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Braver ses peurs grâce à la comédie | David Nihill | TEDxManchester

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    En Irlande, quand j'étais enfant,
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    l'immigration était
    pour ainsi dire inexistante.
  • 0:12 - 0:15
    J'étais le plus bronzé
    à des kilomètres à la ronde.
  • 0:15 - 0:16
    (Rires)
  • 0:16 - 0:18
    Un simple hâle,
  • 0:18 - 0:21
    et les gens disaient :
    « Ce gars, faut s'en méfier. »
  • 0:21 - 0:22
    (Rires)
  • 0:23 - 0:26
    Aujourd'hui, l'Irlande a
    17% d'immigration,
  • 0:26 - 0:29
    et c'est l'un des seuls pays au monde
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    où le Parlement ne compte
    aucun parti anti-immigration.
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    On ne peut pas se permettre,
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    parce qu'on s'est envoyés en l'air
    avec la Terre entière !
  • 0:41 - 0:44
    (Rires)
  • 0:49 - 0:51
    Beaucoup l'ignorent,
  • 0:51 - 0:52
    (Rires)
  • 0:52 - 0:56
    jusqu'au jour où ils reçoivent
    les résultats de leur test ADN.
  • 0:56 - 1:00
    « C'est dingue !
    J'ai 23% de sang irlandais ! »
  • 1:00 - 1:01
    (Rires)
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    « Toute ma vie, j'ai cru
    que j'étais philippin ! »
  • 1:04 - 1:06
    (Rires)
  • 1:07 - 1:10
    Il y a trois ans, on est devenu
    le premier pays au monde
  • 1:10 - 1:13
    à légaliser le mariage gay par référendum.
  • 1:13 - 1:17
    Voilà un pays catholique
    jusqu'au bout des ongles
  • 1:17 - 1:20
    qui demande à son peuple :
    « Le mariage gay, vous en pensez quoi ? »
  • 1:20 - 1:24
    Et tous ensemble, on répond :
    « Après tout, pourquoi pas ? »
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    (Rires)
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    Pour mémoire, en 1993,
  • 1:31 - 1:33
    l'homosexualité
    était encore illégale en Irlande.
  • 1:33 - 1:35
    Et voilà qu'il y a deux ans,
  • 1:35 - 1:40
    on déniche un type 50% indien et homo,
    et on en fait notre Premier Ministre.
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    (Rires)
  • 1:42 - 1:45
    Prenez les États-Unis,
    où je vis en ce moment :
  • 1:45 - 1:49
    ils se demandent encore s'ils doivent
    élire leur première femme présidente !
  • 1:49 - 1:52
    En Irlande, ça fait 21 ans
    qu'on a des présidentes.
  • 1:52 - 1:56
    On a été les premiers au monde
    à enchaîner les présidentes.
  • 1:56 - 1:59
    Maintenant, on est passés
    aux métis indiens gays.
  • 1:59 - 2:00
    (Rires)
  • 2:00 - 2:02
    Ce n'est pas la pointe
    du progressisme, ça ?
  • 2:02 - 2:05
    (Rires)
  • 2:06 - 2:09
    On n'a même pas de Chinatown en Irlande.
  • 2:10 - 2:12
    On les laisse vivre avec nous !
  • 2:12 - 2:15
    (Rires)
  • 2:15 - 2:18
    (Applaudissements)
  • 2:20 - 2:23
    Et tout ça s'est produit
    en quelques années.
  • 2:23 - 2:28
    Nos vies sont remplies
    d'immenses changements comme celui-ci.
  • 2:28 - 2:31
    Ils se produisent partout, en permanence.
  • 2:31 - 2:34
    Mais on ne sait pas pourquoi,
    il y a une chose,
  • 2:34 - 2:36
    une émotion précise,
  • 2:36 - 2:38
    qui nous semble échapper
    à notre contrôle :
  • 2:38 - 2:40
    c'est la peur.
  • 2:41 - 2:45
    Alors j'ai fait une petite expérience
    il y a quelque temps.
  • 2:45 - 2:48
    J'ai décidé de faire le truc
    que je crains le plus
  • 2:48 - 2:51
    tous les jours pendant un an.
  • 2:51 - 2:53
    C'était une idée horrible.
  • 2:54 - 2:56
    D'autant plus que, à la fac,
  • 2:56 - 2:58
    on me surnommait Shakin' Stevens.
  • 2:59 - 3:04
    C'était à cause du célèbre chanteur,
    j'imagine, à l'époque.
  • 3:04 - 3:07
    Et ça n'avait rien à voir
    avec mes talents musicaux.
  • 3:07 - 3:09
    Vous savez, quand vous êtes
    face à un groupe
  • 3:09 - 3:11
    et que vous devez prendre la parole.
  • 3:11 - 3:14
    Vous tenez une feuille,
    et vous vous dites :
  • 3:14 - 3:17
    « Mais qu'est-ce qu'elle a,
    cette feuille, à bouger comme ça ?
  • 3:17 - 3:19
    Pourquoi j'ai la tremblote ? »
  • 3:19 - 3:21
    Moi, ça m'arrivait chaque fois.
  • 3:21 - 3:24
    Et pire, ça s'étendait à tout mon corps.
  • 3:24 - 3:26
    Les tremblements gagnaient mes épaules,
  • 3:26 - 3:27
    puis mes hanches,
  • 3:27 - 3:29
    et je ne pouvais rien y faire...
  • 3:29 - 3:30
    (Rires)
  • 3:30 - 3:33
    Je devenais une sorte
    de danseur de salsa irlandais.
  • 3:33 - 3:35
    (Rires)
  • 3:35 - 3:39
    C'était si terrible que les gens
    venaient exprès pour me voir !
  • 3:39 - 3:41
    (Rires)
  • 3:42 - 3:44
    C'est un truc typiquement irlandais :
  • 3:44 - 3:47
    « Regarde ce mec qui ne tient pas debout !
    Allons voir ça. »
  • 3:47 - 3:48
    (Rires)
  • 3:48 - 3:52
    J'aurais dû savoir ou me rappeler
    que je pouvais y changer quelque chose.
  • 3:52 - 3:55
    Mais je ne sais pas pourquoi,
    comme beaucoup de gens,
  • 3:55 - 3:56
    quand il s'agit de la peur,
  • 3:56 - 4:00
    on oublie qu'on a le pouvoir
    de changer les choses.
  • 4:02 - 4:06
    Parfois, vous avez juste besoin
    d'un catalyseur.
  • 4:06 - 4:09
    Malheureusement, pour moi
    il a pris la pire forme imaginable.
  • 4:10 - 4:11
    Mon ami Arash,
  • 4:11 - 4:14
    un passionné de nature
    et d'activités sportives,
  • 4:14 - 4:16
    est passé, en quatre jours à peine,
  • 4:16 - 4:20
    du sentier de randonnée John Muir,
    en Californie,
  • 4:20 - 4:23
    à un lit d'hôpital
    au Centre médical John Muir.
  • 4:23 - 4:27
    A son réveil, les médecins lui ont appris
    qu'il ne pourrait plus jamais marcher.
  • 4:27 - 4:30
    Sa moelle épinière avait subi
    une très grave lésion.
  • 4:30 - 4:33
    Il ne pouvait pas accepter ce diagnostic,
    pas plus que ses amis.
  • 4:33 - 4:37
    Alors ils se sont mobilisés pour
    organiser des collectes de fonds
  • 4:37 - 4:40
    et l'aider à atteindre son but :
    se remettre debout.
  • 4:40 - 4:42
    D'une certaine manière,
    ça a déteint sur moi.
  • 4:42 - 4:44
    Je me suis dit : « Peut-être
    je peux me rendre utile ? »
  • 4:44 - 4:48
    L'un de mes voisins était comédien.
    Je lui ai demandé :
  • 4:48 - 4:52
    « Si j'organisais un spectacle
    pour lever des fonds, tu en serais ? »
  • 4:52 - 4:54
    Il m'a répondu oui.
  • 4:54 - 4:56
    Je suis allé en parler à Arash.
  • 4:56 - 4:59
    Il m'a dit : « Super idée !
    C'est toi qui l'animes ? »
  • 4:59 - 5:01
    Et moi : « Oh là là, non. »
  • 5:01 - 5:04
    Il n'était pas au courant
    de cette histoire de Shakin' Stevens.
  • 5:04 - 5:06
    (Rires)
  • 5:06 - 5:11
    Jusque-là, je disais toujours que
    parler en public était ma pire frousse,
  • 5:11 - 5:14
    une peur « handicapante ».
  • 5:14 - 5:15
    Mais quand tu es debout
  • 5:15 - 5:19
    devant ton pote qui te regarde,
    cloué dans un fauteuil roulant,
  • 5:19 - 5:23
    le terme ne paraît plus vraiment approprié
  • 5:23 - 5:24
    (Rires)
  • 5:24 - 5:25
    pour qualifier une peur !
  • 5:26 - 5:28
    Tout à coup, ça paraissait
    un peu ridicule.
  • 5:28 - 5:32
    Nous, les Irlandais, reconnaissons-le,
  • 5:32 - 5:34
    on a tous horreur de s'exprimer en public.
  • 5:34 - 5:37
    Pourtant, tous autant qu'on est,
    on adore parler !
  • 5:37 - 5:40
    (Rires)
  • 5:40 - 5:43
    Demande à un gars :
    « Ça t'arrive de parler aux gens ?
  • 5:43 - 5:45
    - Bah ouais, tout le temps.
  • 5:45 - 5:46
    - Devant d'autres personnes ?
    - Bien sûr.
  • 5:46 - 5:48
    - Et de parler en public ?
    - Ah non ! »
  • 5:48 - 5:50
    (Rires)
  • 5:50 - 5:54
    Subitement, ça paraissait
    totalement stupide.
  • 5:54 - 5:57
    C'était le moment ou jamais
    de surmonter cette peur absurde,
  • 5:57 - 5:58
    ou au moins d'essayer.
  • 5:58 - 6:01
    Mais à qui demander de l'aide ?
  • 6:01 - 6:04
    C'est qui, les champions dans ce domaine ?
  • 6:04 - 6:08
    J'étais un adepte de la théorie
    popularisée par Malcolm Gladwell,
  • 6:08 - 6:12
    l'idée qu'il faut pratiquer une activité
    10 000 heures avant de bien la maîtriser.
  • 6:12 - 6:15
    Alors, qui sont les maîtres
    de l'expression en public ?
  • 6:15 - 6:19
    La réponse m'a paru évidente,
    même si elle n'était pas conventionnelle.
  • 6:19 - 6:24
    C'est un truc que les comiques font
    plus que n'importe qui d'autre.
  • 6:25 - 6:27
    Forcément, ils doivent s'y connaître.
  • 6:27 - 6:31
    Apparemment, si un comique
    veut essayer de vivre du stand-up,
  • 6:31 - 6:33
    et s'il est bon,
  • 6:33 - 6:37
    il lui faudra sept ans, en moyenne,
    pour en tirer un revenu décent.
  • 6:37 - 6:40
    Les plus impliqués estiment passer
    environ 4 heures par jour
  • 6:40 - 6:43
    à perfectionner leur art
    d'une manière ou d'une autre.
  • 6:44 - 6:48
    Quatre heures par jour pendant sept ans,
    ça fait à peu près 10 000 heures.
  • 6:49 - 6:52
    Et ils font ça dans les pires conditions
    qu'on puisse imaginer.
  • 6:53 - 6:53
    En Amérique,
  • 6:53 - 6:56
    si tu passes une sale journée, c'est ça :
  • 6:56 - 6:59
    « Je suis super à cran, aujourd'hui.
    L'angoisse totale.
  • 6:59 - 7:01
    Au supermarché,
    ils n'avaient plus d'avocats.
  • 7:01 - 7:03
    L'horreur.
    (Rires)
  • 7:03 - 7:05
    Après, au Bikram Yoga,
    il y a un type qui pète.
  • 7:05 - 7:07
    Là, c'est vraiment trop.
  • 7:07 - 7:10
    Je poste quatre photos sur Instagram
    et pas un like.
  • 7:10 - 7:11
    Même pas ma mère.
  • 7:11 - 7:13
    Je vais aller voir du stand-up
    pour me changer les idées,
  • 7:13 - 7:16
    boire un coup, croiser les bras
    et fixer le type sur scène :
  • 7:16 - 7:18
    « Vas-y, fais-moi rire ! »
  • 7:18 - 7:19
    (Rires)
  • 7:19 - 7:23
    Franchement,
    c'est le pire cadre possible !
  • 7:23 - 7:26
    Mon plan empirait de jour en jour.
  • 7:26 - 7:29
    Non seulement j'allais parler en public
    pendant toute une année,
  • 7:29 - 7:32
    mais j'allais faire du stand-up
    pendant toute une année.
  • 7:32 - 7:34
    Et cette terrible idée,
    c'est la faute des Américains.
  • 7:35 - 7:38
    Ils sont tellement plus positifs
    que les Irlandais,
  • 7:38 - 7:41
    vraiment sans raison, parfois.
  • 7:41 - 7:44
    Quel que soit votre projet,
    ils vous encouragent.
  • 7:44 - 7:47
    Vous leur annoncez :
    « Je vais quitter mon super job
  • 7:47 - 7:50
    pour vendre des pingouins gonflables
    en ligne. »
  • 7:50 - 7:52
    Et eux : « Waouh, super idée, mec !
  • 7:52 - 7:54
    (Rires)
  • 7:54 - 7:56
    T'as raison, lance-toi !
  • 7:56 - 7:57
    Tope là ! »
  • 7:57 - 7:58
    (Rires)
  • 7:59 - 8:03
    Un Irlandais répondrait plutôt :
    « Non, mais regarde-toi !
  • 8:03 - 8:07
    Oublie ces pingouins tout de suite,
    tu fais honte à la famille. »
  • 8:07 - 8:09
    (Rires)
  • 8:11 - 8:14
    J'en ai fait l'expérience une fois
    sur les réseaux sociaux.
  • 8:14 - 8:18
    J'ai posté une vidéo où je faisais
    du kitesurf sous le Golden Gate Bridge.
  • 8:18 - 8:20
    Je me disais que j'allais avoir
    plein de likes.
  • 8:20 - 8:23
    Les commentaires américains
    commencent à tomber :
  • 8:23 - 8:25
    « Trop bien, mon pote, t'assures ! »
  • 8:26 - 8:27
    Le suivant :
  • 8:27 - 8:29
    « Incroyable ! Ça ressemble
    à la journée parfaite.
  • 8:29 - 8:31
    J'espère que t'as bien kiffé. »
  • 8:31 - 8:32
    Commentaire irlandais :
  • 8:32 - 8:35
    « J'espère qu'un requin
    t'a arraché les couilles. »
  • 8:35 - 8:37
    (Rires)
  • 8:39 - 8:40
    En plus, c'était ma mère !
  • 8:40 - 8:42
    (Rires)
  • 8:44 - 8:45
    Tout ça pour dire
  • 8:45 - 8:49
    que je n'étais pas très chaud
    pour dévoiler mon plan à mes compatriotes.
  • 8:49 - 8:51
    Je cherchais un moyen de le dissimuler.
  • 8:51 - 8:54
    Et puis c'est dur d'accumuler
    le temps de scène nécessaire
  • 8:54 - 8:58
    pour maîtriser la comédie
    quand vous êtes inexpérimenté.
  • 8:58 - 9:01
    Je devais donner l'impression
    que je faisais ça depuis un bout de temps.
  • 9:01 - 9:04
    Les Américains étaient incapables
    de prononcer mon nom,
  • 9:04 - 9:06
    qui est un peu bizarre,
    même pour les Irlandais : Nihill.
  • 9:06 - 9:08
    Du coup, ils m'appelaient Irish Dave.
  • 9:09 - 9:12
    Je trouvais que c'était assez horrible,
    comme nom de scène.
  • 9:13 - 9:16
    Le message, c'est que j'étais déjà
    un pro de la scène en Irlande
  • 9:16 - 9:18
    et que je vivais en Amérique
    pour le moment.
  • 9:18 - 9:21
    Je devais faire croire
    que j'avais de la bouteille.
  • 9:21 - 9:22
    Donc Irish Dave, ça me va.
  • 9:22 - 9:24
    Je me fais un site Web,
    quelques vidéos sympa,
  • 9:24 - 9:26
    une page Facebook, des fans Facebook...
  • 9:26 - 9:29
    C'est un peu scandaleux, mais à l'époque,
  • 9:29 - 9:31
    vous pouviez simplement
    les acheter en ligne.
  • 9:31 - 9:33
    (Rires)
  • 9:33 - 9:35
    Du coup, j'en ai eu pas mal
    pendant un temps.
  • 9:35 - 9:37
    (Rires)
  • 9:37 - 9:39
    Surtout en Inde.
  • 9:39 - 9:40
    (Rires)
  • 9:40 - 9:44
    Mon premier show,
    j'étais seul avec cinq filles.
  • 9:44 - 9:47
    Ça s'appelait : « Œstrogènes
    et leur accompagnement de boulettes. »
  • 9:49 - 9:51
    Les boulettes, c'était moi.
  • 9:51 - 9:52
    (Rires)
  • 9:52 - 9:54
    Un grand moment de gloire,
    comme vous l'imaginez.
  • 9:54 - 9:56
    Heureusement, je n'en suis pas resté là.
  • 9:56 - 9:59
    J'ai commencé à faire des spectacles,
    des festivals...
  • 9:59 - 10:04
    Et au bout d'un an, me voilà,
    sur scène devant 1 400 personnes
  • 10:04 - 10:07
    dans le plus grand concours
    de conteurs aux États-Unis.
  • 10:07 - 10:10
    Et là, je fais dans mon froc.
  • 10:10 - 10:12
    Parce que, après votre performance,
  • 10:12 - 10:15
    on vous juge devant tout le monde.
  • 10:15 - 10:18
    C'est comme l'épreuve
    de plongeon aux Jeux olympiques :
  • 10:18 - 10:20
    ils brandissent une pancarte
    avec votre note de 0 à 10.
  • 10:20 - 10:22
    C'est affreux !
  • 10:22 - 10:24
    Imaginez, pendant votre dépucelage,
  • 10:24 - 10:28
    quelqu'un surgit au bout du lit
  • 10:28 - 10:29
    et vous fait : « 2 ! »
  • 10:29 - 10:31
    (Rires)
  • 10:31 - 10:34
    Peut mieux faire !
  • 10:34 - 10:35
    (Rires)
  • 10:36 - 10:37
    Vers la fin de cette période,
  • 10:37 - 10:40
    j'apprenais des tas de choses
    que les comédiens apprennent à la dure.
  • 10:40 - 10:43
    On a monté la soirée
    de collecte pour Arash.
  • 10:43 - 10:44
    Ça s'est super bien passé.
  • 10:44 - 10:46
    Aucun signe de Shakin' Stevens.
  • 10:46 - 10:47
    Ce que j'apprenais avec le temps,
  • 10:47 - 10:50
    à force de côtoyer ces gens
    et d'apprendre auprès d'eux,
  • 10:50 - 10:52
    ce n'était pas comment vaincre ma peur,
  • 10:52 - 10:58
    mais comment faire avec
    et, dans mon cas, la dissimuler.
  • 10:58 - 11:00
    Je pense qu'on nous fait
    trop souvent croire ça :
  • 11:00 - 11:02
    « Voilà comment surmonter votre peur. »
  • 11:02 - 11:04
    Je ne la vaincrai peut-être jamais,
  • 11:04 - 11:06
    mais dites-moi au moins
    comment vivre avec,
  • 11:06 - 11:08
    comment dire adieu à Shakin' Stevens.
  • 11:08 - 11:10
    L'un des secrets, c'est de vous répéter
  • 11:10 - 11:12
    que vous n'êtes pas nerveux.
  • 11:12 - 11:13
    Bien sûr, vous l'êtes.
  • 11:13 - 11:14
    Moi, je commence à transpirer
  • 11:14 - 11:16
    et le démon de la salsa me reprend.
  • 11:16 - 11:19
    Mais le truc, c'est de dire :
    « Je suis super content ! »
  • 11:19 - 11:21
    Je vous regarde, là,
    vous êtes peut-être 2 000,
  • 11:21 - 11:24
    et je me dis :
    « Ah ! Je suis tellement content ! »
  • 11:24 - 11:26
    (Rires)
  • 11:27 - 11:29
    Donc, je me retrouve sur scène
  • 11:29 - 11:30
    devant 1 400 personnes,
  • 11:30 - 11:35
    et dans cette compétition, il y a
    trois comédiens sur 10 participants.
  • 11:35 - 11:38
    Ma théorie, c'est que c'est eux
    qui finiront premiers.
  • 11:38 - 11:42
    Arash a entendu dire que je participais,
    caché sous le nom d'Irish Dave.
  • 11:42 - 11:44
    Donc, il est là,
    ils sont tous là, dans le public.
  • 11:44 - 11:46
    Je fais dans mon froc.
  • 11:46 - 11:49
    Ce n'est pas un nœud que j'ai
    dans l'estomac, c'est une pelote.
  • 11:49 - 11:52
    Si vous touchiez ma main
    avant que je monte sur scène,
  • 11:52 - 11:54
    c'est comme si un maquereau
    vous faisait ça.
  • 11:54 - 11:55
    (Rires)
  • 11:55 - 11:57
    C'est pareil aujourd'hui,
    si vous m'embrassiez,
  • 11:57 - 12:00
    vous auriez l'impression
    que je sors de la douche.
  • 12:00 - 12:01
    « C'est quoi, ce truc ? »
  • 12:01 - 12:03
    Mais tout ça, je le cachais.
  • 12:03 - 12:05
    Pour en revenir au concours...
  • 12:05 - 12:08
    A l'époque, j'avais écrit et autopublié
    un livre sur mon expérience,
  • 12:08 - 12:10
    et je venais juste de le vendre
    à un éditeur.
  • 12:10 - 12:13
    Il m'avait dit :
    « Il faut trouver une autre fin. »
  • 12:13 - 12:17
    J'ai pensé : « Si je gagne ce concours,
    ce serait une chute parfaite. »
  • 12:17 - 12:18
    La compétition touche à sa fin,
  • 12:18 - 12:22
    les trois premiers sont les comédiens,
    comme je le pensais.
  • 12:22 - 12:24
    Je suis en tête,
    et il ne reste qu'un seul candidat.
  • 12:24 - 12:26
    Cette nana se lance.
  • 12:26 - 12:28
    Aucune expérience de la scène,
    ni formation.
  • 12:28 - 12:30
    Elle monte sur scène
    et elle fait un tabac.
  • 12:30 - 12:32
    Le public se tord de rire...
  • 12:32 - 12:33
    et elle gagne.
  • 12:33 - 12:36
    Je me dis : « Bon, voilà,
    tant pis pour ma chute. »
  • 12:38 - 12:41
    Je vais la voir : « Comment t'as fait ?
  • 12:41 - 12:42
    C'est incroyable !
  • 12:42 - 12:45
    Je bosse pendant des mois,
    toi, tu débarques et tu fais un malheur. »
  • 12:45 - 12:48
    Elle me répond :
    « J'ai beaucoup observé les comédiens.
  • 12:48 - 12:49
    J'ai lu pas mal de trucs là-dessus.
  • 12:49 - 12:52
    - Qu'est-ce que t'as lu,
    qu'est-ce qui t'a vraiment aidée ?
  • 12:52 - 12:54
    Je vais publier un bouquin sur le sujet.
  • 12:54 - 12:56
    - Oh, il y en a un... »
  • 12:56 - 12:58
    Elle sort ses notes :
    « Celui-ci m'a vraiment aidée.
  • 12:58 - 13:01
    Ça s'appelle: 'Savez-vous faire rire ?',
    d'un certain David Nihill.
  • 13:01 - 13:04
    (Rires)
  • 13:05 - 13:08
    - Tu me bats avec mon propre bouquin ! »
  • 13:08 - 13:12
    (Rires)
  • 13:12 - 13:14
    Je me suis dit : « OK, j'arrête là ! »
  • 13:14 - 13:17
    Je raconte l'histoire autour de moi.
    Peu après, un type m'appelle :
  • 13:17 - 13:19
    « Ça vous intéresserait
    de faire un TED Talk ?
  • 13:19 - 13:22
    J'ai bien aimé votre histoire.
    Vous voudriez la partager ? »
  • 13:22 - 13:24
    Je me dis : « Ce serait une bonne fin ! »
  • 13:24 - 13:26
    « Mais attendez :
  • 13:26 - 13:28
    j'ai un ami, Arash,
  • 13:28 - 13:32
    c'est à cause de lui
    que cette folle aventure a commencé.
  • 13:32 - 13:35
    Son histoire est la plus fantastique
    que j'aie jamais entendue.
  • 13:35 - 13:37
    Je peux vous envoyer une vidéo ?
  • 13:37 - 13:40
    Il a fait un essai devant un public
    avec des vraies techniques de comédien.
  • 13:40 - 13:43
    Je peux vous l'envoyer ?
    Vous voudrez peut-être l'engager. »
  • 13:43 - 13:45
    Et il l'a pris à ma place.
  • 13:45 - 13:47
    Depuis les coulisses,
    j'ai vu Arash recevoir
  • 13:47 - 13:50
    une standing ovation de 51 secondes.
  • 13:50 - 13:53
    Il a raconté son entraînement
    pendant une année entière,
  • 13:53 - 13:54
    en secret,
  • 13:54 - 13:56
    juste pour réussir à se remettre debout
  • 13:56 - 14:00
    et pouvoir demander sa belle
    en mariage les yeux dans les yeux.
  • 14:00 - 14:02
    Il ne voulait pas le faire
    dans son fauteuil roulant.
  • 14:02 - 14:04
    Bien sûr, elle a dit oui.
  • 14:04 - 14:06
    Pour finir, il s'est levé de son fauteuil,
  • 14:06 - 14:09
    ce que les médecins pensaient
    qu'il ne pourrait plus jamais faire.
  • 14:09 - 14:13
    Sa copine l'a rejoint sur scène,
    et le public est devenu dingue.
  • 14:13 - 14:16
    Rien que de vous le raconter,
    j'en ai des frissons.
  • 14:17 - 14:19
    Le spectacle de comédie qu'on a organisé
  • 14:19 - 14:22
    est devenu un rendez-vous régulier
    baptisé « Rions jusqu'à la moelle ».
  • 14:22 - 14:25
    A ce jour, on a collecté
    un peu plus de 45 000 dollars
  • 14:25 - 14:28
    pour les personnes atteintes
    de lésions de la moelle épinière.
  • 14:28 - 14:30
    (Applaudissements)
  • 14:30 - 14:33
    Merci.
  • 14:35 - 14:38
    Arash a écrit un livre sur son expérience.
  • 14:38 - 14:40
    Il a fondé une organisation caritative.
  • 14:40 - 14:42
    Il se rétablit petit à petit
  • 14:42 - 14:44
    et reste une source d'inspiration
    pour son entourage.
  • 14:44 - 14:48
    Dans six semaines, dans cette salle
    de Manchester où nous nous trouvons,
  • 14:48 - 14:49
    il va y avoir un concert.
  • 14:49 - 14:52
    Devinez qui joue ? Shakin' Stevens !
  • 14:52 - 14:54
    (Rires)
  • 14:54 - 14:55
    Qui l'aurait parié ?
  • 14:55 - 14:58
    S'il y a une leçon à retenir
    de cette folle histoire,
  • 14:58 - 15:00
    c'est que notre vie n'est pas
    un long fleuve tranquille.
  • 15:00 - 15:02
    Mais la plupart du temps,
  • 15:02 - 15:04
    nous ne sommes pas impuissants
    face aux changements,
  • 15:04 - 15:07
    qu'il s'agisse de dompter
    des mouvements incontrôlables,
  • 15:07 - 15:10
    une émotion ou un pays tout entier.
  • 15:10 - 15:12
    Peut-être que
    vous ne vaincrez pas votre peur,
  • 15:12 - 15:16
    mais grâce aux bonnes personnes,
    vous pouvez apprendre à vivre avec.
  • 15:16 - 15:19
    Au bout du compte, si parler en public
    est votre bête noire,
  • 15:19 - 15:22
    comme c'est le cas pour moi
    et pour plein de gens,
  • 15:22 - 15:24
    essayez de vous dire
    que vous êtes super content,
  • 15:24 - 15:26
    quelle que soit la taille de votre public.
  • 15:26 - 15:30
    Souvenez-vous que vous êtes simplement
    en train de raconter votre histoire,
  • 15:30 - 15:32
    une histoire que vous connaissez
    mieux que quiconque,
  • 15:32 - 15:34
    et tout peut arriver à partir de là.
  • 15:34 - 15:36
    Si vous cherchez de l'aide,
    allez voir un comédien.
  • 15:36 - 15:38
    Les vrais champions du monde, c'est eux.
  • 15:38 - 15:40
    Merci beaucoup.
  • 15:40 - 15:42
    (Applaudissements)
Title:
Braver ses peurs grâce à la comédie | David Nihill | TEDxManchester
Description:

Quelle est la peur la plus largement partagée au monde ? Ce n'est pas la peur de mourir, mais celle de s'exprimer en public. Comble de l'ironie, David Nihill, qui déteste cela, est devenu à contrecœur l'un des meilleurs experts sur le sujet. Et c'est une tragédie personnelle qui l'a incité à tenter de surmonter cette crainte par un moyen original. Dans cette conférence aussi hilarante qu'inspirante, David nous explique que, s'il n'est pas toujours possible de vaincre ses peurs, on peut au moins tenter de vivre avec.

Suivez David sur @FunnyBizzSF Involuntary Authority

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:50

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