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Institutions by Artists - AA Bronson Address

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    AA Bronson a toujours supporté la culture des
    initiatives fondées par des artistes depuis les années 60
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    En particulier avec la formation de General Idea,
    avec Felix Partz et Jorge Zontal, en 1969
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    collectif célébré et exposé internationalement
    jusqu’à la mort de Felix et Jorges victimes du SIDA, en 1994
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    ils ont travaillé sur les codes de les institutions de culture populaire, les systèmes bureaucratiques, l’identité artistique, le glamour, les concours, et le VIH
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    General Idea recherchaient à créer leurs propres institutions, comme d’autres au Canada à cette époque
    (Bank Image, N.E. Thing Co)
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    À propos de la professionnalisation du métier d’art,
    et N.E. Thing Co a été mentionné comme ayant
    succombé à la mentalité entrepreneuriale
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    mais le contexte était différent: à la fin des années 60 il y avait de l’innocence et de l’expérimentation de la part des artistes
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    ils se considéraient comme faisant partie d’une scène artistique
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    dans les années 80 et 90, tout cela est devenu un système
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    et dans les années 2000, ce système est devenu une industrie, avec des millions de dollars investis
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    nécessitant de nouveaux protocoles
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    pour en revenir à AA Bronson
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    je l’ai d’abord connu à travers le magazine FILE
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    une initiative fondée par les artistes de General Idea
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    pour les artistes
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    et qui a créé sa propre scène
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    à travers le réseau le plus sophistiqué de l’époque: la poste
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    FILE est une trace très riche des mouvements d’art de l’époque:
    une œuvre d’art en soi
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    apportant des possibilités immenses pour les artistes de l’époque
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    dans un monde qui était tellement limité pour beaucoup d’artistes
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    à partir de 1974 General Idea a fondé Art Metropole à Toronto, un centre de distribution pour les livres d’artistes, pièces sonores, vidéos et éditions limitées imprimées et objets
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    Art Metrople existe encore aujourd’hui, avec une vitalité nécessaire pour la scène locale
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    en 1987, AA Bronson a écrit un des premiers livres sur la culture artistique indépendante au Canada, “From Sea To Shining Sea”
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    qui avait été imprimée sur du mauvais papier,
    et je pense qu’il devrait être ré-édité
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    de 2004 à 2010, AA Bronson a été directeur de Printed Matter à New York, un des plus grands distributeurs (librairie) de livres d’artistes
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    et il a fondé la New York Art Book Fair en 2005
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    il a toujours continué à travailler en tant qu’artiste en parallèle
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    son travail affirme le rôle de l’artiste tout en le remettant en question
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    il teste les limites de la vocation artistique
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    depuis la mort de ses collaborateurs, son travail explore
    la mort, le deuil et la guérison
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    pas vraiment des thèmes courants dans l’art contemporain
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    en 2009 il a fondé avec Kathryn Reklis
    l’institut pour l’art, la religion et la justice sociale
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    il rêve de fonder l’école “AA Bronson pour les jeunes chamans”
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    AA Bronson croit en l’esprit de collaboration et se concentre sur la possibilité de vivre une vie comme une sculpture sociale
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    Je dois dire que je suis étonné qu’il y ait plus que 5 personnes ici
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    Je ne viendrais pas si tôt un dimanche
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    Je suis devant vous, à 10h du matin
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    le 11ème matin du 10ème mois
    de la 12ème année du 21ème siècle
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    Je suis devant vous, dans une institution appelée
    Goldcorp Centre for the Arts
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    Invité par la Simon Fraser University
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    dans le quartier de Gastown en pleine gentrification
  • 7:55 - 8:00
    dans la ville de Vancouver, dans la province
    de la Colombie Brittanique
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    sur la côte Ouest du Canada, au Nord de l’Amérique
  • 8:08 - 8:11
    sur ce globe qu’on appelle “chez soi”
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    je suis né ici, sur ce globe, sur ce continent…
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    un matin de juin 1946
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    il y a 66 ans
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    je m’adresse à ceux qui ont fait
    de ce festival un succès (…)
  • 8:44 - 8:55
    je m’adresse à vous, les artistes qui y participent,
    venant de tout le monde
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    je m’adresse à ceux qui ont subsidié ce projet
    et à ceux qui ne l’ont pas fait
  • 9:02 - 9:07
    ceux qui ont donné généreusement
    et ceux qui n’ont rien donné
  • 9:08 - 9:12
    je m’adresse aux étudiants rassemblés ici aujourd’hui
  • 9:12 - 9:14
    et spécifiquement les étudiants en art
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    je m’adresse à la communauté queer,
    à la communauté aborigène
  • 9:18 - 9:22
    ceux de couleur, toutes les communautés marginalisées
  • 9:22 - 9:24
    pour être rassemblés aujourd’hui
  • 9:25 - 9:29
    et autant qu’aux vivants, je m’adresse aux morts
  • 9:31 - 9:34
    je m’adresse à l’artiste Emily Carr
  • 9:34 - 9:38
    qui reste un modèle pour moi
  • 9:38 - 9:44
    pour avoir vécu exactement comme elle pensait qu’il serait juste
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    je m’adresse aux esprits de Alvin Balkind, Jack Shadbolt
    et Dora Shadbolt, et Arthur Erickson
  • 9:51 - 9:58
    et plus particulièrement Kate Craig
    qui devrait être avec nous aujourd’hui
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    la richesse des musiciens, artistes, écrivains, poètes, acteurs, danseurs, compositeurs, directeurs, architectes
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    et les autres qui ont animé la richesse culturelle de Vancouver
  • 10:11 - 10:17
    et vécu dans des temps difficiles
    de manières imaginatives et innovatrices
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    je m’adresse aux morts, ceux qui ont été persécutés
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    pour leurs différences, ceux qui ont été tués, ceux qui ont souffert d’abus en tant qu’enfants ou adultes
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    ceux qui se sont suicidés à cause de leur impossibilité de vivre pleinement comme ceux qu’ils se sentaient être
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    ceux qui sont décédés du SIDA
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    je m’adresse aux dépossédés et aux abandonnés
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    à tous ceux qui sont morts mais
    qui ne peuvent pas quitter cet endroit
  • 10:42 - 10:47
    je les invite à nous rejoindre ici
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    dans cette discussion sur l’art, les artistes,
    l’auto-détermination, et les institutions
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    car nous sommes une communauté des vivants et des morts
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    je parle en tant qu’artiste
  • 11:00 - 11:04
    invité à participer à cette conférence
  • 11:04 - 11:07
    “Institutions créées par des artistes”
  • 11:08 - 11:15
    je parle devant un groupe constitué,
    principalement je l’espère, d’artistes
  • 11:19 - 11:25
    je suis chanceux d’être le type de personnes qui se demande ce qu’il fera quand il grandira
  • 11:26 - 11:31
    dans les années 60, j’ai arrêté l’école d’architecture à Winnipeg
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    tous les meilleurs gens de ma génération ont aussi arrêté
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    et avec un groupe d’amis nous avons créé une communauté,
    une école libre, appelée simplement “l’école”
  • 11:40 - 11:43
    et un journal undergound
  • 11:46 - 11:50
    c’était ma première expérience de création d’une institution
  • 11:50 - 11:54
    avec l’idée d’édition indépendante et d’auto-gouvernance
  • 11:54 - 11:57
    J’étais intéressé en auto-détermination
  • 11:57 - 12:00
    je ne voulais pas travailler dans un bureau, suivre des ordres
  • 12:00 - 12:05
    et je ne voulais pas vivre selon les idées d’autres personnes
    sur comment je devrais être
  • 12:05 - 12:10
    j’était intoxiqué par l’idée de créer ma propre institutions
  • 12:13 - 12:19
    comme Michel Foucault l’a dit, à partir de sa vie
    on peut faire une œuvre d’art
  • 12:19 - 12:21
    j’ai toujours voulu être un artiste
  • 12:21 - 12:25
    et je réalise maintenant que ma vie pourrait être cette œuvre d’art
  • 12:27 - 12:32
    aujourd’hui je parle de moi-même comme un “faiseur d’institutions”
  • 12:34 - 12:37
    ceci est une sorte d’invocation pour débuter cette conférence
  • 12:54 - 12:58
    budgets, budgets, budgets
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    je ne suis pas un comptable, je suis un artiste
  • 13:01 - 13:05
    je déteste faire la comptabilité
  • 13:05 - 13:08
    on sait bien que les artistes ne sont
    même pas sensés voir de l’argent
  • 13:08 - 13:12
    oui, mais on n’est pas non plus sensés être à la TV, AA
  • 13:12 - 13:16
    on est sensés être là, sur les bords de la société
  • 13:16 - 13:20
    entre le chaos et notre sensibilité tout fraîche
  • 13:20 - 13:24
    on est sensés être romantiques, purs
  • 13:24 - 13:28
    pendant que nos œuvres sont dans le marché
  • 13:28 - 13:31
    l’objet des investissements de fétichistes
  • 13:31 - 13:33
    c’est comme ça que le capitalisme opère
  • 13:33 - 13:36
    il espère tout le temps de nouveaux marchés
  • 13:36 - 13:45
    il capture le chaos, comptant sur le changement
    pour ensuite le réintégrer au mainstream
  • 13:45 - 13:47
    à grand profit évidemment
  • 13:48 - 13:51
    et le problème est “comment travailler hors du système”?
  • 13:51 - 13:54
    non, le problème est “comment travailler dans le système”?
  • 13:54 - 13:58
    parce qu’il n’y a plus de dehors
  • 13:58 - 14:00
    à moins que tu sois très romantique…
  • 14:00 - 14:01
    ah les années 60!
  • 14:01 - 14:05
    c’est pour ça qu’on travaille le format des média, AA
  • 14:05 - 14:08
    on ne veut pas détruire la télévision
  • 14:08 - 14:10
    on veut y ajouter quelque chose,
  • 14:10 - 14:15
    on veut l’étendre jusqu’à ce qu’elle perde forme
  • 14:17 - 14:21
    imagine, toutes ces nouvelles sensibilités
  • 14:21 - 14:25
    prenant de plus en plus de place
  • 14:25 - 14:33
    tout ce chaos réinjecté dans le mainstream
  • 14:33 - 14:40
    exagéré au point qu’il en devient impossible d’avoir une vue d’ensemble
  • 14:41 - 14:44
    tu voudrais remplacer le mode du profit
    par celui du changement, non?
  • 14:44 - 14:50
    oui, pense le capitalisme comme un format supplémentaire
    qu’on peut occuper et remplir de notre contenu.
  • 14:52 - 14:54
    qui paie pour cette tournée?
  • 15:02 - 15:06
    General Idea a commencé en 1969
  • 15:06 - 15:11
    une amie mutuelle, Mimi, nous a convaincus d’habiter cette maison
  • 15:13 - 15:17
    mon souvenir préféré dans cette maison est
    qu’elle n’avait pas de douche
  • 15:17 - 15:21
    donc on utilisait un tuyau dans la cave avec un bassin
  • 15:23 - 15:26
    nous voilà — sans moi parce que je prends la photo
  • 15:29 - 15:48
    cette maison était située dans un quartier de Toronto avec des fleurs peintes dans les rues, dont les couleurs étaient passées
  • 15:48 - 15:52
    il y avait une vitrine au rez de chaussée dans notre salon
  • 15:52 - 15:56
    on était tous sans boulots, on s’ennuyait, on avait vraiment rien d’autre à faire…
  • 15:56 - 16:01
    donc on a commencé à ouvrir une série de faux magasins
  • 16:03 - 16:05
    comme le Belly Store
  • 16:09 - 16:17
    il y avait dans le quartier une boutique de livres qui liquidait son stock de livres de romances d’infirmières
  • 16:17 - 16:24
    et on en a fait une vitrine de librairie
  • 16:24 - 16:26
    on avait mis un panneau sur la porte
  • 16:26 - 16:28
    “de retour dans 5 minutes”
  • 16:28 - 16:30
    il y avait une résidence d’infirmières dans le quartier
  • 16:30 - 16:37
    et on était derrière à les regarder se demander de quoi il s’agissait
  • 16:41 - 16:49
    le Belly Store était la première de nos boutiques
  • 16:49 - 16:53
    1969 était le début de notre occupation du monde commercial
  • 16:53 - 17:04
    voilà notre premier produit, Belly Food
  • 17:04 - 17:11
    et dans les 30 jours d’ouverture du Belly Store
    on en a pas vendu un seul
  • 17:12 - 17:16
    mais ils valent beaucoup plus d’argent aujourd’hui
  • 17:18 - 17:21
    ensuite il y a eu Betty‘s, au même endroit
  • 17:21 - 17:34
    on avait trouvé un magasin d’habits de femmes de 1948 qui venait de fermer
  • 17:34 - 17:39
    on a pu tout racheter pour 150 dollars
  • 17:39 - 17:42
    et ensuite on a ré-ouvert le magasin dans notre salon
  • 17:42 - 17:46
    c’était avant l’époque des habit rétro
  • 17:46 - 17:55
    on a eu un article entier dans le journal, pas dans la section art, mais à la première page de la section “femmes”
  • 17:57 - 18:00
    tout s’est vendu
  • 18:00 - 18:07
    à part 13 pièces de cette horrible robe
  • 18:10 - 18:14
    c’est le dernier projet qu’on a fait dans cet espace
  • 18:14 - 18:19
    avant qu’on déménage dans un loft
    dans le quartier des finances de Toronto
  • 18:22 - 18:27
    mais on avait encore les 13 robes
  • 18:27 - 18:33
    donc on a inventé le concours de beauté de Miss General Idea 1971
  • 18:33 - 18:39
    de vendeurs, on est devenus
    organisateurs de concours de beautés
  • 18:39 - 18:43
    puis organisateurs de “spectacles de média”
  • 18:45 - 18:52
    c’est Grenada (?), rétroactivement appelée Miss General Idea 68
  • 18:52 - 18:59
    elle tient les kits de participation au concours
  • 18:59 - 19:03
    c’est la conception de l’artiste
  • 19:03 - 19:15
    une image qu’on avait trouvé dans un magazine pornographique — j’imagine que c’est un homme
  • 19:15 - 19:30
    on a envoyé la robe à 13 artistes en leur demandant de renvoyer une photo de la personne de leur choix pour concourir
  • 19:30 - 19:38
    ça c’est Dr Venus (je ne peux pas dire son nom parce que c’est une sénatrice Canadienne)
  • 19:42 - 19:54
    c’est le gagnant: Michael Morris, qui s’est nommé
    Marcel Idea à cette occasion
  • 19:54 - 20:01
    les juges étaient de vrais juges: Dorothy Cameron et David Silcox
  • 20:01 - 20:03
    David Silcox était le chef du Canada Council
  • 20:03 - 20:06
    Dorothy Cameron était une consultante en art estimée
  • 20:06 - 20:11
    et ils ont choisi Marcel parce qu’il capturait le glamour sans tomber dedans
  • 20:15 - 20:27
    c’est le premier numéro de FILE, en 1972
  • 20:36 - 20:39
    et on a encore changé de rôles:
  • 20:39 - 20:46
    d’organisateur de spectacles de média, on est devenus architectes
  • 20:46 - 20:54
    architectes d’un autre type d’institution,
    le Miss General Idea Pavillion
  • 20:54 - 21:02
    le Pavillon était un concept d’une architecture décentralisée
    et non-existante
  • 21:02 - 21:10
    notre idée était d’avoir différentes installations,
    comme des portions du Pavillon
  • 21:10 - 21:21
    sans devoir être assemblées dans un bâtiment
  • 21:21 - 21:31
    voici Art Metropole, qu’on a fondé en 1974
  • 21:31 - 21:37
    fondé comme l’archive et la boutique du Pavillon
  • 21:37 - 21:40
    le Pavillon était la métaphore du musée
  • 21:40 - 21:43
    on construisait notre propre monde
  • 21:43 - 21:47
    FILE représentait les médias de masse
  • 21:47 - 21:49
    le concours de beauté représentait le processus de création
  • 21:49 - 21:53
    Miss General Idea était l’œuvre d’art
  • 21:53 - 21:56
    le Pavillon était la métaphore du musée
  • 21:58 - 22:01
    c’est la boutique du Pavillon
  • 22:01 - 22:07
    la première exposition a eu lieu à Amsterdam en 79
  • 22:07 - 22:13
    à la même époque que la vidéo dont on a vu un extrait
  • 22:13 - 22:19
    à l’occasion de cette exposition, on a réalisé que la boutique du musée ne vendait pas nos pièces
  • 22:19 - 22:23
    et on a donc voulu créer notre propre boutique de musée
  • 22:23 - 22:30
    la boutique a été exposée plein de fois
  • 22:30 - 22:34
    mais on ne nous a permis d’y vendre
    des choses qu’une seule fois
  • 22:34 - 22:44
    les boutiques des musées ne permettent pas
    la compétition
  • 22:44 - 22:53
    c’est spécial, parce que les parties boutiques et restaurant des musées sont toujours considérées comme secondaires
  • 22:53 - 23:01
    mais on a alors réalisé qu’elles priment
    sur toutes les autres parties
  • 23:06 - 23:11
    c’est un des multiples qu’on a fait dans la période “liquid assets”
  • 23:11 - 23:14
    un support à cocktail
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    la boisson ultime du post-modernisme
  • 23:17 - 23:21
    car elle combinent des ingrédients pour créer de nouvelles choses
  • 23:24 - 23:29
    le voici ici sur la couverture de FILE
  • 23:31 - 23:35
    Andy Warhol était un de nos premiers abonnés
  • 23:35 - 23:39
    j’allais à New York pour lui donner son numéro
    en personne
  • 23:39 - 23:49
    je l’avais interviewé à propos d’argent dans le magazine,
    et il y avait ce signe $ sur la couverture
  • 23:49 - 23:53
    et ses peintures de signes $ sont apparues 9 moins plus tard
  • 23:55 - 23:57
    Poodles…
  • 23:57 - 24:03
    pas le temps d’en parler, long story…
  • 24:03 - 24:08
    voilà le labyrinthe, pour le Pavillon, jamais construit
  • 24:09 - 24:22
    on l’avait proposé pour une exposition
    dans un centre commercial abandonné de Montréal
  • 24:23 - 24:33
    c’est le rendu de l’intérieur du labyrinthe, basé sur les
    labyrinthes qu’on trouvait dans les saunas gay dans les années 70
  • 24:33 - 24:37
    il n’a apparemment pas pu être construit parce qu’il n’était pas accessible aux fauteuils roulants
  • 24:41 - 24:48
    les armoiries du Pavillon
  • 24:48 - 24:57
    on voyageait en Europe et on était intéressés par l’héraldique, premier language visuel occidental
  • 24:57 - 25:03
    donc on a traduit nos images en images héraldiques
  • 25:04 - 25:11
    voilà une série de pièces du Pavillon
  • 25:12 - 25:18
    pas vraiment imaginaires, mais pas vraiment
    vraies dans le sens normal du terme
  • 25:18 - 25:27
    elles contiennent plusieurs indice du futur…
  • 25:27 - 25:33
    voici un auto-portrait de General Idea avec les trois queues
  • 25:33 - 25:36
    “9 vies”
  • 25:36 - 25:39
    inspiré par le drapeau de la ville d’Amsterdam
  • 25:39 - 25:43
    portant déjà des signes de ce qui allait arriver
  • 25:44 - 25:50
    en 87, on a été invités à faire un projet, un pièce à vendre
  • 25:50 - 25:58
    à la première levée de fond pour la recherche autour du SIDA
  • 25:58 - 26:07
    on a proposé cette grande peinture
  • 26:07 - 26:09
    on est donc entrés dans une nouvelle phase
  • 26:09 - 26:18
    d‘architectes on est devenus une compagnie de publicité
  • 26:18 - 26:26
    on a passé les 7 années suivantes à monter une sorte de
    campagne promotionnelle pour une maladie
  • 26:26 - 26:32
    une maladie qui a cette époque n’était pas nommée à voix haute
  • 26:32 - 26:35
    par le président des États Unis par exemple
  • 26:36 - 26:45
    voilà les posters qu’on a mis dans les rues de NY, San Francisco, Toronto, Berlin…
  • 26:46 - 26:55
    à ce moment, on s’est rendus compte que le musée
    fasait partie de la culture de masse
  • 26:55 - 27:09
    à partir de la fin des années 80 ce n’était plus un espace de recherche, de réflexion
  • 27:09 - 27:21
    donc on a commencé à utiliser le musée
    comme un espace publicitaire
  • 27:21 - 27:37
    on a fait une sculpture à Hambourg, qui allait
    se retrouver pleine de graffitis et de posters
  • 27:37 - 27:43
    l’idée était qu’elle devienne une sorte de conversation,
    qu’elle collecte des informations sur la maladie
  • 27:43 - 27:49
    et qu’elle agisse comme un point physique de rassemblement
  • 27:49 - 28:04
    mais après elle est passée par plusieurs plusieurs musées,
    qui malgré les indications l’ont nettoyée
  • 28:04 - 28:11
    voilà à quoi elle ressemble maintenant
  • 28:11 - 28:19
    SF Moma avait promis qu’ils ne la nettoieraient pas,
    et pourtant ils l’ont la veille de l’exposition
  • 28:19 - 28:21
    j’imagine qu’ils ne veulent pas donner des idées aux gens
  • 28:27 - 28:33
    Et puis Felix a été diagnostiqué atteint du SIDA
  • 28:33 - 28:37
    mais il ne nous l’a pas dit avant 1980
  • 28:37 - 28:40
    et en 1980 Jorge a été aussi diagnostiqué atteint du SIDA
  • 28:40 - 28:46
    notre vie a alors été remplie de pilules
  • 28:46 - 28:49
    que nous avons incorporé dans notre travail
  • 28:49 - 28:52
    comme un objet sculptural de choix
  • 28:53 - 28:56
    voilà un calendrier
  • 28:56 - 29:01
    qui représentait toutes les pilules de Felix prenait à l’époque
  • 29:01 - 29:03
    mais apparemment il demandait aussi au pharmacien
  • 29:03 - 29:07
    des capsules vides avec des couleurs qu’il aimait
  • 29:12 - 29:17
    c’est un an de traitement et un jour de traitement
  • 29:17 - 29:24
    5 par jour, organisée en calendrier
  • 29:24 - 29:34
    plus de 1800 pilules par an
  • 29:34 - 29:38
    les pilules au centre sont les doses journalières
  • 29:38 - 29:41
    il est facile d’imaginer des corps à l’intérieur
  • 29:47 - 29:49
    c’est le Magi© Bullet
  • 29:49 - 29:55
    une installation faite de ballons comme ceux qu’on prend à l’hopital
  • 29:55 - 30:00
    avec la forme de capsules
  • 30:00 - 30:05
    ils représentent le médicament qu’on rêvait tous de découvrir
  • 30:05 - 30:09
    qui n’attaque que la cellule infectée
  • 30:10 - 30:14
    cette pièce se désinstalle toute seule
  • 30:14 - 30:22
    quand les ballons se dégonflent les gens peuvent les prendre et les ramener chez eux
  • 30:22 - 30:33
    une pièce qui se répand dans la ville
  • 30:39 - 30:50
    c’est la pièce Fantasy ***, faite de 300 feuilles de styrofoam
    et de 3 bébé phoques canadiens
  • 30:50 - 30:55
    partout considérés comme une espèce en voie de disparition
  • 30:55 - 30:57
    et considérés au Canada en surpopulation
  • 31:05 - 31:13
    cette pièce est très blanche et a une odeur particulière
  • 31:18 - 31:22
    les trois docteurs de General Idea,
    qui écoutent le coeur de chacun
  • 31:26 - 31:31
    en 1993, Felix et Jorge étaient très malades
  • 31:31 - 31:40
    et on a décidé de rassembler nos activités de New York à Toronto
  • 31:40 - 32:05
    parce que là-bas le système permettait aux malades en phase terminale d’être soignés à la maison et pas à l’hôpital
  • 32:05 - 32:08
    et finalement de pouvoir mourir à la maison
  • 32:08 - 32:16
    donc on a commencé à beaucoup travailler,
    on n’avait plus beaucoup de temps
  • 32:16 - 32:21
    on a produit cette série: les Mondrians infectés
  • 32:21 - 32:27
    le jaune des tableaux a été remplacé par du vert,
    que Mondrian détestait
  • 32:30 - 32:33
    ils sont peints sur du styrofoam
  • 32:33 - 32:38
    c’était donc plus comme un décor de film que de vraies peintures
  • 32:40 - 32:48
    c’est le dernier projet qu’on a fait ensemble,
    publié après leur mort
  • 32:48 - 32:50
    XXX Voto
  • 32:50 - 33:05
    basé sur le texte d’Yves Klein, pour Saint Theresa
  • 33:05 - 33:07
    dans notre cas voué à l’esprit de Miss General Idea
  • 33:07 - 33:10
    la remerciant des bons temps passés ensemble
  • 33:13 - 33:17
    j’avais envie d’amener General Idea dans cette conférence
  • 33:17 - 33:21
    j’aurais pu parler de beaucoup d’autres choses
  • 33:21 - 33:24
    j’aurais pu parler de la plus vieille institution menée par des artistes qui existe toujours
  • 33:24 - 33:31
    la Wiener Secession, fondée en 1895
  • 33:31 - 33:40
    mais j’ai pensé que ça serait plus approprié de
    parler de ce que je fais, vu le temps limité
  • 33:42 - 33:56
    en fait… General Idea était un assemblage
    d’institutions derrière nous
  • 33:57 - 34:02
    c’est un portrait que j’ai fait de Felix sur son lit de mort
  • 34:02 - 34:05
    une photo prise 3 heures après sa mort
  • 34:05 - 34:11
    c’est comme ça qu’il se présentait quand ses amis
    venaient le visiter pendant les dernières semaines
  • 34:11 - 34:15
    ses yeux sont ouverts, il ne lui restait plus assez
    de peau pour les fermer
  • 34:15 - 34:19
    il n’était pas vraiment malade, il s’est juste désintégré
  • 34:21 - 34:27
    et c’est un portrait de Jorge, une semaine avant sa mort
  • 34:27 - 34:31
    il était aveugle, et il m’a demandé de prendre cette photo
  • 34:31 - 34:37
    il pensait qu’il ressemblait à son père quand il a été libéré de Auschwitz
  • 34:37 - 34:41
    Jorge est en fait né dans un camp de concentration
  • 34:41 - 34:44
    ça a été produit comme une série de posters
  • 34:44 - 34:47
    affichés dans la ville de Vienne
  • 34:47 - 34:52
    sans texte
  • 34:52 - 35:04
    ça a commencé cette discussion sur les intersections entre l’histoire du SIDA et de l’holocauste
  • 35:05 - 35:13
    et ensuite j’ai fait un troisième portrait mortuaire,
    celui de la part de moi-même qui est morte avec eux
  • 35:14 - 35:23
    je suis alors devenu un artiste solo, en commençant par leur mort
  • 35:25 - 35:38
    je me suis retrouvé suspendu dans un espace
    dans lequel je ne savais pas quoi faire
  • 35:38 - 35:52
    inspiré de la figure sur les cartes de tarot, l’homme pendu
  • 35:55 - 36:06
    j’avais pris beaucoup de cours pour devenir un guérisseur
  • 36:06 - 36:12
    pour devenir un accoucheur pour les mourants
  • 36:12 - 36:18
    et 10 ans plus tard je suis allé retourné à un cours
  • 36:18 - 36:25
    et j’ai remarqué que j’étais au moins aussi bon que les professionnels
  • 36:25 - 36:29
    donc je suis retourné à New York
  • 36:29 - 36:40
    où j’ai commencé à travailler 40 heures par semaine en tant que guérisseur
  • 36:40 - 36:46
    mon identité de AA Bronson en tant que General Idea était partie
  • 36:46 - 36:53
    et j’étais dans ma nouvelle identité de AA Bronson guérisseur
  • 36:54 - 37:02
    j’ai créé des projets avec cette nouvelle identité
  • 37:02 - 37:04
    par exemple cette installation murale
  • 37:04 - 37:12
    qui était aussi un panneau d’affichage pour ma pratique de soigneur
  • 37:17 - 37:26
    revenant sur l’idée de créer des institutions,
    j’ai monté ce spa de guérison sur place
  • 37:26 - 37:31
    les gens pouvaient prendre des rendez-vous le matin
  • 37:31 - 37:36
    avant que le musée ouvre
  • 37:47 - 37:53
    tout guérisseur professionnel dans General Idea
    doit avoir ses propres huiles et bougies
  • 37:53 - 37:56
    voici les miennes
  • 38:05 - 38:17
    Printed Matter a été fondée en 1976 par
    Lucy Lippard, Sol Lewitt et d’autres
  • 38:17 - 38:24
    on y vendait nos livres
  • 38:24 - 38:29
    à la fin des années 90 on m’a invité à être dans l’équipe de direction
  • 38:29 - 38:38
    et l’espace avait beaucoup de difficultés à survivre
  • 38:38 - 38:49
    9/11 est arrivé, Printed Matter venait de déménager et n’a pas pu avoir d’aides financières
  • 38:49 - 38:53
    on a arrêté toutes les ventes pendant 6 mois
  • 38:53 - 38:56
    New York était un désastre pendant cette période
  • 38:56 - 39:00
    on m’a demandé si je pouvais en devenir le directeur
  • 39:00 - 39:09
    et essayer de sauver le lieu
  • 39:23 - 39:32
    c’est la première exposition de Jenny Holzer
  • 39:32 - 39:40
    et celle de Richard Prince
  • 39:40 - 39:44
    réalisée par Lucy Lippard
  • 39:44 - 39:51
    la première chose que j’ai fait était de déplacer
    Printed Matter dans un espace avec vitrine
  • 39:53 - 40:03
    et de recentrer l’espace sur son but originel:
    un espace pour les artistes, par les artistes
  • 40:03 - 40:12
    on a essayé d’être attentifs aux jeunes
  • 40:12 - 40:19
    on s’est débarassés des catalogues qui y étaient en vente
  • 40:19 - 40:24
    au début on pensait que si on ne vendait pas de livre un peu mainstream
  • 40:24 - 40:26
    on ne survivrait pas
  • 40:26 - 40:30
    mais en fait en ne le faisant plus les ventes ont augmenté
  • 40:33 - 40:38
    en 2006 on a commencé le New York Art Book Fair
  • 40:38 - 40:46
    pour relancer la position de New York sur la scène du livre d’art(iste)
  • 40:46 - 41:04
    ce qui a eu un succès immédiat
  • 41:04 - 41:14
    avec 70 participants à la foire
  • 41:23 - 41:30
    la foire mélange les genres: fanzines, antiquaires
  • 41:30 - 41:35
    mais toujours mettant en avant les artistes
  • 41:44 - 41:52
    la dernière a eu plus de 2000 visiteurs
  • 41:54 - 42:12
    la fin du livre n’est pas encore là
  • 42:12 - 42:30
    pour les livres d’art en tout cas, c’est plutôt le contraire,
    il y a une explosion de livres, de maisons d’édition…
  • 42:34 - 42:46
    il y avait aussi des performances, des conférences
  • 42:47 - 42:50
    je montre le distributeur d’argent (ATM machine)
  • 42:50 - 43:02
    qui est la meilleure partie de la foire: 80'000
    sont partis en quelques heures après l’ouverture
  • 43:02 - 43:12
    il y a donc bien de l’argent pour les livres
Title:
Institutions by Artists - AA Bronson Address
Video Language:
English
Duration:
58:54

French subtitles

Incomplete

Revisions