Exprimons nos souhaits | Takahiro Nakagome | TEDxKyoto

Takahiro Nakagomo a exprimé clairement ses vœux les plus chers. Cela lui a permis de réaliser son rêve de voyager pour apprendre la danse à 10 000 enfants dans le monde. Aujourd'hui, il fait le lien entre les enfants dans le monde avec une émission en ligne sur la danse.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

Je fais le lien entre les enfants
du Japon, d'Afrique et du monde

avec la danse dans une émission en ligne.

J'ai enseigné la danse
à plus de 15 000 enfants dans 22 pays.

Et 3 000 d'entre eux
se connaissent maintenant.

Cela doit vous sembler difficile
à concevoir sans illustration.

Sur cette photo, il y a des enfants
d'Ouganda, d'Éthiopie et du Japon.

On organise une rencontre en ligne
entre les trois pays pour danser ensemble.

Je fais souvent le lien entre
des enfants japonais et africains.

Mais pas exclusivement,
aussi entre des enfants d'Asie,

comme le Viet Nam ou le Cambodge.

Danser ensemble leur permet de dépasser
les différences nationales,

culturelles et linguistiques.

Ils deviennent amis et s'amusent ensemble.

Je n'ai qu'un seul message
à vous transmettre aujourd'hui.

C'est d'exprimer clairement nos souhaits.

Certains penseront sans doute

que c'est gênant
ou que ça ne changera rien.

Mais ma vie a changé
une fois que j'ai dit ce que je voulais.

C'est ce dont je souhaite vous parler.

Et donc,

(Rires)

Me voici en photo

à l'école primaire, au lycée
et à l'université.

Vous remarquez l'évolution ?

Le fait de voyager beaucoup laisse penser
que je suis une personne très active.

Mais au départ, ce n'était pas
le cas du tout.

Je n'osais entreprendre
aucun de mes rêves.

Je n'avais pas confiance en moi
et j'étais plein de complexes.

C'est pour cela que je semble
si renfermé sur toutes ces photos.

Je me comparais à mon frère aîné
et je me sentais inférieur.

Mes résultats scolaires étaient
moins bons que les siens

et je n'avais pas réussi à entrer
dans la même école que lui.

J'étais mauvais en sport.

J'ai commencé la danse
influencé par mon frère.

Mon frère faisait de la danse, je trouvais
ça cool, alors j'ai commencé au lycée.

Même à l'université,
j'ai continué à danser tous les jours.

Malgré ma passion, je n'arrivais pas
à avoir confiance en moi.

Je n'étais pas très sociable.

Petit, on se moquait de moi.

Je n'arrivais plus
à faire confiance aux autres.

J'avais peur d'aller vers l'autre.

Au fur et à mesure que je m'entraînais
à la danse dans la même salle,

j'ai commencé à nourrir l'envie
de me faire des amis,

je voulais avoir des amis,
quitte à me faire avoir.

J'ai pu changer petit à petit.

Ensuite, à l'université, j'ai donné
des leçons de danse à des enfants.

J'adorais vraiment ça.

Je n'ai fait que danser
durant ma vie universitaire.

Pourtant je n'avais que des rêves vagues.

Je voulais faire le tour du monde.

Je voulais voir le monde
et faire quelque chose de grand.

Je n'allais pas au-delà de ces pensées,
simplement l'envie de voir le monde.

Forcément, je n'ai pas pu
le réaliser à cette époque.

J'avais peur.

J'avais trois raisons de penser
ne jamais pouvoir voyager dans le monde.

D'abord, je ne parlais pas anglais.

J'étais toujours le dernier
à l'université.

J'étais vraiment nul en anglais.

Je pensais être incapable
de communiquer avec des non-Japonais

tant parler anglais me faisait peur.

Ensuite, j'ai les intestins fragiles.

(Rires)

Je suis très sensible.

À cause de cela, je craignais
de ne pas pouvoir vivre

dans des environnements peu salubres.

Enfin, j'avais peur de l'étranger.

J'avais si peur de voyager à l'étranger.

Je n'avais jamais rien entrepris
de nouveau dans ma vie.

J'avais déjà peur de relever
de nouveaux défis.

Alors je rêvais de voyager
mais sans jamais faire le premier pas.

J'ai terminé mes études sans réaliser
mon rêve et j'ai commencé à travailler.

Les étudiants et les parents des enfants
à qui j'avais enseigné la danse

pendant mes études

me demandaient de continuer à le faire

après être entré dans la vie active
et avoir commencé à travailler.

Je déclinais leur demande sous prétexte
que je n'avais plus le temps.

Mais avoir trop à faire
était juste une excuse.

En réalité, j'avais affreusement peur.

Je n'avais jamais, par moi-même,

réuni des gens pour organiser
des événements.

Je manquais de confiance en moi
et cela me tétanisais.

Mais après quatre en dans la vie active,
un événement a bouleversé ma vie.

Je participais à une réception
liée au monde académique

et j'ai dit ceci un peu par hasard :

« J'aimerais enseigner la danse. »

Or, les académiques
sont souvent des gens passionnés.

(Rires)

Tout le monde a réagi avec intérêt

et m'encourageait à le faire :
« Pourquoi ne le ferais-tu pas ? »

« Aucune raison de ne pas le faire ! »

« Il suffit de réserver
une salle communale

et de le faire le week-end. »

« Les enfants et les parents pourraient
t'apporter un coup de main

si tu le leur demandes. »

« Essaie au moins une fois »,
tout le monde me poussait dans le dos.

Donc, j'ai continué à travailler

et ouvert un cours de danse gratuit
pour enfants le week-end.

J'avais plus de 20 enfants et mes leçons
rencontraient beaucoup de succès.

Cette expérience me remplissait de joie.

En disant ce que j'avais envie de faire,
j'ai reçu l'aide de nombreuses personnes

et j'ai pu créer avec eux
un espace convivial.

C'était la première fois
que je pensais ça.

Cela peut sembler bien maigre
mais pour moi, ce fut transformateur.

J'ai compris que je pouvais accomplir
ce que je voulais faire

et le développer sans plus attendre.

Après les leçons, cette énergie continuait
de me faire vibrer dans le train.

« Qu'est-ce que je me sens heureux
de pouvoir faire ce dont j'ai envie ! »

En rentrant à la maison,

je regardais le poster que j'avais laissé
au mur depuis mes études :

« Faire le tour du monde », et j'ai pensé
que j'aimerais vraiment le faire.

À ce moment, j'ai pensé
que c'était possible.

Je n'ai plus hésité.

J'ai donné ma démission après 4 années
de service et j'ai entamé mon périple.

Je voyageais dans le monde
en enseignant la danse.

Énoncer mes souhaits m'a conduit
à de belles rencontres

avant et pendant mon voyage.

Mon premier voyage à l'étranger
fut donc un périple autour du monde.

(Rires)

J'étais mû par l'audace de l'ignorance.

Je répétais à qui voulait l'entendre

que je voulais faire le tour du monde
en enseignant la danse.

J'envoyais des SNS
et l'écrivais sur mon blog.

On me présentait des grands voyageurs,

on me présentait des personnes qui avaient
des liens avec des enfants à l'étranger.

Parler anglais m'effrayait tant

que j'ai commencé par un stage
de deux mois aux Philippines.

J'ai appris des choses importantes
comme du vocabulaire et la grammaire.

Mais j'ai surtout appris à vouloir
m'exprimer pour être compris.

J'ai compris que vouloir connaître l'autre
était un sentiment primordial.

Je pensais que je m'étais éveillé
trop tardivement.

Mais mon professeur philippin m'a dit
que tout vient à temps.

C'est pour cela que maintenant
était mon bon moment.

Je garde un souvenir ému
de cet enseignement précieux.

Dès les premiers jours de mon voyage,
j'ai rencontré des personnes formidables.

C'était en effet le meilleur
timing pour moi.

Quand je suis allé aux Philippines
pour apprendre l'anglais,

j'ai dit à mon entourage que
je voulais enseigner la danse.

Un employé de l'école de langues
a rassemblé les enfants du voisinage

et je leur ai donné
ma première leçon de danse.

On s'est tous super bien amusé.

Au Malawi, quand j'ai dit que
je voulais enseigner la danse,

tous les villageois m'ont aidé.

C'est incroyable !

J'ai organisé un festival de danse
avec 2 000 enfants.

(Rires)

J'ai dû voyager en bus pendant plus de
10 heures pour me rendre dans cette école.

J'ai été malade pendant le trajet.

Mais l'accueil que les villageois
m'ont réservé fut incroyable.

Voici une vidéo de ce moment au Malawi.

[Le Malawi - Le cœur aimant de l'Afrique]

(Musique)

(Applaudissements)

Merci beaucoup.

Ce fut un moment extraordinaire
pour les enfants et pour moi.

Tous ces gens m'ont apporté leur aide
mais ils m'ont remercié ensuite.

Je n'avais pourtant fait que leur dire
ce que je souhaitais.

J'ai créé des amitiés qui transcendent
les pays, les langues, les cultures.

J'avais si peur des gens avant.

Pourtant, j'ai pu me faire des amis
partout dans le monde.

J'avais le sentiment que
ma vie était devenue « pleine ».

L'horizon de mes valeurs et de
ma compréhension du monde s'était élargi.

Les échanges créés par la danse
ont construit ma confiance en moi.

J'ai compris progressivement

que chacun nourrit ses valeurs,
différentes de celles des autres.

Que ce soit un gamin de deux ans
ou des personnes âgées,

tous dansent avec élégance,
qu'est-ce qu'ils sont cool !

Je les trouvais cool toutes les personnes
qui dansaient avec moi.

Elles m'encourageaient toutes
sans arrière-pensée.

Je me répète mais ça m'a permis
de comprendre

que tout le monde a des valeurs
qui lui sont propres.

Je sentais que je grandissais.

Toutefois, tout avait commencé
quand j'avais exprimé verbalement

mon souhait d'enseigner la danse
quand je travaillais.

Une fois mon tour du monde accompli,
j'ai ressenti une nouvelle envie :

donner l'occasion aux enfants du monde
de vivre ce que j'avais vécu.

Élargir le champ des possibilité
et l'horizon des enfants.

L'envie que les enfants du monde
deviennent amis.

Une fois revenu au Japon, j'ai continué
d'enseigner la danse et de voyager

pour relier les enfants dans le monde
avec la danse et Internet.

Je rêve de créer un espace

où les gens de toutes les générations
se réuniront pour apprendre ensemble.

La danse et Internet sont les outils
que j'utilise

pour accomplir mon objectif
d'élargir le champ d'opportunités

des enfants dans le monde.

Je souhaite qu'ils aient confiance en eux.

Je ne vais pas m'arrêter aux enfants

mais je projette d'épauler
beaucoup de personnes.

Pourquoi ? Parce que de nombreuses
personnes m'ont épaulé.

Elles m'ont permis de faire le premier pas
et de transformer ma vie.

C'est OK d'avoir peur.

Quand on a envie de faire une chose
même si ça fait peur,

c'est qu'on en a vraiment envie.

On ne peut pas échapper à une telle envie.

Sans essayer, c'est impossible
de savoir comment faire.

Dans mon cas, j'ai dit mon souhait
à tout le monde et j'ai reçu leur aide.

Grâce à eux, j'ai pu créer
un espace de bonheur.

Certains pourraient
s'opposer à votre projet.

Toutefois, nous seuls pouvons prendre
la responsabilité de notre propre vie.

Nulle autre que nous ne le fera.

C'est pourquoi je pense qu'il est crucial
de se décider et d'agir.

Exprimer clairement mon souhait
m'a permis de faire le premier pas.

Je vous invite à exprimer verbalement
ce que vous souhaitez réaliser

si vous nourrissez le projet

de démarrer un nouveau projet.

Car votre vie va s'épanouir
avec ce tout premier pas.

Je forme le vœu que le monde
offre l'occasion à tous

de réaliser leurs rêves.

Merci.

(Applaudissements)