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Notre inconscient et la perception du monde | Leonard Mlodinow | TEDxBratislava

  • 0:16 - 0:20
    J'aimerais vous parler
    de l'esprit inconscient
  • 0:20 - 0:23
    et en quoi il influence nos comportements
    et notre perception du monde,
  • 0:23 - 0:25
    principalement le monde social.
  • 0:25 - 0:28
    Je vais d'abord vous donner
    ma définition de l'inconscient.
  • 0:28 - 0:31
    Les scientifiques caractérisent
    les processus inconscients
  • 0:31 - 0:34
    comme étant ceux qui surviennent
    sans effort de notre part,
  • 0:34 - 0:37
    sans effort conscient -
    et qui sont automatiques.
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    Vous n'y prêtez pas attention.
  • 0:38 - 0:40
    Aucune volonté n'est nécessaire
  • 0:40 - 0:43
    et ils sont plus ou moins
    hors de votre contrôle.
  • 0:43 - 0:47
    Par conséquent, nous ne comprenons
    pas bien tout ce qui nous influence
  • 0:47 - 0:50
    et nous parvenons difficilement à éviter
    les comportements qu'ils produisent.
  • 0:51 - 0:55
    Je ne vous parle pas de l'inconscient
    freudien, soyons clairs sur cela.
  • 0:55 - 0:57
    L'inconscient freudien est
    une conception d'un inconscient
  • 0:57 - 1:01
    qui nous est caché pour des raisons
    motivationnelle ou émotionnelle.
  • 1:01 - 1:04
    Il peut aussi être découvert
    avec l'introspection ou la thérapie.
  • 1:04 - 1:07
    Mais la vision moderne de l'inconscient
    est très éloignée de ça.
  • 1:07 - 1:11
    C'est un élément qui a évolué pour nous
    aider à naviguer dans le monde,
  • 1:11 - 1:13
    dans notre perception du monde social.
  • 1:13 - 1:15
    Il survient dans des régions
    de notre cerveau
  • 1:15 - 1:18
    par définition inaccessibles
    à notre esprit conscient.
  • 1:18 - 1:22
    Je vais donc vous parler aujourd'hui
    de neurosciences sociales.
  • 1:22 - 1:25
    C'est une discipline qui combine
    trois champs scientifiques.
  • 1:25 - 1:27
    Traditionnellement,
    il y a la psychologie sociale,
  • 1:27 - 1:31
    le champ de la psychologie observant
    les interactions entre les personnes
  • 1:31 - 1:34
    et la psychologie cognitive, la science
    qui observe comment nous pensons.
  • 1:34 - 1:39
    Mais une nouvelle discipline a émergé
    durant les années 90 : les neurosciences.
  • 1:39 - 1:42
    Elles sont basées
    sur une nouvelle technologie -
  • 1:42 - 1:45
    en fait beaucoup de nouvelles technologies
    mais une est dominante,
  • 1:45 - 1:48
    c'est l'IRMf : l’imagerie
    par résonance magnétique fonctionnelle.
  • 1:48 - 1:50
    C'est très long à prononcer
  • 1:50 - 1:53
    mais vous connaissez sans doute l'IRM,
    utilisée pour les tests médicaux,
  • 1:53 - 1:56
    qui donne de belles images
    de vos organes internes.
  • 1:56 - 1:58
    Dans IRMf, il y a le « f » en plus,
    pour « fonctionnelle »
  • 1:58 - 2:01
    car il nous permet de voir,
    en scannant le cerveau,
  • 2:01 - 2:02
    quelle partie est active.
  • 2:02 - 2:04
    Comme sur cette illustration, par exemple.
  • 2:05 - 2:07
    Cela a révolutionné la psychologie
  • 2:07 - 2:11
    car les neurosciences modernes et sociales
    ou la psychologie qui en résultent
  • 2:11 - 2:14
    font le lien entre les études
    de comportement qu'elles réalisent
  • 2:14 - 2:16
    et ce qui survient dans le cerveau.
  • 2:16 - 2:18
    Cela donne corps aux concepts
  • 2:18 - 2:21
    et ainsi, les rapproche
    des sciences dures.
  • 2:21 - 2:24
    Voici un exemple d'IRMf
    et de son fonctionnement
  • 2:24 - 2:26
    ou des résultats que l'on peut obtenir.
  • 2:26 - 2:27
    C'est une étude faite à Berkeley.
  • 2:27 - 2:29
    On montre des images aux participants.
  • 2:29 - 2:32
    Vous en avez quatre exemples à l'écran.
  • 2:32 - 2:35
    Les participants regardaient les images
    dans des lunettes
  • 2:35 - 2:37
    alors qu'ils étaient allongés dans l'IRMf.
  • 2:37 - 2:40
    Les scientifiques ont extrait les données
    de leur cerveau,
  • 2:40 - 2:43
    pas les données des photos
    mais la simple lecture du cerveau,
  • 2:43 - 2:46
    du cortex visuel
    et d'autres régions du cerveau
  • 2:46 - 2:49
    liées au thème de l'image
    visualisée par les participants.
  • 2:49 - 2:53
    Ils ont ensuite demandé à un ordinateur
    de reconstruire l'image visionnée,
  • 2:53 - 2:55
    de lire leur esprit, en quelque sorte.
  • 2:55 - 2:57
    L'ordinateur a comparé ces données
  • 2:57 - 2:59
    à une base de données
    de six millions d'images
  • 2:59 - 3:01
    et a choisi les plus proches.
  • 3:01 - 3:03
    On peut voir que c'est assez proche,
  • 3:03 - 3:06
    que ce soit la disposition
    et les données physiques des images
  • 3:06 - 3:09
    ou thématiquement parlant,
    on a pu lire l'esprit en quelque sorte.
  • 3:10 - 3:14
    Nous allons évoquer l'esprit inconscient
    dans deux domaines.
  • 3:14 - 3:18
    Le premier est notre perception physique
    et le second notre perception sociale.
  • 3:18 - 3:22
    Mon message est que
    nous nous faisons une image des gens,
  • 3:22 - 3:26
    des situations sociales, des affaires
    ou de la situation financière,
  • 3:26 - 3:30
    en utilisant nos pensées conscientes
    et aussi notre esprit inconscient.
  • 3:30 - 3:33
    Je vais illustrer cela
    dans la perception sensorielle,
  • 3:33 - 3:34
    en partie parce que celle-ci
  • 3:34 - 3:37
    est plus visuelle et aisée à illustrer
    dans ce cénacle
  • 3:37 - 3:40
    et en partie car les façons
    dont nous reconstruisons la réalité
  • 3:40 - 3:42
    au départ de données limitées
  • 3:42 - 3:45
    sont similaires dans les perceptions
    sensorielles et sociales.
  • 3:46 - 3:48
    J'aimerais vous ouvrir à l'idée
    que nos perceptions,
  • 3:48 - 3:51
    nos perceptions visuelles et auditives,
  • 3:51 - 3:54
    nos souvenirs et nos perceptions sociales
  • 3:54 - 3:56
    ne sont pas des choses externes en soi
  • 3:56 - 3:58
    mais qu'elles sont construites
    par notre cerveau
  • 3:58 - 4:01
    à partir ce qui est là
    et de nombreux autres éléments
  • 4:01 - 4:05
    comme le contexte,
    les attentes et même le désir.
  • 4:06 - 4:09
    Je souhaite vous ouvrir à l'idée que
    la façon dont nous ressentons le monde
  • 4:09 - 4:12
    est largement influencée
    par ce processus inconscient.
  • 4:13 - 4:14
    Un exemple.
  • 4:14 - 4:18
    Imaginez que ceci est votre perception
    quand vous regardez la route.
  • 4:18 - 4:21
    Ce n'est pas vraiment
    ce qui touche votre rétine.
  • 4:21 - 4:24
    Les données qui touchent votre rétine
    sont plus floues, comme ceci.
  • 4:24 - 4:28
    On a ajouté un point jaune
    pour situer où la personne regarde.
  • 4:28 - 4:29
    Le point noir n'a pas été ajouté.
  • 4:29 - 4:33
    C'est là que le nerf optique est rattaché
    à la rétine et il n'y a aucune donnée.
  • 4:33 - 4:35
    Votre œil recueille
    ces données un peu floues
  • 4:35 - 4:40
    et automatiquement, sans aucun effort
    ou contrôle de votre part,
  • 4:40 - 4:44
    les transforme en ça,
    en quelque chose de très net.
  • 4:45 - 4:50
    Les illustrations suivantes
    vont clarifier mes propos.
  • 4:50 - 4:52
    En regardant ceci, vous voyez un damier,
  • 4:52 - 4:54
    et vous voyez sans doute
    un rectangle avec un B,
  • 4:54 - 4:56
    qui ressemble à un carré blanc,
  • 4:56 - 4:59
    et un rectangle avec un A
    qui ressemble à un carré noir.
  • 4:59 - 5:01
    Je vous divulgue l'info de suite :
  • 5:01 - 5:03
    le A et le B sont identiques.
  • 5:03 - 5:07
    En fait, la lumière physique qui émane
    de A et de B, que vous voyez sur l'écran,
  • 5:07 - 5:08
    est identique.
  • 5:08 - 5:11
    Le carré B est de la même couleur
    que le carré A.
  • 5:11 - 5:15
    Maintenant, vous allez consciemment
    dépasser votre perception première.
  • 5:15 - 5:17
    C'est automatique
    et impossible à contrôler,
  • 5:17 - 5:20
    mais regardez maintenant A et B
    comme ayant la même couleur.
  • 5:20 - 5:22
    Vous constaterez que
    vous n'y parvenez pas.
  • 5:22 - 5:25
    Pourquoi voyez-vous B
    comme plus clair que A ?
  • 5:25 - 5:26
    C'est dû au contexte.
  • 5:26 - 5:29
    Votre esprit inconscient
    intègre le contexte de l'image
  • 5:29 - 5:33
    et vous fait voir B comme un carré blanc
    et A comme un carré noir.
  • 5:33 - 5:36
    On peut appeler cela une illusion
    d'optique mais c'est un don
  • 5:36 - 5:40
    car vous ne voulez pas vivre en intégrant
    les données physiques réelles,
  • 5:40 - 5:42
    en vous demandant à chaque instant
    ce que ça signifie
  • 5:42 - 5:46
    et en reconstruisant le modèle
    avec les données noires et claires.
  • 5:46 - 5:48
    Si vous êtes sceptiques
    et pensez que j'ai inventé ça,
  • 5:48 - 5:50
    retirons le contexte.
  • 5:50 - 5:52
    Observez l'écran et regardez
    ce qui arrive à A et B
  • 5:52 - 5:55
    quand je les retire
    de leur contexte du damier.
  • 5:57 - 6:00
    Vous pouvez voir que
    A et B sont identiques.
  • 6:03 - 6:04
    Merci.
  • 6:04 - 6:05
    (Rires)
  • 6:05 - 6:07
    (Applaudissements)
  • 6:08 - 6:12
    Je regrette ne pas avoir
    plus de 18 minutes pour approfondir.
  • 6:12 - 6:15
    Voici une photo de Barack Obama,
    vous l'aurez reconnu.
  • 6:15 - 6:18
    Allons-y avec l'illustration du composant
    social de notre processus mental.
  • 6:18 - 6:21
    Quand on regarde ces deux photos d'Obama,
  • 6:21 - 6:24
    elles ressemblent à Obama à l'envers
    et paraissent normales.
  • 6:24 - 6:27
    Toutefois, nos perceptions sociales,
    nos interactions sociales
  • 6:27 - 6:29
    sont cruciales pour nous
  • 6:29 - 6:33
    et notre cerveau agit principalement
    pour nous aider dans ces perceptions.
  • 6:34 - 6:36
    Ces photos sont en fait très différentes
  • 6:36 - 6:38
    et pas vraiment similaires
  • 6:38 - 6:41
    mais notre perception sociale
    n'est pas optimale
  • 6:41 - 6:43
    car les photos sont à l'envers.
  • 6:43 - 6:45
    On n'est pas conçu
    pour voir les gens la tête en bas,
  • 6:45 - 6:48
    sauf peut-être un yogi
    en posture du poirier.
  • 6:48 - 6:50
    Mais la plupart d'entre nous
    ne remarqueront rien.
  • 6:50 - 6:53
    Que se passe-t-il
    quand on retourne les photos ?
  • 6:54 - 6:56
    Si vous deviez croiser
    ce type dans la rue,
  • 6:56 - 6:59
    vous penseriez qu'il ressemble un peu
    à Obama mais il y a un truc étrange.
  • 6:59 - 7:01
    (Rires)
  • 7:01 - 7:04
    Ça pourrait être son expression
    après le résultat des élections.
  • 7:04 - 7:05
    (Rires)
  • 7:05 - 7:07
    Ce type a l'air d'un être humain normal.
  • 7:07 - 7:11
    La région sociale de notre cerveau
    interprète pour nous,
  • 7:11 - 7:12
    automatiquement.
  • 7:12 - 7:14
    Retournons les photos
    et que se passe-t-il ?
  • 7:14 - 7:16
    Vous voyez le mécanisme ?
  • 7:16 - 7:18
    À l'envers, l'effet bizarre disparaît
  • 7:18 - 7:20
    et apparaît quand le visage
    est dans le bon sens.
  • 7:20 - 7:22
    (Rires)
  • 7:22 - 7:24
    Un autre exemple avec l'audition
  • 7:24 - 7:28
    pour vous montrer que ce traitement
    de l'information ne se limite pas à la vue
  • 7:28 - 7:29
    mais touche aussi l'ouïe.
  • 7:29 - 7:32
    On capte les données auditives
    qui entrent dans nos oreilles
  • 7:32 - 7:35
    et notre cerveau nous joue autant
    de tours pour construire une image
  • 7:35 - 7:37
    qu'avec le son.
  • 7:37 - 7:40
    Écoutez cette chanson que
    vous reconnaîtrez peut-être :
  • 7:40 - 7:42
    Led Zeppelin, Stairway to Heaven.
  • 7:42 - 7:44
    Ça ne démarre pas. Je ré-essaie.
  • 7:44 - 7:45
    (Musique)
  • 7:47 - 7:53
    Ne t'alarme pas s'il y a de l'agitation
    dans la haie.
  • 7:53 - 7:57
    C'est le nettoyage de printemps
    pour la Reine de Mai.
  • 7:58 - 8:04
    Oui, tu peux choisir entre deux chemins,
    mais au bout du compte,
  • 8:04 - 8:06
    tu as encore le temps...
  • 8:06 - 8:09
    Cette chanson vous paraît
    sans doute normale
  • 8:09 - 8:10
    et vous pouvez décoder mentalement
  • 8:10 - 8:13
    les 8 ou 10 strophes
    quand on les joue normalement.
  • 8:13 - 8:16
    Dans un instant,
    je vais vous les passer à rebours.
  • 8:16 - 8:17
    Écoutez-les à l'envers.
  • 8:17 - 8:19
    Observez par vous-même.
  • 8:19 - 8:22
    Led Zeppelin était-il suffisamment malin
    pour créer une bande son
  • 8:22 - 8:26
    qui ferait sens à la fois dans le sens
    normal et jouée à rebours ?
  • 8:26 - 8:28
    (Musique à rebours : Stairway to Heaven)
  • 8:32 - 8:35
    (Paroles incompréhensibles)
  • 8:54 - 8:57
    Vous venez d'entendre
    quelques strophes à rebours.
  • 8:57 - 9:01
    Si je vous donnais une feuille de papier,
    pourriez-vous les transcrire ?
  • 9:01 - 9:02
    Ou bien est-ce juste du charabia ?
  • 9:02 - 9:05
    Je penche pour du charabia.
  • 9:05 - 9:07
    Car c'est ce que c'est : du charabia.
  • 9:07 - 9:10
    Mais ce charabia qui pénètre votre cerveau
  • 9:10 - 9:12
    peut être transformé en quelque chose
  • 9:12 - 9:16
    en poussant votre esprit inconscient
    à conceptualiser un peu.
  • 9:16 - 9:19
    Je vais repasser le morceau
    avec quelques mots.
  • 9:19 - 9:22
    Tout comme le damier est apparu différent
  • 9:22 - 9:25
    quand j'ai ôté les carrés
    pour les insérer dans un contexte,
  • 9:25 - 9:27
    cette chanson va vous paraître
    différente à rebours
  • 9:27 - 9:29
    quand j'aurai ajouté du contexte.
  • 9:29 - 9:30
    Lisez au fur et à mesure !
  • 9:30 - 9:33
    (Musique)
  • 9:35 - 9:39
    [Oh. Voici mon doux Satan.
  • 9:40 - 9:43
    Celui dont le chemin me rendrait triste
  • 9:43 - 9:45
    celui dont le pouvoir est Satan.
  • 9:47 - 9:51
    Il vous donne, donne 666.
  • 9:51 - 9:55
    Il y a ce petit atelier
    où il vous fait souffrir,
  • 9:55 - 9:57
    triste Satan.]
  • 9:58 - 10:00
    Nous avons donc deux versions
    de la réalité.
  • 10:00 - 10:02
    La physique est identique.
  • 10:02 - 10:05
    Vous avez écouté la même bande son
    la première et deuxième fois.
  • 10:05 - 10:07
    Pourtant, votre perception est différente
  • 10:07 - 10:10
    car votre esprit a récupéré des mots
    et construit quelque chose à partir de là.
  • 10:10 - 10:13
    Pour vous montrer que
    c'est automatique et inévitable
  • 10:13 - 10:16
    et je sais que vous comprenez
    que ça ne requiert aucun effort
  • 10:16 - 10:17
    je vais le rejouer.
  • 10:17 - 10:19
    Lisez les mots, et écoutez.
  • 10:19 - 10:21
    Mais écoutez comme la première fois,
  • 10:21 - 10:24
    n'écoutez pas les mots,
    écoutez le charabia, d'accord ?
  • 10:24 - 10:27
    (Musique à rebours : Stairway to Heaven)
  • 10:54 - 10:58
    Vous ne pouvez plus ne plus l'entendre
    car vous êtes contaminé.
  • 10:58 - 11:01
    À cause de ça, certaines personnes pensent
    vraiment entendre des messages,
  • 11:01 - 11:05
    des messages subliminaux, à rebours,
    alors qu'il n'y en a pas vraiment.
  • 11:05 - 11:07
    Si vous allez sceptics.com
    de Michael Shermer,
  • 11:07 - 11:11
    vous pourrez découvrir des discussions
    sur le fait que c'est faux.
  • 11:11 - 11:14
    Maintenant, je souhaite vous guider
    à travers nos perceptions sociales.
  • 11:15 - 11:17
    Le point crucial est que ces astuces
  • 11:17 - 11:20
    que vous joue votre esprit pour créer
    vos perceptions visuelles et auditives
  • 11:20 - 11:23
    sont actives dans nos perceptions
    sociales aussi.
  • 11:23 - 11:27
    Un des effets utilisés par notre cerveau
    pour créer nos perceptions sociales,
  • 11:27 - 11:29
    c'est l'apparence.
  • 11:29 - 11:31
    Les humains sont des animaux sociaux
    intrinsèquement.
  • 11:31 - 11:35
    Sans coopération sociale,
    notre espèce n'aurait pas survécu.
  • 11:35 - 11:37
    Et quand les scientifiques
    constatent aujourd'hui
  • 11:37 - 11:40
    que ceux qui ont
    un faible taux contextuel social,
  • 11:40 - 11:41
    un petit réseau social,
  • 11:41 - 11:44
    ont des risques de santé plus importants
  • 11:44 - 11:46
    que ceux qui ont un grand réseau social.
  • 11:46 - 11:48
    Avoir un petit réseau social
  • 11:48 - 11:52
    est aussi nocif pour la santé
    que le tabagisme ou l'obésité.
  • 11:52 - 11:56
    Dans cette étude-ci, on a réuni des gens,
    en deux cohortes,
  • 11:56 - 11:59
    et on leur a montré des données
    sur deux candidats politiques,
  • 11:59 - 12:00
    un républicain et un démocrate.
  • 12:00 - 12:03
    Les données brutes sur leurs croyances
  • 12:03 - 12:05
    étaient accompagnées
    d'une photo des deux candidats.
  • 12:05 - 12:08
    On a montré au premier groupe une photo
  • 12:08 - 12:12
    sur laquelle le candidat démocrate a l'air
    plus compétent que le républicain
  • 12:12 - 12:14
    et à la deuxième cohorte, l'inverse.
  • 12:14 - 12:16
    Pas la beauté, l'air de compétence.
  • 12:16 - 12:20
    La seule différence entre les cohortes
    qui avaient en main les mêmes données
  • 12:20 - 12:22
    était une vue différente du candidat.
  • 12:22 - 12:24
    La question est de savoir
    en quoi cela influençait leur vote.
  • 12:24 - 12:28
    La réponse est un taux de basculement
    des votes de 14 %.
  • 12:28 - 12:31
    En changeant des photos
    montrant la confiance en soi ou pas,
  • 12:31 - 12:35
    14 % des votes changent, un taux suffisant
    pour changer le cours des élections.
  • 12:35 - 12:37
    Quelle preuve incroyable.
  • 12:37 - 12:41
    Évidemment, c'est un test dans un labo,
    qu'en est-il dans la vraie vie ?
  • 12:41 - 12:44
    Heureusement, un psychologue
    de l'université de Princetown
  • 12:44 - 12:46
    a décidé de tester cela dans la vraie vie.
  • 12:46 - 12:51
    Il a réuni des paires de portraits
    de candidats démocratiques et républicains
  • 12:51 - 12:55
    dans des dizaines d'élections
    des gouverneurs d'États ou du Congrès.
  • 12:55 - 12:57
    Il a réuni des centaines de personnes,
  • 12:57 - 12:59
    leur a montré ces couples de portraits
    et leur a demandé
  • 12:59 - 13:03
    de juger quelle personne a l'air
    la plus compétente pour chaque couple
  • 13:03 - 13:06
    en leur stipulant de ne pas voter
    s'ils reconnaissaient un candidat.
  • 13:06 - 13:09
    Il s'agit simplement
    de regarder des photos
  • 13:09 - 13:11
    et de choisir celui
    qui a l'air le plus compétent.
  • 13:11 - 13:12
    Avec témérité,
  • 13:12 - 13:15
    il a prédit le résultat de ces élections
  • 13:15 - 13:18
    sur la base des votes des participants,
    fondés sur l'air de compétence.
  • 13:18 - 13:21
    Quel fut le résultat de ses prédictions ?
  • 13:21 - 13:24
    Si la compétence n'intervient pas,
    son taux de succès serait de 50 %.
  • 13:24 - 13:26
    Mais il a obtenu un taux de 70 %.
  • 13:26 - 13:27
    Dans 70 % des cas,
  • 13:27 - 13:31
    la personne qui a l'air
    la plus compétente gagne l'élection.
  • 13:32 - 13:35
    Notre cerveau, notre esprit inconscient,
    utilise aussi le toucher
  • 13:35 - 13:37
    pour combler notre perception sociale.
  • 13:37 - 13:40
    J'ai déjà évoqué le fait que
    nous sommes des animaux sociaux.
  • 13:40 - 13:43
    En fait, tous ces primates,
    et vous en avez quatre espèces ici,
  • 13:43 - 13:47
    ont des comportements sociaux
    liés au toucher.
  • 13:47 - 13:51
    Les primates non-humains ont tendance
    à s'épouiller pendant des heures.
  • 13:51 - 13:53
    C'est un besoin physique pour se nettoyer,
  • 13:53 - 13:56
    mais cela peut se faire
    en 10 à 20 minutes par jour.
  • 13:56 - 13:58
    Pourtant, ils s'épouillent
    pendant des heures
  • 13:58 - 14:02
    car le toucher aide à créer un sentiment
    de lien et de coopération sociale.
  • 14:03 - 14:07
    Des scientifiques ont découvert récemment
    que les humains ont des nerfs spécialisés,
  • 14:07 - 14:09
    principalement sur les avant-bras
    et le visage
  • 14:09 - 14:13
    dont la seule fonction semble être la
    transmission du plaisir social du toucher.
  • 14:13 - 14:15
    Dès lors, quand nous formons
    notre vision du monde,
  • 14:15 - 14:17
    quel genre de contexte cela ajoute-t-il ?
  • 14:17 - 14:21
    Comment le fait d'être touché ou pas
    affecte-t-il notre jugement sur le monde ?
  • 14:21 - 14:25
    Une équipe scientifique forcément
    française a fait un test intéressant.
  • 14:25 - 14:28
    Ils ont recruté des jeunes hommes
    français, très beaux.
  • 14:28 - 14:31
    Leur mission était de rester
    dans une rue, dans le nord de la France,
  • 14:31 - 14:34
    et de draguer toutes les jeunes femmes
    qui passaient devant eux.
  • 14:34 - 14:37
    Ils étaient là, à suivre le même texte
    avec toutes les femmes.
  • 14:37 - 14:39
    Vous pouvez lire la traduction
    de leur script.
  • 14:39 - 14:42
    Ils se présentaient et demandaient
    leur numéro de téléphone.
  • 14:42 - 14:44
    Mais chez la moitié des femmes,
  • 14:44 - 14:48
    ils les touchaient légèrement
    au niveau du coude ou de l'épaule.
  • 14:48 - 14:51
    Ils ne touchaient pas les autres femmes.
  • 14:51 - 14:53
    Après, ils conduisaient
    une interview avec les femmes
  • 14:53 - 14:56
    et la plupart ne se souvenaient pas
    avoir été touchées.
  • 14:56 - 15:00
    Ce signal a-t-il influencé le contexte
    sur la façon de considérer le jeune homme
  • 15:00 - 15:04
    et leur inclination
    à accepter un rendez-vous ?
  • 15:04 - 15:07
    La réponse est oui : le facteur a doublé,
    passant de 10 à 20 %.
  • 15:07 - 15:10
    Ces résultats ont été reproduits
    dans d'autres contextes.
  • 15:10 - 15:14
    Un pourboire est plus important
    quand on effleure son client.
  • 15:14 - 15:19
    Des passants sont plus prêts à prendre
    le temps de répondre à des enquêteurs,
  • 15:19 - 15:21
    entre autres.
  • 15:22 - 15:25
    Quand j'explique ces idées,
  • 15:25 - 15:28
    j'aime bien faire une expérience
    de groupe mais ce n'est pas possible ici.
  • 15:28 - 15:30
    Je vais simplement vous en parler.
  • 15:30 - 15:35
    Je demande aux gens de regarder ces photos
    de deux hôtels avec quelques données.
  • 15:35 - 15:37
    Voici Tahiti,
  • 15:37 - 15:41
    une seule chambre, un petit cottage, etc.
  • 15:41 - 15:44
    Je leur demande combien
    ils sont prêts à payer pour Tahiti.
  • 15:45 - 15:49
    Les résultats sont incroyables.
  • 15:49 - 15:52
    J'ai deux cohortes
    et je demande à la première,
  • 15:52 - 15:57
    avant de leur demander
    quel prix ils sont prêts à payer :
  • 15:57 - 16:00
    cette chambre coûte-t-elle
    plus de 5 500 euros par nuit ?
  • 16:00 - 16:03
    À la deuxième cohorte, avant de demander
    le prix qu'ils sont prêts à mettre,
  • 16:03 - 16:04
    je demande :
  • 16:04 - 16:07
    la chambre coûte-t-elle
    plus de 55 euros par nuit ?
  • 16:07 - 16:10
    La lecture des données fait comprendre
    qu'on est loin des 5 500 euros,
  • 16:10 - 16:12
    vraiment loin,
  • 16:12 - 16:14
    mais que c'est aussi
    bien plus que 55 euros.
  • 16:14 - 16:16
    On pourrait croire
    à de simples questions fermées.
  • 16:16 - 16:21
    Mais en fait, ces questions
    ont un effet subliminal sur le public.
  • 16:21 - 16:25
    Ceux qui ont vu une des deux questions
    n'ont pas vu l'autre et vice et versa.
  • 16:25 - 16:29
    Elles n'ont vu que la question
    assignée à leur cohorte.
  • 16:29 - 16:30
    La question est :
  • 16:30 - 16:33
    comment ce contexte influence-t-il
    l'évaluation de la chambre,
  • 16:33 - 16:35
    la perception de la valeur de la chambre ?
  • 16:35 - 16:38
    Voici la réponse obtenue
    dans plusieurs cohortes :
  • 16:38 - 16:44
    ceux qui ont vu le prix exorbitant
    répondront environ 1 000 euros.
  • 16:44 - 16:47
    Ceux qui ont vu le prix très bas
    répondront entre 200 à 300 euros.
  • 16:47 - 16:49
    Cette question apparemment anodine
  • 16:49 - 16:52
    établit le contexte qui modifie
    la perception de la chambre,
  • 16:52 - 16:54
    comme le damier a fourni le contexte
  • 16:54 - 16:58
    et les mots dans la chanson à rebours
    ont fourni du contexte aussi.
  • 17:00 - 17:03
    Je terminerai
    avec une citation de Carl Jung :
  • 17:03 - 17:05
    « Ces aspects subliminaux
    de tout ce qui nous arrive
  • 17:05 - 17:08
    semblent avoir peu d'impact dans nos vies.
  • 17:08 - 17:12
    Pourtant, ce sont les racines presque
    invisibles de nos pensées conscientes. »
  • 17:12 - 17:13
    Merci.
  • 17:13 - 17:16
    (Applaudissements)
Title:
Notre inconscient et la perception du monde | Leonard Mlodinow | TEDxBratislava
Description:

Enfant, Leonard était passionné par les maths, la chimie et la chimie organique. La physique l'a attiré pendant un semestre de congés qu'il a passé dans un kibboutz en Israël. Mais il y a passé tout son temps à lire le cours de physique de Feyman.

Étudiant doctorat à l'Université de Californie, à Berkeley, et à la faculté de Caltech, il a co-développé une théorie pour un nouveau type de perturbations pour les problèmes de vecteur propre en mécanique quantique. Plus tard, il défrichera la voie de la théorie quantique de la constante diélectrique. Entre 2008 et 2010. Mlodinow a travaillé sur un ouvrage avec Stephen Hawking, intitulé : « Le grand dessein ». Il s'attache à vulgariser la science à travers ses ouvrages et la scénarisation de feuilletons télévisés, dont « Star Trek : la nouvelle génération » et MacGyver.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:22

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