Pourquoi est-ce si difficile d'être un être humain | John Forsyth | TEDxUnionCollege
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0:06 - 0:09J'ai dédié une grande partie
de ma carrière académique et de chercheur -
0:09 - 0:11à la compréhenson de la santé
mentale et du bien-être. -
0:11 - 0:14Mais, en tant qu'être humain,
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0:14 - 0:18je sais aussi qu'être un psychologue
n'offre aucune protection -
0:18 - 0:21contre cette vérité fondamentale :
être un être humain est difficile. -
0:21 - 0:25En effet, le fait le plus remarquable
et unique de l'expérience humaine, -
0:25 - 0:28c'est à quel point
il est difficile d'être heureux, -
0:28 - 0:31et je veux dire, vraiment heureux.
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0:31 - 0:33Et je connais les chiffres.
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0:33 - 0:34Je sais que nous sommes au cœur
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0:34 - 0:39d'une épidémie d'opioïde,
d'une épidémie d'obésité, -
0:39 - 0:43et d'une épidémie croissante
de dépression et d'anxiété. -
0:43 - 0:45Je sais que les chiffres montrent
-
0:45 - 0:49qu'aux Etats-Unis, le bonheur
est en déclin depuis la dernière décennie. -
0:49 - 0:53Je sais que dans le monde moderne,
nous disposons, aujourd’hui, -
0:53 - 0:58de plus de ressources qu'à n'importe
quel moment dans l'histoire de l'humanité. -
0:58 - 1:00Donc, on pourrait penser
que nous sommes plus heureux. -
1:00 - 1:03Mais, les données suggèrent le contraire.
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1:03 - 1:06Je crois que quelque chose
dans notre équipement de base, -
1:06 - 1:09dans notre nature même
en tant qu'être humain, -
1:09 - 1:12rend le véritable bonheur
difficile à trouver -
1:12 - 1:15et la vie difficile à vivre.
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1:15 - 1:17Et j'en suis un bon exemple.
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1:17 - 1:19Si vous aviez connu ce type en 2009,
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1:19 - 1:21vous auriez pensé
qu'il avait tout pour lui -
1:21 - 1:24et toutes les raisons
possibles d'être heureux. -
1:24 - 1:26Je me lançais dans ma carrière,
-
1:26 - 1:30et les murs de mon bureau
étaient couverts de plaques et de prix. -
1:30 - 1:33J'étais marié ; j'avais
trois enfants en parfaite santé, -
1:33 - 1:37une maison en banlieue,
et même deux chiens dans mon sillage. -
1:37 - 1:42J'avais la santé, de nombreux passes-temps
et beaucoup de soutien familial. -
1:42 - 1:46Donc rétrospectivement, j'avais toutes
les raisons possibles d'être heureux. -
1:46 - 1:50Bon, je ne suis pas sûr du jour exact,
mais à un certain moment, en 2009, -
1:50 - 1:53je me suis levé, un matin,
avec cette pensée -
1:53 - 1:57« Je déteste ma vie...
Je déteste ma vie... -
1:57 - 2:01Je déteste ma vie... Je déteste ma vie »,
-
2:02 - 2:05résonnant dans ma tête.
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2:05 - 2:09J'ai d'abord essayé de la rejeter,
et même de l'ignorer. -
2:09 - 2:11Etant psychologue, je savais
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2:11 - 2:14que nous ne devons pas faire confiance
ou croire à toutes nos pensées, -
2:14 - 2:17et j'avais les outils pour désarmer
cette pensée menaçante. -
2:17 - 2:19Mais, rien n'avait l'air de marcher.
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2:19 - 2:23Et, je me souviens de m'être dit :
« Guérisseur, guéris-toi toi-même », -
2:23 - 2:26mais je n'étais pas capable de le faire.
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2:27 - 2:31J'ai vérifié. Je savais que je n'étais
ni en dépression, ni suicidaire. -
2:31 - 2:33C'était, peut être,
la crise de la quarantaine. -
2:33 - 2:37Après tout, j'étais dans la tranche
d'âge des 40 ans et plus. -
2:37 - 2:39Mais, la pensée de détester sa vie
-
2:39 - 2:43ne fait partie d'aucune crise
de la quarantaine que je connaisse. -
2:43 - 2:47J'ai donc fait ce qui m'est
venu naturellement. -
2:47 - 2:50Je me suis isolé de toutes
les manières possibles, -
2:50 - 2:56en fuyant littéralement ma vie
dans l'espoir de rencontrer le bonheur. -
2:57 - 3:01Ensuite ont commencé
les arythmies cardiaques inexpliquées, -
3:01 - 3:04malgré un bilan de santé positif.
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3:04 - 3:07Au début, j'ai pensé
« Bon, c'est bizarre ! ». -
3:07 - 3:11Avec du recul, je pense que mon cœur
essayait de me dire quelque chose, -
3:11 - 3:14mais à cette époque, je n'avais aucune
idée de ce que cela pouvait être. -
3:14 - 3:18Je ne voulais pas vraiment savoir,
et je n'étais pas prêt à chercher, -
3:18 - 3:23car j'avais peur de ce que j'aurais pu
trouver et de ce que cela signifierait. -
3:23 - 3:27Tout cela m'a conduit à ce que j'appelle
ma « Nuit noire de l'âme ». -
3:27 - 3:30Les aspirants mystiques et les gourous
de diverses traditions -
3:30 - 3:33comparent souvent cette nuit noire
à une phase de transformation. -
3:33 - 3:38Mais, pour moi, c'était comme entrer
dans un marécage boueux et malodorant, -
3:38 - 3:41et je ne voulais sûrement pas
en passer par là - qui le voudrait ? -
3:41 - 3:45J'avais suffisamment de crasse
dans mon cœur et ma tête, merci bien ! -
3:46 - 3:50Mais, j'étais fatigué de courir,
et en réunissant tout mon courage, -
3:50 - 3:54j'ai cessé de fuir pour me retourner,
et jauger honnêtement ma vie. -
3:55 - 3:57C'est une chose difficile à faire,
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3:57 - 4:01et je suis ici pour
vous expliquer pourquoi. -
4:01 - 4:04J'aimerais commencer par le cerveau.
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4:04 - 4:07Il a de nombreuses fonctions,
mais une de ses principales tâches, -
4:07 - 4:12c'est de produire des pensées
sous forme de mots et d'images, -
4:12 - 4:14passagers et sans structure,
ni substance. -
4:14 - 4:17Mais, dans le monde moderne,
nous l'oublions. -
4:17 - 4:21Nous prenons nos pensées
très au sérieux, et littéralement. -
4:21 - 4:24Nous mordons à leur hameçons,
-
4:24 - 4:27et nous les gobons
même si elles ne nous aident pas. -
4:27 - 4:30Nous confondons nos croyances
et nos pensées avec la réalité, -
4:30 - 4:33littéralement pris au piège
de ce que j'appellerais -
4:33 - 4:36« la fusion avec nos pensées »,
-
4:36 - 4:39et ce, même si elles ne nous aident pas.
-
4:39 - 4:41En regardant en arrière à ma vie,
-
4:41 - 4:46j'ai vu que j'avalais et fusionnais
avec toute une chaîne de pensées. -
4:46 - 4:50En prenant du recul, j'ai découvert
que certaines faisaient partie -
4:50 - 4:55du message « Je déteste ma vie »
qui martelait ma tête. -
4:55 - 4:57Ces pensées étaient du genre
-
4:57 - 4:59« John, tu dois faire
ce qu'on attend de toi, -
4:59 - 5:03parce qu'autrement,
les gens vont te désapprouver. -
5:03 - 5:07Tu ferais mieux de te conformer aux règles
vu que ce qui t'intéresse ne compte pas. -
5:07 - 5:11Et honnêtement, John,
tu n'as pas vraiment d'importance -
5:11 - 5:15sans ces prix et ces plaques
accrochés à tes murs. » -
5:15 - 5:17Et c'était ce train de pensées,
accompagné de peur, -
5:17 - 5:22qui me tenait prisonnier,
loin de la vie dont je rêvais. -
5:22 - 5:25Pourtant, cela n'a pas
toujours était comme ça. -
5:25 - 5:27Si nous imaginions
nos ancêtres hominoïdes, -
5:27 - 5:29et séparions cette salle en deux,
-
5:29 - 5:31toutes les personnes au milieu, là,
-
5:31 - 5:35votre groupe n'a pas la capacité
de langage, ni de cognition, -
5:35 - 5:39ni de communiquer avec sens
et de se faire comprendre, -
5:39 - 5:42pas de signes, de mouvements,
de dessins, rien. -
5:42 - 5:44Vous, de l'autre côté de la pièce,
-
5:44 - 5:48vous êtes capables de communiquer
avec sens et de comprendre. -
5:48 - 5:52Vous savez utiliser des mots, symboles,
mouvements, peintures et dessins. -
5:52 - 5:55Maintenant, ceux de gauche,
quelques-uns du devant, -
5:55 - 5:58je m'en prend à vous,
vous partez tous vers l'Ouest. -
5:58 - 6:02Certains d'entre vous reviennent, vous
voyez des prédateurs, entendez des cris. -
6:02 - 6:06L'horreur, c'est que vos amis
sont transformés en déjeuner. -
6:06 - 6:10Ce soir-là, autour du feu,
vous et vos potes des cavernes -
6:10 - 6:12vous disputez peut-être
pour des restes de nourriture, -
6:12 - 6:14et certains tournent peut-être
-
6:14 - 6:17autour de cette partie vide de la grotte
où vos amis jadis dormaient -
6:17 - 6:21pour prendre leurs fourrures,
leurs outils et leurs partenaires. -
6:21 - 6:25Le lendemain, certains vont à l'Ouest.
Peu le remarquent, ils ne reviennent pas. -
6:25 - 6:28Bref, votre clan
diminue, diminue, diminue. -
6:28 - 6:31Vous, à droite, les chanceux
du premier rang, -
6:31 - 6:34il n'y a rien de mal à ça,
mais je vais m'en prendre à vous. -
6:34 - 6:37Vous partez à l'Ouest.
Certains d'entre vous les voient. -
6:37 - 6:39Vous entendez les cris,
vous voyez le carnage -
6:39 - 6:42et vos amis se transformer en dîner.
-
6:42 - 6:45De retour au feu de camps,
vous vous asseyez autour. -
6:45 - 6:47De quoi allez-vous parler ?
-
6:47 - 6:51Vous allez parler de ce
qui s'est passé à l'Ouest, -
6:51 - 6:54du danger d'aller vers l'Ouest
et des prédateurs. -
6:54 - 6:57Certains mentionneront même
peut-être que, loin à l'Est, -
6:57 - 6:59vous avez trouvé
ces richesses merveilleuses, -
6:59 - 7:02des baies et d'autres choses
utilisables, des ressources. -
7:02 - 7:04Peut-être devrions-nous y aller demain.
-
7:04 - 7:07L'important ici, c'est que
le langage et la cognition, -
7:07 - 7:12cette machine pensante entre vos oreilles,
a évolué pour devenir un outil utile. -
7:12 - 7:16Son but était de nous maintenir
sains et saufs, c'est tout. -
7:17 - 7:19Mais, dans le monde moderne,
nos pensées ne sont pas perçues -
7:19 - 7:22comme utilitaires,
ou comme des outils. -
7:22 - 7:25Elles sont nous,
nous nous identifions à elles. -
7:25 - 7:29Ensuite, nous nous racontons des
histoires sur nous-mêmes autour d'elles, -
7:29 - 7:31même quand elles sont autolimitatives.
-
7:31 - 7:33Et nous en avons tous, des histoires.
-
7:33 - 7:36« Je ne vaux rien » est une histoire.
-
7:36 - 7:38« Je n'en fais pas assez »
est une histoire. -
7:38 - 7:40« Je suis idiot », « J'ai tort »,
« Je suis obèse », -
7:40 - 7:46ce sont toutes des histoires
avec des débuts et des fins prévisibles. -
7:46 - 7:52Nous écoutons ces histoires même
quand elles ne nous servent pas bien. -
7:52 - 7:54Mais, ça n'a pas toujours était le cas.
-
7:54 - 7:56Si nous remontons dans le temps,
-
7:56 - 8:00nous tous sommes venus au monde
plus au moins de la même façon. -
8:00 - 8:03Vous étiez là, avec vos deux yeux
tournés vers le monde, -
8:03 - 8:09mais vous n'aviez ni mots, ni expériences,
ni moyen de parler de ce monde. -
8:09 - 8:13Tout ce que vous saviez,
c'est que vous étiez ici, maintenant. -
8:13 - 8:17Mais, très rapidement, cela change
lorsque nous acquérons de l'expérience. -
8:17 - 8:20D'une certaine façon,
nous sommes comme ce récipient. -
8:20 - 8:24La vie ajoute constamment
des expériences dans ce récipient, -
8:24 - 8:27ce « vous » qui a toujours été là.
-
8:27 - 8:29Même la neuroscience moderne nous apprend
-
8:29 - 8:32que notre système nerveux
est additif et non soustractif. -
8:32 - 8:35Cela signifie que ce qui entre reste,
-
8:35 - 8:38à moins d'une lésion
ou d'une blessure cérébrale. -
8:38 - 8:41Donc, prenons un exemple,
une expérience, juste pour voir. -
8:41 - 8:45Mlle Muffet s’asseyait sur un...
(Public) ...« tuffet » (tabouret) ! -
8:45 - 8:48Quand avez vous utilisé le mot
« tuffet » pour la dernière fois ? -
8:48 - 8:51Par exemple, « Chérie, sort un tabouret !
Restons dehors un moment ». -
8:51 - 8:54Mais, il est bien là, d'accord ?
-
8:54 - 8:58Certain d'entre vous se demandent
peut-être « De quoi parle-t-il ? », -
8:58 - 9:03c'est parce que cette comptine
n'est pas dans votre histoire. -
9:03 - 9:06Mais, je peux vous garantir
qu'elle y est maintenant. -
9:06 - 9:09Et certains se font peut-être même
des histoires autour de ça, -
9:09 - 9:14comme : « Oh, je suis stupide
de ne pas connaître le mot "tuffet" ». -
9:14 - 9:19Le problème est que la seule chose
constante, dans votre vie et la mienne, -
9:19 - 9:20c'est ce récipient.
-
9:20 - 9:24Ce qui change, ce sont les expériences
qui y ont été ajoutées. -
9:24 - 9:29Et notre esprit prend ces expériences
et concocte autour d'elles des histoires, -
9:29 - 9:30ensuite, nous y croyons,
-
9:30 - 9:34même quand elles ne nous
servent pas et nous limitent. -
9:34 - 9:38Personnellement, mon histoire
était « Je ne suis pas assez bien ». -
9:38 - 9:43Alors, quand ces expériences
collectées sont pénibles, -
9:43 - 9:46nous passons à une autre étape :
nous les combattons -
9:46 - 9:49en essayant de fuir et de les rejeter ;
bref, nous les évitons. -
9:50 - 9:51Et je suis là pour vous dire
-
9:51 - 9:55qu'il n'y a pas de façon saine
d'éviter vos pensées ou vos émotions. -
9:55 - 9:57Mais, nous le faisons
car nous avons appris -
9:57 - 10:00que le contrôle marche si bien
dans le monde extérieur, -
10:00 - 10:04qu'il devrait, naturellement, marcher
dans notre monde intérieur. -
10:04 - 10:06Mais, ce ne sont pas les mêmes règles.
-
10:06 - 10:11Il n'existe pas d'interrupteur
marche-arrêt pour les pensées et émotions. -
10:11 - 10:14Les pensées et les émotions se produisent,
ce ne sont pas des choix. -
10:14 - 10:19Et s'il existait un mantra résumant
les publications, ce serait : -
10:19 - 10:23« Si vous ne le voulez pas, vous l'avez ».
-
10:23 - 10:27Cependant, beaucoup d'entre nous
essayons de fuir de nous-mêmes, -
10:27 - 10:30et cela provoque quantités de problèmes.
-
10:30 - 10:33Et c'est encouragé par une culture,
en Occident en particulier, -
10:33 - 10:36que j'appelle « la culture
du je-me-sens-bien ». -
10:36 - 10:41Le message de cette culture,
c'est qu'il est normal d'être heureux. -
10:41 - 10:45Souffrir n'est pas normal,
c'est même un problème. -
10:45 - 10:48Donc, si vous souffrez, émotionnellement,
psychologiquement ou physiquement, -
10:48 - 10:50il vous faut trouver
un moyen d'arranger ça. -
10:50 - 10:54Et bam ! La trappe se referme
dès que ça se produit, -
10:54 - 10:56car vous êtes maintenant prêt
-
10:56 - 11:00à déclarer la guerre à ce que
vous pensez et ressentez. -
11:00 - 11:02Et tous ces efforts et cette attention
-
11:02 - 11:05nous font sortir du moment présent
où nous vivons nos vies. -
11:05 - 11:10En fait, ça été confirmé par un couple
de psychologues d'Harvard. -
11:10 - 11:12Ils sont sortis et ont étudié
-
11:12 - 11:14notre bonheur en relation
avec ce qui occupe de notre esprit, -
11:14 - 11:18et ce qu'ils ont découvert,
c'est que ne pas être dans le présent -
11:18 - 11:23est complètement désastreux
pour votre bonheur et votre vie. -
11:23 - 11:27En effet, ils ont découvert que 50 % du
temps, notre esprit n'est pas présent, -
11:27 - 11:32il erre à penser au passé ou au futur.
-
11:32 - 11:34Et nous restons coincés dans le passé.
-
11:34 - 11:36Imaginez-vous au volant et je vous dis :
-
11:36 - 11:41« Gardez vos yeux
fixés sur le rétroviseur ». -
11:41 - 11:44Que se passerait-il ?
Vous auriez probablement un accident. -
11:44 - 11:46Et c'est précisément ce qui se passe
-
11:46 - 11:50quand nous fusionnons avec
nos pensées des blessures passées, -
11:50 - 11:54nos regrets et nos souvenirs douloureux.
-
11:54 - 11:56On se fracasse, et on se fracasse encore.
-
11:56 - 11:59Nous pouvons aussi être absorbés
dans les pensées liées au futur. -
11:59 - 12:03Vous et moi pouvons imaginer
un futur qui n'existe pas encore. -
12:03 - 12:06Nous pouvons imaginer demain,
voire même les dix années à venir, -
12:06 - 12:08mais ce que nous oublions,
-
12:08 - 12:11c'est que la pensée du futur
n'est pas le futur, -
12:11 - 12:13c'est simplement une pensée.
-
12:13 - 12:15Et les chercheurs d'Havard ont montré
-
12:15 - 12:18que plus notre esprit vagabonde,
plus notre bonheur s'évade. -
12:18 - 12:21A l'opposé, plus nous sommes
dans le moment présent, -
12:21 - 12:23plus notre bonheur augmente.
-
12:23 - 12:26Pensez-y la prochaine fois que vous ferez
quelque chose de rebutant, -
12:26 - 12:28comme nettoyer les toilettes.
-
12:28 - 12:31Faites attention à ce que vous pensez.
-
12:31 - 12:34Alors, si ces processus restent sans contrôle,
-
12:34 - 12:38nous pouvons nous réveiller, un jour,
vides du sens de ce qui compte pour nous, -
12:38 - 12:41sans direction, sans boussole à suivre.
-
12:41 - 12:43Et ça peut aussi être désastreux,
-
12:43 - 12:46surtout quand la vie nous met
des bâtons dans les roues, -
12:46 - 12:48car elle le fera.
-
12:48 - 12:50Nous avons tendance,
en tant qu'être humains, -
12:50 - 12:52à éviter la souffrance
et rechercher le plaisir. -
12:52 - 12:56Nous tendons à choisir
le chemin le plus facile, -
12:56 - 13:00même si celui de droite, par exemple,
pourrait me faire plus aimer la vie. -
13:00 - 13:06Ce faisant, nous évitons la souffrance,
mais en continuant à choisir la facilité, -
13:06 - 13:10un jour, nous pouvons nous réveiller
avec la pire de toutes les souffrances, -
13:10 - 13:13celle d'une vie non vécue,
-
13:13 - 13:17et finir par nous sentir
littéralement coincés. -
13:18 - 13:21C'est le système auquel
nous sommes confrontés : -
13:21 - 13:25six processus élémentaires
responsables, d'après les recherches, -
13:25 - 13:27d'une grande partie
de la souffrance humaine. -
13:27 - 13:32Nous nous absorbons dans des pensées
inutiles auxquelles nous croyons. -
13:32 - 13:35Nous nous attachons aux histoires
qui sont dans notre histoire, -
13:35 - 13:37tout ce que nous avons amassé.
-
13:37 - 13:39Nous évitons et nous battons
-
13:39 - 13:42contre les choses, dans notre récipient,
que nous n'aimons pas beaucoup. -
13:42 - 13:45Nous perdons contact
avec le moment présent. -
13:46 - 13:49Nous devenons sans but,
perdons nos repères. -
13:49 - 13:52Et finalement, nous
nous retrouvons coincés, -
13:52 - 13:56bien loin du style de vie
auquel nous tenons vraiment. -
13:56 - 13:58Donc, que pouvons-nous faire ?
-
13:58 - 14:00Eh bien, tout est dans la perspective.
-
14:00 - 14:03Il y a beaucoup de preuve de cela
dans le monde autour de nous. -
14:03 - 14:06Vous pouvez faire pareil
avec vos pensées et émotions. -
14:06 - 14:09Le plus cool, c'est que si vous pouvez
les percevoir, les regarder, -
14:09 - 14:11ça veut dire vous n'êtes pas elles.
-
14:11 - 14:13Dans la fusion,
il n'y a aucune perspective. -
14:13 - 14:15Les pensées sont en plein visage.
-
14:15 - 14:18Mais en se désengageant,
nous gagnons en perspective -
14:18 - 14:20et prenons du recul
pour observer nos pensées. -
14:20 - 14:24Et pour le faire efficacement,
-
14:24 - 14:26il suffit de mettre
vos pensées sur papier. -
14:26 - 14:29Vous savez que vous avez une pensée
quand vous pouvez l'écrire. -
14:29 - 14:34Vous constaterez alors que toutes
les pensées sont faites de la même chose. -
14:34 - 14:38« Je déteste ma vie » est autant
une pensée que « Je suis une banane ». -
14:38 - 14:42Quand vous l'écrivez, ce sont
des mots, des lettres et de l'encre. -
14:42 - 14:45La vraie question que
nous devrions nous poser -
14:45 - 14:48en regardant ces mots,
ces lettres et cette encre, c'est : -
14:48 - 14:50« Ces pensées sont-elles utiles ou non
-
14:50 - 14:53pour nous conduire vers la vie
que nous souhaitons avoir ? » -
14:53 - 14:56C'est fou, je sais,
mais ça, c'est aussi une pensée. -
14:56 - 15:00Deuxièmement, au lieu de nous
demander si elles nous lient -
15:00 - 15:02aux idées que nous nous faisons
sur qui nous sommes, -
15:02 - 15:07oublions le « qui » et revenons
sur les deux autres mots : -
15:07 - 15:10le simple « Je suis »,
-
15:10 - 15:13ce récipient, ce vous qui était là
-
15:13 - 15:17avant l'ajout de ce trauma,
ou de ces bons moments. -
15:17 - 15:21Avant l'ajout du mondain,
il y avait là un vous, un « Je suis ». -
15:22 - 15:24Cette perspective nous permet de choisir
-
15:24 - 15:27notre relation aux choses
contenues dans notre récipient. -
15:27 - 15:30La science montre qu'au lieu
de faire la guerre à ces choses, -
15:30 - 15:31ce qui n'aide en rien,
-
15:31 - 15:34nous pouvons apprendre
à ajouter bonté et compassion -
15:34 - 15:36à tout ce que nous portons,
quel qu'il soit, -
15:36 - 15:41comme lorsque vous tenez un petit chaton,
un chiot, voire même un nourrisson. -
15:41 - 15:43Vous le tenez avec tendresse et attention.
-
15:43 - 15:47Nous pouvons faire la même chose
avec les choses que nous portons, -
15:47 - 15:50et ça peut avoir un effet
profond sur notre bonheur. -
15:50 - 15:53Au lieu de tourner le dos à notre vie,
-
15:53 - 15:56nous pouvons réellement
nous ouvrir aux choses -
15:56 - 16:00qui se passent, de toute façon,
et font partie de notre histoire. -
16:00 - 16:03Vous les avez certainement déjà vu,
-
16:03 - 16:10ces « jouets » sont un des seuls cotillons
supportés par des données empiriques -
16:10 - 16:13que j'ai vu dans les annales de psychologie.
-
16:13 - 16:17Et ce petit jouet, nous poussons
nos doigts dedans. -
16:17 - 16:21Je me suis retrouvé
littéralement pris au piège, -
16:21 - 16:23et j'ai essayé d'en sortir
comme j'y suis entré. -
16:23 - 16:27C'était étouffant, enfermant et oppressant
-
16:27 - 16:29jusqu'à ce j'ai eu l'idée
d'arrêter de courir, -
16:29 - 16:31et décidé de me pencher.
-
16:31 - 16:33Quand je me suis penché sur ma vie,
-
16:33 - 16:36j'ai découvert que j'avais
une nouvelle marge de manœuvre, -
16:36 - 16:39et que je pouvais me libérer, en fait.
-
16:39 - 16:42Donc ce petit accessoire de fête
nous apprend qu'au lieu de fuir, -
16:42 - 16:44nous devons apprendre à nous pencher.
-
16:44 - 16:47Plutôt que d'être perdu
dans le futur ou le passé, -
16:47 - 16:51nous pouvons nous entraîner
à revenir au présent, maintenant. -
16:51 - 16:53L'exercice est très simple.
-
16:53 - 16:56Vous pouvez le faire en respirant,
n'importe quand, n'importe où. -
16:56 - 16:59La science montre que c'est
extrêmement bénéfique pour notre vie, -
16:59 - 17:02et les résultats de ces deux
chercheurs d'Harvard indiquent -
17:02 - 17:05que plus vous êtes présent,
plus votre bonheur augmente. -
17:05 - 17:08Être dans le présent est important
pour une autre raison, -
17:08 - 17:12car c'est le moment où vous pouvez
agir pour changer votre vie. -
17:12 - 17:16C'est maintenant, maintenant, maintenant.
-
17:16 - 17:19C'est aussi une aide quand vous
vous sentez démotivé et perdu. -
17:19 - 17:23Si vous ne possédez pas le sens
des valeurs, apprendre à se désengager, -
17:23 - 17:27arrêter de se battre, de gober
ces histoires, être présent, -
17:27 - 17:30va vous aider à comprendre
ce qui est important pour vous, -
17:30 - 17:34connaître vos valeurs, votre direction,
pourquoi vous êtes ici. -
17:34 - 17:37Et c'est important quand nous
prenons des décisions -
17:37 - 17:38aux tournants de notre vie.
-
17:39 - 17:42Je ne parle pas de moralité,
mais de ce qui compte pour vous. -
17:42 - 17:46Ce qui compte pour vous,
c'est là que la magie commence, -
17:46 - 17:50c'est ne pas rester dans notre
petite boîte, notre zone de confort. -
17:50 - 17:57Et pour finir, au lieu de rester piégé,
nous pouvons nous libérer, -
17:57 - 18:01par notre comportement,
notre bouche, nos mains et nos pieds. -
18:01 - 18:05Et c'est quelque chose que
nous pouvons contrôler à 100 %. -
18:05 - 18:06Merci.
-
18:06 - 18:09(Applaudissements)
- Title:
- Pourquoi est-ce si difficile d'être un être humain | John Forsyth | TEDxUnionCollege
- Description:
-
Nous savons que nous ne devrions pas croire chacunes de nos pensées, chaque histoire sur nous mêmes que nous imaginons. Pourtant, la plupart du temps, nous y croyons, même si elles ne nous servent pas. Ces histoires sont, le plus souvent, basées sur des pensées concernant le passé ou le futur. Le psychologue John Forsyth suggère qu'à l'aide de techniques comme la respiration, nous pouvons rester un peu plus dans le moment présent et voir nos pensées pour ce qu'elles sont, seulement des pensées.
John Forysth a dédié la majeure partie de sa vie à écrire, faire des conférences, enseigner, faire de la recherche, et former les professionnels de la santé mentale et le public à utiliser la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), une pratique qui cultive la méditation, la gentillesse et la compassion pour soi-même. Il est professeur de psychologie et directeur de recherche contre les problèmes d'anxiété à l'université UAlbany (SUNY), un travail qu'il aime tout particulièrement. Il est aussi psychologue clinicien confirmé à New York, un chercheur, enseignant et consultant actif, et rédacteur en chef d'une série de livres sur l'ACT chez New Harbinger Publications.
Cette présentation a été donnée lors d'un évènement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 18:14
Hélène Vernet approved French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Hélène Vernet edited French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Hélène Vernet edited French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Hélène Vernet accepted French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Hélène Vernet edited French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Hélène Vernet edited French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Hélène Vernet edited French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege | ||
Yasushi Aoki edited French subtitles for Why it's hard being human | John Forsyth | TEDxUnionCollege |