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Bonjour à tous.
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A chacun.
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La...
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Je ne sais pas si je fois dire la marque
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ou la tâche ou la preuve
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de cette invitation à l'investigation,
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peut-être tout cela et davantage,
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est d'accepter de
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faire face à la catastrophe
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qui est inévitable dans cette expérience
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de la vie sur cette planète dans un corps.
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N'importe quel type de corps.
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Qu'il s'agisse d'un désastre collectif, planétaire,
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qu'il soit de cause naturelle ou soi-disant contre nature
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ou qu'il soit personnel,
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l'invitation de mon professeur et de son professeur
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et de moi à vous,
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et de vous à moi en retour,
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c'est d'être capable de simplement faire face,
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sans repousser
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et sans céder à la dramatisation,
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de faire face à ce qui est ici,
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rencontrer ce qui est ici,
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faire l'expérience de ce qui est ici.
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Et parfois ce n'est pas agréable.
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Et parfois c'est du pur bonheur.
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Parfois nous avons tout aussi peur de la félicité
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que nous redoutons l'horreur.
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Et nous racontons toutes sortes d'histoires pour échapper à la félicité, en fait.
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Mais en général, l'horreur de la vie
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telle que nous la vivons dans un corps sur la planète
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est évitée, évitée par l'espoir
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que ce n'est pas réellement en train de se passer
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ou l'espoir que cela ne vous arrivera jamais
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ou l'espoir que tout est pour le mieux, ou l'espoir
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que c'est parfait
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ou l'espoir que la personnalité survivra après la mort.
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C'est le gros morceau, n'est-ce pas?
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[rires]
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Oh je vous en prie, faites que ce soit vrai,
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faites qu'il y ait un ciel
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faites qu'il y ait une autre vie,
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faites qu'il y ait encore moi, que ça continue.
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Mais la radicalité de renoncer à tout espoir est réellement
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la radicalité de renoncer à toutes les histoires,
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non pas qu'il y ait quoi que ce soit de mal avec les histoires,
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elles sont complètement appropriées
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quand elles sont appropriées.
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En investiguant la réalité
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de ce qui est vrai,
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'vrai' signifiant ce qui est toujours vrai,
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pas juste relativement vrai en ce moment,
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mais toujours vrai,
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alors l'espoir de changement,
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de survie, d'amélioration, de secours,
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de bonheur, d'illumination,
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tout espoir doit être mis de côté.
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Parce que l'espoir lui-même est une projection
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de moi dans un futur
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destinée à éviter la catastrophe
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ressentie dans le présent.
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Qu'on la ressente par le biais d'un journal
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ou de la télévision
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ou par de simples sensations corporelles.
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Donc, comme je le dis depuis des années,
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ce n'est pas pour ceux qui ont le cœur fragile,
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ce n'est pas un enseignement de masse,
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ce n'est pas un enseignement de culte.
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Les enseignements de masse et les enseignements de culte vous donnent de l'espoir.
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C'est parce que vous avez cette volonté de rester seul où vous êtes
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et de faire face à ce qui vous effraie le plus.
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L'annihilation de vous,
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sans aucun espoir de survie.
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Nous voyons la dernière catastrophe naturelle,
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la vitesse à laquelle ça peut se produire.
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Pas d'avertissement.
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Tout va pour le mieux
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et ça peut arriver comme ça,
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en une seconde.
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Donc reconnaître cela,
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utiliser l'histoire de ce monde pour... pour reconnaître
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l'opportunité d'y faire face maintenant
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comme si cela nous arrivait en cet instant précis.
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La fin de votre vie telle que vous la connaissez,
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la fin de vous tel que vous vous pensez,
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la fin de tout ce que vous avez accumulé
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ou gagné
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ou perdu.
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La fin de tout ça. Point.
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Sans aucun espoir que ce ne soit pas réellement la fin,
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juste un passage vers autre chose.
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Alors, ce courage du cœur de lion
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de s'investiguer lui-même
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s'éveille naturellement.
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Si vous êtes dans cette pièce
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et certainement si vous êtes dans cette pièce pour la seconde fois,
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ou dans une rencontre telle que celle-ci pour la seconde fois,
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vous avez ce courage.
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Même si vous ne comprenez pas mes propos
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mentalement ou intellectuellement,
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mais vous avez ce courage,
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sinon vous ne pourriez pas revenir à cette rencontre,
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parce que vous savez qu'il n'y a pas de catéchisme à trouver ici.
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Il n'y a pas de vie après la mort à trouver ici,
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il n'y a pas de paradis à trouver ici,
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il n'y a pas de retrouvailles avec ceux que vous avez perdus, à trouver ici.
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Il y a simplement l'invitation à rencontrer ce qui est ici,
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quand tout espoir d'échapper à l'ici -- même s'il s'agit d'expériences catastrophiques -- est abandonné.
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Et c'est une bonne nouvelle radicale,
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même si ce n'est pas du tout ce que nous pensions.
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Nous pensons que la bonne nouvelle,
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c'est que nous survivons personnellement, simplement sous une autre forme.
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Nous espérons que c'est ainsi parce que,
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même si nous n'aimons pas notre forme,
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nous sommes amoureux de nous-mêmes.
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[rire]
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Avouons-le.
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Ce n'est pas une mauvaise chose.
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Nous pensons simplement être amoureux de la forme.
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Ce dont nous sommes amoureux en réalité, c'est la vérité de notre Soi.
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L'être-té est irrésistible à elle-même.
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Mais nous nous trompons en pensant que
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l'être-té est cette chair ou ces...
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ces émotions
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ou cet intellect,
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ces collections d'expériences,
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et cette erreur, ce voile est tragique
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et c'est l'erreur initiale et finale
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qui nous maintient endormis
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face à la vérité de ce que nous sommes, de ce que vous êtes
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et qui n'a besoin d'aucun espoir,
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qui n'est pas séparé de la chair
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ou des émotions, ou des expériences,
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ou de l'intellect, et qui est néanmoins présent
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quand tout cela est fini.
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Donc si vous entendez ceci, et que vous le prenez pour du catéchisme,
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pour de l'espoir, vous ne saisirez pas ce que je vous dis.
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Ou si vous prenez cela pour une forme de désespoir existentiel nihiliste,
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vous passez à côté également.
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Ce dont je parle est plus proche que chacune de ces deux polarités.
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Et c'est véritablement de cela qu'il s'agit quand on parle d'investigation.
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Le résultat de l'investigation
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ne peut être formulé
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mais nos mots pointent vers lui
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une fois que nous l'avons découvert.
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Nous le devons en tant qu'animaux humains, en tant qu'animaux sociaux,
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nous devons aller l'un vers l'autre et dire : "Waouh, laisse-moi t'inviter ici.
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Essaye ceci.
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Arrête-toi,
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reste tranquille,
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non, non, ne fais rien.
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Renonce à l'espoir.
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Renonce au désespoir."
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Et invariablement, la question est :
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"Quelle sera mon expérience ?
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Qu'y a-t-il là-bas ?
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Qu'y a-t-il de l'autre côté ?
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Est-ce que c'est bon ?
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Est-ce que j'aimerai ça ?
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Est-ce que je serai heureux ?"
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"Oublie tout ça.
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Arrête-toi simplement. [rire]
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Renonce à l'espoir,
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rencontre-toi toi-même... Et c'est...
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C'est ce dont il s'agit dans nos rencontres, [rire]
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dans ces conversations.
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Et sous la surface,
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il s'agit dans ces rencontres de nous inviter les uns les autres
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à plonger profondément dans l'investigation,
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afin que la vie tout entière
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devienne une investigation.
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Afin que chaque relation,
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chaque catastrophe,
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chaque victoire, chaque état de félicité,
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chaque état de terreur,
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de désespoir,
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devienne le point de départ de l'investigation,
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sans le nier, ou l'écarter,
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ou le juger, mais le point de départ
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pour aller plus profond,
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plus profondément à l'intérieur, dessous, plus près.
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Et la seule façon d'y arriver en ce moment
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est de cesser de raconter l'histoire
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qui a généré l'émotion.
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Au moment où l'émotion a émergé,
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l'histoire a atteint son but,
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un but précieux.
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Elle a généré une émotion de grand bonheur, d'horreur ou de terreur.
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Magnifique ! C'est justement pour cela que l'on raconte des histoires.
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Mais si vous rencontrez cette émotion avec une autre histoire,
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cette histoire-là ne sera pas vraiment aussi vivante.
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elle sera une façon d'amortir le coup.
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Donc vous revenez à l'histoire originale
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et pour la plupart des gens, l'histoire originale est :
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Il est possible que je ne sois pas.
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"Je suis" est un éveil
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qui se produit dans le développement de l'esprit humain.
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Et dans la révélation exceptionnelle de "Je suis",
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quand vous avez deux ou trois ou six ans,
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ce qui suit ça de très près, c'est d'une façon ou d'une autre
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l'assignation "Il est possible que cela s'achève.
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Il est possible
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que je puisse ne pas exister.
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Il est possible que je meure."
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Donc ces rencontres et cet enseignement
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sont destinés à vous ramener
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à cette émergence originelle
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"Je suis",
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mais avant d'arriver à cette émergence originelle,
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il y a un barrage
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et c'est : il se peut que je ne sois pas.
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Et c'est ce barrage qui est redouté et détesté
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et que tout le monde cherche à fuir.
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Quand vous lisez les comptes rendus de catastrophes,
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vous pensez "Oh, mon Dieu, ç'aurait pu être moi !".
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Ou bien vous entendez l'histoire de quelqu'un qui souffre dans son corps.
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"Oh, mon Dieu, j'espère que ça ne m'arrivera pas à moi."
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Mais dans une vie d'investigation, l'invitation est de s'arrêter
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et de ressentir que cela vous arrive
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en cet instant même.
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Faire l'expérience de ce que l'on évite
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est le chemin vers l'intérieur
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de qui vous êtes.
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Il ne s'agit pas d'utiliser les histoires tragiques
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à notre propre avantage
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mais nous utilisons la tragédie
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et l'émotion qui s'ensuit
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au profit de l'éveil,
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ce qui n'a rien à voir avec mon propre profit.
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Est-ce clair?
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Si ce n'est pas clair, clarifions cela ensemble.
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Si c'est clair,
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alors qu'est-ce qui est encore plus clair ?
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Qu'est-ce que cette clarté révèle
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de la clarté ?
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Qui êtes-vous s'il n'y a ni dogme,
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ni catéchisme, ni espoir,
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ni enfer, ni paradis,
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ni réincarnation,
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ni demain, ni hier,
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ni nom, ni genre,
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ni relations, ni forme ?
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Que reste-t-il?