Notre inconscient et la perception du monde | Leonard Mlodinow | TEDxBratislava
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0:16 - 0:20J'aimerais vous parler
de l'esprit inconscient -
0:20 - 0:23et en quoi il influence nos comportements
et notre perception du monde, -
0:23 - 0:25principalement le monde social.
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0:25 - 0:28Je vais d'abord vous donner
ma définition de l'inconscient. -
0:28 - 0:31Les scientifiques caractérisent
les processus inconscients -
0:31 - 0:34comme étant ceux qui surviennent
sans effort de notre part, -
0:34 - 0:37sans effort conscient -
et qui sont automatiques. -
0:37 - 0:38Vous n'y prêtez pas attention.
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0:38 - 0:40Aucune volonté n'est nécessaire
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0:40 - 0:43et ils sont plus ou moins
hors de votre contrôle. -
0:43 - 0:47Par conséquent, nous ne comprenons
pas bien tout ce qui nous influence -
0:47 - 0:50et nous parvenons difficilement à éviter
les comportements qu'ils produisent. -
0:51 - 0:55Je ne vous parle pas de l'inconscient
freudien, soyons clairs sur cela. -
0:55 - 0:57L'inconscient freudien est
une conception d'un inconscient -
0:57 - 1:01qui nous est caché pour des raisons
motivationnelle ou émotionnelle. -
1:01 - 1:04Il peut aussi être découvert
avec l'introspection ou la thérapie. -
1:04 - 1:07Mais la vision moderne de l'inconscient
est très éloignée de ça. -
1:07 - 1:11C'est un élément qui a évolué pour nous
aider à naviguer dans le monde, -
1:11 - 1:13dans notre perception du monde social.
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1:13 - 1:15Il survient dans des régions
de notre cerveau -
1:15 - 1:18par définition inaccessibles
à notre esprit conscient. -
1:18 - 1:22Je vais donc vous parler aujourd'hui
de neurosciences sociales. -
1:22 - 1:25C'est une discipline qui combine
trois champs scientifiques. -
1:25 - 1:27Traditionnellement,
il y a la psychologie sociale, -
1:27 - 1:31le champ de la psychologie observant
les interactions entre les personnes -
1:31 - 1:34et la psychologie cognitive, la science
qui observe comment nous pensons. -
1:34 - 1:39Mais une nouvelle discipline a émergé
durant les années 90 : les neurosciences. -
1:39 - 1:42Elles sont basées
sur une nouvelle technologie - -
1:42 - 1:45en fait beaucoup de nouvelles technologies
mais une est dominante, -
1:45 - 1:48c'est l'IRMf : l’imagerie
par résonance magnétique fonctionnelle. -
1:48 - 1:50C'est très long à prononcer
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1:50 - 1:53mais vous connaissez sans doute l'IRM,
utilisée pour les tests médicaux, -
1:53 - 1:56qui donne de belles images
de vos organes internes. -
1:56 - 1:58Dans IRMf, il y a le « f » en plus,
pour « fonctionnelle » -
1:58 - 2:01car il nous permet de voir,
en scannant le cerveau, -
2:01 - 2:02quelle partie est active.
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2:02 - 2:04Comme sur cette illustration, par exemple.
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2:05 - 2:07Cela a révolutionné la psychologie
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2:07 - 2:11car les neurosciences modernes et sociales
ou la psychologie qui en résultent -
2:11 - 2:14font le lien entre les études
de comportement qu'elles réalisent -
2:14 - 2:16et ce qui survient dans le cerveau.
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2:16 - 2:18Cela donne corps aux concepts
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2:18 - 2:21et ainsi, les rapproche
des sciences dures. -
2:21 - 2:24Voici un exemple d'IRMf
et de son fonctionnement -
2:24 - 2:26ou des résultats que l'on peut obtenir.
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2:26 - 2:27C'est une étude faite à Berkeley.
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2:27 - 2:29On montre des images aux participants.
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2:29 - 2:32Vous en avez quatre exemples à l'écran.
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2:32 - 2:35Les participants regardaient les images
dans des lunettes -
2:35 - 2:37alors qu'ils étaient allongés dans l'IRMf.
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2:37 - 2:40Les scientifiques ont extrait les données
de leur cerveau, -
2:40 - 2:43pas les données des photos
mais la simple lecture du cerveau, -
2:43 - 2:46du cortex visuel
et d'autres régions du cerveau -
2:46 - 2:49liées au thème de l'image
visualisée par les participants. -
2:49 - 2:53Ils ont ensuite demandé à un ordinateur
de reconstruire l'image visionnée, -
2:53 - 2:55de lire leur esprit, en quelque sorte.
-
2:55 - 2:57L'ordinateur a comparé ces données
-
2:57 - 2:59à une base de données
de six millions d'images -
2:59 - 3:01et a choisi les plus proches.
-
3:01 - 3:03On peut voir que c'est assez proche,
-
3:03 - 3:06que ce soit la disposition
et les données physiques des images -
3:06 - 3:09ou thématiquement parlant,
on a pu lire l'esprit en quelque sorte. -
3:10 - 3:14Nous allons évoquer l'esprit inconscient
dans deux domaines. -
3:14 - 3:18Le premier est notre perception physique
et le second notre perception sociale. -
3:18 - 3:22Mon message est que
nous nous faisons une image des gens, -
3:22 - 3:26des situations sociales, des affaires
ou de la situation financière, -
3:26 - 3:30en utilisant nos pensées conscientes
et aussi notre esprit inconscient. -
3:30 - 3:33Je vais illustrer cela
dans la perception sensorielle, -
3:33 - 3:34en partie parce que celle-ci
-
3:34 - 3:37est plus visuelle et aisée à illustrer
dans ce cénacle -
3:37 - 3:40et en partie car les façons
dont nous reconstruisons la réalité -
3:40 - 3:42au départ de données limitées
-
3:42 - 3:45sont similaires dans les perceptions
sensorielles et sociales. -
3:46 - 3:48J'aimerais vous ouvrir à l'idée
que nos perceptions, -
3:48 - 3:51nos perceptions visuelles et auditives,
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3:51 - 3:54nos souvenirs et nos perceptions sociales
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3:54 - 3:56ne sont pas des choses externes en soi
-
3:56 - 3:58mais qu'elles sont construites
par notre cerveau -
3:58 - 4:01à partir ce qui est là
et de nombreux autres éléments -
4:01 - 4:05comme le contexte,
les attentes et même le désir. -
4:06 - 4:09Je souhaite vous ouvrir à l'idée que
la façon dont nous ressentons le monde -
4:09 - 4:12est largement influencée
par ce processus inconscient. -
4:13 - 4:14Un exemple.
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4:14 - 4:18Imaginez que ceci est votre perception
quand vous regardez la route. -
4:18 - 4:21Ce n'est pas vraiment
ce qui touche votre rétine. -
4:21 - 4:24Les données qui touchent votre rétine
sont plus floues, comme ceci. -
4:24 - 4:28On a ajouté un point jaune
pour situer où la personne regarde. -
4:28 - 4:29Le point noir n'a pas été ajouté.
-
4:29 - 4:33C'est là que le nerf optique est rattaché
à la rétine et il n'y a aucune donnée. -
4:33 - 4:35Votre œil recueille
ces données un peu floues -
4:35 - 4:40et automatiquement, sans aucun effort
ou contrôle de votre part, -
4:40 - 4:44les transforme en ça,
en quelque chose de très net. -
4:45 - 4:50Les illustrations suivantes
vont clarifier mes propos. -
4:50 - 4:52En regardant ceci, vous voyez un damier,
-
4:52 - 4:54et vous voyez sans doute
un rectangle avec un B, -
4:54 - 4:56qui ressemble à un carré blanc,
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4:56 - 4:59et un rectangle avec un A
qui ressemble à un carré noir. -
4:59 - 5:01Je vous divulgue l'info de suite :
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5:01 - 5:03le A et le B sont identiques.
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5:03 - 5:07En fait, la lumière physique qui émane
de A et de B, que vous voyez sur l'écran, -
5:07 - 5:08est identique.
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5:08 - 5:11Le carré B est de la même couleur
que le carré A. -
5:11 - 5:15Maintenant, vous allez consciemment
dépasser votre perception première. -
5:15 - 5:17C'est automatique
et impossible à contrôler, -
5:17 - 5:20mais regardez maintenant A et B
comme ayant la même couleur. -
5:20 - 5:22Vous constaterez que
vous n'y parvenez pas. -
5:22 - 5:25Pourquoi voyez-vous B
comme plus clair que A ? -
5:25 - 5:26C'est dû au contexte.
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5:26 - 5:29Votre esprit inconscient
intègre le contexte de l'image -
5:29 - 5:33et vous fait voir B comme un carré blanc
et A comme un carré noir. -
5:33 - 5:36On peut appeler cela une illusion
d'optique mais c'est un don -
5:36 - 5:40car vous ne voulez pas vivre en intégrant
les données physiques réelles, -
5:40 - 5:42en vous demandant à chaque instant
ce que ça signifie -
5:42 - 5:46et en reconstruisant le modèle
avec les données noires et claires. -
5:46 - 5:48Si vous êtes sceptiques
et pensez que j'ai inventé ça, -
5:48 - 5:50retirons le contexte.
-
5:50 - 5:52Observez l'écran et regardez
ce qui arrive à A et B -
5:52 - 5:55quand je les retire
de leur contexte du damier. -
5:57 - 6:00Vous pouvez voir que
A et B sont identiques. -
6:03 - 6:04Merci.
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6:04 - 6:05(Rires)
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6:05 - 6:07(Applaudissements)
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6:08 - 6:12Je regrette ne pas avoir
plus de 18 minutes pour approfondir. -
6:12 - 6:15Voici une photo de Barack Obama,
vous l'aurez reconnu. -
6:15 - 6:18Allons-y avec l'illustration du composant
social de notre processus mental. -
6:18 - 6:21Quand on regarde ces deux photos d'Obama,
-
6:21 - 6:24elles ressemblent à Obama à l'envers
et paraissent normales. -
6:24 - 6:27Toutefois, nos perceptions sociales,
nos interactions sociales -
6:27 - 6:29sont cruciales pour nous
-
6:29 - 6:33et notre cerveau agit principalement
pour nous aider dans ces perceptions. -
6:34 - 6:36Ces photos sont en fait très différentes
-
6:36 - 6:38et pas vraiment similaires
-
6:38 - 6:41mais notre perception sociale
n'est pas optimale -
6:41 - 6:43car les photos sont à l'envers.
-
6:43 - 6:45On n'est pas conçu
pour voir les gens la tête en bas, -
6:45 - 6:48sauf peut-être un yogi
en posture du poirier. -
6:48 - 6:50Mais la plupart d'entre nous
ne remarqueront rien. -
6:50 - 6:53Que se passe-t-il
quand on retourne les photos ? -
6:54 - 6:56Si vous deviez croiser
ce type dans la rue, -
6:56 - 6:59vous penseriez qu'il ressemble un peu
à Obama mais il y a un truc étrange. -
6:59 - 7:01(Rires)
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7:01 - 7:04Ça pourrait être son expression
après le résultat des élections. -
7:04 - 7:05(Rires)
-
7:05 - 7:07Ce type a l'air d'un être humain normal.
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7:07 - 7:11La région sociale de notre cerveau
interprète pour nous, -
7:11 - 7:12automatiquement.
-
7:12 - 7:14Retournons les photos
et que se passe-t-il ? -
7:14 - 7:16Vous voyez le mécanisme ?
-
7:16 - 7:18À l'envers, l'effet bizarre disparaît
-
7:18 - 7:20et apparaît quand le visage
est dans le bon sens. -
7:20 - 7:22(Rires)
-
7:22 - 7:24Un autre exemple avec l'audition
-
7:24 - 7:28pour vous montrer que ce traitement
de l'information ne se limite pas à la vue -
7:28 - 7:29mais touche aussi l'ouïe.
-
7:29 - 7:32On capte les données auditives
qui entrent dans nos oreilles -
7:32 - 7:35et notre cerveau nous joue autant
de tours pour construire une image -
7:35 - 7:37qu'avec le son.
-
7:37 - 7:40Écoutez cette chanson que
vous reconnaîtrez peut-être : -
7:40 - 7:42Led Zeppelin, Stairway to Heaven.
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7:42 - 7:44Ça ne démarre pas. Je ré-essaie.
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7:44 - 7:45(Musique)
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7:47 - 7:53Ne t'alarme pas s'il y a de l'agitation
dans la haie. -
7:53 - 7:57C'est le nettoyage de printemps
pour la Reine de Mai. -
7:58 - 8:04Oui, tu peux choisir entre deux chemins,
mais au bout du compte, -
8:04 - 8:06tu as encore le temps...
-
8:06 - 8:09Cette chanson vous paraît
sans doute normale -
8:09 - 8:10et vous pouvez décoder mentalement
-
8:10 - 8:13les 8 ou 10 strophes
quand on les joue normalement. -
8:13 - 8:16Dans un instant,
je vais vous les passer à rebours. -
8:16 - 8:17Écoutez-les à l'envers.
-
8:17 - 8:19Observez par vous-même.
-
8:19 - 8:22Led Zeppelin était-il suffisamment malin
pour créer une bande son -
8:22 - 8:26qui ferait sens à la fois dans le sens
normal et jouée à rebours ? -
8:26 - 8:28(Musique à rebours : Stairway to Heaven)
-
8:32 - 8:35(Paroles incompréhensibles)
-
8:54 - 8:57Vous venez d'entendre
quelques strophes à rebours. -
8:57 - 9:01Si je vous donnais une feuille de papier,
pourriez-vous les transcrire ? -
9:01 - 9:02Ou bien est-ce juste du charabia ?
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9:02 - 9:05Je penche pour du charabia.
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9:05 - 9:07Car c'est ce que c'est : du charabia.
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9:07 - 9:10Mais ce charabia qui pénètre votre cerveau
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9:10 - 9:12peut être transformé en quelque chose
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9:12 - 9:16en poussant votre esprit inconscient
à conceptualiser un peu. -
9:16 - 9:19Je vais repasser le morceau
avec quelques mots. -
9:19 - 9:22Tout comme le damier est apparu différent
-
9:22 - 9:25quand j'ai ôté les carrés
pour les insérer dans un contexte, -
9:25 - 9:27cette chanson va vous paraître
différente à rebours -
9:27 - 9:29quand j'aurai ajouté du contexte.
-
9:29 - 9:30Lisez au fur et à mesure !
-
9:30 - 9:33(Musique)
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9:35 - 9:39[Oh. Voici mon doux Satan.
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9:40 - 9:43Celui dont le chemin me rendrait triste
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9:43 - 9:45celui dont le pouvoir est Satan.
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9:47 - 9:51Il vous donne, donne 666.
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9:51 - 9:55Il y a ce petit atelier
où il vous fait souffrir, -
9:55 - 9:57triste Satan.]
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9:58 - 10:00Nous avons donc deux versions
de la réalité. -
10:00 - 10:02La physique est identique.
-
10:02 - 10:05Vous avez écouté la même bande son
la première et deuxième fois. -
10:05 - 10:07Pourtant, votre perception est différente
-
10:07 - 10:10car votre esprit a récupéré des mots
et construit quelque chose à partir de là. -
10:10 - 10:13Pour vous montrer que
c'est automatique et inévitable -
10:13 - 10:16et je sais que vous comprenez
que ça ne requiert aucun effort -
10:16 - 10:17je vais le rejouer.
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10:17 - 10:19Lisez les mots, et écoutez.
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10:19 - 10:21Mais écoutez comme la première fois,
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10:21 - 10:24n'écoutez pas les mots,
écoutez le charabia, d'accord ? -
10:24 - 10:27(Musique à rebours : Stairway to Heaven)
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10:54 - 10:58Vous ne pouvez plus ne plus l'entendre
car vous êtes contaminé. -
10:58 - 11:01À cause de ça, certaines personnes pensent
vraiment entendre des messages, -
11:01 - 11:05des messages subliminaux, à rebours,
alors qu'il n'y en a pas vraiment. -
11:05 - 11:07Si vous allez sceptics.com
de Michael Shermer, -
11:07 - 11:11vous pourrez découvrir des discussions
sur le fait que c'est faux. -
11:11 - 11:14Maintenant, je souhaite vous guider
à travers nos perceptions sociales. -
11:15 - 11:17Le point crucial est que ces astuces
-
11:17 - 11:20que vous joue votre esprit pour créer
vos perceptions visuelles et auditives -
11:20 - 11:23sont actives dans nos perceptions
sociales aussi. -
11:23 - 11:27Un des effets utilisés par notre cerveau
pour créer nos perceptions sociales, -
11:27 - 11:29c'est l'apparence.
-
11:29 - 11:31Les humains sont des animaux sociaux
intrinsèquement. -
11:31 - 11:35Sans coopération sociale,
notre espèce n'aurait pas survécu. -
11:35 - 11:37Et quand les scientifiques
constatent aujourd'hui -
11:37 - 11:40que ceux qui ont
un faible taux contextuel social, -
11:40 - 11:41un petit réseau social,
-
11:41 - 11:44ont des risques de santé plus importants
-
11:44 - 11:46que ceux qui ont un grand réseau social.
-
11:46 - 11:48Avoir un petit réseau social
-
11:48 - 11:52est aussi nocif pour la santé
que le tabagisme ou l'obésité. -
11:52 - 11:56Dans cette étude-ci, on a réuni des gens,
en deux cohortes, -
11:56 - 11:59et on leur a montré des données
sur deux candidats politiques, -
11:59 - 12:00un républicain et un démocrate.
-
12:00 - 12:03Les données brutes sur leurs croyances
-
12:03 - 12:05étaient accompagnées
d'une photo des deux candidats. -
12:05 - 12:08On a montré au premier groupe une photo
-
12:08 - 12:12sur laquelle le candidat démocrate a l'air
plus compétent que le républicain -
12:12 - 12:14et à la deuxième cohorte, l'inverse.
-
12:14 - 12:16Pas la beauté, l'air de compétence.
-
12:16 - 12:20La seule différence entre les cohortes
qui avaient en main les mêmes données -
12:20 - 12:22était une vue différente du candidat.
-
12:22 - 12:24La question est de savoir
en quoi cela influençait leur vote. -
12:24 - 12:28La réponse est un taux de basculement
des votes de 14 %. -
12:28 - 12:31En changeant des photos
montrant la confiance en soi ou pas, -
12:31 - 12:3514 % des votes changent, un taux suffisant
pour changer le cours des élections. -
12:35 - 12:37Quelle preuve incroyable.
-
12:37 - 12:41Évidemment, c'est un test dans un labo,
qu'en est-il dans la vraie vie ? -
12:41 - 12:44Heureusement, un psychologue
de l'université de Princetown -
12:44 - 12:46a décidé de tester cela dans la vraie vie.
-
12:46 - 12:51Il a réuni des paires de portraits
de candidats démocratiques et républicains -
12:51 - 12:55dans des dizaines d'élections
des gouverneurs d'États ou du Congrès. -
12:55 - 12:57Il a réuni des centaines de personnes,
-
12:57 - 12:59leur a montré ces couples de portraits
et leur a demandé -
12:59 - 13:03de juger quelle personne a l'air
la plus compétente pour chaque couple -
13:03 - 13:06en leur stipulant de ne pas voter
s'ils reconnaissaient un candidat. -
13:06 - 13:09Il s'agit simplement
de regarder des photos -
13:09 - 13:11et de choisir celui
qui a l'air le plus compétent. -
13:11 - 13:12Avec témérité,
-
13:12 - 13:15il a prédit le résultat de ces élections
-
13:15 - 13:18sur la base des votes des participants,
fondés sur l'air de compétence. -
13:18 - 13:21Quel fut le résultat de ses prédictions ?
-
13:21 - 13:24Si la compétence n'intervient pas,
son taux de succès serait de 50 %. -
13:24 - 13:26Mais il a obtenu un taux de 70 %.
-
13:26 - 13:27Dans 70 % des cas,
-
13:27 - 13:31la personne qui a l'air
la plus compétente gagne l'élection. -
13:32 - 13:35Notre cerveau, notre esprit inconscient,
utilise aussi le toucher -
13:35 - 13:37pour combler notre perception sociale.
-
13:37 - 13:40J'ai déjà évoqué le fait que
nous sommes des animaux sociaux. -
13:40 - 13:43En fait, tous ces primates,
et vous en avez quatre espèces ici, -
13:43 - 13:47ont des comportements sociaux
liés au toucher. -
13:47 - 13:51Les primates non-humains ont tendance
à s'épouiller pendant des heures. -
13:51 - 13:53C'est un besoin physique pour se nettoyer,
-
13:53 - 13:56mais cela peut se faire
en 10 à 20 minutes par jour. -
13:56 - 13:58Pourtant, ils s'épouillent
pendant des heures -
13:58 - 14:02car le toucher aide à créer un sentiment
de lien et de coopération sociale. -
14:03 - 14:07Des scientifiques ont découvert récemment
que les humains ont des nerfs spécialisés, -
14:07 - 14:09principalement sur les avant-bras
et le visage -
14:09 - 14:13dont la seule fonction semble être la
transmission du plaisir social du toucher. -
14:13 - 14:15Dès lors, quand nous formons
notre vision du monde, -
14:15 - 14:17quel genre de contexte cela ajoute-t-il ?
-
14:17 - 14:21Comment le fait d'être touché ou pas
affecte-t-il notre jugement sur le monde ? -
14:21 - 14:25Une équipe scientifique forcément
française a fait un test intéressant. -
14:25 - 14:28Ils ont recruté des jeunes hommes
français, très beaux. -
14:28 - 14:31Leur mission était de rester
dans une rue, dans le nord de la France, -
14:31 - 14:34et de draguer toutes les jeunes femmes
qui passaient devant eux. -
14:34 - 14:37Ils étaient là, à suivre le même texte
avec toutes les femmes. -
14:37 - 14:39Vous pouvez lire la traduction
de leur script. -
14:39 - 14:42Ils se présentaient et demandaient
leur numéro de téléphone. -
14:42 - 14:44Mais chez la moitié des femmes,
-
14:44 - 14:48ils les touchaient légèrement
au niveau du coude ou de l'épaule. -
14:48 - 14:51Ils ne touchaient pas les autres femmes.
-
14:51 - 14:53Après, ils conduisaient
une interview avec les femmes -
14:53 - 14:56et la plupart ne se souvenaient pas
avoir été touchées. -
14:56 - 15:00Ce signal a-t-il influencé le contexte
sur la façon de considérer le jeune homme -
15:00 - 15:04et leur inclination
à accepter un rendez-vous ? -
15:04 - 15:07La réponse est oui : le facteur a doublé,
passant de 10 à 20 %. -
15:07 - 15:10Ces résultats ont été reproduits
dans d'autres contextes. -
15:10 - 15:14Un pourboire est plus important
quand on effleure son client. -
15:14 - 15:19Des passants sont plus prêts à prendre
le temps de répondre à des enquêteurs, -
15:19 - 15:21entre autres.
-
15:22 - 15:25Quand j'explique ces idées,
-
15:25 - 15:28j'aime bien faire une expérience
de groupe mais ce n'est pas possible ici. -
15:28 - 15:30Je vais simplement vous en parler.
-
15:30 - 15:35Je demande aux gens de regarder ces photos
de deux hôtels avec quelques données. -
15:35 - 15:37Voici Tahiti,
-
15:37 - 15:41une seule chambre, un petit cottage, etc.
-
15:41 - 15:44Je leur demande combien
ils sont prêts à payer pour Tahiti. -
15:45 - 15:49Les résultats sont incroyables.
-
15:49 - 15:52J'ai deux cohortes
et je demande à la première, -
15:52 - 15:57avant de leur demander
quel prix ils sont prêts à payer : -
15:57 - 16:00cette chambre coûte-t-elle
plus de 5 500 euros par nuit ? -
16:00 - 16:03À la deuxième cohorte, avant de demander
le prix qu'ils sont prêts à mettre, -
16:03 - 16:04je demande :
-
16:04 - 16:07la chambre coûte-t-elle
plus de 55 euros par nuit ? -
16:07 - 16:10La lecture des données fait comprendre
qu'on est loin des 5 500 euros, -
16:10 - 16:12vraiment loin,
-
16:12 - 16:14mais que c'est aussi
bien plus que 55 euros. -
16:14 - 16:16On pourrait croire
à de simples questions fermées. -
16:16 - 16:21Mais en fait, ces questions
ont un effet subliminal sur le public. -
16:21 - 16:25Ceux qui ont vu une des deux questions
n'ont pas vu l'autre et vice et versa. -
16:25 - 16:29Elles n'ont vu que la question
assignée à leur cohorte. -
16:29 - 16:30La question est :
-
16:30 - 16:33comment ce contexte influence-t-il
l'évaluation de la chambre, -
16:33 - 16:35la perception de la valeur de la chambre ?
-
16:35 - 16:38Voici la réponse obtenue
dans plusieurs cohortes : -
16:38 - 16:44ceux qui ont vu le prix exorbitant
répondront environ 1 000 euros. -
16:44 - 16:47Ceux qui ont vu le prix très bas
répondront entre 200 à 300 euros. -
16:47 - 16:49Cette question apparemment anodine
-
16:49 - 16:52établit le contexte qui modifie
la perception de la chambre, -
16:52 - 16:54comme le damier a fourni le contexte
-
16:54 - 16:58et les mots dans la chanson à rebours
ont fourni du contexte aussi. -
17:00 - 17:03Je terminerai
avec une citation de Carl Jung : -
17:03 - 17:05« Ces aspects subliminaux
de tout ce qui nous arrive -
17:05 - 17:08semblent avoir peu d'impact dans nos vies.
-
17:08 - 17:12Pourtant, ce sont les racines presque
invisibles de nos pensées conscientes. » -
17:12 - 17:13Merci.
-
17:13 - 17:16(Applaudissements)
- Title:
- Notre inconscient et la perception du monde | Leonard Mlodinow | TEDxBratislava
- Description:
-
Enfant, Leonard était passionné par les maths, la chimie et la chimie organique. La physique l'a attiré pendant un semestre de congés qu'il a passé dans un kibboutz en Israël. Mais il y a passé tout son temps à lire le cours de physique de Feyman.
Étudiant doctorat à l'Université de Californie, à Berkeley, et à la faculté de Caltech, il a co-développé une théorie pour un nouveau type de perturbations pour les problèmes de vecteur propre en mécanique quantique. Plus tard, il défrichera la voie de la théorie quantique de la constante diélectrique. Entre 2008 et 2010. Mlodinow a travaillé sur un ouvrage avec Stephen Hawking, intitulé : « Le grand dessein ». Il s'attache à vulgariser la science à travers ses ouvrages et la scénarisation de feuilletons télévisés, dont « Star Trek : la nouvelle génération » et MacGyver.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 17:22