Return to Video

Garth Lenz : Le réel coût du pétrole

  • 0:01 - 0:03
    Le projet environnemental
  • 0:03 - 0:05
    le plus important et le plus destructeur au monde
  • 0:05 - 0:07
    est situé au cœur
  • 0:07 - 0:10
    de la forêt la plus grande
    et la plus préservée au monde,
  • 0:10 - 0:11
    la forêt boréale du Canada.
  • 0:11 - 0:16
    Elle s'étend sur tout la largeur nord du Canada,
    dans l’État du Labrador,
  • 0:16 - 0:18
    et elle héberge le dernier grand troupeau
    de caribous sauvages
  • 0:18 - 0:20
    au monde, le troupeau de la rivière Georges,
  • 0:20 - 0:23
    qui compte approximativement 400 000 animaux.
  • 0:23 - 0:25
    Malheureusement, quand je suis allé là-bas,
    je n'en ai vu aucun,
  • 0:25 - 0:27
    mais les bois feront office de preuves.
  • 0:27 - 0:30
    Dans toute la forêt boréale,
    nous avons la chance d'avoir
  • 0:30 - 0:33
    une abondance incroyable de zones humides.
  • 0:33 - 0:37
    Les zones humides sont partout dans le monde
    un des écosystèmes les plus menacés.
  • 0:37 - 0:40
    Ce sont des écosystèmes essentiels,
  • 0:40 - 0:42
    ils filtrent l'air, l'eau,
  • 0:42 - 0:45
    ils emprisonnent de grandes quantités
    de gaz à effet de serre,
  • 0:45 - 0:49
    et ils abritent une faune très diversifiée.
  • 0:49 - 0:52
    Dans la forêt boréale,
    ces zones sont aussi l'endroit où
  • 0:52 - 0:54
    presque 50% des 800 des espèces d'oiseaux
  • 0:54 - 1:00
    que l'on trouve en Amérique du Nord
    migrent pour nourrir et élever leur progéniture.
  • 1:00 - 1:04
    Dans l'état de l'Ontario,
    la forêt boréale s'étend au Sud
  • 1:04 - 1:06
    jusqu'à la côte Nord du lac Supérieur.
  • 1:06 - 1:09
    Ces forêt boréales d'une incroyable beauté
  • 1:09 - 1:12
    ont été source d'inspiration
    pour certaines des plus célèbres œuvres d'art
  • 1:12 - 1:16
    de l'histoire canadienne,
    le Groupe de Sept fut très inspiré
  • 1:16 - 1:18
    par ces paysages,
  • 1:18 - 1:22
    par conséquent, cette forêt n'est pas seulement
    un élément clef de
  • 1:22 - 1:23
    notre héritage naturel,
  • 1:23 - 1:26
    mais aussi une importante part
    de notre héritage culturel.
  • 1:26 - 1:30
    A Manitoba, voici une photo
    de la rive orientale du Lac Winnipeg ;
  • 1:30 - 1:33
    c'est un site nouvellement inscrit
  • 1:33 - 1:36
    au Patrimoine Culturel de l'UNESCO.
  • 1:36 - 1:39
    Au Saskatchewan, tout comme dans toute la forêt,
  • 1:39 - 1:42
    qui abrite quelques-unes des plus célèbres rivières,
  • 1:42 - 1:44
    un réseau incroyable de rivières et de lacs
  • 1:44 - 1:47
    dont tout élève entend parler en classe,
  • 1:47 - 1:50
    la Rivière de la Paix, l'Athabasca,
    la Rivière Churchill, ici, la Mackenzie,
  • 1:50 - 1:55
    ces réseaux étaient historiquement des routes
  • 1:55 - 1:57
    pour les voyageurs et les coureurs des bois,
  • 1:57 - 2:00
    les premiers explorateurs non-aborigènes
    du Grand Nord canadien
  • 2:00 - 2:03
    qui, s'inspirant des Premières Nations,
  • 2:03 - 2:05
    ont voyagé en canoë
    pour partir à la recherche
  • 2:05 - 2:10
    d'une route commerciale, un passage du Nord-Ouest
    pour le commerce de la fourrure.
  • 2:10 - 2:13
    Dans le Nord, la forêt boréale est bordée
    par la toundra,
  • 2:13 - 2:16
    et juste en dessous, dans le Yukon,
  • 2:16 - 2:20
    il y a cette magnifique vallée, la vallée Tombstone.
  • 2:20 - 2:25
    La vallée Tombstone abrite
    le troupeau des caribous Porc-Épic.
  • 2:25 - 2:27
    Vous en avez certainement entendu parler,
  • 2:27 - 2:29
    parce qu'ils élèvent leurs petits
  • 2:29 - 2:31
    dans le Refuge National Arctique de la Vie Sauvage.
  • 2:31 - 2:33
    Eh bien, leur lieu d'hibernation est aussi menacé
  • 2:33 - 2:35
    et n'est pas non plus protégé,
  • 2:35 - 2:38
    et pourrait être potentiellement exploité
  • 2:38 - 2:42
    pour ses ressources en gaz et minéraux.
  • 2:42 - 2:45
    La frontière ouest de la forêt boréale
    en Colombie britannique
  • 2:45 - 2:47
    est marquée par la présence des Coast Mountains ;
  • 2:47 - 2:48
    de l'autre côté de ces montagnes
  • 2:48 - 2:51
    se trouve la plus grande forêt tropicale tempérée
    qui existe encore au monde,
  • 2:51 - 2:52
    la forêt du Grand ours,
  • 2:52 - 2:56
    nous en reparlerons plus en détails
    dans quelques minutes.
  • 2:56 - 2:59
    La forêt boréale abrite une énorme variété
  • 2:59 - 3:02
    de peuplades indigènes
  • 3:02 - 3:05
    et une culture riche et diversifiée.
  • 3:05 - 3:08
    Je crois qu'une des raisons
  • 3:08 - 3:11
    pour lesquelles tant de ces groupes
    ont conservé un lien avec le passé,
  • 3:11 - 3:13
    pratiquent encore leurs langues originelles,
  • 3:13 - 3:16
    les chants, les danses, les traditions,
  • 3:16 - 3:19
    je crois qu'une explication est l'isolement,
  • 3:19 - 3:21
    l'étendue et l'aspect sauvage
  • 3:21 - 3:25
    de cet écosystème presque intact à 95%.
  • 3:25 - 3:27
    Je pense que tout particulièrement maintenant,
  • 3:27 - 3:30
    alors que nous traversons
    une crise environnementale,
  • 3:30 - 3:31
    nous avons beaucoup à apprendre de ces gens
  • 3:31 - 3:34
    qui ont vécu en harmonie avec cet écosystème
  • 3:34 - 3:37
    depuis plus de 10 000 ans.
  • 3:37 - 3:40
    Au cœur de cet écosystème,
    nous trouvons l'exact opposé
  • 3:40 - 3:43
    de toutes ces valeurs que nous avons évoquées,
  • 3:43 - 3:44
    et je crois que ce sont des valeurs essentielles
  • 3:44 - 3:46
    qui nous rendent fiers d'être Canadiens.
  • 3:46 - 3:48
    Voici les sables bitumineux de l'Alberta,
  • 3:48 - 3:51
    la plus grande réserve de pétrole de la planète
  • 3:51 - 3:53
    en dehors de l'Arabie Saoudite.
  • 3:53 - 3:55
    Emprisonnées sous la forêt boréale
  • 3:55 - 3:57
    et les zones humides du nord de l'Alberta
  • 3:57 - 4:01
    nous trouvons ces vastes réserves
    de bitume collant et goudronneux.
  • 4:01 - 4:04
    L'exploitation minière de cette ressource
  • 4:04 - 4:10
    entraîne une dévastation à une échelle
    jamais observée jusqu'à présent.
  • 4:10 - 4:15
    Je voudrais vous donner un ordre d'idée
    de l'ampleur de ce phénomène.
  • 4:15 - 4:16
    Regardez ce camion, là,
  • 4:16 - 4:19
    c'est le plus gros camion de ce type au monde.
  • 4:19 - 4:22
    C'est un camion-benne de 400 tonnes
  • 4:22 - 4:25
    et il fait 15 m de long
  • 4:25 - 4:29
    sur 10 m de large, et 8 m de haut.
  • 4:29 - 4:30
    Si je me tenais à côté de ce camion,
  • 4:30 - 4:32
    ma tête ne dépasserait pas le bas
  • 4:32 - 4:34
    de la partie jaune de l'enjoliveur.
  • 4:34 - 4:36
    Dans l'espace occupé par ce camion,
  • 4:36 - 4:40
    vous pourriez construire
    une maison à 2 étages, de 300 m²,
  • 4:40 - 4:42
    facilement. J'ai fait le calcul.
  • 4:42 - 4:45
    Au lieu de le voir comme un camion,
  • 4:45 - 4:48
    voyez ceci comme une maison de 300 m².
  • 4:48 - 4:50
    C'est déjà une belle maison.
  • 4:50 - 4:53
    Alignez ces camions/maisons
    les uns à la suite des autres
  • 4:53 - 4:55
    ici, du bas
  • 4:55 - 4:58
    jusqu'en haut.
  • 4:58 - 5:03
    Ensuite, voyez combien cette petite partie
    d'une seule mine paraît gigantesque.
  • 5:03 - 5:06
    Maintenant vous pouvez appliquer
    le même raisonnement
  • 5:06 - 5:08
    ici.
  • 5:08 - 5:10
    Vous voyez, -- bien sûr, si vous continuez,
  • 5:10 - 5:12
    ces camions deviennent aussi petits qu'un pixel.
  • 5:12 - 5:16
    Une nouvelle fois, imaginez-les ici.
  • 5:16 - 5:19
    Quelle taille fait cette portion de la mine ?
  • 5:19 - 5:24
    Cela représenterait une très grande zone urbaine,
  • 5:24 - 5:26
    probablement plus grande que la ville de Victoria.
  • 5:26 - 5:30
    Et c'est une mine, parmi tant d'autres,
  • 5:30 - 5:33
    10 pour le moment.
  • 5:33 - 5:35
    C'est une partie d'une exploitation minière,
  • 5:35 - 5:39
    et 40 ou 50 autres sont en train d'être approuvées.
  • 5:39 - 5:42
    Aucun projet de mine de sables bitumineux
    n'a pour l'instant été refusé,
  • 5:42 - 5:45
    c'est juste un coup de tampon.
  • 5:45 - 5:48
    L'autre méthode d'extraction est appelée l'in-situ.
  • 5:48 - 5:50
    Là, d'énormes quantités d'eau
  • 5:50 - 5:53
    sont surchauffées et injectées dans le sol,
  • 5:53 - 5:56
    grâce à ces vastes réseaux de tuyaux,
  • 5:56 - 5:59
    lignes sismiques, forages, stations de compression.
  • 5:59 - 6:02
    Même si cela paraît moins répugnant
  • 6:02 - 6:05
    que les mines, cela fait encore plus de dégâts.
  • 6:05 - 6:10
    Cette méthode a des conséquences
    sur une grande partie de la nature
  • 6:10 - 6:13
    où nous constatons une réduction
    de 90% des espèces clefs,
  • 6:13 - 6:16
    comme le caribou forestier et le grizzli,
  • 6:16 - 6:19
    cela consomme encore plus d'énergie, plus d'eau,
  • 6:19 - 6:22
    et produit au moins autant de gaz à effet de serre.
  • 6:22 - 6:25
    Par conséquent ces exploitations in-situ
    sont au moins
  • 6:25 - 6:29
    aussi dramatiques pour l'écosystème que les mines.
  • 6:29 - 6:32
    Le pétrole issu de ces deux méthodes
  • 6:32 - 6:37
    produit plus de gaz à effet de serre
    que n'importe quel autre pétrole.
  • 6:37 - 6:38
    C'est l'une des raisons qui fait qu'on l'appelle
  • 6:38 - 6:40
    le pétrole le plus sale du monde.
  • 6:40 - 6:42
    C'est aussi une des raisons pour lesquelles
  • 6:42 - 6:45
    c'est la plus grande source de CO2 au Canada et
  • 6:45 - 6:47
    celle qui augmente le plus.
  • 6:47 - 6:52
    C'est aussi pour cette raison
    que le Canada est maintenant le numéro 3
  • 6:52 - 6:56
    en termes de production de CO2 par personne.
  • 6:56 - 7:01
    Les bassins de décantation sont les retenues d'eau
    les plus toxiques de la planète.
  • 7:01 - 7:05
    Les sables pétrolifères
    -- ou devrais-je dire les sables bitumineux --
  • 7:05 - 7:07
    "sables pétrolifères" est un terme créé
    par les services de relations publiques
  • 7:07 - 7:09
    pour que les compagnies pétrolières
    ne promeuvent pas
  • 7:09 - 7:12
    quelque chose qui évoque
    une substance gluante et goudronneuse,
  • 7:12 - 7:14
    ce qu'est le pétrole le plus sale du monde.
  • 7:14 - 7:17
    D'où leur décision d'appeler ça
    des sables pétrolifères.
  • 7:17 - 7:21
    Les sables bitumineux consomment plus d'eau
    que n'importe quel autre procédé de distillation,
  • 7:21 - 7:24
    3 à 5 barils d'eau sont utilisés, pollués
  • 7:24 - 7:26
    et ensuite reversés dans des bassins de décantation,
  • 7:26 - 7:29
    les retenues d'eau les plus toxiques au monde.
  • 7:29 - 7:31
    SemCrude, un exploitant parmi d'autres,
  • 7:31 - 7:33
    dans un seul de ces bassins,
  • 7:33 - 7:39
    rejette quotidiennement
    250 000 tonnes de cette crasse toxique.
  • 7:39 - 7:41
    Cela crée les dépôts les plus toxiques
  • 7:41 - 7:43
    de l'histoire de la planète.
  • 7:43 - 7:45
    Jusqu'à maintenant, ils ont produit assez de toxines
  • 7:45 - 7:49
    pour couvrir la surface du Lac Érié
    sur 30 cm d'épaisseur.
  • 7:49 - 7:55
    Les bassins de décantation couvrent
    une surface de 36 km².
  • 7:55 - 7:59
    Cela représente les deux tiers de l'île de Manhattan.
  • 7:59 - 8:02
    De Wall Street jusqu'à l'extrémité sud de Manhattan,
  • 8:02 - 8:04
    jusqu'à la 120ème rue.
  • 8:04 - 8:05
    C'est une absolue...
  • 8:05 - 8:08
    Voici un des plus vastes bassins.
  • 8:08 - 8:11
    Cela représenterait... Je ne sais pas,
    la moitié de Manhattan.
  • 8:11 - 8:12
    Vous pouvez le remettre dans son contexte,
  • 8:12 - 8:14
    c'est uniquement une partie relativement restreinte
  • 8:14 - 8:19
    d'un des 10 complexes miniers,
    avec 40 ou 50 de plus
  • 8:19 - 8:22
    à venir bientôt.
  • 8:22 - 8:25
    Bien sûr, ces bassins de décantation,--
  • 8:25 - 8:28
    eh bien, on ne peut pas
    en voir beaucoup depuis l'espace,
  • 8:28 - 8:30
    mais on peut voir ceux-là, peut-être devrions-nous
    arrêter de les appeler bassins --
  • 8:30 - 8:35
    ces immenses zones humides toxiques
    sont construites
  • 8:35 - 8:38
    sans revêtement
    sur les rives de la rivière Athabasca.
  • 8:38 - 8:40
    Le cours de la rivière Athabasca
  • 8:40 - 8:43
    mène à plusieurs communautés aborigènes.
  • 8:43 - 8:45
    Les 800 personnes qui vivent à Fort Chippewa
  • 8:45 - 8:47
    retrouvent les toxines dans la chaîne alimentaire,
  • 8:47 - 8:49
    cela a été scientifiquement prouvé.
  • 8:49 - 8:51
    Les toxines des sables bitumineux se retrouvent
    dans la chaîne alimentaire,
  • 8:51 - 8:53
    et cela génère des taux de cancer
  • 8:53 - 8:57
    plus de 10 fois supérieurs
    que dans le reste du Canada.
  • 8:57 - 9:00
    Malgré cela, les gens doivent vivre,
  • 9:00 - 9:03
    doivent manger cette nourriture pour survivre.
  • 9:03 - 9:05
    Le surcoût
  • 9:05 - 9:08
    de l'envoi par avion
    dans ces communautés aborigènes reculées
  • 9:08 - 9:10
    et le taux élevé de chômage
  • 9:10 - 9:14
    font de cette nourriture
    une absolue nécessité pour leur survie.
  • 9:14 - 9:17
    Il n'y a pas si longtemps, un descendant
    des Premières Nations m'a prêté un bateau.
  • 9:17 - 9:20
    Il m'a dit : "Quand tu seras sur la rivière,
  • 9:20 - 9:23
    ne mange de poisson sous aucun prétexte.
  • 9:23 - 9:25
    C'est cancérigène."
  • 9:25 - 9:29
    Et pourtant, sous le porche
    de la maison de cette homme,
  • 9:29 - 9:33
    j'ai vu 4 poissons.
    Il devait nourrir sa famille pour survivre.
  • 9:33 - 9:40
    En tant que parent, je ne peux pas imaginer
    ce que l'on ressent.
  • 9:40 - 9:43
    Et c'est ce que nous faisons.
  • 9:43 - 9:47
    La forêt boréale est aussi peut-être
  • 9:47 - 9:51
    notre meilleur atout contre le réchauffement
    et le changement du climat.
  • 9:51 - 9:54
    La forêt boréale retient plus de CO2
  • 9:54 - 9:57
    qu'aucun autre écosystème terrestre.
  • 9:57 - 10:00
    C'est absolument crucial.
  • 10:00 - 10:02
    Nous sommes en train
  • 10:02 - 10:07
    de détruire le plus dense réservoir
    de gaz à effet de serre,
  • 10:07 - 10:10
    deux fois plus de gaz est emprisonné dans
  • 10:10 - 10:14
    la forêt boréale par m²
    que dans les forêts tropicales.
  • 10:14 - 10:16
    Ce que nous faisons, c'est détruire
  • 10:16 - 10:19
    ce réservoir de CO2
    pour en faire une bombe au CO2.
  • 10:19 - 10:22
    Nous remplaçons cela avec le plus grand
  • 10:22 - 10:24
    projet industriel de l'histoire de l'Humanité,
  • 10:24 - 10:27
    qui produit le pétrole dont la fabrication requiert
  • 10:27 - 10:31
    le gaz à effet de serre
    le plus concentré en carbone au monde.
  • 10:31 - 10:33
    Et nous faisons tout ceci
    dans la seconde plus grande
  • 10:33 - 10:36
    réserve de pétrole de la planète.
  • 10:36 - 10:38
    C'est une des raisons pour lesquelles le Canada,
  • 10:38 - 10:40
    historiquement un héros
    contre le changement climatique --
  • 10:40 - 10:43
    nous étions
    un des premiers signataires des accords de Kyoto.
  • 10:43 - 10:45
    Maintenant, nous sommes le pays
    qui a des lobbyistes à plein-temps
  • 10:45 - 10:49
    en Union Européenne et à Washington,
  • 10:49 - 10:52
    menaçant de déclencher une guerre commerciale
    si ces pays
  • 10:52 - 10:56
    envisagent de mettre en place
    une législation positive
  • 10:56 - 10:58
    pour limiter l'import de pétroles chargés en carbone,
  • 10:58 - 11:02
    de gaz à effet de serre, ou tout autre du même type,
  • 11:02 - 11:03
    dans les conférences internationales,
  • 11:03 - 11:06
    qu'elles soient à Copenhague ou à Cancun,
  • 11:06 - 11:09
    les conférences internationales
    sur le changement climatique,
  • 11:09 - 11:11
    nous sommes le pays
    qui reçoit chaque jour le "prix du dinosaure",
  • 11:11 - 11:13
    désignant la plus grande entrave
  • 11:13 - 11:17
    au progrès sur ce sujet.
  • 11:17 - 11:19
    Juste 100 km en aval
  • 11:19 - 11:22
    se trouve le plus grand delta d'eau douce,
  • 11:22 - 11:23
    le delta Paix-Athabasca,
  • 11:23 - 11:27
    le seul à la jonction des 4 routes migratoires.
  • 11:27 - 11:29
    C'est une zone humide très importante,
  • 11:29 - 11:31
    peut-être la plus importante sur cette planète.
  • 11:31 - 11:35
    Un habitat incroyable
    pour la moitié des espèces d'oiseaux
  • 11:35 - 11:38
    que l'on peut trouver en Amérique du Nord,
    qui migrent ici.
  • 11:38 - 11:42
    Et aussi le dernier refuge
    pour le plus grand troupeau de bisons sauvages,
  • 11:42 - 11:47
    et aussi, bien sûr, l'habitat essentiel
    pour tout un tas d'autres espèces.
  • 11:47 - 11:51
    Mais ceci est également menacé
    par l'importante quantité
  • 11:51 - 11:54
    d'eau pompée dans l'Athabasca,
  • 11:54 - 11:56
    qui alimente ces zones humides,
  • 11:56 - 11:57
    et par l'incroyable poids toxique
  • 11:57 - 12:00
    de la plus grande retenue d'eau toxique
    non protégée sur la planète
  • 12:00 - 12:02
    qui se répand dans la chaîne alimentaire
  • 12:02 - 12:05
    pour toutes les espèces en aval.
  • 12:05 - 12:07
    Aussi mauvaise que soit la situation,
    les choses ne vont aller
  • 12:07 - 12:10
    qu'en se dégradant, et énormément.
  • 12:10 - 12:12
    Voici l'infrastructure d'aujourd'hui.
  • 12:12 - 12:16
    Voici ce qui prévu pour 2015.
  • 12:16 - 12:19
    Vous voyez ici l'oléoduc Keystone
  • 12:19 - 12:24
    qui charriera les sables bitumineux
    jusqu'au golfe du Mexique,
  • 12:24 - 12:27
    forçant le passage d'un oléoduc dans le cœur,
  • 12:27 - 12:31
    le cœur agricole de l'Amérique du Nord,
    des États-Unis,
  • 12:31 - 12:36
    et scellant ainsi le contrat
    avec le pétrole le plus sale du monde
  • 12:36 - 12:39
    avec l'accord des États-Unis,
  • 12:39 - 12:42
    décourageant aussi fortement
  • 12:42 - 12:46
    le futur des énergies propres aux USA.
  • 12:46 - 12:51
    Voici la route qui descend de la vallée Mackenzie.
  • 12:51 - 12:54
    Un oléoduc sera installé
    pour récolter les gaz naturels
  • 12:54 - 12:56
    de la mer de Beaufort jusqu'au cœur
  • 12:56 - 13:00
    du 3ème plus grand bassin versant au monde,
  • 13:00 - 13:03
    le seul encore intact à 95%.
  • 13:03 - 13:07
    Construire un oléoduc
    avec une autoroute industrielle
  • 13:07 - 13:10
    modifierait pour toujours
    cette incroyable zone sauvage,
  • 13:10 - 13:15
    vraie rareté sur la planète de nos jours.
  • 13:15 - 13:17
    La forêt tropicale du Grand Ours est juste derrière
  • 13:17 - 13:21
    cette colline, là, et, en quelques kilomètres,
    nous passons de ces
  • 13:21 - 13:24
    forêts boréales sèches aux arbres centenaires,
  • 13:24 - 13:26
    d'environ 25 cm de diamètre,
  • 13:26 - 13:28
    à la forêt tempérée le long de la côte,
  • 13:28 - 13:32
    balayée par les pluies, aux arbres millénaires,
  • 13:32 - 13:35
    6 m de diamètre,
    un écosystème complétement différent.
  • 13:35 - 13:37
    La forêt du Grand Ours est généralement considérée
  • 13:37 - 13:40
    comme le plus important écosystème
    de forêt tempérée côtière
  • 13:40 - 13:42
    au monde.
  • 13:42 - 13:43
    On y trouve les plus importantes densités,
  • 13:43 - 13:48
    certaines des plus emblématiques espèces,
    des plus menacées également,
  • 13:48 - 13:52
    et pourtant, il existe une proposition,
    bien évidemment, de construire un oléoduc
  • 13:52 - 13:56
    pour y installer des pétroliers,
    10 fois la taille de l'Exxon Valdez,
  • 13:56 - 14:00
    au beau milieu des eaux
    les plus difficilement navigables au monde,
  • 14:00 - 14:01
    alors qu'il y a seulement quelques années,
  • 14:01 - 14:04
    un ferry de la BC y a fait naufrage.
  • 14:04 - 14:06
    Quand un des ces pétroliers
    charriant des sables bitumineux,
  • 14:06 - 14:10
    charriant le pétrole le plus sale,
    10 fois plus gros que l'Exxon Valdez,
  • 14:10 - 14:12
    heurtera finalement un rocher, et sombrera,
  • 14:12 - 14:14
    nous serons face à
    un des pires désastres écologiques
  • 14:14 - 14:18
    que cette planète aura jamais vu.
  • 14:18 - 14:21
    Voici les plans pour 2030.
  • 14:21 - 14:25
    Ils proposent une multiplication par 4
    de la production,
  • 14:25 - 14:30
    ce qui forcerait à industrialiser
    une zone de la taille de la Floride.
  • 14:30 - 14:32
    En faisant cela, nous supprimerions
  • 14:32 - 14:35
    une grande part de notre plus grand puits de CO2
  • 14:35 - 14:39
    pour le remplacer par le pétrole générant
  • 14:39 - 14:41
    la plus grande émission de gaz à effet de serre.
  • 14:41 - 14:45
    Le monde n'a pas besoin
    de nouvelles mines de goudron.
  • 14:45 - 14:48
    Le monde n'a pas besoin de plus d'oléoducs
  • 14:48 - 14:52
    pour renforcer notre addiction aux énergies fossiles.
  • 14:52 - 14:54
    Et le monde n'a certainement pas besoin
  • 14:54 - 14:57
    que les plus grandes retenues d'eau toxiques
    grossissent encore et se multiplient,
  • 14:57 - 14:59
    menaçant encore plus
    les communautés vivant en aval.
  • 14:59 - 15:01
    Reconnaissons-le, nous vivons tous en aval
  • 15:01 - 15:05
    en cette époque de réchauffement global
    et de changement climatique.
  • 15:05 - 15:08
    Ce dont nous avons besoin, c'est d'agir
  • 15:08 - 15:10
    pour s'assurer que le Canada respecte
  • 15:10 - 15:12
    les quantités d'eau douce
  • 15:12 - 15:15
    dont nous disposons dans ce pays.
  • 15:15 - 15:17
    Nous devons nous assurer que
    ces zones humides et ces forêts,
  • 15:17 - 15:20
    la meilleure, la plus importante et la plus essentielle
  • 15:20 - 15:23
    défense contre le réchauffement de la planète, soient protégées,
  • 15:23 - 15:27
    assurons-nous que nous ne relâcherons pas
    cette bombe de CO2 dans l'atmosphère.
  • 15:27 - 15:30
    Nous devons tous nous rassembler
  • 15:30 - 15:33
    et dire non aux sables bitumineux.
  • 15:33 - 15:35
    Nous pouvons le faire. Il existe un réseau important
  • 15:35 - 15:39
    à travers le monde qui se bat pour arrêter ce projet.
  • 15:39 - 15:42
    Je pense simplement que ce n'est pas
  • 15:42 - 15:44
    quelque chose qui doit se décider
    uniquement au Canada.
  • 15:44 - 15:47
    Tout le monde dans cette pièce,
    tout le monde au Canada,
  • 15:47 - 15:50
    tous ceux écoutant cette conférence
    ont un rôle à jouer
  • 15:50 - 15:52
    et, je pense, une responsabilité.
  • 15:52 - 15:54
    Parce que ce que nous faisons ici
  • 15:54 - 15:57
    changera notre histoire,
  • 15:57 - 16:00
    cela rendra réelles nos chances de survie,
  • 16:00 - 16:02
    et les chances de nos enfants de survivre
  • 16:02 - 16:05
    et d'avoir un avenir riche.
  • 16:05 - 16:07
    Nous disposons d'un don incroyable
    en la forêt boréale,
  • 16:07 - 16:09
    une opportunité sans pareil de préserver
  • 16:09 - 16:13
    notre meilleur atout
    contre le réchauffement climatique,
  • 16:13 - 16:15
    mais nous pourrions passer à côté.
  • 16:15 - 16:17
    Les sables bitumineux pourraient menacer
  • 16:17 - 16:19
    pas seulement une section de la forêt.
  • 16:19 - 16:22
    Cela remet en question la vie et la santé
  • 16:22 - 16:27
    de certains des peuples
    les plus vulnérables et les moins privilégiés,
  • 16:27 - 16:31
    les communautés aborigènes
    qui ont tant à nous apprendre.
  • 16:31 - 16:33
    Cela pourrait détruire le delta d'Athabasca,
  • 16:33 - 16:38
    le plus grand et peut-être
    le plus beau delta de la planète.
  • 16:38 - 16:42
    Cela pourrait détruire la forêt du Grand Ours,
  • 16:42 - 16:45
    la plus grande forêt tempérée au monde.
  • 16:45 - 16:46
    Cela pourrait avoir un impact majeur
  • 16:46 - 16:51
    sur l'avenir du cœur agricole de l'Amérique du Nord.
  • 16:51 - 16:54
    J'espère que tous,
    si vous avez été émus par cette conférence,
  • 16:54 - 16:56
    rejoindrez la communauté internationale
    grandissante
  • 16:56 - 17:01
    pour forcer le Canada à prendre ses responsabilités,
  • 17:01 - 17:05
    pour convaincre le Canada de revenir à son statut
    de champion du changement climatique
  • 17:05 - 17:07
    au lieu d'être le méchant de l'histoire,
  • 17:07 - 17:09
    et à dire non aux sables bitumineux
  • 17:09 - 17:11
    et oui à un avenir fait d'énergies propres pour tous.
  • 17:11 - 17:12
    Merci beaucoup.
  • 17:12 - 17:18
    (Applaudissements)
Title:
Garth Lenz : Le réel coût du pétrole
Speaker:
Garth Lenz
Description:

A quoi ressemble vraiment la dévastation d'un environnement ? A TEDxVictoria, le photographe Garth Lenz partage des photos choquantes du projet d'exploitation minière de sables bitumineux dans l'état d'Alberta -- et du bel écosystème (si vital) qui est menacé. (Filmé à TEDxVictoria)

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:40
Dimitra Papageorgiou approved French subtitles for The true cost of oil
eric vautier accepted French subtitles for The true cost of oil
eric vautier edited French subtitles for The true cost of oil
eric vautier edited French subtitles for The true cost of oil
eric vautier edited French subtitles for The true cost of oil
eric vautier edited French subtitles for The true cost of oil
eric vautier edited French subtitles for The true cost of oil
eric vautier edited French subtitles for The true cost of oil
Show all

French subtitles

Revisions