Return to Video

La fierté et le pouvoir de la représentation au cinéma

  • 0:01 - 0:06
    La Silicon Valley et Internet
    m'ont doté de super-pouvoirs :
  • 0:06 - 0:09
    des armes pour combattre,
  • 0:09 - 0:12
    une armure pour encaisser les coups,
  • 0:12 - 0:16
    et un signe géant dans le ciel
    pour me dire quand je dois me battre.
  • 0:17 - 0:21
    Je ne peux rien prouver de tout ça.
  • 0:21 - 0:23
    Je ne suis pas un « scientifique »,
  • 0:23 - 0:24
    je n'ai pas de « faits ».
  • 0:25 - 0:28
    Mon score actuel sur Rotten Tomatoes
    avoisine les 50 %,
  • 0:28 - 0:30
    et j'ignore comment j'y suis entré.
  • 0:30 - 0:31
    (Rires)
  • 0:32 - 0:35
    Mais si on parle de
    se confronter à un pouvoir
  • 0:35 - 0:37
    plus fort que soi,
  • 0:37 - 0:38
    alors je suis au bon endroit,
  • 0:38 - 0:40
    car, l'an dernier,
  • 0:40 - 0:43
    j'ai passé une année passionnante grâce à
    « Crazy Rich Asians » que j'ai réalisé.
  • 0:44 - 0:45
    (Applaudissements)
  • 0:45 - 0:47
    Merci, merci.
  • 0:47 - 0:49
    Et si nous parlons
    de relations aujourd'hui,
  • 0:49 - 0:52
    c'est que mon histoire
    a été rendue possible
  • 0:52 - 0:56
    grâce à un ensemble de relations
    tissées au cours de ma vie.
  • 0:56 - 0:59
    J'espère qu'en racontant
    un peu de mon histoire,
  • 0:59 - 1:02
    j'aiderai quelqu'un à trouver sa voie
    un peu plus vite que moi.
  • 1:02 - 1:07
    L'histoire commence quand j'ai ouvert
    le livre sacré pour la première fois...
  • 1:08 - 1:11
    Le livre sacré des gadgets
    « The Sharper Image », bien sûr.
  • 1:11 - 1:12
    (Rires)
  • 1:12 - 1:14
    Oui, certains connaissent.
  • 1:14 - 1:17
    C'était un magazine de rêves
  • 1:17 - 1:21
    qui contenait des choses
    inimaginables à nos yeux,
  • 1:21 - 1:22
    mais elles étaient bien là.
  • 1:22 - 1:24
    Vous pouviez vous les faire livrer.
  • 1:24 - 1:27
    Des choses qui n'auraient
    probablement jamais dû exister,
  • 1:27 - 1:30
    comme un « Gregory »,
    un mannequin grandeur nature
  • 1:30 - 1:33
    qui dissuade le crime
    par son allure puissante et masculine.
  • 1:33 - 1:34
    Ce n'est pas une blague.
  • 1:34 - 1:35
    (Rires)
  • 1:35 - 1:37
    Ça existe pour de vrai.
  • 1:37 - 1:38
    (Rires)
  • 1:38 - 1:42
    Mes yeux sont tombés
    sur le Video Ed/it Sima 2.
  • 1:42 - 1:44
    C'était un objet tellement cool
    quand j'avais 10 ans.
  • 1:44 - 1:47
    On pouvait brancher
    ses lecteurs VHS les uns aux autres
  • 1:47 - 1:49
    et faire des montages,
  • 1:49 - 1:52
    j'ai donc finalement convaincu
    mes parents de me l'acheter.
  • 1:52 - 1:53
    Mais avant cela,
  • 1:53 - 1:55
    laissez-moi vous faire
    un petit topo sur mes parents.
  • 1:55 - 1:58
    Ils sont arrivés très jeunes
    aux États-Unis,
  • 1:58 - 2:00
    de Taiwan et de Chine,
  • 2:00 - 2:03
    et ils se sont installés
    à Los Altos, en Californie –
  • 2:03 - 2:05
    la Silicon Valley avant la Silicon Valley.
  • 2:05 - 2:09
    Ils ont monté un restaurant
    appelé Chef Chu's.
  • 2:09 - 2:11
    Cinquante ans plus tard,
    ils y travaillent encore,
  • 2:11 - 2:13
    ils y sont toujours.
  • 2:13 - 2:15
    J'y ai grandi, c'était super.
  • 2:15 - 2:18
    Et en parlant de relations,
    c'était une plateforme de relations.
  • 2:18 - 2:22
    On venait y célébrer tout :
    anniversaires, accords commerciaux,
  • 2:22 - 2:23
    on mangeait, on buvait et
  • 2:23 - 2:24
    on créait des relations.
  • 2:24 - 2:26
    J'ai grandi dans cet univers.
  • 2:26 - 2:30
    Mes parents ont toujours vu
    l'Amérique comme le paradis sur Terre.
  • 2:30 - 2:31
    On peut,
  • 2:31 - 2:35
    si on aime quelque chose,
    travailler et accomplir ce qu'on veut.
  • 2:35 - 2:39
    Ils ont donc élevé
    leurs cinq enfants à l'américaine.
  • 2:39 - 2:40
    Je suis le plus jeune,
  • 2:40 - 2:43
    celui qui ferme les yeux sur la photo.
  • 2:43 - 2:46
    Ils nous ont appelés ma sœur et moi
    Jennifer et Jonathan,
  • 2:46 - 2:50
    à cause de Jennifer et Jonathan
    de la série « Pour l'amour du risque ».
  • 2:50 - 2:52
    (Rires)
  • 2:52 - 2:55
    C'est dire s'ils aimaient l'Amérique.
  • 2:55 - 2:57
    Ils se prenaient pour les Kennedy –
  • 2:57 - 2:59
    surtout ma mère –
  • 2:59 - 3:01
    elle nous mettait donc
    toujours des habits assortis,
  • 3:01 - 3:05
    nous inscrivait à des cours
    de bonnes manières, de danse de salon
  • 3:05 - 3:09
    et elle s'assurait que nous recevions
    les bons soins dentaires.
  • 3:09 - 3:10
    (Rires)
  • 3:10 - 3:12
    C'est une photo de moi, pas un montage.
  • 3:12 - 3:14
    Dieu merci qu'elle l'ait fait.
  • 3:14 - 3:18
    J'étais responsable de la caméra
    à chaque départ en vacances,
  • 3:18 - 3:21
    j'avais donc toutes ces vidéos,
    sans savoir quoi en faire.
  • 3:21 - 3:24
    Mais le Sima Video Ed/it 2,
  • 3:24 - 3:26
    je les ai convaincus de l'acheter,
  • 3:26 - 3:29
    et j'ai passé la nuit
    à me débattre avec les magnétoscopes
  • 3:29 - 3:32
    de la chambre de mon frère et ma sœur,
    les fils emmêlés.
  • 3:32 - 3:34
    J'avais enfin quelque chose à montrer.
  • 3:34 - 3:36
    Donc un soir,
    je les ai réunis dans le salon,
  • 3:36 - 3:38
    on devait être en 1991 environ.
  • 3:38 - 3:40
    Je les fais s'asseoir dans le salon –
  • 3:40 - 3:43
    mon cœur palpite,
    ma respiration s'accélère,
  • 3:43 - 3:44
    un peu comme maintenant –
  • 3:44 - 3:46
    j'appuie sur « Lecture »
  • 3:46 - 3:50
    et quelque chose de merveilleux
    s'est alors produit.
  • 3:50 - 3:51
    Ils ont pleuré.
  • 3:52 - 3:53
    Ils ont beaucoup pleuré.
  • 3:53 - 3:56
    Non pas car c'était
    le meilleur montage vidéo au monde –
  • 3:56 - 3:58
    même si c'était plutôt bon –
  • 3:58 - 3:59
    (Rires)
  • 3:59 - 4:04
    mais car ils se sont vus comme
    une famille normale, qui s'intègre
  • 4:04 - 4:06
    et a sa place à l'écran, devant eux.
  • 4:06 - 4:11
    Comme les films qu'ils vénèrent
    et les séries à l'origine de nos noms.
  • 4:11 - 4:14
    Étant le benjamin, j'avais le sentiment
  • 4:14 - 4:16
    d'être entendu pour la première fois.
  • 4:16 - 4:18
    Il existait un endroit
    où ces choses dans ma tête
  • 4:18 - 4:22
    pouvaient prendre vie
    et s'échapper dans le monde extérieur.
  • 4:22 - 4:24
    C'est là que j'ai compris
  • 4:24 - 4:26
    que je voulais faire ça toute ma vie,
  • 4:26 - 4:28
    que je sois payé ou non pour cela.
  • 4:28 - 4:30
    J'avais cette passion,
    j'avais besoin d'outils.
  • 4:30 - 4:32
    Mon père est allé au travail.
  • 4:32 - 4:35
    Il s'est vanté de mes compétences
    en montage vidéo
  • 4:35 - 4:37
    auprès des clients du Chef Chu's.
  • 4:37 - 4:39
    Par chance, c'était
    dans la Silicon Valley,
  • 4:39 - 4:42
    donc tous travaillaient
    dans l'informatique, les logiciels –
  • 4:42 - 4:43
    ce sont tous des ingénieurs.
  • 4:43 - 4:47
    Ils ont donc proposé de me donner
    du matériel de montage vidéo numérique.
  • 4:47 - 4:50
    Nous étions au début des années 1990,
  • 4:50 - 4:53
    quand ces choses n'existaient pas
    pour un enfant comme moi.
  • 4:53 - 4:57
    J'obtenais donc des logiciels et matériels
    en version bêta venant de HP, de Sun
  • 4:57 - 5:00
    et de Russell Brown de chez Adobe.
  • 5:00 - 5:02
    Je n'avais aucun manuel,
  • 5:02 - 5:05
    alors je les décryptais
    et je les adorais encore plus.
  • 5:05 - 5:08
    J'ai commencé les cours
    à l'école de cinéma de l'USC
  • 5:08 - 5:12
    et mes parents m'appelaient
    constamment pour me rappeler
  • 5:12 - 5:17
    que je devais faire des films
    sur mon héritage chinois.
  • 5:17 - 5:20
    La Chine allait devenir
    un grand marché du cinéma, un jour.
  • 5:20 - 5:22
    Je leur disais : « Ouais, c'est ça. »
  • 5:22 - 5:23
    (Rires)
  • 5:23 - 5:25
    Écoutez toujours vos parents.
  • 5:25 - 5:28
    (Rires)
  • 5:28 - 5:31
    Je voulais devenir
    Zemeckis, Lucas et Spielberg.
  • 5:31 - 5:34
    La dernière chose dont je voulais parler,
    c'était mon identité culturelle,
  • 5:34 - 5:36
    mes origines ethniques.
  • 5:36 - 5:38
    Honnêtement, je ne parlais à personne –
  • 5:38 - 5:41
    Je ne pouvais me confier
    à personne à l'école,
  • 5:41 - 5:43
    et même si j'avais pu, qu'aurais-je dit ?
  • 5:43 - 5:45
    Alors j'ai ignoré ça
    et je suis allé de l'avant.
  • 5:45 - 5:47
    Quinze ans plus tard,
  • 5:47 - 5:48
    j'ai percé à Hollywood.
  • 5:48 - 5:50
    Spielberg me connaît,
  • 5:50 - 5:54
    j'ai travaillé avec The Rock,
    Bruce Willis et Justin Bieber.
  • 5:54 - 5:58
    J'ai même présenté ma troupe
    de danse, LXD, sur la scène de TED
  • 5:58 - 6:00
    et c'était super.
  • 6:00 - 6:01
    Il y a quelques années,
  • 6:01 - 6:03
    je me suis senti perdu au niveau créatif.
  • 6:04 - 6:06
    Le moteur ne tournait plus aussi bien
  • 6:06 - 6:07
    et j'ai reçu un signe...
  • 6:08 - 6:10
    J'ai entendu des voix venues du ciel,
  • 6:11 - 6:13
    un peu comme des oiseaux.
  • 6:13 - 6:15
    Bon OK, c'était Twitter.
  • 6:15 - 6:16
    Et sur Twitter –
  • 6:16 - 6:17
    (Rires)
  • 6:17 - 6:19
    il y avait Constance Wu,
  • 6:19 - 6:21
    Daniel Dae Kim,
  • 6:21 - 6:23
    Jenny Yang, qui est ici aujourd'hui,
  • 6:23 - 6:24
    Alan Yang.
  • 6:24 - 6:28
    Tous ces gens écrivaient leur frustration
  • 6:28 - 6:30
    sur la représentativité à Hollywood.
  • 6:30 - 6:32
    Et ça m'a frappé.
  • 6:32 - 6:34
    J'avais pensé à ça,
    mais je ne l'avais jamais noté –
  • 6:34 - 6:36
    j'étais très concentré –
  • 6:36 - 6:37
    j'étais chanceux de travailler.
  • 6:37 - 6:39
    Puis je me suis rendu compte :
  • 6:39 - 6:40
    qu'est-ce qui ne va pas à Hollywood ?
  • 6:40 - 6:42
    Pourquoi ne le font-ils pas ?
  • 6:42 - 6:46
    Je me suis regardé dans le miroir
    et j'ai vu que Hollywood, c'est moi.
  • 6:46 - 6:47
    J'ai littéralement –
  • 6:47 - 6:49
    j'ai relevé mon col avant de venir,
  • 6:49 - 6:50
    je suis très hollywoodien.
  • 6:50 - 6:51
    (Rires)
  • 6:52 - 6:53
    Il est encore relevé ? Parfait.
  • 6:54 - 6:55
    (Applaudissements)
  • 6:56 - 6:59
    Toutes ces années, j'ai eu
    le sentiment d'avoir tant reçu,
  • 6:59 - 7:03
    sans savoir ce que je rendais
    à l'industrie du cinéma que j'aime tant.
  • 7:03 - 7:05
    J'avais la chance d'y être,
  • 7:05 - 7:08
    mais à ce moment, j'ai compris
    que ce n'était pas de la chance :
  • 7:08 - 7:10
    j'avais le droit d'être là.
  • 7:10 - 7:11
    Non, j'ai gagné le droit d'être là.
  • 7:11 - 7:15
    Toutes ces nuits blanches,
    toutes ces soirées manquées le vendredi,
  • 7:15 - 7:18
    les amis, les petites amies
    que j'ai perdus à cause des montages –
  • 7:18 - 7:22
    J'ai gagné le droit d'être là, d'avoir
    une voix et aussi de dire quelque chose,
  • 7:22 - 7:23
    de dire des choses importantes
  • 7:23 - 7:25
    et, enfin, j'avais le pouvoir –
  • 7:25 - 7:29
    le super-pouvoir de changer
    les choses si tel était mon désir.
  • 7:30 - 7:33
    Quand vous essayez de parler de vous
  • 7:33 - 7:36
    et de ceux qui vous ressemblent
    ou à votre famille,
  • 7:36 - 7:37
    cela peut faire peur.
  • 7:37 - 7:40
    Alors ce sentiment de solitude est revenu.
  • 7:40 - 7:42
    Mais c'est Internet qui m'a dit –
  • 7:42 - 7:45
    qui m'a envoyé ce signe,
    m'a montré mes troupes qui m'attendaient,
  • 7:45 - 7:47
    me soutenaient et m'aimaient.
  • 7:47 - 7:51
    J'ai découvert cet incroyable roman
    de Kevin Kwan : « Crazy Rich Asians »
  • 7:51 - 7:53
    et on s'est mis au travail.
  • 7:53 - 7:55
    On a créé ce film tous ensemble.
  • 7:55 - 7:56
    Un casting 100 % asiatique –
  • 7:56 - 7:59
    le premier en vingt-cinq ans
    pour un récit contemporain.
  • 7:59 - 8:02
    (Applaudissements et acclamations)
  • 8:02 - 8:07
    Mais rien n'était joué
    quand nous avons commencé.
  • 8:07 - 8:10
    Il n'existait pas de subventions
    pour ce type de film.
  • 8:10 - 8:12
    A chaque sondage,
  • 8:12 - 8:14
    le public ne semblait pas au rendez-vous.
  • 8:14 - 8:16
    Même lors des projections tests,
  • 8:16 - 8:19
    quand nous offrons des billets
    gratuits aux gens pour voir le film,
  • 8:19 - 8:21
    nous avons eu un ratio de 1 pour 25 :
  • 8:21 - 8:23
    sur 25 demandes,
    une seule personne acceptait.
  • 8:23 - 8:25
    C'est très peu pour ce genre de choses.
  • 8:25 - 8:28
    Les Asiatiques connaissant
    le livre se méfiaient de Hollywood,
  • 8:28 - 8:32
    ceux qui ne le connaissaient pas
    trouvaient le titre insultant
  • 8:32 - 8:36
    et toutes les personnes non-asiatiques
    ne se sentaient pas visées.
  • 8:36 - 8:39
    On était donc plutôt mal partis.
  • 8:39 - 8:41
    Heureusement, la Warner
    ne nous a pas tourné le dos.
  • 8:41 - 8:44
    Et puis le courant est à nouveau passé,
  • 8:44 - 8:50
    toute cette armée d'Asio-Américains,
    d'écrivains, de journalistes et blogueurs,
  • 8:50 - 8:55
    qui, au fil des ans, avaient gravi
    les échelons de leurs publications
  • 8:55 - 8:57
    y ont contribué, à mon insu.
  • 8:57 - 8:58
    Ils se sont mis à publier des choses.
  • 8:58 - 9:02
    Des entrepreneurs du numérique
    ont partagé sur les réseaux sociaux,
  • 9:02 - 9:06
    ils ont écrit sur nous dans des articles
    du « Los Angeles Times »,
  • 9:06 - 9:09
    du « Hollywood Reporter »
    et de « Entertainment Weekly ».
  • 9:09 - 9:15
    C'était comme un mouvement spontané
    qui parlait de nous.
  • 9:15 - 9:16
    Une chose incroyable à voir.
  • 9:17 - 9:23
    Et la vague de soutien s'est transformée
    en conversation en ligne
  • 9:23 - 9:25
    entre tous ces Asio-Américains.
  • 9:25 - 9:27
    Nous avons pu débattre et discuter
  • 9:27 - 9:29
    de ce que nous voulions raconter,
  • 9:29 - 9:31
    de ce qui devrait l'être ou non,
  • 9:31 - 9:32
    quel genre de –
  • 9:32 - 9:34
    pouvons-nous nous moquer de nous-mêmes ?
  • 9:34 - 9:36
    Et le casting ? Que pouvons-nous faire ?
  • 9:36 - 9:39
    Nous n'étions pas d'accord –
    nous ne le sommes toujours pas,
  • 9:39 - 9:40
    mais ce n'était pas le sujet.
  • 9:40 - 9:43
    Le fait était que
    cette discussion avait lieu.
  • 9:43 - 9:47
    Et ce canal de discussion
    est devenu permanent.
  • 9:47 - 9:51
    Il a fallu tous ces groupes différents
    qui essayaient d'arriver à la même chose
  • 9:51 - 9:55
    pour nous réunir
    en ce même tissu conjonctif.
  • 9:55 - 9:56
    Ce n'était pas parfait,
  • 9:56 - 10:00
    on a commencé à décider de comment
    nous représenter sur le grand écran.
  • 10:02 - 10:05
    Cela s'est matérialisé
    quand je suis allé au cinéma.
  • 10:05 - 10:07
    Je n'oublierai jamais la fois où –
    le premier week-end,
  • 10:08 - 10:10
    je suis entré et il n'y avait pas
    que des Asiatiques –
  • 10:10 - 10:11
    toutes sortes de gens –
  • 10:11 - 10:13
    j'entre, je m'assieds,
  • 10:13 - 10:15
    les gens rient, pleurent,
  • 10:16 - 10:19
    et quand je suis allé dans le hall,
  • 10:19 - 10:20
    les gens sont restés.
  • 10:21 - 10:23
    Comme s'ils ne voulaient pas partir.
  • 10:23 - 10:24
    Ils se sont serrés dans les bras,
  • 10:24 - 10:27
    tapé dans les mains,
    se sont pris en selfie,
  • 10:27 - 10:28
    ils en ont parlé, ils en ont ri.
  • 10:28 - 10:30
    Tout ça.
  • 10:30 - 10:34
    J'ai eu une relation
    si intime avec ce film,
  • 10:34 - 10:37
    mais je ne comprenais quand nous tournions
  • 10:37 - 10:40
    ce que nous tournions
    jusqu'à ce que le film soit produit –
  • 10:40 - 10:45
    c'était la même chose que ressentaient mes
    parents en voyant nos vidéos familiales
  • 10:45 - 10:47
    dans le salon ce jour-là.
  • 10:47 - 10:50
    Nous voir à l'écran avait
    le pouvoir de créer ce sentiment
  • 10:50 - 10:53
    que seul le mot « fierté » peut décrire.
  • 10:53 - 10:56
    J'ai toujours compris ce mot
    avec mon cerveau –
  • 10:56 - 10:59
    j'en avais probablement déjà parlé,
  • 10:59 - 11:00
    mais de le sentir dans son cœur –
  • 11:00 - 11:03
    ceux parmi vous
    qui l'ont sentie le savent –
  • 11:03 - 11:07
    c'est comme vouloir aimer, toucher
    tout le monde, attraper et courir partout.
  • 11:07 - 11:08
    C'est comme un très –
  • 11:08 - 11:10
    je ne peux pas l'expliquer –
  • 11:10 - 11:11
    c'est un sentiment très physique,
  • 11:11 - 11:15
    tout cela grâce à
    un long écheveau de relations.
  • 11:16 - 11:19
    Le film est un cadeau qui m'a été offert
  • 11:19 - 11:21
    et, au fil des ans,
    j'ai appris beaucoup de choses.
  • 11:21 - 11:25
    Vous pouvez imaginer, écrire des scripts,
    réaliser des story-boards,
  • 11:25 - 11:27
    mais à un certain moment,
  • 11:27 - 11:29
    votre film vous parlera
  • 11:29 - 11:31
    et c'est à vous d'écouter.
  • 11:32 - 11:34
    C'est un organisme vivant
    et il se présente ainsi,
  • 11:34 - 11:37
    alors il vaut mieux l'attraper
    avant qu'il ne glisse de vos mains
  • 11:37 - 11:40
    et c'est ce qui est passionnant
    quand on tourne un film.
  • 11:40 - 11:42
    Quand je regarde la vie,
    ce n'est pas très différent.
  • 11:42 - 11:46
    J'ai été guidé par cette sorte de
    fil d'Ariane de relations
  • 11:46 - 11:49
    par les gens, par les circonstances,
  • 11:49 - 11:50
    par la chance.
  • 11:50 - 11:55
    Cela a changé quand j'ai compris
    qu'une fois qu'on se met à écouter
  • 11:55 - 11:58
    les battements silencieux
    et les bruits confus autour de soi,
  • 11:58 - 12:02
    on se rend compte qu'une belle symphonie
    est déjà écrite pour nous.
  • 12:02 - 12:04
    Tout droit vers notre destin.
  • 12:05 - 12:06
    Notre super-pouvoir.
  • 12:06 - 12:09
    Le film est un cadeau qui m'a été offert,
  • 12:10 - 12:15
    impulsé par mes parents
    et soutenu par ma communauté.
  • 12:15 - 12:19
    J'ai réussi à être celui que je voulais
    quand j'ai eu besoin de l'être.
  • 12:20 - 12:22
    Ma mère a publié un truc
    sur Facebook l'autre jour,
  • 12:22 - 12:25
    c'est souvent une très mauvaise
    chose à dire tout haut –
  • 12:26 - 12:28
    flippant, elle ne devrait pas
    avoir Facebook, mais –
  • 12:28 - 12:30
    (Rires)
  • 12:30 - 12:32
    Elle a publié ça, c'est un mème,
  • 12:32 - 12:33
    un de ces trucs amusants, vous savez,
  • 12:33 - 12:36
    et il dit : « On ne peut changer
    quelqu'un qui ne veut pas changer,
  • 12:36 - 12:39
    mais ne sous-estimez jamais
    le pouvoir de planter une graine ».
  • 12:39 - 12:42
    Et alors que je finissais ce discours,
  • 12:42 - 12:45
    j'ai compris que tous les contacts
    privilégiés dans ma vie
  • 12:45 - 12:51
    passaient par la générosité, l'amour,
    la gentillesse et l'espoir.
  • 12:51 - 12:54
    Quand je pense à mes films
    « Crazy Rich Asians », « In the Heights »
  • 12:54 - 12:56
    sur lequel je travaille aujourd'hui –
  • 12:56 - 12:57
    (Applaudissements)
  • 12:57 - 12:59
    Oui, c'est un bon film.
  • 12:59 - 13:04
    Tout ce que je veux faire,
    c'est leur montrer la joie et l'espoir,
  • 13:04 - 13:07
    car je refuse de croire que
    nos meilleurs jours sont derrière nous,
  • 13:08 - 13:10
    mais en fait, au coin de la rue.
  • 13:10 - 13:11
    Car vous voyez l'amour –
  • 13:11 - 13:14
    l'amour est le super-pouvoir
    qui m'a été offert.
  • 13:14 - 13:19
    L'amour est le super-pouvoir
    qui m'a été transmis.
  • 13:19 - 13:23
    L'amour est la seule chose
    qui puisse arrêter une balle
  • 13:23 - 13:25
    avant même qu'elle ne sorte du barillet.
  • 13:25 - 13:27
    C'est la seule chose
    qui peut escalader un bâtiment,
  • 13:27 - 13:30
    faire regarder
    un groupe entier vers le ciel,
  • 13:31 - 13:32
    se donner la main
  • 13:32 - 13:36
    et avoir le courage d'affronter
    une chose beaucoup plus grande qu'eux.
  • 13:37 - 13:40
    J'ai donc un défi pour moi
    et pour tout le monde ici.
  • 13:40 - 13:42
    Quand vous travaillez sur vos projets,
  • 13:42 - 13:44
    sur votre entreprise,
  • 13:44 - 13:48
    quand vous leur donnez vie et
    vous rendez possible l'impossible,
  • 13:48 - 13:51
    n'oublions pas d'être bons
    les uns envers les autres,
  • 13:52 - 13:55
    car je crois que c'est
    la forme de relation la plus puissante
  • 13:55 - 13:57
    que nous pouvons avoir avec notre planète.
  • 13:57 - 14:00
    En réalité, notre avenir en dépend.
  • 14:00 - 14:01
    Merci.
  • 14:01 - 14:04
    (Applaudissements)
  • 14:04 - 14:05
    Merci.
  • 14:05 - 14:07
    (Applaudissements)
Title:
La fierté et le pouvoir de la représentation au cinéma
Speaker:
Jon M. Chu
Description:

Après le succès éclatant de son film « Crazy Rich Asians », le réalisateur Jon M. Chu réfléchit à ce qui le pousse à créer, et plaide en faveur du pouvoir du lien et de la représentation à l'écran.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:21

French subtitles

Revisions