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  • 0:03 - 0:05
    Fouteurs et fouteuses de trouble, salut.
  • 0:05 - 0:07
    Mon nom n'est pas important.
  • 0:07 - 0:09
    Les dernières années
    ont été difficiles
  • 0:09 - 0:12
    pour celles et ceux qui rêvent
  • 0:12 - 0:13
    d'un monde sans frontières...
  • 0:13 - 0:16
    sans parler de toutes ces personnes
  • 0:16 - 0:18
    qui ont eu la malchance
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    de ne pas être nées
    aux États-Unis...
  • 0:21 - 0:23
    et de tout de même avoir l'audace
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    de vouloir visiter Disneyland
  • 0:25 - 0:27
    une fois dans leur vie.
  • 0:27 - 0:28
    En tout cas...
  • 0:28 - 0:31
    Je suppose qu'Euro Disney
    existe encore... Non?
  • 0:31 - 0:34
    En réaction aux valeurs fantaisistes
  • 0:34 - 0:37
    que sont le multiculturalisme,
    l'égalité des chances
  • 0:37 - 0:40
    la solidarité et la valeur inhérente
  • 0:40 - 0:42
    de toute vie humaine,
  • 0:42 - 0:44
    une nouvelle forme
    de nationalisme
  • 0:44 - 0:46
    vociférant a pris de plus en plus
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    de place dans de nombreux pays.
  • 0:49 - 0:52
    Souvent associé au Brexit,
  • 0:52 - 0:54
    à l'extrême droite européenne
  • 0:54 - 0:56
    et à l'élection de Donald Trump,
  • 0:56 - 0:58
    ce populisme raciste et alarmiste
  • 0:58 - 1:01
    est un phénomène mondial
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    aux racines très profondes.
  • 1:03 - 1:07
    Le nationalisme, après tout,
    est un pilier central
  • 1:07 - 1:09
    du pouvoir étatique,
    et une valeur sûre
  • 1:09 - 1:11
    en temps de crise.
  • 1:11 - 1:14
    Il n'est donc pas étonnant
    qu'après presque
  • 1:14 - 1:17
    une décennie de mesures d'austérité
  • 1:17 - 1:19
    et plus de 15 années à subir
  • 1:19 - 1:22
    la prétendue
    guerre au terrorisme,
  • 1:22 - 1:25
    de nombreuses personnes
    succombent à l'illusion
  • 1:25 - 1:27
    de sécurité qu'évoquent
    les murs étanches
  • 1:27 - 1:30
    et les politiciens qui promettent
    d'en construire...
  • 1:30 - 1:32
    et de faire payer le Mexique.
  • 1:32 - 1:34
    Mais malgré ce contexte
    de paranoïa généralisée
  • 1:34 - 1:36
    et de ressac nationaliste,
  • 1:36 - 1:40
    nous sommes nombreux-euses
    à poursuivre la lutte
  • 1:40 - 1:43
    pour un meilleur monde,
    un monde où les êtres humains
  • 1:43 - 1:45
    jouiraient de la même
    liberté de circulation
  • 1:45 - 1:47
    actuellement réservées
    aux marchandises.
  • 1:47 - 1:50
    Au fil des 30 prochaines minutes,
    nous donnerons la parole
  • 1:50 - 1:52
    à des personnes qui résistent
  • 1:52 - 1:55
    comme elles peuvent
  • 1:55 - 1:57
    à la militarisation
    des frontières,
  • 1:57 - 1:59
    luttent contre les lois d'immigration
  • 1:59 - 2:02
    et causent tout un tas de trouble...
  • 2:29 - 2:30
    Des gens traversent par ici
  • 2:30 - 2:32
    depuis... toujours.
  • 2:32 - 2:34
    Plusieurs régions où nous travaillons
  • 2:34 - 2:35
    sont des zones
    de migration saisonnière
  • 2:35 - 2:38
    pour les gens
    dont c'est le territoire,
  • 2:38 - 2:39
    comme les Tohono O'Odham et Yaqui.
  • 2:39 - 2:42
    Mais plus récemment,
    l'idée est plus...
  • 2:42 - 2:44
    de venir aux ÉU à partir du Mexique.
  • 2:46 - 2:47
    Je suis bénévole
    pour l'organisme
  • 2:47 - 2:48
    No More Deaths.
  • 2:48 - 2:50
    Nous sommes un collectif
    horizontal,
  • 2:50 - 2:54
    qui fait de l'aide humanitaire
  • 2:54 - 2:56
    dans les régions frontalières.
  • 2:56 - 2:58
    Nous laissons de l'eau
    sur les pistes connues.
  • 2:58 - 3:01
    Nous menons des opérations
    de sauvetage.
  • 3:01 - 3:03
    Nous documentons les abus
    de la police frontalière
  • 3:03 - 3:06
    et des vigilantistes,
    nous aidons
  • 3:06 - 3:09
    les gens qui ont été expulsés
    et distribuons
  • 3:09 - 3:11
    des kits de réduction des méfaits
    aux gens
  • 3:11 - 3:12
    qui veulent traverser
    le désert.
  • 3:12 - 3:15
    En grandissant, nous avons
    commencé à travailler
  • 3:15 - 3:17
    dans d'autres secteurs,
  • 3:17 - 3:20
    comme les zones désertiques
    plus à l'ouest
  • 3:20 - 3:23
    autour de Ajo Arizona,
    où les gens traversent
  • 3:23 - 3:25
    la réserve nationale Organ Pipe,
  • 3:25 - 3:27
    le refuge faunique Cabeza Prieta,
    puis une zone
  • 3:27 - 3:29
    de bombardement active
    sur une trentaine de km.
  • 3:30 - 3:32
    Le voyage vers le Nord
    a beaucoup changé
  • 3:32 - 3:34
    au cours des 15 dernières années.
  • 3:34 - 3:36
    Les centres urbains ont été
    scellés dans les années 1990,
  • 3:36 - 3:39
    ce qui a repoussé les gens
    dans le désert.
  • 3:39 - 3:42
    C'est une stratégie consciente
    du gouvernement US
  • 3:42 - 3:45
    et de la police frontalière
  • 3:45 - 3:50
    pour augmenter la souffrance
    et le nombre de morts à la frontière
  • 3:50 - 3:52
    afin de dissuader les migrant-e-s.
  • 3:52 - 3:55
    Au fil des ans,
    les régions où
  • 3:55 - 3:57
    nous et d'autres groupes
    portons de l'eau
  • 3:57 - 3:59
    sont devenues de plus en plus
    éloignées.
  • 3:59 - 4:01
    Nous avons cartographié
  • 4:01 - 4:04
    les pistes sud-nord.
    Nous sillonnons les routes
  • 4:04 - 4:05
    et allons porter de l'eau.
  • 4:05 - 4:07
    Mais dans les points de chute
    proches des routes,
  • 4:07 - 4:09
    il y a eu une augmentation
  • 4:09 - 4:12
    du vandalisme,
    et les points de chute
  • 4:12 - 4:15
    sont parfois dans des zones
    extrêmement éloignées.
  • 4:15 - 4:18
    Des nombreux migrant-e-s
    sont séparé-e-s de leur guide
  • 4:18 - 4:20
    parce que la police frontalière
    les « ensablent ».
  • 4:20 - 4:26
    Ils les survolent de près
    en hélicoptère,
  • 4:26 - 4:30
    ce qui les fait fuir et perdre
    de vue leur guide, ils se perdent,
  • 4:30 - 4:34
    et passent souvent des semaines
    à marcher en rond.
  • 4:34 - 4:36
    Les gens voyagent de nuit,
  • 4:36 - 4:38
    la cadence du groupe est très rapide.
  • 4:38 - 4:41
    Celles et ceux qui ne peuvent pas suivre
  • 4:41 - 4:42
    sons souvent abandonné-e-s.
  • 4:42 - 4:46
    De nombreux patients
    qui arrivent au camp
  • 4:46 - 4:49
    sont à l'article de la mort.
  • 4:49 - 4:52
    On observe également
    une militarisation accrue
  • 4:52 - 4:55
    des politiques migratoires au Mexique.
  • 4:55 - 4:58
    Le Mexique a expulsé plus de personnes
    vers l'Amérique Centrale
  • 4:58 - 5:00
    que les ÉU l'an dernier.
  • 5:00 - 5:02
    En partie à cause du soutien
    des ÉU,
  • 5:02 - 5:04
    par le Plan Frontera Sur.
  • 5:04 - 5:07
    Les ÉU donnent de l'argent
    au gouvernement mexicain
  • 5:07 - 5:09
    pour renforcer sa sécurité
  • 5:09 - 5:11
    le long de sa frontière sud,
    avec le Guatemala.
  • 5:11 - 5:13
    J'ai parlé à des gens qui ont
    pris le train et qui,
  • 5:13 - 5:15
    pour éviter
    les points de contrôle,
  • 5:15 - 5:17
    ont dû marcher pendant
    8 ou 9 jours.
  • 5:17 - 5:19
    Quand ils arrivent,
    ils voyagent parfois
  • 5:19 - 5:20
    depuis plus d'un mois.
  • 5:21 - 5:23
    Être identifié-e comme migrant-e du sud,
    au Mexique,
  • 5:23 - 5:26
    rend les gens vulnérables à l’extorsion,
  • 5:26 - 5:28
    aux enlèvements
    et aux agressions.
  • 5:28 - 5:32
    Je dirais qu'une grande partie
    des femmes qui ont
  • 5:32 - 5:35
    traversé la frontière ont vécu
    une forme ou une autre
  • 5:35 - 5:39
    de violence traumatique
    au cours du voyage.
  • 5:39 - 5:43
    Le but est de rendre
    la traversée tellement brutale
  • 5:43 - 5:45
    et traumatique que les gens
  • 5:45 - 5:47
    seront dissuadés
    d'essayer à nouveau.
  • 5:47 - 5:50
    C'est très obtus comme approche,
    et ça ne tient pas compte
  • 5:50 - 5:53
    des raisons pour lesquelles
    les gens migrent vers le nord.
  • 5:54 - 5:56
    Les raisons qui poussent
    les gens à migrer
  • 5:56 - 5:59
    depuis l'Amérique Centrale
    sont liées aux politiques
  • 5:59 - 6:02
    économiques et extérieures des ÉU,
    d'hier à aujourd'hui.
  • 6:02 - 6:04
    Ce qui se produit notamment,
    sous le couvert
  • 6:04 - 6:06
    du renforcement de la démocratie,
    avec le Plan Frontera Sur
  • 6:06 - 6:08
    ou le Merida Initiative,
  • 6:08 - 6:11
    est que le gouvernement US
    finance l'armée
  • 6:11 - 6:15
    et les paramilitaires,
    et facilite la torture et la répression
  • 6:15 - 6:17
    des mouvements sociaux.
  • 6:17 - 6:20
    Non seulement ils empêchent
    les gens de voyager au nord
  • 6:20 - 6:22
    pour fuir la violence,
    ils aggravent
  • 6:22 - 6:24
    et perpétuent la violence.
  • 6:24 - 6:27
    Si l'on prend
    l'École des Amériques,
  • 6:27 - 6:29
    et le financement de l'armée mexicaine
  • 6:29 - 6:32
    pour combattre le terrorisme
    et le narcotrafic,
  • 6:32 - 6:35
    l'un des groupes, les Zetas,
    était au départ
  • 6:35 - 6:38
    une section de l'armée
    qui s'est détachée d'elle
  • 6:38 - 6:41
    pour prendre le contrôle du narcotrafic
  • 6:41 - 6:45
    au Texas et à Matamoros et Tamaulipas,
  • 6:45 - 6:47
    et est devenue l'un des gangs
    les plus violents.
  • 6:47 - 6:49
    Ils ont été entraînés, financés
  • 6:49 - 6:51
    et armés par le gouvernement US.
  • 6:51 - 6:53
    C'est comme un partenariat d'affaires
  • 6:53 - 6:55
    entre le gouvernement US et les cartels.
  • 6:55 - 6:58
    Ils ont des intérêts similaires
    et ils exploitent
  • 6:58 - 7:00
    des personnes vulnérables
    en les extorquant
  • 7:00 - 7:02
    le long de différents trajets.
  • 7:02 - 7:04
    Les cartels obligent les gens
  • 7:04 - 7:06
    à les payer pour traverser,
  • 7:06 - 7:09
    puis le gouvernement US
    et les sociétés privées
  • 7:09 - 7:12
    font à leur tour des profits
    en incarcérant les sans-papiers
  • 7:12 - 7:14
    avant de les expulser.
  • 7:14 - 7:17
    L'American Legislative
    Exchange Council,
  • 7:17 - 7:21
    est constitué de législateurs
    républicains, et d'intérêts privés,
  • 7:21 - 7:25
    L'une de ces compagnies est
    Corrections Corporation of America,
  • 7:25 - 7:28
    l'un des plus gros consortiums
    carcéraux privés au pays.
  • 7:28 - 7:30
    Ils ont rédigé le projet de loi
    SB 10-70,
  • 7:30 - 7:33
    lequel a été adopté en Arizona
  • 7:33 - 7:36
    il y a quelques années
    pour permettre à la police
  • 7:36 - 7:38
    de contrôler le statut d'immigration.
  • 7:38 - 7:41
    Nous vivons à moins de 160 km de la frontière,
  • 7:41 - 7:43
    ici, la police et les services
    frontaliers ont toujours
  • 7:43 - 7:45
    eu les coudées franches.
  • 7:45 - 7:48
    Mais ce projet de loi a pris l'expérience
    des zones frontalières,
  • 7:48 - 7:52
    l'a intériorisée et reproduite à
    l'ensemble de l'Arizona,
  • 7:52 - 7:55
    puis des lois semblables
    ont été passées ailleurs au pays.
  • 7:55 - 7:58
    Ça aggrave encore
    le risque d'expulsion.
  • 7:58 - 8:01
    Si, par exemple, des employé-e-s
    cherchent justice
  • 8:01 - 8:04
    parce que leur employeur
    refuse de les payer,
  • 8:04 - 8:07
    il est très facile pour ce dernier
    de menacer d'appeler l'Immigration.
  • 8:07 - 8:11
    Ça crée une population
    extrêmement vulnérable.
  • 8:11 - 8:12
    Et ça semble voulu ainsi,
  • 8:12 - 8:15
    parce que de nombreuses compagnies
  • 8:15 - 8:17
    en profitent en exploitant
    ces gens qui sont ici.
  • 8:24 - 8:25
    Je regarde Trouble...
  • 8:25 - 8:26
    Il faut y mettre fin.
  • 8:26 - 8:30
    L'entité coloniale connue
    sous le nom de Canada
  • 8:30 - 8:33
    est souvent décrite
    comme le gentil voisin
  • 8:33 - 8:34
    au nord des États-Unis.
  • 8:34 - 8:35
    Eh, salut, eh!
  • 8:35 - 8:37
    On se connaît?
  • 8:37 - 8:38
    Non, je ne crois pas.
  • 8:38 - 8:39
    Qu'est-ce que je peux faire pour toi?
  • 8:39 - 8:41
    C'est un cambriolage.
  • 8:41 - 8:42
    Pardon?
  • 8:42 - 8:43
    Ben, oui, désolé.
  • 8:43 - 8:45
    Je vais juste prendre
    ce porte-feuille, là...
  • 8:48 - 8:48
    Ok!
  • 8:49 - 8:52
    Conformément à cette caricature,
  • 8:52 - 8:54
    de nombreux Canadien-ne-s
    progressistes bien intentionné-e-s
  • 8:54 - 8:57
    voient leur pays comme
    un bastion du multiculturalisme
  • 8:57 - 9:00
    et un foyer accueillant
    pour les réfugié-e-s fuyant
  • 9:00 - 9:03
    la guerre et les persécutions.
  • 9:03 - 9:06
    Il y a une célébration
    de la diversité ici
  • 9:06 - 9:07
    qu'on ne trouve
    pas ailleurs.
  • 9:07 - 9:09
    Ça n'est pas tant une question
    de règles
  • 9:09 - 9:13
    qu'un esprit d'ouverture,
    dont nous sommes fiers,
  • 9:13 - 9:16
    un état d'esprit qui est
    malheureusement
  • 9:16 - 9:18
    de plus en plus rare
    dans le monde.
  • 9:18 - 9:21
    Derrière ce vernis prétentieux,
  • 9:21 - 9:23
    l'histoire du Canada et sa place
    dans le monde
  • 9:23 - 9:25
    présentent une réalité
    plus sinistre.
  • 9:25 - 9:28
    Même en laissant de côté
    les faits gênants
  • 9:28 - 9:30
    que le pays est fondé
    sur le génocide
  • 9:30 - 9:32
    de ses premiers habitants,
  • 9:32 - 9:35
    que l'immigration non européenne
    y était pratiquement interdite
  • 9:35 - 9:37
    jusqu'en 1967,
  • 9:37 - 9:40
    et que le Canada est l'un des seuls pays
  • 9:40 - 9:43
    permettant la détention indéfinie
    des migrant-e-s,
  • 9:43 - 9:46
    on oublie souvent que le Canada
    partage sa frontière terrestre
  • 9:46 - 9:48
    avec un seul autre pays,
  • 9:48 - 9:50
    les États-Unis.
  • 9:50 - 9:52
    Je ne veux pas de mur
    à la frontière canadienne.
  • 9:52 - 9:54
    Cette qualité géographique
    a longtemps
  • 9:54 - 9:57
    conféré au Canada
    un contrôle quasi total
  • 9:57 - 10:00
    sur l'immigration,
    en plus de le mettre à l'abri
  • 10:00 - 10:04
    des grands flux de migration irrégulière,
  • 10:04 - 10:07
    à part quelques exceptions historiques,
  • 10:07 - 10:10
    comme le chemin de fer clandestin
    et les déserteurs
  • 10:10 - 10:12
    de la Guerre du Vietnam,
    ou plus récemment,
  • 10:12 - 10:15
    à l'été 2010, un navire transportant
  • 10:15 - 10:18
    490 migrant-e-s Tamoul-e-s
  • 10:18 - 10:20
    en soi-disant
    Colombie-Britannique.
  • 10:20 - 10:23
    Mais alors que le climat politique
    au sud de la frontière
  • 10:23 - 10:26
    continue de s'envenimer
    pour les migrant-e-s sans papiers
  • 10:26 - 10:29
    et pour quiconque est perçu-e
    comme Musulman-e,
  • 10:29 - 10:32
    le Canada voit une augmentation
    des réfugié-e-s cherchant
  • 10:32 - 10:35
    à tirer parti de sa frontière poreuse
    pour fuir
  • 10:35 - 10:38
    l'hostilité ouverte et la répression
    de l'Amérique de Trump.
  • 10:48 - 10:50
    C'est de la cardamome.
  • 10:50 - 10:53
    Ça sent bon,
  • 10:53 - 10:55
    c'est délicieux dans le café.
  • 10:55 - 10:58
    C'est un kanafeh, c'est palestinien.
  • 10:58 - 11:00
    Je l'ai fait moi-même.
  • 11:00 - 11:02
    Quand tu bois le café,
  • 11:02 - 11:05
    tu peux le goûter, c'est savoureux.
  • 11:05 - 11:06
    Tu vas aimer.
  • 11:08 - 11:12
    Mon nom est Omar Ben Ali,
    je suis Palestinien.
  • 11:12 - 11:15
    J'ai quitté mon pays
    il y a presque dix ans.
  • 11:15 - 11:20
    J'ai quitté ma famille, mes enfants
    J'ai tout quitté.
  • 11:21 - 11:24
    Parce que tout le monde ici
    sait ce que l'occupation israélienne
  • 11:24 - 11:26
    fait subir au peuple de Palestine.
  • 11:27 - 11:29
    Voici mon fils, Yazan.
  • 11:29 - 11:33
    Ma fille, Tala.
  • 11:33 - 11:38
    Elle a 13 ans, aujourd'hui...
  • 11:38 - 11:40
    elle avait 3 ans
    quand je suis parti.
  • 11:41 - 11:44
    C'est mon père, il est mort en 2014.
  • 11:45 - 11:48
    C'est ma mère, mon amour,
    mon cœur.
  • 11:48 - 11:54
    Elle est décédée en septembre.
  • 11:54 - 11:57
    Je n'ai pas pu la voir.
  • 11:58 - 12:02
    J'ai fait une demande
    du statut de réfugié en 2008.
  • 12:02 - 12:06
    Après trois ans,
    j'ai eu un entretien
  • 12:06 - 12:09
    avec quelqu'un de l'Immigration.
  • 12:09 - 12:11
    Après 20 minutes,
    il m'a refusé!
  • 12:11 - 12:16
    Il m'a envoyé une lettre
  • 12:16 - 12:21
    avec 38 raisons de refus.
  • 12:21 - 12:22
    38 raisons!
  • 12:22 - 12:25
    Il m'a rencontré 20 minutes!
  • 12:27 - 12:30
    Je ne peux pas y retourner,
    car je serais en danger
  • 12:30 - 12:32
    si j'y retourne.
  • 12:32 - 12:36
    Ils ne m'ont pas permis
    de faire venir ma famille.
  • 12:36 - 12:39
    Si tu me demandes
    ce que je veux,
  • 12:39 - 12:43
    et bien, je vis ici en sécurité,
    mais ma famille
  • 12:43 - 12:44
    n'est pas en sécurité.
  • 12:44 - 12:46
    J'ai besoin de ma famille,
    je veux ma vie.
  • 12:46 - 12:48
    J'ai besoin de ma femme.
  • 13:00 - 13:03
    Nous sommes au poste frontalier de Lacolle
  • 13:03 - 13:06
    C'est le principal poste frontalier
    entre le Québec
  • 13:06 - 13:08
    et les États-Unis.
  • 13:08 - 13:11
    Voici l'autoroute 15,
    du côté canadien,
  • 13:11 - 13:14
    qui de l'autre côté de la frontière,
    devient l'autoroute I-87,
  • 13:14 - 13:16
    pour aller à Plattsburgh,
  • 13:16 - 13:18
    puis Albany,
    et plus loin New-York.
  • 13:18 - 13:20
    C'est le passage
    qu'il faut éviter
  • 13:20 - 13:22
    si vous voulez demander
    le statut de réfugié-e.
  • 13:22 - 13:25
    En vertu de l'Entente
    sur les tiers pays sûrs,
  • 13:25 - 13:27
    si vous venez d'un soi-disant
    tiers pays sûr,
  • 13:27 - 13:29
    ce que sont les ÉU,
    en théorie,
  • 13:29 - 13:31
    si vous faites une demande
    officielle ici,
  • 13:31 - 13:34
    au poste frontalier canadien,
  • 13:34 - 13:37
    on vous refusera l'entrée.
  • 13:37 - 13:39
    Si vous passez ensuite
    irrégulièrement ,
  • 13:39 - 13:42
    ils vous interdiront
    de faire une demande officielle.
  • 13:42 - 13:44
    Il y a un motif rationnel,
    une logique,
  • 13:44 - 13:46
    tout à fait légitime
    de ne pas vouloir
  • 13:46 - 13:48
    traverser régulièrement.
  • 13:51 - 13:54
    Nous sommes du côté québécois
    de la frontière.
  • 13:54 - 13:56
    Voici la route Roxham.
  • 13:56 - 13:59
    Elle se termine ici,
    puis continue
  • 13:59 - 14:01
    de l'autre côté,
    en sol américain.
  • 14:01 - 14:03
    Ce lieu est très connu,
  • 14:03 - 14:05
    parce que les gens passent ici
    à partir des ÉU
  • 14:05 - 14:08
    pour entrer au Canada
    de manière irrégulière
  • 14:08 - 14:09
    et demander
    le statut de réfugié-e.
  • 14:09 - 14:12
    La dernière fois que j'étais ici
    il y avait
  • 14:12 - 14:13
    un landau abandonné
    dans le fossé,
  • 14:13 - 14:16
    il y a des vêtements d'enfants
    abandonnés...
  • 14:22 - 14:24
    Je ne peux pas aller plus loin.
  • 14:24 - 14:27
    Si je faisais un pas ou deux de plus,
  • 14:27 - 14:30
    je serais du côté US,
    ce qui est techniquement
  • 14:30 - 14:31
    illégal, et je ne le ferai pas,
  • 14:31 - 14:33
    avec les flics qui sont là.
  • 14:33 - 14:38
    Les gens arrivent par là,
    descendent de leur véhicule,
  • 14:38 - 14:41
    du taxi ou autre,
    puis traversent...
  • 14:41 - 14:43
    « Stop! Si vous traversez ici,
    vous serez arrêtés.
  • 14:44 - 14:46
    « Parlez-vous français?
    Anglais? »
  • 14:52 - 14:54
    Plattsburgh, New York,
    est la principale porte d'entrée.
  • 14:54 - 14:56
    Le trajet de New York à Plattsburgh
    en autobus
  • 14:56 - 14:57
    ne dure que quelques heures.
  • 14:57 - 15:00
    Il y a aussi un aéroport.
  • 15:00 - 15:02
    De Plattsburgh,
    on peut prendre un taxi.
  • 15:02 - 15:06
    Il n'y a rien de mystérieux
    ou dangereux là-dedans.
  • 15:06 - 15:08
    La frontière fait des milliers de km.
  • 15:08 - 15:11
    Ici, la GRC surveille 24h sur 24,
  • 15:11 - 15:13
    mais il n'y a pas de murs,
    il n'y a pas de drones.
  • 15:13 - 15:15
    Il y a bien des détecteurs
    de mouvement,
  • 15:15 - 15:17
    mais c'est impossible
    de tout contrôler.
  • 15:18 - 15:21
    Avec de bons réseaux d'entraide
    des deux côtés de la frontière,
  • 15:22 - 15:24
    nous pourrions la rendre
    essentiellement inopérante.
  • 15:32 - 15:38
    Nous sommes à Dundee, Québec.
    La frontière est à quelques km d'ici.
  • 15:38 - 15:42
    Depuis janvier, un grand nombre
    de personnes,
  • 15:42 - 15:45
    plus que d'habitude,
    ont traversé par ici.
  • 15:45 - 15:48
    Les gens de la région l'ont constaté,
  • 15:48 - 15:50
    ils ont voulu aider,
  • 15:51 - 15:54
    et il se trouve
    qu'un groupe communautaire
  • 15:54 - 15:56
    qui traite avec les autres
    groupes communautaires
  • 15:56 - 15:59
    de la région a organisé
    ce « souper spaghetti ».
  • 15:59 - 16:01
    Nous sommes venu-e-s de Montréal
  • 16:01 - 16:04
    pour leur passer de l'information.
  • 16:06 - 16:09
    Ce sont des gens
    qui fuient les persécutions,
  • 16:10 - 16:12
    qui craignent pour leur vie,
  • 16:12 - 16:15
    des gens qui veulent trouver
    une vie meilleure
  • 16:15 - 16:17
    et participer à la société.
  • 16:17 - 16:20
    Et on leur répond, « désolé
  • 16:20 - 16:23
    si vous voulez venir ici,
    vous ne pouvez pas passer
  • 16:23 - 16:26
    par nos routes ou nos aéroports... »
  • 16:26 - 16:30
    C'est évident pour nous qu'il faut,
    non seulement
  • 16:30 - 16:32
    passer l'info aux résidents
    de la région,
  • 16:32 - 16:34
    mais aussi aux gens qui traversent,
  • 16:34 - 16:37
    pour les aider un peu à s'organiser.
  • 16:37 - 16:38
    Quels sont les obstacles
  • 16:38 - 16:40
    qu'ils devront surmonter?
  • 16:40 - 16:42
    Nous aimerions qu'ils
    soient informés
  • 16:42 - 16:43
    avant de venir.
  • 16:46 - 16:49
    L'attitude que nous avons
    en ce qui a trait à ces gens
  • 16:49 - 16:52
    est que, si quelqu'un vient ici
    avec des intentions perfides
  • 16:52 - 16:55
    ou pour commettre des crimes,
    nous voulons
  • 16:55 - 16:58
    tout mettre en œuvre pour
    le savoir avant de les remettre
  • 16:58 - 17:00
    à l'Agence des services
    frontaliers du Canada.
  • 17:00 - 17:04
    Une fois qu'ils ont traversé,
    vous pouvez aider concrètement,
  • 17:04 - 17:07
    organiser dans votre communauté
    pour les aider.
  • 17:07 - 17:08
    Il faut aussi dire
  • 17:08 - 17:11
    qu'il n'y a absolument
    aucune raison de croire
  • 17:11 - 17:13
    que les gens qui ont traversé
  • 17:13 - 17:15
    de manière irrégulière,
    ou illégale, si vous préférez,
  • 17:15 - 17:18
    sont plus dangereux
    que quiconque dans cette salle.
  • 17:18 - 17:21
    Même de petits gestes,
    comme de poser une affiche
  • 17:21 - 17:23
    « Bienvenue aux réfugié-e-s
    et immigrant-e-s »,
  • 17:23 - 17:25
    peuvent faire une différence.
    Ça donne le ton.
  • 17:30 - 17:33
    Durant l'été 2015,
    le monde entier
  • 17:33 - 17:35
    est resté stupéfait devant
    les dizaines de milliers
  • 17:35 - 17:38
    de migrant-e-s débarquant
    sur les rives grecques
  • 17:38 - 17:42
    pour entamer leur lente migration
    vers le nord,
  • 17:42 - 17:45
    à travers les frontières militarisées
    de la Macédoine,
  • 17:45 - 17:48
    la Serbie, la Croatie, et la Hongrie
    avant d'arriver
  • 17:48 - 17:51
    à destination, dans des pays
    comme l'Allemagne et la Suède.
  • 17:51 - 17:54
    Au départ, le taux de sympathie
    à l'égard des réfugié-e-s,
  • 17:54 - 17:57
    dont la plupart fuyaient
    la guerre en Syrie,
  • 17:57 - 17:59
    en Afghanistan et en Iraq,
    était élevé.
  • 17:59 - 18:02
    Mais l'opinion publique
    s'est vite retournée.
  • 18:02 - 18:05
    Lors des célébrations du Nouvel An,
  • 18:05 - 18:08
    des agressions sexuelles
    ont eu lieu dans plusieurs
  • 18:08 - 18:10
    villes d'Allemagne,
    notamment à Cologne,
  • 18:10 - 18:13
    où des centaines de femmes
    disent avoir été agressées
  • 18:13 - 18:14
    par des groupes
    de jeunes hommes
  • 18:14 - 18:16
    du Moyen-Orient
    et du Maghreb.
  • 18:16 - 18:20
    Même s'il s'est avéré que ces incidents
    étaient en partie inventés,
  • 18:20 - 18:22
    de même qu'un incident similaire
  • 18:22 - 18:24
    impliquant des réfugiés Syriens
    à Francfort,
  • 18:24 - 18:27
    ces événements horribles
    ont tout de même
  • 18:27 - 18:31
    cimenté la caricature raciste
    du réfugié violeur
  • 18:31 - 18:34
    dans l'imaginaire collectif,
    et contribué à déchaîner
  • 18:34 - 18:37
    une violente réaction
    anti-immigrante,
  • 18:37 - 18:39
    exacerbée par les attentats
    terroristes en France
  • 18:39 - 18:40
    et en Belgique.
  • 18:40 - 18:42
    Dans les mois et années qui ont suivi,
  • 18:42 - 18:45
    les portes de la Forteresse Europe
    se sont refermées,
  • 18:45 - 18:48
    et le traité Schengen garantissant
  • 18:48 - 18:51
    la libre circulation au sein
    des frontières de l'Europe,
  • 18:51 - 18:54
    a essentiellement été rompu,
    reléguant ainsi
  • 18:54 - 18:57
    des milliers de migrant-e-s
    aux limbes éternels.
  • 18:57 - 19:00
    Pour pallier cette situation pénible,
    de nombreux anarchistes
  • 19:00 - 19:02
    et militant-e-s se sont mobilisé-e-s
    pour essayer
  • 19:02 - 19:05
    d'offrir des services
    et un peu d'esprit de communauté
  • 19:05 - 19:08
    à celles et ceux qui
    ont été rendu-e-s apatrides
  • 19:08 - 19:09
    en terre étrangère.
  • 19:14 - 19:16
    Nous avions des tentes,
    au début,
  • 19:16 - 19:19
    pendant deux mois,
    en périphérie d'Amsterdam.
  • 19:19 - 19:22
    Les gens campaient dans la boue,
  • 19:22 - 19:25
    la pluie, dans des tentes trouées,
    et tombaient malades,
  • 19:25 - 19:27
    sans aide de l'État,
    seulement le soutien
  • 19:27 - 19:30
    des voisins et des gens comme moi
  • 19:30 - 19:31
    qui étaient là pour les aider.
  • 19:31 - 19:33
    C'était difficile, ils souffraient,
  • 19:33 - 19:36
    puis l'hiver est arrivé,
    et une église vide
  • 19:36 - 19:38
    a été occupée, avec l'aide
    des squatteurs du voisinage.
  • 19:38 - 19:42
    À partir de là, ils ont pris
    environ 25 bâtiments
  • 19:42 - 19:44
    pour donner refuge
    à We Are Here.
  • 19:48 - 19:50
    We Are Here est
    un collectif de réfugié-e-s
  • 19:50 - 19:52
    de différents pays et nationalités.
  • 19:52 - 19:54
    Nous aidons les gens qui demandent
  • 19:54 - 19:56
    le statut de réfugié-e
    au Pays-Bas.
  • 19:57 - 20:00
    Depuis 2002, des nombreux
    réfugié-e-s ont été mis-e-s à la rue.
  • 20:00 - 20:02
    Des femmes et enfants
    ont été détenu-e-s.
  • 20:03 - 20:05
    En Hollande, il y a
    une tradition,
  • 20:05 - 20:08
    surtout à Amsterdam,
    de prendre des bâtiments vides
  • 20:08 - 20:11
    et de les convertir en
    espaces de vie ou de travail,
  • 20:11 - 20:13
    en espaces culturels,
    etc.
  • 20:13 - 20:16
    Toutefois, l'État a réussi
    à contrôler
  • 20:16 - 20:17
    les squats
    en les rendant illégaux,
  • 20:17 - 20:21
    alors c'est dur de squatter
    et de rester en place.
  • 20:21 - 20:22
    Parce qu'ouvrir un espace
    c'est une chose,
  • 20:22 - 20:24
    mais l'occuper pour y rester,
  • 20:24 - 20:26
    c'est une autre histoire.
  • 20:26 - 20:28
    On peut presque dire
    que We Are Here
  • 20:28 - 20:31
    le collectif de réfugié-e-s,
    a sauvé les squats.
  • 20:31 - 20:36
    Parce que c'est plus facile
    pour les gens d'accepter
  • 20:36 - 20:41
    des squats pour les réfugié-e-s
    que pour les punks anglais,
  • 20:41 - 20:43
    ou les touristes espagnols.
  • 20:43 - 20:45
    Les squatteurs avaient envie d'aider
  • 20:45 - 20:48
    à trouver des espaces
    pour les réfugié-e-s.
  • 20:49 - 20:51
    Pour la police et la justice,
  • 20:51 - 20:54
    et les politiciens, ça n'est pas
    si facile d'évacuer
  • 20:54 - 20:57
    cette chose qui génère
    de la compassion,
  • 20:57 - 20:59
    de la solidarité et de la sympathie
  • 20:59 - 21:00
    dans la société en général.
  • 21:01 - 21:03
    Ils doivent se déplacer
    d'un lieu à l'autre
  • 21:03 - 21:06
    parce que la menace d'expulsion
    pèse toujours sur les espaces.
  • 21:07 - 21:10
    C'est important pour le système
    de nous garder occupé-e-s,
  • 21:10 - 21:13
    parce que si on a le temps de relaxer
  • 21:13 - 21:15
    on pourrait réfléchir à notre situation,
  • 21:15 - 21:17
    et vouloir organiser des manifestations,
  • 21:17 - 21:19
    et cela menacerait le système.
  • 21:19 - 21:21
    C'est pourquoi ça qu'ils nous
    tiennent occupé-e-s
  • 21:21 - 21:23
    à bouger d'un lieu à l'autre.
  • 21:23 - 21:25
    Nous sommes ici pour trouver
    une meilleure vie
  • 21:25 - 21:27
    que celle que nous avions
    en Somalie.
  • 21:27 - 21:29
    - La vie n'est pas
    aussi bonne qu'au Canada!
  • 21:29 - 21:31
    - Et cet espace ici,
    nous y resterons!
  • 21:31 - 21:34
    Nous n'avons rien,
    mais nous attendons.
  • 21:34 - 21:36
    Nous avons l'espoir
    que quelque chose arrivera.
  • 21:38 - 21:41
    La solidarité autogérée
    avec les réfugié-e-s
  • 21:41 - 21:44
    s'est mise en place il y a
    à peu près deux ans,
  • 21:44 - 21:49
    lorsque les premiers réfugié-e-s
    Afghan-e-s sont arrivé-e-s à Athènes.
  • 21:49 - 21:52
    Il y avait un gros groupe de réfugié-e-s
  • 21:52 - 21:55
    qui restaient dans un parc,
    dans le quartier Exarchia.
  • 21:56 - 22:00
    Nous avons voulu les aider
    avec l'eau, des trucs comme ça.
  • 22:00 - 22:02
    Nous avons alors compris
    qu'ils étaient environ 300,
  • 22:02 - 22:04
    et que l'eau ne suffirait pas.
  • 22:04 - 22:07
    Nous avons organisé
    une assemblée
  • 22:07 - 22:09
    en espérant mobiliser
    assez de monde
  • 22:09 - 22:11
    pour les aider encore cinq jours,
    au moins.
  • 22:11 - 22:13
    Des centaines de personnes
    sont venues
  • 22:13 - 22:15
    des quatre coins d'Athènes.
  • 22:15 - 22:19
    Ensemble, nous avons essayé
    de nous autogérer,
  • 22:19 - 22:24
    et en même temps, avons réappris
    ce qu'est l'autogestion.
  • 22:25 - 22:29
    Pendant des mois, nous avons donné
    des soins de santé, des vêtements,
  • 22:29 - 22:35
    trois repas par jour, des tentes,
    des sacs de couchage
  • 22:35 - 22:37
    qu'ils pouvaient apporter avec eux
    dans leur voyage.
  • 22:38 - 22:42
    C'était le début de l'organisation
    autogérée de la solidarité
  • 22:42 - 22:45
    envers les réfugié-e-s.
  • 22:45 - 22:50
    De là, deux autres projets
    ont été conçus.
  • 22:50 - 22:52
    L'un était le squat Notara,
  • 22:52 - 22:54
    le premier squat d'habitation
    pour les réfugié-e-s,
  • 22:55 - 22:58
    Et l'autre était Platanos,
  • 22:58 - 23:01
    un campement autogéré sur Lesbos,
  • 23:01 - 23:03
    en première ligne.
  • 23:05 - 23:08
    Sur l'île de Chios,
  • 23:08 - 23:10
    il y avait des manifestations.
  • 23:10 - 23:13
    Nous avons parlé avec eux et elles,
  • 23:13 - 23:16
    nous nous sommes lié-e-s d'amitié.
  • 23:16 - 23:19
    Ils nous ont dit,
    « quand tu iras à Athènes,
  • 23:19 - 23:22
    nous connaissons un bon endroit ».
  • 23:22 - 23:25
    Alors quand nous sommes
    arrivé-e-s à Athènes,
  • 23:25 - 23:28
    nous sommes allé-e-s à City Plaza.
  • 23:28 - 23:33
    Je dirais que City Plaza
    est un espace d'hébergement
  • 23:33 - 23:37
    pour les réfugié-e-s, mais plus que ça,
    c'est aussi un projet politique,
  • 23:37 - 23:41
    Plus de 400 personnes vivent
    à l'intérieur de City Plaza.
  • 23:41 - 23:45
    Il y a une grande diversité
    de nationalités, ici,
  • 23:45 - 23:49
    des gens avec différents parcours
    et différentes intentions.
  • 23:49 - 23:53
    Je connais l'histoire de Plaza,
    c'était un hôtel,
  • 23:53 - 23:56
    pour les Jeux olympiques d'Athènes.
  • 23:56 - 23:59
    Ça a été fermé,
    puis laissé à l'abandon.
  • 23:59 - 24:03
    Ce sont les anarchistes
    qui l'ont repris, réparé,
  • 24:03 - 24:06
    puis aidé beaucoup de monde,
    beaucoup de réfugié-e-s,
  • 24:06 - 24:09
    à venir ici et vivre un peu mieux
  • 24:09 - 24:12
    que dans les autres camps.
  • 24:12 - 24:15
    Autant que je sache,
    nous n'avons pas perdu un-e seul-e
  • 24:15 - 24:17
    immigrant-e ou réfugié-e.
  • 24:17 - 24:21
    Personne ne s'est suicidé
    ou n'a été tué.
  • 24:21 - 24:23
    Dans les camps,
    les suicides sont fréquents,
  • 24:23 - 24:28
    les gens perdent espoirs,
    ils sont loin des centres-villes.
  • 24:29 - 24:34
    Au contraire, les squats
    sont intégrés à la ville.
  • 24:34 - 24:37
    Surtout à Exarchia,
    où il y a plus de six squats
  • 24:37 - 24:41
    des squats résidentiels,
    pour les réfugiés.
  • 24:41 - 24:45
    Les gens dans les squats
    ne sont pas... intégrés,
  • 24:45 - 24:47
    mais ils font partie d'une communauté.
  • 24:52 - 24:55
    Compte tenu du rôle central qu'elles jouent
  • 24:55 - 24:58
    dans le cours de nos vies,
  • 24:58 - 25:00
    et des ressources
    extraordinaires investies
  • 25:00 - 25:02
    pour les militariser et les sécuriser,
  • 25:02 - 25:06
    il importe de se rappeler
    qu'en fin de compte,
  • 25:06 - 25:09
    les frontières ne sont
    que des lignes imaginaires.
  • 25:09 - 25:11
    Pour la majeure partie
    de l’histoire de l'humanité,
  • 25:11 - 25:13
    les frontières n'existaient pas.
  • 25:13 - 25:16
    Elles sont, et ont toujours été,
    des instruments de colonisation,
  • 25:16 - 25:19
    employées pour diviser le monde
    en populations distinctes
  • 25:19 - 25:22
    pouvant être placées au service
    de puissances rivales.
  • 25:22 - 25:25
    L'imposition de frontières a toujours
  • 25:25 - 25:27
    suscité des résistances,
    et n'a toujours été possible
  • 25:27 - 25:31
    que par la mise en œuvre
    d'une violence organisée à grande échelle.
  • 25:31 - 25:34
    Sous l'effet d'un système
    capitaliste mondialisé,
  • 25:34 - 25:37
    la fonction première des frontières
    est de découper le monde
  • 25:37 - 25:40
    en marchés distincts
    qui peuvent être
  • 25:40 - 25:43
    facilement administrés
    par les gouvernements locaux
  • 25:43 - 25:46
    au profit de l'élite du milieu
    des affaires transnational.
  • 25:46 - 25:49
    Les politiciens et les médias
    présentent simultanément
  • 25:49 - 25:52
    les frontières comme
    des barrières impénétrables
  • 25:52 - 25:55
    et de fragiles remparts
    de la civilisation,
  • 25:55 - 25:58
    constamment soumis à la menace
    de dangereuses forces extérieures...
  • 25:58 - 26:01
    Mais la réalité est qu'elles sont
    des lignes imaginaires,
  • 26:01 - 26:04
    dessinées arbitrairement
    pour diviser les gens ordinaires
  • 26:04 - 26:07
    et les pousser à se battre entre eux.
  • 26:07 - 26:11
    En démystifiant les frontières
    et en les privant
  • 26:11 - 26:14
    de leur emprise sur nos vies,
    nous pourrons atteindre
  • 26:14 - 26:16
    une meilleure compréhension
    de nos intérêts collectifs
  • 26:16 - 26:19
    en tant qu'humains
    et commencer à agir
  • 26:19 - 26:22
    ensemble pour démanteler le système
    qu'elles servent à maintenir en place.
  • 26:25 - 26:30
    Nous étions environ 80 personnes
    sur le bateau.
  • 26:30 - 26:32
    C'était très dangereux.
  • 26:32 - 26:36
    Ils nous ont seulement dit,
    « allez tout droit ».
  • 26:36 - 26:38
    « Vous n'avez qu'à aller tout droit,
  • 26:38 - 26:41
    et ces montagnes en face, là-bas,
  • 26:41 - 26:43
    c'est la Grèce.
  • 26:44 - 26:48
    « Est-ce que l'un d'entre vous
    sait piloter ce bateau?»
  • 26:49 - 26:54
    Le climat politique actuel
    est plutôt effrayant
  • 26:54 - 26:56
    pour les communautés
    directement affectées,
  • 26:56 - 26:59
    et ce n'est pas clair du tout
    comment tout ça va finir.
  • 26:59 - 27:02
    C'est un moment décisif
    pour les personnes
  • 27:02 - 27:05
    qui travaillent et militent contre
    l'intériorisation des frontières.
  • 27:05 - 27:08
    Le fait d'avoir un dossier criminel,
  • 27:08 - 27:10
    même si ça n'est dû qu'à
    une traversée irrégulière,
  • 27:10 - 27:12
    prive une personne
    du droit à l'assistance.
  • 27:12 - 27:14
    Ça veut dire que quiconque
    se fait prendre
  • 27:14 - 27:17
    à traverser la frontière
    perd pratiquement
  • 27:17 - 27:19
    toutes ses chances d'obtenir
    un statut régulier
  • 27:19 - 27:21
    dans ce pays, actuellement.
  • 27:21 - 27:25
    Il est vraiment important de rejeter
  • 27:25 - 27:28
    cette idée qu'il est acceptable
    d'expulser les criminels,
  • 27:28 - 27:32
    ou même que cette catégorie,
    le « criminel »,
  • 27:32 - 27:35
    est une catégorie légitime.
  • 27:35 - 27:38
    Les gens devraient approcher
    le travail local, où qu'ils soient,
  • 27:38 - 27:41
    avec le même sentiment d'urgence
    que nous avons ici à la frontière.
  • 27:41 - 27:43
    Si l'on peut garder quelqu'un
    dans sa communauté
  • 27:43 - 27:45
    en luttant contre son expulsion
  • 27:45 - 27:47
    ou en créant des réseaux
    de protection,
  • 27:47 - 27:49
    cette personne
    n'aura pas à tenter de revenir
  • 27:49 - 27:51
    en traversant le désert.
  • 27:52 - 27:55
    Ça peut être de monter
    des kits de protection,
  • 27:55 - 27:58
    Ça n'est pas toujours sexy,
    mais c'est extrêmement important
  • 27:58 - 28:00
    de garder les communautés ensemble.
  • 28:00 - 28:02
    Allez-y et restez humbles,
    et soyez prêt-e-s
  • 28:02 - 28:06
    à écouter et à faire vos devoirs,
  • 28:06 - 28:09
    à apprendre ce qui se passe,
    le cœur ouvert.
  • 28:09 - 28:12
    Une fois qu'ils sont ici,
    qu'ils ont traversé la frontière,
  • 28:12 - 28:13
    où peuvent-ils aller?
  • 28:13 - 28:14
    Que peuvent-ils faire?
  • 28:14 - 28:17
    Comment peuvent-ils rester?
  • 28:17 - 28:19
    Comment pouvons-nous leur donner
  • 28:19 - 28:22
    le soutien communautaire
  • 28:22 - 28:24
    que nous aimerions recevoir
    si nous étions à leur place?
  • 28:25 - 28:28
    Il faut rendre réguliers et normaux
    les passages irréguliers.
  • 28:28 - 28:31
    Il faut rendre régulière
    et normale cette l'idée
  • 28:31 - 28:35
    qu'il est parfaitement naturel
    de simplement traverser,
  • 28:35 - 28:37
    que ces États
    qui sont définis comme
  • 28:37 - 28:39
    l'État colonial canadien
    et l'État colonial
  • 28:39 - 28:41
    impérialiste des ÉU,
    sont des entités
  • 28:41 - 28:43
    auxquelles nous résistons,
    et nous ne laisserons pas
  • 28:43 - 28:46
    les frontières nuire
    à nos solidarités.
  • 28:46 - 28:48
    On ne peut pas dire,
    « on ne veut pas de vous ici! »
  • 28:48 - 28:50
    et ensuite aller là-bas
    et détruire leur pays
  • 28:50 - 28:52
    et piller leurs ressources...
  • 28:52 - 28:54
    Ils n'ont plus d'eau potable?
  • 28:54 - 28:56
    « Nous, on a de l'eau potable
    à revendre chez nous...
  • 28:56 - 28:58
    nous ne vous aiderons pas.»
  • 28:58 - 29:00
    Chacun-e de nous a une histoire,
    et une ascendance
  • 29:00 - 29:04
    qui nous a mené ici,
    à ce lieu précis
  • 29:04 - 29:05
    sur cette planète.
  • 29:05 - 29:08
    Tu connais l'expression,
    « la police dans notre tête »?
  • 29:08 - 29:09
    Selon moi, la frontière
  • 29:09 - 29:10
    est dans notre tête aussi.
  • 29:10 - 29:12
    Oui, si on traverse ici,
    la GRC est là,
  • 29:12 - 29:15
    et il y a sûrement
    une présence des services
  • 29:15 - 29:17
    d'immigration des ÉU (ICE)
    quelque part...
  • 29:17 - 29:21
    Mais tout juste quelques
    centaines de mètres par là,
  • 29:21 - 29:22
    ou par là, on peut traverser.
  • 29:22 - 29:24
    Il est impossible de contrôler
    et défendre
  • 29:24 - 29:27
    plusieurs milliers de km
    de frontières...
  • 29:27 - 29:29
    Je crois que fermer les frontières
  • 29:29 - 29:32
    n'est pas une solution
    et que ça ne marchera pas.
  • 29:32 - 29:34
    Tant que les frontières
    seront fermées,
  • 29:34 - 29:36
    les gens seront d'autant plus
    motivés à communiquer
  • 29:36 - 29:38
    et à se retrouver.
  • 29:38 - 29:42
    Prends le mur de Berlin,
    qui divisait l'Allemagne de l'Ouest
  • 29:42 - 29:44
    et l'Allemagne de l'Est.
  • 29:44 - 29:47
    Après tout ce temps,
    les gens s'enfuyaient.
  • 29:47 - 29:49
    Et là, l'Allemagne est réunifiée.
  • 29:49 - 29:51
    Je ne sais pas pour toi,
    moi je suis né avec deux jambes,
  • 29:51 - 29:54
    et elles fonctionnent,
    alors je marche,
  • 29:54 - 29:55
    je vais où je veux,
  • 29:55 - 29:57
    ça s'appelle la liberté de circulation,
  • 29:57 - 30:00
    Nous avons compris nous-mêmes
    dans la rue,
  • 30:00 - 30:02
    que la seule chose
    que nous pouvons faire
  • 30:02 - 30:05
    est de rester ensemble
    et de s'entraider,
  • 30:05 - 30:06
    c'est le point de départ.
  • 30:06 - 30:08
    La solidarité, et la visibilité.
  • 30:08 - 30:12
    Selon moi, la solidarité exige
    que l'on puisse
  • 30:12 - 30:14
    se mettre à la place de l'autre.
  • 30:14 - 30:17
    Pas en effaçant les différences,
  • 30:17 - 30:20
    mais en utilisant la diversité
    pour avancer.
  • 30:20 - 30:25
    Nous apprenons d'eux et elles
    comment améliorer notre langage
  • 30:25 - 30:31
    et comment démanteler
    les frontières
  • 30:31 - 30:33
    de nos propres
    convictions politiques
  • 30:33 - 30:35
    de manière à mieux les écouter.
  • 30:35 - 30:38
    Le processus consistant
    à chercher un terrain d'entente
  • 30:38 - 30:42
    avec des gens qui viennent
    d'un tout autre contexte
  • 30:42 - 30:44
    culturel, social et politique,
  • 30:44 - 30:47
    et à se rencontrer
    quelque part au milieu
  • 30:47 - 30:49
    pour créer un nouvel espace...
  • 30:49 - 30:51
    Je crois que c'est une
    des meilleures actions politiques
  • 30:51 - 30:53
    que l'on puisse mener.
  • 30:53 - 30:56
    Parce que ce qui vient ensuite,
  • 30:56 - 30:59
    la personne qui est à tes côtés...
    elle ne se dira
  • 30:59 - 31:03
    peut-être pas anarchiste,
    mais tu sais qu'elle est
  • 31:03 - 31:07
    une camarade dans un sens
    encore plus profond.
  • 31:07 - 31:09
    La charité est une mauvaise approche
    à mon avis,
  • 31:09 - 31:11
    ça n'est pas de la solidarité
  • 31:11 - 31:13
    La compassion, d'accord.
  • 31:13 - 31:15
    Compassion, c'est d'essayer
    de ressentir
  • 31:15 - 31:17
    ce que l'autre ressent
    et d'avancer ensemble.
  • 31:18 - 31:20
    Mais la compassion à elle seule
    ne suffit pas.
  • 31:20 - 31:23
    Il faut, individuellement,
    utiliser ses forces
  • 31:23 - 31:25
    et ses compétences
    et les mettre à profit
  • 31:25 - 31:27
    comme n'importe qui.
  • 31:27 - 31:29
    Nous pouvons apprendre
    les un-e-s des autres
  • 31:29 - 31:31
    tant que nous sommes ancré-e-s
  • 31:31 - 31:33
    quelque part, géographiquement.
  • 31:33 - 31:36
    C'est bien de voyager
    pour apprendre des luttes
  • 31:36 - 31:39
    des autres... pourvu qu'on
    rapporte ces leçons à la maison.
  • 31:39 - 31:41
    Nous tendons à réagir aux événements.
  • 31:41 - 31:43
    Ils font quelque chose,
    nous réagissons.
  • 31:43 - 31:47
    Nous devons créer les événements
  • 31:47 - 31:49
    qui forceront les autres à réagir.
  • 31:49 - 31:52
    Si c'est un mouvement,
    il doit être partout à la fois.
  • 31:52 - 31:55
    Nous devons créer un réseau.
  • 31:55 - 31:58
    Il nous faut, tou-te-s ensemble,
    nous organiser.
  • 31:58 - 32:01
    Nous organiser nous-mêmes
    en quelque chose de plus grand.
  • 32:01 - 32:04
    Les migrant-e-s qui n'ont pas
    le loisir de retourner
  • 32:04 - 32:07
    dans leur pays et n'ont pas
    le droit de rester...
  • 32:07 - 32:08
    Où peuvent-ils aller?
  • 32:09 - 32:12
    Ils et elles ne demandent
    qu'à vivre normalement.
  • 32:18 - 32:21
    Devant la perspective de guerres
    toujours plus déstabilisantes,
  • 32:21 - 32:25
    d'inégalités toujours plus profondes
    et de catastrophes écologiques
  • 32:25 - 32:28
    induites par les changements climatiques,
  • 32:28 - 32:31
    le prochain siècle risque de connaître
    des taux sans précédent
  • 32:31 - 32:32
    de migration humaine.
  • 32:32 - 32:36
    Les formes que prendront
    ces migrations dépendront
  • 32:36 - 32:39
    en partie de notre initiative collective,
  • 32:39 - 32:42
    et de notre capacité à mettre en place
    des solidarités réelles
  • 32:42 - 32:45
    qui dépasseront, et ultimement,
    détruiront,
  • 32:45 - 32:47
    les frontières
    qui nous divisent aujourd'hui.
  • 32:47 - 32:49
    Nous vous rappelons que Trouble
  • 32:49 - 32:51
    est conçu pour être visionné en groupe,
  • 32:51 - 32:54
    et utilisé comme ressource
    pour favoriser
  • 32:54 - 32:56
    la discussion
    et l'organisation collective.
  • 32:56 - 33:00
    S'il n'y a aucun projet
    d'aide aux migrant-e-s
  • 33:00 - 33:03
    dans votre région,
    envisagez de projeter ce film
  • 33:03 - 33:06
    entre camarades
    et définissez ensemble le projet
  • 33:06 - 33:09
    qui correspondrait le mieux
    à votre milieu.
  • 33:10 - 33:13
    Vous aimeriez organiser
    des projections à l'université,
  • 33:13 - 33:15
    à votre infoshop,
    au centre communautaire,
  • 33:15 - 33:17
    ou même chez vous entre ami-e-s?
  • 33:17 - 33:18
    Devenez fouteurs et fouteuses de Trouble!
  • 33:18 - 33:20
    Pour 10 dollars par mois,
  • 33:20 - 33:23
    nous vous transférerons
    une copie de l'épisode à l'avance
  • 33:23 - 33:25
    avec un kit comprenant
    des ressources complémentaires
  • 33:25 - 33:28
    et des questions
    pour lancer la discussion.
  • 33:28 - 33:31
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  • 33:48 - 33:51
    se rejoignent un peu partout
  • 33:51 - 33:53
    et voulons saluer
    les nouvelles sections locales
  • 33:53 - 33:57
    de Williamsburgh, San Jose,
    Santa Cruz, Cotali,
  • 33:57 - 34:00
    San Antonio, Cambridge,
    Burlington, Amsterdam,
  • 34:00 - 34:02
    Milwaukee, Springfield,
    Sockell, Sherbrooke,
  • 34:02 - 34:05
    Doonside, Ottawa, Chicago,
    Madison et en Slovénie.
  • 34:05 - 34:08
    Cet épisode a pu être produit
  • 34:08 - 34:11
    grâce à l'aide généreuse
    de Brandon, Julian et Ross.
  • 34:12 - 34:14
    Maintenant... sortez et causez du Trouble!
Title:
vimeo.com/.../219149733
Video Language:
English
Duration:
34:34
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