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Cory Doctorow's "Scroogled" read by Wil Wheaton

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    Doctorow: Cette histoire est tirée du nouveau recueil de Cory Doctorow, "With a Little Help". Visitez
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    craphound.com/walh pour acheter le l'audio-livre entier sur CD, un exemplaire de poche avec un choix de 4 couvertures,
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    ou une version reliée en tirage très limité. Cette histoire, et tout le texte de "With a Little Help", sont sous une licence
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    Creative Commons Attribution de la paternité, partage à l'identique, utilisation non commerciale.
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    Copiez-la, partagez-la, remêlez-la. Comme disait Woody Guthrie:
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    "Cette chanson est protégée aux USA sous le sceau de copyright No 154085 pour
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    une durée de 28 ans, et quiconque sera pris à la chanter sans notre autorisation sera un sacré pote
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    pour nous, parce que nous nous en fichons. Publiez la, écrivez-la, chantez-la,
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    dansez dessus, yodelez-la. Nous l'avons écrite, et c'est tout ce que nous voulions faire.
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    Wheaton: Scroogled (EnGooglés) de Cory Doctorow. Publication originale: Radar Mazine, septembre 2007
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    Lu par Will Wheaton. [les sous-titres de l'histoire sont adaptés de la traduction de Valérie Peugeot, Hervé Le Crosnier et Nicolas Taffin en http://cfeditions.com/scroogled/]
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    "Qu'on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j'y trouverai de quoi le faire pendre"
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    Cardinal Richelieu
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    Greg atterrit à l'aéroport international de San Francisco à 20 heures, mais il était minuit passé quand arriva son tour
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    aux services de douane. C'était bien allé: Il avait voyagé en première classe, avait débarqué le premier.
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    doré comme un pti't Lu, mal rasé, détendu après un mois à la plage de Cabo (3 jours de plongée
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    par semaine, les autres consacrés à draguer les étudiantes françaises). Quand il avait
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    quitté la ville un mois plus tôt, il était une ruine ventripotente aux épaules affaissées.
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    Maintenant il ressemblait à un dieu grec, et s'attirait les regards admiratifs de l'équipage à l'avant de la cabine.
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    Quatre heures plus tard, dans la file d'attente des douanes, il était revenu à sa condition de simple mortel.
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    Son état légèrement euphorique avait disparu, la sueur courrait le long de la raie de ses fesses, ses épaules et sa nuque étaient si tendus
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    que le haut de son dos ressemblait à une raquette de tennis. La batterie de son iPod était morte après
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    3 heures, le laissant inactif, réduit à tendre l'oreille vers ce que disait le couple d'âge moyen
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    qui se tenait devant lui.
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    "Ils ont commencé à nous googler à la frontière", elle dit. "Je t'avais dit qu'ils le feraient."
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    "Je croyais que ça ne commençait que le mois prochain ?" L'homme avait pris l'avion avec un énorme sombrero,
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    l'avait soigneusement rangé dans le compartiment bagages à main, et maintenant, embarrassé, il alternait entre
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    le porter sur la tête et le tenir à la main.
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    Se faire Googliser à la frontière ! Dingue ! Greg avait quitté Google six mois plus tôt, transformant ses stock-options en cash
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    et "prenant un peu de temps pour lui", ce qui s'était avéré plus difficile qu'il ne l'espérait.
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    Pour l'essentiel il avait les 5 mois suivants à réparer les ordinateurs et les sites de ses amis, à regarder
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    la télé de jour, et à prendre 5 kilos, qu'il attribua au fait de rester à la maison au lieu d'être dans le
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    Googleplex, avec son excellente salle de gym ouverte 24 heures sur 24.
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    C'était prévisible. Google avait toute une patrouille de juristes chargés de traiter
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    avec les gouvernements du monde, et des lobbyistes pourris au Capitole pour tâcher d'empêcher que la loi
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    fassent d'eux le meilleur mouchard du monde. C'était une bataille perdue. Le gouvernement US
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    avait dépensé 15 milllards de dollars pour un programme d'enregistrement des empreintes digitales et des portraits des visiteurs à la frontière, et
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    n'avait pas intercepté un seul terroriste. Clairement, le secteur public n'était pas équipé
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    "Pour Bien Chercher".
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    Les officiers du DHS (Sûreté Intérieure) avaient les yeux cernés et louchaient sur leurs écrans, tapant
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    avec méfiance sur leurs claviers avec des doigts boudinés. Pas étonnant que ça prenne 4 heures
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    pour sortir de ce foutu aéroport.
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    « 'soir », dit Greg, en tendant à l'homme son passeport poisseux de sueur. L'officier grommela, l'essuya,
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    puis fixa son écran, en tapant. Tapant beaucoup. Un peu de nourriture séchée était restée accrochée
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    au coin de sa bouche, il tira la langue et la lécha en se concentrant.
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    "Pouvez-vous me parler de Juin 1998 ?"
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    Greg se tourna, regarda à droite et à gauche. "Pardon"?

    « Vous avez envoyé un message à alt.burningman le 17 Juin 1998, concernant votre projet de participer à un festival. Et vous y avez demandé "Les champis, sont-ils vraiment une mauvaise idée ?" »
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    « Vous avez envoyé un message à alt.burningman le 17 Juin 1998, concernant votre projet de participer à Burning
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    Man. Et vous y avez demandé 'Les champis, sont-ils vraiment une mauvaise idée ?' "
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    Il était 3 heures du matin quand ils le laissèrent enfin sortir de la salle "de contrôle complémentaire". L'interrogateur
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    était un homme plus âgé, tellement maigre qu'on aurait dit qu'il était sculpté dans du bois.
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    Ses questions allaient bien au delà des champis à Burning Man. Elles marquaient juste le début des problèmes de Greg.
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    "Parlez-moi de vos passe-temps. Êtes-vous versé dans les modèles réduits de fusées ?"
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    "Quoi ?"
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    "Les modèles réduits de fusées".
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    "Non", dit Greg, "Non, pas du tout", pensant à tous les explosifs dont les passionnés
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    de modèles réduits de fusées s'entouraient.
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    L'homme saisit une note, cliqua encore un peu. "Voyez-vous, je demande ça parce que je vois s'afficher de nombreuses publicités
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    pour du matériel pour les modèles réduits de fusées à côté de vos résultats de recherche et de vos mails Google".
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    Greg sentit un noeud à l'estomac. "Vous êtes en train de regarder mes recherches internet et mes mails?" Il n'avait pas approché
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    un clavier depuis un mois, mais il savait que ce qu'on saisit dans une barre de recherche est bien plus intime
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    que ce qu'on raconte à un confesseur. Il avait vu assez de recherches pour le savoir.
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    calmez-vous, s'il vous plaît. Non je ne suis pas en train de regarder dans vos recherches." L'homme fit une grimace
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    aigre et continua, d'une voix grinçante: "Ce serait inconstitutionnel. Vous ne m'avez pas écouté
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    Nous regardons uniquement les publicités qui s'affichent quand vous lisez vos mails ou effectuez vos recherches. J'ai
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    une brochure qui explique tout ça, je vous la donnerai quand nous en aurons fini."
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    Mais les publicité ne veulent rien dire », déglutit Greg. « Je reçois des publicités pour les sonneries de téléphone Ann Coulter chaque fois que je reçois
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    un e-mail de mon ami qui vit à Coulter, dans l'Iowa!"
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    L'homme opina. « je comprends, monsieur. Et c'est pourquoi je suis en train de vous parler, au lieu de
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    seulement regarder cet écran. A votre avis, pourquoi les maquettes de fusées apparaissent-elles aussi fréquemment
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    pour vous?"
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    Greg réfléchit un moment. " Ok, alors faites ceci: Entrez dans Google et cherchez 'amateurs de café,
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    d'accord?" Il avait été très actif dans ce groupe, et les avait aidé à construire leur
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    site d'abonnement au café du mois". Ils avaient nommé "kérosène" le mélange de café dont ils préparaient le lancement.
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    "Kérosène" et "lancement" c'ètait probablement ça qui poussait Google à dégueuler les pubs
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    pour les modèles réduits de fusées. Pas qu'il puisse le savoir: il avait bloqué toutes les pubs dans son navigateurs.
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    Ils étaient presque au bout quand quand l'homme au visage de sculpture découvrit les photos de Halloween. Elles étaient
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    enterrées trois écrans plus loin dans la liste des résultats de la recherche "Greg Lupinski", et Greg
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    ne les avait pas remarquées.
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    "C'était une soirée costumée, sur le thème de la guerre du Golfe," dit-il. "dans le Castro,"
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    "Et vous étiez déguisé en...?"
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    " En kamikaze." Rien que prononcer les mots l'avaient rendu nerveux, comme si
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    les prononcer ferait sortir les menottes.
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    "Venez donc avec moi, M. Lupinski."
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    La fouille dura longtemps. Ils lui firent des frottis dans des parties du corps qu'il ignorait avoir. Il demanda quelque chose
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    sur un avocat. Ils lui dirent qu'il pourrait appeler tous les avocats qu'il voudrait quand il serait sorti
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    de la zone stérile de la douane.
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    "Bonne nuit, M. Lupinski." C'était un nouvel interrogateur, un homme qui voulait savoir
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    pourquoi il s'était enquis de la certification de spécialiste tant en plongée de nuit qu'en plongée profonde auprès
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    de l'instructeur PADI à Cabo. Le type sous-entendait que Greg s'était entraîné pour devenir un homme-grenouille
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    d'Al Qaida, et ne semblait pas croire que Greg avait juste voulu passer tous les certificats
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    qu'il pouvait, pratiquant la plongée comme tout ce qu'il pratiquait: à fond.
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    Mais maintenant, l'homme avec la fixation des hommes grenouilles lui souhaitait bonne nuit et le laissait partir
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    de la zone de contrôle complémentaire. Ses valises étaient les seules sur le tapis tournant des bagages. En les
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    soulevant, il vit qu'elles avaient été ouvertes et refermées à la va vite. Certains de
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    ses habits dépassaient des bords.
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    En rentrant chez lui, il s'aperçut que toutes ses imitations de statues précolombiennes avaient été brisées et que sa chemise de coton
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    blanc mexicaine - pliée par la dame de la buanderie - était marquée d'une empreinte de botte
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    au milieu. Ses vêtements ne sentaient plus le Mexique. Ils sentaient l'aéroport et
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    l'huile pour machines.
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    Le facteur avait laissé toute une caisse de courrier chez lui ce jour-là, mais il ne pouvait même pas
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    commencer à penser à y faire face. Tout ce à quoi il réussissait à penser, tandis que le soleil se levait au dessus de la Mission,
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    ravivant les couleurs des maisons victoriennes qu'on appelait "dames peintes, c'était à ce qu'être
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    googlé signifiait.
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    Il n'était pas question de dormir. Il avait besoin de parler de tout ça. Il n'y avait qu'une
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    personne avec qui il pourrait parler. Et par chance, elle était généralement réveillée vers cette heure.
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    Maya avait commencé à travailler chez Google deux ans après Greg, mais avait obtenu une part d'actions
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    bien plus grande que lui. Elle savait exactement ce qu'elle en ferait, une fois qu'elle les aurait vendues:
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    emmener ses chiens et sa petite amie à Florence, pour toujours. Apprendre l'italien, faire
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    les musées, s'asseoir dans les cafés. C'était elle qui l'avait convaincu de partir au Mexique "'importe-où,"
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    elle avait dit, n'importe où, où il pourrait rebooter son existence.
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    Maya avait deux énormes labradors chocolat et une petite amie très très patiente qui pouvait tout supporter
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    excepté d'être traînée autour du Parc Dolores à 6 heures du matin par cent soixante dix kilos
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    de chiens baveux.
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    Elle saisit son spray anti-agresseurs quand il s'approcha d'elle en jogguant, puis se reprit et ouvrit
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    les bras, lâchant les laisses et les coinçant d'un pied, un geste bien rôdé.
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    "Oû est le reste de toi? Mec, t'es kiffant!"
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    Il accepta l'étreinte, soudain embarrassé de son odeur particulière après une nuit entière de Googling
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    intrusif. "Maya," dit il, "que sais-tu du DHS?"
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    Elle se raidit et les chiens pleurnichèrent.Elle regarda à droite et à gauche puis d'un geste du menton, désigna les courts de tennis.
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    "En haut du réverbère là-bas. Ne regarde pas. C'est un de nos points d'accès wifi municipaux, .
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    équipés d'une webcam grand angle. Tourne-lui le dos quand tu parles. Ils lisent sur les lèvres."
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    Il décoda ça lentement. Le programme de WIFI municipal gratuit était un succès dans toutes les villes
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    où il était actif, et dans une vision globale, ça n'avait pas couté cher de mettre des points d'accès WIFI
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    sur les réverbères et autres poteaux électiviés des villes. Surtout en comparaison avec
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    la possibilité de montrer aux gens des pubs basées sur le lieu où ils se trouvaient. Greg n'avait pas vraiment
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    fait attention quand on avait avait rendu publiques les caméras. sur tous ces points d'accès. Il y avait
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    bien eu une tempête d'un jour sur les blogs, tandis que les gens revisitaient les rues de leur enfance ou
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    parcouraient les trottoirs à prostituées, identifiant les toilettes, mais très vite l'excitation était retombée.
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    Maintenant il se sentait - observé.
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    Se sentant idiot, il serra les lèvres et murmura: "Tu te fiches de moi."
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    "Viens avec moi", elle dit, tournant carrément le dos au réverbère.
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    Les chiens n'étaient pas contents d'écourter leur promenade et exprimaient leur contrariété
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    dans la cuisine pendant que Maya préparait un café pour eux - aboyant, cognant et secouant la table.
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    Laurie, l'amie de Maya, appela depuis la chambre à coucher et Maya retourna lui parler,
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    puis ressorti, l'air agité.
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    "Ça a commencé en Chine," elle dit. "Quand nous avons déplacé nos serveurs sur le continent, ils sont
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    tombés sous la jurisdiction chinoise. Ils pouvaient googler n'importe qui à travers nos serveurs."
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    Greg savait ce que ça voulait dire: si tu visitais une page avec des pubs Google, si tu utilisais
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    Google maps, ou Google mail - même si tu envoyais des mails à un compte gmail - Google
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    recueillait tes informations, pour toujours.
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    "Ils nous utilisaient pour élaborer les profils des gens. Pas pour les arrêter, tu comprends. Mais quand
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    ils avaient quelqu'un qu'ils voulaient arrêter, ils venaient chez nous pour avoir un profil et trouver un motif
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    pour les écrouer. Il n'y a pratiquement rien qu'on puisse faire sur le Net qui ne soit pas illégal en Chine."
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    Greg secoua la tête. "Pourquoi ont-ils mis les serveurs en Chine?"
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    "Le gouvernement avait dit qu'il les bloquerait autrement. Et Yahoo était là." Ils grimacèrent
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    tout deux. A un moment donné, Google était devenu obsédé par Yahoo, plus préoccupés
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    par ce que faisait la concurrence que par leur propre efficacité. "Alors nous l'avons fait. Mais
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    beaucoup d'entre nous n'aimaient pas l'idée."
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    Elle but une gorgée de café et baissa le ton. Un des chiens gémit. "J'en ai fait mon projet 20%".
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    Les Googlers étaient censés consacrer 20% de leur temps à des projets "blue sky", sans but commercial.
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    "Moi et mon équipe. Nous l'appelons "googlenettoyeur". Il plonge profondément dans la banque de données et, statistiquement,
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    il te normalise. Tes recherches, tes histogrammes gmail, tes habitudes de navigation en ligne.
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    Tout."
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    "Les pubs des recherches?"
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    "Ah," elle fit la grmace. "You, le DHS. Nous avons négocié un compromis avec le DHS. Ils ont arrêteraient de demander
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    de pêcher dans nos enregistrements de recherche et nous les laisserions regarder les publicités affichées dans les écrans des utilisateurs."
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    Greg se sentait mal. "Pourquoi? Ne me dis pas que Yahoo! le faisait déjà... "
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    "Non, non. Enfin oui, bien entendu. Yahoo! le faisait, mais ce n'était paspour ça. Tu sais que les Républicains
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    détestent Google. La plupart d'entre nous sont inscrit au parti démocrates, alors nous avons fait tout ce que nous pouvions pour faire
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    la paix avec eux avant qu'ils ne nous dézinguent. Ce ne sont pas des I.P.I. - Informations personnellement identifiables,
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    la fumée toxique à l'ère de l'information". Ce sont juste des métadonnées. C'est seulement un peu
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    mal."
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    "Si c'est tellement innocent, pourquoi tout ce cirque de conspiration?"
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    Elle soupira et étreignit le labrador qui la poussait avec sa grosse tête en forme d'enclume. "Leurs agents
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    sont comme des morpions. Une fois que nous les avons laissé entrer, tout est soudain devenu
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    beaucoup plus - secret. Ils vont partout. Dans certaines de nos réunions, ils doivent être présents. On se croirait
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    dans un ministère soviétique, avec un fonctionnaire politique toujours là, observant tout.
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    Quant au contrôle de sécurité, maintenant nous sommes répartis en deux camps. Les acceptés et les
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    suspects. Nous savons tous qui n'est pas accepté, mais personne ne sait pourquoi. Je suis acceptée. Heureusement pour moi,
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    être lesbienne ne vous disqualifie plus de l'accès aux conneries secrètes. . Aucune personne acceptée par le contrôle
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    ne daignerait déjeuner avec quelqu'un qui ne peut pas être accepté. Et de temps en temps, un de tes co-équipiers.
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    est retiré de ton projet 'pour des raisons de sécurité', quoi que ça puisse signifier."
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    Greg se sentait très fatigué. "Alors j'ai eu de la chance d'être sorti vivant de l'aéroport. J'aurais pu finir
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    à Guantanamo si ça s'était mal passé, je suppose?"
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    Maya le regardait intensément, ses yeux sautant de gauche à droite. Il attendit, mais
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    elle ne dit rien.
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    "Qu'est ce qu'il y a?"
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    "Je vais te confier un truc, mais jure moi de ne jamais le répéter, OK?"
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    "Hmm, OK? tu ne vas pas me dire que tu es une kamikaze d'Al Qaida incognito?"
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    "Pas si simple. Voilà le truc : la surveillance du DHS dans les aéroports n'est rien qu'un premier tri.
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    Cela permet aux agents d'affiner leurs critères de recherche. Une fois que tu as été retenu pour un interrogatoire complémentaire
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    à la frontière, tu rentres dans la catégorie "personne intéressante" - et ils ne te lâchent plus jamais. Il vont passer en revue
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    les webcams à la recherche de ton visage et de ta démarche . Il vont lire ton courrier, il vont enregistrer tes recherches en ligne.
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    "Je croyais que tu avais dit que la justice ne les laisserait pas..."
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    "Les tribunaux ne les laisseront pas te Googliser tout azimut. Mais une fois que tu es dans le système,
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    cela devient une recherche sélective... c'est tout à fait légal. Et quand ils commencent à te Googliser, ils finissent toujours
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    par trouver quelque chose."
  • 15:11 - 15:16
    "Tu veux dire qu'ils ont une chaufferie de ménagères du Midwest qui lisent les e-mails
  • 15:16 - 15:20
    de tous ceux qui ont été examinés une seconde fois à la frontière? Ça a l'air du job le plus merdique
  • 15:20 - 15:21
    du monde."
  • 15:21 - 15:28
    "Si seulement.Non, rien de tout ça n'est touché par des mains humaines. Toutes tes données finissent dans une grosse trémie
  • 15:29 - 15:34
    qui recherche des "motifs de suspicion" et peu à peu élabore un acte d'accusation contre toi, en utilisant
  • 15:34 - 15:39
    la déviation par rapport aux normes statistiques pour prouver que tu es coupable de quelque chose. C'est juste
  • 15:39 - 15:44
    une variante de notre méthode pour identifier les spammers de recherches - les 'optimisateurs' qui ont essayé
  • 15:44 - 15:49
    de pousser leurs escroqueries viagra et jeux de l'avion au début des résultats de recherche - mais au lieu
  • 15:49 - 15:55
    d'abaisser ton rang de recherche, nous augmentons ta possibilité d'être envoyé en Syrie. Et
  • 15:55 - 16:00
    évidemment, ils nous googlisent tous, chaque personne qui travaille sur quelque chose de 'sensible'."
  • 16:00 - 16:05
    "Evidemment," dit Greg. Il avait l'impression qu'il allait vomir. Il n'avait plus envie d'utiliser
  • 16:05 - 16:12
    un moteur de recherche, jamais plus. "Mais putain, comment une chose pareille a pu arriver? Google était plutôt sympa. 'Don't be evil',
  • 16:12 - 16:18
    n'est-ce pas?" C'était le slogan de l'entreprise, et pour Greg, cela avait été une de ses motivations principales
  • 16:18 - 16:23
    pour se présenter directement chez Google dès qu'il avait obtenu son doctorat en informatique à Stanford.
  • 16:23 - 16:30
    Le rire de Maya était amer et cynique.."'Don't be evil'? allons Greg. Tu as oublié
  • 16:32 - 16:36
    comment c'était quand nous avons commencé à censurer les résultats des recherches en Chine, et nous avons tous demandé
  • 16:36 - 16:41
    comment cela ne pouvait pas être mal? La ligne officielle de la compagnie était à se tordre: "Nous ne faisons pas le mal
  • 16:41 - 16:46
    - nous leur offrons l'accès à un meilleur instrument de recherche! Si nous leur montrions des résultats de recherche
  • 16:46 - 16:52
    hors de leur portée, cela serait seulement frustrant pour eux. Ce serait une mauvaise expérience d'utilisateur. Si
  • 16:52 - 16:58
    nous n'avions pas encore perdu notre médaille 'don't be evil' alors, nous l'avons certainement perdue quand nous avons fait ça."
  • 16:58 - 17:03
    "Que faire, maintenant?" Greg repoussa le chien. Maya eu l'air blessée.
  • 17:03 - 17:09
    "Maintenant tu es une 'personne intéressante', Greg. Pris en filature par Google. Maintenant du dois vivre ta vie en ayant quelqu'un qui surveille ce que tu fais
  • 17:09 - 17:14
    par dessus ton épaule, tout le temps. Tu connais la déclaration de mission, n'est ce pas? 'Organiser toute
  • 17:14 - 17:19
    la connaissance humaine'. Ça veut dire tout. Donne nous cinq ans et nous saurons combien il y avait d'étrons
  • 17:19 - 17:24
    dans la cuvette avant que tu ne tires la chasse. Combine ça avec la suspicion automatisée de quiconque colle
  • 17:24 - 17:29
    avec le portrait statistique d'un méchant et tu es... "
  • 17:29 - 17:30
    "Engooglé."
  • 17:30 - 17:31
    "Complètement".
  • 17:31 - 17:38
    "Merci, Maya", dit-il. "Merci quand même."
  • 17:38 - 17:43
    "Assieds-toi", dit elle. Le chien qui lui avait cogné les jambes recommençait. Maya
  • 17:43 - 17:48
    emmena les deux chiens le long du couloir en direction de la chambre. Il entendit une discussion étouffée avec sa
  • 17:48 - 17:51
    compagne. Elle revint sans les chiens.
  • 17:51 - 17:57
    "Je peux arranger ça », dit-elle, si bas que c'était presque un murmure. "Je peux te
  • 17:57 - 17:58
    googlenettoyer."
  • 17:58 - 18:01
    "Mais tu es sous constante surveillance..."
  • 18:01 - 18:07
    "...des agents du DHS. . Après qu'ils ont saqué tous les Américains immigrés du DHS, il est devenu beaucoup plus gros
  • 18:07 - 18:11
    et plus stupide. Je peux te googlenettoyer, Greg."
  • 18:11 - 18:13
    "Je ne veux pas te créer d'ennuis."
  • 18:13 - 18:18
    Elle secoua la tête. "Je suis déjà condamnée. J'ai élaboré le Googlenettoyeur. Chaque jour après ça
  • 18:18 - 18:22
    a été un sursis - maintenant ce n'est plus qu'une question de temps jusqu'à ce que quelqu'un signale
  • 18:22 - 18:27
    mon expertise et mon histoire au DHS et alors... je ne sais pas. Quoi que ce soit qu'ils font aux gens
  • 18:27 - 18:31
    comme moi dans la Guerre contre les Noms Abstraits."
  • 18:31 - 18:37
    Greg se rappela l'aéroport. La fouille. Sa chemise, avec l'empreinte de la botte
  • 18:37 - 18:38
    au beau milieu.
  • 18:38 - 18:42
    "Vas-y," dit-il.
  • 18:42 - 18:46
    Les pubs étaient bizarres. Depuis des années, il n'y faisait pas vraiment attention. Le bloqueur les éliminait
  • 18:46 - 18:50
    presque toutes, mais Google changeait son code assez souvent pour que leurs petites annonces textuelles
  • 18:50 - 18:56
    apparaissent dans beaucoup de ses pages. La plupart restaient subliminales. Seuls les vrais ratages comme cette
  • 18:56 - 19:00
    sonnerie Ann Coulter avaient franchi ses yeux pour arriver à son cerveau.
  • 19:00 - 19:07
    Maintenant les ratages étaient partout: Preuves du Créationisme, Diplôme de Séminaire en Ligne, Avenir
  • 19:07 - 19:14
    sans Terrorisme, Logiciel Anti-Porno, Homosexualité et Satan. Il cliqua sur quelques unes de
  • 19:14 - 19:19
    ces pubs et se trouva dans une sorte d'internet d'un univers alternatif, plein d'opinions bizarres
  • 19:19 - 19:25
    sur les maux de l'homosexualité, la certitude de la jeune terre, le besoin d'éternelle
  • 19:25 - 19:26
    vigilance nationale.
  • 19:26 - 19:31
    Puis il commença à remarquer quelque chose de bizarre dans les résultats mêmes des recherches. Après
  • 19:31 - 19:35
    avoir défait sa valise et ouvert ses courriels, il passa deux semaines à la maison assis sur son
  • 19:35 - 19:41
    cul, à surfer. Sa bedaine pré-Mexique réapparaissant, il décida de faire quelque chose contre. Pas de
  • 19:41 - 19:46
    burritos à déjeuner aujourd'hui - il irait à ce restaurant holistique dont Maya lui avait parlé. La cuisine strictement végétarienne
  • 19:46 - 19:50
    pauvre en gras ne pouvait pas être aussi dégueulasse que sa définition.
  • 19:50 - 19:54
    "Tu voulais peut-être dire 'Restaurants hongrois'?"
  • 19:54 - 20:01
    Il grogna. Non, il volait dire 'restaurant holistiques,' imbécile d'un moteur de recherche. Ça l'enquiquinait.
  • 20:01 - 20:05
    Il appela sa chronologie de recherches et remonta dans les résultats, imprimant les pages.
  • 20:05 - 20:09
    Puis il sortit de son compte Google, et refit les mêmes recherches, comparant
  • 20:09 - 20:14
    les résultats avec les pages de quand il était dans son compte. Les différences étaient frappantes. Une recherche d' 'élection primaire démocrate'
  • 20:14 - 20:19
    menait à des tirades contre Hillary dans des blogs furieux quand il était dans son compte, et à des informations
  • 20:19 - 20:24
    sur le bénévolat pour la CND autrement. Chercher "clinique d'avortement" sans entrer dans son compte
  • 20:24 - 20:29
    donnait le centre de planning familial le plus proche; dans son compte, il recevait des
  • 20:29 - 20:34
    informations sur la Campagne pour la Vie, ProLife.com et l'alliance ProLife. Heureusement qu'il n'était pas
  • 20:34 - 20:35
    enceint.
  • 20:34 - 20:39
    C'était l'effet du googlenettoyeur de Maya. Comme les histoires des gens qui demandaient à leur magnétoscope
  • 20:39 - 20:43
    TiVo d'enregistrer un épisode de "Queer Eye" et se retrouvaient inondés de suggestions
  • 20:43 - 20:48
    d'autres "émissions gay" - "Mon TiVo croit que je suis gay" disait le titre d'un article qu'il se rappelait.
  • 20:48 - 20:53
    Google avait commencé à expérimenter les résultats "personnalisés" de recherche avant qu'il parte à l'étranger
  • 20:53 - 20:56
    - et voilà ce que ça donnait, dans toute sa gloire.
  • 20:56 - 21:00
    Google pensait qu'il était un républicain chrétien conservateur qui soutenait la Guerre contre le Terrorisme
  • 21:00 - 21:03
    et beaucoup d'autres noms abstraits.
  • 21:03 - 21:08
    Il sortit de son compte Google - c'était simple. Après 5 minutes, il y rentra de nouveau. Toutes ses adresses
  • 21:08 - 21:13
    y étaient, Il ressortit. Rentra. Son agenda -
  • 21:13 - 21:19
    quand était l'anniversaire de mariage de ses parents, déjà? Ressortit. Rentra. Il avait besoin de ses signets
  • 21:19 - 21:21
    Google Maps. Ressortit.
  • 21:21 - 21:27
    Il renonça. Google était l'endroit de ses amitiés - tous ses gens avec qui il restait en contact
  • 21:27 - 21:31
    par Orkut. C'était l'endroit de toutes ses relations: tous ses courriels archivés, toutes ces adresses de
  • 21:31 - 21:38
    aon carnet d'adresses. C'était ses photos de famille, ses signets. Merde, la chronologie
  • 21:38 - 21:42
    de ses recherches - la vraie - était comme un cerveau hors-bord, mémorisant
  • 21:42 - 21:46
    les parties de l'insondable internet qui lui tenaient à coeur, de sorte qu'il n'avait pas besoin de se le rappeler
  • 21:46 - 21:50
    de la façon difficile, avec la viande dans son crâne.
  • 21:50 - 21:54
    Google avait une copie de lui - de toutes les parties de lui qui naviguaient le monde et des gens qui s'y
  • 21:54 - 22:01
    trouvaient. Google possédait cette copie, et sans elle, il ne pouvait plus être lui-même. Pas d'autre choix
  • 22:01 - 22:03
    que de rester dans son compte.
  • 22:03 - 22:08
    Greg frappa les clés du laptop à côté de son lit, allumant l'écran. Il loucha
  • 22:08 - 22:14
    sur l'horloge de la barre des outils: 4:13 du matin! Merde, qui frappait à sa porte à une heure pareille?
  • 22:14 - 22:19
    Il cria « J'arrive ! » d'une voix embrumée et enfila robe de chambre et pantougles. Il traîna des pieds
  • 22:19 - 22:24
    dans le couloir, allumant les lumières au fur et à mesure. Arrivé à la porte, il regarda
  • 22:24 - 22:27
    par le judas pour y découvrir - Maya.
  • 22:27 - 22:31
    Il enleva la chaîne, tira le verrou et ouvrit la porte. Maya se précipita à l'intérieur, passant devant lui,
  • 22:31 - 22:35
    suivie par les chiens, suivie par sa petite amie Laurie, qu'il avait vue pour la dernière fois à une fête de Noël
  • 22:35 - 22:40
    chez Google, avec une fabuleuse robe de cocktai et une coiffure compliquée. Maintenant, elle portait
  • 22:40 - 22:45
    portant une veste de survêtement "Google Summer of Code" gratuite, des jeans, le visage froncé
  • 22:45 - 22:48
    des sourcils jusqu'au menton.
  • 22:48 - 22:53
    Maya brillait de sueur, ses cheveux collaient à son front. Elle se frotta les yeux,
  • 22:53 - 22:55
    qui étaient tout rouges et pochés.
  • 22:55 - 22:58
    "Fais ton sac" coassa-t-elle d'une voix rauque.
  • 22:58 - 22:59
    "Quoi?"
  • 22:59 - 23:02
    "Tout ce dont tu ne peux pas te passer. Quelques habits de rechange. Les choses auxquelles tu es sentimentalement attaché -
  • 23:02 - 23:06
    boîtes de photos, le rasoir de ton grand-père, ces trucs. Mais limite-toi à ce que
  • 23:06 - 23:09
    tu peux porter. Nous voyagerons léger."
  • 23:09 - 23:10
    "Maya, qu'est-ce que tu...*
  • 23:10 - 23:15
    Elle le prit par les épaules. "Fais. Le," elle dit. "Ne pose pas de questions maintenant.
  • 23:15 - 23:15
    On n'a pas le temps."
  • 23:15 - 23:17
    "Où veux-tu..."
  • 23:17 - 23:23
    "Au Mexique probablement. Je ne sais pas encore. Fais donc ton putain de sac." Elle lui passa devant, alla dans sa chambre et commença
  • 23:23 - 23:25
    à ouvrir les tiroirs.
  • 23:25 - 23:30
    à vider le contenu des tiroirs.

    "Maya", dit-il fermement, "je ne vais nulle part tant que tu ne me dis pas ce qui se passe ."
  • 23:30 - 23:33
    Elle le fixa et repoussa les cheveux de son visage. « le Googlenettoyeur est vivant. Je
  • 23:33 - 23:38
    l'ai éteint et je suis partie après t'avoir fait. C'était trop dangereux de continuer à l'utiliser.
  • 23:38 - 23:42
    Mais je reçois encore des alertes quand des gens en signalent des bogues, Je suis encore en
  • 23:42 - 23:47
    B en tant que propriétaire du projet. Quelqu'un a signalé 8 bogues cette semaine. Quelqu'un l'a utilisé
  • 23:47 - 23:52
    6 fois pour trafiquer 6 comptes très spécifiques."
  • 23:52 - 23:54
    "Qui est-ce qui l'utilise?"
  • 23:54 - 23:58
    "Bon, je te donne un indice. Voici ceux qui ont été nettoyés cette semaine..." Elle énuméra
  • 23:58 - 24:04
    6 candidats, 4 républicains et deux démocrates, qui participaient tous aux élections primaires.
  • 24:04 - 24:07
    "Les Googlers font du noircissement de candidats politiques?"
  • 24:07 - 24:13
    "Pas les Googlers, Tout ça vient de l'extérieur. Le bloc IP est enregistré à Washington. Et tous les IP
  • 24:13 - 24:17
    sont aussi utilisé par des utilisateurs de Gmail. Et ces utilisateurs Gmail..."
  • 24:17 - 24:19
    "Tu as espionné des comptes gmail?"
  • 24:19 - 24:22
    "Je pars dans deux minutes, avec ou sans toi. Tu peux m'interrompre avec des questions,
  • 24:22 - 24:27
    ou tu peux écouter." Elle lui lança un autre regard. Laura se tenait sur le pas de la porte de la chambre à coucher, tenant
  • 24:27 - 24:31
    les chiens par leurs colliers, les yeux rivés au sol.
  • 24:31 - 24:35
    "Bon. OK. Oui. J'ai espionné leurs e-mails. bien sûr. Tout le monde le fait de temps
  • 24:35 - 24:38
    à autre, et pour des raisons bien pires que les miennes.
  • 24:38 - 24:43
    "C'est notre boîte de lobbying. Ceux qui avaient monté la campagne des vétérans contre Kerry. Tu t'en souviens?
  • 24:43 - 24:46
    Quand nous les avons engagés, ça puait, mais Google ne pouvait pas se permettre de rester 'cette compagnie
  • 24:46 - 24:51
    pleine d'inscrits au parti démocrate" pour toujours. Il nous fallait des amis au Congrès. Ces mecs pouvaient
  • 24:51 - 24:52
    le faire pour nous."
  • 24:52 - 24:55
    "Mais ils ruinent les carrières de politiciens!"
  • 24:55 - 24:58
    "Ouais, bien sûr. Et qui est-ce qui en profite?"
  • 24:58 - 25:02
    Laurie parla, finalement. "D'autres politiciens."
  • 25:02 - 25:05
    Greg sentit son sang battre dans ses tempes. "Nous devrions en parler à quelqu'un."
  • 25:05 - 25:11
    "Ouais," dit Maya. "Comment? Ils savent tout de nous. Ils peuvent voir chacune de nos recherches. Chaque
  • 25:11 - 25:15
    e-mail. Chaque fois qu'ils nous ont choppé avec leurs webcams. Qui est dans notre réseau social...
  • 25:15 - 25:19
    Sais-tu que si tu as plus de quinze contacts Orkut, il est statistiquement certain
  • 25:19 - 25:23
    que tu n'es pas à plus de trois degrés de quelqu'un qui a participé au financement d'une cause 'terroriste'?
  • 25:23 - 25:28
    Tu te souviens de l'aéroport? Imagine bien pire que ça."
  • 25:28 - 25:34
    "Maya," dit-il, pesant ses mots. "Je crois que tu exagères. Tu n'as pas besoin d'aller au Mexique.
  • 25:34 - 25:39
    Tu peux juste démissionner. Nous pouvons commencer une start-up ensemble, ou autre chose. Ou tu peux déménager à la campagne
  • 25:39 - 25:44
    et élever des chiens. N'importe quoi. C'est dingue...."
  • 25:44 - 25:47
    "Ils sont venus me voir aujourd'hui," dit-elle. "Au boulot. Deux des officiers politiques ... les gardiens
  • 25:47 - 25:52
    qui surveillent nos projets sensibles. Et ils m'ont posé un tas de questions très lourdes."
  • 25:52 - 25:54
    "A propos du Googlenettoyeur?"
  • 25:54 - 25:59
    "A propos de mes amis et de ma famille. De l'historique de mes recherches. De mes convictions politiques."
  • 25:59 - 26:00
    "Bon dieu."
  • 26:00 - 26:04
    "Ils m'envoyaient un message. Ils me faisaient savoir qu'ils m'avaient ciblée.
  • 26:04 - 26:09
    Ils surveillent chacun de mes clics et chacune de mes recherches. Il est temps de partir... de sortir de leur ligne de tir."
  • 26:09 - 26:12
    "Il y a un bureau de Google au Mexique, tu sais."
  • 26:12 - 26:15
    "Tu viens, Greg? Nous partons maintenant."
  • 26:15 - 26:18
    "Laurie, qu'est-ce que tu en penses?"
  • 26:18 - 26:24
    Laurie tapa les chiens entre les épaules. "Maya m'a montré ce que Google sait de moi.
  • 26:24 - 26:29
    C'est comme s'il y avait un petit moi là dedans, une copie de moi. Comme si j'étais coincée sous un pot de verre
  • 26:29 - 26:36
    avec une boulette d'éther. Mes parents ont quitté l'Allemagne de l'Est en 65. Ils me parlaient souvent
  • 26:36 - 26:41
    de la Stasi. La police secrète mettait tout ce qu'elle savait sur vous dans un fichier, même les blagues anti-patriotiques,
  • 26:41 - 26:47
    Ces derniers temps, je me sens... observée. Tout le temps. Comme si je ne pouvais pas vivre sans laisser une piste.
  • 26:47 - 26:52
    Comme si j'émettais un nuage de données qui ne peut pas être éliminé."
  • 26:52 - 26:56
    "Nous partons maintenant, Greg. Maintenant. Tu viens?"
  • 26:56 - 27:02
    Greg regarda les chiens. "Il me reste quelques pesos," dit-il. "Prends les. Fais attention,
  • 27:02 - 27:04
    d'accord?"
  • 27:04 - 27:07
    Elle semblait prête à le frapper. Puis elle se radoucit et l'étreignit violemment.
  • 27:07 - 27:13
    "Fais attention toi aussi," elle lui murmura à l'oreille.
  • 27:13 - 27:17
Title:
Cory Doctorow's "Scroogled" read by Wil Wheaton
Description:

This "video" is just a support for multilingual subtitling of the audio recording of Cory Doctorow's "Scroogled" short story, from his With a Little Help collection, as read by Wil Wheaton.Sources:With a Little Help
craphound.com/walh
(collection of all versions of all stories, and description of the publishing project);Audio of Will Wheaton's recording downloadable from craphound.com/walh/audiobook/download-audiobook
Translations of "Scroogled" and derived works: craphound.com/?p=1902
.

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Video Language:
English

French subtitles

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