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Joel Selanikio : Les conséquences surprenantes d'une révolution des big data dans les services de santé

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    Il y a une vieille blague
    sur un policier qui fait sa ronde
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    au milieu de la nuit,
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    et qui rencontre un homme sous un réverbère
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    qui regarde le sol,
    se balançant d'un pied sur l'autre.
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    Le policier lui demande ce qu'il fait.
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    L'homme dit qu'il cherche ses clés.
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    Alors, le policier prend son temps
    et cherche aussi,
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    il fait comme un quadrillage, cherche
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    pendant environ deux, trois minutes.
    Pas de clés.
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    Le policier dit : « Tu es certain ? Hé, mon gars,
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    es-tu certain que tu as perdu tes clés ici ? »
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    L'homme répond : « Non, non,
    en fait je les ai perdues
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    à l'autre bout de la rue,
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    mais l'éclairage est meilleur ici. »
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    Il y a un concept
    dont les gens parlent aujourd'hui,
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    nommé « big data », et ce dont ils parlent,
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    c'est toute l'information que nous produisons
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    par nos interactions sur Internet,
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    de Facebook et Twitter
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    aux téléchargements de musique,
    de films, au streaming, toutes ces choses,
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    le streaming en direct de TED.
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    Pour les personnes qui travaillent
    avec les big data,
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    le plus grand problème, d'après eux,
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    avec tellement d'informations,
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    c'est de savoir comment les organiser.
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    Je peux vous dire que,
    quand on travaille dans la santé,
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    ce n'est pas notre plus gros problème.
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    Parce que pour nous, même si l'éclairage
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    est meilleur sur Internet,
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    les données qui nous aideraient
    à résoudre les problèmes
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    que nous essayons de résoudre
    ne sont pas sur Internet.
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    Donc nous ne savons pas, par exemple,
    combien de personnes
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    en ce moment sont concernées
    par des catastrophes naturelles
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    ou par des conflits.
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    Nous ne savons pas vraiment
    quels dispensaires
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    des pays en voie de développement
    ont des médicaments
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    et lesquels n'en ont pas.
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    Nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'est
    la chaîne d'approvisionnement de ces cliniques.
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    Nous ne savons pas -- et ça me paraît incroyable --
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    nous ne savons pas
    combien d'enfants sont nés,
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    ou combien d'enfants il y a en Bolivie,
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    ou au Botswana, ou au Bhoutan.
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    Nous ne savons pas combien d'enfants
    sont morts la semaine dernière
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    dans chacun de ces pays.
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    Nous ne connaissons pas les besoins
    des personnes âgées, des malades mentaux.
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    Pour chacun de ces problèmes différents
    d'une importance cruciale
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    ou pour ces domaines d'une importance critique dans lesquels nous voulons résoudre des problèmes,
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    nous ne savons, en gros, rien du tout.
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    Une partie de l'explication
    de cette ignorance
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    est que les technologies de l'information
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    que nous utilisons en santé mondiale
    pour trouver des données,
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    pour résoudre ces problèmes,
    c'est ce que vous voyez ici.
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    Cette technologie a environ 5 000 ans.
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    Certains d'entre vous l'ont peut-être déjà utilisée.
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    Ça commence à être démodé en ce moment,
    mais nous l'utilisons encore
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    pour 99% de notre travail.
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    Voici un formulaire papier,
    et ce que vous voyez là
  • 2:27 - 2:30
    est un formulaire papier dans la main
    d'une infirmière du Ministère de la Santé
  • 2:30 - 2:34
    en Indonésie qui traverse la campagne
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    pendant, j'en suis sûr,
    une journée très chaude et humide.
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    Elle va frapper à des milliers de portes
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    pendant des semaines ou des mois,
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    en disant : « Excusez-moi,
  • 2:44 - 2:46
    nous voudrions vous poser quelques questions.
  • 2:46 - 2:50
    Avez-vous des enfants ?
    Ont-ils été vaccinés ? »
  • 2:50 - 2:52
    Parce que le seul moyen
    que nous avons pour savoir
  • 2:52 - 2:55
    combien d'enfants ont été vaccinés
    en Indonésie,
  • 2:55 - 2:57
    quel pourcentage a été vacciné,
    n'est pas de le chercher
  • 2:57 - 3:00
    sur Internet mais d'aller frapper aux portes,
  • 3:00 - 3:03
    parfois des dizaines de milliers de portes.
  • 3:03 - 3:06
    Cela prend parfois des mois, voire des années,
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    pour faire quelque chose comme ceci.
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    Vous savez, un recensement en Indonésie
  • 3:09 - 3:11
    prendrait probablement deux ans.
  • 3:11 - 3:14
    Et bien sûr, le problème avec tout cela,
  • 3:14 - 3:16
    c'est qu'avec tous ces formulaires papier
    -- et croyez-moi,
  • 3:16 - 3:18
    nous avons des formulaires papier
    pour absolument tout.
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    Nous avons les formulaires
    des études sur la vaccination.
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    Nous avons les formulaires pour suivre
    les personnes qui viennent aux dispensaires.
  • 3:24 - 3:27
    Nous avons les formulaires
    pour suivre les réserves de médicaments,
  • 3:27 - 3:30
    les réserves de sang,
    et tous ces formulaires différents
  • 3:30 - 3:31
    pour tous ces sujets différents,
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    terminent tous au même endroit.
  • 3:34 - 3:36
    Cet endroit où ils terminent tous
    ressemble à peu près à ça.
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    Ce que nous voyons ici est
    une camionnette remplie de données.
  • 3:41 - 3:45
    Voici les données
    d'un seul sondage de vaccination
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    dans une seule région de la Zambie
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    auquel j'ai participé il y a quelques années.
  • 3:49 - 3:52
    La seule chose que nous essayions de savoir
  • 3:52 - 3:55
    était le pourcentage d'enfants zambiens
    qui étaient vaccinés,
  • 3:55 - 3:58
    et voici les données,
    collectées sur papier pendant des semaines
  • 3:58 - 4:01
    d'une seule région, qui est à peu près
    l'équivalent d'un comté
  • 4:01 - 4:03
    aux États-Unis.
  • 4:03 - 4:05
    Vous pouvez imaginer
    que pour la Zambie tout entière,
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    répondre à cette seule question
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    ressemble à quelque chose de ce genre.
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    Camion après camion après camion
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    remplis avec des piles et des piles
    et des piles de données.
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    Le pire, c'est que
  • 4:18 - 4:20
    cela n'est que le début,
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    parce qu'une fois qu'on a collecté
    toutes ces données,
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    bien sûr, quelqu'un va devoir --
  • 4:23 - 4:26
    une pauvre personne va devoir
    les entrer dans un ordinateur.
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    Quand j'étais un étudiant de deuxième cycle,
    j'étais en fait
  • 4:28 - 4:30
    cette malheureuse personne, parfois.
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    Je peux vous dire que souvent
    je ne faisais pas vraiment attention.
  • 4:33 - 4:35
    J'ai probablement fait beaucoup d'erreurs
    en faisant ce travail,
  • 4:35 - 4:38
    que personne n'a jamais découvertes,
    donc la qualité des données diminue.
  • 4:38 - 4:41
    Mais avec un peu de chance, ces données
    finissent par être entrées dans l'ordinateur,
  • 4:41 - 4:43
    et quelqu'un peut commencer à les analyser.
  • 4:43 - 4:46
    Dès qu'ils ont une analyse et un rapport,
  • 4:46 - 4:49
    si on a de la chance, on peut prendre
    les résultats de cette collecte
  • 4:49 - 4:51
    et les utiliser
    pour vacciner les enfants plus efficacement.
  • 4:51 - 4:54
    Parce qu'il n'y a rien de pire
  • 4:54 - 4:56
    dans le domaine de la santé publique,
  • 4:56 - 4:59
    je ne sais pas ce qui est pire que de laisser
    des enfants sur cette planète
  • 4:59 - 5:02
    mourir de maladies que l'on peut éviter
    en les vaccinant,
  • 5:02 - 5:06
    des maladies pour lesquelles
    les vaccins coûtent un dollar.
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    Des millions d'enfants meurent
    de ces maladies chaque année.
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    En réalité, des millions est
    une évaluation approximative, parce que
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    nous ne savons pas vraiment combien d'enfants
    meurent chaque année de ces maladies.
  • 5:15 - 5:18
    Ce qui fait que c'est
    encore plus frustrant, c'est que
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    l'entrée des données,
    ce que je faisais quand j'étais étudiant,
  • 5:21 - 5:23
    peut prendre quelquefois six mois.
  • 5:23 - 5:25
    Quelquefois cela peut prendre deux ans
    pour saisir l'information
  • 5:25 - 5:28
    dans l'ordinateur, et quelquefois,
    en fait souvent,
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    ce n'est même jamais fait.
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    Essayez de vous imaginer
    cela un instant.
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    Vous avez des équipes
    de centaines des personnes
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    qui sont venues sur le terrain
    pour répondre à une question en particulier.
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    Vous avez probablement dépensé
    des centaines de milliers de dollars
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    en carburant, en photocopies,
    en indemnités journalières,
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    et puis, pour une raison ou une autre,
    l'élan est perdu
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    ou il ne reste plus d'argent,
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    et tout cela se solde par un échec
  • 5:50 - 5:53
    parce que personne
    n'a entré les données dans un ordinateur.
  • 5:53 - 5:56
    Le processus s'arrête. Ça arrive tout le temps.
  • 5:56 - 5:59
    C'est là-dessus que nous fondons
    nos décisions en santé publique :
  • 5:59 - 6:04
    peu de données, des données anciennes,
    pas de données.
  • 6:04 - 6:06
    Alors en 1995, j'ai commencé
    à imaginer des façons
  • 6:06 - 6:08
    d'améliorer ce processus.
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    1995, c'était, évidemment, il y a longtemps.
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    Ça me fait un peu peur de penser
    à combien d'années se sont écoulées depuis.
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    Le film de l'année était
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    « Die Hard 3 : une journée en enfer. »
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    Comme vous voyez, Bruce Willis avait
    beaucoup plus de cheveux en ce temps-là.
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    Je travaillais pour les Centres
    pour le Contrôle des Maladies,
  • 6:22 - 6:25
    et j'avais aussi
    beaucoup plus de cheveux à cette époque.
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    Mais pour moi, la chose la plus importante
    que j'ai vue en 1995
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    c'était ceci.
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    C'est difficile à imaginer, mais en 1995,
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    c'était le dispositif portable dernier cri.
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    N'est-ce pas ? Ce n'était pas un iPhone.
    Ce n'était pas un Galaxy.
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    C'était un Palm Pilot.
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    Quand j'ai vu le Palm Pilot pour la première fois,
    j'ai pensé :
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    pourquoi ne pas mettre les formulaires
    sur ces Palm Pilots
  • 6:46 - 6:49
    et aller sur le terrain
    avec seulement un Palm Pilot,
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    qui peut contenir les dizaines de milliers
  • 6:52 - 6:54
    de formulaires papier ?
    Pourquoi ne pas essayer cela ?
  • 6:54 - 6:57
    Parce que si nous pouvons faire cela,
    si nous pouvons
  • 6:57 - 7:00
    collecter les données électroniquement, numériquement,
  • 7:00 - 7:01
    dès le début,
  • 7:01 - 7:04
    nous pouvons raccourcir le processus
  • 7:04 - 7:08
    d'entrée des données,
  • 7:08 - 7:10
    ne plus avoir quelqu'un entrant
    l'information dans l'ordinateur.
  • 7:10 - 7:12
    Nous pouvons aller directement à l'analyse,
  • 7:12 - 7:15
    puis directement à l'utilisation des données
    pour sauver des vies.
  • 7:15 - 7:17
    C'est donc ce que j'ai commencé à faire.
  • 7:17 - 7:21
    Travaillant au CCM, j'ai commencé à voyager
    dans différents programmes
  • 7:21 - 7:25
    à travers le monde et je les ai formés
    à l'utilisation des Palm Pilots
  • 7:25 - 7:27
    pour collecter des données,
    plutôt que d'utiliser du papier.
  • 7:27 - 7:29
    Et ça a très bien marché.
  • 7:29 - 7:32
    Ça a marché exactement
    comme n'importe qui l'aurait prédit.
  • 7:32 - 7:34
    Qui l'eût cru ?
    La collecte numérique de données
  • 7:34 - 7:36
    est plus efficace que la collecte sur papier.
  • 7:36 - 7:39
    Pendant que je faisais cela,
    mon associée, Rose,
  • 7:39 - 7:42
    qui est ici avec son mari, Matthew,
    ici dans le public,
  • 7:42 - 7:45
    Rose faisait la même chose
    pour la Croix-Rouge américaine.
  • 7:45 - 7:47
    Le problème, après quelques années
    passées à faire ça,
  • 7:47 - 7:50
    c'est que j'ai réalisé que j'avais fait
    -- j'avais été voir peut-être
  • 7:50 - 7:52
    six ou sept programmes, et je me suis dit,
  • 7:52 - 7:55
    si je continue à cette vitesse
  • 7:55 - 7:56
    pendant toute ma carrière, je vais peut-être
  • 7:56 - 7:59
    aller voir 20 ou 30 programmes.
  • 7:59 - 8:02
    Mais le problème, c'est que 20 ou 30 programmes,
  • 8:02 - 8:05
    former 20 ou 30 programmes
    à utiliser cette technologie,
  • 8:05 - 8:07
    c'est une petite goutte d'eau dans l'océan.
  • 8:07 - 8:11
    Le demande, la nécessité d'avoir des données
    pour que les programmes soient plus efficaces
  • 8:11 - 8:14
    rien que dans la santé,
    sans parler de tous autres domaines
  • 8:14 - 8:16
    dans les pays en voie de développement,
    est énorme.
  • 8:16 - 8:20
    Il y a des millions et des millions
    de programmes,
  • 8:20 - 8:22
    des millions de dispensaires qui ont besoin
    de suivre les médicaments,
  • 8:22 - 8:24
    des millions de programmes de vaccination.
  • 8:24 - 8:26
    Il y a les écoles qui ont besoin
    de suivre la présence des élèves.
  • 8:26 - 8:28
    Il y a toutes ces choses différentes
  • 8:28 - 8:30
    qui ont besoin de données pour fonctionner.
  • 8:30 - 8:34
    Et j'ai réalisé que si continuais à faire
    ce que je faisais,
  • 8:34 - 8:38
    je ne changerais presque rien
  • 8:38 - 8:39
    d'ici la fin de ma carrière.
  • 8:39 - 8:42
    J'ai donc commencé à me demander,
  • 8:42 - 8:43
    à me creuser les méninges, pour réfléchir
  • 8:43 - 8:44
    au processus que j'étais en train de suivre,
  • 8:44 - 8:47
    comment je formais les gens,
    quels étaient les freins,
  • 8:47 - 8:50
    et quels obstacles empêchaient
    de le faire plus vite
  • 8:50 - 8:51
    et plus efficacement.
  • 8:51 - 8:55
    Et malheureusement, après avoir réfléchi à cela
    pendant un certain temps,
  • 8:55 - 8:58
    j'ai réalisé -- j'ai identifié l'obstacle principal.
  • 8:58 - 9:00
    L'obstacle principal, en fin de compte,
  • 9:00 - 9:02
    et c'est une triste prise de conscience,
  • 9:02 - 9:04
    l'obstacle principal, c'était moi.
  • 9:04 - 9:06
    Qu'est-ce que je veux dire par là ?
  • 9:06 - 9:09
    J'avais développé un processus dans lequel
  • 9:09 - 9:14
    j'étais le centre de l’univers de cette technologie.
  • 9:14 - 9:17
    Si vous vouliez utiliser cette technologie,
    il fallait me contacter.
  • 9:17 - 9:19
    Et pour cela, il fallait savoir que j'existe.
  • 9:19 - 9:20
    Ensuite il fallait trouver de l'argent pour payer
  • 9:20 - 9:22
    mon voyage jusque dans votre pays,
  • 9:22 - 9:24
    et l'argent pour payer mon hôtel
  • 9:24 - 9:26
    et mes indemnités journalières
    et mon tarif journalier.
  • 9:26 - 9:29
    On pouvait donc parler de 10 000,
    de 20 000 ou de 30 000 dollars
  • 9:29 - 9:32
    à condition que j'aie le temps
    ou que cela soit compatible avec mon agenda,
  • 9:32 - 9:34
    et que je ne sois pas en vacances.
  • 9:34 - 9:37
    Ce que je veux dire, c'est que
    n'importe quel système qui dépend
  • 9:37 - 9:40
    d'un seul être humain,
    ou de deux, trois ou cinq êtres humains,
  • 9:40 - 9:41
    ça ne peut pas fonctionner à grande échelle.
  • 9:41 - 9:43
    C'est un problème
    pour lequel nous avons besoin
  • 9:43 - 9:46
    de cette technologie à grande échelle,
    et nous en avons besoin tout de suite.
  • 9:46 - 9:48
    J'ai donc commencé à réfléchir à des moyens
  • 9:48 - 9:51
    de me faire sortir du processus.
  • 9:51 - 9:55
    Vous savez, je me suis demandé
  • 9:55 - 9:57
    comment je pouvais me faire sortir du processus
  • 9:57 - 9:59
    pendant un certain temps.
  • 9:59 - 10:01
    J'avais été formé pour penser
  • 10:01 - 10:04
    que lorsqu'on distribue de la technologie
    pour le développement international,
  • 10:04 - 10:06
    c'est toujours en passant par un consultant.
  • 10:06 - 10:09
    C'est toujours des personnes dans mon genre,
  • 10:09 - 10:11
    qui viennent de pays comme celui-ci,
  • 10:11 - 10:15
    et qui vont dans d'autres pays
    avec des gens à la peau plus sombre.
  • 10:15 - 10:17
    Et on va là, et on dépense de l'argent
    pour les billets d'avion,
  • 10:17 - 10:21
    et on dépense du temps,
    et des indemnités journalières,
  • 10:21 - 10:23
    et on paie une chambre d'hôtel,
    et on dépense de l'argent pour toutes ces choses.
  • 10:23 - 10:24
    À ma connaissance, c'était le seul moyen
  • 10:24 - 10:28
    pour distribuer des technologies,
    et je ne parvenais pas à en trouver un autre.
  • 10:28 - 10:30
    Mais le miracle qui s'est produit,
  • 10:30 - 10:33
    je vais l'appeler Hotmail, pour faire court.
  • 10:33 - 10:35
    Vous ne pensez peut-être pas que
    Hotmail est un miracle,
  • 10:35 - 10:38
    mais pour moi c’en était un,
    parce que j'ai remarqué,
  • 10:38 - 10:41
    au moment où je luttais avec ce problème,
  • 10:41 - 10:44
    -- je travaillais principalement
    en Afrique subsaharienne à cette époque --
  • 10:44 - 10:47
    j'ai remarqué que chaque travailleur de la santé
    avec qui je travaillais
  • 10:47 - 10:51
    en Afrique subsaharienne,
    avait un compte Hotmail.
  • 10:51 - 10:53
    Et j'ai pensé, je me suis dit soudainement :
  • 10:53 - 10:56
    attends un peu, je sais que
    les représentants de Hotmail
  • 10:56 - 10:58
    ne sont pas venus
    au Ministère de la Santé du Kenya
  • 10:58 - 11:01
    pour former les gens à utiliser Hotmail.
  • 11:01 - 11:04
    Donc ces gens distribue une technologie.
  • 11:04 - 11:06
    Ils font circuler des logiciels
    et la capacité à les utiliser,
  • 11:06 - 11:08
    mais ils ne voyagent pas à travers le monde.
  • 11:08 - 11:09
    Je dois réfléchir à cela un peu plus.
  • 11:09 - 11:11
    Pendant que j'y réfléchissais,
    les gens ont commencé à utiliser
  • 11:11 - 11:15
    encore plus de choses de ce genre,
    tout comme nous.
  • 11:15 - 11:16
    Ils ont commencé à utiliser LinkedIn et Flickr,
  • 11:16 - 11:19
    Gmail et Google Maps, toutes ces choses.
  • 11:19 - 11:21
    Naturellement, toutes ces choses
    sont basées sur le cloud
  • 11:21 - 11:23
    et ne nécessitent aucune formation.
  • 11:23 - 11:25
    Ils n'ont pas besoin des programmeurs.
  • 11:25 - 11:27
    Ils n'ont pas besoin des consultants,
    parce que
  • 11:27 - 11:29
    le modèle commercial de ces entreprises
  • 11:29 - 11:32
    exige que le service soit si simple
    que nous pouvons l'utiliser nous-mêmes
  • 11:32 - 11:33
    avec peu ou pas de formation.
  • 11:33 - 11:36
    Il faut juste en entendre parler
    et aller voir le site web.
  • 11:36 - 11:40
    Je me suis donc demandé
    ce qui arriverait si nous développions un logiciel
  • 11:40 - 11:42
    pour faire ce que je faisais comme consultant ?
  • 11:42 - 11:44
    Plutôt que de former les gens
  • 11:44 - 11:47
    à mettre les formulaires sur des appareils portables,
  • 11:47 - 11:49
    créons un logiciel qui leur permette
    de le faire eux-mêmes
  • 11:49 - 11:51
    sans formation et sans moi.
  • 11:51 - 11:53
    Et c'est exactement ce que nous avons fait.
  • 11:53 - 11:56
    Nous avons créé un logiciel nommé Magpi,
  • 11:56 - 11:58
    qui a un créateur des formulaires en ligne.
  • 11:58 - 11:59
    Personne n'a besoin de me parler.
  • 11:59 - 12:02
    Il faut seulement en entendre parler
    et aller voir le site web.
  • 12:02 - 12:05
    On peut créer des formulaires,
    et une fois qu'ils ont été créés,
  • 12:05 - 12:07
    on les envoie à plusieurs modèles très courants
    de téléphones portables.
  • 12:07 - 12:10
    Évidemment, aujourd'hui,
    nous avons laissé tomber les Palm Pilots
  • 12:10 - 12:11
    en faveur des téléphones portables.
  • 12:11 - 12:12
    Et ça n'a pas besoin d'être un smartphone.
  • 12:12 - 12:15
    Ça peut être un téléphone portable élémentaire comme le téléphone à droite là,
  • 12:15 - 12:16
    vous savez, le type simple de téléphone Symbian
  • 12:16 - 12:19
    qui est très courant
    dans les pays en voie de développement.
  • 12:19 - 12:23
    Et le meilleur là-dedans,
    c'est que c'est exactement comme Hotmail.
  • 12:23 - 12:25
    c'est basé sur le cloud,
    et ça ne nécessite ni formation,
  • 12:25 - 12:27
    ni programmation, ni consultants.
  • 12:27 - 12:29
    Mais il y a aussi des avantages supplémentaires.
  • 12:29 - 12:31
    Nous savions, quand nous avons créé ce système,
  • 12:31 - 12:33
    que le but, exactement comme les Palm Pilots,
  • 12:33 - 12:36
    était de donner la capacité
  • 12:36 - 12:39
    de collecter les données, de les télécharger
    immédiatement et d'obtenir un jeu de données.
  • 12:39 - 12:41
    Mais ce que nous avons découvert, bien sûr,
    puisque c'est déjà sur ordinateur,
  • 12:41 - 12:45
    nous pouvons en fournir immédiatement
    des cartes, des analyses et des graphiques.
  • 12:45 - 12:47
    Nous pouvons condenser
    un processus qui durait deux ans
  • 12:47 - 12:50
    en cinq minutes.
  • 12:50 - 12:52
    Des améliorations incroyables en efficacité.
  • 12:52 - 12:57
    Le cloud, pas de formation,
    pas de consultants, pas de moi.
  • 12:57 - 13:00
    Je vous ai raconté
    que les premières années
  • 13:00 - 13:01
    pendant lesquelles j'essayais
    de faire ça à l'ancienne,
  • 13:01 - 13:03
    en allant dans chaque pays,
  • 13:03 - 13:06
    nous avons touché, je ne sais pas,
  • 13:06 - 13:08
    nous avons probablement formé
    environ 1 000 personnes.
  • 13:08 - 13:10
    Que s'est-il passé
    après la création de ce système ?
  • 13:10 - 13:12
    Pendant les 3 années suivantes,
    14 000 personnes
  • 13:12 - 13:15
    ont trouvé le site web, ont créé un compte et ont commencé à l'utiliser pour collecter des données,
  • 13:15 - 13:17
    des données pour les réactions aux catastrophes,
  • 13:17 - 13:22
    des éleveurs de porc canadiens suivant les maladies du cochon et de leurs troupeaux,
  • 13:22 - 13:24
    des gens suivant les réserves de médicaments.
  • 13:24 - 13:26
    Un de mes exemples favoris, l'IRC,
  • 13:26 - 13:28
    l'International Rescue Committee,
  • 13:28 - 13:31
    ils ont un programme dans lequel
    des sages-femmes sachant juste lire
  • 13:31 - 13:33
    utilisent des téléphones portables
    qui coûtent dix dollars,
  • 13:33 - 13:35
    envoient un texto en utilisant notre logiciel
  • 13:35 - 13:38
    une fois par semaine
    avec le nombre de naissances
  • 13:38 - 13:40
    et de décès, ce qui donne à l'IRC
  • 13:40 - 13:43
    quelque chose que personne
    n'a jamais eu dans la santé :
  • 13:43 - 13:46
    un système de comptage des bébés,
    presque en temps réel,
  • 13:46 - 13:48
    pour savoir combien d'enfants sont nés,
  • 13:48 - 13:49
    pour savoir combien d'enfants il y a
  • 13:49 - 13:52
    au Sierra Leone, qui est le pays
    où ce programme est en place,
  • 13:52 - 13:55
    et pour savoir combien d'enfants meurent.
  • 13:55 - 13:57
    Physicians for Human Rigths
    [Médecins pour les Droits de l'Homme] --
  • 13:57 - 13:59
    on sort un peu du domaine de la santé --
  • 13:59 - 14:02
    ils rassemblent des gens pour les former
  • 14:02 - 14:06
    à faire des examens de viol au Congo,
    où le viol est une épidémie,
  • 14:06 - 14:07
    une épidémie horrible,
  • 14:07 - 14:10
    et ils utilisent notre logiciel pour documenter
  • 14:10 - 14:13
    les preuves qu'ils trouvent,
    y compris photographiquement,
  • 14:13 - 14:17
    pour pouvoir traduire
    en justice les responsables.
  • 14:17 - 14:20
    Camfed, une association caritative
    basée en dehors du Royaume-Uni,
  • 14:20 - 14:24
    paie des familles pour que leurs filles
    continuent à aller à l'école.
  • 14:24 - 14:26
    Ils comprennent que
    c'est l'intervention la plus importante
  • 14:26 - 14:29
    qu'ils peuvent faire.
    Ils suivaient les absences,
  • 14:29 - 14:31
    l'assiduité, les notes, sur papier.
  • 14:31 - 14:33
    Le délai de production entre un professeur
  • 14:33 - 14:35
    écrivant les notes ou l'assiduité
  • 14:35 - 14:37
    et les mettant dans un bulletin
    était d'environ deux ou trois ans.
  • 14:37 - 14:39
    Maintenant, c'est en temps réel, et parce que
  • 14:39 - 14:42
    c'est un système peu coûteux
    et en ligne, il coûte,
  • 14:42 - 14:46
    pour les cinq pays
    dans lesquels Camfed travaille,
  • 14:46 - 14:48
    avec des dizaines de milliers de jeunes filles,
  • 14:48 - 14:51
    le prix total est 10 000 dollars par an.
  • 14:51 - 14:53
    C'est moins que je gagnais
  • 14:53 - 14:58
    pour faire un rapport en deux semaines.
  • 14:58 - 15:00
    Je vous ai raconté avant
  • 15:00 - 15:02
    que quand nous faisions ça à l'ancienne,
    j'ai réalisé
  • 15:02 - 15:05
    que tout notre travail n'était en fait
    qu'une goutte d'eau dans l'océan --
  • 15:05 - 15:07
    10, 20, 30 programmes différents.
  • 15:07 - 15:10
    Nous avons bien avancé, mais je reconnais
  • 15:10 - 15:12
    qu'à l'heure actuelle,
    même le travail que nous avons fait,
  • 15:12 - 15:14
    14 000 personnes utilisant ce système,
  • 15:14 - 15:17
    ce n'est encore qu'une goutte d'eau dans l'océan.
    Mais quelque chose a changé.
  • 15:17 - 15:18
    Et je pense que ça devrait être évident.
  • 15:18 - 15:21
    Ce qui a changé aujourd'hui,
  • 15:21 - 15:24
    c'est qu'au lieu d'un programme
    que nous étendons tellement lentement
  • 15:24 - 15:27
    que nous ne pouvons jamais atteindre
    tous les gens qui ont besoin de nous,
  • 15:27 - 15:31
    nous avons fait en sorte qu'il ne soit pas nécessaire
    aux gens d'être atteints par nous.
  • 15:31 - 15:34
    Nous avons créé un outil
    qui permet à des programmes
  • 15:34 - 15:37
    de garder les enfants à l'école,
    de suivre le nombre des bébés
  • 15:37 - 15:40
    qui naissent
    et le nombre des bébés qui meurent,
  • 15:40 - 15:44
    d'attraper des criminels
    et de les poursuivre en justice avec succès,
  • 15:44 - 15:46
    de faire toutes ces choses différentes
    qui nous informent
  • 15:46 - 15:51
    de ce qui se passe, qui nous permettent
    de mieux comprendre, de mieux voir,
  • 15:51 - 15:55
    et de sauver et d'améliorer des vies.
  • 15:55 - 15:57
    Merci.
  • 15:57 - 16:01
    (Applaudissements)
Title:
Joel Selanikio : Les conséquences surprenantes d'une révolution des big data dans les services de santé
Speaker:
Joel Selanikio
Description:

La collecte de données en santé mondiale n'était pas une science exacte : les travailleurs marchaient à travers les villages, frappant aux portes et posant des questions, notaient les réponses sur des formulaires papier, puis entraient les données sur ordinateur -- et sur la base de ces informations lacunaires, des décisions cruciales étaient prises. Joel Selanikio évoque le changement profond qu'a connu la collecte de données dans la décennie passée -- commençant avec le Palm Pilot et Hotmail, pour arriver au cloud aujourd'hui. (Filmé à TEDxAustin.)

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:18
  • Traduction trop rapide, j'ai dû corriger énormément de fautes de français.

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