L'innovation n'a pas de date de péremption | Mark Anderson |TEDxUniversityofNevada

Et si tout ce qu'on pensait de l'âge et de l'innovation était faux ? Dans cet exposé révélateur, Mark Anderson utilise la démographie et la recherche de pointe pour montrer que la réponse à la pénurie croissante de talents techniques de notre pays n'est pas un hyperfocus sur les jeunes, mais plutôt sur l'autonomisation de sa main-d'œuvre plus âgée, forte de 120 millions de personnes. En tant que directeur de Nevada Industry Excellence, Mark Anderson poursuit sa passion pour sa carrière : renforcer l'industrie manufacturière et l'économie en faisant progresser les compétences et les connaissances des employés. Anderson a été le premier employé américain de Panasonic Energy, partenaire de la Tesla Gigafactory, la plus grande usine au monde située à côté de Reno, dans le Nevada. En tant que directeur général des ressources humaines et des affaires générales de Panasonic, Anderson a contribué à façonner la culture d'innovation et de collaboration de la Gigafactory.

Né et élevé à Carson City, dans le Nevada, Anderson est titulaire d'un baccalauréat en japonais de la Brigham Young University et d'un MBA avec spécialisation en ressources humaines et comportement organisationnel de l'Indiana University. Son expérience des affaires et ses fortes compétences linguistiques et culturelles japonaises l'ont amené à occuper des postes de direction au sein de plusieurs entreprises.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Quand les plus brillants cerveaux
de la Silicon Valley déclarent :

« Les jeunes sont juste plus intelligents
et les personnes de plus de 45 ans

meurent en termes de nouvelles idées, »

ça renforce la croyance
pour avoir la moindre chance

de combler un jour le manque
de talents dans notre pays,

c'est d'attirer massivement
d'attirer les jeunes

vers les programmes de formation STEM
puis créer des cultures professionnelles

fortement calibrées en vue d'attirer
et de fidéliser ces jeunes innovateurs.

Et si tout ce qu'on pensait savoir
sur l'âge et l'innovation était faux ?

Et si en vous présentant la démographie
et un nombre croissant de recherches,

je pouvais vous montrer que l'innovation
n'a pas de date de péremption,

mais que ça s'améliore avec l'âge.

(Applaudissements)

Avec cette connaissance, on pourrait alors

créer des paradigmes
plus inclusifs et durables

qui pourraient changer la donne
dans notre façon d'aborder

la crise croissante des talents
dans notre pays.

Alors, jetons un coup d’œil à certaines
de ces données démographiques.

Une étude du recensement nous montre
que 40% des Américains

sont maintenant âgés de 45 ans et plus.

Si on compare à seulement 34% de
personnes âgées de 20-45, il devient clair

que nous n'avons pas assez de gens dans
leurs « meilleures années d'innovation »

pour consolider la situation.

Il serait alors logique de nous appuyer

sur la jeunesse de l'Amérique
pour combler ce différentiel.

Mais voilà le problème :
ce groupe rétrécit.

En 2017, le taux
de natalité aux États-Unis

est tombé à son plus bas en 30 ans,

avec 1,7 enfant par ménage ;
bien en deçà du taux de remplacement

de 2,1 nécessaire rien que pour maintenir
l'équilibre de la population.

Par conséquent, d'ici 2030, il y aura
plus de gens de 65 ans et plus,

que de gens de 18 ans et moins

pour la première fois
dans l'histoire des États-Unis.

Donc, si nous misons sur la jeunesse
de l'Amérique pour sauver la situation,

nous avons un gros problème,
parce que les chiffres ne sont pas là.

La bonne nouvelle,
c'est que chez les plus de 45 ans,

il y a 120 millions d'employés,
qui sont bien plus capables

que nous l'admettons actuellement.

Une étude des universités
Duke et Northwestern

et du Bureau National de recherche
sur l'économie,

sur les fondateurs
de start-ups tech réussies,

des inventeurs renommés
et les prix Nobel en sciences innovantes

montre que dans les trois groupes,

l'âge moyen des innovateurs est de 39 ans.

Encore plus remarquable pour
les inventeurs et prix Nobel depuis 1985,

cet âge est porté à 45 ans.

On pensait auparavant que l'âge
des innovateurs

augmentait d'environ 6 ans par siècle,

mais maintenant cela
se produit dans un tiers du temps.

Le taux d'accélération
de l'âge des innovateurs a triplé.

Ce qui nous amène à la plus importante
de toutes les recherches,

celle de la Fondation Kauffman pour
l'entrepreneuriat, dont l'étude montre

que le meilleur âge d'or pour l'innovation
est maintenant 55-64 ans

et la tendance à la hausse se poursuit.

(Applaudissements)

Maintenant, il y a des forces puissantes
aux deux extrémités du spectre de l'âge,

qui alimentent ces changements.

Pour les plus âgés, une durée de vie plus
longue et une meilleure santé physique

leur a permis de continuer
jusqu'à un âge avancé,

mais la nécessité de réinventer
leur carrière plusieurs fois

tout en se tenant au courant des derniers
développements technologiques

de ces 35 dernières années ont fait d'eux
des innovateurs acharnés.

Dans une sorte de neuroplastie évolutive,
leur cerveau a été reconfiguré

non seulement pour accepter le changement,
mais aussi le chercher et s'en emparer.

A l'autre bout du spectre de l'âge,
la technologie qui a si souvent été

la marque de la jeunesse, ironiquement
a nui à la maturité innovante

de trop de nos jeunes gens talentueux.

Ceux qui se lancent dans la recherche
doivent étudier plus longtemps

pour acquérir la connaissance nécessaire
pour rendre significatives

leurs contributions dans
leur domaine d'études.

Albert Einstein a publié cet article qui
lui a finalement valu le prix Nobel

quand il avait 26 ans.

Depuis 1985, il y a eu très peu
de recherches de ce type

susceptibles de remporter un prix Nobel
avant l'âge de 40 ans.

Ajoutez à ça des réponses faciles,
juste en appuyant sur un bouton,

la surprotection parentale
avec des textos,

une communication dénuée
de besoin d'interaction

et trop de nos jeunes gens talentueux

sont aux prises avec la peur de l'échec,

des attentes irréalistes
quant à ce qu'il faut pour réussir,

des difficultés pour négocier les nuances
de la communication face à face.

En bref, on a plus que jamais
besoin de nos innovateurs plus âgés

Pas pour combler le manque de talents tech

mais pour apporter
un mentorat significatif

et des encouragements
à la génération montante.

Beaucoup s'inquiètent à tort
de ne plus être aussi performants,

car ils n'ont pas laissé leur marque
dans le monde avant l'âge de 30 ans.

Il y a trop de places vacantes
dans les entreprises aux États-Unis

parce que les jeunes sont sur la touche

et qu'on a malheureusement marginalisé

trop de gens de notre formidable
génération innovante

qui pourraient encourager ces jeunes
mais aussi prendre ces emplois.

Donc, pour que les gens reviennent
et pour changer les choses,

nous devons d'abord comprendre
qu'on s'est fait ça à nous-mêmes.

Nous regarder dans le miroir et comprendre

que notre paradigme est
désespérément brisé.

A quoi sert de se tenir
autour de la machine à café

et se plaindre que le plus gros problème
est le manque de main-d'œuvre qualifiée,

et virer 56% des Américains
de plus de 50 ans

au moment même où ils atteignent
leurs meilleures années innovantes.

Nous avons besoin d'un meilleur paradigme.

Dans l'élaboration de ce paradigme, il
incombe à l'Amérique corporative de faire

une étude sur les centres d'innovation
comme modèle à adopter

pour créer des cultures
professionnelles inclusives.

Les centres d'innovation sont des espaces
collaboratifs où les gens de tous âges

travaillent ensemble à créer de nouvelles
entreprises, incuber des idées

et apprendre des expériences des autres,
quel que soit leur âge.

C'est l'endroit parfait pour qu'un jeune
de 17 ans apprenne à un de 71 ans

la meilleure technologie dernier cri,
et c'est tout aussi adéquat

pour que celui de 71 ans
partage avec ce jeune

le sang, la sueur, les larmes
et le temps qu'il faudra

pour qu'il puisse laisser
sa marque dans ce monde.

Gouvernement, industrie et éducation
doivent s'associer pour trouver

un moyen d'exploiter le pouvoir de notre
plus grande génération d'innovateurs.

Des partenariats public-privés

pour financer une formation scientifique
rigoureuse pour les plus âgés

et la réorganisation de la sécurité
sociale pour que les employés âgés

qui choisissent de continuer à travailler
ne soient pas pénalisés

et puissent ensuite augmenter
leurs pourcentages d'indemnités

s'ils décident qu'ils veulent
travailler après l'âge de 70 ans,

ce ne sont que quelques-unes
des possibilités.

Enfin, il faut appeler à
l'action de la direction des RH

d'un bout à l'autre du pays pour changer
le dialogue et la prise de décision

dans les conseils d'administration,

qui marginalisent ou expulsent
trop de nos plus vieux innovateurs.

Pour appliquer ce que j'appelle

les « avantages de la fusion
travail-vie privée »

pour les remettre complètement
dans le jeu.

L'innovateur plus âgé d'aujourd'hui,

semble séparer moins travail, famille,
vie personnelle, et retraite.

Selon moi, la fusion
présente des avantages

tels que, des mini congés
sabbatiques seniors,

leur permettant de travailler à distance
pendant les vacances,

les allocations de voyage permettant
aux partenaires et conjoints

de les accompagner en déplacements,

et pour des grands-parents
des avantages tels que des congés payés

pour la naissance d'un petit-enfant,

(Applaudissements)

et des contributions accélérées
de l'entreprise

aux plans épargne-études
pour leurs petits-enfants,

voilà quelques façons
de ré-impliquer pleinement

notre plus grande génération innovante.

Faire tout cela et plus encore,
j'ai une vision de l'avenir,

où les innovateurs dirigeront des
entreprises en mutation dans le monde

dans leurs 70 et 80 ans.

Où les 17 et 71 ans s'assoiront ensemble
dans les cours scientifiques

et une Amérique où des gens
de tous âges travailleront ensemble

pour construire un avenir
meilleur pour tous.

Un avenir où l'innovation
n'a pas de date de péremption

et où il n'est jamais
trop tard pour innover.

Cette vision m'a complètement excité

pour les 30 prochaines années
de ma carrière.

Je ne fais que commencer et j'espère
que vous aussi, quel que soit votre âge.

Merci beaucoup.

(Applaudissements)