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Le stress chez les animaux et les humains | Lauren Chaby | TEDxLancaster

  • 0:21 - 0:24
    Gunter a rejoint l'armée très jeune.
  • 0:25 - 0:29
    Il a fini par être déployé en Afghanistan
    pour aider à détecter des bombes.
  • 0:31 - 0:34
    Au départ, le comportement
    de Gunter semblait normal,
  • 0:34 - 0:38
    mais il a vite fini par ressentir
    une angoisse extrême.
  • 0:39 - 0:43
    Il n'arrivait pas à suivre les ordres
    ou à finir ses missions,
  • 0:43 - 0:46
    et à la suite de près d'un an
    de reconversion,
  • 0:46 - 0:48
    il a été renvoyé chez lui.
  • 0:48 - 0:50
    Il a eu du mal à se réintégrer
    dans la société.
  • 0:51 - 0:53
    Il était encore angoissé et hypervigilant.
  • 0:53 - 0:56
    Sa famille était inquiète mais patiente.
  • 0:57 - 1:00
    Une histoire plutôt familière, pas vrai ?
    Rien d'inhabituel ?
  • 1:01 - 1:04
    Et si je vous disais
    que Gunter est un chien ?
  • 1:05 - 1:06
    Ces dernières années,
  • 1:06 - 1:10
    il y a eu plus de 50 cas similaires
    rapportés par l'armée
  • 1:10 - 1:13
    où les chiens présentaient
    des réactions extrêmes au combat.
  • 1:14 - 1:15
    Dans le cas de Gunter,
  • 1:15 - 1:17
    son maître-chien militaire
    a pensé qu'il souffrait
  • 1:17 - 1:20
    d'un syndrome de stress
    post-traumatique canin, ou SSPT.
  • 1:20 - 1:23
    En quoi le cas de Gunter
    est-il important ?
  • 1:23 - 1:26
    Eh bien, il existe
    des similitudes et des différences
  • 1:26 - 1:28
    dans le stress des humains
    et des autres animaux,
  • 1:28 - 1:32
    mais ce qui importe vraiment ici
    est que nous ne sommes pas les seuls
  • 1:32 - 1:35
    qui pouvons avoir ces réactions extrêmes
    face à l'adversité.
  • 1:35 - 1:37
    C'est aussi le cas chez d'autres espèces.
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    Bien que des récits de chiens traumatisés
    ont pu être médiatisés,
  • 1:41 - 1:45
    la possibilité que
    d'autres animaux soient sensibles
  • 1:45 - 1:48
    à des pathologies telles que le SSPT
  • 1:48 - 1:50
    est devenue un débat houleux
    dans le milieu scientifique.
  • 1:50 - 1:52
    Certains scientifiques suggèrent
  • 1:52 - 1:58
    que le SSPT soit une version extrême
    d'une réaction anti-prédateur.
  • 1:58 - 2:03
    La menace des prédateurs
    est très pesante dans le monde animal
  • 2:03 - 2:07
    et ils peuvent n'avoir qu'une seule chance
    d'apprendre au sujet de ces menaces.
  • 2:08 - 2:10
    Cette idée est soutenue par le fait
  • 2:10 - 2:16
    que plusieurs symptômes du SSPT sont
    communs aux comportements anti-prédateurs,
  • 2:16 - 2:19
    comme l'angoisse accrue,
    les réactions brusques
  • 2:19 - 2:20
    et l'hypervigilance.
  • 2:20 - 2:24
    Le fait est que le stress
    peut modifier votre cerveau.
  • 2:25 - 2:29
    Il peut modifier les cellules cérébrales
    et leur façon de communiquer entre elles.
  • 2:30 - 2:33
    Dans les régions cérébrales
    du savoir et de la mémoire,
  • 2:33 - 2:37
    les cellules peuvent rétrécir et devenir
    plus vulnérables à de futures épreuves.
  • 2:38 - 2:41
    Dans les régions cérébrales
    gérant la peur,
  • 2:41 - 2:44
    les cellules peuvent grandir
    et devenir mieux connectées.
  • 2:45 - 2:51
    À force, le stress peut avoir un impact
    terrible sur la santé et le comportement
  • 2:51 - 2:55
    et beaucoup d'entre nous
    ont déjà pu en faire l'expérience
  • 2:55 - 2:58
    mais nous n'avons réalisé que récemment
  • 2:58 - 3:01
    que les animaux peuvent ressentir
    les effets du stress
  • 3:01 - 3:05
    de façon bien plus similaire à la nôtre
    que beaucoup le croyaient.
  • 3:05 - 3:07
    Mes collègues de Penn State et moi
    avons remarqué
  • 3:07 - 3:12
    que même si le stress
    survenait très tôt dans leur vie,
  • 3:12 - 3:15
    les animaux présentaient quand même
    une plus grande angoisse,
  • 3:15 - 3:18
    des changements dans leurs décisions,
  • 3:18 - 3:20
    des changements
    dans leur façon d'aborder les difficultés
  • 3:20 - 3:26
    et des différences dans leur façon
    de percevoir leur environnement.
  • 3:26 - 3:29
    Ces changements sont présents
    pour la majorité de leur vie.
  • 3:30 - 3:33
    Cependant, les animaux
    ressentent le stress différemment
  • 3:33 - 3:39
    et c'est en comprenant ces différences
    de gestion du stress entre chaque espèce
  • 3:39 - 3:43
    que nous comprendrons comment l'évolution
    a modifié notre propre réaction au stress.
  • 3:43 - 3:46
    Un trait important
    commun à d'autres animaux
  • 3:46 - 3:48
    dans notre façon de gérer le stress
  • 3:48 - 3:52
    est la capacité de notre corps à couper
    la production d'hormones de stress,
  • 3:52 - 3:56
    qui est primordiale dans notre capacité
    à nous remettre des difficultés.
  • 3:57 - 4:02
    Lorsque nous vivons un stress chronique,
    cette coupure peut devenir défectueuse.
  • 4:03 - 4:07
    Nous produisons notre propre
    marinade d'hormones toxiques
  • 4:07 - 4:10
    pouvant inhiber le système immunitaire,
  • 4:10 - 4:14
    tuer des cellules cérébrales,
    affaiblir la cognition
  • 4:15 - 4:17
    et nuire à la fécondité.
  • 4:18 - 4:21
    Les conséquences
    peuvent vraiment changer une vie.
  • 4:21 - 4:25
    Il est même suggéré
    que cela contribue au vieillissement.
  • 4:26 - 4:31
    Dans le cas d'un des plus grands stress
    d'un système naturel,
  • 4:31 - 4:33
    on n'observe aucune diminution
  • 4:33 - 4:36
    dans la capacité à couper
    la production d'hormones du stress.
  • 4:36 - 4:38
    Observons un exemple classique
  • 4:38 - 4:43
    des interactions prédateur-proie
    enregistrées depuis les années 1800.
  • 4:44 - 4:48
    Les nombres de lynx et lièvres d'Amérique
    augmentent et diminuent conjointement.
  • 4:48 - 4:50
    À certains moments de ce cycle,
  • 4:50 - 4:56
    des groupes de 80 000 lièvres étaient
    presqu'éradiqués par les lynx.
  • 4:57 - 5:00
    Avec les lièvres disparaît la nourriture
  • 5:00 - 5:02
    et les lynx commencent
    à disparaître eux aussi,
  • 5:02 - 5:08
    mais avant de disparaître,
    ils peuvent tuer jusqu'à 90 % des lièvres.
  • 5:09 - 5:14
    Les quelques lièvres restants
    ne présentent cependant toujours pas
  • 5:14 - 5:17
    cette diminution de la capacité à couper
    la production d'hormones
  • 5:17 - 5:19
    qui existe chez les humains.
  • 5:19 - 5:24
    Une spécificité de la réaction au stress
    visible chez d'autres animaux
  • 5:24 - 5:29
    est que les nourrissons nés de mères
    dans des environnements à haut stress
  • 5:29 - 5:31
    peuvent présenter
    des symptômes très familiers :
  • 5:31 - 5:35
    une angoisse accrue,
    des réactions brusques
  • 5:35 - 5:37
    et de l'hypervigilance.
  • 5:37 - 5:41
    Ces animaux réagissent
    à un environnement à haut stress
  • 5:41 - 5:44
    sans jamais avoir vu eux-mêmes
    cet environnement.
  • 5:44 - 5:47
    Les scientifiques pensent que,
    lorsque le stress provoque ces effets
  • 5:47 - 5:49
    d'une mère à son nourrisson,
  • 5:49 - 5:52
    les hormones du stress
    pourraient agir comme médiatrices
  • 5:52 - 5:57
    afin de préparer cette nouvelle génération
    à faire face au danger.
  • 5:58 - 6:00
    La question devient donc :
  • 6:00 - 6:03
    pourquoi les humains et les animaux
    réagissent-ils différemment ?
  • 6:03 - 6:05
    Nous ne le savons pas encore,
  • 6:05 - 6:10
    mais nous savons que les différences
    de gestion du stress entre les espèces
  • 6:10 - 6:14
    peuvent nous aider à mieux comprendre
    notre propre réaction au stress.
  • 6:14 - 6:18
    Les racines de nos pathologies actuelles
    ont évolué dans des systèmes naturels
  • 6:18 - 6:20
    et nous pouvons étudier
    ces systèmes naturels
  • 6:20 - 6:25
    afin de mieux comprendre l'origine
    et la raison de ces réactions extrêmes.
  • 6:26 - 6:29
    Que vous croyiez ou non
  • 6:29 - 6:33
    qu'un chien puisse souffrir
    d'une chose aussi complexe qu'un SSPT,
  • 6:33 - 6:37
    il arrive chez d'autres espèces
    que des individus,
  • 6:37 - 6:42
    comme certains d'entre nous, présentent
    ces réactions extrêmes au stress
  • 6:42 - 6:45
    et nous pouvons
    mieux comprendre ces individus
  • 6:45 - 6:47
    et mieux nous comprendre nous-mêmes.
  • 6:47 - 6:49
    Qu'est-ce que ça signifie donc pour nous ?
  • 6:50 - 6:53
    Eh bien, malheureusement,
  • 6:53 - 6:56
    il y a des stigmatisations
    associées aux maladies mentales,
  • 6:56 - 6:58
    dont le SSPT,
  • 6:58 - 7:00
    mais il est important de se rappeler
  • 7:00 - 7:05
    que le SSPT est lié
    à une réponse biologique et adaptative
  • 7:05 - 7:09
    qui a évolué afin de faire face
    à des situations de danger mortel.
  • 7:09 - 7:14
    Un changement de mentalité peut aider
    à dépasser ces stéréotypes négatifs
  • 7:14 - 7:16
    associés aux maladies mentales.
  • 7:16 - 7:19
    Le fait est que le stress
    peut modifier votre cerveau.
  • 7:20 - 7:24
    Ça peut sembler effrayant,
    mais bonne nouvelle :
  • 7:24 - 7:28
    vous pouvez riposter et, vous aussi,
    modifier votre cerveau.
  • 7:29 - 7:33
    Il existe de nombreuses façons
    de combattre les effets du stress.
  • 7:33 - 7:36
    Voici deux des plus simples.
  • 7:36 - 7:38
    La première, c'est l'exercice physique.
  • 7:39 - 7:41
    C'est un outil merveilleux
    pour votre cerveau
  • 7:41 - 7:44
    afin d'opposer directement
    des changements face au stress.
  • 7:44 - 7:46
    Il peut augmenter la densité des cellules
  • 7:46 - 7:50
    et favoriser la survie
    des cellules de votre cerveau
  • 7:50 - 7:53
    dans les régions ciblées par le stress.
  • 7:53 - 7:55
    L'exercice physique
    peut également empêcher
  • 7:55 - 7:56
    une croissance non-maîtrisée
  • 7:56 - 7:59
    des cellules contrôlant
    la pression sanguine.
  • 7:59 - 8:02
    Rien que 20 minutes d'aérobic,
    trois fois par semaine,
  • 8:02 - 8:05
    peuvent suffire à modifier votre cerveau
    pour neutraliser les effets du stress.
  • 8:05 - 8:08
    Une seconde façon de réduire
    les effets du stress
  • 8:08 - 8:12
    est simplement de consulter
    un expert dans ce domaine.
  • 8:12 - 8:16
    Un expert en thérapie cognitive
    peut vous aider à modifier votre cerveau
  • 8:16 - 8:20
    pour renforcer les connexions
    qui refrènent les réactions de peur.
  • 8:20 - 8:23
    Vous pouvez limiter
    l'impact du stress sur votre vie
  • 8:23 - 8:26
    en contrôlant simplement
    la façon dont vous y réagissez.
  • 8:27 - 8:28
    Quant à Gunter,
  • 8:28 - 8:33
    nous savons maintenant qu'en comprenant
    mieux sa réaction extrême au stress,
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    nous pouvons mieux
    nous comprendre nous-mêmes
  • 8:36 - 8:39
    et nous pouvons aider ceux qui, comme lui,
    ont souffert de traumatismes
  • 8:39 - 8:42
    à vivre en dépassant ces expériences.
  • 8:42 - 8:47
    Vous pouvez atténuer les effets du stress
    en contrôlant simplement votre réaction
  • 8:47 - 8:52
    et vous pouvez limiter l'impact du stress
    sur votre esprit et votre corps.
  • 8:52 - 8:55
    (Applaudissements)
Title:
Le stress chez les animaux et les humains | Lauren Chaby | TEDxLancaster
Description:

Lauren Chaby, une étudiante de doctorat en neurosciences à Penn State, expose les impacts du stress développemental chez les humains et les animaux. Sa conférence permet une meilleure compréhension des causes du stress et pointe également ce que nous pouvons faire afin de réduire le stress dans nos vies.

Cette conférence a été donnée lors d'un événement TEDx utilisant le format des conférences TED mais organisée indépendamment par une collectivité locale. Pour plus d'informations, visitez http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
09:06

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