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  • 0:07 - 0:13
    Le 16 juin 2015, Donald Trump descendait
    l'escalier vers le hall d'entrée doré de la Trump Tower,
  • 0:13 - 0:16
    en plein coeur
    de Manhattan, pour annoncer
  • 0:16 - 0:19
    sa candidature officielle aux
    élections présidentielles des États-Unis.
  • 0:19 - 0:23
    Quelle belle foule que voici! Des milliers!
  • 0:23 - 0:27
    À l'époque, l'idée que Trump
    puisse vraiment remporter les élections
  • 0:27 - 0:29
    semblait loufoque
    à la plupart des gens,
  • 0:29 - 0:33
    particulièrement pour les libéraux
    américains, qui voyaient cette campagne
  • 0:33 - 0:37
    comme un vulgaire coup
    de publicité ou une large farce.
  • 0:37 - 0:40
    La semaine dernière,
    Donald Trump a confirmé à la National Review
  • 0:40 - 0:43
    qu'il songeait toujours à se présenter
    aux candidatures présidentielles de 2016.
  • 0:43 - 0:44
    Fais-le!
  • 0:44 - 0:45
    (Rires)
  • 0:45 - 0:49
    Fais-le!
    Regarde-moi. Fais-le!
  • 0:49 - 0:53
    Mais au fil des mois,
    les rires ont pris une tonalité plus nerveuse,
  • 0:53 - 0:56
    alors que Trump se hissait
    de plus en plus près du troupeau républicain.
  • 0:56 - 1:02
    Donald Trump, c'est le poil noir qui pousse
    sur notre dos. C'était peut-être insignifiant il y a un an,
  • 1:02 - 1:06
    mais maintenant que ça
    s'empire, on ne peut plus l'ignorer.
  • 1:06 - 1:10
    Même alors qu'il accédait à la scène
    de la convention républicaine nationale
  • 1:10 - 1:15
    pour accepter sa
    nomination au parti, en juillet 2016,
  • 1:15 - 1:16
    plusieurs continuaient de refuser à croire
  • 1:16 - 1:19
    ce qui se passait
    tout juste sous leurs yeux.
  • 1:19 - 1:23
    Nous sommes de retour avec David Hundo P.
    Plouffe, l'homme qui affirme qu'Hillary Clinton
  • 1:23 - 1:25
    a 100% de chances de gagner.
  • 1:25 - 1:27
    Je continue de croire que
    M. Trump de sera pas président.
  • 1:27 - 1:30
    Vous pensez donc que cette
    campagne électorale tire à sa fin?
  • 1:30 - 1:33
    Pratiquement, oui. La seule chose
    qui pourrait sauver Trump à l'heure qu'il est,
  • 1:33 - 1:35
    c'est une intervention extérieure quelconque.
  • 1:35 - 1:39
    Mais l'incrédulité devait s'arrêter net le soir des élections,
    alors que les commentateur.trice.s annonçaient sombrement
  • 1:39 - 1:45
    que Donald J. Trump serait
    bel et bien le 45e président des États-Unis.
  • 1:45 - 1:46
    (Soupir)
  • 1:47 - 1:51
    Vous êtes réveillé.e.s, en passant.
    Ceci n'est pas un terrible, terrible rêve,
  • 1:51 - 1:53
    et non, vous n'êtes pas mort.e.s,
    ni en enfer... Bienvenue dans votre
  • 1:53 - 1:55
    nouvelle vie,
    ceci sont bien nos élections :
  • 1:55 - 1:58
    nous en sommes là,
    c'est notre pays, c'est bien réel.
  • 1:58 - 2:01
    USA!! USA!! USA!!
  • 2:01 - 2:03
    Merci!
  • 2:03 - 2:07
    Le Parti Démocratique et ses
    nombreuses filiales médiatiques de masse
  • 2:07 - 2:11
    avaient largement sous-estimé
    le contre-coup anti-institutionnel
  • 2:11 - 2:14
    qu'avaient alimenté des décennies
    de politiques capitalistes néolibérales
  • 2:14 - 2:17
    auprès de larges pans
    de la population américaine.
  • 2:17 - 2:20
    La campagne de Trump
    avait mis le doigt dans le mile
  • 2:20 - 2:22
    en ciblant ce profond
    bassin de rage flambante,
  • 2:22 - 2:25
    sur laquelle il a jeté
    de l'huile explosive en faisant appel
  • 2:25 - 2:29
    aux pulsions patriarcales
    et nationalistes de l'Amérique blanche.
  • 2:29 - 2:37
    Décalisse! C'est notre pays, enfoiré!
    Notre pays! J'suis américain et fier de l'être!
  • 2:37 - 2:41
    Made in USA bitch!
    Trump! Donald Trump! Fuck you!
  • 2:42 - 2:46
    Le soir des élections, alors que les trolls
    de 4Chan et les membres d'Alt-Right célébraient
  • 2:46 - 2:50
    et que les libéraux sombraient
    dans la paralysie du fatalisme et du désespoir...
  • 2:50 - 2:53
    les anarchistes, les antiautoritaires
    et des foules de jeunes en colère
  • 2:53 - 2:55
    prenaient la rue.
  • 2:55 - 2:59
    Dans les villes de partout au pays,
    de larges manifestations spontanées ont éclaté,
  • 2:59 - 3:02
    avant même que les votes
    ne soient complètement comptés.
  • 3:02 - 3:04
    Plusieurs de ces
    manifestations étaient combatives,
  • 3:04 - 3:08
    et leurs participant.e.s
    y brûlaient des effigies, confrontaient la police
  • 3:08 - 3:10
    et bloquait des artères
    d'autoroutes majeures.
  • 3:10 - 3:13
    À Oakland, deux voitures
    de police furent défoncées et brûlées,
  • 3:13 - 3:16
    envoyant plusieurs flics à l'hôpital.
  • 3:16 - 3:20
    Dans cette ambiance politique survoltée,
    un réseau anarchiste s'est élaboré entre plusieurs villes
  • 3:20 - 3:24
    pour planifier
    une manifestation-monstre
  • 3:24 - 3:28
    à l'occasion de
    l'inauguration de Trump, le 20 janvier.
  • 3:28 - 3:34
    En seulement quelques jours, un site web a été
    mis sur place, invitant les gens à # DisruptJ20.
  • 3:34 - 3:37
    Au cours des 30 prochaines minutes, nous
    jeterons un oeil aux manifestations historiques
  • 3:37 - 3:39
    qui ont secoué les rues
    de Washington ce jour-là,
  • 3:39 - 3:43
    ainsi que la vague de répression
    massive sans précédent qui suivit.
  • 3:43 - 3:48
    Nous en profiterons pour parler
    avec quelques accusé.e.s et leurs allié.e.s,
  • 3:48 - 3:52
    qui nous raconteront comment
    illes ont participé à l'émeute de Washington,
  • 3:52 - 3:54
    confronté le département
    de la Justice dans son propre tribunal,
  • 3:54 - 3:57
    et finalement...
    se sont sorti.e.s du trouble.
  • 4:16 - 4:23
    Nous avons besoin de quelqu'un qui saura
    prendre ce pays et le rendre génial à nouveau.
  • 4:23 - 4:27
    Donald Trump
    gagne les élections présidentielles!
  • 4:27 - 4:30
    Le lendemain, on se disait :
    "On fait quoi, maintenant?"
  • 4:30 - 4:34
    Quelques jours plus tard, nous avions monté
    un site web, un vidéo, un événement facebook, tout ça...
  • 4:34 - 4:41
    Des gens ont monté un conseil de porte-paroles.
    C'était l'une des meilleures mobilisations
  • 4:41 - 4:43
    de coalition dont j'ai fait partie.
  • 4:43 - 4:50
    Les conseils de porte-paroles
    agissaient par consensus et suivaient
  • 4:50 - 4:53
    les principes organisationnels de Saint-Paul.
  • 4:53 - 4:57
    C'est une excellente façon
    de mobiliser des masses de gens
  • 4:57 - 5:00
    selon quelques principes anarchistes de base.
  • 5:02 - 5:07
    Notre solidarité se fondera sur le respect de la
    diversité des tactiques et des plans des autres groupes.
  • 5:07 - 5:13
    Les actions et tactiques seront organisées de manière à maintenir une séparation du temps et de l'espace.
  • 5:13 - 5:17
    Tous débats et critiques
    seront adressés à l'interne du mouvement
  • 5:18 - 5:22
    et non sur la place publique ou dans les médias,
    afin d'éviter la dénonciation de camarades ou d'actions.
  • 5:22 - 5:28
    Nous nous opposons à toute répression étatique de la dissidence, incluant la surveillance, l'infiltration, la perturbation ou la violence.
  • 5:28 - 5:32
    Nous nous engageons à ne pas collaborer avec
    l'application de la loi à l'encontre des activistes ou de quiconque.
  • 5:33 - 5:37
    Il y avait plusieurs assemblées, chacune chargée d'un
    aspect spécifique ; environ neuf blocages ont été organisés
  • 5:37 - 5:41
    dans ces assemblées,
    ainsi qu'une marche "autorisée".
  • 5:41 - 5:45
    J19 se voulait une
    manifestation contre Deploraball,
  • 5:45 - 5:48
    séparée de la marche
    antifasciste et anticapitaliste.
  • 5:50 - 5:55
    Nous en sommes venu.e.s à tenir
    des rencontres massives, qui rassemblaient
  • 5:55 - 6:01
    jusqu'à 500, 600 personnes. Les groupes
    se subdivisaient pour travailler sur les actions directes,
  • 6:01 - 6:08
    la marche illégale, le festival autorisé de la
    résistance, l'art, le logement, l'équipe médicale ou légale...
  • 6:08 - 6:10
    il y en avait pour tous les goûts.
  • 6:10 - 6:15
    Mais personne ne voulait qu'y aller
    et repartir. Il y avait une intention claire
  • 6:15 - 6:17
    de perturber l'inauguration.
  • 6:18 - 6:21
    Des automobiles en feu
    et des fenêtres brisées!
  • 6:21 - 6:23
    Des manifestants vêtus de noir,
  • 6:23 - 6:26
    le visage couvert,
    armés de marteaux et de briques.
  • 6:26 - 6:30
    Des briques et des roches
    sont lancées directement à la police!
  • 6:30 - 6:31
    Six agents de police auraient été blessés.
  • 6:49 - 6:50
    This thing’s crazy!
  • 6:51 - 6:52
    Black Lives! Matter!
  • 6:52 - 6:53
    Make nazis afraid again!
  • 6:55 - 6:59
    Ce jour-là, notre objectif était
    de faire fermer un poste de contrôle.
  • 6:59 - 7:02
    Nous avons commencé avec
    un rassemblement devant les postes de police.
  • 7:02 - 7:07
    Bien sûr, une des choses contre lesquelles on
    continue de lutter, c'est la brutalité policière et ses meurtres,
  • 7:07 - 7:08
    ici à Washington.
  • 7:08 - 7:13
    D'abord, nous nous sommes
    enchaîné.e.s devant les entrées contrôlées
  • 7:13 - 7:17
    prévues tout au fil du trajet annoncé de la
    parade. Nous sommes arrivé.e.s avant le début.
  • 7:17 - 7:20
    Personne n'est passé par ce
    point de contrôle de toute la journée.
  • 7:20 - 7:22
    Nous étions venu.e.s
    avec l'intention très claire
  • 7:22 - 7:27
    de tenter de perturber l'inauguration,
    spécifiquement dû à la montée de fascisme de Trump.
  • 7:27 - 7:31
    Il y a eu un bref discours,
    puis nous nous sommes mis.e.s à marcher.
  • 7:31 - 7:32
    Au début, ça ressemblait à une manif normale.
  • 7:32 - 7:34
    Les gens chantaient des slogans dans la rue.
  • 7:34 - 7:41
    Puis, graduellement, j'ai commencé à voir des
    gens tirer des poubelles et du recyclage dans la rue.
  • 7:41 - 7:43
    Puis, il y a eu les feux d'artifices.
  • 7:43 - 7:51
    Et finalement, les fenêtres ont commencé à
    éclater. Je me souviens de la Banque d'Amérique...
  • 7:51 - 7:53
    Il ne restait plus une seule fenêtre dessus.
  • 7:56 - 7:59
    C'est ça qui arrive,
    partout ailleurs dans le monde,
  • 7:59 - 8:02
    lorsque les gens luttent
    contre un État fasciste.
  • 8:02 - 8:05
    Il y a un degré de sérieux
    de plus que nos manifs ici,
  • 8:05 - 8:07
    où les gens gueulent et crient,
    puis retournent à la maison.
  • 8:07 - 8:11
    Quand on commence à
    comprendre que c'est un peu plus sérieux
  • 8:11 - 8:15
    que "j'suis fâché.e aujourd'hui"
    ou "ce président va être terrible".
  • 8:15 - 8:21
    Quand je repense à ce
    jour-là, il symbolise la solidarité.
  • 8:25 - 8:28
    Puis tout à coup,
    tout le monde s'est mis à courir.
  • 8:28 - 8:30
    Les flics nous bloquaient pour nous faire
  • 8:30 - 8:33
    prendre un autre chemin,
    puis nous bloquaient encore...
  • 8:33 - 8:38
    En nous enfuyant, nous avons réalisé
    qu'un mur de flics se formait devant nous.
  • 8:42 - 8:46
    On a fini par se faire prendre en souricière
    au coin de la 12e et rue L, au centre-ville de Washington.
  • 8:46 - 8:53
    Les gens ont maintenu bravoure et moral tout au long
    de cette très longue période, à être détenu.e.s dehors
  • 8:53 - 8:57
    au coin de la rue. On nous a gardé là à partir
    d'environ 10h a.m, jusqu'à bien après le coucher du soleil.
  • 8:57 - 9:02
    Tout le monde était très à l'aise de partager la
    nourriture, l'eau, l'équipement médical, les cigarettes
  • 9:02 - 9:05
    ou tout ce dont on pouvait aider
    à maintenir une certaine normalité.
  • 9:05 - 9:11
    Le moment de l'arrestation, en particulier, était très intéressant ;
    toustes se partageaient conseils tactiques ou stratégiques.
  • 9:12 - 9:15
    À la fin, on nous a
    toustes été arrêté.e.s individuellement,
  • 9:15 - 9:19
    avant de passer la nuit en prison,
    pour être relâché.e.s le lendemain.
  • 9:28 - 9:34
    Depuis des années. la police de
    Washington était connue pour sa relative retenue,
  • 9:34 - 9:38
    au niveau des manifestations. S'il est
    donc compréhensible que l'usage systématique
  • 9:38 - 9:43
    de grenades sonores, de poivre de cayenne et
    d'arrestations massives lors des manifestations du J20
  • 9:43 - 9:48
    ait surpris beaucoup de personnes...
    ces actions n'étaient pas sans précédent.
  • 9:48 - 9:54
    Hey hey! Ho ho!
    The IMF has got to go!
    Hey hey! Ho ho!
  • 9:55 - 9:59
    Au pic de l'époque
    altermondialiste, Washington fut le terrain
  • 9:59 - 10:05
    de deux manifestations majeures
    contre la Banque Mondiale et le FMI,
  • 10:05 - 10:11
    où la police de Washington avait employé
    le même style de tactique "brasse-camarade",
  • 10:11 - 10:16
    dans le cadre d'une politique officielle visant l'arrestation
    de masse préventive, surnommée la "trappe à détention".
  • 10:16 - 10:21
    Aux manifestations
    anticapitalistes du "A16", en avril 2000,
  • 10:21 - 10:24
    la police de Washington
    arrêté plus de 1300 personnes,
  • 10:24 - 10:29
    dont 648 furent arrêté.e.s
    à la veille des manifestations majeures
  • 10:29 - 10:31
    prévues pour la fin de semaine.
  • 10:31 - 10:38
    Deux ans plus tard, lors d'une manifestation similaire en
    septembre 2002, la police et des agent.e.s fédéraux des parcs nationaux
  • 10:38 - 10:42
    ont encerclé et arrêté environ
    400 personnes dans le parc Pershing,
  • 10:42 - 10:45
    à un coin de rue de la Maison Blanche.
  • 10:45 - 10:50
    On attacha les détenu.e.s par les pieds et les poings,
    les maintenant en position de stress pendant plus de 24h,
  • 10:50 - 10:52
    avant de finalement les relâcher.
  • 10:52 - 10:57
    Des avocats en droit civil, faisant partie du
    Partenariat pour la Justice Civile, ont réagi à ces deux
  • 10:57 - 11:02
    arrestations de masse en poursuivant le MPD
    et le gouvernement fédéral. La poursuite aura coûté
  • 11:02 - 11:07
    plus de 20 millions de dollars en dédommagements,
    plongeant les politicien.en.s et la police municipale dans l'embarras
  • 11:07 - 11:13
    et menant à une nouvelle législation qui établit de
    nouveaux mécanismes de contrôle de l'activité policière,
  • 11:13 - 11:19
    incluant l'illégalisation explicite
    de la détention de masse arbitraire.
  • 11:19 - 11:23
    Mais il est bien connu que les flics n'apprécient pas
    particulièrement qu'on remette en question leur autorité...
  • 11:23 - 11:26
    et ceux de Washington
    n'y font pas exception.
  • 11:26 - 11:30
    Le jour des manifestations du J20, le chef
    de police en intérimaire, Peter Newsham,
  • 11:30 - 11:34
    qui avait personnellement commandé l'arrestation
    de masse des manifestant.e.s de Pershing Park
  • 11:34 - 11:38
    seize ans plus tôt, occupait son
    nouveau poste depuis tout juste quatre mois.
  • 11:38 - 11:41
    Sans doute encouragé
    par les promesses électorales de Trump,
  • 11:41 - 11:44
    qui promettait de donner carte
    blanche à la police de brutaliser les gens
  • 11:44 - 11:50
    comme bon leur semblerait, Newsham a
    décidé que l'époque des gentils flics était terminée.
  • 11:58 - 12:02
    Le 21 janvier, plus de 230 personnes
    avaient passé la nuit en détention,
  • 12:02 - 12:04
    sans qu'on ne connaisse leurs accusations.
  • 12:05 - 12:10
    Au début, lorsqu'on a été arrêté.e.s, j'ai cru
    qu'on nous donnerait seulement une amende de 50$.
  • 12:10 - 12:15
    Le jour de notre apparition en cour, j'ai
    compris qu'on nous accusait au criminel.
  • 12:15 - 12:19
    Je me suis dis, "Wow, c'est gros."
  • 12:20 - 12:23
    Honnêtement,
    beaucoup d'entre nous avions peur,
  • 12:23 - 12:24
    et pour de bonnes raisons.
  • 12:24 - 12:26
    Fuck tes rêves.
  • 12:26 - 12:27
    Fuck tes aspirations.
  • 12:27 - 12:28
    Tu sais...
    tu t'en vas en prison.
  • 12:28 - 12:32
    C'est un tout autre monde
    qu'il te faut saisir, auquel tu dois t'ajuster.
  • 12:32 - 12:35
    Mais on n'y était pas encore.
  • 12:35 - 12:39
    Au début, on nous a toustes accusé
    d'avoir participé dans une émeute criminelle.
  • 12:39 - 12:43
    Trois mois plus tard, alors que j'étais à un
    rassemblement anarchiste au Mexique, j'ai reçu un courriel
  • 12:43 - 12:46
    d'un camarade, m'informant que de
    nouvelles d'accusations avaient été émises.
  • 12:46 - 12:51
    Nous étions maintenant devant
    de multiples nouvelles accusations,
  • 12:51 - 12:53
    dont la participation dans une émeute illégale,
  • 12:53 - 12:55
    conspiration émeutière, plusieurs chefs
  • 12:55 - 12:56
    d'accusation de
    destruction de propriété,
  • 12:56 - 12:58
    incitation à l'émeute,
  • 12:58 - 13:02
    voies de fait, dont plusieurs
    envers un policier avec une arme létale.
  • 13:02 - 13:06
    C'était incroyable... Vous savez, de faire face
    à 80 ans de prison, c'est très dur sur les nerfs.
  • 13:06 - 13:11
    L'idée consiste à accuser les gens de beaucoup
    d'accusations de ce qu'il est probable de prouver en cour.
  • 13:11 - 13:17
    Même si on comprend que c'est sûrement juste
    une tactique d'intimidation pour forcer les gens à
  • 13:17 - 13:20
    prendre entente... on parle
    quand même de 80 ans de prison.
  • 13:20 - 13:25
    À Washington, les procureurs ont déposé une
    nouvelle série d'infractions et d'accusations criminelles
  • 13:25 - 13:30
    à l'encontre de plus de 200 personnes
    ayant été arrêté.e.s pendant l'inauguration
  • 13:30 - 13:32
    de Donald Trump, le 20 janvier.
  • 13:32 - 13:39
    Ces nouvelles accusations pourraient mener les manifestant.e.s jusqu'à 75 ans de prison.
  • 13:39 - 13:42
    Après la mobilisation, les gens
    de Washington étaient crevé.e.s.
  • 13:42 - 13:48
    Donc nous avons monté un collectif
    chargé de travailler sur la défense légale,
  • 13:48 - 13:54
    nommé le MACC : le Metropolitain Anarchist
    Coordinating Council. Les gens de Richmond ont vraiment
  • 13:54 - 13:56
    pris le relais.
  • 13:58 - 14:03
    Je me suis mis à m'impliquer au niveau du support
    légal à partir du 21 janvier, directement au moment
  • 14:03 - 14:04
    du contre-coup.
  • 14:04 - 14:08
    Il y avait de nombreux petits noyaux de gens qui organisaient différents types de soutien ;
  • 14:08 - 14:12
    celui où j'ai été le plus actif était
    le DC Legal Posse - le collectif
  • 14:12 - 14:14
    spécifiquement concu pour l'aide légale.
  • 14:14 - 14:19
    Le MACC a aidé à organiser les assemblées initiales, à partir desquelles les accusé.e.s ont pu s'entendre
  • 14:19 - 14:23
    sur quatre points de solidarité précis.
  • 14:23 - 14:26
    On se subdivisait pour penser à des
    suggestions, puis nous en discutions ensemble.
  • 14:26 - 14:32
    C'était genre, "Je n'aime pas ce point-ci, mais je
    suis d'accord avec celui-là... élaborons cette idée-ci..."
  • 14:34 - 14:39
    Tout reposait sur la nécessité que ça marche.
  • 14:39 - 14:42
    C'était un effort décentralisé,
    impliquant des gens de villes différentes.
  • 14:42 - 14:46
    Ça impliquait le mouvement
    Black Lives au niveau local,
  • 14:46 - 14:50
    mais nous étions en contact
    avec le mouvement Black Lives national,
  • 14:50 - 14:54
    composé d'environ 75
    associations différentes au pays.
  • 14:54 - 14:58
    Nous nous coordonnions vraiment avec elleux
    pour discuter de ce que notre alliance signifiait.
  • 14:58 - 15:02
    C'était important d'en parler ; nous
    nous assurions de toujours inclure les endroits
  • 15:02 - 15:08
    comme Ferguson, où sont détenu.e.s des
    prisonnier.e.s politiques lié.e.s aux révoltes de Ferguson.
  • 15:08 - 15:12
    Nous nous rassemblions
    ou nous appellions à chaque semaine
  • 15:12 - 15:15
    pour faire de la recherche
    légale et former des groupes de travail.
  • 15:15 - 15:18
    Ces groupes
    travaillaient sur différents aspects.
  • 15:18 - 15:20
    J'ai pu contribuer à
    beaucoup de travail médiatique.
  • 15:20 - 15:23
    Les accusé.e.s tenaient à
    produire leurs propres médias.
  • 15:23 - 15:27
    De toutes manières,
    c'est le meilleur type de média.
  • 15:27 - 15:28
    J'ai donné plein d'entrevues.
  • 15:28 - 15:32
    Nous avons donné beaucoup d'information
    "off the record", afin que les journalistes puissent relater
  • 15:32 - 15:34
    le contexte plus large.
  • 15:34 - 15:35
    Nous avons mené une campagne féroce.
  • 15:35 - 15:38
    Nous avions des affiches,
    c'était très "grassroots".
  • 15:38 - 15:39
    C'était très professionnel.
  • 15:39 - 15:42
    J'étais très fier du travail de tout le monde.
  • 15:42 - 15:45
    Nous avons employé
    beaucoup de tactiques décentralisées.
  • 15:45 - 15:49
    Un truc qui était vraiment merveilleux, c'est
    comment ce large groupe de personnes diversifiées
  • 15:49 - 15:54
    ont pu faire face à des poursuites
    fédérales en agissant collectivement pour résister
  • 15:54 - 15:59
    au réflexe de vouloir prendre
    une entente quelconque avec la cour.
  • 16:05 - 16:09
    Avant le J20, des gens avaient été accusé.e.s de
    participation à une émeute suite à Standing Rock.
  • 16:09 - 16:12
    Je crois qu'il y a eu
    une accusation portées à Minneapolis.
  • 16:12 - 16:14
    Une autre a été portée le
    même jour, à la Nouvelle-Orléans.
  • 16:14 - 16:18
    Je pense qu'il y a eu des accusations
    similaires contre des militant.e.s de Sacramento.
  • 16:18 - 16:21
    Alors plusieurs étaient inquièt.e.s que nos
    accusations s'inscrivent dans un même style de continuum.
  • 16:21 - 16:26
    Je dirais que les accusations sont utilisées dans
    le but de criminaliser certaines formes de dissidence,
  • 16:26 - 16:30
    particulièrement les tactiques et les stratégies.
  • 16:30 - 16:35
    Spécifiquement, la pratique des assemblées de masse publiques et celle du black block.
  • 16:35 - 16:40
    Le département de la Justice américaine a même tenté de désigner la participation dans un black block comme étant
  • 16:40 - 16:42
    de la conspiration émeutière.
  • 16:42 - 16:48
    Il est apparu, très tôt dans le processus,
    que l'État avait séparé les 230 accusé.e.s
  • 16:48 - 16:49
    en plusieurs catégories.
  • 16:49 - 16:54
    Il semble que ces catégories aient servi
    à démontrer un continuum de culpabilité.
  • 16:54 - 16:57
    Il y avait les "acteurs mouvants",
    qui étaient éligibles à la réinsertion.
  • 16:57 - 17:03
    Il y avait ensuite les prétendu.e.s "casseur.e.s",
    c'est-à-dire celleux qu'on accusaient d'avoir brisé une vitre,
  • 17:03 - 17:07
    jeté un présentoir
    à journaux dans la rue, etc.
  • 17:07 - 17:12
    La troisième catégorie, dans laquelle on m'a
    placé, c'est celle des prétendu.e.s "organisateur.trice.s".
  • 17:12 - 17:16
    celleux qui ont prétendument
    formé le black bloc pendant le J20.
  • 17:16 - 17:21
    Les changements et limitations
    imposées aux pratiques policières,
  • 17:21 - 17:26
    qui avaient été gagnées après de brutaux
    affrontements au début des années 2000,
  • 17:26 - 17:28
    avaient un peu
    donné le ton à Washington.
  • 17:28 - 17:32
    Je pense que beaucoup de gens à
    Washington s'étaient habitué.e.s à un traitement policier
  • 17:32 - 17:33
    plutôt gentil.
  • 17:33 - 17:37
    De l'autre côté, je pense que la police
    s'était habituée à beaucoup de manifs autorisées.
  • 17:37 - 17:39
    J'ai grandi ici,
    j'y ai vécu toute ma vie.
  • 17:39 - 17:44
    On ne croyait pas qu'il pouvait y avoir des
    arrestations de masse au J20, puisqu'il n'y en avait
  • 17:44 - 17:47
    pas eu depuis quelque
    chose comme une décennie.
  • 17:47 - 17:50
    Une des raisons pourquoi ça a pris tout le monde
    par surprise, c'est que la loi qui a été employée
  • 17:50 - 17:54
    pour accuser les manifestant.e.s n'avaient
    pas été utilisée depuis le début des années 70.
  • 17:54 - 17:58
    Elle avait été votée au Congrès
    pendant les soulèvements de Newark et Detroit,
  • 17:58 - 18:03
    parce qu'ils craignaient
    une révolte noire à Washington.
  • 18:03 - 18:08
    Il y avait une nécessité réelle
    d'affirmer notre soutien au J20.
  • 18:08 - 18:13
    Beaucoup disaient, genre "C'est juste les
    p'tits maigres blancs, mais avec des masques...
  • 18:13 - 18:15
    on ne veut pas gérer ça."
  • 18:15 - 18:19
    Mais la vérité... c'est que
    nous sommes elleux et illes sont nous.
  • 18:19 - 18:24
    Ça aurait pu être nous, au J20 et ça nous concerne
    en tant que combattant.e.s pour la libération noire.
  • 18:24 - 18:30
    La menace potentielle d'aller en prison
    ou d'être tué.e.s pour nos convictions politiques
  • 18:30 - 18:33
    est bien réelle
    et nous en sommes conscient.e.s.
  • 18:40 - 18:43
    Les procureurs fédéraux
    américains ont pris l'habitude de porter
  • 18:43 - 18:48
    des accusations démesurées contre les militant.e.s
    pour leur faire peur et les forcer à prendre entente.
  • 18:48 - 18:53
    C'est une des raisons pour lesquelles plus de 90% des
    accusations criminelles ne se rendent même pas en procès.
  • 18:53 - 18:58
    C'est cette même stratégie éprouvée
    que la procureure et cheffe adjointe
  • 18:58 - 19:04
    de la division des crimes majeurs de Washington,
    Jennifer Kerkhoff, a tenté d'employer contre les co-accusé.e.s du J20.
  • 19:04 - 19:09
    En dressant une liste stupéfiante d'accusations
    criminelles contre presque 200 personnes, liées
  • 19:09 - 19:14
    par le seul argument discutable voulant que chaque
    personne arrêtée dans les rues de Washington ce jour-là aurait
  • 19:14 - 19:16
    conspiré dans le but de causer une émeute.
  • 19:16 - 19:21
    Kerkhoff s'attendait sans doute
    à ce que les accusé.e.s paniquent et se mettent
  • 19:21 - 19:25
    à s'entre-dénoncer, lui laissant le terrain
    libre pour une série de condamnations faciles
  • 19:25 - 19:27
    en échange d'accusations diminuées.
  • 19:27 - 19:31
    Malheureusement pour elle,
    les co-accusé.e.s ont refusé de jouer le jeu.
  • 19:31 - 19:36
    Dès le début, nombreux.ses d'entre elleux
    ont signé une déclaration de principes communs,
  • 19:36 - 19:40
    lequel explicitait clairement leur refus
    de collaborer avec l'État et sa tentative
  • 19:40 - 19:46
    de les faire condamner ; de plus, illes se sont
    engagé.e.s à coordonner leur défense légale ensemble.
  • 19:46 - 19:50
    Devant la solidarité déterminée des
    co-défendant.e.s, le département américain de justice
  • 19:50 - 19:54
    n'eut d'autre choix que de
    tenter d'arguer son procès farfelu.
  • 19:54 - 19:58
    Dans une tentative désespéree de défendre leur point,
    illes ont cité le serveur californien Dreamhost à comparaître
  • 19:58 - 20:02
    pour les forcer à révéler les adresses IP
  • 20:02 - 20:06
    de toute personne
    ayant visité le site DisruptJ20.org.
  • 20:06 - 20:11
    Illes ont également tenté d'accéder aux comptes
    Facebook personnels des organisateur.trice.s, afin
  • 20:11 - 20:15
    d'y trouver des éléments incriminants
    susceptibles de prouver qu'il y ait eu conspiration.
  • 20:15 - 20:20
    Leurs efforts ont échoué, les forçant à
    s'appuyer lourdement sur des pièces d'évidence
  • 20:20 - 20:23
    fournies par des médias
    d'extrême-droite peu crédibles.
  • 20:23 - 20:27
    Les poursuites qui ont suivi se sont
    avérées une sévère humilitation pour Kerkhoff
  • 20:27 - 20:30
    et l'entièreté
    du système juridique américain.
  • 20:40 - 20:45
    C'est essentiellement un crime de la pensée ;
    la conspiration émeutière, ça peut se résumer
  • 20:45 - 20:48
    à trois personnes
    qui se rassemblent et se disent :
  • 20:48 - 20:50
    "Il devrait y avoir une émeute".
  • 20:50 - 20:55
    En gros, la loi sur la conspiration
    dit que quiconque qui se voit accusé
  • 20:55 - 21:00
    ou peut être affilié au crime,
    dans ce cas-ci la conspiration criminelle,
  • 21:00 - 21:04
    est responsable de tout
    acte criminel qui en découlerait.
  • 21:04 - 21:09
    En résumé, si on vous trouve dans la rue,
    comme par exemple le jour de l'inauguration,
  • 21:09 - 21:11
    habillé.e d'une certaine manière
  • 21:11 - 21:13
    ou criant certains slogans...
  • 21:13 - 21:16
    AK-47!
    Put the cops in piggie heaven!
  • 21:16 - 21:19
    ...ou endossant certains messages,
  • 21:21 - 21:22
    ou assurant une aide médicale...
  • 21:22 - 21:29
    On vous tient responsable d'avoir comploté à
    des centaines pour causer l'émeute dans les rues.
  • 21:29 - 21:34
    L'État s'est mis à affirmer, de manière plutôt
    inhabituelle, que la conspiration puisse être spontanée.
  • 21:34 - 21:38
    Autrement dit, si deux personnes passent devant un
    magasin et se disent : "Hey, cette boutique ne semble pas
  • 21:38 - 21:43
    verrouillée, allons tout piquer!",
    à ce moment-là, on commet une conspiration.
  • 21:43 - 21:50
    Donc l'État défendait que pendant les
    événements du J20, les gens conspiraient dans les rues.
  • 21:50 - 21:55
    Ça signifie que les critères sont bien plus
    bas en termes de ce qu'illes doivent prouver ;
  • 21:55 - 22:02
    cela donne aux procureur.e.s
    énormément de jeu pour accuser les gens.
  • 22:02 - 22:06
    L'État ne cessait d'affirmer
    que tel.le accusé.e n'avait agressé
  • 22:06 - 22:10
    personne, ni brisé de fenêtres,
    mais par sa simple présence à une assemblée,
  • 22:10 - 22:15
    ille avait conspiré à aider
    d'autres personnes à le faire.
  • 22:15 - 22:20
    Salut tout le monde, ici James O'Keefe
    de Project Veritas. Depuis la publication
  • 22:20 - 22:25
    de nos vidéos au sujet des perturbations
    du J20, nous avons quelques nouvelles pour vous.
  • 22:25 - 22:32
    Project Veritas est un groupe qui s'est
    démarqué par sa technique d'enquête, qui consistait à
  • 22:32 - 22:36
    envoyer des gens dans les
    rencontres organisationnelles, avec la mission
  • 22:36 - 22:43
    de prétendre faire partie des militant.e.s de gauche ; mais en vérité, illes portaient des caméras cachées.
  • 22:43 - 22:49
    Le but était de tomber sur des
    informations croustillantes qu'illes puissent utiliser
  • 22:49 - 22:55
    pour soumettre l'organisation
    militante au procès de l'opinion public,
  • 22:55 - 22:59
    saboter leurs campagnes de
    financement, leur base de soutien ou leur réputation.
  • 22:59 - 23:06
    Notre avocat a rencontré un détective de l'agence
    spéciale antiterroriste ce matin, où un représentant
  • 23:06 - 23:11
    du bureau du procureur fédéral devait
    les rejoindre. Notre avocat nous informe
  • 23:11 - 23:16
    que suite au visionnement
    et l'analyse des vidéos
  • 23:16 - 23:21
    et de nos échanges
    courriels avec eux, il semblerait
  • 23:21 - 23:22
    qu'il y ait des développements légaux.
  • 23:22 - 23:30
    La procureure était convaincue que cette
    unique vidéo d'un rassemblement public,
  • 23:30 - 23:34
    où on discute de la marche
    anticapitaliste et antifasciste,
  • 23:34 - 23:37
    était une pièce cruciale de leur poursuite.
  • 23:37 - 23:42
    Dans la vidéo, je fais un commentaire désinvolte,
    qui est devenu le point central de mes accusations.
  • 23:42 - 23:47
    qui se veut familial,
    alors ne brisez pas de vitres.
  • 23:47 - 23:52
    Avec du recul,
    c'était un commentaire stupide.
  • 23:52 - 23:55
    Project Veritas n'était pas le seul
    groupe d'ultra-droite avec lequel
  • 23:55 - 23:59
    le bureau du procureur fédéral et le
    département la police métropolitaine ont collaboré
  • 23:59 - 24:03
    et dont ils ont utilisé
    les vidéos pour cette poursuite.
  • 24:03 - 24:05
    Je pense qu'Alex Jones et plusieurs autres membres
    de droite ont en fait infiltré nos rassemblements publics.
  • 24:05 - 24:12
    Ils ont aussi obtenu des séquences vidéo et des
    reportages des Oathkeepers, une milice de droite
  • 24:12 - 24:18
    affiliée à Rebel Media,
    un média nationaliste blanc d'Alt-Right
  • 24:18 - 24:22
    situé au Canada.
  • 24:22 - 24:26
    Oh merde, des marteaux!
  • 24:27 - 24:29
    Ça n'est pas une
    manifestation pacifique, ça! C'est l'anarchie!
  • 24:29 - 24:32
    À la fin du dernier des dossiers vidéos, on
    voit un des membres de Project Veritas discuter
  • 24:32 - 24:39
    avec quelques personnes ;
    et puis, à la toute fin de la vidéo, on le voit
  • 24:39 - 24:44
    sortir par les portes vers l'extérieur du
    bâtiment avec un des types avec qui il discutait
  • 24:44 - 24:49
    Puis, la vidéo s'arrête net.
  • 24:49 - 24:51
    Retourne là-bas...
  • 24:51 - 24:53
    Après plus d'un an de litiges au sujet,
    très largement, de l'accès à l'entièreté
  • 24:53 - 25:02
    des documents de Project Veritas auquel la
    défense avait eu accès, le gouvernement a produit une deuxième
  • 25:02 - 25:07
    révélation des quatre dossiers vidéos que nous avions
    initialement reçus, qui incluaient des séquences auxquelles
  • 25:07 - 25:13
    nous n'avions jamais eu accès jusque là.
  • 25:13 - 25:15
    Dans la quatrième
    vidéo des dossiers initiaux
  • 25:15 - 25:17
    qu'on nous avait fournis,
    à la fin de la dernière scène,
  • 25:17 - 25:20
    où l'agent de Project Veritas et l'autre homme
  • 25:20 - 25:23
    sortent dehors,
    cette fois-ci la vidéo continue.
  • 25:23 - 25:25
    Le bureau du procureur général
    justifiait avoir coupé la fin de la vidéo
  • 25:25 - 25:28
    parce qu'il ne comportait plus d'image.
    On pense que la personne qui portait la caméra
  • 25:28 - 25:33
    a peut-être mis une veste,
    faisant en sorte de couper l'image, mais pas le son.
  • 25:33 - 25:37
    Dans la séquence audio, la personne qui
    enregistre passe un appel à Veritas, et dit :
  • 25:37 - 25:41
    Ouais, je parlais avec un.e des organisateur.trice.s
    de la IWW et je ne pense pas qu'illes soient au courant
  • 25:41 - 25:48
    de ce qui se passe
    à l'échelon supérieur.
  • 25:48 - 25:51
    Évidemment, ça a causé beaucoup
    de tumulte et encore plus de litiges.
  • 25:51 - 25:56
    Ils ont retenu
    comme, 69 vidéos, mais aussi
  • 25:56 - 25:59
    l'identité de la personne qui filmait.
  • 25:59 - 26:02
    Une semaine avant mon procès, mon avocate
    a réussi à passer la personne en entrevue,
  • 26:02 - 26:06
    suite à quoi il est devenu
    un témoin central à mon procès.
  • 26:06 - 26:09
    Finalement, son témoignage a miné le récit
    de Kerkhoff, puisqu'il affirmait ne pas croire que quiconque
  • 26:09 - 26:13
    prévoyait poser des actes
    de violence cette journée-là.
  • 26:13 - 26:16
    Cela a ultimement mené le juge
    en chef à déclarer une infraction Brady.
  • 26:16 - 26:20
    Brady c. Maryland est une affaire de la Cour suprême
    dans les années 1960, qui stipule que les procureur.e.s
  • 26:20 - 26:25
    ont l'obligation et le devoir de rendre à la
    cour toute pièce d'évidence en leur possession,
  • 26:25 - 26:31
    incluant à la partie défendante, même si elles
    comportent le potentiel de démontrer l'innocence
  • 26:31 - 26:36
    de l'accusé.e
    au cours de l'audience.
  • 26:36 - 26:39
    Suite à tout ça, le juge a rejeté certaines
    accusations contre plusieurs accusé.e.s,
  • 26:39 - 26:44
    excluant les pièces d'évidences
    en lien avec les vidéos de Project Veritas, ce qui rayait
  • 26:44 - 26:51
    toute preuve potentielle de
    conspiration de la poursuite du gouvernement.
  • 26:51 - 26:56
    À partir de ce moment-là,
    les pièces du domino
  • 26:56 - 26:58
    se sont mises à tomber une à une
    et il n'y a plus eu d'accusations après.
  • 26:58 - 27:01
    Le premier procès des arrêté.e.s des manifestations
    tenues marge de l'inauguration de l'administration Trump
  • 27:02 - 27:07
    s'est soldé ce jeudi par la mise en échec de
    la tentative gouvernementale de faire taire la dissidence.
  • 27:07 - 27:12
    Six personnes furent acquittées en décembre,
    puis le gouvernement a abandonné ses poursuites
  • 27:12 - 27:17
    contre les 149 autres.
  • 27:17 - 27:18
    Toutefois, 59 manifestant.e.s font toujours
    face à de multiples accusations criminelles.
  • 27:18 - 27:23
    Le gouvernement affirme maintenant
    vouloir se concentrer sur un plus petit noyau
  • 27:23 - 27:29
    qu'il croit responsable de la
    destruction causée lors des événements.
  • 27:29 - 27:32
    Les procureurs ont abandonné les accusations
    criminelles contre plusieurs personnes, qui faisaient face
  • 27:32 - 27:37
    à des décennies de prison.
  • 27:37 - 27:39
    Des douzaines de manifestant.e.s arrêté.e.s à
    l'inauguration de Trump sont maintenant libres.
  • 27:39 - 27:44
    Quelqu'un.e.s pourraient
    même obtenir dédommagement.
  • 27:44 - 27:46
    Quoi?
  • 27:46 - 27:47
    Le 6 juillet, l'État a discrètement abandonné ses
    poursuites contre les 39 dernier.e.s manifestants du J20,
  • 27:51 - 27:57
    amenant cette longue saga
    juridique à une conclusion stupéfiante.
  • 27:57 - 28:01
    Au final, des 226 individus qu'on
    a poursuivi pour leur participation
  • 28:01 - 28:07
    aux manifestation du J20, 205 dossiers furent
    abandonnés ; les 21 autres ont pris entente,
  • 28:07 - 28:14
    la plupart des mineur.e.s, qui ont vu
    le gros de leurs accusations tomber à leur tour.
  • 28:14 - 28:17
    L'État n'a pu mener
    une seule condamnation à terme.
  • 28:17 - 28:21
    Au cours des procédures, les co-accusé.e.s
    du J20 ont reçu une quantité incroyable de soutien.
  • 28:21 - 28:26
    Partout au monde, des camarades ont participé à
    des journées d'actions coordonnées, posé des bannières,
  • 28:26 - 28:31
    des graffittis et des gestes d'action
    directe en solidarité avec la cause.
  • 28:31 - 28:35
    Ces camarades comprenaient l'importance et la
    gravité de cette poursuite... ce qui n'a rendu la victoire
  • 28:35 - 28:39
    que plus satisfaisante.
  • 28:39 - 28:41
    Pour finir les choses en beauté, des recours collectifs ont été
    intentés à l'endroit de la police métropolitaine de Washington,
  • 28:41 - 28:46
    qui se solderont sans doute
    par un gentil petit chèque pour les co-accusé.e.s,
  • 28:46 - 28:51
    grâce à l'incapacité de
    la police à suivre ses propres règles.
  • 28:51 - 28:54
    Des recours additionnels sont également en cours
    contre Kerkhoff elle-même, des à ses tentatives ratées
  • 28:54 - 28:58
    de condamner des gens à des décennies de prison via
    une campagne désespérée de mensonges et de désinformation.
  • 28:58 - 29:05
    Je pense qu'une des choses les plus
    importantes à faire, c'est de créer une culture normative
  • 29:12 - 29:18
    où nous ne coopérons pas avec
    la police, ne répondons pas à leurs questions,
  • 29:18 - 29:23
    ne participons pas aux jurys fédéraux,
    n'acceptons pas d'ententes qui incrimineraient
  • 29:23 - 29:28
    d'autres gens,
    ne consentons pas aux fouilles.
  • 29:28 - 29:31
    En créant ces pratiques et en faisant d'elles
    des normes, nous pouvons agir collectivement
  • 29:31 - 29:37
    de manière à protéger les plus vulnérables.
  • 29:37 - 29:39
    Il aurait été bien que la marche
    non-autorisée élargisse son noyau
  • 29:39 - 29:45
    organisationnel.
  • 29:45 - 29:47
    Ainsi, on aurait pu avoir une approche
    plus disciplinée face à l'intensification de la
  • 29:47 - 29:52
    répression policière.
  • 29:52 - 29:53
    Il y avait un noyau de personnes impliquées,
    puis des tonnes d'autres qui ne l'avaient pas été
  • 29:53 - 29:58
    et avaient simplement reçu le message d'arriver avec
    des masques. Il n'y avait pas eu de processus collectif
  • 29:58 - 30:03
    avec elleux, au niveau de la meilleure
    façon d'approcher le tout stratégiquement.
  • 30:03 - 30:07
    En ce sens, on a peut-être un peu manqué
    cette occasion de comprendre le contexte plus large,
  • 30:07 - 30:12
    au niveau de ce que nos actions
    impliquaient vraiment, comment ça se déroulerait.
  • 30:12 - 30:16
    Genre, quand est-ce que dans l'histoire,
    un dictateur s'est-il mis à collaborer avec certains médias?
  • 30:16 - 30:22
    Comment ça s'est déroulé ailleurs dans l'histoire, et
    comment l'État a-t-il alors criminalisé la dissidence?
  • 30:22 - 30:29
    Par exemple, que comprenons-nous toustes
    de la répression, de pourquoi et comment elle est employée,
  • 30:29 - 30:34
    par qui,
    et de qui en profite?
  • 30:34 - 30:37
    Il est crucial que nous nous éduquions
    politiquement ; je crois que nous devons comprendre
  • 30:37 - 30:42
    le sens de ce qu'on dit
    et de ce qu'on voit, de façon à
  • 30:42 - 30:46
    en parler couramment,
    dans le langage commun.
  • 30:46 - 30:51
    Je pense que c'est important que les
    gens comprennent et lisent davantage au sujet
  • 30:51 - 30:55
    de la manière dont l'État
    utilise les lois contre la conspiration.
  • 30:55 - 30:59
    Avec un peu d'espoir, au cours des prochains
    mois les gens impliqué.e.s dans ce type de poursuites
  • 30:59 - 31:02
    au cours des dernières années
    pourront écrire des témoignages et nous aider
  • 31:02 - 31:09
    à mieux comprendre,
    en tant que mouvement,
  • 31:09 - 31:11
    la résistance au capitalisme,
    à la suprémacie blanche et au nationalisme.
  • 31:11 - 31:15
    Quelques mois après
    mon arrestation, j'étais chez moi
  • 31:24 - 31:28
    et j'ai reçu un appel
    frénétique de mon collègue.
  • 31:28 - 31:31
    Je suis allé sur Facebook
    et j'ai vu que mon compte avait été attaqué,
  • 31:31 - 31:36
    mon adresse avait été distribuée,
    illes savaient où je travaillais...
  • 31:36 - 31:39
    Je me faisait clairement
    doxxer par l'extrême-droite.
  • 31:39 - 31:43
    Une liste de toutes les personnes arrêté.e.s au
    J20 a été publiée ; je crois, comme beaucoup de gens,
  • 31:43 - 31:50
    que c'est la police qui a fourni
    ces informations à l'extrême-droite.
  • 31:50 - 31:54
    Nous avons contesté la tentative fédérale de prendre
    nos comptes Facebook en évidence, mais illes ont eu accès
  • 31:54 - 31:59
    à toutes nos données,
    auxquelles on n'a changé que nos vrais noms.
  • 31:59 - 32:04
    Jusqu'à maintenant,
    il n'y a pas eu d'autres développements...
  • 32:04 - 32:07
    Et c'est pourquoi
    il faut avoir de bonnes pratiques sécuritaires!
  • 32:07 - 32:11
    Pendant les procès du J20, il y a eu
    beaucoup de discussions au sujet des principes
  • 32:11 - 32:15
    de solidarité et d'unité.
    En tant que mouvement, j'aimerais nous voir
  • 32:15 - 32:22
    dépasser ce stade, afin que lorsque des gens
    sont arrêté.e.s ou détenu.e.s, illes puissent savoir à l'avance
  • 32:22 - 32:27
    qu'il y aura une mobilisation
    massive et une défense collective,
  • 32:27 - 32:30
    que personne ne prendra
    entente avec la cour ou collaborera
  • 32:30 - 32:35
    avec les grands jurys fédéraux.
  • 32:35 - 32:37
    Si on est lié.e.s par une confiance profonde, alors on peut
    naviguer les divergences politiques, tactiques ou stratégiques
  • 32:37 - 32:44
    et éviter de rompre les liens avec des
    gens avec qui on travaillait de très près avant.
  • 32:44 - 32:50
    Outre le fait que plus de 200 personnes ont
    retrouvé leur vie, l'autre victoire majeure de cette histoire,
  • 32:50 - 32:55
    c'est l'espoir qu'il y aura
    plus de bâtons dans les roues
  • 32:55 - 33:00
    de cette attaque massive contre nos capacités
    à porter une voix d'opposition sur la place publique.
  • 33:00 - 33:07
    En termes de précédent social
    et de la façon dont les gens traitent ce dossier
  • 33:07 - 33:12
    ou sont susceptibles de réagir à de cas
    similaires à l'avenir, cette histoire peut servir d'exemple.
  • 33:12 - 33:18
    Je crois que c'était une
    victoire très importante pour la gauche
  • 33:18 - 33:24
    et les militant.e.s "grassroots".
  • 33:24 - 33:27
    Je pense que ces poursuites étaient une sorte
    de test, et je pense qu'on l'a passé haut-la-main.
  • 33:27 - 33:31
    Nous avons été capables de réagir
    collectivement alors que l'État faisait tout
  • 33:31 - 33:35
    pour nous forcer à nous trahir les un.e.s, les autres :
    les "bon.ne.s" contre les "mauvais" manifestant.e.s,
  • 33:35 - 33:40
    celleux qui étaient "juste là",
    contre celleux qui "brisaient les vitres"...
  • 33:40 - 33:46
    Alors je pense que ça donne un très bel
    exemple de solidarité, d'action commune
  • 33:46 - 33:50
    et de force collective.
  • 33:50 - 33:52
    Le J20 était peut-être la première arrestation
    de masse des opposants politiques à l'ère de Trump,
  • 33:56 - 34:00
    mais ça n'était pas la dernière... et on
    peut être certain.e.s que d'autres viendront.
  • 34:00 - 34:05
    Depuis sa prise du pouvoir, Trump a présidé
    à une force escalade de répression étatique,
  • 34:05 - 34:10
    tendance qui coincide avec une montée notoire
    de violence fasciste et nationaliste blanche paramilitaire.
  • 34:10 - 34:16
    Jusqu'à maintenant, les immigrant.e.s, les réfugié.e.s et les
    musulman.ne.s ont écopé du pire de cette vague réactionnaire...
  • 34:16 - 34:22
    mais ils ne sont pas
    les seuls groupes concernés.
  • 34:22 - 34:24
    Les femmes et les personnes trans se préparent au
    recul annoncé des droits autour des identités de genre
  • 34:24 - 34:29
    et des droits reproductifs, sous attaque de la Cour
    suprême. De nouvelles politiques étatiques et fédérales
  • 34:29 - 34:34
    ont déjà été mises en place pour criminaliser
    de nombreuses formes de contestation politique,
  • 34:34 - 34:39
    incluant des lois visant spécifiquement de plus lourdes peines
    pour les activités liées à la protection des territoires ou l'antifascisme.
  • 34:39 - 34:45
    Pendant ce temps, le FBI a adapté son guide
    COINTELPRO afin d'écraser la lutte pour la libération noire,
  • 34:45 - 34:51
    prétextant devoir contrer
    les soi-disant "extrémistes de l'identité noire".
  • 34:51 - 34:56
    Si nous pouvons et devrions célébrer la victoire
    du J20, nous vivons toujours une époque dangereuse.
  • 34:56 - 35:01
    Il est important de ne pas nous laisser
    bercer par une fausse illusion de sécurité.
  • 35:01 - 35:06
    Maintenant, nous vous rappelons que
    Trouble est conçu pour être visionné en groupe
  • 35:06 - 35:10
    et employé comme outil
    de discussion et d'organisation collective.
  • 35:10 - 35:15
    Intéressé.e.s à partir votre collectif
    local de soutien ou à simplement
  • 35:15 - 35:20
    approfondir la connaissance de votre
    bande au sujet des systèmes judiciaires?
  • 35:20 - 35:23
    Pense à te réunir avec quelques camarades
    pour organiser une projection de ce film et discuter
  • 35:23 - 35:28
    de comment vous y prendre.
  • 35:28 - 35:30
    Envie d'organiser des projections récurrentes de
    Trouble à ton campus, ta librairie anarchiste,
  • 35:30 - 35:34
    ton centre communautaire,
    ou encore entre potes à la maison?
  • 35:34 - 35:37
    Deviens un.e fouteur.se de Trouble!
  • 35:37 - 35:39
    Pour 10$/mois,
    on te fournit une copie
  • 35:39 - 35:40
    de l'émission
    à l'avance, avec une trousse
  • 35:40 - 35:42
    de projection incluant
    des ressources additionnelles, comme
  • 35:42 - 35:45
    des questions pouvant
    servir à lancer la discussion.
  • 35:45 - 35:48
    Si t'as pas les moyens
    de nous aider financièrement, pas de stress!
  • 35:48 - 35:50
    Tout notre contenu est disponible
    gratuitement à partir de notre site : sub.media/trouble.
  • 35:50 - 35:57
    Pour nous joindre ou nous faire part
    de suggestions de sujets d'émission, écris-nous à
  • 35:57 - 36:02
    trouble@sub.media.
  • 36:02 - 36:05
    En passant, on a décidé de retarder notre
    campagne de financement jusqu'au Nouvel an,
  • 36:05 - 36:09
    mais on travaille à notre swag.
    Allez faire un tour à sub.media/gear
  • 36:09 - 36:13
    pour gâter toustes les fans
    de SubMedia sur ta liste de Noël.
  • 36:13 - 36:17
    Cet épisode n'aurait pas vu le jour
    sans l'aide généreuse de Robbt, ainsi que
  • 36:17 - 36:21
    les excellentes séquences filmées
    par Wes, Brandon, Ross Domoney
  • 36:21 - 36:25
    et les potes de Unicorn Riot.
  • 36:25 - 36:27
    Restez à l'écoute pour l'épisode 17,
    où nous jeterons un oeil à la crise
  • 36:27 - 36:32
    de santé mentale de notre société actuelle,
    d'un point de vue anticapitaliste, anticolonial et antiétatique.
  • 36:32 - 36:37
    N'essayez jamais de simplifier, ou donner des étiquettes aux gens : "Cette personne
  • 36:37 - 36:43
    est traumatisée", ou "Cette personne va
    s'en sortir, elle est faite forte", vous voyez le genre?
  • 36:43 - 36:51
    On simplifie trop souvent
    des situations très complexes.
  • 36:51 - 36:53
    Maintenant, allez jouer dehors...
    et foutre le trouble!
Title:
vimeo.com/.../297381596
Video Language:
English
Duration:
37:26

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