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Il est bien mis mon micro ?
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Et salut à tous ! C'est Manon Bril et bienvenue dans "C'est une autre histoire" !
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Et ça y est ! Bart est revenu !
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He's back !
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La technologie !
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Le futur !
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Oui, j'en fais beaucoup trop.
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Et oui, la technologie, ces derniers mois plus que jamais, elle nous a bien servie
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pour faire tout un tas trucs qu'on pouvait plus faire. Notamment se rassembler.
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À distance, certes, mais se rassembler quand même.
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Ou même continuer à se divertir, à se cultiver, etc.
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Parallèlement, on entend des gens qui de plus en plus veulent s'émanciper de la technologie.
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Revenir aux basiques, se déconnecter. Et très probablement à raison.
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Mais malgré tout, la technologie, c'est un outil
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et tout dépend de l'usage qu'on en fait, j'ai envie de vous dire.
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J'aime bien dire qu'avec un marteau
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on peut à la fois construire des trucs et casser des trucs.
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Tu vois ?
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So deep.
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Donc bref, la technologie, c'est un outil sans lequel il y a plein plein de choses qu'on aurait pas pu faire.
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Et pas uniquement des apéros de confinement, mais en premier lieu dans
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la science bien évidemment!
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Alors aujourd'hui justement, je vous propose de découvrir plein de choses
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que les archéologues n'auraient jamais pu trouver sans la technologie.
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Hein, si ils étaient encore uniquement à fouiller à la truelle et à la pioche
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tout en dessinant sur du papier millimétré.
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Avec leur petit fil à plomb.
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On va se faire un petit tour de ces technologies appliquées à l'archéologie.
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Pas de manière exhaustive mais avec plein d'exemples stylés.
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Depuis l'espace jusqu'aux profondeurs de la Terre.
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De l'infiniment grand à l'infiniment petit.
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'Fin infiniment grand, infiniment petit... façon de parler, mais c'est pour la belle image quoi.
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Mais en tout cas: oui! On va démarrer dans l'espace!
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Cuah? L'espace, Manon ?
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Mais l’archéologie, c'est quand même un truc basé sur le fait de gratter la terre
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pour découvrir des informations et des vestiges, non ?
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Et bien figurez-vous, mes p'tits poulets, qu'une des étapes importantes de l'archéologie
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c'est la prospection.
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Vraiment, cette position n'est pas du tout naturelle.
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Et on a plein de façons de le faire.
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Un p'tit chat.
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On peut se balader et ratisser une zone pour voir si en surface on a pas de morceaux de céramiques
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des bouts de statues qui traînent.
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Mais aussi, grâce à la technologie, on peut essayer d'avoir une vue d'ensemble
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pour découvrir des sites à l'aide de satellites.
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Voir d'anciennes installations humaines depuis l'espace
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c'est faisable quand il y a peu de végétation ou d'urbanisation.
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Cette méthode a été testée en Amérique du Sud
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et a permis de comparer les études au sol avec les vues satellite
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voire de découvrir des places fortes d'altitude inédites.
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Mais il est aussi possible de découvrir des sites de manières plus surprenantes
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dans des endroits où il ne fait pas bon se promener.
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C'est le cas en Afghanistan.
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Pas toujours évidemment de s'y balader pour bosser en tant qu'archéologue.
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C'est toujours une zone de tension armée, hein?
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Mais où les satellites utilisés pour les renseignements ont livré de superbes images
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de caravansérails, de canaux souterrains, ou d'avant-postes.
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Ce qui, en fait, change vachement les hypothèses historiques sur le commerce.
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Parce qu'avant les chercheurs estimaient que les routes commerciales maritimes
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avaient rapidement effacé les routes terrestres.
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Mais bon, en toute honnêteté, les budgets de la culture ne permettent pas vraiment
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de lancer des programmes spatiaux juste pour l'archéologie.
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Donc ces données dépendent des satellites gouvernementaux ou commerciaux
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qui orbitent déjà autour de la planète.
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Du coup quand on veut vraiment voir une zone précise
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mais qu'on ne peut pas se payer le luxe d'envoyer ou de détourner un satellite
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ben on peut se tourner vers l'avion.
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Et ça, c'est grâce à la technologie!
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Bon l'archéologie aérienne, ça fait un bail qu'on la pratique.
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Depuis Roger Agache dans les années 60.
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Et on sait que ça fonctionne plutôt bien.
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On fait ça à la période du printemps.
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Donc en fait ce qui se passe c'est que la surface des champs va mûrir régulièrement
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sauf à l'aplomb des vestiges ou des fossés creusés dans le sous-sol qui vont piéger l'humidité
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donc on va voir des différences de couleur qui vont révéler les traces des vestiges.
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Et donc on peut embrasser des milliers d'hectares d'un coup.
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Et ça, c'est grâce à la technologie.
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Alors, la prospection aérienne, ça n'a pas la finesse d'une opération archéologique.
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Mais grâce à elle, on peut percevoir les développement et la densité archéologique
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bien au-delà de l'emprise d'une fouille.
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Les habitats, les nécropoles associées, les parecellaires, les voies et chemins d'accès, etc. etc.
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Toutes ces informations, elles ont une très grande valeur pour la fouille
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et pour l'étude de chaque site.
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Et ça, c'est grâce à la technologie !
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La technologiiiie !
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Alors, l'avion en lui-même, bah c'est une technologie, oui c'est cool.
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Ça nique la planè-
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Mais il est possible d'aller plus loin avec le lidar.
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Oula, certainement pas.
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"Qu'est-ce que le lidar ?" vous allez me dire
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Et bien, calmez-vous, j'vous dis.
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En gros, c'est un peu comme le sonar qu'on trouve sur les bateaux
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sauf que là, c'est pas une onde sonore mais un laser
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ce qui permet de dresser des cartes topographiques d'une précision impressionnante.
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Avec ça, les archéologues peuvent estimer les emplacements de structures et d'aménagements
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et même découvrir des choses qu'ils avaient pas du tout repérées
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après avoir fait des recherches préliminaires au sol.
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Et ça, c'est grâce à la technologie!
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Je vous donne un exemple:
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Le hameau médiéval déserté des Bois de Cestre, en Côte-d'Or
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qui a été étudié par Franck Faucher où le passage du lidar
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a permis de découvrir un chemin reliant un habitat à un point d'eau.
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Ce qui nous a permis d'en comprendre un peu plus sur la vie quotidienne
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des habitants installés à 300 mètres du puit.
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Il les alimentait en eau.
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Oui, c'est l'avantage du lidar.
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Il permet de cartographier le sol sans réellement tenir compte de la végétation
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ce qui permet d'avoir une vision plus proche de la réalité du terrain.
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Autre exemple beaucoup plus médiatique dont vous avez probablement entendu parler
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ça a été l'utilisation du lidar pour mettre à jour environ 60 000 structures mayas
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Ce qui nous a apporté de très gros changements dans la vision qu'on avait de cette civilisation
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mais pour ce sujet, pour cette exemple-là, je vous renvoie vers la super vidéo
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de "Zeste de Science" by Léa Belot, la chaîne du CNRS
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en collaboration avec Clothilde de "Passé Sauvage" qui est aussi archéologue.
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Et donc, dans ce cas, bah, le lidar, ça a beaucoup apporté
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parce qu'avant son travail, avant son passage
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on avait en fait que 5 à 10% des structures qui étaient identifiées au sol.
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Dernière méthode pour prendre de la hauteur
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au cas où on ne soit pas Elon Musk, ni l'heureux propriétaire d'un avion équipé de lidar.
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Moi, non, perso.
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D'ailleurs je suis même pas archéologue donc je vois pas ce que j'en foutrais, bref.
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Vous pouvez monter sur une très grande échelle.
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Pratique.
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La démocratisation du drone, ça fait qu'on en trouve de plus en plus souvent sur les sites de fouilles.
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Et plus spécifiquement, sur les sites de grande envergure.
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Alors évidemment, le drone, comme l'avion ou le satellite
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ça peut permettre de faire de la prospection aérienne
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en survolant des zones dans lesquelles on suspecte qu'il puisse y avoir des sites enfouis.
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Et si jamais le site est énorme
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donc par exemple, chez les Mayas c'était 2100km².
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Ça va.
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Bah, on va manquer de hauteur pour avoir une bonne vue générale du site.
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Par contre le drone, il permet de se rapprocher et de sonder la zone de manière plus fine.
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Bon voilà, comme toujours en archéologie
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il suffit de prendre l'outil le plus adapté aux besoins, à ce qu'on veut faire.
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Et ça...
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c'est grâce à la technologie!
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Vous arrivez plus à supporter cette phrase.
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Et on peut ajouter à ça que le drone
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c'est quand même le meilleur truc pour faire des photos ou des vidéos sur un site
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sans marcher dans ce que vous venez justement de nettoyer pour faire de belles images.
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On peut prendre pour illustrer des exemples de clichés faits par l'INRAP
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L'institut National de Recherches Archéologiques Préventives
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L'INRAP avec qui nous réalisons cette vidéo, en partenariat.
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On les remercie, on est super contents.
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Des clichés notamment pris dans le Puy de Dôme
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sur un site mégalithique étalé sur 16 000m².
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Donc vous imaginez un petit peu le gain de temps, hein ?
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De faire passer un drone pour prendre quelques clichés
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plutôt que se déplacer avec tout le matos pour prendre de la hauteur et prendre des photos
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avant de descendre et recommencer dix mètres plus loin.
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Et ça, c'est grâce à la technologie!
-
La technologie
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Et l'avantage, en plus, c'est d'avoir un très bon ratio
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entre la vue d'ensemble des vestiges et les détails visibles sur les clichés.
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Lorsqu'on est au niveau du sol, on peut avoir des difficultés à comprendre la chronologie d'un site
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ou les différentes étapes d'édification sans pouvoir schématiser le tout sur un plan.
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Et le principe de l'archéologie préventive, c'est de fouiller dans un temps limité un site
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avant que ne soient construits des aménagements, des parkings, des autoroutes etc.
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Et surtout, de le faire bien.
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Bien fouiller, on sait le faire. Par contre, fouiller dans des délais limités...
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Ben, faut avouer que lorsqu'on a un drone pour faire des photos en deux heures
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c'est quand même plutôt pratique.
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On va pas se mentir.
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Non, non. On ne se ment pas.
-
Non, non, non.
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Autre avantage du drone, c'est qu'on peut découvrir un site en photo et en vidéo en très peu de temps
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et donc, on va pouvoir garder une lumière, à peu de chose près équivalente, sur les photos du site.
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Déjà, on a pas d'ombre qui va se déplacer et perturber notre vision des structures.
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Et on a des clichés de bonne qualité qui nous permettent de jouer avec
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mais on en parlera dès qu'on aura quitté le terrain.
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Et donc, si comme moi, vous avez un peu peur en avion.
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Oui. Ça arrive, oui. Même aux meilleurs.
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Rassurez-vous, on se retrouve tout de suite sur ce bon vieux plancher des vaches.
-
Plus précisément, on va passer sous le plancher des vaches.
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Puisque les techniques de fouille ont grandement bénéficié de la technologie bien sûr !
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Est-ce que vous avez capté que c'était le sujet de la vidéo ?
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Donc, ces technologies et techniques, elles sont utilisées notamment par une unité de l'INRAP
-
qui est chargée de fouiller les sites archéologiques profonds.
-
Donc, profond, bah c'est tout ce qui se passe sous la surface.
-
Dans des conditions de fouilles particulières où on va s'inquiéter de la lumière
-
de l'étayage, de l'infiltration de l'eau.
-
Ou tout simplement de la place pour se tourner.
-
J'peux pas bouger.
-
P'tits conduits.
-
Donc, il y a le cas du puit de Trémuson où on a trouvé des statues à quelques mètres sous la surface.
-
Pour comprendre le contexte de dépôt, il faut fouiller avec une scie
-
et pouvoir lire une stratigraphie.
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Et donc, en utilisant une structure métallique, des cordes, et quelques techniques de spéléologie
-
les membres de l'équipe qui a étudié le puit ont pu étudier un peu mieux les raisons
-
qui ont fait qu'on a trouvé ces statues au fond du puit.
-
Et peut-être vous vous dites:
-
"Pourquoi on s'embête à fouiller des puits, d'ailleurs ?"
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Savoir que c'est là que les gosses du coin venaient prendre leur flotte, est-ce que ça nous suffit pas ?
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Et bien, si on voulait juste savoir où ils venaient prendre leur flotte: oui, ça suffit.
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Mais les puits sont en fait de véritables dépôts d'archives.
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Comme ils sont fait pour être des réservoirs d'eau
-
même une fois abandonnés, ils restent très chargés en humidité
-
et ils permettent la conservation de plein d'éléments utiles à la compréhension du monde de la surface.
-
On va trouver du bois, du pollen, des restes d'animaux, etc.
-
On a par exemple des puits bretons qui ont été fouillés par l'INRAP
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qui ont mis au jour plus de 10 000 échantillons à étudier.
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Donc ça nous permet, bah, de savoir ce qui vivaient comme plantes et animaux sur tout ce territoire
-
et donc de dresser un tableau de cadre de vie, de l'environnement, et du paysage de l'époque.
-
Et ça, c'est grâce à la technologie !
-
Plus profond que des puits, il est aussi possible d'aller sous terre
-
dans des mines et des carrières parfois difficiles d'accès
-
et il y a vraiment une archéologie propre aux sites profonds
-
qui s'inscrit dans l'étude particulière de ces secteurs.
-
Pour la mise au jour de ces vestiges, les technologies sont celles de la spéléologie
-
mais les techniques de fouilles ont été adaptées à un environnement particulier.
-
Avec la miniaturisation
-
Mi-nia-tu-ri-sa-tion. Et oui mon p'tit, c'est dur à dire.
-
des éclairages puissants et le gain en autonomie de ces derniers
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on a pu augmenter la qualité de fouilles en garantissant sécurité et confort pour les archéologues.
-
Mais restons un peu sur le terrain pour aller encore plus loin en exploration.
-
Et, un conseil:
-
Enfilez vous maillots !
-
Et oui, parce que partir dans les airs ou sur terre, ça va, on est au sec.
-
Et on peut respirer.
-
Mais pour ce qui est de partir à la recherche d'épaves
-
ou d'anciennes installation humaines couvertes par les eaux
-
Bah là... c'est mouillé.
-
Tout simplement.
-
Depuis 2007, le DRASSM bosse sur le sujet.
-
C'est le Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines.
-
Le nom est assez clair, je pense.
-
Et depuis plus de dix ans, les progrès sont énormes.
-
Allant du petit Speedy, un drone sous-marin capable de saisir des choses grâce à sa main à 3 doigts.
-
Tel E.T. Il a trois doigts, E.T.
-
Jusqu'au scaphandre atmosphérique qui permet d'intervenir jusqu'à 300 mètres de fond.
-
Et ça, c'est grâce à la technologie !
-
Grâce à toutes ces petites évolutions, on repousse peu à peu les limites du terrain
-
mais attention, ne l'oubliez pas, l'archéologue, c'est autant de terrain que de labo.
-
Et oui. On va maintenant s'intéresser à ce qui se passe du côté du traitement post-fouilles.
-
On passe donc en laboratoire.
-
Souvenez-vous, j'ai dit que les drones et les techniques de spéléologie
-
ça pouvait être utiles pour pas mal de trucs.
-
Et bah c'est maintenant qu'on y revient.
-
Parlons un peu de photogrammétrie.
-
Qu'est-ce que c'est ?
-
Et bien pareil. Je vais tout vous expliquer.
-
On va tout se dire, écoutez.
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En gros, vous prenez plein de photos d'un site
-
d'un objet, d'un truc fixe...
-
Vous balancez les photos dans le logiciel approprié.
-
Hop, on touille, on touille.
-
Et pouf.
-
Pas de placement de produit.
-
Et pouf.
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On obtient un modèle 3D et on peut jouer avec, prendre des mesures
-
mettre en évidence certains points
-
et comparer ça avec tous les autres sites sur lesquels on a déjà fait ce genre de relevés.
-
Et ça, c'est grâce à la technologie.
-
Bien vu, Bart !
-
C'est grâce à la technologie.
-
Bon, ça a l'air un peu simple comme ça, parce que c'est pas très compliqué de créer un modèle 3D
-
mais bien sûr, créer un modèle qui soit correct scientifiquement, c'est une autre paire de manche.
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Revenons dans les mines dont on a parlé précédemment.
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Le but de cette étude, c'était de vérifier la fiabilité de cette technique
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en la comparant aux relevés faits à la main
-
et aussi de tester des méthodes de prise de vue
-
lorsque la lumière naturelle est totalement absente sous terre.
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Donc dans un premier temps déjà, ça sert à comprendre le développement de la mine
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car le modèle 3D, ça permet d'observer sous tous les angles chaque galerie enregistrée.
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Et la méthode démontre que la précision du relevé photogrammétrique
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est similaire aux profils dressés à la main.
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Et un autre point capital et génial avec la photogrammétrie
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c'est que grâce à elle, il est possible d'éclairer artificiellement un modèle.
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On peut jouer sur les ombres afin d'identifier des reliefs ou des emplacements de boiseries
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comme...
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des poutres !
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Et des têtes de puits
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qu'on aurait parfois pas pu voir sur le terrain quand on est face à la paroi.
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Donc, les relevés sous terre sont obtenus à partir de photos prises par des archéologues
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et quelques fois des robots, bref.
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Mais à la surface, rappelez-vous
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les archéologues peuvent tout simplement utiliser les clichés du drone.
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Les résultats obtenus se superposent avec les relevés manuels
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avec une marge d'erreur infime.
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Et en fonction de la qualité des photos, il est possible de zoomer sur le modèle
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et même de faire une restitution 3D afin de donner vie aux hypothèses
-
de reconstitution de l'habitat et/ou du paysage local
-
Et ça, c'est grâce à la technologie.
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Bon, et puis quand on parle d'archéologie
-
on évoque bien souvent évidemment la découverte de tombes ou de nécropoles.
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Et là aussi, la photogrammétrie, ça a plein d'avantages.
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Alors une des grandes questions que les archéologues qui étudient des tombes
-
se posent au sujet du culte des morts
-
c'est: "Comment est-ce que les vivants rendent hommage au défunt lors de son inhumation ?"
-
Du coup, on cherche les méthodes de traitement du défunt.
-
On en avait un petit peu parlé lors de la dernière vidéo sur le sexisme et l'archéologie.
-
Est-ce qu'il est enterré ? Si oui, dans un cercueil ? Dans un simple linceul ?
-
Avec du mobilier ? Des offrandes ? etc.
-
Plein d'éléments qui font que le corps sera dans une certaine position
-
et en se décomposant, les os se déplaceront et indiqueront le type d'inhumation
-
et la position d'origine du défunt.
-
Assez dingo.
-
C'est un petit peu plus compliqué que ça, mais vous avez la base.
-
Eh bien, grâce à la photogrammétrie, on peut, pendant la fouille de la sépulture
-
faire des relevés afin d'étudier au mieux ce contexte d'inhumation.
-
Et là aussi, bah, l'avantage, c'est que ça nous fait gagner énormément de temps.
-
Avec la photogrammétrie, du coup, on est à mi-chemin
-
entre le traitement sur le terrain et l'analyse en laboratoire.
-
Mais nous allons maintenant nous enfoncer encore plus
-
dans le monde la technique de la post-fouille.
-
et non pas, de la Foir'Fouille.
-
En parlant de fouilles de sépultures et l'utilisation de nouvelles technologies
-
on va parler de l'exemple de la momie de chat antique
-
conservée au Musée des Beaux-Arts de Rennes.
-
Et cette fois, on l'a livrée à une étude tomographique.
-
"Qu'est-ce qu'une étude tomographique, Manon ?"
-
Et bien, c'est le fait de la scanner aux rayons X
-
couche par couche en fonction de la densité des différents éléments qui la composent
-
et le résultat a été très surprenant parce que l'étude a mis en évidence
-
l'absence de crâne, de vertèbre, et de côte
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et la présence d'ossements de plusieurs félins.
-
Par exemple, y'avait 5 pattes postérieures, trois queues de chat quasi complètes...
-
Donc la momie de ce chat, en fait, c'était une momie composée de plusieurs pièces détachées.
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Euh ouais, un chat puzzle ou un chat...
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Frankenstein
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Donc oui, vraiment, une momie de Frankenstein en fait.
-
Alors les hypothèses concernant les raisons de cette momification
-
elles sont nombreuses.
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Mais c'est seul le développement de ce genre d'études
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qui pourra nous permettre de savoir si cette pratique est une exception
-
ou si elle est plus ou moins courante chez les embaumeurs d'animaux de compagnie.
-
En gros, avec les technologies actuelles, on peut quasiment effectuer des autopsies
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sur des sujets retrouvés sur des fouilles archéologiques.
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Et ça, c'est grâce à la technologie !
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Alors quittons un peu le monde morbide des morts.
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Pléonasme.
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Pour nous tourner vers le mobilier qu'on peut trouver dans les tombes.
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Bon d'accord, c'est toujours le monde des morts.
-
Dans les sépultures françaises célèbres, il y a celle de Lavau
-
qui a été fouillée il y a peu de temps.
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Elle a livré du mobilier de très grande qualité
-
sur lequel les archéologues ont effectué un grand nombre de tests en laboratoire
-
allant jusqu'à identifier que le torque, un type de collier celte
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et les bracelets du défunt, qui étaient dans la tombe
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étaient polis par endroits, à cause du frottement de la peau et/ou des vêtements.
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C'est quand même dingue comme précision.
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Cela montre en fait que le défunt portait, lors de son inhumation
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des bijoux qu'il avait utilisé, qu'il avait porté au quotidien dans sa vie.
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Les objets métalliques sont eux aussi soumis à des investigations minutieuses
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qui permettent d'identifier les proportions de chaque métal dans les alliages
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et les techniques de fabrication: fonderie ou martelage, notamment.
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En effet, en 2017, le CRAHAM,
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le Centre de Recherches Archéologiques Historiques Anciennes et Médiévales
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a accueilli une équipe de l'INRAP pour étudier les céramiques
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du début du Haut Moyen-Âge en Île-de-France.
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Et donc pour cela, et après une identification visuelle des types de céramiques
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associées à plus de 250 sites recensés
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il a été possible de doser les éléments chimiques
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qui sont contenus dans la terre cuite des céramiques
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pour identifier l'origine de la terre extraite pour la fabrication de ces dernières.
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Et ça, c'est grâce à la technologie.
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Vous connaissez la chanson, là, ça va.
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Chaque argile possède sa propre répartition d'éléments chimiques
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et lorsque deux céramiques sont identiques dans leur composition
-
tout simplement on peut en déduire que la terre qui a été utilisée pour les fabriquer
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provient de la même zone.
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Les chercheurs ont tenté de mettre en relation donc, les sites de production
-
avec les zones de diffusion de ces poteries qui sortaient de leur atelier
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par cette technique de dosage pétrographique.
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On l'appelle comme ça.
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J'sais pas si je vous l'avais dit.
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"Dosage pétrographique". Je crois pas mais maintenant vous le savez.
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Voici donc plein, plein, plein, plein, plein, plein, plein de choses
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que les archéologues n'auraient pas pu découvrir sans la technologie.
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C'est grâce à la technologie.
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Et vous aussi, en ces périodes un petit peu particulières pour les déplacements
-
et l'ouverture des lieux culturelles ou les événements
-
grâce à la technologie, vous allez pouvoir découvrir plein de choses.
-
Habile cette transition, dites donc.
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Oui, car cette année, les journées européennes de l'archéologie
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qui tous les ans vous permettent de découvrir des sites, les travaux des archéologues
-
se feront, pour une bonne partie, virtuellement.
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Elles ont lieu les 19, 20 et 21 juin 2020, donc ce week-end
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et pendant ces trois jours, le public pourra ainsi découvrir des sites archéologiques
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via des visites virtuelles, ou des reconstitutions en 3D
-
rencontrer des archéologues en live sur Facebook
-
suivre le quotidien de chercheurs sur Twitter
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et écouter des podcasts, regarder des films, des expositions virtuelles...
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Donc tout ça, c'est grâce à la technologie !
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Mais aussi dans des endroits où le contexte sanitaire le permettra,
-
vous pourrez visiter un site, si vous avez la chance d'être à proximité
-
ou un monument archéologique, ou un musée qui valorise des collections d'archéologie
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La journée du vendredi sera dédiée aux scolaires et jeune public
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et il y aura des ressources pédagogiques et ludiques qui leur seront destinées.
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Vous pouvez retrouver toutes les infos sur le site des journées européennes de l'archéologie.
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Vous avez tout ça en description, comme d'habitude.
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Donc on a réalisé cette vidéo en partenariat avec l'INRAP qui coordonne ces journées.
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On les remercie très fort, on est ravis !
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Et quant à vous, mes p'tits Cuah-istes...
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Cu-
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Cuah....
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Trouvez un nom de communauté, je vous fais confiance.
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Ben merci très fort d'avoir suivi la vidéo, merci toujours d'être là.
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Un immense merci aux tipeurs qui nous permettent d'être autonomes
-
de payer le cadreur quand il s'est déconfiné notamment.
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Comme vous le savez, pour les personnes qui font un don sur Tipeee
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ou en cliquant sur le bouton "rejoindre" de la chaîne Youtube
-
eh bien vous avez en avant-première le lien des épisodes animés.
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Attention, je vous ai prévenus, on fait une pause pour cet été.
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On reviendra à la rentrée, probablement plutôt en octobre d'ailleurs, qu'en septembre.
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Bref. D'ici là, bah écoutez, portez-vous bien.
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Nous on va se reposer, mais on fait des...
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Bisous.
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À la prochaine. Poutous.