« Top Knot Turn Up » et « Bad Habits »

« La musique est bien plus qu'un son qui traverse nos oreilles », affirme Amber Galloway-Gallego, interprète en langue des signes. Dans une performance enflammée, Madame Ghandi, musicienne et activiste, interprète deux chansons : « Top Knot Turn Up » et « Bad Habits », que Galloway-Gallego traduit en langue des signes.

Amber Galloway-Gallego : Salut.

Je suis interprète
de la langue des signes

spécialisée dans l'interprétation
de musique.

Pourquoi des personnes sourdes
assisteraient à des concerts ?

En fait, la musique
est bien plus que des sons

qui traversent nos oreilles.

Les personnes sourdes apprécient
la musique, mais autrement.

Par exemple, mon amie Lisa

choisit des coupes de cheveux
d'une longueur précise

pour ressentir les vibrations
du son dans la musique.

De plus, la musique agit
sur notre état psychologique.

Elle évoque des sentiments de nostalgie,
de bonheur, de tristesse,

le sentiment de tomber amoureux.

Ça vous donne un sentiment d'appartenance.

Malheureusement,

les personnes sourdes et malentendantes
sont exclues de ces événements

car obtenir la présence d'un interprète
en langue des signes est compliquée

et si accablante

qu'elles préfèrent ne pas acheter
de billets ou abandonner.

Ce n'est pas juste.

Nous devons tout rendre accessible.

Moi-même, en tant qu'interprète
du langage des signes,

je dois faire tout ce qui est en
mon pouvoir pour faire vivre la musique.

Par mon interprétation, je deviens un pont

qui relie le monde des entendants
à celui des sourds.

Je m'efforce de représenter la musique

et l'art que la musique représente.

C'est un grand défi, voyez-vous.

Pour un concert typique de 12 chansons

avec mon équipe,

nous devons étudier plus
de 30 chansons par concert

en espérant et priant qu'on travaille
sur la bonne liste musicale.

Mais vous savez quoi ?

Quelle est notre récompense ?

Quand on observe le public

et qu'on voit les personnes sourdes
et malentendantes

danser et s'éclater,

et se sentir intégrées
dans cette expérience musicale.

Je fais partie d'une communauté
culturelle et linguistique

où nous avons des modes
de communication variés.

Certains utilisent les signes et la voix,

d'autres simplement les signes,

mais aucun n'est supérieur aux autres.

La réalité est celle-ci :

les personnes malentendantes se battent
quotidiennement pour communiquer

et de nouveaux obstacles
les accablent tous les jours.

La musique ne devrait pas en faire partie.

Je me propose donc aujourd'hui,
avec Madame Gandhi

de supprimer ces obstacles.

(Applaudissements et encouragements)

(Musique : « Top Knot Turn Up »)

(Percussions)

Madame Gandhi : Ce chant parle
de faire avancer les choses.

Un chignon, c'est plus marrant.

Je m'entends penser, en courant

ou m'exercer à la batterie

ou quand sous le soleil, j'écris.

Ce que je veux dire :
je ne parle à personne.

Préservant une aura parfaite.

Face au problème, jamais je n'abandonne.

Avec moi, en fait

Les manches, il faut retrousser,
et ensemble travailler sans hésiter.

Me séduire est une perte de temps

quand à coup de dragage,
on détruit notre terre.

Je ne tolère guère
la misogynie ambiante.

Attache mes cheveux
et rien ne peux m'arrêter.

J'attache mes cheveux et j'avance.

J'attache mes cheveux, mes cheveux...

pour faire avancer les choses.

J'attache mes cheveux, mes cheveux

J'attache mes cheveux et j'avance.

J'attache mes cheveux.

(Percussions)

Attache tes cheveux

et épingle ces boucles.

Attache, attache tes cheveux

et épingle ces boucles.

Épingle ces boucles

Épingle ces boucles,
épingle ces boucles.

(Beatbox)

(Percussions et beatbox)

J'ai désactivé les notifications
de mon téléphone

Quel gain de temps ça me donne !

Aucune bulle
pour polluer mon esprit.

Ne vous en déplaise,
je ne suis pas là pour plaire.

Les cheveux attachés, j'avance.

Mon temps n'est pas votre propriété

quand je bosse autant
que mes ovaires.

De l'air, pour une grande fille,
ses droits fondamentaux et sa liberté.

Libre de la vulnérabilité
que le monde projette sur moi.

Ne me dérangez pas
quand je suis concentrée.

L'avenir sera féminin,
vous le savez déjà.

Je combats
la corruption de la Cour Suprême

resserrant mon chignon
depuis l'écriture de ma chanson.

Hé ...

Mes cheveux sont attachés.

Mes cheveux sont attachés

pour faire avancer les choses.

Mes cheveux sont attachés.

Mes cheveux sont attachés.

Mes cheveux sont attachés.

(Percussions)

Attache, attache, attache tes cheveux

et épingle ces boucles.

Attache et attache tes cheveux

et épingle ces boucles.

Épingle ces boucles.

Épingle et épingle
et épingle ces boucles.

(Beatbox)

Amber G.

(Applaudissements et encouragements)

Attache ces cheveux.

(Musique et applaudissements)

Madame Gandhi.

(Musique)

(Applaudissements et encouragements)

(Fin de la musique)

(Applaudissements et encouragements)

Amber, quel plaisir de partager
cette scène avec toi

et de donner accès à ma musique

à un public qui pourrait être
malentendant ou sourd

et qui, sans toi, ne se sentirait pas
inclus dans ma musique.

Avant notre collaboration,

je n'avais pas réalisé que,
même si mon travail se concentre

sur la diversité et l'inclusion,

ma musique pouvait ne pas atteindre
autant de personnes qu'elle pourrait.

J'ai grandi à New York,
jouant de la batterie

écoutant Nas, Lauryn Hill,
Thievery Corporation,

TV on the Radio,

les Spice Girls...

Pour moi, la musique était tout.

La musique était ma perspective
pour comprendre le point de vue d'autrui,

la narration

et la compréhension
du monde tel qu'il est.

Toutefois, en même temps,
je me sentais totalement déconnectée

entre la manière dont je me représentais

ma propre sensation multidimensionnelle
de mon identité de genre

et la représentation en deux dimensions
des femmes et des dames

dans les médias.

(Soupirs)

Au fil de ma vie,

j'ai étudié les mathématiques
et les études féministes à Georgetown.

Je suis la toute première analyste
de données à Interscope Records.

J'ai fait le tour du monde
comme batteur pour M.I.A.

J'ai aussi un MBA de Harvard.

Tout ça avec l'intention de pouvoir faire
la différence dans l'industrie musicale

et faire avancer la cause de l'égalité
des genres à partir de l'industrie.

Mais il y a seulement trois ans

quand j'ai couru le marathon de Londres
en libérant mon cycle menstruel

pour combattre la stigmatisation
envers les femmes à cause des règles

partout dans le monde,

que j'ai compris quel était mon message

et que le moyen le plus efficace
pour le diffuser

était la musique.

Pourquoi la musique ?

Parce qu'elle fait appel aux émotions.

La musique est joyeuse.

La musique vous attire avec le tempo,
le rythme, les mélodies

et par le sentiment d'appartenance
à une communauté.

Enfin, la musique vous permet
de toucher la vérité des autres.

Dans la musique que j'écoute,

parfois j'adore le rythme,

mais le message est si misogyne.

Notre cause est difficile à promouvoir

et en fait, mon travail est difficile.

Je me dis souvent que je ne suis pas là
pour augmenter le son

de mes propres oppressions.

Ressentez-vous la même chose ?

(Rires et encouragements)

Je suis plutôt là
pour construire une alternative.

Dans mes œuvres, je parle souvent
du fait que l'avenir sera féminin

de pouvoir nous inspirer
de l'archétype féminin

et en déduire un style
de leadership alternatif

qui encourage la collaboration,

l'intelligence émotionnelle,

et qui tisse un monde autour des liens,
et non de la hiérarchie.

Vous qui écoutez cette présentation,
en direct ou à la maison,

je vous invite à réfléchir
aux angles morts dans votre travail,

aux collaborations que vous pouvez entamer

pour donner un impact
plus grand à votre travail.

Le titre de la chanson
suivante est : « Bad Habits ».

Ça parle de devenir un meilleur soi.

(Percussions et beatbox)

(Chantant) Je n'ai plus le temps

j'ai perdu la tête

je n'ai plus le temps

j'ai perdu la tête.

Je ne savais pas

pourquoi.

Je ne savais pas.

Je suis si stressée, que je ne sais plus

ce qui me chiffonne.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre

absolument.

Cette année est la bonne

pour me libérer de mes soucis.

C'est cette société

qui est en train de me tuer.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Yeah.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Tourne avec moi.

(Beatbox)

Vous êtes prêts ?

Frappez dans vos mains.

(Le public frappe dans ses mains)

Écoutez maintenant.

(Chantant) Fela Kuti, dans les années 70

m'a inspirée.

Il voulait simplement
que son peuple soit libre

de la colonisation

comme Mahatma Gandhi dans les années 40.

J'ai lu l'histoire des femmes

dans les années 20

imaginant que je pourrais faire mieux

me remémorant toutes mes larmes

imaginant combien on pourrait faire mieux

me remémorant toutes mes larmes.

(Percussions)

Oui.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

Je dois perdre mes mauvaises habitudes,
je dois toutes les perdre.

(Fin de la musique)

(Applaudissements et encouragements)

Merci.

(Applaudissements et encouragements)