De la difficulté d'être brillant | Sandra Bichl | TEDxWarsaw

Sandra Bichl nous explique pourquoi le travail en équipe est important et pourquoi nous devons être nous-mêmes en permanence.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Il y a un mois,

très enthousiaste, j'ai dit à mon copain :

« Robert, j'ai reçu un message :

j'ai été retenue
pour parler à TEDxWarsaw. »

Sa réaction a été : « OK, cool. »

J'ai répondu : « OK. »

Deux jours plus tard,
il est venu me dire :

« Sandra, j'ai réfléchi. »
Je me suis dit : « Ça ne sent pas bon. »

(Rires)

« Je doute que tu sois

la bonne personne
pour parler à TEDxWarsaw.

- OK. Pourquoi ?

- Tu sais… Regarde-toi.

Par rapport aux autres, tu n'as
pas vraiment accompli quelque chose.

Tu n'as rien réussi. Tu n'es personne. »

(Rires)

C'est une histoire vraie.

Il est là-bas.

(Rires)
(Applaudissements)

Mais, malgré sa tentative
pour me décourager,

j'ai décidé de venir quand même
et de parler devant vous.

(Applaudissements)

Je suis en fait ici pour mettre
en cause l'hypothèse suivante :

deux plus deux font plus que quatre.

Soyons complètement
et brutalement honnêtes.

Levez la main, s'il vous plaît, ceux
qui aiment vraiment le travail en équipe ?

Vraiment. Ceux qui le préfèrent
au travail individuel. OK.

Vous qui avez levé la main,
vous appartenez à un de ces trois groupes.

Premier groupe.

Vous avez la chance extraordinaire
d'avoir trouvé une équipe

avec laquelle vous travaillez
en confiance - et c'est génial.

Deuxième groupe : ça ne vous frustre pas
quand les gens ne parlent pas avec vous,

ne tiennent pas les échéances,
ne font pas leur travail.

Bravo à vous d'être aussi patient.

Ou vous êtes dans le troisième groupe :
vous êtes simplement paresseux.

(Rires)

En allemand, TEAM [équipe] est un acronyme
pour « Toll, Ein Anderer Macht's »,

(Rires)

qui signifie : « Super,
quelqu'un d'autre fait le boulot. »

Vraiment, je prétends que 2 plus 2 font
moins que 4, je vais vous dire pourquoi.

On collabore les uns avec les autres,

on travaille les uns avec les autres
selon les tâches et les compétences.

On prend un projet, on le divise
en plusieurs parties,

on distribue les tâches
aux membres de l'équipe,

on fixe le résultat voulu,
et une échéance.

On accomplit nos tâches,
on envoie des emails,

on dresse une liste, on appelle quelqu'un,

on rédige un rapport,
on prépare un document,

on établit un contrat, on fait
une présentation Powerpoint,

un tableur Excel, etc.

Sérieusement, qui est motivé pour
faire ces choses ? Personne ?

Tout ça ne produit rien.

On ne tient pas les délais,
on devient frustré.

On est inefficaces au travail,
dans notre communauté, à la maison,

parce qu'on fait des choses
qui ne nous plaisent pas.

C'est comme travailler en usine.

Et elles ne nous plaisent pas

parce que nous ne sommes pas nés

pour faire des Powerpoint et des tableurs.

Certes, c'est utile quelque part,
mais plaisant ?

J'en doute.

En 2004, j'ai eu la chance,
avec 17 000 autres personnes,

d'écouter quelqu'un qui s'appelle
Miguel Angel Cornejo,

qui nous a raconté une histoire
que j'aimerais partager ici.

Pour simplifier, le personnage principal
de cette histoire, appelons-le Robert.

A l'âge de 45 ans, Robert meurt dans un
accident de voiture et monte au paradis.

Le premier jour, alors qu'il se promène,
quelqu'un l'approche et lui dit :

« Bonjour, Robert. Je suis Dieu.

J'ai regardé ton dossier,
et j'ai quelques questions.

As-tu du temps à m'accorder ? »

Robert répond : « OK. »

Et il s'assoit pour prendre
un café avec Dieu.

Dieu lui dit : « Pourrais-tu
m'en dire un peu plus sur ta vie ?

Et commence par le commencement,
s'il te plaît. »

Robert demande : « Par la maternelle ?

A la maternelle, ça m'a vraiment
plu de dessiner et de peindre,

mais mes instituteurs n'aimaient pas
vraiment ça, car je n'arrivais pas

à rester sur les lignes,
donc j'ai arrêté. »

Et Dieu : « OK, ensuite ? »

« A l'école primaire, à 4 ans, j'étais
meilleur que mes camarades en maths,

mais mes instituteurs
n'étaient pas contents

parce que je leur montrais pas
comment je faisais mes calculs. »

- Oh... OK, que s'est-il passé après ?

Au collège, j'aimais toujours
les maths et l'informatique,

mais mes parents m'ont quand même
donné des cours de grammaire en plus,

parce que j'étais dyslexique,

et ils disaient que je devais travailler
mes points faibles. »

Dieu répond :
« Holà ! Tes points faibles ?

Pardon, je ne voulais pas t'interrompre.

Continue, Robert.
Que s'est-il passé ensuite ?

- Eh bien, j'ai fini l'école,
j'ai fait quelques projets

mais ma copine m'a poussé
à chercher un vrai travail et…

- Holà, holà, attends un peu. »

Dieu se met vraiment en colère et dit :

« Robert, qu'est-ce
qui ne va pas chez toi ?

Tu es en train de dire que tu as gâché

tous les dons et les talents
que je t'avais donnés ? »

Quand j'ai entendu cette histoire pour
la 1e fois en 2004, j'ai vraiment pleuré.

Car je dois admettre que je me sentais
un peu comme Robert dans cette histoire.

Je sentais que j'étais spéciale,
que j'avais des talents, des dons,

et un réel potentiel que
personne n'avait encore remarqué.

Je vous le demande : qui ici a déjà
ressenti être spécial, unique,

et avoir des talents enfermés en vous ?

Quelqu'un ? Ok ?

A nouveau, vous vous répartissez
en trois groupes. Surprise !

Le premier : vous connaissez vos talents,

et vous gagnez bien votre vie grâce à eux.

Le deuxième : vous connaissez vos talents,
mais vous avez peur d'en parler,

ou vous ne savez pas quoi en faire.

Ou le troisième :
vous ne connaissez pas encore vos talents.

En résumé, groupe numéro un :
vous sortez du lot,

numéro deux : vous vous en accommodez,
numéro trois : vous êtes encore perdus.

La bonne nouvelle est que nous avons tous
des talents, nous avons tous des dons.

Chacun d'entre nous est
intelligent à sa façon.

Chacun est brillant et génial.

Vous êtes spécial. Vous êtes unique.

Et le monde a besoin de ce « vous ».

Je voudrais reprendre
les mots de Marianne Williamson :

« Notre plus grande peur
n'est pas d'être inadapté.

Notre plus grande peur est
d'être trop puissant.

C'est notre lumière, pas nos
ténèbres, qui nous effraie le plus.

Nous nous demandons : 'Qui suis-je
pour être génial, beau, doué, fabuleux ?'

En fait, qui êtes-vous
pour ne pas l'être ?

Vous êtes un enfant de Dieu.

Vous limiter ne sert pas le monde.

Il n'y a rien d'enrichissant
à se recroqueviller

pour que les autres ne se sentent pas
en danger avec vous.

Nous sommes faits pour resplendir,
tout comme les enfants.

Nous sommes nés pour manifester
la gloire de Dieu qui est en nous.

Pas seulement quelques-uns,
tout le monde.

Et en laissant notre lumière briller,

nous donnons inconsciemment aux
autres la permission de le faire aussi.

En étant libéré de notre propre peur,

notre présence libère
automatiquement les autres. »

Nous travaillons superficiellement
avec les autres, comme en usine.

Donc, oui, deux plus deux font quatre dans
le meilleur des cas, mais souvent moins.

Comprenez-moi bien : deux plus deux
peuvent faire beaucoup plus que quatre.

Dès que nous commençons à collaborer,
à y mettre notre cœur,

à y mettre nos talents, nos dons,
et notre propre être.

Comme Robert l'a dit, je n'ai peut-être
pas de grands succès à mettre en avant,

mais soyez bien sûrs

que la plus grande réussite
que vous et moi aurons jamais

sera d'être qui nous sommes vraiment.

Merci.

(Applaudissements)

Des questions?

Ralph Talmont : Je n'ai pas de question.
Où est-ce qu'on signe ?

Sandra Bichl : J'avais préparé
une question que vous deviez me poser.

RT : OK, d'accord.

(Rires)

SB : Sérieusement.

(Applaudissements)

RT : C'est une collaboration de...

SB : ... D'un genre nouveau.

RT : Oui, c'est de la spontanéité.
C'est une bonne chose. Allons-y.

Qu'est-ce que c'est que cette écriture ?

SB : Puis-je vous aider ?

Ce que Ralph veut me demander…

RT: Oui, j'ai une envie profonde
de vous poser une question.

SB : « Que faites-vous
pour être vraiment vous-même ? »

C'est ce que vous voulez me demander.

RT : Oui, vraiment, dites-le nous.

(Applaudissements)

SB : Ralph, merci beaucoup
pour votre question.

(Rires)

Je suis très heureuse d'y répondre.

Je pense que pour être vraiment
soi-même, il faut être naïf,

c'est-à-dire ignorer les autres
et être soi-même.

C'est tout.

(Applaudissements)

Merci.