusement
    difficile à accepter.
  • 34:58 - 35:02
    Et insupportable, parce que
    du point de vue d'une Université
  • 35:02 - 35:04
    bien sur, ce sont uniquement des fonds publics.
  • 35:04 - 35:08
    Leurs pratiques de licence qui ont certainement
    évolué dans le temps.
  • 35:08 - 35:13
    Vous savez, si on examine les pratiques commerciales
    ou de réutilisation dans les 10 dernières années,
  • 35:13 - 35:16
    je pense qu'ils ont fait beaucoup
    de changement qui les ont rendu
  • 35:16 - 35:19
    plus favorables aux auteurs
    ou aux chercheurs.
  • 35:19 - 35:24
    Donc il y a vraiment une évolution.
  • 35:26 - 35:29
    Ces éditeurs, quand nous publions
    quelque chose chez eux,
  • 35:28 - 35:33
    c'est financé par nos équipes de recherche.
    C'est de l'argent public en somme.
  • 35:34 - 35:37
    Donc nous donnons l'argent,
    mais ils se l'approprient (??) le verrouillent
  • 35:37 - 35:40
    Je ne les caractériserais pas
    comme un mauvais acteur.
  • 35:40 - 35:43
    Je pense qu'ils font beaucoup
    pour soutenir l'innovation
  • 35:43 - 35:46
    et des initiatives assez
    "inter-industrielles"
  • 35:46 - 35:49
    Il y a beaucoup de raisons qui font
  • 35:49 - 35:52
    que les gens voient Elsevier comme
    une sorte de "bad guy".
  • 35:52 - 35:55
    Jetez un oeil à leur rapport annuel,
    il est en ligne.
  • 35:55 - 35:58
    leurs profis augmentent ; leurs dividendes augmentent ;
    ils se portent très bien ;
  • 35:58 - 36:01
    ils ont fait plusieurs milliards de livres
    de bénéfice l'an dernier.
  • 36:01 - 36:08
    Au final, est-ce que notre industrie
    traite correctement les chercheurs ?
  • 36:08 - 36:12
    Sommes-nous des passeurs
    responsables pour ces importants
  • 36:12 - 36:18
    concepts ou idées,
    en les rendant accessibles au monde entier,
  • 36:19 - 36:23
    en les diffusant et les réinjectant
    dans la communuaté ? Je dirais oui.
  • 36:24 - 36:27
    Pour ma part, je pense
    qu'Elsevier
  • 36:27 - 36:30
    a très mauvaise presse ;
  • 36:30 - 36:32
    une partie est méritée, je pense.
  • 36:32 - 36:36
    Je pense aussi qu'ils ont produit nombre
    d'innovations intelligentes dans la publication
  • 36:36 - 36:39
    dont nous avons tous bénéficié.
    Je me souviens quand je suis arrivé à UC Press,
  • 36:39 - 36:42
    Je suis passé de 20 années
    dans l'édition commerciale
  • 36:42 - 36:46
    au monde de l'édition universitaire non-lucrative, et
    il est apparu que l'un des soucis majeurs
  • 36:46 - 36:49
    d'une partie de l'équipe de direction était
    que j'allais pousser UC Press dans les bras d'Elsevier.
  • 36:51 - 36:56
    Ce qui évidemment n'est pas arrivé.
    Mais je... Plus sérieusement, je pense
  • 36:56 - 37:00
    que ceux parmi nous travaillant dans l'édition
    non-lucrative peuvent apprendre
  • 37:00 - 37:02
    énormément de ces grands groupes.
  • 37:02 - 37:06
    J'ai travaillé pour Elsevier pendant une année,
    Donc je dois le préciser ;
  • 37:06 - 37:10
    J'ai également travaillé 15 ans
    pour des sociétés académiques à but non lucratif.
  • 37:10 - 37:13
    Et j'étais éditrice dans
    ces deux types d'environnements.
  • 37:14 - 37:19
    Ce sont des environnements différents. Et pour moi,
    ma vision de l'édition commercial a été formée
  • 37:19 - 37:22
    par mon expérience construite
    dans l'édition académique.
  • 37:22 - 37:26
    J'ai travaillé pour l'American Astronomical
    Society, où notre mission centrale était
  • 37:26 - 37:29
    de mettre la science
    dans les mains des scientifiques
  • 37:29 - 37:31
    quand ils le voulaient,
    de la manière qu'ils voulaient.
  • 37:31 - 37:36
    Je suis passée chez un éditeur commercial.
    J'ai été recrutée par lui.
  • 37:36 - 37:41
    Je pensais que j'allais faire la même chose.
    Mais ce n'était vraiment pas le même travail.
  • 37:41 - 37:45
    Le travail consistait à gérer un ensemble de journaux
    pour atteindre une marge cible.
  • 37:45 - 37:48
    Et ce n'était pas ma tasse de thé,
    ça ne correspondait pas à mes valeurs.
  • 37:48 - 37:51
    Donc je suis retourné vers
    l'édition non-commerciale.
  • 37:51 - 38:00
    Je ne pense par que ces éditeurs commerciaux
    sont mauvais, mais leur objectif est
  • 38:00 - 38:05
    de générer des profits pour leurs actionnaires.
    Ils n'ont pas d'autres missions.
  • 38:05 - 38:07
    Et c'est logique;
    ce sont des compagnies commerciales.
  • 38:07 - 38:13
    La question que je pose est, là, au 21ème siècle,
    alors que nous avons tous ces mécanismes
  • 38:13 - 38:16
    en mesure de fluidifier la science,
    est-ce que ces compagnies nous aident ?
  • 38:16 - 38:19
    Et j'aimerais les voir
    ajuster leurs modèles pour être
  • 38:19 - 38:21
    un peu plus utiles à cela,
    plutôt que nocifs.
  • 38:22 - 38:25
    Il y a de réelles critiques
    que l'on peut faire à Elsevier.
  • 38:25 - 38:28
    Il y a de réelles critiques
    que l'on peut faire à PLOS.
  • 38:28 - 38:32
    On peut critiquer à juste titre
    n'importe qui, sur n'importe quoi.
  • 38:32 - 38:38
    J'essaie de ne pas juger de la légitimité
    d'une critique à partir de ce qu'elle cible.
  • 38:38 - 38:42
    J'essaie de juger de la légitimité d'une critique
    à partir de son contenu.
  • 38:44 - 38:47
    Ok, bien, je voulais simplement
    m’assurer que quelqu'un dise cela.
  • 38:48 - 38:52
    J'ai besoin de parler du type
    d'entreprise qu'est Elsevier.
  • 38:53 - 38:58
    L'hostilité qu'ils rencontrent,
    ce n'est pas seulement à cause de l'argent ;
  • 38:58 - 39:01
    c'est à cause du type d'entreprise
    qu'ils sont, n’est-ce pas ?
  • 39:01 - 39:05
    C'est à propos des actions qu'ils réalisent,
    elles sont anti-universitaires.
  • 39:05 - 39:09
    Par exemple, lorsqu'ils envoient
    des menaces de coupures à academia.edu
  • 39:09 - 39:12
    parce que des chercheurs y diffusaient
    des pdf de leurs articles
  • 39:12 - 39:14
    et qu'Elsevier les a obligé
    à les supprimer.
  • 39:14 - 39:18
    Les poursuites judiciaires vers Sci-Hub
    en 2015, évidemment.
  • 39:18 - 39:25
    Certes, ces choses étaient illégales
    mais la communauté académique s'en fiche.
  • 39:25 - 39:26
    elle ne les voit pas comme illégales.
  • 39:27 - 39:29
    Quand j’ai reçu mon avis de
    retrait, je ne l’ai pas reçu
  • 39:29 - 39:32
    directement de la part
    d’Elsevier.
  • 39:32 - 39:35
    Ils l’ont envoyé à un
    responsable chez Princeton
  • 39:35 - 39:43
    L’avis lui-même mentionait uniquement une poignée
    de publications de deux chercheurs de Princeton.
  • 39:44 - 39:49
    Maintenant, si vous regardez sur le site web de Princeton
    vous y verrez probablement des centaines, si ce n’est des milliers
  • 39:49 - 39:52
    de PDFs de publications d’Elsevier.
  • 39:52 - 39:58
    Mais alors, pourquoi ont ils uniquement ciblé
    ce petit nombre d'articles, juste ces deux chercheurs ?
  • 39:59 - 40:03
    Je ne suis pas sûr, mais je pense que
    c'est parce qu'ils voulaient voir les réactions.
  • 40:03 - 40:06
    Rien n'empecherai Elsevier
    de fouiller internet
  • 40:06 - 40:10
    pour trouver tous les pdf de ses articles
    et d'envoyer massivement des avis de retrait
  • 40:10 - 40:14
    à tous ceux qui violent leur contrat
    de droit d'auteur, mais ce n'est pas ce qu'ils font.
  • 40:14 - 40:17
    They do that, because I think they're
    trying to tread softly.
    Je pensent qu'ils préfèrent marcher sur des oeuf.
  • 40:17 - 40:21
    Ils ne veulent pas voir naitre une vague
    de protestation qui pourrait completement
  • 40:21 - 40:24
    leur alienner la source de travail
    gratuit sur laquel ils se basent.
  • 40:24 - 40:29
    Donc, j'ai été reconnaissant
    à l'université de Princeton
  • 40:29 - 40:34
    de repousser leur demande,
    et finalement ils ont retiré leur avis.
  • 40:34 - 40:39
    Donc je pense qu'ils ont
    un avant-goùt de ce qu'il leur arriverai
  • 40:39 - 40:44
    s'ils se dressaient vraiment
    contre toute la communauté scientifique.
  • 40:44 - 40:50
    La façon dont Elsevier raisonne
    en tant qu'organisation est juste l'antithèse
  • 40:50 - 40:56
    de la façon dont nombre de scientifiques
    raisonne concernant leur travail.
  • 40:56 - 41:00
    Nous avons envoyé une demande officielle
    d'information à chaque université de Grande-Bretagne.
  • 41:00 - 41:07
    En 2016, Elsevier a reçu 42 millions
    de livres des universités du Royaume-Uni
  • 41:08 - 41:11
    Le deuxième éditeur était Wiley,
    maintenant c'est à 19 millions.
  • 41:11 - 41:15
    Elsevier, Wiley, Springer,
    Taylor and Francis, et Sage,
  • 41:15 - 41:20
    à eux seuls ils prennent environ la moitié
    de l'argent, et le reste est dispersé.
  • 41:20 - 41:27
    Elsevier en particulier est un grand lobbyiste
    à l'Union Européenne et aussi à Washington.
  • 41:27 - 41:30
    Ils emploient beaucoup de gens qui
    sont en fait des lobbyistes à plein temps.
  • 41:30 - 41:35
    Ils ont des réunions régulièrement
    avec les gouvernements du monde entier
  • 41:35 - 41:37
    pour faire passer leur point de vue.
  • 41:37 - 41:42
    Il y a une notion que
    les éditeurs ont, qui est
  • 41:42 - 41:49
    que publier doit être très cher
    et que publier demande des publicitaires
  • 41:49 - 41:55
    et des relecteurs, des agents de relations publiques,
    des directeurs de la rédaction, etc...
  • 41:56 - 41:59
    Ainsi plusieurs institutions universitaires,
    pour s'en sortir face aux coûts importants,
  • 41:59 - 42:03
    ont choisi d'acheter les publications scientifiques
    dans un format de "lot"
  • 42:03 - 42:05
    et pas en tant que titres de revues séparés.
  • 42:06 - 42:09
    Chaque institution,
    négocie en général,
  • 42:09 - 42:11
    vous savez,
    avec chaque éditeur pour un accès
  • 42:12 - 42:15
    à tout ce que l'éditeur publie comme titres de recherche
  • 42:15 - 42:18
    ou à une grande partie d'entre eux
    dans ce qui s'appelle un "contrat global".
  • 42:18 - 42:20
    Ainsi, ces contrats globaux,
  • 42:20 - 42:22
    que beaucoup de bibliothèques
    ont signé,
  • 42:22 - 42:24
    parce qu'elles veulent économiser
    de l'argent,
  • 42:24 - 42:27
    sont tout à fait comme des bouquets
    sur le cable.
  • 42:27 - 42:30
    Vous avez beaucoup de contenu, vous n'aimez peut être
    pas toujours tous les programmes.
  • 42:30 - 42:34
    Mais si vous voulez payer juste pour
    des titres individuellement,
  • 42:34 - 42:37
    le prix augmente exponentiellement
    et vous ne pouvez pas vous le payer.
  • 42:37 - 42:41
    Nous sommes ainsi piégés par des contrats
    pour des contenus dont nous avons pas entièrement besoin
  • 42:41 - 42:43
    pour essayer de baisser le prix.
  • 42:43 - 42:47
    Néanmoins, ils peuvent supprimer certains contenus
    du contrat global sans avertissement.
  • 42:47 - 42:51
    Donc, si un éditeur décide qu'un vendeur
    n'aura plus
  • 42:51 - 42:55
    telle ou telle référence dans son contrat global,
    il peut être supprimé immédiatement.
  • 42:55 - 42:58
    Ca ne veut pas dire que vous pouvez annuler
    le contrat ;
  • 42:58 - 43:01
    ça veut juste dire que vous n'aurez plus accès,
    et nous n'avons aucun contrôle là-dessus.
  • 43:01 - 43:07
    Bien que la plupart des accès institutionnels à la
    recherche en cours se fasse comme des abonnements au cable,
  • 43:07 - 43:11
    Nous avons trouvé une bibliothèque qui
    est à résisté à ce mouvement.
  • 43:11 - 43:18
    Nous devions trouver une raison de rester
    précieux pour la communauté des chercheurs.
  • 43:18 - 43:21
    Comment pouvions nous aller en ce sens,
  • 43:21 - 43:24
    alors même que nous ne pouvions supporter
  • 43:25 - 43:27
    le coût croissant
    des publications électroniques ?
  • 43:27 - 43:29
    Et nous avons réalisé que nous le pouvions
  • 43:29 - 43:31
    en restant une bibliothèque centrée
    sur le support papier.
  • 43:31 - 43:33
    - vous ne pouvez pas être débranchés
    d'une revue papier.
  • 43:33 - 43:35
    - non, ce n'est pas possible. Non.
  • 43:36 - 43:40
    Et si le courant est coupé, vous savez,
    on peut toujours lire le contenu à la lampe de poche.
  • 43:41 - 43:46
    Vous n'avez pas besoin de compte en ligne
    ou d'une affiliation institutionnelle pour utiliser notre bibliothèque.
  • 43:46 - 43:51
    Nous sommes ouverts au public ; même si nous sommes financés
    de façon privée, nous sommes accessibles publiquement.
  • 43:52 - 43:54
    Vous n'avez pas besoin de compte ;
    tout le monde peut y accéder.
  • 43:54 - 43:58
    Dans le monde moderne, tout à coup,
    l'impression papier semble assez arriéré.
  • 43:58 - 44:03
    La moitié de notre problème est peut-être
    de s'être laissé enfermer dans ces négotiations éléctronique.
  • 44:04 - 44:11
    Imaginez un marché pour la télévision par cable
    où vous ne savez pas et où vous ne pouvez savoir
  • 44:12 - 44:15
    combien paye votre voisin pour le même
    abonnement que vous.
  • 44:15 - 44:17
    - " combien paies-tu pour la chaîne HBO ?"
    - "je ne peux pas te le dire,
  • 44:17 - 44:23
    j'ai signé un contrat de confidentialité avec Comcast."
    Les bibliothèques, les universités font ça tout le temps.
  • 44:23 - 44:28
    Les éditeurs commerciaux peuvent prendre
    ce qui s'appelle le "surplus client".
  • 44:28 - 44:32
    Ils n'ont pas besoin d'élaborer un prix
    qui maximise leurs revenus
  • 44:32 - 44:34
    ou leur bénéfice sur tout le marché.
  • 44:34 - 44:38
    Ils peuvent négocier ce prix optimal
    avec chacune des institutions séparément.
  • 44:39 - 44:42
    Et c'est important, parce que c'est comme,
    si vous achetez des soins de santé
  • 44:42 - 44:48
    et que le docteur regarde vos comptes en banque et
    vous dise, "Ah, si vous voulez ce traitement,"
  • 44:48 - 44:52
    et ils voient que vous êtes millionnaire,
    "alors, il coûte 500 000 dollars."
  • 44:52 - 44:55
    Et si vous êtes quequ'un sans beaucoup
    d'argent,
  • 44:55 - 44:57
    ils vous font payer moins,
    mais ont quand même un bon rendement.
  • 44:57 - 45:01
    Il me semble, pour plusieurs raisons, que c'est de cette façon
    que fonctionne le marché de l'édition.
  • 45:01 - 45:05
    Les éditeurs peuvent regarder la dotation,
    comment se porte une institution,
  • 45:05 - 45:08
    combien ils ont payé,
    les décennies précédentes,
  • 45:08 - 45:11
    et alors faire payer directement au niveau
    qu'ils pensent possible.
  • 45:11 - 45:14
    Il y a là beaucoup de choix
    pour les bibliothèques.
  • 45:14 - 45:16
    Elles ne sont pas obligées de
    signer ces contrats.
  • 45:16 - 45:20
    Et les universités publiques, comme
    l'université du Michigan, ont fait
  • 45:20 - 45:24
    le choix d'être plus transparentes
    sur ce qu'elles paient pour les choses.
  • 45:24 - 45:27
    Et la Big Ten Academic Alliance (NdT : consortium universitaire)
    dont nous faisons partie,
  • 45:27 - 45:30
    fait ce travail de transparence les unes
    vis-à-vis des autres.
  • 45:30 - 45:37
    Je me suis donc décidé à tester la transparence du Big Ten.
    Malheureusement je me suis retrouvé confronté à des problèmes du même ordre
  • 45:39 - 45:43
    J'ai toujours de la sympathie envers les bibliothécaires
    qui s'en prennent à Elsevier
  • 45:43 - 45:48
    Mais la réponse que je leur adresse est
    "Annulez". Vous n'annulez pas.
  • 45:48 - 45:51
    Nous ne pouvons annuler
    Vous le pouvez, mais il vous faut faire un choix
  • 45:51 - 45:54
    et personne ne le fait, ce qui les rend plus fort
  • 45:54 - 45:56
    Oui , et je pense que c'est juste
  • 45:56 - 45:57
    partie du travail de négociation,
  • 45:58 - 46:01
    c'est un facteur traditionnel
  • 46:01 - 46:03
    du travail sur
    les collections en bibliothèque,
  • 46:03 - 46:09
    et il y a beaucoup de problème avec cela.
    Mais cela partie de ce genre de negociation.
  • 46:09 - 46:11
    Et je ne pense pas que cela va changer parce que ...
  • 46:11 - 46:14
    - Une université comme Rutgers,
    peut elle parler publiquement du prix que ça lui coûte?
  • 46:14 - 46:18
    -Non , nous ne pouvons pas. Non.
    -Parce que vous êtes engagé contractuellement à ne pas le faire ?
  • 46:18 - 46:22
    -Oui, c'est comme cela que ça fonctionne. Et
    encore une fois, ce n'est pas à moi de faire de
  • 46:22 - 46:25
    commentaire sur cet aspect particulier,
    mais c'est comme ça que sa marche,
  • 46:25 - 46:29
    avec tous les éditeurs.
    Pas seulement ceux dont vous avez entendu parler.
  • 46:29 - 46:35
    Mais voyez vous, je vois pas avec quoi je peux comparer ,
    mais c'est comme ça que sa marche

    726
    00:46:35,096 --> 00:46:38,896
    et je ne pense pas que cela va changer de si tôt
  • 46:40 - 46:44
    Vous savez , je comprends pourquoi une bibliothèque
    veux avoir un avantage concurrentiel,

    728
    00:46:43,644 --> 00:46:48,544
    veux montrer qu'elle dégage un bénéfice,
  • 46:49 - 46:51
    qu'elle dispose d'une large offre de contenu.
  • 46:51 - 46:55
    Et les bibliothèque publique sont
    très différentes les une des autres
  • 46:55 - 46:59
    Et certaine doivent montrer certaines valeurs,
  • 46:59 - 47:02
    mais c'est un choix. Les bibliothèques ne sont pas
    obligé de signer des clauses de confidentialité.
  • 47:02 - 47:08
    C'est souvent une contrepartie
    pour ce qui ressemble à un avantage compétitif
  • 47:09 - 47:12
    sur le court terme, mais sur le long terme
    ce n'est plus un avantage.
  • 47:12 - 47:16
    Cela réduit la transparence des prix
    et augmente le risque de payer plus
  • 47:16 - 47:18
    .. et non moins.
  • 47:18 - 47:23
    C'est un sercret fractal,non ?
    Chaque niveau est secret à tous les niveaux.
  • 47:23 - 47:28
    Combien ça coute, qui paie, quels étaient les
    engagements. Et c'est fait exprès.
  • 47:28 - 47:33
    Ca évite un marchandage collectif, non ?
    Et toutes ces choses maintiennent essentiellement
  • 47:33 - 47:36
    un marché radicalement injuste.
  • 47:36 - 47:39
    Il y a des gens qui croient
    qu'il y en ce moment assez d'argent
  • 47:39 - 47:44
    dans l'édition universitaire,
    qu'il doit simplement être redistribué;
  • 47:44 - 47:51
    Nous ne devons pas trouver plus d'argent. Nous devons
    juste changer de quel façon il entre dans le système.
  • 47:51 - 47:55
    Un nombre grandissant de journaux
    a trouvé avantageux
  • 47:55 - 47:57
    de quitter le paradigme lucratif.
  • 47:58 - 48:00
    dans le cas de Lingua / Glossa,
  • 48:00 - 48:01
    ce qui s'est passé est que cette
    communauté
  • 48:02 - 48:04
    de chercheurs a décidé que
    c'était assez et donc
  • 48:04 - 48:07
    le comité éditorial a démissionné.
    Et a démarré un autre journal
  • 48:07 - 48:11
    sur une autre plateforme, sans but
    lucratif, en accès libre, etc.
  • 48:11 - 48:16
    Il n'y a pas beaucoup de cas de tels changements,
    mais ce que cet exemple montre est que
  • 48:16 - 48:20
    cela peut marcher. La communauté
    entière, ou les meneurs de cette communauté,
  • 48:20 - 48:25
    - car c'est ce qu'est un comité éditorial :
    les meneurs de la communauté -
  • 48:25 - 48:28
    ont décidé de démissionner collectivement;
    chacun dans le comité a démissionné
  • 48:28 - 48:34
    et a démarré une nouvelle revue avec exactement
    le même sujet et, d'une certaine façon,
  • 48:34 - 48:39
    exactement la même qualité, car
    qu'est ce qui donne à une revue sa qualité ?
  • 48:39 - 48:42
    Ce n'est pas l'empreinte des éditeurs.
    C'est en fait le rédacteur en chef
  • 48:42 - 48:46
    et le comité éditorial, qui prennent
    toutes les décisions scientifiques.
  • 48:46 - 48:47
    Mon nom est Johan Rooryck,
  • 48:47 - 48:49
    Je suis professor de languistique
    française
  • 48:49 - 48:50
    à l'université de Leiden.
  • 48:51 - 48:55
    Et je suis aussi éditeur d'une revue.
  • 48:55 - 48:59
    J'ai été pendant 16 ans le rédacteur en chef
    de Lingua chez Elsevier.
  • 48:59 - 49:07
    En 2015, nous avons décidé de quitter Elsevier
    et de crééer une revue en accès libre appelée Glossa,
  • 49:07 - 49:12
    simplement la traduction grecque du mot latin
    pour mettre en évidence la continuité.
  • 49:12 - 49:18
    L'organisation de Lingua était de 5 rédacteurs
    en tout, donc une petite équipe.
  • 49:19 - 49:21
    Quatre rédacteurs associés ;
    et moi comme rédacteur en chef.
  • 49:21 - 49:24
    Et nous avions aussi un comité éditorial
    d'environ 30 personnes.
  • 49:24 - 49:28
    J'ai préparé tout ça deux ans
    avant que ça se passe.
  • 49:28 - 49:32
    donc, je veux dire, Elsevier n'a
    rien su avant que nous partions.
  • 49:32 - 49:37
    Pendant deux ans, entre 2013 et 2015, j'avais déjà
    parlé à pas mal de personnes
  • 49:37 - 49:41
    du comité éditorial, mais bien sûr,
    tout était resté entre nous.
  • 49:41 - 49:45
    Et j'avais déjà parlé à tous les membres
    de mon équipe éditoriale pour leur dire,
  • 49:45 - 49:50
    "Ecoutez, je suis en train de préparer ça,
    si nous faisons ça, vous me suivez"
  • 49:50 - 49:52
    ou pas?
    j'ai réellement besoin de savoir.
  • 49:53 - 49:56
    Soit nous le faisons tous,
    soit nous ne le faisons pas."
  • 49:56 - 50:00
    Et je les ai tous regardé dans les yeux
    et ils ont tous dit,
  • 50:00 - 50:03
    oui, si tu réussis à faire ça
    nous le faisons.
  • 50:03 - 50:08
    L'équipe éditoriale de Lingua chez Elsevier
    qui change pour l'équivalent en libre accès Glossa
  • 50:08 - 50:12
    a créé un précédent dans la façon dont une revue
    qui réussi, respectée, pouvait changer
  • 50:12 - 50:16
    son business model et garder sa crédibilité
    dans son domaine,
  • 50:16 - 50:20
    une relecture par les pairs de qualité,
    et un impact global.
  • 50:20 - 50:24
    Nous vivons dans une culture qui donne vraiment
    priorité aux start-up, à l'innovation et à l'entrepreunariat.
  • 50:24 - 50:29
    Et la réalité est que, à ce moment précis, il y a
    une seule société qui peut innover
  • 50:30 - 50:32
    dans la littérature universitaire
    et c'est Google.
  • 50:32 - 50:36
    Et c'est ça, Google est génial ;
    j'utilise Google pour tout comme beaucoup de gens,
  • 50:36 - 50:41
    Mais je voudrais qu'il y ait une centaine
    de sociétés qui se battent pour ça.
  • 50:41 - 50:45
    J'adorerais que des non-lucratifs puissent
    se battre avec eux et essayent de
  • 50:45 - 50:49
    créer des alternatives qui disent "vous savez quoi,
    cela ne devrait peut-être pas être un produit commercial,
  • 50:49 - 50:50
    ça devrait être un service".
  • 50:50 - 50:53
    Et ce genre de compétition est impossible
    sans Accès libre.
  • 50:53 - 50:56
    ce genre de compétition est dans l'ADN
    de l'Accès libre.
  • 50:57 - 51:00
    Et si vous regardez ça du point de vue
    des grands éditeurs commerciaux,
  • 51:00 - 51:03
    vous voyez qu'ils sont en train de comprendre
    que c'est effectivement un argument important.
  • 51:03 - 51:09
    Ils mettent en place des tuyaux qui réduisent
    les capacités de mettre en place
  • 51:09 - 51:13
    du text-mining.
    Nous savons faire des voitures autonomes.
  • 51:15 - 51:18
    Et vous me dites que nous ne pouvons pas
    traiter mieux et massivement la littérature scientifique ?
  • 51:18 - 51:23
    Si une voiture devient autonome grâce
    aux techniques computationnelles disponibles
  • 51:23 - 51:27
    et s'il y a une concurrence entre les entreprises
    pour construire des voitures autonomes
  • 51:27 - 51:29
    alors ont doit pouvoir traiter massivement
    la littérature scientifique biomédicale
  • 51:29 - 51:31
    et nous aider à décider
    quel médicament prendre.
  • 51:31 - 51:34
    C'est la conséquence directe
    d'un verrouillage de la littérature scientifique.
  • 51:34 - 51:37
    C'est un problème essentiel.
  • 51:37 - 51:42
    Nous avons préconisé au Congrès d'ouvrir les accès
    aux résultats de recherches payées sur fonds publics.
  • 51:42 - 51:46
    La réponse la plus fréquente reçue
    a été :
  • 51:46 - 51:49
    "Vous voulez dire que le grand public
    n'y a pas déjà accès ?"
  • 51:49 - 51:55
    Come s'il y avait eu une incrédulité chez
    les décideurs,
  • 51:55 - 51:57
    pour ce qui relevait de l'évidence.
  • 51:58 - 52:00
    Les chercheurs veulent
    que leurs travaux soient lus.
  • 52:00 - 52:02
    Ils veulent faire progresser
    la science et l'innovation.
  • 52:03 - 52:06
    Et pendant que je gâche
    mon temps à me battre
  • 52:06 - 52:08
    pour savoir si le travail
    doit être ouvert ou fermé,
  • 52:08 - 52:14
    à la fin, la vraie problématique est,
    voulons-nous innover, ou pas ?
  • 52:14 - 52:19
    Et je pense qu'il est évident
    que l'ouverture favorise l'innovation.
  • 52:19 - 52:28
    Nous constatons des résistances très inventives
    de la part des éditeurs en place.
  • 52:28 - 52:32
    Mais je pense qu'il y a aussi
    un facteur générationnel ici.
  • 52:32 - 52:38
    Je pense que pour les jeunes générations ,
    de scientifiques,d'étudiants, d'universitaires,
  • 52:38 - 52:43
    l'ancien modèle
    ne fait plus du tout sens.
  • 52:43 - 52:48
    Nous devrions avoir honte de tolérer
    un modèle de ce type.
  • 52:48 - 52:55
    Nous disposons actuellement d'outils
    pour partager le savoir, y compris universitaire
  • 52:55 - 52:58
    d'une manière impensable
    il y a 20 ans.
  • 52:58 - 53:02
    Je le vois dans notre engagement
    avec le secteur scientifique et universitaire
  • 53:02 - 53:06
    et par là, je renvoie directement
    à nos bénéficiaires
  • 53:06 - 53:10
    car nous subventionnons
    des institutions universitaires
  • 53:10 - 53:12
    et ce sont les chercheurs qui
    y travaillent qui font le travail.
  • 53:12 - 53:19
    Il y a une appréciation beaucoup plus positive
    du rôle de l'accès ouvert dans leurs recherches.
  • 53:19 - 53:23
    Vous savez, ils voient cela
    comme un bénéfice pour eux,
  • 53:23 - 53:27
    d'être en mesure d'avoir accès
    à l'information, aux données, etc
  • 53:27 - 53:31
    qui ont été générées par d'autres
    et c'est donc plus confortable
  • 53:31 - 53:36
    d'envisager les choses sous l'angle d'une information
    et de données ouvertes et accessibles.
  • 53:36 - 53:38
    Je ne suis jamais certain
    de la bonne solution.
  • 53:39 - 53:41
    De fait, quand je parle
    à un éditeur, je pense
  • 53:41 - 53:44
    "Puis-je faire ceci ?
    Ou ne pas faire cela ?"
  • 53:44 - 53:49
    Vous savez, il y a tant
    de questions autour du copyright,
  • 53:49 - 53:53
    il y a tant de questions
    à propos de la propriété intellectuelle ;
  • 53:53 - 53:58
    il y a tant de questions à propos
    de ce que les auteurs peuvent et ne peuvent pas faire
  • 53:58 - 54:02
    s'ils décident d'aller publier
    dans un journal en particulier.
  • 54:02 - 54:08
    Il y a tellement de questions
    dans chaque situation.
  • 54:08 - 54:12
    Une chose qui a bousculé le domaine
    est l'apparition de Sci-Hub,
  • 54:12 - 54:16
    qui continue de connecter des personnes
    directement avec les chercheurs dont ils ont besoin,
  • 54:16 - 54:19
    quand nécessaire, gratuitement.
  • 54:21 - 54:24
    Ceux d'entre nous qui travaillent
    dans la communication scientifique
  • 54:24 - 54:28
    devraient vraiment regarder Sci-hub
  • 54:28 - 54:31
    comme une sorte d'aiguillon
    qui te dit,
  • 54:32 - 54:32
    "Fait mieux."
  • 54:32 - 54:37
    Nous devons regarder Sci-Hub et nous demander,
    "Qu'est ce que l'on peut faire
  • 54:38 - 54:41
    différemment concernant l'infrastructure
    que nous avons développée
  • 54:41 - 54:45
    pour distribuer des articles de journaux,
    des bourses ?"
  • 54:45 - 54:49
    Parce que Sci-Hub a cassé le code, non?
    et qu'ils l'ont fait facilement
  • 54:49 - 54:53
    Et je pense que maintenant nous devons regarder
    ce qu'il se passe avec Sci-Hub :
  • 54:53 - 54:56
    Comment cela évolue, qui l'utilise
    qui y accède,
  • 54:56 - 55:01
    ce qui nous servira de leçon sur
    ce que nous devons faire différemment.
  • 55:46 - 55:53
    Les gens utilisent des sites web tels que Sci-Hub,
    considéré comme un pirate de la publication scientifique.
  • 55:53 - 55:55
    C'est comme le Napster de la publication scientifique.
  • 55:56 - 56:01
    Je sais qu'il y a eu des attaques en justice
    avec Elsevier qui les a fermé,
  • 56:01 - 56:05
    ils ont simplement ouvert un autre site. Ils tournent
    toujours et plus populaires qu'auparavant
  • 56:05 - 56:10
    Donc, si je devais donner un conseil au étudiants diplômés
    ou à ceux qui ne sont pas affiliés aux institutions
  • 56:10 - 56:13
    qui donnent accès à beaucoup de ces journaux,
    c'est que Sci-Hub est une bonne ressource
  • 56:13 - 56:17
    fournie gratuitement. Beaucoup de personnes
    ne se sentent pas coupables d'utiliser ces ressources
  • 56:17 - 56:21
    tout comme quand Napster est sorti, parce que
    l'industrie de l'édition actuelle profite trop
  • 56:21 - 56:25
    des personnes qui donnent d'elles mêmes
    et font d'excellentes recherches
  • 56:25 - 56:29
    Donc, pour reprendre l'avantage sur les éditeurs,
    pour obtenir gratuitement des articles
  • 56:29 - 56:34
    utilisés pour l'éducation
    ou le développement de choses bonnes
  • 56:34 - 56:37
    pour le bien public,
    c'est une voie que beauoup de gens
  • 56:37 - 56:38
    sont près à prendre.
  • 56:38 - 56:40
    Et je n'y suis pas totalement opposé.
  • 57:06 - 57:10
    Vous savez, j'aime ces actes
    que je considère comme de la désobéissance civile.
  • 57:10 - 57:15
    Je pense qu'ils sont importants.
    Je pense que nous sommes à un moment où
  • 57:15 - 57:17
    nous devrions discuter librement de ces sujets,
  • 57:17 - 57:23
    et je crains que cette discussion très ouverte
    conduise à des débats sans nuances.
  • 57:23 - 57:28
    C'est plutôt, comme nous l'entendons,
    Sci-Hub = Le Mal. Comme si cela se résumait à ça.
  • 57:28 - 57:34
    Sci-Hub est fondamentalement illégal.
    C'est une activité totalement criminelle,
  • 57:34 - 57:40
    mais dans ce cas, pourquoi pense-t-on
    approprié de se saisir
  • 57:41 - 57:44
    de la propriété intellectuelle de quelqu'un
    et de juste la voler ?
  • 57:45 - 57:46
    Cela me préoccupe.
    Cela ne concerne pas
  • 57:46 - 57:48
    seulement des personnes
    qui n'ont pas d'accès.
  • 57:48 - 57:52
    C'est même utilisé par des gens dans
    des institutions qui ont un accès complet (payé)
  • 57:53 - 57:56
    parce que cela fonctionne d'une manière
    très simple et efficace.
  • 57:56 - 58:01
    Sci-hub montre le niveau de
    frustration chez les chercheurs
  • 58:01 - 58:04
    suite au nombre de fois où
    ils se heurtent à un paywall.
  • 58:33 - 58:37
    J'ai le sentiment que nous somme au milieu,
    nous sommes dans cette période intermédiaire
  • 58:37 - 58:39
    et tout le monde souhaite que ce soit fait
    et pas seulement des paroles
  • 58:39 - 58:42
    "Vous savez quoi ? Aucun de nous
    n'a aucune idée de ce qui va arriver
  • 58:42 - 58:44
    dans les 15 à 20 prochaines années."
  • 58:45 - 58:49
    Tout ce que nous savons est que nous sommes
    près à tomber de la falaise
  • 58:49 - 58:52
    de laquelle la musique est tombée avec Napster.
    C'est cela que Sci-Hub montre.
  • 58:53 - 58:57
    Il n'y aurait pas de demande pour Sci-Hub
    s'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient
  • 58:57 - 59:01
    ou si l'industrie de l'édition
    avait rempli son office, si ?
  • 59:02 - 59:07
    Ce que nous avons fait a été de créer
    les conditions, des deux côtés,
  • 59:07 - 59:09
    nous et l'industrie de l'édition,
    pour arriver à cette situation.
  • 59:09 - 59:14
    Et donc, vous savez, maintenant que vous
    voyez le potentiel d'un système
  • 59:14 - 59:19
    qui permet de trouver n'importe quel article. J'ai utilisé
    Sci-hub pour collecter les articles de mon père, ok.
  • 59:19 - 59:24
    Mon père est mort cette année, il a eu le prix Nobel
    pour son travail sur le changement climatique.
  • 59:24 - 59:29
    J'ai essayé de construire une archive de tous ses articles
    pour la donner à mon fils, ok.
  • 59:29 - 59:33
    Je n'ai pas pu ! Cela m'aurait coûté
    des dizaines de milliers de dollars.
  • 59:33 - 59:40
    Bien. Je ne suis pas le seul qui a besoin de ces articles.
    Je ne suis pas le seul à faire comme cela.
  • 59:40 - 59:43
    Je ne suis pas en train d'essayer
    de redistribuer ces choses, ok.
  • 59:43 - 59:48
    Je suis littéralement en train de les imprimer.
    Puis je vais les relier pour mon fils, ok ?
  • 59:48 - 59:52
    Afin qu'il sache qui était son grand-père, ce qu'il
    a fait, parce qu'il ne s'en souviendra pas.
  • 59:53 - 59:57
    C'est un échec du marché.
    C'est un énorme échec du marché.
  • 59:58 - 60:00
    Les priorités vont changer.
    Et je pense qu'Elsevier est
  • 60:00 - 60:07
    une entreprise pleine de gens intelligents,
    qui veulent que la recherche avance,
  • 60:07 - 60:11
    mais n'ont pas d'autre idée pour
    faire de l'argent dans ce processus.
  • 60:11 - 60:17
    Et, malheureusement pour eux, l'Internet
    est fait de l'histoire de murs qui tombent.
  • 60:17 - 60:27
    Ils sont les vigiles, entre,dans certains cas,
    la recherche, et la découverte.
  • 61:01 - 61:07
    Si les recherches de quelqu'un sont derrière un accès payant
    et que cela m'empêche de faire de la recherche
  • 61:07 - 61:12
    dans ce champ pendant la durée de ma vie, combien
    de vies entières aurons-nous à attendre
  • 61:12 - 61:15
    pour que quelqu'un d'autre soit capable
    de franchir une étape décisive ?
  • 61:15 - 61:21
    Parfois, l'innovation, c'est la bonne personne
    au bon endroit au bon moment,
  • 61:21 - 61:25
    et tout ce qu'un accès payant a pour conséquences est de
    diminuer les chances que la bonne personne
  • 61:25 - 61:29
    sera au bon endroit au
    bon moment pour réaliser quelque chose.
  • 62:07 - 62:09
    Transcription : Elena Milova, Joshua Conway,
    membre anonyme de lifespan.io
  • 62:10 - 62:12
    Traduction : dr4Ke, olivier ertzscheid,
    Jeremy, vero, bullcheat, mmu_man, goofy,
  • 62:13 - 62:16
    véro, Jaam, Lumi, bullcheat, sonj,
    Edgar Lori, dbourrion, hello,
  • 62:17 - 62:20
    Serici, véro, Piup, tilquin,
    mart1oeil, enpassant, Jaam
  • 62:21 - 62:22
    et autres membre anonyme de Framalang
  • 62:22 - 62:25
    Synchronisation : Giannis Tsakonas
Title:
Paywall: The Business of Scholarship (CC BY 4.0)
Description:

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Video Language:
English
Duration:
01:04:49

French subtitles

Incomplete

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