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Cycle de la violence.La solution au cœur des prisons ? | Mariette FOURMEAUX DU SARTEL | TEDxNarbonne

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    Et si...
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    Et si je vous disais,
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    que nous avons l'opportunité
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    de rompre le cycle de violence
    de notre société.
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    Et si nous pouvions l'apprendre de ceux
    qui sont au cœur de cette violence,
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    ceux qui ont vécu ce cycle.
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    Et si c'était en prison
    que se trouvait la solution.
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    Aujourd'hui, je vous amène
    avec moi en prison.
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    C'est parti ?
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    Je vous invite, pour commencer,
    à fermer les yeux ;
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    nous passons d'abord le contrôle
    de sécurité et d'identité ;
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    nous traversons ensuite une,
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    et puis deux, et puis trois grilles
    automatiques qui claquent
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    dans un bruit de métal strident.
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    Tout est gris et morne.
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    Nous entrons dans une grande salle, et là
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    il y a des hommes.
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    Nous sommes en cercle
    avec des prisonniers :
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    les résidents de la prison.
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    Ils sont tous habillés de bleu et
    vous remarquez, comme moi,
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    qu'ils ne se parlent qu'entre personnes
    de même couleur de peau.
  • 1:35 - 1:38
    Vous pouvez maintenant réouvrir les yeux.
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    c'est une histoire unique
    que je vais vous raconter.
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    Celle qui m'amène, depuis trois ans, à
    aller en prison tous les jours.
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    Mais, être bénévole en prison,
    ce n'était pas sur ma to do list.
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    Mon parcours, c'est bien autre chose :
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    déménagement aux États-Unis dans
    la Napa Valley quand j'avais six ans ;
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    implication totale
    pendant toute ma jeunesse
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    dans la création de notre
    propriété viticole familiale ;
  • 2:16 - 2:20
    une grande école d'ingénieurs ;
    un MBA à Berkeley ;
  • 2:20 - 2:24
    20 ans de vie professionnelle
    vécue en entreprise ;
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    une vie sur quatre continents
    à développer des produits innovants
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    pour la lutte contre le cancer
    ou l'accès à l'électricité,
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    et tout cela à des postes
    à responsabilité.
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    Ce n'est pas tout à fait
    ce qui conduit à la prison.
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    Et pourtant, un jour de l'été 2015,
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    j'ai entendu une petite voix me dire :
    « Va en prison ! »
  • 2:49 - 2:53
    Alors c'est venu de nulle part.
    Bien sûr, j'ai rejeté.
  • 2:54 - 2:59
    Et en même temps,
    plus je repoussais cette idée absurde,
  • 2:59 - 3:02
    plus je me sentais happée par elle,
  • 3:02 - 3:05
    je ne pouvais plus l'ignorer.
  • 3:05 - 3:08
    Et n'ayant aucune idée de comment
    me retrouver en prison,
  • 3:08 - 3:13
    j'ai tapé sur Google :
    « Prison à San Diego ».
  • 3:13 - 3:17
    Et cinq mois plus tard,
    le 5 décembre 2015,
  • 3:17 - 3:20
    les grilles de la prison de Donovan,
  • 3:20 - 3:25
    l'une des 33 prisons d'État
    de la Californie, s'ouvre.
  • 3:26 - 3:30
    Et dès mes premiers échanges
    avec les résidents,
  • 3:30 - 3:37
    je me sens tranquille, à l'aise
    comme chez moi...
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    Et là, mon petit saboteur intérieur
    se déchaîne et s'acharne à me démontrer
  • 3:44 - 3:47
    que je suis tombée sur la tête.
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    Il questionne tout,
    comme une mitraillette :
  • 3:49 - 3:51
    « Mais qu'est-ce qui te prend ?
  • 3:51 - 3:55
    Qu'est-ce que quelqu'un comme toi,
    avec un Bac + 800, va faire en prison ?
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    Vas-tu sérieusement passer tes journées
  • 3:57 - 4:00
    à aider des tueurs, des braqueurs
    et des violeurs ?
  • 4:00 - 4:06
    Et surtout les victimes,
    dans tout ça, tu penses à elles ? »
  • 4:10 - 4:15
    Et pourtant il existe
    au plus profond de moi
  • 4:15 - 4:20
    ce feu brûlant qui paisiblement,
    et tout bas, me dit :
  • 4:21 - 4:28
    « Vas-y, fonce ! Tu as un rôle à y jouer.
  • 4:28 - 4:31
    Tu le découvriras au fur
    et à mesure que tu avances. »
  • 4:34 - 4:38
    Et donc j'avance en mettant un pied devant
    l'autre.
  • 4:38 - 4:41
    Je vais à la prison de Donovan
    trois fois par semaine.
  • 4:41 - 4:44
    J'y crée et anime plusieurs programmes.
  • 4:44 - 4:49
    J'ai même l'idée d'y organiser des TEDx.
    Vous vous rendez compte ?
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    Tous les ans, cent personnes
    achètent des billets, comme vous,
  • 4:53 - 4:56
    pour passer la journée en prison.
  • 4:57 - 5:02
    Elles vivent une journée d'interventions
    et d'échanges avec 100 hommes en bleu.
  • 5:02 - 5:06
    Le tout, organisé par une équipe
    de quinze résidents
  • 5:06 - 5:11
    et réalisé avec l'aide de 70
    résidents bénévoles supplémentaires.
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    Et au fur et à mesure
    de mes visites à Donovan,
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    je réalise que derrière quasiment
    tout acte violent,
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    il existe une histoire unique d'humains
    pris dans la violence.
  • 5:29 - 5:33
    Je comprends petit à petit
    que chaque histoire de vie
  • 5:33 - 5:36
    pourrait avoir une toute nouvelle fin.
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    Je commence à entrevoir l'idée folle
  • 5:41 - 5:45
    que pour rompre le cycle
    de violence de notre société,
  • 5:45 - 5:48
    ces résidents sont les mieux placés.
  • 5:52 - 5:57
    Regardons d'abord comment fonctionne
    ce cycle sociétal de la violence.
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    Il est sans fin.
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    Les personnes embourbées dedans ont donc
    beaucoup de mal à s'en extraire,
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    même quand elles en ont le désir.
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    Prenons John par exemple.
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    John est l'aîné de sept enfants.
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    Son quotidien n'est que violence,
    abus sexuels de son père,
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    haine et mépris de sa mère droguée.
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    Un flingue placé
    sur la tempe par un voisin,
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    Sans amour familial, John intègre un gang.
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    Et pour être reconnu dans ce gang,
    il commet des actes violents.
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    À l'âge de 19 ans,
    John est condamné à la prison à vie.
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    On lui dit qu'il est irrécupérable
    et va mourir en prison.
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    En prison, la violence continue : alcool,
    drogues, gangs, viols, poignardages.
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    Aujourd'hui, John a 42 ans
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    et son fils a déjà fait plusieurs tours
    en centre de détention pour mineurs.
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    Avec l'histoire de John et bien d'autres,
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    j'ai compris que les personnes
    blessées blessent,
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    les personnes violentées violentent.
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    Comme le disent les hommes en bleu,
  • 7:22 - 7:27
    la violence à répétition crée
    une déconnexion d'avec l'humanité.
  • 7:27 - 7:31
    Et ensuite, c'est simple
    de s'en prendre à elle.
  • 7:33 - 7:37
    C'était donc ça : ils étaient
    déconnectés de l'humanité,
  • 7:37 - 7:40
    et donc ils devaient se reconnecter.
  • 7:40 - 7:46
    Mais comment faire pour qu'ils retrouvent
    en eux-mêmes une raison d'être ?
  • 7:47 - 7:51
    Eh bien d'abord, à Donovan, nous ne
    travaillons qu'avec des résidents
  • 7:51 - 7:55
    motivés pour sortir
    de leur parcours destructeur.
  • 7:55 - 7:58
    Ce travail ne fonctionne que
    s'ils font eux-mêmes ce choix.
  • 7:58 - 8:04
    Car il nécessite volonté,
    vulnérabilité et courage.
  • 8:05 - 8:09
    Et puis ensuite, on applique
    la recette de la mayonnaise.
  • 8:09 - 8:11
    Vous la connaissez, la recette ?
  • 8:11 - 8:16
    on prend des œufs, de la moutarde,
    et de l'huile que l'on monte dans un bol
  • 8:16 - 8:20
    sans s'arrêter jusqu'à ce que cela
    devienne une émulsion délicieuse.
  • 8:22 - 8:27
    Alors, chaque fois qu'on se retrouve
    en cercle avec les hommes en bleu,
  • 8:27 - 8:30
    on applique cinq ingrédients :
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    un, une écoute sans attente
    et sans jugement ;
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    deux, un espace de travail sécurisant
    tenu par un cadre intransigeant ;
  • 8:43 - 8:47
    trois, une responsabilisation totale,
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    car on place, les résidents au cœur
    de quasi toute décision.
  • 8:52 - 8:57
    quatre, un déblocage
    de leur créativité existante ;
  • 8:57 - 9:04
    et cinq, une mise en relation avec l'autre
    pour une découverte amicale.
  • 9:04 - 9:09
    Et de là découlent dialogue,
    ensuite relation, compréhension,
  • 9:09 - 9:11
    et enfin connexion.
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    Et comme pour la mayonnaise,
  • 9:14 - 9:19
    on mélange les cinq ingrédients avec une
    présence permanente, sans s'arrêter.
  • 9:20 - 9:24
    Ce travail prend du temps
    et est intensément personnel.
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    Donc il faut garder le rythme.
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    Et puis, la magie
    transformationnelle prend.
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    Cette magie, c'est, dans un premier temps,
    la transformation de la personne.
  • 9:38 - 9:42
    Samuel en est un bel exemple.
  • 9:44 - 9:49
    Tout jeune, Samuel décrète
    vouloir être criminel.
  • 9:50 - 9:54
    Ce choix de vie l'amène
    une première fois en prison.
  • 9:55 - 9:57
    Il participe à des programmes
    de réhabilitation,
  • 9:57 - 10:00
    et il abandonne ses
    comportements criminels.
  • 10:00 - 10:02
    Il sort de prison
  • 10:02 - 10:08
    mais 50 jours plus tard,
    il est de retour en prison,
  • 10:08 - 10:12
    cette fois avec une peine à vie.
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    Là, je sélectionne Samuel,
    avec neuf autres résidents,
  • 10:19 - 10:23
    pour faire partie de la première équipe
    organisatrice du TEDx.
  • 10:23 - 10:26
    On applique notre recette
    de la mayonnaise,
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    et au fur et à mesure
    de la préparation du TEDx,
  • 10:29 - 10:35
    j'ai vu Samuel avoir
    la vulnérabilité et le courage
  • 10:35 - 10:38
    de regarder en face sa propre violence.
  • 10:39 - 10:44
    Il l'a traversée et l'a utilisée
    pour en faire sa mayonnaise.
  • 10:45 - 10:48
    Lors de sa première incarcération,
  • 10:48 - 10:53
    Samuel a su se conformer
    au cadre disciplinaire.
  • 10:53 - 10:55
    Et lors de sa deuxième,
  • 10:55 - 10:59
    il a su se reconnecter
    à lui-même et à l'humanité.
  • 11:00 - 11:07
    De tueur dans un gang,
    Samuel est devenu bienveillant et positif.
  • 11:07 - 11:11
    Ses moments les plus sombres
    sont devenus sources de lumière.
  • 11:11 - 11:14
    Et aujourd'hui, les résidents le
    considèrent
  • 11:14 - 11:16
    comme un genre de grand frère modèle.
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    Et les gardiens le reconnaissent comme
    quelqu'un de droit comme un « i ».
  • 11:22 - 11:24
    Un jour,
  • 11:24 - 11:28
    curieuse de comprendre la différence
    entre ses deux séjours en prison,
  • 11:28 - 11:31
    je lui pose la question :
  • 11:31 - 11:35
    « Comment as-tu aussi rapidement
    perdu les comportements positifs
  • 11:35 - 11:38
    que tu avais acquis
    lors de ta première incarcération ? »
  • 11:38 - 11:41
    Sa réponse est directe :
  • 11:41 - 11:46
    « C'est simple : je ne savais pas
    encore qui j'étais. »
  • 11:47 - 11:52
    Cette transformation individuelle
    est déjà une grande victoire.
  • 11:52 - 11:57
    Et, elle n'est qu'un début, c'est ce qui
    en découle qui m'a émerveillée.
  • 11:57 - 12:00
    Et c'est là que j'ai découvert
    une solution unique
  • 12:00 - 12:03
    pour rompre le cycle
    sociétal de la violence.
  • 12:05 - 12:09
    Voici Scott, sorti de prison
    après quinze années.
  • 12:10 - 12:13
    Et déterminé à créer son rêve.
  • 12:13 - 12:17
    Un dojo de taekwondo pour enseigner
    aux jeunes à risques
  • 12:17 - 12:20
    les leçons que lui
    n'avait pas reçues enfant.
  • 12:22 - 12:24
    Peu après sa sortie de prison,
  • 12:24 - 12:30
    un concessionnaire auto lui propose
    un boulot de vendeur.
  • 12:30 - 12:34
    Et à la fin du premier mois,
    il est nommé vendeur du mois.
  • 12:36 - 12:38
    Le deuxième mois : vendeur du mois.
  • 12:39 - 12:41
    Le troisième mois : vendeur du mois.
  • 12:41 - 12:44
    Et ça continue... jusqu'au neuvième mois,
  • 12:44 - 12:49
    quand un investisseur, touché
    par sa vision et sa détermination,
  • 12:49 - 12:54
    offre de soutenir Scott avec les 25 000
    dollars nécessaires pour lancer son dojo.
  • 12:55 - 13:00
    Aujourd'hui, Scott travaille avec
    60 jeunes à risques quotidiennement,
  • 13:00 - 13:06
    leur enseignant les règles du taekwondo
    ainsi que les règles d'une vie vertueuse.
  • 13:08 - 13:11
    Samuel et Scott ne sont pas
    des cas isolés.
  • 13:12 - 13:15
    Voilà, les amis, où se trouve
    la vraie magie.
  • 13:16 - 13:21
    C'est cette contagion positive
    que j'aime nommer « l'effet papillon » .
  • 13:21 - 13:26
    Lors de nos programmes, les résidents
    découvrent pourquoi et comment
  • 13:26 - 13:30
    ils ont été pris
    par le cycle de la violence.
  • 13:30 - 13:33
    Nombreux sont ceux
    que j'ai vus s'illuminer.
  • 13:34 - 13:39
    Des hommes qui ont vécu vingt, trente,
    quarante ans de violence,
  • 13:39 - 13:43
    découvrent leur beauté intérieure.
  • 13:43 - 13:47
    Et là, bam ! La lumière jaillit.
  • 13:47 - 13:50
    Ces fonceurs partagent alors ce cadeau,
  • 13:50 - 13:52
    avec leurs enfants
    et leur famille d'abord,
  • 13:52 - 13:55
    et puis avec les autres résidents.
  • 13:55 - 13:58
    Cet effet papillon
    gagne même les gardiens.
  • 13:58 - 14:00
    Et ça va encore plus loin :
  • 14:00 - 14:05
    ces résidents offrent alors
    une nouvelle voie aux jeunes à risques.
  • 14:05 - 14:09
    Ils sont motivés car ils ont vécu
    la même enfance et ils savent leur parler,
  • 14:09 - 14:12
    et deviennent leurs meilleurs mentors.
  • 14:12 - 14:15
    Ils comprennent
    la dynamique de la violence
  • 14:15 - 14:20
    telle que moi je ne pourrais
    jamais la comprendre.
  • 14:20 - 14:24
    Et une fois lancés,
    impossible de les arrêter.
  • 14:24 - 14:28
    Ils ont des idées positives pour tout
    et leurs idées vont toujours plus loin.
  • 14:28 - 14:35
    Ça semble tellement absurde et c'est
    la vérité que je vis au quotidien.
  • 14:35 - 14:39
    Et là, pour moi, ça devient clair :
  • 14:41 - 14:44
    ceux qui sont à la source
    du problème de la violence
  • 14:45 - 14:48
    sont aussi au cœur de la solution.
  • 14:49 - 14:50
    Eh oui !
  • 14:51 - 14:55
    Lorsqu'elles se reconnectent à l'humanité,
  • 14:55 - 14:59
    les personnes que la société
    avait écartées comme inhumaines,
  • 14:59 - 15:04
    deviennent une solution pour rompre
    le cycle sociétal de la violence.
  • 15:05 - 15:11
    Aujourd'hui, mon petit saboteur
    se réveille encore parfois.
  • 15:11 - 15:14
    Mais les réponses, je les ai.
  • 15:15 - 15:20
    En octobre 2017, j'ai mis de côté
    mes ambitions professionnelles
  • 15:20 - 15:26
    pour fonder une association à but non
    lucratif, appelée « Brillance inside » -
  • 15:27 - 15:31
    ce qui se traduit à peu près
    comme « brillance à l'intérieur » -
  • 15:31 - 15:34
    qui offre, à Donovan, cinq programmes,
  • 15:34 - 15:37
    ainsi qu'un programme
    de réinsertion à l'extérieur.
  • 15:38 - 15:42
    Car ces hommes en bleu
    m'ont enseigné à moi trois principes.
  • 15:44 - 15:48
    Premièrement, ils peuvent,
    s'ils le souhaitent,
  • 15:48 - 15:53
    rédiger une toute nouvelle fin
    à leur histoire de vie.
  • 15:53 - 15:59
    Deuxièmement, chacun d'eux possède
    une brillance unique au fond de lui.
  • 16:00 - 16:06
    Et, troisièmement, ils peuvent devenir
    une solution performante
  • 16:06 - 16:10
    pour créer et basculer
    vers un cycle vertueux
  • 16:10 - 16:14
    réduisant la violence
    et le nombre de victimes.
  • 16:16 - 16:21
    Eh oui ! D'ailleurs, même les PDG
    et dirigeants d'entreprises
  • 16:21 - 16:24
    s'intéressent à la création
    de ces équipes performantes.
  • 16:25 - 16:28
    Ils viennent à la prison rencontrer
    les résidents, vivre ce travail,
  • 16:29 - 16:31
    et sont épatés.
  • 16:31 - 16:35
    Ils parlent, eux aussi,
    de leur propre métamorphose,
  • 16:35 - 16:39
    ainsi que d'un effet papillon
    à appliquer à leur entreprise.
  • 16:41 - 16:45
    Un jour, un résident me dit :
  • 16:45 - 16:47
    « Mais Mariette,
  • 16:47 - 16:50
    ces ingrédients
    dont on parle tout le temps,
  • 16:50 - 16:52
    fonctionnent aussi au boulot,
  • 16:52 - 16:56
    dans nos relations, notre entourage,
    les conflits, tout, quoi !
  • 16:57 - 16:58
    Eh oui !
  • 17:00 - 17:04
    Dans nos boulots, à la maison
    et dans nos relations,
  • 17:04 - 17:09
    il est aussi possible de passer
    d'un cycle de violence à un cycle de paix.
  • 17:09 - 17:13
    Vous rappelez-vous les ingrédients
    pour faire une bonne mayonnaise ?
  • 17:13 - 17:16
    Eh bien, écoutez-vous !
  • 17:18 - 17:23
    Offrez-vous un cadre solide
    pour libérer votre esprit.
  • 17:23 - 17:27
    Voyez-vous responsable de vos choix
    et de leurs conséquences.
  • 17:28 - 17:31
    Créez activement votre nouvelle réalité.
  • 17:31 - 17:38
    Connectez-vous à vous-même et
    acceptez que ceci est un travail continu.
  • 17:41 - 17:44
    Revenons en cercle
    avec les hommes en bleu.
  • 17:44 - 17:48
    Je vous invite de nouveau
    à fermer vos yeux.
  • 17:52 - 17:54
    Que voyez-vous?
  • 17:56 - 17:59
    Des hommes d'origines différentes
    partagent et échangent,
  • 17:59 - 18:01
    toutes communautés confondues.
  • 18:02 - 18:06
    Vous voyez le courage
    qu'ils expriment tous les jours
  • 18:06 - 18:09
    pour rester fidèles
    à leur essence retrouvée.
  • 18:10 - 18:16
    Vous ressentez la dignité,
    le respect et l'amour en eux.
  • 18:17 - 18:21
    Vous voyez qu'ils peuvent effectivement
    être au cœur de la solution.
  • 18:22 - 18:26
    Certains ont été jugés des monstres.
  • 18:26 - 18:30
    Aujourd'hui, vous voyez des hommes.
  • 18:30 - 18:35
    Voici à quoi ressemble le pouvoir
    de cette liberté intérieure retrouvée.
  • 18:35 - 18:38
    Alors maintenant, réouvrez vos yeux.
  • 18:45 - 18:46
    Je vous remercie.
  • 18:46 - 18:50
    (Applaudissements)
Title:
Cycle de la violence.La solution au cœur des prisons ? | Mariette FOURMEAUX DU SARTEL | TEDxNarbonne
Description:

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:59

French subtitles

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