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Comment créer le changement social contre vents et marées

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    Au fil des décennies,
    mes collègues et moi avons exposé
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    de terribles méfaits et crimes
    commis par de grandes entreprises,
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    qui ont fait de nombreuses victimes
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    et causé des blessures et des maladies,
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    en plus des coûts économiques néfastes,
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    générant de nombreux incidents.
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    Mais cette exposition n'a pas suffi.
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    Nous devions garantir
    des mandats du Congrès
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    pour empêcher de telles dévastations.
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    Ainsi, de nombreuses vies ont été sauvées
    et de nombreux traumatismes évités,
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    dans les domaines de l'automobile,
    du médicament,
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    de l'environnement et de la santé
    et de la sécurité au travail.
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    En cours de route, on nous posait
    sans cesse une question :
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    « Ralph, comment fais-tu tout cela ?
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    Tes groupes sont petits,
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    tes fonds sont modestes
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    et tu ne contribues pas
    aux campagnes des hommes politiques. »
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    Ma réponse met en valeur
    un motif récurrent,
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    extraordinaire mais oublié,
    de l'histoire américaine.
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    Presque tous les progrès de la justice,
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    toutes les bienfaits de la démocratie,
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    sont le fruit des efforts
    d'un petit nombre de citoyens.
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    Ils savaient de quoi ils parlaient.
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    Ils ont éveillé l'opinion publique,
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    ou ce qu'Abraham Lincoln appelait
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    « l'opinion publique,
    d'abord et avant tout ».
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    Les rares citoyens
    qui ont lancé ces mouvements
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    ont enrôlé en chemin
    un grand nombre de personnes,
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    pour obtenir ces réformes
    et ces réorientations.
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    Cependant, même à leur apogée,
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    le nombre de personnes activement engagées
    n'a jamais dépassé 1% de la population,
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    souvent bien moins.
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    Ces bâtisseurs de la démocratie
    et de la justice
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    sont issus des campagnes
    anti-esclavagistes,
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    des mouvements
    pour le droit de vote des femmes.
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    Ils sont issus des agriculteurs et
    des travailleurs des secteurs industriels
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    qui réclamaient une réglementation
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    des banques, des chemins
    de fer et des fabricants
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    ainsi que des normes
    de travail équitables.
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    Au XXe siècle,
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    les améliorations de la vie sont venues
    de petits groupes et de leurs alliés
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    qui ont poussé les principaux
    partis de l'arène électorale
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    à adopter de telles mesures,
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    comme le droit de former des syndicats,
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    la semaine de 40 heures,
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    l'imposition progressive,
    le salaire minimum,
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    les indemnités de chômage
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    et la sécurité sociale.
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    Plus récemment, l'assurance-maladie
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    et les droits civils,
    les libertés civiles,
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    les traités sur les armes nucléaires,
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    les victoires des consommateurs
    et des écologistes,
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    tous suscités par des citoyens mobilisés
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    et de petits groupes
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    qui n'ont jamais remporté
    d'élections nationales.
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    Si vous êtes prêt à perdre
    de façon répétée,
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    vos causes l'emporteront à terme.
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    (Rires)
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    L'histoire de ma participation
    à ces activités civiques
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    peut être instructive
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    pour les personnes qui partagent
    la conviction du sénateur Daniel Webster :
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    « La justice, Monsieur, est le grand
    intérêt de l'homme sur Terre. »
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    J'ai grandi dans une petite ville
    très industrialisée du Connecticut,
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    avec mes trois frères et sœurs,
    et mes parents
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    qui possédaient un restaurant,
    boulangerie et épicerie fine de renom.
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    Deux voies navigables,
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    la Mad River et la Still River,
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    se rejoignaient le long
    de la rue principale.
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    Enfant, je me demandais pourquoi nous
    ne pouvions pas y patauger et y pêcher,
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    comme les fleuves que nous voyions
    dans nos livres d'école.
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    La réponse : les usines utilisaient
    librement ces fleuves
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    pour déverser des produits chimiques
    toxiques et d'autres polluants.
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    En fait, les entreprises ont pris le
    contrôle de rivières appartenant à tous
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    pour leurs propres activités lucratives.
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    Plus tard, j'ai réalisé que les rivières
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    ne faisaient pas du tout
    partie de notre vie,
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    sauf lorsqu'elles inondaient nos rues.
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    Il n'y avait alors aucune réglementation
    sur la pollution de l'eau.
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    J'ai réalisé que seules des lois strictes
    pourraient nettoyer nos voies navigables.
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    L'observation de ces deux cours d'eau
    servant d'égoûts à ciel ouvert
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    a commencé lors de
    mon discours de fin de 4e
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    à propos du grand défenseur de
    l'environnement et des parcs nationaux,
  • 4:12 - 4:14
    John Muir,
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    puis a continué
    pendant mes études à Princeton
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    sur les origines de
    l'assainissement public,
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    et enfin dans le livre de Rachel Carson
    « Printemps silencieux ».
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    Ces engagements m'ont préparé
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    à vivre l'époque bénie
    de la législation environnementale
  • 4:28 - 4:30
    au début des années 70.
  • 4:30 - 4:32
    J'ai joué un rôle citoyen de premier plan
  • 4:32 - 4:35
    dans le combat au Congrès
    pour le Clean Air Act,
  • 4:35 - 4:38
    des lois sur l'eau potable - l'EPA -
  • 4:38 - 4:41
    des normes de sécurité
    sur le lieu de travail - l'OSHA -
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    et du Safe Drinking Water Act.
  • 4:43 - 4:45
    S'il y a moins de plomb dans votre corps,
  • 4:45 - 4:47
    aucune amiante dans vos poumons
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    et de l'air et de l'eau plus propres,
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    c'est grâce à ces lois au fil des ans.
  • 4:53 - 4:57
    Aujourd'hui, sous Trump, ces lois vitales
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    sont en train d'être démantelées en bloc.
  • 5:01 - 5:04
    Faire reculer ces dangers
    est le défi immédiat
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    d'un mouvement environnemental résurgent
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    pour la génération à venir.
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    Pour les défenseurs des consommateurs,
    il n'y a pas de victoires définitives.
  • 5:13 - 5:15
    L'adoption d'une loi n'est
    que la première étape.
  • 5:15 - 5:19
    L'étape suivante, et la suivante,
    est la défense de la loi.
  • 5:20 - 5:23
    Pour moi, certaines de ces batailles
    ont été très personnelles.
  • 5:23 - 5:27
    J'ai perdu des amis
    de lycée et d'université
  • 5:27 - 5:28
    dans des accidents de la route,
  • 5:28 - 5:31
    la première cause de décès
    dans cette tranche d'âge.
  • 5:31 - 5:34
    Ensuite, la faute a été
    imputée au conducteur,
  • 5:34 - 5:37
    appelé avec dérision « le fou au volant ».
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    Il est vrai que les conducteurs
    ivres ont une responsabilité,
  • 5:41 - 5:45
    mais des véhicules et des routes
    mieux conçus peuvent éviter les accidents
  • 5:45 - 5:48
    et en diminuer la gravité
    lorsqu'ils se produisent.
  • 5:48 - 5:50
    Il n'y avait pas de ceintures de sécurité,
  • 5:50 - 5:54
    de tableaux de bord rembourrés,
    d'airbags ou d'autres protections
  • 5:54 - 5:58
    pour diminuer la gravité des collisions.
  • 5:58 - 6:04
    Les freins, les pneus et la stabilité des
    véhicules américains laissaient à désirer,
  • 6:04 - 6:07
    même par rapport
    aux constructeurs étrangers.
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    J'aimais faire de l'auto-stop,
  • 6:09 - 6:13
    y compris sur des allers-retours
    entre Princeton et Harvard.
  • 6:13 - 6:18
    Parfois, le conducteur et moi avons vu
    des scènes d'accident épouvantables.
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    Ces horreurs m'ont profondément marqué.
  • 6:22 - 6:25
    Elles m'ont incité à écrire
    un article à la faculté de droit
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    sur la conception dangereuse des voitures
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    et la nécessité de lois
    sur la sécurité automobile.
  • 6:30 - 6:34
    Un jour, un de mes amis proches
    à la faculté de droit, Fred Condon,
  • 6:34 - 6:36
    rentrait du travail en voiture
  • 6:36 - 6:39
    pour rejoindre sa jeune famille
    dans le New Hampshire
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    et s'est momentanément endormi
    au volant de son break.
  • 6:44 - 6:47
    Le véhicule est parti dans le fossé
    et s'est renversé.
  • 6:48 - 6:50
    En 1961, il n'y avait pas
    de ceinture de sécurité.
  • 6:51 - 6:53
    Fred est devenu paraplégique.
  • 6:53 - 6:58
    Cette violence évitable m'a mis en furie.
  • 6:58 - 7:03
    L'industrie automobile refusait
    cruellement d'installer
  • 7:03 - 7:07
    des dispositifs de sécurité
    et de contrôle de la pollution.
  • 7:07 - 7:12
    Au contraire, l'industrie se concentrait
    sur la publicité des nouveaux véhicules
  • 7:12 - 7:14
    et sur la puissance excessive.
  • 7:14 - 7:15
    J'étais scandalisé.
  • 7:16 - 7:20
    Plus j'enquêtais sur la suppression
    des dispositifs de sécurité automobile,
  • 7:20 - 7:24
    plus je publiais les preuves de procès
    concernant l'industrie automobile
  • 7:24 - 7:27
    qui nuisait par négligence
    aux occupants des véhicules -
  • 7:27 - 7:31
    en particulier l'instabilité
    d'un véhicule GM appelé Corvair -
  • 7:31 - 7:36
    plus General Motors tenait à discréditer
    mes écrits et mon témoignage.
  • 7:36 - 7:41
    Ils ont engagé des détectives privés
    pour me suivre afin d'obtenir des ragots.
  • 7:41 - 7:45
    Après la publication de mon livre,
    « Unsafe at Any Speed »,
  • 7:45 - 7:49
    GM a voulu saper le témoignage
    que je devais présenter
  • 7:49 - 7:51
    devant une sous-commission
    du Sénat en 1966.
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    La police du Capitole les a attrapés.
  • 7:55 - 7:57
    Les médias se sont emparés
    de la lutte au Congrès
  • 7:57 - 7:59
    entre le géant General Motors et moi.
  • 8:00 - 8:03
    Avec une rapidité remarquable
    par rapport à aujourd'hui,
  • 8:03 - 8:06
    en 1966, le Congrès
    et le président Johnson
  • 8:06 - 8:09
    ont soumis la plus grande
    industrie américaine
  • 8:09 - 8:10
    à une réglementation fédérale
  • 8:10 - 8:15
    en matière de sécurité, de contrôle de la
    pollution et de rendement énergétique.
  • 8:15 - 8:17
    De 1966 à 2015,
  • 8:17 - 8:21
    trois millions et demi de décès
    ont été évités rien qu'aux États-Unis,
  • 8:21 - 8:24
    des millions de blessures évitées
  • 8:24 - 8:26
    et des milliards de dollars économisés.
  • 8:26 - 8:31
    Que fallait-il pour remporter la victoire
    malgré un tel rapport de forces ?
  • 8:32 - 8:34
    Eh bien, il y a eu :
  • 8:34 - 8:39
    un, quelques défenseurs qui ont su
    diffuser les preuves partout ;
  • 8:39 - 8:43
    deux, plusieurs présidents de
    commissions du Congrès réceptifs,
  • 8:43 - 8:45
    dirigés par trois sénateurs ;
  • 8:46 - 8:49
    trois, environ sept journalistes
    de grands journaux
  • 8:49 - 8:53
    qui ont régulièrement
    rendu compte de l'affaire ;
  • 8:53 - 8:57
    quatre, le président Lyndon Johnson,
  • 8:57 - 9:02
    prêt à créer une agence de sécurité
    réglementaire, la NHTSA ;
  • 9:02 - 9:08
    et cinq, une dizaine d'ingénieurs
    automobiles, d'inspecteurs et de médecins
  • 9:08 - 9:11
    qui ont divulgué
    des informations cruciales,
  • 9:11 - 9:14
    et qui devraient être mieux connus.
  • 9:14 - 9:18
    Un autre facteur était essentiel :
    une opinion publique informée.
  • 9:18 - 9:20
    Une majorité de personnes ont appris
  • 9:20 - 9:23
    à quel point leurs voitures
    pouvaient être plus sûres.
  • 9:23 - 9:26
    Ils voulaient qu'elles soient
    économes en carburant.
  • 9:26 - 9:28
    Ils voulaient respirer un air plus pur.
  • 9:28 - 9:31
    Résultat : en septembre 1966,
  • 9:31 - 9:33
    le président Lyndon Johnson a signé
  • 9:33 - 9:36
    la législation sur la sécurité
    à la Maison Blanche,
  • 9:36 - 9:39
    avec moi à ses côtés, recevant un stylo !
  • 9:39 - 9:40
    (Rires)
  • 9:41 - 9:44
    Entre 1966 et 1976,
  • 9:44 - 9:49
    ces six facteurs étroitement liés
    ont été utilisés à maintes reprises.
  • 9:49 - 9:54
    C'est devenu l'âge d'or de la législation
    et de l'action réglementaire
  • 9:54 - 9:57
    pour la protection des consommateurs,
    des travailleurs et de l'environnement.
  • 9:58 - 10:01
    Ces éléments liés de nos campagnes passées
  • 10:01 - 10:03
    doivent être gardés à l'esprit
    par les personnes
  • 10:03 - 10:06
    qui s'efforcent de faire
    de même aujourd'hui
  • 10:06 - 10:07
    pour la sécurité de l'eau potable,
  • 10:07 - 10:10
    les décès dus à la résistance
    aux antibiotiques,
  • 10:10 - 10:12
    la réforme de la justice,
  • 10:13 - 10:15
    les risques liés
    au dérèglement climatique,
  • 10:15 - 10:17
    les impacts des bio- et nanotechnologies,
  • 10:17 - 10:19
    la course aux armes nucléaires,
  • 10:19 - 10:20
    les traités de paix,
  • 10:20 - 10:21
    les accidents domestiques,
  • 10:21 - 10:24
    les périls chimiques et radioactifs,
  • 10:24 - 10:25
    etc.
  • 10:25 - 10:31
    Selon une solide étude réalisée en 2016
    par la Johns Hopkins School of Medicine,
  • 10:31 - 10:33
    les décès évitables à l'hôpital font
  • 10:33 - 10:38
    5 000 victimes par semaine en Amérique,
    un chiffre ahurissant.
  • 10:39 - 10:42
    Le point culminant des années 80 :
  • 10:42 - 10:47
    notre lutte dramatique pour limiter
    le tabagisme dans les lieux publics,
  • 10:47 - 10:48
    réglementer l'industrie du tabac
  • 10:48 - 10:52
    et établir les conditions
    pour réduire le tabagisme.
  • 10:52 - 10:56
    Leur combat a commencé réellement en 1964,
  • 10:56 - 10:59
    avec le rapport de l'Administrateur
    de la santé publique des États-Unis
  • 10:59 - 11:03
    qui établissait le lien entre le tabagisme
    et le cancer et d'autres maladies.
  • 11:03 - 11:07
    Plus de 400 000 décès
    par an aux États-Unis
  • 11:07 - 11:09
    sont liés au tabagisme.
  • 11:10 - 11:11
    Les audiences publiques,
  • 11:11 - 11:16
    les procès, les révélations des médias
    et les lanceurs d'alerte de l'industrie
  • 11:16 - 11:18
    se sont joints à des scientifiques
    en médecine
  • 11:18 - 11:21
    pour s'attaquer à une industrie
    très puissante.
  • 11:21 - 11:25
    J'ai demandé à Michael Pertschuk,
    un membre important du Sénat,
  • 11:25 - 11:27
    combien d'avocats travaillaient
    à plein temps
  • 11:27 - 11:30
    contre l'industrie du tabac à l'époque.
  • 11:30 - 11:36
    M. Pertschuk a estimé qu'il n'y en avait
    pas plus de 1 000 aux États-Unis
  • 11:36 - 11:38
    qui faisaient pression
    pour une société sans tabac.
  • 11:38 - 11:42
    C'est un nombre remarquablement
    faible de personnes
  • 11:42 - 11:43
    pour que cela se réalise, n'est-ce pas ?
  • 11:44 - 11:47
    Ils avaient derrière eux
    une opinion publique majoritaire
  • 11:47 - 11:50
    composée en de personnes
    sensibilisées, de non-fumeurs.
  • 11:50 - 11:54
    De nombreux fumeurs abandonnaient
    leur dépendance à la nicotine.
  • 11:54 - 11:57
    Pensez-y : de 45 % des adultes
  • 11:57 - 12:01
    à 15 % en 2018.
  • 12:02 - 12:05
    La bascule a eu lieu lorsque
    le Congrès a adopté la loi
  • 12:05 - 12:07
    autorisant la Food and Drug Administration
  • 12:07 - 12:10
    à réglementer l'industrie du tabac.
  • 12:10 - 12:13
    Rappelez-vous que les avancées
    pour les consommateurs et les travailleurs
  • 12:13 - 12:17
    sont généralement suivies de diverses
    contre-attaques venant des entreprises.
  • 12:17 - 12:21
    Lorsque la ferveur derrière
    de telles réformes s'estompe,
  • 12:22 - 12:25
    les corps législatifs et les
    organismes de réglementation
  • 12:25 - 12:28
    deviennent alors très vulnérables
    à la main-mise de l'industrie
  • 12:28 - 12:31
    qui bloque l'application
    des lois existantes ou futures.
  • 12:32 - 12:33
    Qu'est-ce que cela veut dire ?
  • 12:33 - 12:37
    La justice exige une vigilance constante.
  • 12:37 - 12:39
    Nous voyons la différence entre
  • 12:39 - 12:44
    l'énergie que déploient les entreprises
    avides pour contre-attaquer
  • 12:44 - 12:48
    et la fatigue qui envahit
    des citoyens bénévoles
  • 12:48 - 12:51
    dont la conscience et les compétences
    doivent être renouvelées.
  • 12:52 - 12:54
    Ce n'est pas un combat équilibré
  • 12:54 - 12:58
    entre de grandes entreprises
    comme General Motors, Pfizer,
  • 12:58 - 13:02
    ExxonMobil, Wells Fargo, Monsanto,
  • 13:02 - 13:05
    ou toutes les autres sociétés
    et lobbyistes très riches,
  • 13:05 - 13:09
    par rapport à des groupes de protection
    aux ressources très limitées.
  • 13:10 - 13:13
    De plus, ces sociétés bénéficient
    d'une impunité et de privilèges
  • 13:13 - 13:16
    dont ne jouissent pas les êtres humains.
  • 13:16 - 13:22
    Par exemple, Takata s'est rendue coupable
    d'un horrible scandale lié aux airbags,
  • 13:22 - 13:25
    mais la société a échappé aux poursuites.
  • 13:25 - 13:28
    Au lieu de cela, Takata a été
    autorisée à se mettre en faillite
  • 13:28 - 13:31
    et ses dirigeants ont
    gardé de belles primes.
  • 13:32 - 13:34
    Mais les gens ne doivent pas
    se laisser impressionner
  • 13:34 - 13:36
    par le pouvoir des entreprises.
  • 13:36 - 13:39
    Les législateurs ont toujours
    plus besoin de voix
  • 13:39 - 13:44
    qu'ils n'ont besoin de financement de
    campagne de la part des entreprises.
  • 13:45 - 13:47
    Nous sommes bien plus forts
    que les entreprises
  • 13:47 - 13:49
    en termes d'influence potentielle.
  • 13:49 - 13:52
    Mais les électeurs doivent
    être clairement en phase
  • 13:52 - 13:57
    avec ce que les activistes
    attendent des législateurs.
  • 13:57 - 14:02
    En déléguant l'autorité constitutionnelle
    de « nous, le peuple »,
  • 14:02 - 14:06
    nous voulons qu'ils travaillent
    pour le peuple.
  • 14:07 - 14:08
    Le Congrès,
  • 14:08 - 14:12
    la branche la plus puissante du
    gouvernement sur le plan constitutionnel,
  • 14:12 - 14:17
    peut passer outre, bloquer ou réorienter
    les entreprises les plus destructrices.
  • 14:18 - 14:22
    Il n'y a que 100 sénateurs
    et 435 représentants
  • 14:22 - 14:25
    et seulement deux millions d'activistes,
  • 14:25 - 14:28
    dont le passe-temps
    est de surveiller le Congrès.
  • 14:28 - 14:31
    La justice du Congrès peut être rendue
    de manière fiable et rapide.
  • 14:32 - 14:35
    Nous l'avons prouvé à maintes reprises
    avec beaucoup moins de personnes.
  • 14:35 - 14:38
    Mais aujourd'hui, le Congrès,
    baigné dans l'argent des campagnes,
  • 14:38 - 14:42
    a abdiqué ses responsabilités
    au profit du pouvoir exécutif
  • 14:42 - 14:45
    qui est devenue un État corporatiste
  • 14:45 - 14:47
    contrôlé par les grandes entreprises.
  • 14:48 - 14:53
    Le président Franklin D. Roosevelt,
    en 1938, dans un message au Congrès,
  • 14:53 - 14:57
    a nommé le pouvoir élevé
    des entreprises sur notre gouvernement
  • 14:57 - 15:00
    - et je reprends son terme -
    un « fascisme ».
  • 15:01 - 15:04
    Un modeste engagement de 1% des adultes
  • 15:04 - 15:08
    dans chacun des 435 districts,
  • 15:08 - 15:12
    convoquant les sénateurs, les
    représentants ou les législateurs d'État
  • 15:12 - 15:14
    à leurs propres réunions municipales,
  • 15:14 - 15:17
    où les citoyens présentent leur programme,
  • 15:17 - 15:19
    soutenus par une majorité d'électeurs,
  • 15:19 - 15:21
    peut faire changer d'avis le Congrès.
  • 15:21 - 15:26
    Nos représentants peuvent devenir
    une source de démocratie et de justice,
  • 15:26 - 15:28
    en élevant les possibilités humaines.
  • 15:29 - 15:30
    Je rêve d'écoles,
  • 15:30 - 15:32
    ou de club de jeunes,
  • 15:32 - 15:35
    enseignant des compétences
    d'action civique communautaire,
  • 15:35 - 15:36
    menant à une bonne vie.
  • 15:36 - 15:39
    Les cours pour adultes
    pourraient faire de même.
  • 15:39 - 15:44
    Nous devons créer des bibliothèques
    pour former à l'action citoyenne.
  • 15:44 - 15:47
    Les étudiants et les adultes
    aiment les connaissances
  • 15:47 - 15:49
    qui se rapportent à leur vie quotidienne.
  • 15:49 - 15:54
    Une grande majorité d'Américains,
    indépendamment des étiquettes politiques,
  • 15:54 - 15:57
    sont favorables au salaire minimum,
    à l'assurance maladie universelle,
  • 15:57 - 16:01
    à une vraie lutte contre les crimes,
    la fraude et les abus des entreprises.
  • 16:01 - 16:03
    Ils veulent un système fiscal équitable,
  • 16:03 - 16:07
    des budgets publics
    qui bénéficient au peuple
  • 16:07 - 16:09
    dans des infrastructures modernes,
  • 16:09 - 16:11
    et la fin de la plupart des
    subventions aux entreprises.
  • 16:11 - 16:14
    De plus en plus, ils demandent
    une attention sérieuse
  • 16:14 - 16:16
    aux perturbations climatiques
  • 16:16 - 16:20
    et aux autres menace pour
    l'environnement et la santé mondiale.
  • 16:21 - 16:23
    Une grande majorité souhaite
    un gouvernement efficace,
  • 16:23 - 16:28
    la fin des guerres sans fin
    et agressives qui font rage.
  • 16:28 - 16:29
    Ils veulent des élections honnêtes
  • 16:29 - 16:32
    et des règles équitables pour
    les électeurs et les candidats.
  • 16:33 - 16:35
    Ce sont là des changements
    qui rassemblent les gens,
  • 16:36 - 16:38
    des changements que
    le Congrès peut apporter.
  • 16:38 - 16:41
    Dans le monde, les gens
    sont favorables à la démocratie,
  • 16:41 - 16:45
    car elle permet de tirer le meilleur
    de ses habitants et de ses dirigeants.
  • 16:45 - 16:47
    Mais cet objectif exige des citoyens
  • 16:47 - 16:51
    de consacrer du temps à cette
    grande opportunité qu'est la démocratie,
  • 16:51 - 16:53
    entre et pendant les élections.
  • 16:54 - 16:57
    L'histoire nous donne des exemples
    qui nous encouragent à croire
  • 16:57 - 17:00
    qu'il est plus facile que nous le pensons
    de vaincre le pouvoir.
  • 17:00 - 17:03
    Les gens me disent :
    « Je ne sais pas quoi faire ! »
  • 17:03 - 17:05
    Commencez à apprendre en faisant.
  • 17:05 - 17:07
    Plus ils pratiquent l'action citoyenne,
  • 17:07 - 17:09
    plus ils deviennent
    compétents et innovants.
  • 17:10 - 17:12
    Comme pour l'apprentissage d'un métier,
  • 17:12 - 17:14
    d'une profession, d'un hobby,
    de la natation,
  • 17:14 - 17:17
    leurs doutes, leurs préjugés
    et leurs hésitations
  • 17:17 - 17:20
    commencent à se dissoudre
    dans le creuset de l'action.
  • 17:20 - 17:24
    Leurs arguments deviennent
    plus profonds et plus tranchants.
  • 17:24 - 17:28
    De 1965 à 1966,
  • 17:28 - 17:31
    alors que je plaidais
    pour des voitures plus sûres,
  • 17:31 - 17:34
    j'ai réalisé que beaucoup d'industries
    gagnaient beaucoup d'argent
  • 17:34 - 17:38
    des suites horribles des accidents :
  • 17:38 - 17:42
    soins médicaux, vente d'assurances,
    réparation de voitures...
  • 17:42 - 17:47
    Il y avait une incitation perverse à ne
    rien faire et à maintenir le statu quo.
  • 17:47 - 17:51
    En revanche, la prévention
    de ces tragédies
  • 17:51 - 17:55
    libère l'argent du consommateur
    pour qu'il le dépense ou l'économise
  • 17:55 - 17:57
    afin d'améliorer son niveau de vie.
  • 17:57 - 18:02
    Ce qu'il faut, c'est qu'un petit nombre de
    personnes exercent leur pouvoir civique,
  • 18:02 - 18:04
    en tant qu'individus
    et en tant que groupes organisés,
  • 18:04 - 18:07
    sur nos décideurs juridiques.
  • 18:07 - 18:12
    Idéalement, il suffit que quelques riches
    éclairés apportent des fonds
  • 18:12 - 18:14
    pour accélérer les efforts des citoyens
  • 18:14 - 18:17
    contre les commanditaires
    de la cupidité et du pouvoir.
  • 18:17 - 18:21
    Dans le passé, les riches ont financé
    les mouvements anti-esclavagistes,
  • 18:21 - 18:24
    ceux pour le droit de vote des femmes
    et pour les droits civiques.
  • 18:24 - 18:26
    Nous devrions nous en souvenir.
  • 18:26 - 18:28
    Avec la catastrophe climatique,
  • 18:28 - 18:33
    chacun d'entre nous doit avoir
    un haut sentiment de sa propre importance,
  • 18:33 - 18:36
    de son propre dévouement continu
    à la vie civique,
  • 18:36 - 18:40
    dans le cadre d'un mode
    de vie quotidien normal,
  • 18:40 - 18:42
    en parallèle de sa vie personnelle.
  • 18:42 - 18:46
    Agir de manière réfléchie,
    est la moitié de la démocratie.
  • 18:46 - 18:49
    C'est ce qui fait avancer la vie,
    la liberté et la recherche du bonheur.
  • 18:50 - 18:53
    N'oubliez pas que notre pays a plein
    de problèmes que nous ne méritons pas
  • 18:53 - 18:56
    et de solutions que nous n'appliquons pas.
  • 18:56 - 18:58
    Ce fossé est un fossé de la démocratie
  • 18:58 - 19:01
    qu'aucun pouvoir ne peut nous
    empêcher de combler.
  • 19:01 - 19:04
    Nous le devons à nos descendants.
  • 19:04 - 19:06
    Ne voulons-nous pas que nos enfants,
  • 19:06 - 19:10
    au lieu de nous maudire pour
    notre négligence à courte vue,
  • 19:10 - 19:12
    bénissent notre clairvoyance
  • 19:12 - 19:17
    et les horizons radieux qui peuvent
    leur permettre de mener une vie paisible
  • 19:17 - 19:19
    et de faire progresser le bien commun ?
  • 19:19 - 19:20
    Je vous remercie.
  • 19:21 - 19:23
    (Applaudissements)
Title:
Comment créer le changement social contre vents et marées
Speaker:
Ralph Nader
Description:

Au cours de sa carrière de plusieurs décennies en tant qu'activiste politique, Ralph Nader a contribué à dénoncer certains des plus grands méfaits des grandes entreprises. Vous connaissez peut-être les changements que son travail a engendrés : le Clean Air Act, les lois sur la sécurité automobile, la réglementation de l'industrie du tabac, etc. En retraçant l'historique de ses plaidoyers pour le changement, il explique comment il a contribué à catalyser le progrès social contre vents et marées - et montre comment vous pouvez participer à l'avancement du bien commun pour les générations à venir.

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
19:38

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