Chercher au-delà de la ligne d'horizon | Roland Jourdain | TEDxRennes
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0:14 - 0:17J'aimerais que nous partions
en voyage ensemble. -
0:17 - 0:20Et pour cela, je vous demande
de fermer les yeux. -
0:21 - 0:23Imaginez l'été.
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0:24 - 0:27Une plage bretonne calme,
dans une lumière de fin de journée. -
0:28 - 0:32L'air est doux, vous êtes assis
sur la plage, face à la mer, -
0:33 - 0:36et devant vous, au loin,
se découpe la ligne d'horizon. -
0:38 - 0:41Plus vous l'observez,
plus elle vous fascine. -
0:43 - 0:47Je vous invite à partir ensemble,
au-delà de la ligne d'horizon. -
0:48 - 0:51Vous pouvez ouvrir les yeux,
si vous le souhaitez. -
0:51 - 0:54Cette image reste gravée en moi
depuis l'adolescence. -
0:54 - 0:59Souvenir d'un jeune moniteur de voile,
fasciné par cette ligne légèrement courbe, -
0:59 - 1:01qui me promettait des trésors
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1:01 - 1:04et le besoin inexplicable
d'aller voir au-delà -
1:04 - 1:07est devenu une obsession.
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1:07 - 1:09Rien ne m'y prédispose,
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1:09 - 1:12si ce n'est un goût pour la nature
et les grands espaces -
1:13 - 1:15mais le Jourdain est plutôt terrien.
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1:15 - 1:18Les loisirs d'enfance sont plutôt
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1:18 - 1:21la pêche, la cueillette,
la chasse, la balade. -
1:23 - 1:26J'ai 14 ans lors de la première édition
de la Route du Rhum, -
1:26 - 1:29quand Mike Birch sur
son petit trimaran jaune -
1:30 - 1:33arrache la victoire pour une poignée
de secondes à Michel Malinovski. -
1:34 - 1:36Alain Colas ne reviendra pas.
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1:36 - 1:39Cette course rentre dans la légende
pour sa première édition -
1:39 - 1:42et ouvre un peu plus les portes
de la popularité à la course au large. -
1:44 - 1:48Cette même année voit l'Amoco Cadiz venir
vomir sur nos côtes sa cargaison. -
1:49 - 1:52Pour moi comme pour beaucoup,
c'est notre premier choc pétrolier. -
1:53 - 1:56Nous sommes bientôt quatre milliards
d'habitants sur la planète. -
1:57 - 2:00La windsurf, la planche à voile,
vient d'arriver des USA. -
2:01 - 2:03Et les sensations de glisse
et de liberté sur ce petit engin -
2:03 - 2:05sont incroyables, sont dingues.
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2:05 - 2:07On est le roi de la baie,
on est le roi du monde, -
2:07 - 2:09on peut toucher l'horizon.
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2:09 - 2:13À l'école de voile du Cap Coz, je découvre
un écosystème merveilleux, -
2:13 - 2:15des gens passionnés en tout genre.
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2:15 - 2:18Technique, pédagogie, performance, fiesta.
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2:19 - 2:21Je découvre le vivre ensemble en fait.
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2:21 - 2:24Et rapidement, c'est la compétition
qui me prend aux tripes, -
2:24 - 2:27sans savoir si c'est un but
ou un moyen d'aller plus loin, -
2:27 - 2:30ou juste mon égo qui a soif
de reconnaissance. -
2:30 - 2:33Mais bon, il n'y a plus
qu'un désir : le grand large. -
2:34 - 2:38À 17 ans, je me décide :
je veux faire la mini transat, -
2:39 - 2:41une course en solitaire sur
des bateaux de 6m50, -
2:41 - 2:44qui relie à l'époque
l'Angleterre aux Antilles. -
2:45 - 2:47Alors je pars de rien.
Je n'ai pas de bateau, -
2:47 - 2:49je n'ai pas d'argent,
pas beaucoup d'expérience. -
2:51 - 2:54Mais j'ai un rêve et aucun doute
sur la réussite de l'opération. -
2:55 - 2:58Je me donne deux ans et je vais
apprendre dans les mois qui suivent -
2:58 - 3:01ce qui fait les fondations du métier
de coureur au large : -
3:02 - 3:05chercher, douter, s'accrocher et trouver,
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3:06 - 3:10un bateau, une équipe,
des amis formidables, un sponsor, -
3:11 - 3:14gagner des courses et revenir
la queue entre les jambes. -
3:14 - 3:16Parce que ça ne se passe
jamais comme prévu, -
3:16 - 3:18j'ai coulé.
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3:19 - 3:21Je fais naufrage, une nuit
dans le gros temps. -
3:22 - 3:24Je heurte ce qu'on appelle
aujourd'hui un OFNI, -
3:24 - 3:26un objet flottant non identifié.
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3:27 - 3:30Je ne vous fais pas un dessin :
panique, angoisse, montée des eaux. -
3:31 - 3:34Et un truc improbable, je pense,
va me sauver en premier : -
3:34 - 3:36on est samedi soir, il est 3h du matin
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3:37 - 3:41et je vois au même moment ma tribu de
copains dans notre boîte de nuit favorite -
3:41 - 3:44et je me dis : « Là non, je ne peux pas
mourir ici tout seul. » -
3:45 - 3:49Comme quoi, ça sert d'avoir des amis,
même quand ils sont absents. -
3:49 - 3:53Je serai récupéré par un cargo,
je rentrerai à la maison, -
3:53 - 3:56au fond du trou mais
bien décider à repartir, -
3:56 - 3:58franchir mon horizon.
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3:59 - 4:01Et on dit souvent que d'un échec
naît une opportunité. -
4:02 - 4:05Je vais avoir la chance,
j'ai 19 ans à ce moment-là, -
4:05 - 4:08de découvrir le monde de la construction
des bateaux de course au large, -
4:09 - 4:11en composite.
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4:11 - 4:14Alors petite pause technique :
qu'est-ce qu'un matériau composite ? -
4:14 - 4:19C'est un matériau, c'est un assemblage
d'au moins deux composants, -
4:20 - 4:24qui augmentent leurs propriétés
individuelles si vous voulez. -
4:24 - 4:27Le béton par exemple, prenez
le béton fini, il est plus costaud -
4:27 - 4:29que les gravillons, le ciment
ou le sable, chacun de leur côté. -
4:29 - 4:32Pour faire des bateaux de course,
ce n'est pas pratique. -
4:32 - 4:35On apprend à utiliser à l'époque
la fibre de carbone. -
4:36 - 4:39On imprègne ce tissu de résine
-
4:39 - 4:41et le produit fini sec
-
4:41 - 4:44est un matériau extrêmement léger
et extrêmement résistant. -
4:49 - 4:50C'est formidable.
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4:50 - 4:52(Rires)
-
4:53 - 4:55Dans ce petit coin de
la baie de Concarneau, -
4:55 - 4:58qu'on surnommera plus tard
« la Vallée des Fous », -
4:58 - 5:01on y côtoie d'incroyables
énergies et talents. -
5:01 - 5:04Moi j'y ai appris énormément.
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5:04 - 5:06Nous vivons bateau, nous dormons bateau,
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5:07 - 5:10nous buvons bateau, nous mangeons bateau.
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5:12 - 5:15Et on construit, on teste,
on casse, on répare. -
5:16 - 5:18Sur une, deux, trois coques,
l'horizon se rapproche. -
5:19 - 5:21Je deviens donc stratifieur,
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5:21 - 5:23statut qui sonne beaucoup mieux
aux oreilles de mon père -
5:23 - 5:27que celui de futur clochard des mers dont
j'ai été affublé depuis quelque temps. -
5:30 - 5:31Et puis les courses continuent.
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5:31 - 5:34En 85, a lieu le premier tour de l'Europe,
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5:34 - 5:35l'Europe de Jacques Delors.
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5:35 - 5:38Les primes sont en écus
et pas encore en euros. -
5:39 - 5:40Je fais mon Erasmus, en fait.
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5:40 - 5:42(Rires)
-
5:44 - 5:47Et lors d'une escale en Belgique,
le destin est encore au rendez-vous. -
5:48 - 5:53J'embarque sur le bateau d'Eric Tabarly,
pour le tour du monde en équipage. -
5:53 - 5:55Un rêve pour un moussaillon comme moi.
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5:57 - 5:59Petite pause.
Un marin sans eau, -
5:59 - 6:00(Rires)
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6:00 - 6:01il est mort.
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6:03 - 6:0618 équipiers sur un bateau
de plus de 24 mètres, -
6:07 - 6:09face au gotha de la voile mondiale.
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6:09 - 6:12La promiscuité et les odeurs
de chaussettes sales, -
6:14 - 6:16les quarts de nuit, le poids des voiles.
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6:16 - 6:19Tout est immense, tout est infini,
tout est énorme. -
6:20 - 6:23Tout ça sur le plus beau terrain
de jeu du monde, l'océan. -
6:23 - 6:26Les surfs interminables dans
les grandes houles du sud, -
6:26 - 6:30les lumières uniques, les semaines passées
en mer dans un autre espace-temps, -
6:30 - 6:33ça y est, je l'ai trouvé le plus
beau métier du monde ! -
6:35 - 6:37Lors de la première escale,
-
6:37 - 6:40c'est à Cape Town, en Afrique du Sud.
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6:40 - 6:43Je découvre un truc : l'apartheid.
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6:45 - 6:47Cette situation est figée,
bloquée, m'explique-t-on, -
6:47 - 6:50il n'y a pas de solutions,
ça sera toujours comme ça. -
6:51 - 6:53Moi qui ai 21 ans, n'ai encore rien vécu.
-
6:55 - 6:59Quatre ans plus tard,
sur cette même course, en 89, -
6:59 - 7:02je suis embarqué sur le seul bateau
soviétique ayant jamais couru à l'ouest. -
7:03 - 7:06Avec à bord, des Moldaves, des Ukrainiens,
des Géorgiens, des Russes, -
7:06 - 7:08il y a sept nationalités.
-
7:08 - 7:10En course, au milieu de l'Atlantique sud,
-
7:11 - 7:13nous allons vivre ensemble
la chute du Mur de Berlin. -
7:14 - 7:16Un monde s'écroule pour mes coéquipiers,
-
7:17 - 7:20alors que moi du haut de mes 25 ans,
je le construis tous les jours. -
7:21 - 7:24Mais pour l'instant, cet instant-là,
ça me glisse sur le ciré. -
7:24 - 7:28Moi je pense à gagner des courses,
à aller plus vite, pas d'autres questions. -
7:30 - 7:34On est à peu près cinq milliards et demi
sur notre jolie planète. -
7:34 - 7:39En ce dimanche d'avril 1994,
où nous gagnons avec Jean Le Cam -
7:39 - 7:43la transat AG2R pour une poignée
de secondes aussi. -
7:44 - 7:47Précisément le jour
où Nelson Mandela est élu -
7:47 - 7:49président de la République
d'Afrique du Sud. -
7:50 - 7:52Incroyable coïncidence, c'est
un souvenir qui reste en moi. -
7:52 - 7:55Toutes les certitudes peuvent
être bouleversées, -
7:55 - 8:00tout ce qu'on croit graver dans le marbre
pour l'éternité, ne l'est jamais. -
8:03 - 8:07J'ai 36 ans quand je prends le départ
de mon premier Vendée Globe. -
8:08 - 8:10J'arrive au Cap Horn,
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8:11 - 8:13dans une ultime manœuvre,
je sors dans le cockpit, -
8:13 - 8:15c'est un peu métro-boulot-dodo,
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8:15 - 8:17je ne regarde pas à l'extérieur,
je tire les cordages. -
8:17 - 8:19Tout d'un coup, je sursaute, une sirène.
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8:19 - 8:22Je lève les yeux : un paquebot près de moi
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8:22 - 8:25et je me trouve sous le regard
des dizaines de touristes, -
8:25 - 8:27des caméscopes, des appareils photos.
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8:27 - 8:31Et là je dis : « Non...
ça fait deux mois que j'en bave -
8:31 - 8:33pour venir voir ce caillou tout seul,
-
8:33 - 8:35et ici c'est les manèges
et les cabanes à frites ! -
8:35 - 8:36(Rires)
-
8:36 - 8:39Mais où est-ce qu'il faudra aller
pour être peinard ? » -
8:41 - 8:43La course au large moderne
est très paradoxale : -
8:46 - 8:48c'est un mélange entre
Néandertal et l'humain 2.0. -
8:49 - 8:53Vivre dans une grotte humide,
à quatre pattes ou en rampant, -
8:54 - 8:58manger et dormir pour
alimenter les neurones -
8:58 - 9:02afin de maîtriser le top de l'électronique
et de l'informatique modernes. -
9:03 - 9:07Le tout pour imiter la performance
du dauphin ou le vol de l'albatros. -
9:08 - 9:10Mais j'adore.
-
9:12 - 9:16Pourtant, progressivement,
mon horizon va commencer à s'obscurcir. -
9:17 - 9:19Au gré des déchets plastiques,
rencontrés en mer, -
9:20 - 9:22de l'augmentation du trafic
maritime mondial, -
9:23 - 9:26j'ai peu à peu l'impression
que l'océan est un grand tapis -
9:27 - 9:29sous lequel on cache la poussière.
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9:32 - 9:35Le grand large, c'est encore un endroit
où on ressent le besoin -
9:35 - 9:38de demander la permission en rentrant,
-
9:38 - 9:40et qu'on remercie en quittant.
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9:41 - 9:44Pourquoi est-ce qu'on a
oublié ça à terre ? -
9:47 - 9:50C'est le grand écart,
mes fondations s'effritent, -
9:50 - 9:52bien que je sois un marin
poussé par le vent -
9:52 - 9:55et attentif à la consommation
d'énergie du bord, -
9:55 - 9:58je m'aperçois que je ne me suis jamais
réellement posé la question -
9:58 - 10:00de mon impact sur l'environnement.
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10:02 - 10:06La planète est un grand bateau
-
10:07 - 10:09sur lequel l'équipage augmente
-
10:09 - 10:11et les ressources
dans les cales diminuent. -
10:11 - 10:14Il va falloir changer de cap
avant la mutinerie. -
10:19 - 10:22Progressivement, je me rends compte
pourquoi mon horizon se bouche. -
10:23 - 10:26Et ça sert à quoi d'aller
de plus en plus vite -
10:26 - 10:27si c'est pour aller dans le mur ?
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10:30 - 10:36J'ai besoin de retrouver du sens
avant la panne d'essence. -
10:38 - 10:41Mais comment faire ? Par où commencer ?
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10:42 - 10:45Par ce qu'on connaît : les matériaux.
-
10:45 - 10:49Ces fantastiques matériaux
plastiques composites -
10:50 - 10:53qui sont partout, à terre
comme à mer aujourd'hui, -
10:54 - 10:56ils sont issus du pétrole.
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10:56 - 10:59Alors que la nature sait faire tenir
debout des structures incroyables, -
11:00 - 11:03on y trouve des méthodes
de collage dingues. -
11:04 - 11:06C'est comme ça qu'avec mon équipe
-
11:06 - 11:09est partie l'aventure
dans les biocomposites. -
11:11 - 11:14Comme pour le métier de coureur au large,
on est parti des fondations. -
11:14 - 11:17Chercher, douter, s'accrocher et trouver.
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11:18 - 11:22Et on a créé en 2012,
chez Kaïros, notre structure, -
11:22 - 11:25un bureau d'études et
de réalisation dans ce domaine. -
11:26 - 11:28Fibres et résines d'origine végétale.
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11:29 - 11:32Mixez, broyez, triturez votre cerveau,
-
11:33 - 11:35et vous obtenez les plastiques de demain,
-
11:36 - 11:38recyclables et biodégradables.
-
11:38 - 11:40Prenez la Bretagne par exemple :
-
11:40 - 11:46le lin et le chanvre ont fait les voiles
et les cordages de milliers de bateaux. -
11:46 - 11:48La prospérité de tout un territoire.
-
11:48 - 11:51Je suis persuadé que demain,
avec nos technologies, -
11:51 - 11:54nous sauront les marier
-
11:55 - 11:58avec la colle issue des algues
qui poussent là sur nos côtes. -
11:59 - 12:02Nous serons autonomes en plastique propre.
-
12:02 - 12:05Ça, c'est un slogan :
« Autonome en plastique propre ! » -
12:05 - 12:07(Rires)
-
12:09 - 12:11Et l'équipage augmente
toujours sur le bateau. -
12:11 - 12:13Nous sommes sept milliards
et demi, et ce n'est pas fini. -
12:14 - 12:16Alors quoi ? On a peur de l'autre,
-
12:17 - 12:19on a peur de l'avenir,
on a peur de l'inconnu, -
12:21 - 12:24alors qu'il n'y a jamais eu autant
d'ouvertures et de possibles. -
12:28 - 12:30Alors c'est comme ça qu'il y a 4 ans,
-
12:31 - 12:34on a créé un fonds de dotation
qui s'appelle Explore, -
12:35 - 12:40pour que le progrès social et économique
soit en harmonie avec la nature. -
12:41 - 12:44Nous rassemblons une communauté
d'hommes et de femmes -
12:44 - 12:46qu'on a appelés les nouveaux explorateurs,
-
12:46 - 12:48qui ont la même vision que nous.
-
12:48 - 12:52Des éclaireurs qui sillonnent le monde,
pour innover et sensibiliser. -
12:53 - 12:56Ils testent leurs innovations
et préparent leurs expéditions -
12:56 - 12:58dans notre base, à Concarneau.
-
12:59 - 13:02Nous leur mettons
à disposition des espaces -
13:02 - 13:05et nos compétences dans le domaine
technique et de gestion de projet. -
13:07 - 13:10Ils nous aident à sensibiliser
nos mécènes et leurs collaborateurs -
13:10 - 13:13qui viennent s'immerger chez nous
pour y trouver de l'inspiration. -
13:15 - 13:17Les nouveaux explorateurs
sont aussi dans les écoles, -
13:17 - 13:20pour faire partager leurs aventures
et leurs découvertes. -
13:20 - 13:22Pour montrer aux élèves
qu'avec de la passion, -
13:23 - 13:25chacun peut inventer son métier.
-
13:28 - 13:29Marée basse.
-
13:33 - 13:38Et puisque le monde est
ce village interconnecté, -
13:38 - 13:41nous allons créer bientôt
la plateforme We Explore, -
13:41 - 13:44un lieu virtuel d'échange,
de soutien et de mise en valeur -
13:44 - 13:46de ces nouveaux explorateurs.
-
13:47 - 13:49À la base Explore,
vous croiserez par exemple -
13:49 - 13:51les équipes de Corentin de Chatelperron,
-
13:51 - 13:54qui explore le monde
de l'innovation frugale. -
13:55 - 13:58Comment répondre aux besoins
du plus grand nombre -
13:58 - 13:59par des systèmes simples.
-
13:59 - 14:02Le Low-Tech, contre-pied au High-Tech.
-
14:02 - 14:05À l'atelier, vous y verrez
l'imprimante 3D, -
14:05 - 14:08qui fait l'éolienne low cost,
-
14:09 - 14:13à côté des vers de farine qui sont élevés
pour faire les protéines. -
14:13 - 14:17Et pas loin du réchaud à
hyper basse consommation -
14:17 - 14:19fait en boîtes de conserve.
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14:20 - 14:22Vous y croiserez aussi
Emmanuelle et Ghislain Bardout -
14:23 - 14:25qui sont un peu les Cousteau
des temps modernes, -
14:25 - 14:27avec leurs expéditions Under The Pole.
-
14:28 - 14:32Qui par leur plongées profondes,
particulièrement sous la banquise, -
14:32 - 14:34nous ramènent des moissons scientifiques
-
14:35 - 14:37et des images incroyables
-
14:37 - 14:40d'un monde qu'on ne connaît pas
alors qu'il est en train de fondre. -
14:41 - 14:45Et vous y croiserez toutes
les autres équipes et les projets, -
14:46 - 14:48une bande de jeunes et de moins jeunes,
-
14:48 - 14:50qui ont tous les étoiles dans les yeux.
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14:51 - 14:54Les mêmes étoiles qu'on avait à l'époque
-
14:54 - 14:56où on nous prenait pour
des fous dans la Vallée. -
14:56 - 14:58C'est marrant parce qu'ils se diront :
-
14:58 - 15:02« On reproduit le même écosystème
que celui qui a nourri ma jeunesse. » -
15:05 - 15:08Minot, on ne s'imaginait pas que
des centaines de milliers de personnes -
15:08 - 15:10viendraient au départ de nos courses.
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15:12 - 15:14Eh bien moi je rêve que demain,
-
15:15 - 15:17ce soit ces nouveaux explorateurs
qui inspirent le public. -
15:19 - 15:21Par leur passion et par leur authenticité,
-
15:21 - 15:27par leur quête de connaissances
et de solutions pour construire -
15:27 - 15:31ce monde de demain où l'homme
et la nature auront toute leur place. -
15:33 - 15:35Pour conclure,
-
15:36 - 15:39qu'est-ce que j'ai appris derrière
ma ligne d'horizon ? -
15:40 - 15:44Que la nature est toujours plus forte,
donc il faut composer avec elle, -
15:44 - 15:47on n'a pas le choix, on en fait partie.
-
15:49 - 15:53Que tout seul, on n'est pas grand-chose
sans l'intelligence des autres. -
15:54 - 15:59Que rien, rien, rien n'est jamais figé,
tout peut bouger à tout instant. -
16:02 - 16:05Mais j'ai appris aussi que modifier
l'angle de notre regard -
16:05 - 16:06nous fait changer nos actes.
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16:09 - 16:12Vous êtes présents, ici au TEDx à Rennes,
-
16:12 - 16:15vous avez la curiosité, vous avez l'envie.
-
16:16 - 16:20Ensemble, nous avons déjà
changé notre regard. -
16:20 - 16:23Vous êtes déjà des nouveaux explorateurs,
-
16:23 - 16:25alors applaudissez-vous !
-
16:25 - 16:26Merci.
-
16:26 - 16:35(Applaudissements) (Acclamations)
- Title:
- Chercher au-delà de la ligne d'horizon | Roland Jourdain | TEDxRennes
- Description:
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Roland Jourdain a 14 ans lors de la première édition de la Route du Rhum en 1978, une année funeste pour la Bretagne, souillée par le pétrole de l’Amoco Cadiz, un double choc pour Roland. À 17 ans, il s’embarque pour sa première transat, événement qui marque le début d’une carrière de coureur au large qui l’emmènera toujours plus loin, derrière cette ligne d’horizon qui le fascine. Skipper professionnel, Bilou sillonne les océans pour gagner des courses. Il fait aussi de belles rencontres, s’émerveille de la beauté de la nature et prend conscience, progressivement que l’explosion de la démographie a des conséquences néfastes pour la planète. Pour redonner du sens à son lien avec la mer, il crée Kaïros, un bureau d’études et de réalisation sur les biocomposites, puis Explore, un fond de dotation pour contribuer à concilier progrès social et économique avec la préservation de l’environnement.
De Roland Jourdain, le grand public connaît le surnom (Bilou) et parfois son impressionnant palmarès de navigateur professionnel. Ce qu’il sait peut-être moins de ce double vainqueur de la Route du Rhum, c’est qu’il est très actif sur le front de l’innovation, celle qui fait sens pour lui, l’innovation écologique. Pour ce faire, il a co-créé Explore, un fond de dotation qui a pour objectif de développer la recherche, l’innovation et la sensibilisation en lien avec les enjeux environnementaux. Parallèlement, son écurie de course « Kaïros » est un véritable laboratoire sur les biocomposites. Roland œuvre ainsi pour encourager les explorateurs de l’écologie, ceux qui ont l’envie d’innover et la soif de partager.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 16:45
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