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Chercher au-delà de la ligne d'horizon | Roland Jourdain | TEDxRennes

  • 0:14 - 0:17
    J'aimerais que nous partions
    en voyage ensemble.
  • 0:17 - 0:20
    Et pour cela, je vous demande
    de fermer les yeux.
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    Imaginez l'été.
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    Une plage bretonne calme,
    dans une lumière de fin de journée.
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    L'air est doux, vous êtes assis
    sur la plage, face à la mer,
  • 0:33 - 0:36
    et devant vous, au loin,
    se découpe la ligne d'horizon.
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    Plus vous l'observez,
    plus elle vous fascine.
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    Je vous invite à partir ensemble,
    au-delà de la ligne d'horizon.
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    Vous pouvez ouvrir les yeux,
    si vous le souhaitez.
  • 0:51 - 0:54
    Cette image reste gravée en moi
    depuis l'adolescence.
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    Souvenir d'un jeune moniteur de voile,
    fasciné par cette ligne légèrement courbe,
  • 0:59 - 1:01
    qui me promettait des trésors
  • 1:01 - 1:04
    et le besoin inexplicable
    d'aller voir au-delà
  • 1:04 - 1:07
    est devenu une obsession.
  • 1:07 - 1:09
    Rien ne m'y prédispose,
  • 1:09 - 1:12
    si ce n'est un goût pour la nature
    et les grands espaces
  • 1:13 - 1:15
    mais le Jourdain est plutôt terrien.
  • 1:15 - 1:18
    Les loisirs d'enfance sont plutôt
  • 1:18 - 1:21
    la pêche, la cueillette,
    la chasse, la balade.
  • 1:23 - 1:26
    J'ai 14 ans lors de la première édition
    de la Route du Rhum,
  • 1:26 - 1:29
    quand Mike Birch sur
    son petit trimaran jaune
  • 1:30 - 1:33
    arrache la victoire pour une poignée
    de secondes à Michel Malinovski.
  • 1:34 - 1:36
    Alain Colas ne reviendra pas.
  • 1:36 - 1:39
    Cette course rentre dans la légende
    pour sa première édition
  • 1:39 - 1:42
    et ouvre un peu plus les portes
    de la popularité à la course au large.
  • 1:44 - 1:48
    Cette même année voit l'Amoco Cadiz venir
    vomir sur nos côtes sa cargaison.
  • 1:49 - 1:52
    Pour moi comme pour beaucoup,
    c'est notre premier choc pétrolier.
  • 1:53 - 1:56
    Nous sommes bientôt quatre milliards
    d'habitants sur la planète.
  • 1:57 - 2:00
    La windsurf, la planche à voile,
    vient d'arriver des USA.
  • 2:01 - 2:03
    Et les sensations de glisse
    et de liberté sur ce petit engin
  • 2:03 - 2:05
    sont incroyables, sont dingues.
  • 2:05 - 2:07
    On est le roi de la baie,
    on est le roi du monde,
  • 2:07 - 2:09
    on peut toucher l'horizon.
  • 2:09 - 2:13
    À l'école de voile du Cap Coz, je découvre
    un écosystème merveilleux,
  • 2:13 - 2:15
    des gens passionnés en tout genre.
  • 2:15 - 2:18
    Technique, pédagogie, performance, fiesta.
  • 2:19 - 2:21
    Je découvre le vivre ensemble en fait.
  • 2:21 - 2:24
    Et rapidement, c'est la compétition
    qui me prend aux tripes,
  • 2:24 - 2:27
    sans savoir si c'est un but
    ou un moyen d'aller plus loin,
  • 2:27 - 2:30
    ou juste mon égo qui a soif
    de reconnaissance.
  • 2:30 - 2:33
    Mais bon, il n'y a plus
    qu'un désir : le grand large.
  • 2:34 - 2:38
    À 17 ans, je me décide :
    je veux faire la mini transat,
  • 2:39 - 2:41
    une course en solitaire sur
    des bateaux de 6m50,
  • 2:41 - 2:44
    qui relie à l'époque
    l'Angleterre aux Antilles.
  • 2:45 - 2:47
    Alors je pars de rien.
    Je n'ai pas de bateau,
  • 2:47 - 2:49
    je n'ai pas d'argent,
    pas beaucoup d'expérience.
  • 2:51 - 2:54
    Mais j'ai un rêve et aucun doute
    sur la réussite de l'opération.
  • 2:55 - 2:58
    Je me donne deux ans et je vais
    apprendre dans les mois qui suivent
  • 2:58 - 3:01
    ce qui fait les fondations du métier
    de coureur au large :
  • 3:02 - 3:05
    chercher, douter, s'accrocher et trouver,
  • 3:06 - 3:10
    un bateau, une équipe,
    des amis formidables, un sponsor,
  • 3:11 - 3:14
    gagner des courses et revenir
    la queue entre les jambes.
  • 3:14 - 3:16
    Parce que ça ne se passe
    jamais comme prévu,
  • 3:16 - 3:18
    j'ai coulé.
  • 3:19 - 3:21
    Je fais naufrage, une nuit
    dans le gros temps.
  • 3:22 - 3:24
    Je heurte ce qu'on appelle
    aujourd'hui un OFNI,
  • 3:24 - 3:26
    un objet flottant non identifié.
  • 3:27 - 3:30
    Je ne vous fais pas un dessin :
    panique, angoisse, montée des eaux.
  • 3:31 - 3:34
    Et un truc improbable, je pense,
    va me sauver en premier :
  • 3:34 - 3:36
    on est samedi soir, il est 3h du matin
  • 3:37 - 3:41
    et je vois au même moment ma tribu de
    copains dans notre boîte de nuit favorite
  • 3:41 - 3:44
    et je me dis : « Là non, je ne peux pas
    mourir ici tout seul. »
  • 3:45 - 3:49
    Comme quoi, ça sert d'avoir des amis,
    même quand ils sont absents.
  • 3:49 - 3:53
    Je serai récupéré par un cargo,
    je rentrerai à la maison,
  • 3:53 - 3:56
    au fond du trou mais
    bien décider à repartir,
  • 3:56 - 3:58
    franchir mon horizon.
  • 3:59 - 4:01
    Et on dit souvent que d'un échec
    naît une opportunité.
  • 4:02 - 4:05
    Je vais avoir la chance,
    j'ai 19 ans à ce moment-là,
  • 4:05 - 4:08
    de découvrir le monde de la construction
    des bateaux de course au large,
  • 4:09 - 4:11
    en composite.
  • 4:11 - 4:14
    Alors petite pause technique :
    qu'est-ce qu'un matériau composite ?
  • 4:14 - 4:19
    C'est un matériau, c'est un assemblage
    d'au moins deux composants,
  • 4:20 - 4:24
    qui augmentent leurs propriétés
    individuelles si vous voulez.
  • 4:24 - 4:27
    Le béton par exemple, prenez
    le béton fini, il est plus costaud
  • 4:27 - 4:29
    que les gravillons, le ciment
    ou le sable, chacun de leur côté.
  • 4:29 - 4:32
    Pour faire des bateaux de course,
    ce n'est pas pratique.
  • 4:32 - 4:35
    On apprend à utiliser à l'époque
    la fibre de carbone.
  • 4:36 - 4:39
    On imprègne ce tissu de résine
  • 4:39 - 4:41
    et le produit fini sec
  • 4:41 - 4:44
    est un matériau extrêmement léger
    et extrêmement résistant.
  • 4:49 - 4:50
    C'est formidable.
  • 4:50 - 4:52
    (Rires)
  • 4:53 - 4:55
    Dans ce petit coin de
    la baie de Concarneau,
  • 4:55 - 4:58
    qu'on surnommera plus tard
    « la Vallée des Fous »,
  • 4:58 - 5:01
    on y côtoie d'incroyables
    énergies et talents.
  • 5:01 - 5:04
    Moi j'y ai appris énormément.
  • 5:04 - 5:06
    Nous vivons bateau, nous dormons bateau,
  • 5:07 - 5:10
    nous buvons bateau, nous mangeons bateau.
  • 5:12 - 5:15
    Et on construit, on teste,
    on casse, on répare.
  • 5:16 - 5:18
    Sur une, deux, trois coques,
    l'horizon se rapproche.
  • 5:19 - 5:21
    Je deviens donc stratifieur,
  • 5:21 - 5:23
    statut qui sonne beaucoup mieux
    aux oreilles de mon père
  • 5:23 - 5:27
    que celui de futur clochard des mers dont
    j'ai été affublé depuis quelque temps.
  • 5:30 - 5:31
    Et puis les courses continuent.
  • 5:31 - 5:34
    En 85, a lieu le premier tour de l'Europe,
  • 5:34 - 5:35
    l'Europe de Jacques Delors.
  • 5:35 - 5:38
    Les primes sont en écus
    et pas encore en euros.
  • 5:39 - 5:40
    Je fais mon Erasmus, en fait.
  • 5:40 - 5:42
    (Rires)
  • 5:44 - 5:47
    Et lors d'une escale en Belgique,
    le destin est encore au rendez-vous.
  • 5:48 - 5:53
    J'embarque sur le bateau d'Eric Tabarly,
    pour le tour du monde en équipage.
  • 5:53 - 5:55
    Un rêve pour un moussaillon comme moi.
  • 5:57 - 5:59
    Petite pause.
    Un marin sans eau,
  • 5:59 - 6:00
    (Rires)
  • 6:00 - 6:01
    il est mort.
  • 6:03 - 6:06
    18 équipiers sur un bateau
    de plus de 24 mètres,
  • 6:07 - 6:09
    face au gotha de la voile mondiale.
  • 6:09 - 6:12
    La promiscuité et les odeurs
    de chaussettes sales,
  • 6:14 - 6:16
    les quarts de nuit, le poids des voiles.
  • 6:16 - 6:19
    Tout est immense, tout est infini,
    tout est énorme.
  • 6:20 - 6:23
    Tout ça sur le plus beau terrain
    de jeu du monde, l'océan.
  • 6:23 - 6:26
    Les surfs interminables dans
    les grandes houles du sud,
  • 6:26 - 6:30
    les lumières uniques, les semaines passées
    en mer dans un autre espace-temps,
  • 6:30 - 6:33
    ça y est, je l'ai trouvé le plus
    beau métier du monde !
  • 6:35 - 6:37
    Lors de la première escale,
  • 6:37 - 6:40
    c'est à Cape Town, en Afrique du Sud.
  • 6:40 - 6:43
    Je découvre un truc : l'apartheid.
  • 6:45 - 6:47
    Cette situation est figée,
    bloquée, m'explique-t-on,
  • 6:47 - 6:50
    il n'y a pas de solutions,
    ça sera toujours comme ça.
  • 6:51 - 6:53
    Moi qui ai 21 ans, n'ai encore rien vécu.
  • 6:55 - 6:59
    Quatre ans plus tard,
    sur cette même course, en 89,
  • 6:59 - 7:02
    je suis embarqué sur le seul bateau
    soviétique ayant jamais couru à l'ouest.
  • 7:03 - 7:06
    Avec à bord, des Moldaves, des Ukrainiens,
    des Géorgiens, des Russes,
  • 7:06 - 7:08
    il y a sept nationalités.
  • 7:08 - 7:10
    En course, au milieu de l'Atlantique sud,
  • 7:11 - 7:13
    nous allons vivre ensemble
    la chute du Mur de Berlin.
  • 7:14 - 7:16
    Un monde s'écroule pour mes coéquipiers,
  • 7:17 - 7:20
    alors que moi du haut de mes 25 ans,
    je le construis tous les jours.
  • 7:21 - 7:24
    Mais pour l'instant, cet instant-là,
    ça me glisse sur le ciré.
  • 7:24 - 7:28
    Moi je pense à gagner des courses,
    à aller plus vite, pas d'autres questions.
  • 7:30 - 7:34
    On est à peu près cinq milliards et demi
    sur notre jolie planète.
  • 7:34 - 7:39
    En ce dimanche d'avril 1994,
    où nous gagnons avec Jean Le Cam
  • 7:39 - 7:43
    la transat AG2R pour une poignée
    de secondes aussi.
  • 7:44 - 7:47
    Précisément le jour
    où Nelson Mandela est élu
  • 7:47 - 7:49
    président de la République
    d'Afrique du Sud.
  • 7:50 - 7:52
    Incroyable coïncidence, c'est
    un souvenir qui reste en moi.
  • 7:52 - 7:55
    Toutes les certitudes peuvent
    être bouleversées,
  • 7:55 - 8:00
    tout ce qu'on croit graver dans le marbre
    pour l'éternité, ne l'est jamais.
  • 8:03 - 8:07
    J'ai 36 ans quand je prends le départ
    de mon premier Vendée Globe.
  • 8:08 - 8:10
    J'arrive au Cap Horn,
  • 8:11 - 8:13
    dans une ultime manœuvre,
    je sors dans le cockpit,
  • 8:13 - 8:15
    c'est un peu métro-boulot-dodo,
  • 8:15 - 8:17
    je ne regarde pas à l'extérieur,
    je tire les cordages.
  • 8:17 - 8:19
    Tout d'un coup, je sursaute, une sirène.
  • 8:19 - 8:22
    Je lève les yeux : un paquebot près de moi
  • 8:22 - 8:25
    et je me trouve sous le regard
    des dizaines de touristes,
  • 8:25 - 8:27
    des caméscopes, des appareils photos.
  • 8:27 - 8:31
    Et là je dis : « Non...
    ça fait deux mois que j'en bave
  • 8:31 - 8:33
    pour venir voir ce caillou tout seul,
  • 8:33 - 8:35
    et ici c'est les manèges
    et les cabanes à frites !
  • 8:35 - 8:36
    (Rires)
  • 8:36 - 8:39
    Mais où est-ce qu'il faudra aller
    pour être peinard ? »
  • 8:41 - 8:43
    La course au large moderne
    est très paradoxale :
  • 8:46 - 8:48
    c'est un mélange entre
    Néandertal et l'humain 2.0.
  • 8:49 - 8:53
    Vivre dans une grotte humide,
    à quatre pattes ou en rampant,
  • 8:54 - 8:58
    manger et dormir pour
    alimenter les neurones
  • 8:58 - 9:02
    afin de maîtriser le top de l'électronique
    et de l'informatique modernes.
  • 9:03 - 9:07
    Le tout pour imiter la performance
    du dauphin ou le vol de l'albatros.
  • 9:08 - 9:10
    Mais j'adore.
  • 9:12 - 9:16
    Pourtant, progressivement,
    mon horizon va commencer à s'obscurcir.
  • 9:17 - 9:19
    Au gré des déchets plastiques,
    rencontrés en mer,
  • 9:20 - 9:22
    de l'augmentation du trafic
    maritime mondial,
  • 9:23 - 9:26
    j'ai peu à peu l'impression
    que l'océan est un grand tapis
  • 9:27 - 9:29
    sous lequel on cache la poussière.
  • 9:32 - 9:35
    Le grand large, c'est encore un endroit
    où on ressent le besoin
  • 9:35 - 9:38
    de demander la permission en rentrant,
  • 9:38 - 9:40
    et qu'on remercie en quittant.
  • 9:41 - 9:44
    Pourquoi est-ce qu'on a
    oublié ça à terre ?
  • 9:47 - 9:50
    C'est le grand écart,
    mes fondations s'effritent,
  • 9:50 - 9:52
    bien que je sois un marin
    poussé par le vent
  • 9:52 - 9:55
    et attentif à la consommation
    d'énergie du bord,
  • 9:55 - 9:58
    je m'aperçois que je ne me suis jamais
    réellement posé la question
  • 9:58 - 10:00
    de mon impact sur l'environnement.
  • 10:02 - 10:06
    La planète est un grand bateau
  • 10:07 - 10:09
    sur lequel l'équipage augmente
  • 10:09 - 10:11
    et les ressources
    dans les cales diminuent.
  • 10:11 - 10:14
    Il va falloir changer de cap
    avant la mutinerie.
  • 10:19 - 10:22
    Progressivement, je me rends compte
    pourquoi mon horizon se bouche.
  • 10:23 - 10:26
    Et ça sert à quoi d'aller
    de plus en plus vite
  • 10:26 - 10:27
    si c'est pour aller dans le mur ?
  • 10:30 - 10:36
    J'ai besoin de retrouver du sens
    avant la panne d'essence.
  • 10:38 - 10:41
    Mais comment faire ? Par où commencer ?
  • 10:42 - 10:45
    Par ce qu'on connaît : les matériaux.
  • 10:45 - 10:49
    Ces fantastiques matériaux
    plastiques composites
  • 10:50 - 10:53
    qui sont partout, à terre
    comme à mer aujourd'hui,
  • 10:54 - 10:56
    ils sont issus du pétrole.
  • 10:56 - 10:59
    Alors que la nature sait faire tenir
    debout des structures incroyables,
  • 11:00 - 11:03
    on y trouve des méthodes
    de collage dingues.
  • 11:04 - 11:06
    C'est comme ça qu'avec mon équipe
  • 11:06 - 11:09
    est partie l'aventure
    dans les biocomposites.
  • 11:11 - 11:14
    Comme pour le métier de coureur au large,
    on est parti des fondations.
  • 11:14 - 11:17
    Chercher, douter, s'accrocher et trouver.
  • 11:18 - 11:22
    Et on a créé en 2012,
    chez Kaïros, notre structure,
  • 11:22 - 11:25
    un bureau d'études et
    de réalisation dans ce domaine.
  • 11:26 - 11:28
    Fibres et résines d'origine végétale.
  • 11:29 - 11:32
    Mixez, broyez, triturez votre cerveau,
  • 11:33 - 11:35
    et vous obtenez les plastiques de demain,
  • 11:36 - 11:38
    recyclables et biodégradables.
  • 11:38 - 11:40
    Prenez la Bretagne par exemple :
  • 11:40 - 11:46
    le lin et le chanvre ont fait les voiles
    et les cordages de milliers de bateaux.
  • 11:46 - 11:48
    La prospérité de tout un territoire.
  • 11:48 - 11:51
    Je suis persuadé que demain,
    avec nos technologies,
  • 11:51 - 11:54
    nous sauront les marier
  • 11:55 - 11:58
    avec la colle issue des algues
    qui poussent là sur nos côtes.
  • 11:59 - 12:02
    Nous serons autonomes en plastique propre.
  • 12:02 - 12:05
    Ça, c'est un slogan :
    « Autonome en plastique propre ! »
  • 12:05 - 12:07
    (Rires)
  • 12:09 - 12:11
    Et l'équipage augmente
    toujours sur le bateau.
  • 12:11 - 12:13
    Nous sommes sept milliards
    et demi, et ce n'est pas fini.
  • 12:14 - 12:16
    Alors quoi ? On a peur de l'autre,
  • 12:17 - 12:19
    on a peur de l'avenir,
    on a peur de l'inconnu,
  • 12:21 - 12:24
    alors qu'il n'y a jamais eu autant
    d'ouvertures et de possibles.
  • 12:28 - 12:30
    Alors c'est comme ça qu'il y a 4 ans,
  • 12:31 - 12:34
    on a créé un fonds de dotation
    qui s'appelle Explore,
  • 12:35 - 12:40
    pour que le progrès social et économique
    soit en harmonie avec la nature.
  • 12:41 - 12:44
    Nous rassemblons une communauté
    d'hommes et de femmes
  • 12:44 - 12:46
    qu'on a appelés les nouveaux explorateurs,
  • 12:46 - 12:48
    qui ont la même vision que nous.
  • 12:48 - 12:52
    Des éclaireurs qui sillonnent le monde,
    pour innover et sensibiliser.
  • 12:53 - 12:56
    Ils testent leurs innovations
    et préparent leurs expéditions
  • 12:56 - 12:58
    dans notre base, à Concarneau.
  • 12:59 - 13:02
    Nous leur mettons
    à disposition des espaces
  • 13:02 - 13:05
    et nos compétences dans le domaine
    technique et de gestion de projet.
  • 13:07 - 13:10
    Ils nous aident à sensibiliser
    nos mécènes et leurs collaborateurs
  • 13:10 - 13:13
    qui viennent s'immerger chez nous
    pour y trouver de l'inspiration.
  • 13:15 - 13:17
    Les nouveaux explorateurs
    sont aussi dans les écoles,
  • 13:17 - 13:20
    pour faire partager leurs aventures
    et leurs découvertes.
  • 13:20 - 13:22
    Pour montrer aux élèves
    qu'avec de la passion,
  • 13:23 - 13:25
    chacun peut inventer son métier.
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    Marée basse.
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    Et puisque le monde est
    ce village interconnecté,
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    nous allons créer bientôt
    la plateforme We Explore,
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    un lieu virtuel d'échange,
    de soutien et de mise en valeur
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    de ces nouveaux explorateurs.
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    À la base Explore,
    vous croiserez par exemple
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    les équipes de Corentin de Chatelperron,
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    qui explore le monde
    de l'innovation frugale.
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    Comment répondre aux besoins
    du plus grand nombre
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    par des systèmes simples.
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    Le Low-Tech, contre-pied au High-Tech.
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    À l'atelier, vous y verrez
    l'imprimante 3D,
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    qui fait l'éolienne low cost,
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    à côté des vers de farine qui sont élevés
    pour faire les protéines.
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    Et pas loin du réchaud à
    hyper basse consommation
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    fait en boîtes de conserve.
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    Vous y croiserez aussi
    Emmanuelle et Ghislain Bardout
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    qui sont un peu les Cousteau
    des temps modernes,
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    avec leurs expéditions Under The Pole.
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    Qui par leur plongées profondes,
    particulièrement sous la banquise,
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    nous ramènent des moissons scientifiques
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    et des images incroyables
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    d'un monde qu'on ne connaît pas
    alors qu'il est en train de fondre.
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    Et vous y croiserez toutes
    les autres équipes et les projets,
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    une bande de jeunes et de moins jeunes,
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    qui ont tous les étoiles dans les yeux.
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    Les mêmes étoiles qu'on avait à l'époque
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    où on nous prenait pour
    des fous dans la Vallée.
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    C'est marrant parce qu'ils se diront :
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    « On reproduit le même écosystème
    que celui qui a nourri ma jeunesse. »
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    Minot, on ne s'imaginait pas que
    des centaines de milliers de personnes
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    viendraient au départ de nos courses.
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    Eh bien moi je rêve que demain,
  • 15:15 - 15:17
    ce soit ces nouveaux explorateurs
    qui inspirent le public.
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    Par leur passion et par leur authenticité,
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    par leur quête de connaissances
    et de solutions pour construire
  • 15:27 - 15:31
    ce monde de demain où l'homme
    et la nature auront toute leur place.
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    Pour conclure,
  • 15:36 - 15:39
    qu'est-ce que j'ai appris derrière
    ma ligne d'horizon ?
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    Que la nature est toujours plus forte,
    donc il faut composer avec elle,
  • 15:44 - 15:47
    on n'a pas le choix, on en fait partie.
  • 15:49 - 15:53
    Que tout seul, on n'est pas grand-chose
    sans l'intelligence des autres.
  • 15:54 - 15:59
    Que rien, rien, rien n'est jamais figé,
    tout peut bouger à tout instant.
  • 16:02 - 16:05
    Mais j'ai appris aussi que modifier
    l'angle de notre regard
  • 16:05 - 16:06
    nous fait changer nos actes.
  • 16:09 - 16:12
    Vous êtes présents, ici au TEDx à Rennes,
  • 16:12 - 16:15
    vous avez la curiosité, vous avez l'envie.
  • 16:16 - 16:20
    Ensemble, nous avons déjà
    changé notre regard.
  • 16:20 - 16:23
    Vous êtes déjà des nouveaux explorateurs,
  • 16:23 - 16:25
    alors applaudissez-vous !
  • 16:25 - 16:26
    Merci.
  • 16:26 - 16:35
    (Applaudissements) (Acclamations)
Title:
Chercher au-delà de la ligne d'horizon | Roland Jourdain | TEDxRennes
Description:

Roland Jourdain a 14 ans lors de la première édition de la Route du Rhum en 1978, une année funeste pour la Bretagne, souillée par le pétrole de l’Amoco Cadiz, un double choc pour Roland. À 17 ans, il s’embarque pour sa première transat, événement qui marque le début d’une carrière de coureur au large qui l’emmènera toujours plus loin, derrière cette ligne d’horizon qui le fascine. Skipper professionnel, Bilou sillonne les océans pour gagner des courses. Il fait aussi de belles rencontres, s’émerveille de la beauté de la nature et prend conscience, progressivement que l’explosion de la démographie a des conséquences néfastes pour la planète. Pour redonner du sens à son lien avec la mer, il crée Kaïros, un bureau d’études et de réalisation sur les biocomposites, puis Explore, un fond de dotation pour contribuer à concilier progrès social et économique avec la préservation de l’environnement.

De Roland Jourdain, le grand public connaît le surnom (Bilou) et parfois son impressionnant palmarès de navigateur professionnel. Ce qu’il sait peut-être moins de ce double vainqueur de la Route du Rhum, c’est qu’il est très actif sur le front de l’innovation, celle qui fait sens pour lui, l’innovation écologique. Pour ce faire, il a co-créé Explore, un fond de dotation qui a pour objectif de développer la recherche, l’innovation et la sensibilisation en lien avec les enjeux environnementaux. Parallèlement, son écurie de course « Kaïros » est un véritable laboratoire sur les biocomposites. Roland œuvre ainsi pour encourager les explorateurs de l’écologie, ceux qui ont l’envie d’innover et la soif de partager.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:45

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