Si les femmes dirigeaient le monde... | Rebecca Robertson | TEDxFolkestone

Imaginez un monde où tout le monde aurait la même somme d'argent en banque. Imaginez un monde où les hommes et les femmes auraient les mêmes salaires et les mêmes opportunités financières, et où les enfants recevraient toute l’éducation financière qui leur est nécessaire pour prendre les bonnes décisions financières...

Rebecca Robertson est la fondatrice primée de « Evolution for Women », un site web fait pour donner des conseils financiers professionnels aux femmes. Commentatrice régulière des médias sur la planification financière, elle apparait sur BBC Radio Kent, dans l'émission « Women in Finance » de The Independent, et elle contribue au Huffington Post. Rebecca est passionnée par l'idée de donner aux femmes le contrôle de leurs finances.

Evolution for Women a été crée suite à de nombreuses années passées dans les services financiers qui ont constamment mis en évidence le fossé entre les hommes et les femmes en matière de compréhension et de gestion des finances. Rebecca encourage aussi les femmes à prendre l'initiative dans les services financiers, qui sont fortement majoritairement masculins, aidant plusieurs conseillères à prospérer et à créer leurs propres entreprises à succès sous la marque « Evolution for Women ». De plus, Rebecca a développé une série d'outils et de programmes en ligne conçus pour que les femmes puissent gérer leurs finances de manière compétente et efficace.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

Bonjour ! Comment allez-vous ?

Alors, je suis ici aujourd'hui

pour vous parler d'une chose
qui me passionne beaucoup.

Mais, il ne s'agit pas de moi

mais des gens que je rencontre
au quotidien dans mon travail.

Et je voudrais vous raconter
l'histoire d'une femme, Catherine.

Catherine ressemblait beaucoup
à d'autres femmes que je rencontre.

Elle avait la cinquantaine,

et elle était à environ dix
ou quinze ans de sa retraite.

Pendant longtemps, au cours
de sa carrière, elle a travaillé très dur

avec deux emplois
et la charge de son jeune fils

qui avait 23 ans à ce moment-là.

Imaginez que vous ayez
travaillé vraiment dur,

et vous recevez un message de votre banque

disant que vous devez vendre votre maison

et déménager durant l'année qui suit.

Vous repoussez l'échéance
encore et encore,

mais elle se rapproche de plus en plus.

Cette maison que vous avez
construite avec amour,

où vous avez mis tous vos biens,

dont vous avez peint les murs
et fait la décoration selon vos goûts,

on vous dit, ce n'est plus votre maison,
vous devez la vendre et déménager,

et vous ne savez pas où aller.

C'est une situation plutôt effrayante,
je pense que vous êtes d'accord,

et je ne voudrais certes pas
que cela arrive

à moi, à ma famille,
ou à tous ceux que je connais.

Pourtant, c'est une situation
que beaucoup de femmes rencontrent.

Et cela m'amène à la question du pourquoi.

Pourquoi tombons-nous dans ce genre
de situation et pourquoi est-ce courant ?

Donc, j'ai commencé à faire
quelques recherches.

Les hommes dans la trentaine

sont 60 % plus enclins à posséder
des économies que les femmes.

Parmi les femmes dans la cinquantaine,

70 % ne se sentent pas du tout
prêtes à partir à la retraite.

Et parmi les femmes autour de 20 ans,

54 % ne savent même pas par où commencer
pour trouver des conseils financiers.

Et ça a vraiment résonné en moi,
et c'est ce qui transpirait

des exemples que je voyais
dans ma vie quotidienne.

Donc, est-ce parce que les femmes

sont un peu stupides
ou pas si intelligentes que ça ?

Non, je ne crois pas du tout
que ce soit le cas.

En réalité, les femmes
ou les jeunes femmes,

ont 10 % de chance de plus
d'obtenir des notes au BAC

meilleures que les garçons.

Désolé, les garçons !

Et au niveau universitaire,

les femmes sont 11 % plus
susceptibles d'aller à l'université.

(Toux) Excusez-moi, je suis en train
d'attraper un rhume très britannique.

(Rires)

Nous avons tous, certainement,
des opportunités égales,

et nous sommes tous dans le même bateau,
alors pourquoi cela arrive-t-il ?

Cela m'a amenée à examiner
le système éducatif lui-même,

dans l'espoir de trouver
quelques réponses.

Après de nombreuses années de campagne,

le curriculum national anglais a introduit
en 2016, au niveau de l'école secondaire,

la budgétisation.

Ce n'est pas vraiment une section
obligatoire du curriculum,

mais c'est une chose que tous les enfants
pourraient commencer à apprendre.

Toutefois, la budgétisation
ne suffit pas vraiment

à expliquer comment les choses
fonctionnent vraiment dans ce monde.

Est-ce qu'elle explique
les intérêts cumulés,

comment acheter votre première maison,

le calcul des taux d'intérêt
des cartes de crédit,

ou comment faire des économies
et les mettre de côté ?

Non, pas vraiment.
Elle n'est pas assez complète.

Nous ne pouvons pas compter sur
un tel système pour éduquer nos enfants.

Souvenons-nous de notre scolarité

et de ce à quoi ressemblait
l'enseignement des maths.

Nous nous souvenons tous
du questionnaire qui disait :

« Marie a deux euros, et va au marché.

Une pomme coûte 20 centimes
et Marie veut en acheter trois.

Combien d'argent
le marchand doit-il lui rendre ? »

Comme si cela vous aidait
à gérer votre argent

et expliquait comment vous êtes censés
économiser et dépenser votre argent.

Sérieusement ! (Rires)

Donc, je suis ici, aujourd'hui,

en tant que conseillère
financière indépendante

et directrice de ma propre société
de conseil financier,

ce dont je suis très fière.

Je suis une entrepreneuse
plusieurs fois récompensée,

et j'ai des diplômes
en planification financière avancée.

Cependant, je ne suis pas
allée à l'université.

J'ai quitté l'école à 15 ans.

Et disons que je n'étais pas
l'une des plus intelligentes à l'école.

C'est probablement
la façon polie de le dire.

Et en fait,

(En chuchotant ) ne le dites à personne,
je n'avais pas la moyenne en maths.

(Rires)

C'est la vérité vraie.

Ceci dit, si je peux réaliser
des choses aussi impressionnantes,

ça ne dicte pas mon histoire.

Nos parcours et nos histoires,

nos débuts et où nous
en sommes aujourd'hui,

ne dictent pas forcément notre avenir.

J'ai dû puiser au fond de moi
pour changer mon histoire

et faire bouger les choses pour
mon moi et l'avenir de ma famille.

Et je sais que tous, dans
cette salle et dans le monde,

peuvent faire exactement la même chose.

Donc, si le système éducatif ne peut pas
nous fournir toutes les réponses,

quoi d'autre devrais-je examiner ?

Parlons de salaires et d'argent.

Donc 52 % des femmes travaillent
à mi-temps contre 13 % des hommes.

Nous le savons tous, n'est-ce pas ?
Ça va presque de soi.

Maintenant en ce
qui concerne les salaires,

les hommes et les femmes dans la vingtaine
gagnent à peu près la même chose.

Mais en vieillissant,

les femmes dans la trentaine
gagnent 13 % de moins que les hommes,

et quand elles atteignent la cinquantaine,
elles gagnent 16 % de moins.

Aujourd'hui, il y a de grandes
avancées dans ce domaine,

et ça bouge partout
dans le monde à ce sujet,

mais, malheureusement,
c'est toujours le cas aujourd'hui.

Maintenant, quand il s'agit d'obtenir
des conseils financiers,

les femmes ont plus ou de meilleures
raisons d'obtenir ces conseils.

Nous avons de plus grandes disparités
concernant nos emplois,

nos retraites et nos économies,

sans parler des cas
de séparation ou de divorce

qui ont également des conséquences
dévastatrices sur les femmes.

Je suis maman d'un bébé de huit mois,

donc je peux vous dire
que durant mon congé maternité,

j’ai dû diminuer mes cotisations retraite.

J'ai dû faire ça

car je n'avais pas les moyens
de faire marcher mon entreprise,

payer mes factures, me payer
suffisamment moi-même,

et en même temps cotiser pour ma retraite.

C'était juste pour une courte période,

mais même moi, avec mes
compétences et ce que je suis,

j'ai dû vraiment y réfléchir sérieusement

et vraiment prendre une décision
positive avec ces éléments.

Ceci dit, seuls 7 % des femmes

seront plus enclines à rechercher des
conseils financiers pour leur retraite,

même si nous avons plus de raisons
justifiées d’avoir besoin de les obtenir.

Cela m'a donc amené à réfléchir au secteur
des services financiers lui-même,

dont je fais partie depuis dix-huit ans.

Bon, le gouvernement a fait
de très bonnes choses.

Ils ont instauré le débiteur hypothécaire,

et le Service des Conseils Financiers,
une abondante source d'informations.

Il y a aussi beaucoup de sites Internet

où les gens peuvent trouver
des conseils financiers,

mais la plupart d'entre eux
quand il s'agit de conseils précis

pour vraiment connaître mes besoins
et comment ça s’applique à moi,

vous dirigent vers un conseiller
financier indépendant.

Alors à cause de la réglementation,

il existe ce qu'on appelle le RDR,
« Retail Distribution Review »,

mis en place par le FCA,
« Financial Conduct Authority »,

qui dicte la façon dont ces conseillers
financiers facturent leurs clients.

Cela signifie que, malheureusement,
beaucoup de conseillers indépendants,

parce qu'il n'y a pas assez
d'heures dans une journée,

cherchent l'argent qui leur fera
gagner le plus d'argent.

D'accord ?

C'est une réalité de la vie.

Ce que cela signifie, c'est qu'ils
cherchent tous le même genre de clients,

et que les gens ordinaires
qui, en fait, gagnent bien leur vie,

sont négligés et ne reçoivent pas
les conseils dont ils ont besoin.

Et c'est aussi une situation
aggravée à bien des égards.

Durant la crise économique de 2008,

1,3 million de personnes
ont perdu leur emploi.

C'était une époque
où la récession était la plus forte,

et où les niveaux d'endettement
du Royaume-Uni

étaient aussi les plus hauts.

Donc si nous examinons toutes ces
sortes de problèmes graves et cumulatifs,

quelle est la solution ?

Comment pouvons-nous inverser
cette tendance et changer les choses ?

Eh bien, je crois que
les femmes sont la solution.

Cela ne signifie pas
qu'elles doivent dépenser moins,

en particulier sur leurs chaussures,
vu que, bon, j'aime mes chaussures,

mais il s'agit de prendre de bonnes
décisions financières au bon moment.

Les femmes s'occupant des finances
du ménage étant plus nombreuses,

il est temps pour elles
de faire un pas en avant

et de vraiment faire la différence,

non seulement pour leur futur,
mais aussi celui de leurs enfants.

Car je crois vraiment que plus les femmes

qui prennent des décisions
financières autonomes et éclairées

en voient l'effet positif -

et créent alors leur propre richesse,
cultivent leur propre héritage,

et partagent leur réussite
avec leurs enfants

qui eux la partageront avec les leurs -

plus les richesses seront, en fait,
réparties au sein de la société,

et n'appartiendront pas uniquement
aux personnes les plus aisées.

Donc, voulez-vous que je vous raconte
ce qui est arrivé à Catherine ? Oui ?

Catherine se trouvait donc
dans une situation

où elle devait potentiellement déménager

et prendre sa retraite sans actifs,
et sans argent sur son compte,

parce qu'avec le prix des loyers,

si elle déménageait et louait,
ses économies s'envoleraient rapidement.

Et ça n'est pas l'idéal
lorsque vous prenez votre retraite

parce que vous avez alors un loyer à payer

et vous ne voulez pas forcément travailler
pour payer ce montant élevé de loyer.

Heureusement, Catherine a traversé
un processus vraiment formidable

et ça a été une période
d'apprentissage accélérée.

Elle n'a pas vendu sa maison,
mais elle a quand même déménagé.

Elle a déménagé et loué
sa maison à un autre couple,

et quelqu'un d'autre a payé
son prêt immobilier pour elle.

Elle a souscrit un second prêt immobilier
afin de payer son ancienne banque

et elle a emprunté un peu plus
pour acheter une seconde propriété.

Elle a aussi mis en location
cette seconde propriété,

et ces deux biens lui ont fourni
assez de revenu pour payer son loyer.

Donc, quand elle a pris sa retraite,

elle se trouvait dans une situation
où elle avait, en fait, un revenu

et plusieurs options
pour gérer ses avoirs :

elle pouvait soit tout vendre,

soit emménager dans l'un
et vendre l'autre,

elle avait le choix.

La richesse et l'argent ne sont pas
synonymes de « planification financière ».

Il s'agit, en fait, de vous fournir
des options financières dans la vie.

Un total de 3,6 milliards de personnes

possèdent autant que huit hommes.

Ai-je bien levé le bon
nombre de doigts ? (Rires)

Très bien ! C'était toujours
un moment de panique.

Permettez-moi de répéter ça :

3,6 milliards de gens dans ce monde

possèdent autant que huit hommes.

En gros, c'est la moitié
de la population mondiale.

Imaginez si ces huit hommes
étaient huit femmes.

Dans quel genre de monde
ou de société vivrions-nous ?

J'ai le sentiment qu'il est probable

que les richesses du monde seraient
mieux réparties et plus égales,

et qu'elles ne seraient pas entre
les mains de huit hommes, huit personnes,

mais de toutes sortes de gens
de différents milieux professionnels,

d'origines ethniques différentes,
de différents niveaux de la société,

et à différentes étapes de leur vie.

Je crois vraiment qu'être riche
n'est pas réservé seulement aux riches,

mais qu'en réalité, être riche,
c'est pour nous tous.

Je vous encourage tous,

si vous en avez déjà les moyens
financiers et que vous êtes prêt,

de tendre la main à ceux qui en ont besoin
et de les aider dans leur parcours,

et également, si vous avez
besoin d'aide, de la demander,

car ensemble, je crois vraiment
que nous pouvons changer les choses.

Merci beaucoup.

(Applaudissements)