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Pourquoi est-ce si difficile d'être un être humain | John Forsyth | TEDxUnionCollege

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    J'ai dédié une grande partie
    de ma carrière académique et de chercheur
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    à la compréhenson de la santé
    mentale et du bien-être.
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    Mais, en tant qu'être humain,
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    je sais aussi qu'être un psychologue
    n'offre aucune protection
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    contre cette vérité fondamentale :
    être un être humain est difficile.
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    En effet, le fait le plus remarquable
    et unique de l'expérience humaine,
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    c'est à quel point
    il est difficile d'être heureux,
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    et je veux dire, vraiment heureux.
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    Et je connais les chiffres.
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    Je sais que nous sommes au cœur
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    d'une épidémie d'opioïde,
    d'une épidémie d'obésité,
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    et d'une épidémie croissante
    de dépression et d'anxiété.
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    Je sais que les chiffres montrent
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    qu'aux Etats-Unis, le bonheur
    est en déclin depuis la dernière décennie.
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    Je sais que dans le monde moderne,
    nous disposons, aujourd’hui,
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    de plus de ressources qu'à n'importe
    quel moment dans l'histoire de l'humanité.
  • 0:58 - 1:00
    Donc, on pourrait penser
    que nous sommes plus heureux.
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    Mais, les données suggèrent le contraire.
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    Je crois que quelque chose
    dans notre équipement de base,
  • 1:06 - 1:09
    dans notre nature même
    en tant qu'être humain,
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    rend le véritable bonheur
    difficile à trouver
  • 1:12 - 1:15
    et la vie difficile à vivre.
  • 1:15 - 1:17
    Et j'en suis un bon exemple.
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    Si vous aviez connu ce type en 2009,
  • 1:19 - 1:21
    vous auriez pensé
    qu'il avait tout pour lui
  • 1:21 - 1:24
    et toutes les raisons
    possibles d'être heureux.
  • 1:24 - 1:26
    Je me lançais dans ma carrière,
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    et les murs de mon bureau
    étaient couverts de plaques et de prix.
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    J'étais marié ; j'avais
    trois enfants en parfaite santé,
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    une maison en banlieue,
    et même deux chiens dans mon sillage.
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    J'avais la santé, de nombreux passes-temps
    et beaucoup de soutien familial.
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    Donc rétrospectivement, j'avais toutes
    les raisons possibles d'être heureux.
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    Bon, je ne suis pas sûr du jour exact,
    mais à un certain moment, en 2009,
  • 1:50 - 1:53
    je me suis levé, un matin,
    avec cette pensée
  • 1:53 - 1:57
    « Je déteste ma vie...
    Je déteste ma vie...
  • 1:57 - 2:01
    Je déteste ma vie... Je déteste ma vie »,
  • 2:02 - 2:05
    résonnant dans ma tête.
  • 2:05 - 2:09
    J'ai d'abord essayé de la rejeter,
    et même de l'ignorer.
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    Etant psychologue, je savais
  • 2:11 - 2:14
    que nous ne devons pas faire confiance
    ou croire à toutes nos pensées,
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    et j'avais les outils pour désarmer
    cette pensée menaçante.
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    Mais, rien n'avait l'air de marcher.
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    Et, je me souviens de m'être dit :
    « Guérisseur, guéris-toi toi-même »,
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    mais je n'étais pas capable de le faire.
  • 2:27 - 2:31
    J'ai vérifié. Je savais que je n'étais
    ni en dépression, ni suicidaire.
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    C'était, peut être,
    la crise de la quarantaine.
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    Après tout, j'étais dans la tranche
    d'âge des 40 ans et plus.
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    Mais, la pensée de détester sa vie
  • 2:39 - 2:43
    ne fait partie d'aucune crise
    de la quarantaine que je connaisse.
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    J'ai donc fait ce qui m'est
    venu naturellement.
  • 2:47 - 2:50
    Je me suis isolé de toutes
    les manières possibles,
  • 2:50 - 2:56
    en fuyant littéralement ma vie
    dans l'espoir de rencontrer le bonheur.
  • 2:57 - 3:01
    Ensuite ont commencé
    les arythmies cardiaques inexpliquées,
  • 3:01 - 3:04
    malgré un bilan de santé positif.
  • 3:04 - 3:07
    Au début, j'ai pensé
    « Bon, c'est bizarre ! ».
  • 3:07 - 3:11
    Avec du recul, je pense que mon cœur
    essayait de me dire quelque chose,
  • 3:11 - 3:14
    mais à cette époque, je n'avais aucune
    idée de ce que cela pouvait être.
  • 3:14 - 3:18
    Je ne voulais pas vraiment savoir,
    et je n'étais pas prêt à chercher,
  • 3:18 - 3:23
    car j'avais peur de ce que j'aurais pu
    trouver et de ce que cela signifierait.
  • 3:23 - 3:27
    Tout cela m'a conduit à ce que j'appelle
    ma « Nuit noire de l'âme ».
  • 3:27 - 3:30
    Les aspirants mystiques et les gourous
    de diverses traditions
  • 3:30 - 3:33
    comparent souvent cette nuit noire
    à une phase de transformation.
  • 3:33 - 3:38
    Mais, pour moi, c'était comme entrer
    dans un marécage boueux et malodorant,
  • 3:38 - 3:41
    et je ne voulais sûrement pas
    en passer par là - qui le voudrait ?
  • 3:41 - 3:45
    J'avais suffisamment de crasse
    dans mon cœur et ma tête, merci bien !
  • 3:46 - 3:50
    Mais, j'étais fatigué de courir,
    et en réunissant tout mon courage,
  • 3:50 - 3:54
    j'ai cessé de fuir pour me retourner,
    et jauger honnêtement ma vie.
  • 3:55 - 3:57
    C'est une chose difficile à faire,
  • 3:57 - 4:01
    et je suis ici pour
    vous expliquer pourquoi.
  • 4:01 - 4:04
    J'aimerais commencer par le cerveau.
  • 4:04 - 4:07
    Il a de nombreuses fonctions,
    mais une de ses principales tâches,
  • 4:07 - 4:12
    c'est de produire des pensées
    sous forme de mots et d'images,
  • 4:12 - 4:14
    passagers et sans structure,
    ni substance.
  • 4:14 - 4:17
    Mais, dans le monde moderne,
    nous l'oublions.
  • 4:17 - 4:21
    Nous prenons nos pensées
    très au sérieux, et littéralement.
  • 4:21 - 4:24
    Nous mordons à leur hameçons,
  • 4:24 - 4:27
    et nous les gobons
    même si elles ne nous aident pas.
  • 4:27 - 4:30
    Nous confondons nos croyances
    et nos pensées avec la réalité,
  • 4:30 - 4:33
    littéralement pris au piège
    de ce que j'appellerais
  • 4:33 - 4:36
    « la fusion avec nos pensées »,
  • 4:36 - 4:39
    et ce, même si elles ne nous aident pas.
  • 4:39 - 4:41
    En regardant en arrière à ma vie,
  • 4:41 - 4:46
    j'ai vu que j'avalais et fusionnais
    avec toute une chaîne de pensées.
  • 4:46 - 4:50
    En prenant du recul, j'ai découvert
    que certaines faisaient partie
  • 4:50 - 4:55
    du message « Je déteste ma vie »
    qui martelait ma tête.
  • 4:55 - 4:57
    Ces pensées étaient du genre
  • 4:57 - 4:59
    « John, tu dois faire
    ce qu'on attend de toi,
  • 4:59 - 5:03
    parce qu'autrement,
    les gens vont te désapprouver.
  • 5:03 - 5:07
    Tu ferais mieux de te conformer aux règles
    vu que ce qui t'intéresse ne compte pas.
  • 5:07 - 5:11
    Et honnêtement, John,
    tu n'as pas vraiment d'importance
  • 5:11 - 5:15
    sans ces prix et ces plaques
    accrochés à tes murs. »
  • 5:15 - 5:17
    Et c'était ce train de pensées,
    accompagné de peur,
  • 5:17 - 5:22
    qui me tenait prisonnier,
    loin de la vie dont je rêvais.
  • 5:22 - 5:25
    Pourtant, cela n'a pas
    toujours était comme ça.
  • 5:25 - 5:27
    Si nous imaginions
    nos ancêtres hominoïdes,
  • 5:27 - 5:29
    et séparions cette salle en deux,
  • 5:29 - 5:31
    toutes les personnes au milieu, là,
  • 5:31 - 5:35
    votre groupe n'a pas la capacité
    de langage, ni de cognition,
  • 5:35 - 5:39
    ni de communiquer avec sens
    et de se faire comprendre,
  • 5:39 - 5:42
    pas de signes, de mouvements,
    de dessins, rien.
  • 5:42 - 5:44
    Vous, de l'autre côté de la pièce,
  • 5:44 - 5:48
    vous êtes capables de communiquer
    avec sens et de comprendre.
  • 5:48 - 5:52
    Vous savez utiliser des mots, symboles,
    mouvements, peintures et dessins.
  • 5:52 - 5:55
    Maintenant, ceux de gauche,
    quelques-uns du devant,
  • 5:55 - 5:58
    je m'en prend à vous,
    vous partez tous vers l'Ouest.
  • 5:58 - 6:02
    Certains d'entre vous reviennent, vous
    voyez des prédateurs, entendez des cris.
  • 6:02 - 6:06
    L'horreur, c'est que vos amis
    sont transformés en déjeuner.
  • 6:06 - 6:10
    Ce soir-là, autour du feu,
    vous et vos potes des cavernes
  • 6:10 - 6:12
    vous disputez peut-être
    pour des restes de nourriture,
  • 6:12 - 6:14
    et certains tournent peut-être
  • 6:14 - 6:17
    autour de cette partie vide de la grotte
    où vos amis jadis dormaient
  • 6:17 - 6:21
    pour prendre leurs fourrures,
    leurs outils et leurs partenaires.
  • 6:21 - 6:25
    Le lendemain, certains vont à l'Ouest.
    Peu le remarquent, ils ne reviennent pas.
  • 6:25 - 6:28
    Bref, votre clan
    diminue, diminue, diminue.
  • 6:28 - 6:31
    Vous, à droite, les chanceux
    du premier rang,
  • 6:31 - 6:34
    il n'y a rien de mal à ça,
    mais je vais m'en prendre à vous.
  • 6:34 - 6:37
    Vous partez à l'Ouest.
    Certains d'entre vous les voient.
  • 6:37 - 6:39
    Vous entendez les cris,
    vous voyez le carnage
  • 6:39 - 6:42
    et vos amis se transformer en dîner.
  • 6:42 - 6:45
    De retour au feu de camps,
    vous vous asseyez autour.
  • 6:45 - 6:47
    De quoi allez-vous parler ?
  • 6:47 - 6:51
    Vous allez parler de ce
    qui s'est passé à l'Ouest,
  • 6:51 - 6:54
    du danger d'aller vers l'Ouest
    et des prédateurs.
  • 6:54 - 6:57
    Certains mentionneront même
    peut-être que, loin à l'Est,
  • 6:57 - 6:59
    vous avez trouvé
    ces richesses merveilleuses,
  • 6:59 - 7:02
    des baies et d'autres choses
    utilisables, des ressources.
  • 7:02 - 7:04
    Peut-être devrions-nous y aller demain.
  • 7:04 - 7:07
    L'important ici, c'est que
    le langage et la cognition,
  • 7:07 - 7:12
    cette machine pensante entre vos oreilles,
    a évolué pour devenir un outil utile.
  • 7:12 - 7:16
    Son but était de nous maintenir
    sains et saufs, c'est tout.
  • 7:17 - 7:19
    Mais, dans le monde moderne,
    nos pensées ne sont pas perçues
  • 7:19 - 7:22
    comme utilitaires,
    ou comme des outils.
  • 7:22 - 7:25
    Elles sont nous,
    nous nous identifions à elles.
  • 7:25 - 7:29
    Ensuite, nous nous racontons des
    histoires sur nous-mêmes autour d'elles,
  • 7:29 - 7:31
    même quand elles sont autolimitatives.
  • 7:31 - 7:33
    Et nous en avons tous, des histoires.
  • 7:33 - 7:36
    « Je ne vaux rien » est une histoire.
  • 7:36 - 7:38
    « Je n'en fais pas assez »
    est une histoire.
  • 7:38 - 7:40
    « Je suis idiot », « J'ai tort »,
    « Je suis obèse »,
  • 7:40 - 7:46
    ce sont toutes des histoires
    avec des débuts et des fins prévisibles.
  • 7:46 - 7:52
    Nous écoutons ces histoires même
    quand elles ne nous servent pas bien.
  • 7:52 - 7:54
    Mais, ça n'a pas toujours était le cas.
  • 7:54 - 7:56
    Si nous remontons dans le temps,
  • 7:56 - 8:00
    nous tous sommes venus au monde
    plus au moins de la même façon.
  • 8:00 - 8:03
    Vous étiez là, avec vos deux yeux
    tournés vers le monde,
  • 8:03 - 8:09
    mais vous n'aviez ni mots, ni expériences,
    ni moyen de parler de ce monde.
  • 8:09 - 8:13
    Tout ce que vous saviez,
    c'est que vous étiez ici, maintenant.
  • 8:13 - 8:17
    Mais, très rapidement, cela change
    lorsque nous acquérons de l'expérience.
  • 8:17 - 8:20
    D'une certaine façon,
    nous sommes comme ce récipient.
  • 8:20 - 8:24
    La vie ajoute constamment
    des expériences dans ce récipient,
  • 8:24 - 8:27
    ce « vous » qui a toujours été là.
  • 8:27 - 8:29
    Même la neuroscience moderne nous apprend
  • 8:29 - 8:32
    que notre système nerveux
    est additif et non soustractif.
  • 8:32 - 8:35
    Cela signifie que ce qui entre reste,
  • 8:35 - 8:38
    à moins d'une lésion
    ou d'une blessure cérébrale.
  • 8:38 - 8:41
    Donc, prenons un exemple,
    une expérience, juste pour voir.
  • 8:41 - 8:45
    Mlle Muffet s’asseyait sur un...
    (Public) ...« tuffet » (tabouret) !
  • 8:45 - 8:48
    Quand avez vous utilisé le mot
    « tuffet » pour la dernière fois ?
  • 8:48 - 8:51
    Par exemple, « Chérie, sort un tabouret !
    Restons dehors un moment ».
  • 8:51 - 8:54
    Mais, il est bien là, d'accord ?
  • 8:54 - 8:58
    Certain d'entre vous se demandent
    peut-être « De quoi parle-t-il ? »,
  • 8:58 - 9:03
    c'est parce que cette comptine
    n'est pas dans votre histoire.
  • 9:03 - 9:06
    Mais, je peux vous garantir
    qu'elle y est maintenant.
  • 9:06 - 9:09
    Et certains se font peut-être même
    des histoires autour de ça,
  • 9:09 - 9:14
    comme : « Oh, je suis stupide
    de ne pas connaître le mot "tuffet" ».
  • 9:14 - 9:19
    Le problème est que la seule chose
    constante, dans votre vie et la mienne,
  • 9:19 - 9:20
    c'est ce récipient.
  • 9:20 - 9:24
    Ce qui change, ce sont les expériences
    qui y ont été ajoutées.
  • 9:24 - 9:29
    Et notre esprit prend ces expériences
    et concocte autour d'elles des histoires,
  • 9:29 - 9:30
    ensuite, nous y croyons,
  • 9:30 - 9:34
    même quand elles ne nous
    servent pas et nous limitent.
  • 9:34 - 9:38
    Personnellement, mon histoire
    était « Je ne suis pas assez bien ».
  • 9:38 - 9:43
    Alors, quand ces expériences
    collectées sont pénibles,
  • 9:43 - 9:46
    nous passons à une autre étape :
    nous les combattons
  • 9:46 - 9:49
    en essayant de fuir et de les rejeter ;
    bref, nous les évitons.
  • 9:50 - 9:51
    Et je suis là pour vous dire
  • 9:51 - 9:55
    qu'il n'y a pas de façon saine
    d'éviter vos pensées ou vos émotions.
  • 9:55 - 9:57
    Mais, nous le faisons
    car nous avons appris
  • 9:57 - 10:00
    que le contrôle marche si bien
    dans le monde extérieur,
  • 10:00 - 10:04
    qu'il devrait, naturellement, marcher
    dans notre monde intérieur.
  • 10:04 - 10:06
    Mais, ce ne sont pas les mêmes règles.
  • 10:06 - 10:11
    Il n'existe pas d'interrupteur
    marche-arrêt pour les pensées et émotions.
  • 10:11 - 10:14
    Les pensées et les émotions se produisent,
    ce ne sont pas des choix.
  • 10:14 - 10:19
    Et s'il existait un mantra résumant
    les publications, ce serait :
  • 10:19 - 10:23
    « Si vous ne le voulez pas, vous l'avez ».
  • 10:23 - 10:27
    Cependant, beaucoup d'entre nous
    essayons de fuir de nous-mêmes,
  • 10:27 - 10:30
    et cela provoque quantités de problèmes.
  • 10:30 - 10:33
    Et c'est encouragé par une culture,
    en Occident en particulier,
  • 10:33 - 10:36
    que j'appelle « la culture
    du je-me-sens-bien ».
  • 10:36 - 10:41
    Le message de cette culture,
    c'est qu'il est normal d'être heureux.
  • 10:41 - 10:45
    Souffrir n'est pas normal,
    c'est même un problème.
  • 10:45 - 10:48
    Donc, si vous souffrez, émotionnellement,
    psychologiquement ou physiquement,
  • 10:48 - 10:50
    il vous faut trouver
    un moyen d'arranger ça.
  • 10:50 - 10:54
    Et bam ! La trappe se referme
    dès que ça se produit,
  • 10:54 - 10:56
    car vous êtes maintenant prêt
  • 10:56 - 11:00
    à déclarer la guerre à ce que
    vous pensez et ressentez.
  • 11:00 - 11:02
    Et tous ces efforts et cette attention
  • 11:02 - 11:05
    nous font sortir du moment présent
    où nous vivons nos vies.
  • 11:05 - 11:10
    En fait, ça été confirmé par un couple
    de psychologues d'Harvard.
  • 11:10 - 11:12
    Ils sont sortis et ont étudié
  • 11:12 - 11:14
    notre bonheur en relation
    avec ce qui occupe de notre esprit,
  • 11:14 - 11:18
    et ce qu'ils ont découvert,
    c'est que ne pas être dans le présent
  • 11:18 - 11:23
    est complètement désastreux
    pour votre bonheur et votre vie.
  • 11:23 - 11:27
    En effet, ils ont découvert que 50 % du
    temps, notre esprit n'est pas présent,
  • 11:27 - 11:32
    il erre à penser au passé ou au futur.
  • 11:32 - 11:34
    Et nous restons coincés dans le passé.
  • 11:34 - 11:36
    Imaginez-vous au volant et je vous dis :
  • 11:36 - 11:41
    « Gardez vos yeux
    fixés sur le rétroviseur ».
  • 11:41 - 11:44
    Que se passerait-il ?
    Vous auriez probablement un accident.
  • 11:44 - 11:46
    Et c'est précisément ce qui se passe
  • 11:46 - 11:50
    quand nous fusionnons avec
    nos pensées des blessures passées,
  • 11:50 - 11:54
    nos regrets et nos souvenirs douloureux.
  • 11:54 - 11:56
    On se fracasse, et on se fracasse encore.
  • 11:56 - 11:59
    Nous pouvons aussi être absorbés
    dans les pensées liées au futur.
  • 11:59 - 12:03
    Vous et moi pouvons imaginer
    un futur qui n'existe pas encore.
  • 12:03 - 12:06
    Nous pouvons imaginer demain,
    voire même les dix années à venir,
  • 12:06 - 12:08
    mais ce que nous oublions,
  • 12:08 - 12:11
    c'est que la pensée du futur
    n'est pas le futur,
  • 12:11 - 12:13
    c'est simplement une pensée.
  • 12:13 - 12:15
    Et les chercheurs d'Havard ont montré
  • 12:15 - 12:18
    que plus notre esprit vagabonde,
    plus notre bonheur s'évade.
  • 12:18 - 12:21
    A l'opposé, plus nous sommes
    dans le moment présent,
  • 12:21 - 12:23
    plus notre bonheur augmente.
  • 12:23 - 12:26
    Pensez-y la prochaine fois que vous ferez
    quelque chose de rebutant,
  • 12:26 - 12:28
    comme nettoyer les toilettes.
  • 12:28 - 12:31
    Faites attention à ce que vous pensez.
  • 12:31 - 12:34
    Alors, si ces processus restent sans contrôle,
  • 12:34 - 12:38
    nous pouvons nous réveiller, un jour,
    vides du sens de ce qui compte pour nous,
  • 12:38 - 12:41
    sans direction, sans boussole à suivre.
  • 12:41 - 12:43
    Et ça peut aussi être désastreux,
  • 12:43 - 12:46
    surtout quand la vie nous met
    des bâtons dans les roues,
  • 12:46 - 12:48
    car elle le fera.
  • 12:48 - 12:50
    Nous avons tendance,
    en tant qu'être humains,
  • 12:50 - 12:52
    à éviter la souffrance
    et rechercher le plaisir.
  • 12:52 - 12:56
    Nous tendons à choisir
    le chemin le plus facile,
  • 12:56 - 13:00
    même si celui de droite, par exemple,
    pourrait me faire plus aimer la vie.
  • 13:00 - 13:06
    Ce faisant, nous évitons la souffrance,
    mais en continuant à choisir la facilité,
  • 13:06 - 13:10
    un jour, nous pouvons nous réveiller
    avec la pire de toutes les souffrances,
  • 13:10 - 13:13
    celle d'une vie non vécue,
  • 13:13 - 13:17
    et finir par nous sentir
    littéralement coincés.
  • 13:18 - 13:21
    C'est le système auquel
    nous sommes confrontés :
  • 13:21 - 13:25
    six processus élémentaires
    responsables, d'après les recherches,
  • 13:25 - 13:27
    d'une grande partie
    de la souffrance humaine.
  • 13:27 - 13:32
    Nous nous absorbons dans des pensées
    inutiles auxquelles nous croyons.
  • 13:32 - 13:35
    Nous nous attachons aux histoires
    qui sont dans notre histoire,
  • 13:35 - 13:37
    tout ce que nous avons amassé.
  • 13:37 - 13:39
    Nous évitons et nous battons
  • 13:39 - 13:42
    contre les choses, dans notre récipient,
    que nous n'aimons pas beaucoup.
  • 13:42 - 13:45
    Nous perdons contact
    avec le moment présent.
  • 13:46 - 13:49
    Nous devenons sans but,
    perdons nos repères.
  • 13:49 - 13:52
    Et finalement, nous
    nous retrouvons coincés,
  • 13:52 - 13:56
    bien loin du style de vie
    auquel nous tenons vraiment.
  • 13:56 - 13:58
    Donc, que pouvons-nous faire ?
  • 13:58 - 14:00
    Eh bien, tout est dans la perspective.
  • 14:00 - 14:03
    Il y a beaucoup de preuve de cela
    dans le monde autour de nous.
  • 14:03 - 14:06
    Vous pouvez faire pareil
    avec vos pensées et émotions.
  • 14:06 - 14:09
    Le plus cool, c'est que si vous pouvez
    les percevoir, les regarder,
  • 14:09 - 14:11
    ça veut dire vous n'êtes pas elles.
  • 14:11 - 14:13
    Dans la fusion,
    il n'y a aucune perspective.
  • 14:13 - 14:15
    Les pensées sont en plein visage.
  • 14:15 - 14:18
    Mais en se désengageant,
    nous gagnons en perspective
  • 14:18 - 14:20
    et prenons du recul
    pour observer nos pensées.
  • 14:20 - 14:24
    Et pour le faire efficacement,
  • 14:24 - 14:26
    il suffit de mettre
    vos pensées sur papier.
  • 14:26 - 14:29
    Vous savez que vous avez une pensée
    quand vous pouvez l'écrire.
  • 14:29 - 14:34
    Vous constaterez alors que toutes
    les pensées sont faites de la même chose.
  • 14:34 - 14:38
    « Je déteste ma vie » est autant
    une pensée que « Je suis une banane ».
  • 14:38 - 14:42
    Quand vous l'écrivez, ce sont
    des mots, des lettres et de l'encre.
  • 14:42 - 14:45
    La vraie question que
    nous devrions nous poser
  • 14:45 - 14:48
    en regardant ces mots,
    ces lettres et cette encre, c'est :
  • 14:48 - 14:50
    « Ces pensées sont-elles utiles ou non
  • 14:50 - 14:53
    pour nous conduire vers la vie
    que nous souhaitons avoir ? »
  • 14:53 - 14:56
    C'est fou, je sais,
    mais ça, c'est aussi une pensée.
  • 14:56 - 15:00
    Deuxièmement, au lieu de nous
    demander si elles nous lient
  • 15:00 - 15:02
    aux idées que nous nous faisons
    sur qui nous sommes,
  • 15:02 - 15:07
    oublions le « qui » et revenons
    sur les deux autres mots :
  • 15:07 - 15:10
    le simple « Je suis »,
  • 15:10 - 15:13
    ce récipient, ce vous qui était là
  • 15:13 - 15:17
    avant l'ajout de ce trauma,
    ou de ces bons moments.
  • 15:17 - 15:21
    Avant l'ajout du mondain,
    il y avait là un vous, un « Je suis ».
  • 15:22 - 15:24
    Cette perspective nous permet de choisir
  • 15:24 - 15:27
    notre relation aux choses
    contenues dans notre récipient.
  • 15:27 - 15:30
    La science montre qu'au lieu
    de faire la guerre à ces choses,
  • 15:30 - 15:31
    ce qui n'aide en rien,
  • 15:31 - 15:34
    nous pouvons apprendre
    à ajouter bonté et compassion
  • 15:34 - 15:36
    à tout ce que nous portons,
    quel qu'il soit,
  • 15:36 - 15:41
    comme lorsque vous tenez un petit chaton,
    un chiot, voire même un nourrisson.
  • 15:41 - 15:43
    Vous le tenez avec tendresse et attention.
  • 15:43 - 15:47
    Nous pouvons faire la même chose
    avec les choses que nous portons,
  • 15:47 - 15:50
    et ça peut avoir un effet
    profond sur notre bonheur.
  • 15:50 - 15:53
    Au lieu de tourner le dos à notre vie,
  • 15:53 - 15:56
    nous pouvons réellement
    nous ouvrir aux choses
  • 15:56 - 16:00
    qui se passent, de toute façon,
    et font partie de notre histoire.
  • 16:00 - 16:03
    Vous les avez certainement déjà vu,
  • 16:03 - 16:10
    ces « jouets » sont un des seuls cotillons
    supportés par des données empiriques
  • 16:10 - 16:13
    que j'ai vu dans les annales de psychologie.
  • 16:13 - 16:17
    Et ce petit jouet, nous poussons
    nos doigts dedans.
  • 16:17 - 16:21
    Je me suis retrouvé
    littéralement pris au piège,
  • 16:21 - 16:23
    et j'ai essayé d'en sortir
    comme j'y suis entré.
  • 16:23 - 16:27
    C'était étouffant, enfermant et oppressant
  • 16:27 - 16:29
    jusqu'à ce j'ai eu l'idée
    d'arrêter de courir,
  • 16:29 - 16:31
    et décidé de me pencher.
  • 16:31 - 16:33
    Quand je me suis penché sur ma vie,
  • 16:33 - 16:36
    j'ai découvert que j'avais
    une nouvelle marge de manœuvre,
  • 16:36 - 16:39
    et que je pouvais me libérer, en fait.
  • 16:39 - 16:42
    Donc ce petit accessoire de fête
    nous apprend qu'au lieu de fuir,
  • 16:42 - 16:44
    nous devons apprendre à nous pencher.
  • 16:44 - 16:47
    Plutôt que d'être perdu
    dans le futur ou le passé,
  • 16:47 - 16:51
    nous pouvons nous entraîner
    à revenir au présent, maintenant.
  • 16:51 - 16:53
    L'exercice est très simple.
  • 16:53 - 16:56
    Vous pouvez le faire en respirant,
    n'importe quand, n'importe où.
  • 16:56 - 16:59
    La science montre que c'est
    extrêmement bénéfique pour notre vie,
  • 16:59 - 17:02
    et les résultats de ces deux
    chercheurs d'Harvard indiquent
  • 17:02 - 17:05
    que plus vous êtes présent,
    plus votre bonheur augmente.
  • 17:05 - 17:08
    Être dans le présent est important
    pour une autre raison,
  • 17:08 - 17:12
    car c'est le moment où vous pouvez
    agir pour changer votre vie.
  • 17:12 - 17:16
    C'est maintenant, maintenant, maintenant.
  • 17:16 - 17:19
    C'est aussi une aide quand vous
    vous sentez démotivé et perdu.
  • 17:19 - 17:23
    Si vous ne possédez pas le sens
    des valeurs, apprendre à se désengager,
  • 17:23 - 17:27
    arrêter de se battre, de gober
    ces histoires, être présent,
  • 17:27 - 17:30
    va vous aider à comprendre
    ce qui est important pour vous,
  • 17:30 - 17:34
    connaître vos valeurs, votre direction,
    pourquoi vous êtes ici.
  • 17:34 - 17:37
    Et c'est important quand nous
    prenons des décisions
  • 17:37 - 17:38
    aux tournants de notre vie.
  • 17:39 - 17:42
    Je ne parle pas de moralité,
    mais de ce qui compte pour vous.
  • 17:42 - 17:46
    Ce qui compte pour vous,
    c'est là que la magie commence,
  • 17:46 - 17:50
    c'est ne pas rester dans notre
    petite boîte, notre zone de confort.
  • 17:50 - 17:57
    Et pour finir, au lieu de rester piégé,
    nous pouvons nous libérer,
  • 17:57 - 18:01
    par notre comportement,
    notre bouche, nos mains et nos pieds.
  • 18:01 - 18:05
    Et c'est quelque chose que
    nous pouvons contrôler à 100 %.
  • 18:05 - 18:06
    Merci.
  • 18:06 - 18:09
    (Applaudissements)
Title:
Pourquoi est-ce si difficile d'être un être humain | John Forsyth | TEDxUnionCollege
Description:

Nous savons que nous ne devrions pas croire chacunes de nos pensées, chaque histoire sur nous mêmes que nous imaginons. Pourtant, la plupart du temps, nous y croyons, même si elles ne nous servent pas. Ces histoires sont, le plus souvent, basées sur des pensées concernant le passé ou le futur. Le psychologue John Forsyth suggère qu'à l'aide de techniques comme la respiration, nous pouvons rester un peu plus dans le moment présent et voir nos pensées pour ce qu'elles sont, seulement des pensées.

John Forysth a dédié la majeure partie de sa vie à écrire, faire des conférences, enseigner, faire de la recherche, et former les professionnels de la santé mentale et le public à utiliser la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), une pratique qui cultive la méditation, la gentillesse et la compassion pour soi-même. Il est professeur de psychologie et directeur de recherche contre les problèmes d'anxiété à l'université UAlbany (SUNY), un travail qu'il aime tout particulièrement. Il est aussi psychologue clinicien confirmé à New York, un chercheur, enseignant et consultant actif, et rédacteur en chef d'une série de livres sur l'ACT chez New Harbinger Publications.

Cette présentation a été donnée lors d'un évènement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:14

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