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Jackie Chan - How to Do Action Comedy

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    —Allo ? Jackie à l’appareil.
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    Salut, je suis Tony
    et voici "Every Frame A Painting".
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    Certains réalisateurs savent filmer l'action.
    D'autres savent filmer la comédie.
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    Mais depuis 40 ans, le maître dans l’art de
    combiner les deux est Jackie Chan.
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    Aujourd’hui, on voit beaucoup de films
    qui mélangent des scènes drôles
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    avec des scènes de combat.
    Mais même lorsque le film est bon,
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    la comédie et l’action semblent provenir
    de 2 personnes aux styles différents.
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    C’est pour ça
    que Jackie est si intéressant.
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    Dans sont style de cinéma,
    l’action EST la comédie.
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    Il montre que les mêmes
    principes de réalisation s’appliquent,
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    que vous essayiez d’être drôle
    ou de tout casser.
  • 0:37 - 0:39
    Alors allons-y. Si vous voulez voir
    le titre des films
  • 0:39 - 0:41
    dont je parle,
    cliquez sur le bouton CC ci-dessous.
  • 0:42 - 0:44
    Prêts ? C’est parti.
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    Comment Jackie crée de l’action
    qui soit aussi drôle ?
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    D’abord, il commence toujours par
    se désavantager.
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    Quelque soit le film, Jackie part toujours
    avec un handicap.
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    Il n’a pas de chaussures.
    Il est menotté.
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    Il a une bombe dans la bouche...
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    À partir de là, il doit se battre
    pour reprendre le dessus.
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    Chaque action crée une
    réaction logique.
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    Et en suivant la logique…
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    on obtient un gag.
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    Au cinéma, ce type de comédie
    remonte à l’époque des clowns du film muet
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    comme Chaplin, Lloyd, et Keaton.
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    Mais je pense que Jackie l'a résumé
    en une seule ligne de dialogue :
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    —S’il vous plaît !
    Je ne veux pas de problèmes !
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    Puisqu’il est opprimé,
    il a besoin d’être créatif
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    ce qui nous amène au pont numéro deux :
    il utilise tout ce qui est à sa portée.
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    C’est l’aspect le plus connu
    de son style.
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    Prendre quelque chose de familier,
    faire quelque chose inédit.
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    Je l’ai vu se battre avec des chaises
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    des robes
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    des baguettes
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    des claviers
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    des Legos
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    des réfrigérateurs
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    et évidemment…
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    Cela fait de ses combats non seulement
    quelque chose d’organique et solide
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    cela donne aussi des gags qui ne
    pourraient arriver nulle part ailleurs.
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    Numéro 3 : Jackie aime la clarté.
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    Il ne réalise pas de scènes où
    tout est étalonné en bleu.
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    Si son opposent porte du noir,
    il s’habille en blanc.
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    Et si son opposant est en blanc,
    il se donne du style.
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    Ses cadres sont si précis que dans chaque plan,
    il met en place l'action suivante.
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    Ici, alors qu’on regarde
    le cascadeur,
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    l’escalier occupe les 2/3 du cadre.
    Quelques secondes plus tard, on voit pourquoi.
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    Il reste clair en n’utilisant que rarement
    des caméras à l'épaule ou des dollys.
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    —Dans les films américains, il y a trop
    de mouvement. Quand l'angle de vue change,
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    —ça signifie que les acteurs ne savent
    pas combattre.
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    Au ralenti, on peut voir que le cadreur
    se déplace autour de l’action
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    pour donner l’impression d’un coup encore
    plus violent.
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    Mais comme Jackie SAIT combattre…
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    —Je ne bouge jamais ma caméra.
    Toujours fixe. Grand-Angle.
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    —Je la laisse voir quand je saute,
    quand je me retourne, quand je tombe.
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    Quand on filme de cette manière,
    tout est plus impressionnant car
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    action et réaction ont lieu dans
    le même plan.
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    Remarquez que l’on voit Jackie,
    la voiture et le mur sur chaque plan.
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    Mais une cascade similaire dans Rush Hour 3
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    n’inclut pas tous ces éléments ensemble,
    et ça ne marche pas.
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    Le même principe s’applique à la comédie.
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    Ce plan, réalisé par Sammo Hung,
    nous montre
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    le coup, la tête du vilain,
    et celle de Jackie ensemble.
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    Maintenant, voyez le même gag
    dans Shanghai Kid.
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    Ici, action et réaction
    se passent en deux temps.
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    Ça marche à peu près,
    mais c’est loin d’être aussi bon.
  • 3:33 - 3:35
    Pourquoi si peu de réalisateurs font ça ?
  • 3:35 - 3:38
    À cause du numéro 5 :
    ils n’ont pas assez de temps.
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    Jackie est un perfectionniste, déterminé
    à faire autant de prises que nécessaire.
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    Et à Hong Kong,
    il est soutenu par les studios
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    qui lui donnent des mois
    pour filmer un combat.
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    —Le plus difficile est lorsque je lance l’éventail
    et qu’il revient.
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    Plus de 120 prises. Dans ce genre de scène,
    vous dites « Oh Jackie est trop fort. »
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    Non. Vous pouvez le faire. Mais
    avez-vous la patience ?
  • 4:00 - 4:02
    Quand je revois son travail,
    ces petites choses
  • 4:02 - 4:04
    sont celles qui m’impressionnent
    le plus.
  • 4:04 - 4:06
    Elles ne sont pas nécessaires
    et elles ont un coût énorme.
  • 4:06 - 4:08
    Mais il les fait quand même
    parce qu’il le veut.
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    Et c’est ce besoin de surpassement
    que je respecte et j’admire.
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    —Mais en Amérique,
    ils ne vous autorisent pas à faire ça.
  • 4:15 - 4:16
    Vous savez, à cause de l’argent.
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    Et il manque autre chose à ses
    films américains :
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    —Il y a un rythme dans la façon dont
    les plans sont élaborés.
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    mais aussi comment ils sont montés,
    et Jackie a dit une chose très intéressante
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    le spectateur ne sait pas que le rythme est là
    tant qu’il N’EST PAS là.
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    Les scènes de combat de Jackie ont un
    rythme musical propre,
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    un tempo qu’il travaille sur le tournage
    avec les acteurs.
  • 4:35 - 4:37
    —Prêt, action.
    Reste où tu es !
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    Reste où tu es, ne viens pas
    après moi.
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    Vous voyez ?
    Tout le monde est parfait.
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    Même les artistes expérimentés
    ont du mal avec ça.
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    Dans ses premiers films, on le voit
    apprendre le timing avec Yuan Heping
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    et c’est proche d’un opéra chinois.
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    Mais au milieu des années 80,
    en travaillant avec sa propre équipe
  • 5:00 - 5:02
    Il avait quelque chose d’absolument unique.
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    Aux USA, de nombreux réalisateurs et monteurs
    ne comprennent pas ce timing.
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    Et ils le ruinent
    en découpant chaque coup.
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    Mais à Hong Kong, les réalisateurs font durer
    leurs plans assez longtemps
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    pour que les spectateurs ressentent le rythme.
  • 5:18 - 5:20
    —La partie la plus importante est le montage.
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    La plupart des réalisateurs ne savent pas
    monter.
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    Même les chorégraphes des combats
    ne savent pas monter.
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    Les réalisateurs de Hong Kong comme Jackie
    et Sammo ont une technique particulière.
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    Dans le premier plan, le coup
    est filmé en large.
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    Dans le second, avec un beau plan serré.
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    Mais lors du montage,
    vous ne raccordez PAS l’action.
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    À la fin du plan 1, le coude est ici.
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    Au début du plan 2,
    il est bien plus loin.
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    Ces 3 images servent au public à
    percevoir le nouveau cadrage.
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    Et elles font toute la différence.
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    —Je commence ici, puis là.
    Mais les deux plans, ensemble
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    C’est ça la puissance.
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    En d’autres mots, montrez le DEUX FOIS
    et le cerveau du public en fera
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    un coup, plus puissant.
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    En revanche, les montage américains modernes
    ne montrent même plus les coups.
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    À la fin du plan 1, la jambe est ici.
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    À la fin du plan 2, elle est à la même place,
    dans un mouvement contraire.
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    Mais comme ils raccordent
    à l’image précise du coup
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    on ne ressent pas le coup.
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    Beaucoup de monde pense que c’est à cause
    de la censure pour les plus jeunes.
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    mais même les films classés -17 ans
    le font maintenant.
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    On dirait un tas d’acteurs qui s’agitent
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    au lieu d’acteurs qui se donnent vraiment.
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    Ce qui nous amène au numéro 8 :
    La douleur.
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    À la différence des stars
    qui essaient de sembler invincibles ...
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    Jackie se fait mal.
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    Beaucoup.
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    Une grande part de sont travail réside
    dans ses cascades impressionnantes
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    Mais il y a toujours de la place
    pour une bonne blague.
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    La douleur le rend humain.
    Parce que quelque soit son talent
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    ça ne l’empêche pas
    de se prendre des claques.
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    En fait, son visage est sans doute
    son plus grand atout.
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    Son regard à lui seul
    est souvent suffisant pour nous amuser.
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    Comme lorsqu’il combat en tenant
    un poulet.
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    Ou déguisé en Chun-li.
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    Enfin, le style de Jackie donne toujours
    un vraie satisfaction au public.
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    En gravissant les échelons 1 à 1,
    il gagne le droit à un final spectaculaire.
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    Il ne gagne pas parce que c’est le meilleur combattant,
    il gagne parce qu’il n’abandonne jamais.
  • 7:38 - 7:42
    Cet acharnement fait de ces dénouements
    des scènes incroyables et très drôles.
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    Et ça contraste complètement avec
    beaucoup de ses films américains
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    où les vilains sont vaincus
    parce que quelqu’un leur tire dessus.
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    VRAIMENT ?
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    Mais par-dessus tout, je pense
    que le style de Jackie prouve
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    que l’action et la comédie
    ne sont pas si différents.
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    Dans les deux genres, on veut voir les
    meilleurs artistes.
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    Et je pense que beaucoup de réalisateurs
    modernes se trompent complètement.
  • 8:08 - 8:12
    Ces acteurs sont des artistes talentueux,
    parmi les meilleurs du monde.
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    Pourquoi ces réalisateurs
    sont si incompétents ?
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    Pourquoi je paie pour
    NE PAS voir l’action ?
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    —Quoi que tu fasses, donne le meilleur,
    parce que le film est éternel.
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    "Non, parce que ce jour-là il pleuvait,
    et les acteurs n’avaient pas le temps."
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    Vous iriez dans chaque cinema pour le dire aux spectateurs ?
    Non.
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    Le public est là : bon film, mauvais film,
    c’est tout.
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    Exactement. Le travail reste.
  • 8:36 - 8:39
    Et sur ces mots, je vous laisse
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    avec la meilleure mise à mort
    de l’histoire du cinéma.
Title:
Jackie Chan - How to Do Action Comedy
Description:

Some filmmakers can do action. Others can do comedy. But for 40 years, the master of combining them has been Jackie Chan. Let’s see how he does it. (Note: to see the names of the films, press the CC button!)

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The 9 Principles of Action Comedy
1. Start with a DISADVANTAGE
2. Use the ENVIRONMENT
3. Be CLEAR in your shots
4. Action & Reaction in the SAME frame
5. Do as many TAKES as necessary
6. Let the audience feel the RHYTHM
7. In editing, TWO good hits = ONE great hit
8. PAIN is humanizing
9. Earn your FINISH

Five Jackie Chan Fights (An Introduction)
Wheels on Meals - Benny vs Jackie (https://www.youtube.com/watch?v=eI2dzMEzX2w)
Police Story - Mall Finale (https://www.youtube.com/watch?v=Xk4dUq4zE_o)
Police Story 2 - The Playground (https://www.youtube.com/watch?v=BTvRS9Khd5w)
Miracles - The Rope Factory (https://www.youtube.com/watch?v=Bn1n5dI1uB4)
Drunken Master 2 - Finale (https://www.youtube.com/watch?v=WEt4B1poOfM)

Music:
Jackie Chan - Police Story Theme
Ash - Kung Fu
Chow Fu-liang - 8 Drunken Gods (Main Theme)
Jackie Chan - Who Am I? Theme
David Tao - Fantasy Mission Force

Interview Clips:
Jackie Chan interview on filmmaking & Miracles: https://www.youtube.com/watch?v=ft43yyuuoYk
Bey Logan talks about Project A: https://www.youtube.com/watch?v=TT_0Q6GNgWk
An Evening with Jackie Chan: https://www.youtube.com/watch?v=2ikrj5HwCzw
Jackie Chan - My Stunts: https://www.youtube.com/watch?v=VYpwwYojns0

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Video Language:
English
Duration:
09:05

French subtitles

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