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Comment nous allons ressusciter la grenouille à incubation gastrique et le tigre de Tasmanie.

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    Je voudrais poser cette question,
    à laquelle nous nous intéressons tous :
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    Est-ce que l'extinction est nécessairement éternelle ?
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    Je vais me concentrer sur deux projets
    dont j'aimerais vous parler.
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    L'un est le Projet Thylacine.
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    L'autre est le Projet Lazarus,
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    et il porte sur la grenouille à incubation gastrique
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    Ce serait une bonne question à poser, donc,
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    pourquoi est-ce qu'on s'est concentré sur ces deux animaux ?
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    Bien, premier point, chacun d'eux
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    représente, à lui seul, une famille unique.
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    Nous avons perdu la famille entière.
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    C'est une grosse partie du génome mondial qui est parti.
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    J'aimerais le retrouver.
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    La deuxième raison est que nous avons tué ces trucs.
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    Dans le cas du thylacine, malheureusement,
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    nous avons tiré sur chacun de ceux qu'on a vu.
    Nous les avons massacrés.
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    Dans le cas des grenouilles à incubation gastrique,
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    nous les avons peut-être tuées
    avec des fongicides jusqu'à la mort.
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    Il y a un champignon épouvantable
    qui en quelque sorte se déplace
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    à travers le monde qui s'appelle le champignon chytride,
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    et il s'attaque aux grenouilles partout dans le monde.
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    Nous pensons qu'il est probable que cette grenouille
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    et les humains propagent ce champignon.
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    Et ça introduit une question éthique très important,
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    et je pense que vous avez
    déjà entendu ça de nombreuses fois
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    quand ce sujet est abordé.
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    Ce que je pense être important est que,
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    s'il est clair que nous avons exterminé ces espèces,
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    alors je pense que non seulement
    nous avons l'obligation morale
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    de voir ce que nous pouvons faire à ce sujet, mais je pense
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    que nous avons une obligation morale d'essayer de faire quelque chose, si nous le pouvons.
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    Ok. Laissez moi vous parler du Projet Lazarus.
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    C'est une grenouille. Et vous pensez, grenouille.
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    Oui, mais ce n'est pas n'importe quelle grenouille.
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    A la différence des grenouilles normales,
    qui pondent leurs œufs dans l'eau,
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    s'en vont et espèrent que leurs tétards s'en sortiront
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    cette grenouille avale ces oeufs fécondés,
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    les avale dans son estomac
    où il devrait y avoir de la nourriture,
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    Elle ne digère pas les œufs,
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    et transforme son estomac en utérus.
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    Dans l'estomac, les œufs se développent en tétards,
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    et dans l'estomac, les tétards se développent en grenouilles,
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    ils grandissent dans l'estomac jusqu'à ce que finalement
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    la pauvre vieille grenouille prenne le risque d'exploser.
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    Elle tousse un peu, a le hoquet, et elle crache
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    ses petites grenouilles.
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    Lorsque les biologistes ont vu ça, ils étaient en émoi.
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    Ils pensaient que c'était incroyable.
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    Aucun animal, a fortiori une grenouille,
    n'était connu pour faire ça,
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    pour changer un organe de son corps en un autre.
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    Vous pouvez imaginer que le monde médical
    est devenu fou également.
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    Si nous pouvions comprendre
    comment cette grenouille arrivait
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    à faire fonctionner son ventre, y a-t-il des informations
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    que nous devrions comprendre
    ou que nous pourrions utiliser intelligemment
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    pour nous aider?
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    Maintenant, je ne suggère pas d'élever
    nos bébés dans nos estomac,
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    mais je suggère qu'il est possible que nous voulions
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    gérer les sécrétions gastriques dans le bide.
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    Et alors que tout le monde était excité à ce sujet, bam !
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    Elle s'est éteinte.
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    J'ai appelé mon ami, le professeur Mike Tyler
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    à l'université d'Adélaide.
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    Il était la dernière personne à avoir eu cette grenouille,
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    une colonie de ce truc, dans son labo.
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    J'ai dit, « Mike, par chance -- »
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    c'était il y à 30 ou 40 ans
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    « par chance, est-ce que tu aurais gardé des tissus congelés de cette grenouille ? »
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    Il y a réfléchi, est allé dans son congélateur,
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    à moins 20°C,
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    et il a sorti quelque chose de son congélateur,
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    et là, dans le fond d'un bocal
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    il y avait les tissus d'une de ces grenouilles.
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    C'était très excitant, mais il n'y avait aucune raison
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    pour que j'espère que ça marche,
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    parce que ces tissus n'avaient pas reçu d'antigel,
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    de cryo-protecteurs, pour les conserver
    lorsqu'ils étaient congelés
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    Et normalement, lorsque l'eau gèle,
    comme vous le savez, ça gonfle,
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    et la même chose arrive dans la cellule.
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    Si vous congelé des tissus, l'eau gonfle,
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    endommage et détruit les membranes cellulaires.
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    Donc, nous avons regardé ces tissus au microscope.
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    Ça n'avait pas l'air mal en fait.
    Les membranes cellulaires étaient intactes.
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    Alors on a pensé, essayons.
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    Ce qu'on a fait est quelque chose appelé
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    transplantation de noyaux cellulaires somatiques
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    Nous avons pris les œufs d'une espèce proche,
    une grenouille vivante
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    et nous avons inactivé le noyau de l'œuf.
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    Nous utilisons le rayonnement ultraviolet pour faire ça.
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    Ensuite nous avons pris le noyau mort du tissu mort
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    de la grenouille éteinte et
    nous avons inséré ce noyau dans l'œuf.
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    Donc selon la loi, c'est en quelques sortes
    un projet de clonage,
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    comme lorsque nous avons créé Dolly,
    mais c'est en réalité très différent,
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    parce que Dolly était un mouton vivant
    dans des cellules de mouton vivant.
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    C'était un miracle, mais ça marchait.
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    Ce que nous essayons de faire est de prendre
    un noyau mort d'une espèce éteinte
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    et de le mettre dans une espèce complètement différente
    et espérer que ça marche.
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    Donc, on n'avait pas de réelle raison
    de penser que ça marcherait,
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    nous avons essayé des centaines et des centaines de fois.
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    Et en février dernier,
    la dernière fois que nous avons fait ces essais,
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    j'ai vu un miracle qui commençait à se produire.
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    Ce que nous avons trouvé c'est que,
    la plupart des œufs n'ont pas réussi,
  • 4:32 - 4:35
    mais soudainement l'un d'entre eux
    à commencer à se diviser.
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    C'était si excitant. Ensuite l'œuf s'est encore divisé.
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    Et encore une fois. Et bientôt, nous avons eu
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    le stade précoce d'un embryon
    formé de centaines de cellules.
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    Nous avons même testé l'ADN de certaines de ces cellules,
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    l'ADN de la grenouille éteinte était dans ces cellules.
  • 4:52 - 4:54
    Nous étions très excités. Ce n'est pas un tétard.
  • 4:54 - 4:58
    Ce n'est pas une grenouille.
    Mais c'est un grand chemin parcouru
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    pour produire, ou ramener, une espèce éteinte.
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    Voilà les nouvelles.
    Nous n'avons pas fait d'annonce public avant.
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    Nous étions excités. Nous devions passer cette étape.
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    Nous voulons maintenant que
    cette boule de cellules commence à gastruler
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    à se transformer de manière à produire d'autres tissus.
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    Ça continuera et produira un tétard et ensuite une grenouille.
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    Regardez cet espace. Je pense que nous allons avoir cette grenouille
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    en espérant qu'elle soit ravi de revenir au monde.
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    Merci. (Applaudissements)
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    Nous ne l'avons pas encore fait,
    mais gardez les applaudissements.
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    Le deuxième projet dont je voudrais parler
    est le projet "Thylacine".
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    Le thylacine ressemble un peu, pour la plupart des gens, à un chien,
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    ou peut-être à un petit tigre, parce qu'il a des rayures.
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    Mais il n'est relié à aucun d'entre eux.
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    C'est un marsupial. Il élève ses petits dans une poche,
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    comme un koala ou un kangourou le ferait,
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    Il a une longue histoire, une histoire longue et fascinante,
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    qui remonte à 25 millions d'années.
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    Mais c'est également une histoire tragique.
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    La première que nous voyons se passe
    dans les anciennes forêts tropicales
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    d'Australie il y a environ 25 millions d'années,
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    la National Geographic Society nous aide
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    à explorer ces gisements fossilifères. C'est Riversleigh.
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    Dans ces roches fossiles il y a certains animaux incroyables.
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    Nous avons trouvé des lions marsupiaux.
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    Nous avons trouvé des kangourous carnivores.
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    Ce n'est pas ce à quoi on pense en général
    à propos des kangourous,
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    mais ce sont des kangourous qui mangent de la viande.
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    Nous avons trouvé le plus grand oiseau du monde,
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    plus grand que ce truc qui était à Madagascar,
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    et c'était aussi un mangeur de chair.
    C'était un canard géant bizarre.
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    Et les crocodiles ne se comportait pas comme ça à cette époque non plus.
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    Vous pensez aux crocodiles qui font leurs trucs hideux,
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    assis dans une marre d'eau.
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    Ces crocodiles étaient en réalité sur la terre
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    et ils grimpaient même aux arbres et
    sautaient sur leurs proies
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    au sol.
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    Nous avions, en Australie, des crocos tombants.
    Ils ont vraiment existé.
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    Mais sur quoi ils tombaient n'étaient pas seulement
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    d'autres animaux bizarres,
    mais également des thylacines.
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    Il y avait cinq sortes différentes de Thylacines
    dans ces forêts préhistoriques
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    et ils étaient classés
    depuis les grands à ceux de taille moyenne,
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    jusqu'à ceux de la taille d'un chihuahua.
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    Paris Hilton aurait été capable d'emmener
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    un de ces petits trucs partout dans un petit sac à main,
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    jusqu'à ce qu'un croco tombant lui saute dessus.
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    Sur bien des aspects, c'était un endroit fascinant,
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    mais malheureusement, l'Australie n'est pas resté comme ça.
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    Le changement climatique a affecté le monde pendant une longue période,
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    et petit à petit, les forêts ont disparu,
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    le pays a commencé à se désertifier
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    et le nombre de sortes de thylacines a commencé à diminuer,
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    jusqu'à il y a cinq millions d'années, où il n'en reste plus qu'un.
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    Il y a 10 000 ans, ils avaient disparus
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    de Nouvelle Guinée et malheureusement,
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    il y a 4000 ans, quelqu'un,
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    on ne sait pas qui, a introduit les dingos --
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    c'est un type de chien archaïque -- en Australie.
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    Et comme vous pouvez le voir, les dingos sont très similaires
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    dans le type de corps aux thylacines.
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    Cette similitude signifie qu'ils ont probablement
    été en concurrence.
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    Ils mangeaient le même type de nourriture.
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    Il est même possible que les aborigènes gardaient
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    certains de ces dingos comme animaux de compagnie, et ainsi
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    ils ont pu avoir un avantage dans la bataille pour la survie.
  • 8:04 - 8:06
    Tout ce que nous savons est que,
    rapidement après que les dingos soient introduits,
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    les thylacines étaient éteints sur le territoire Australien,
  • 8:09 - 8:13
    et après ils ont survécu uniquement en Tasmanie.
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    Ensuite, malheureusement,
    la triste partie suivante de l'histoire des thylacines
  • 8:16 - 8:19
    est que les Européens sont arrivés en 1788
    et qu'ils ont amenés
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    avec eux les choses qu'ils estimaient
    et ça incluait des moutons.
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    Ils ont jeté un coup d'œil au thylacine en Tasmanie,
  • 8:27 - 8:30
    et ont pensé, attendez, ça ne va pas marcher.
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    Ce truc va manger nos moutons.
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    Ce n'est pas ce qui s'est passé, en réalité.
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    Les chiens sauvages ont mangé quelques moutons
    mais les thylacines ont eu une mauvaise réputation.
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    Mais immédiatement, le gouvernement décida, c'est ça,
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    débarrassons-nous d'eux et ils ont payé les gens
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    pour tuer chaque bête qu'ils voyaient.
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    Au début des années 30,
    entre 3000 et 4000 thylacines
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    avaient été assassinés. C'était un désastre,
  • 8:54 - 8:56
    et ils étaient près de se prendre le mur.
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    Regardez cet extrait de film.
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    Ça me rend vraiment triste, parce que c'est un animal fascinant
  • 9:03 - 9:08
    et c'est incroyable de penser
    que nous avions la technologie pour le filmer
  • 9:08 - 9:12
    avant qu'ils plongent littéralement vers l'extinction,
  • 9:12 - 9:15
    nous n'avions pas, malheureusement, à cette même période,
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    une once de préoccupation pour le bien-être de cette espèce.
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    Ce sont les photos du dernier thylacine vivant, Benjamin,
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    qui était au Zoo Beaumaris à Hobart.
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    Pour ajouter l'insulte aux blessures, après avoir jeté cette espèce
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    quasiment en dehors de la table, cet animal,
    alors qu'il mourait de négligence,
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    les gardiens ne l'ont pas laissé rentré dans le clapier,
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    pendant une nuit froide à Hobart.
    Il est mort d'exposition,
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    et au matin, ils ont trouvé le corps de Benjamin.
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    Ils s'intéressaient toujours si peu à l'animal
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    qu'ils ont jeté son corps dans une décharge.
  • 9:48 - 9:51
    Est-ce que ça doit rester comme ça ?
  • 9:51 - 9:54
    En 1990, j'étais à l'Australian Museum.
  • 9:54 - 9:57
    J'étais fasciné par les thylacines.
    J'ai toujours été obsédé par ces animaux.
  • 9:57 - 9:59
    J'étudiais des crânes, essayant de comprendre
  • 9:59 - 10:02
    leurs relations avec d'autres types d'animaux,
  • 10:02 - 10:05
    j'ai vu ce bocal, et là, dans ce bocal,
  • 10:05 - 10:10
    il y avait un petit chiot femelle de thylacine,
    elle avait peut-être 6 mois.
  • 10:10 - 10:12
    Le gars l'avait trouvé et avait tué la mère
  • 10:12 - 10:16
    avait conservé le chiot dans l'alcool.
  • 10:16 - 10:20
    Je suis paléontologue,
    mais je savais que l'alcool conserve l'ADN.
  • 10:20 - 10:24
    Mais c'était en 1990 et j'ai demandé à mes amis généticiens,
  • 10:24 - 10:26
    si nous ne pouvions pas penser à prélever ce chiot
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    et extraire l'ADN, s'il était là,
  • 10:29 - 10:31
    et ensuite à un moment dans le futur,
  • 10:31 - 10:33
    on utilise l'ADN pour ramener le thylacine ?
  • 10:33 - 10:38
    Les généticiens riaient. Mais c'était 6 ans avant Dolly.
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    Le clonage était de la science-fiction. Ça n'arrivait pas.
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    Mais soudain le clonage est apparu.
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    Et j'ai pensé, lorsque je suis devenu directeur
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    de l'Australian Museum, je vais essayer ce truc.
  • 10:48 - 10:50
    J'ai mis en place une équipe.
  • 10:50 - 10:53
    Nous avons ouvert ce chiot
    pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur,
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    et nous avons effectivement trouvé de l'ADN de thylacine.
    C'était un vrai déclic.
  • 10:56 - 10:57
    Nous étions très excités.
  • 10:57 - 11:01
    Malheureusement,
    nous avons trouvé beaucoup d'ADN humain.
  • 11:01 - 11:04
    Chaque conservateur qui avait été dans ce musée
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    et qui avait vu ce magnifique spécimen,
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    avait mis ses mains dans le bocal, l'avait sorti et pensé,
  • 11:08 - 11:10
    « Ouah, regardez ça » et plouf l'avait remis dans le bocal,
  • 11:10 - 11:12
    en ayant contaminé le spécimen.
  • 11:12 - 11:16
    C'était un souci. Si le but était de sortir de l'ADN
  • 11:16 - 11:19
    et d'utiliser l'ADN pour ramener le thylacine,
  • 11:19 - 11:22
    ce que nous ne voulions pas qu'il se passe lorsque l'information
  • 11:22 - 11:24
    a été poussée dans la machine et que la roue tournait,
  • 11:24 - 11:26
    les lumières clignotaient,
    était de voir un horrible vieux conservateur
  • 11:26 - 11:30
    tout ratatiné sortir à l'autre bout de la machine.
    (Rires)
  • 11:30 - 11:32
    Ca aurait rendu le conservateur très heureux,
  • 11:32 - 11:33
    mais ça ne nous aurait pas rendu heureux.
  • 11:33 - 11:37
    Nous sommes donc revenu à ces spécimens et
    nous avons commencé à creusé autour,
  • 11:37 - 11:40
    et nous avons cherché particulièrement dans les dents du crâne,
  • 11:40 - 11:43
    dans les parties dures où les humains n'avaient pas pu y mettre leurs doigts,
  • 11:43 - 11:45
    et nous y avons trouvé de l'ADN de bien meilleure qualité.
  • 11:45 - 11:48
    Nous avons trouvé des gène mitochondriaux.
    C'est ici.
  • 11:48 - 11:49
    Donc nous l'avons eu.
  • 11:49 - 11:52
    Ok. Que pouvions nous faire avec ce truc ?
  • 11:52 - 11:54
    George Church dans son livre, "Regenesis,"
  • 11:54 - 11:57
    a mentionné de nombreuses techniques
    qui ont rapidement avancé
  • 11:57 - 11:59
    pour travailler avec cet ADN fragmenté.
  • 11:59 - 12:02
    Nous espérons que nous serons capable d'obbtenir en retour de l'ADN
  • 12:02 - 12:06
    sous une forme viable, et ensuite,
    comme nous l'avons fait avec le projet Lazarus,
  • 12:06 - 12:09
    mettre ce truc dans un œuf d'une espèce hôte.
  • 12:09 - 12:11
    Ca doit être une espèce différente.
  • 12:11 - 12:14
    Qu'est-ce que ça pourrait être ?
    Pourquoi est-ce que ça ne serait pas un diable de Tasmanie ?
  • 12:14 - 12:16
    Ils sont liés de loin au Thylacine.
  • 12:16 - 12:18
    Et puis, le diable de Tasmanie va laisser sortir
  • 12:18 - 12:21
    un thylacine à l'extrémité sud.
  • 12:21 - 12:24
    Les critiques sur le projet disent, attendez.
  • 12:24 - 12:28
    Thylacine, Diable de Tasmanie ? Ça va faire mal.
  • 12:28 - 12:31
    Non, ça ne sera pas méchant. Ce sont des marsupiaux.
  • 12:31 - 12:33
    Ils donnent naissance à des bébés
    qui sont de la taille d'un bonbon.
  • 12:33 - 12:37
    Ce diable de Tasmanie ne saura même pas
    qu'elle est en train d'accoucher.
  • 12:37 - 12:40
    Elle va penser, qu'elle a le plus laid
  • 12:40 - 12:41
    des bébés diables de Tasmanie au monde,
  • 12:41 - 12:46
    ou peut-être qu'elle aura besoin d'aide pour continuer.
  • 12:46 - 12:48
    Andrew Pask et ses collègues ont montré
  • 12:48 - 12:50
    que ça pourrait bien ne pas être une perte de temps.
  • 12:50 - 12:52
    C'en quelque sorte dans l'avenir,
    nous n'y sommes pas encore,
  • 12:52 - 12:54
    mais c'est le genre de truc auquel on veut penser.
  • 12:54 - 12:58
    Ils ont pris une partie de ce même ADN de thylacine mariné
  • 12:58 - 13:01
    et l'on épisser dans le génome d'une souris,
  • 13:01 - 13:04
    en y mettant une étiquette pour que quoi que
  • 13:04 - 13:06
    cet ADN de thylacine produise,
  • 13:06 - 13:10
    ça apparaisse en bleu-gris chez les souriceaux.
  • 13:10 - 13:12
    En d'autres mots, si des tissus de thylacine étaient produits
  • 13:12 - 13:15
    par l'ADN de thylacine, on serait capable de les reconnaître.
  • 13:15 - 13:19
    Quand le bébé est né, il contenait beaucoup de tissus bleu-vert.
  • 13:19 - 13:22
    Ça nous dit si nous pouvons reconstruire ce genome,
  • 13:22 - 13:27
    le mettre dans une cellule vivante, alors il produira des produit de thylacine.
  • 13:27 - 13:29
    Est-ce que c'est risqué ?
  • 13:29 - 13:31
    Vous avez pris des bouts d'un animal
  • 13:31 - 13:33
    et vous l'avez mélangé dans des cellules d'un autre type d'animal.
  • 13:33 - 13:35
    Est-ce qu'on va avoir un Frankenstein ?
  • 13:35 - 13:38
    Vous voyez, une sorte de chimère hybride bizarre ?
  • 13:38 - 13:39
    La réponse est non.
  • 13:39 - 13:43
    Si le seul ADN nucléaire qui va dans une cellule hybride
  • 13:43 - 13:45
    est de l'ADN de thylacine, c'est la seule chose qui peut sortir
  • 13:45 - 13:48
    de l'autre côté du diable.
  • 13:48 - 13:52
    Ok, si nous pouvons faire ça, est-ce qu'on pourrait le réintroduire ?
  • 13:52 - 13:53
    C'est une question cruciale pour tout le monde.
  • 13:53 - 13:55
    Est-ce que ça doit forcément rester dans un laboratoire,
  • 13:55 - 13:57
    ou pourrait-on le remettre là où il y appartient ?
  • 13:57 - 13:59
    Pourrions-nous le remettre sur le trône de roi des bêtes
  • 13:59 - 14:02
    en Tasmanie là où il appartient, restaurer cet écosystème ?
  • 14:02 - 14:05
    Ou la Tasmanie a tellement changé
  • 14:05 - 14:06
    que ce n'est plus possible ?
  • 14:06 - 14:09
    Je suis allé en Tasmanie.
    Je suis allé dans de nombreuses zones
  • 14:09 - 14:11
    où le thylacine était commun.
  • 14:11 - 14:14
    J'ai même parlé à des gens, comme Peter Carter ici,
  • 14:14 - 14:16
    qui avait 90 ans quand j'ai discuté avec lui,
  • 14:16 - 14:20
    mais en 1926, cet homme, son père et son frère
  • 14:20 - 14:23
    attrapait des thylacines. Ils les piégeaient.
  • 14:23 - 14:25
    Et alors seulement, lorsque j'ai parlé à cet homme,
  • 14:25 - 14:27
    je l'ai regardé dans les yeux et j'ai pensé,
  • 14:27 - 14:30
    derrière ces yeux, il y a un cerveau
  • 14:30 - 14:34
    qui a des souvenirs de ce qu'est un thylacine,
  • 14:34 - 14:36
    à quoi leur odeur ressemblait,
    quel était leur bruit caractéristique.
  • 14:36 - 14:38
    Il les emmenait avec une corde.
  • 14:38 - 14:40
    Il avait des expériences personnelles
  • 14:40 - 14:43
    pour lesquelles je donnerais une jambe.
  • 14:43 - 14:46
    Tout le monde voudrait que ce genre de truc arrive.
  • 14:46 - 14:48
    Bref, j'ai demandé à Peter, si par chance,
  • 14:48 - 14:50
    on pouvait revenir au temps où il attrapait ces thylacines.
  • 14:50 - 14:53
    Mon intérêt était de savoir si l'environnement avait changé.
  • 14:53 - 14:56
    Il a pensé profondément.
    Je veux dire, c'était presque 80 ans auparavant
  • 14:56 - 14:57
    qu'il avait été dans cette cabane.
  • 14:57 - 14:59
    En tout cas, il nous a conduit dans la brousse,
  • 14:59 - 15:03
    et là, exactement là où il le rappeler, était le refuge,
  • 15:03 - 15:05
    et les larmes lui sont montées aux yeux.
  • 15:05 - 15:07
    Il a regardé la cabane. On est entré.
  • 15:07 - 15:09
    Il y avait des planches en bois sur les côté de la cabane,
  • 15:09 - 15:12
    là ou lui, son père et son frère dormaient la nuit.
  • 15:12 - 15:14
    Et il m'a dit, comme si ses souvenirs le submergeaient.
  • 15:14 - 15:17
    Il a dit, « Je me souviens que les thylacines tournaient autour du refuge
  • 15:17 - 15:20
    se demandant ce qu'il y avait à l'intérieur, » et il a dit
  • 15:20 - 15:22
    qu'ils faisaient des sons comme « Yip ! Yip ! Yip !»
  • 15:22 - 15:25
    Tout ça sont des morceaux de sa vie et ce dont il se souvient.
  • 15:25 - 15:29
    Et la question clé pour moi était de demander à Peter,
  • 15:29 - 15:30
    est-ce que ça a changé ? Il a répondu non.
  • 15:30 - 15:32
    Les forêts de hêtres du sud encerclaient sa hutte
  • 15:32 - 15:35
    exactement comme c'était quand il était là en 1926.
  • 15:35 - 15:37
    Les prairies ont disparu peu à peu.
  • 15:37 - 15:39
    C'est l'habitat classique du thylacine classique.
  • 15:39 - 15:41
    Et les animaux dans ces zones étaient les mêmes
  • 15:41 - 15:43
    que ceux qu'il y avait lorsqu'on y trouvait encore des thylacines.
  • 15:43 - 15:46
    Alors est-ce qu'on pourrait l'y remettre ? Oui.
  • 15:46 - 15:49
    Est-ce que c'est là tout ce que nous ferions ?
    C'est une question intéressante.
  • 15:49 - 15:52
    Parfois, on pourrait être capable de le réintroduire,
  • 15:52 - 15:54
    mais est-ce la façon la plus sûre de s'assurer
  • 15:54 - 15:57
    qu'il ne se ré-éteindra pas de nouveau, je ne crois pas.
  • 15:57 - 16:00
    Je pense que graduellement,
    alors qu'on voit des espèces partout dans le monde,
  • 16:00 - 16:03
    c'est une sorte de mantra que la vie sauvage est de plus en plus
  • 16:03 - 16:04
    en insécurité dans la nature.
  • 16:04 - 16:06
    On aimerait vraiment le penser,
    mais on sait que ce n'est pas le cas.
  • 16:06 - 16:09
    Nous avons besoin d'autres stratégies parallèles qui viennent en ligne.
  • 16:09 - 16:10
    Et celle-ci m'intéresse.
  • 16:10 - 16:13
    Certains des thylacines qui était retenus dans des zoos,
  • 16:13 - 16:15
    des sanctuaires et même dans des musées,
  • 16:15 - 16:17
    avaient des marques de collier au cou.
  • 16:17 - 16:19
    Ils étaient gardés comme animaux de compagnie,
  • 16:19 - 16:22
    on connaît bien les histoires du bush et les souvenirs
  • 16:22 - 16:23
    de personnes qui en avaient comme animaux de compagnie,
  • 16:23 - 16:26
    ils disent qu'ils étaient merveilleux, adorables.
  • 16:26 - 16:29
    Celui-là en particulier est venu de la forêt
  • 16:29 - 16:31
    pour lécher ce garçon et se mettre en boule
  • 16:31 - 16:34
    à côté de la cheminée pour dormir.
    Un animal sauvage.
  • 16:34 - 16:37
    J'aimerai poser cette question, à tout --
  • 16:37 - 16:38
    on doit y réfléchir.
  • 16:38 - 16:43
    Si ça n'avait pas été illégal d'avoir des Thylacines comme animal de compagnie
  • 16:43 - 16:46
    est-ce qu'alors les thylacines auraient disparus ?
  • 16:46 - 16:48
    Et j'en suis sûr, non.
  • 16:48 - 16:51
    Nous devons penser à ça dans le monde d'aujourd'hui.
  • 16:51 - 16:54
    Se pourrait-il qu'avoir des animaux proches de nous,
  • 16:54 - 16:57
    afin que nous les apprécions,
    peut-être qu'ils n'auraient pas disparu ?
  • 16:57 - 16:59
    C'est un problème tellement critique pour nous,
  • 16:59 - 17:01
    parce que si nous ne faisons pas ça, nous allons voir
  • 17:01 - 17:05
    plus souvent ces animaux tomber dans le précipice.
  • 17:05 - 17:07
    En ce qui me concerne, c'est pour ça que
  • 17:07 - 17:10
    nous essayons de faire ces projets de dé-extinction.
  • 17:10 - 17:13
    Nous essayons de restaurer l'équilibre de la nature
  • 17:13 - 17:15
    que nous avons énervé.
  • 17:15 - 17:16
    Merci.
  • 17:16 - 17:19
    (Applaudissements)
Title:
Comment nous allons ressusciter la grenouille à incubation gastrique et le tigre de Tasmanie.
Speaker:
Michael Archer
Description:

La grenouille à incubation gastrique pond ses œufs comme n'importe quelle grenouille -- ensuite elle les avale tous pour les couver. Autrement dit, c'était comme ça jusqu'à ce qu'elle disparaisse il y a 30 ans. Le paléontologue Michael Archer fait son affaire de ramener la grenouille à incubation gastrique et le thylacine, communément appelé le Tigre de Tasmanie. (Filmé à TEDxDeExtinction.)

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:36

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