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Les chaînes brisées

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    Je suis incarcéré à la maison d’arrêt
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    depuis le 3 septembre 2020.
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    Je suis arrivé terriblement
    angoissé, stressé
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    et puis on se pose toujours
    la question:
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    « pourquoi on est là ? »
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    et surtout, on se pose la question :
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    « pourquoi Dieu
    nous a laissés venir là ? »
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    Virginie Toulouse et Laurent Burguière
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    ont été appelés
    pour être au service
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    de l’aumônerie
    de la maison d’arrêt de Caen,
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    dans le nord-ouest de la France.
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    Depuis 5 ans, ils se retrouvent
    en équipe d’aumônerie
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    pour prier, partager et
    préparer la mission ensemble.
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    La mission de l'aumônier
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    c’est d’assurer
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    le suivi spirituel,
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    l'assistance spirituelle
    des personnes détenues
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    et d'assurer le culte.
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    Dans toutes les prisons de France,
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    il y a des équipes d'aumônerie
    ou des aumôniers
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    qui sont là pour représenter
    toutes les religions
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    et puis pour les chrétiens
    il y a des aumôniers
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    orthodoxes, protestants et catholiques.
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    On intervient plusieurs fois par semaine
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    à la fois pour les visites en cellules ;
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    alors là ils sont plusieurs en cellule
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    donc ce n’est pas très confidentiel,
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    c'est une relation plutôt amicale
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    avec les personnes
    qui fréquentent l'aumônerie.
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    On peut aussi les rencontrer
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    en entretien individuel,
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    donc là c'est beaucoup plus spirituel
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    et plus intérieur dans l'échange.
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    Et puis on les rencontre
    une fois par semaine en groupe
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    et le dimanche pour la messe.
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    Quand on a démarré
    il y a cinq ans,
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    on a commencé
    par faire un groupe biblique
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    mais en fait il y avait un abîme
    d'incompréhension,
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    parce qu’il n’y avait
    aucune culture biblique
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    aucune culture religieuse.
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    Comment animer la pastorale en prison ?
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    Comment toucher les coeurs
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    de ceux qui ont soif
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    de la présence de Dieu ?
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    Laurent et Virginie vont faire appel
    à l’équipe d’Alpha
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    pour trouver une méthode
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    pour accompagner les détenus
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    dans leur foi.
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    Ils commencent un parcours
    Alpha prison
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    qui donne l'occasion
    d'aborder des questions
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    sur le sens de la vie
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    et de découvrir comment la foi chrétienne
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    peut les libérer intérieurement
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    dans leur vie de tous les jours.
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    Au début le parcours Alpha
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    se développait
    plus dans les paroisses
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    et dans les aumôneries
    étudiantes et lycéennes
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    et ensuite est venue l’idée
    de le faire dans les prisons
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    avec un terreau relativement fertile
    et normal puisque
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    beaucoup de détenus arrivent
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    et se posent des questions
    existentielles.
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    Les aumôniers de prisons
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    ont besoin à chaque fois d’avoir
    un outil stable,
  • 4:41 - 4:43
    réplicable,
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    qui permette de découvrir
    la foi chrétienne
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    pour la première fois
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    et aussi de faire communauté.
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    C’est aussi un petit peu le génie
    du parcours Alpha
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    semaine après semaine, de cheminer,
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    et en fait les participants,
    les invités
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    on ne sait plus d’ailleurs
    qui est l’invité l’organisateur
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    à la fin du parcours
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    font comme une famille.
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    La maison d'arrêt de Caen
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    est une des premières prisons en France
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    à avoir mis en place
    le parcours Alpha.
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    Alpha permet de découvrir l'amour de Dieu,
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    de rencontrer Jésus
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    et d'expérimenter
    la puissance de l'Esprit Saint.
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    La parole se libère.
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    Ils sont d'abord spectateurs,
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    et puis ensuite
    ils sont participants
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    et puis après ils sont acteurs
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    et ça c'est, ça c'était
    c'est une des belles joies
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    qu'on a reçues
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    en faisant le parcours Alpha
    au sein de l'aumônerie.
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    A la fois la parole se libère
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    et à la fois elle est extrêmement pudique,
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    parce que la parole,
    la parole qui vient des tripes,
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    en prison c'est vraiment compliqué
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    parce que quelqu'un qui va partager
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    quelque chose d'important
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    n’a pas très envie d'entendre répéter
    ce qu'il a dit.
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    Gwenaël Cormier, 32 ans,
    est issu d’une famille ouvrière.
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    Il grandit dans une petite ville, Orbec,
    à une heure de Caen.
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    A 13 ans ses parents divorcent
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    et il se retrouve avec son père
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    avant d’être placé dans un foyer.
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    Un an plus tard il fait le choix de vivre
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    dans un logement autonome.
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    Les soirées où j’arrivais
    à rentrer chez moi,
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    c'était des soirées
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    qui se terminaient
    bien pour moi.
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    Mais il y avait des soirées également
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    où on pouvait se faire emmener
    par la police
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    si on se retrouvait
    dans des bagarres
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    Oui, c’est ça, il y a eu des bagarres,
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    et quand tu faisais une bagarre,
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    tu te faisais arrêter, tu finissais...
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    Ben je finissais en garde à vue,
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    je ressortais de garde à vue
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    avec une convocation au tribunal,
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    rendez-vous où je n’allais pas
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    donc j’accumulais des peines.
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    Ma première incarcération
    quand j’avais 20 ans.
  • 6:58 - 7:02
    A l’époque j’étais recherché par la police
    depuis 8 mois
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    mais je n’en n’avais
    vraiment pas connaissance.
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    C’est arrivé très rapidement,
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    je ne m’attendais pas
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    à ce qu’une chose comme ça
    puisse m’arriver,
  • 7:15 - 7:18
    en fait c’est simplement
    les conséquences de mes actes.
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    Très rapidement livré à moi-même,
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    je ne fais pas de grandes études,
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    je ne gagne pas de salaire mirobolant,
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    mais je souhaite vraiment pouvoir m’offrir
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    tout ce que je veux en fait
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    je souhaite briller auprès des autres.
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    Pour moi l’argent,
    c’est un signe de liberté et de réussite,
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    donc je commets des délits
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    pour obtenir de l’argent.
  • 7:40 - 7:44
    Après quelques mois de détention,
    Gwenaël est libéré par les juges.
  • 7:44 - 7:45
    Il se retrouve seul
  • 7:45 - 7:48
    face à lui même et à ses limites.
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    Il recommence ses délits
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    et ses remises en liberté
  • 7:50 - 7:53
    ne durent
    qu’entre 2 et 8 mois maximum.
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    De nouveau il se retrouve incarcéré
    à plusieurs reprises.
  • 7:56 - 8:00
    Pendant 10 ans,
    il va faire des allers-retours en prison.
  • 8:01 - 8:03
    Il s’est mis à faire des bêtises.
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    J’ai été obligée de le mettre dehors
    parce qu’il n’arrêtait pas.
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    Il a fait sa première incarcération
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    et nous avons été coupés.
  • 8:11 - 8:13
    Pour moi, j’avais loupé quelque chose
  • 8:16 - 8:18
    ça aurait pas dû se passer.
  • 8:18 - 8:20
    Je suis jamais allée le voir,
  • 8:20 - 8:22
    j’avais toujours dit
    que j’irais jamais le voir.
  • 8:23 - 8:25
    La première fois,
    je lui ai pas écrit,
  • 8:25 - 8:27
    c’est quelqu’un qui m’a appelée
    pour me demander de lui écrire.
  • 8:27 - 8:30
    Je lui ai écrit
    parce qu’on me l’a demandé ;
  • 8:30 - 8:31
    j’avais pas envie.
  • 8:31 - 8:33
    C’ est qu’à la troisième fois
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    qu’on a communiqué un peu,
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    mais pour moi, j’y arrivais pas.
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    Le fait que Gwenaël fasse
    plusieurs allers-retours en maison d'arrêt
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    m'a généré différentes émotions
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    dans un premier temps
    j'ai été triste, pleine de doutes,
  • 8:57 - 9:00
    je ne comprenais pas
    comment il pouvait en arriver là
  • 9:00 - 9:05
    et après c'est vrai quand j'ai vu que
    il y retournait assez régulièrement
  • 9:06 - 9:08
    j'avais un petit peu lâché prise
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    et je pensais qu'il changerait pas.
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    Ce qui m’a décidé de changer avant tout,
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    c’est peut-être
    le fait de mûrir,
  • 9:22 - 9:25
    le fait que j’avais fait le tour
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    de ce que la détention pouvait m’offrir,
    si on peut dire.
  • 9:28 - 9:30
    Et je me souviens que
    sur une peine précédente,
  • 9:30 - 9:34
    je m’étais mis à lire une Bible
    que j’avais trouvée,
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    qui traînait derrière une télé
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    dans une cellule.
  • 9:37 - 9:39
    Je m’étais mis à lire ça
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    mais au début c’était une recherche
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    vraiment des aventures historiques
  • 9:43 - 9:46
    de l’Exode tout ça,
    je lisais ça comme un livre.
  • 9:46 - 9:48
    Il n’y avait pas de recherche.
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    Et du coup, sur cette dernière peine,
  • 9:51 - 9:52
    j’ai écrit aux aumôniers
    pour avoir une Bible
  • 9:52 - 9:54
    pour continuer les aventures.
  • 9:57 - 9:58
    Une fois par semaine,
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    Gwenaël rencontre Virginie dans le parloir
  • 10:00 - 10:02
    pour partager ce qu’il vit interieurement
  • 10:02 - 10:05
    et ce qu’il découvre
    dans la Parole de Dieu.
  • 10:07 - 10:10
    J’avais plus besoin de trouver
    des réponses à des questions
  • 10:10 - 10:13
    qui, pour moi,
    pouvaient me paraître importantes :
  • 10:14 - 10:15
    qu’est-ce que je fais ici ?
  • 10:15 - 10:16
    Pourquoi je suis là ?
  • 10:16 - 10:18
    Pourquoi je connais
    telle personne et que je suis pas là ?
  • 10:18 - 10:21
    Pourquoi mon ami d’enfance a ça
    et pourquoi moi j’ai ça ?
  • 10:22 - 10:23
    Les questions disparaissaient
  • 10:23 - 10:27
    et je n’avais plus besoin
    de cette réponse pour avancer.
  • 10:31 - 10:34
    Douce neige en silence
  • 10:37 - 10:40
    doux feux du froid qui dansent,
  • 10:42 - 10:46
    les maisons minuscules
    brûlent dans le blanc.
  • 10:52 - 10:55
    Puis la nuit s'illumine
  • 10:59 - 11:01
    et les branches s’inclinent…
  • 11:03 - 11:05
    Sur la pointe des pieds
  • 11:07 - 11:08
    elle a fait son entrée
  • 11:10 - 11:13
    ta grâce
  • 11:18 - 11:20
    J'avais cette solitude
  • 11:22 - 11:26
    qui avait totalement disparu
    comme si quelqu’un vraiment...
  • 11:26 - 11:30
    Il y'avait une présence avec moi
    j'étais pas seul, j'étais pas seul
  • 11:33 - 11:36
    J’ai débuté un parcours Alpha
  • 11:36 - 11:39
    et en fait tout ça a continué à alimenter
  • 11:39 - 11:42
    cette foi qui pour moi grandissait,
  • 11:42 - 11:45
    parce que je me sentais changer.
  • 11:45 - 11:47
    Un détenu qui me regardait mal, à l’époque
  • 11:47 - 11:50
    il fallait que j’aille le voir
    pour qu’il arrête.
  • 11:50 - 11:53
    Là, en fait, la pensée,
    mes pensées étaient différentes,
  • 11:54 - 11:56
    Ca continuait à me gêner,
    bien entendu,
  • 11:56 - 12:00
    mais dans le regard de la personne,
  • 12:00 - 12:02
    je ne sentais plus une rivalité,
  • 12:02 - 12:04
    je sentais quelque chose de...
  • 12:05 - 12:06
    Il me regarde.
  • 12:11 - 12:14
    Moi, je crois que j'ai découvert
    que Jésus était là,
  • 12:14 - 12:17
    que je n’apportais pas Jésus
    mais que Jésus était vraiment là
  • 12:18 - 12:22
    et que j'avais juste à
    à aider à lever le voile
  • 12:23 - 12:29
    pour que les personnes
    découvrent ce trésor qu'ils ont en eux.
  • 12:29 - 12:32
    C'est vraiment notre objectif :
  • 12:32 - 12:36
    c'est qu'en fait ils sentent
    tout cet amour de Dieu pour eux
  • 12:36 - 12:41
    et qu'ils entendent cette parole :
    "en toi j'ai mis tout mon amour".
  • 12:44 - 12:47
    Après quelques années d’incarcération,
  • 12:47 - 12:49
    les juges libèrent Gwenaël
  • 12:49 - 12:50
    et comme à chaque remise en liberté
  • 12:50 - 12:53
    il n’a plus de logement ni de travail.
  • 12:53 - 12:56
    Il compte intégrer un centre
    pour personnes sans domicile fixe.
  • 12:56 - 12:58
    mais les aumôniers de la maison d’arrêt
  • 12:58 - 13:00
    lui proposent
    de contacter la communauté
  • 13:00 - 13:03
    des frères missionnaires
    de Sainte Thérèse.
  • 13:03 - 13:05
    Gwenaël rencontre le frère Jean-Pierre,
  • 13:05 - 13:07
    responsable de cette communauté,
    pour un entretien.
  • 13:07 - 13:10
    Il est accueilli dans cette grande famille
  • 13:10 - 13:12
    et y retrouve un cadre religieux
  • 13:12 - 13:16
    avec un quotidien rythmé par la prière,
    le travail et la fraternité.
  • 13:18 - 13:24
    Cette découverte de Gwenaël
    elle s’est faite tranquillement, je crois,
  • 13:24 - 13:28
    avec moi,
    c’est quelqu’un qui s’est vite confié
  • 13:28 - 13:31
    et que j’ai senti vrai
    dans ce qu’il pouvait vivre.
  • 13:31 - 13:33
    Ce qui a pu être difficile,
    à certains moments,
  • 13:33 - 13:37
    c’est que Gwenaël
    n’avait pas forcément toujours conscience
  • 13:37 - 13:42
    qu’il lui fallait rompre
    avec peut-être ses chaînes d’autrefois.
  • 13:42 - 13:48
    Au fond ça a fait partie
    d’un processus de liberté
  • 13:48 - 13:51
    qu’il a vécu avec des hauts et des bas
    mais qui progressait quand même.
  • 13:51 - 13:55
    Et ce que j’ai beaucoup apprécié avec lui,
  • 13:55 - 13:59
    c’est la justesse de cette écoute
    de la parole de Dieu dans sa vie.
  • 13:59 - 14:06
    Ce qu’il exprimait à chaque fois
    me paraissait profondément juste
  • 14:06 - 14:09
    et c’était pas du tout ‘éthéré’,
  • 14:09 - 14:11
    non c’était vraiment ancré
    dans son histoire
  • 14:11 - 14:13
    et dans son aujourd’hui.
  • 14:13 - 14:16
    Et j’ai senti vraiment une progression
  • 14:16 - 14:19
    de sa vie spirituelle
    à travers ces petits partages.
  • 14:20 - 14:23
    Ça l’a conduit je crois aussi
    sur un chemin
  • 14:23 - 14:26
    vers davantage d’humilité au sens que,
  • 14:26 - 14:29
    au départ,
    il était sûr de ce qu’il faisait
  • 14:29 - 14:32
    et puis il avait peut-être
    une petite tendance
  • 14:32 - 14:34
    à vouloir encore paraître
  • 14:34 - 14:38
    comme quelqu’un d’important
    et de le faire sentir.
  • 14:38 - 14:43
    Au fur et à mesure qu’il a avancé
    dans cet itinéraire spirituel,
  • 14:43 - 14:47
    j’ai senti une sorte de
    descente dans l’humilité,
  • 14:47 - 14:51
    d’avoir moins besoin d’exprimer les choses
    par son extérieur,
  • 14:51 - 14:57
    par la multiplicité des habits
    ou des chaussures…
  • 14:57 - 15:00
    Même avec tout l’amour du Seigneur,
  • 15:00 - 15:02
    avec tous les proches,
  • 15:02 - 15:04
    tous ces nouveaux proches
  • 15:04 - 15:05
    que j’avais
    autour de moi
  • 15:05 - 15:06
    je ne pouvais pas changer
    du jour au lendemain,
  • 15:06 - 15:07
    ce n’est pas possible.
  • 15:08 - 15:11
    Ce cheminement doit être progressif
  • 15:11 - 15:13
    il faut limiter la casse.
  • 15:18 - 15:20
    « Chaque jour,
    nous sommes confrontés
  • 15:20 - 15:21
    au choix
    d’être de bons samaritains ou
  • 15:21 - 15:24
    des voyageurs indifférents
    qui passent outre »
  • 15:24 - 15:28
    dit le Pape François dans l’encyclique
    Fratelli Tutti (§ 69)
  • 15:28 - 15:31
    La fraternité animée
    par la Communauté du Chemin Neuf
  • 15:31 - 15:33
    est un de ces lieux
  • 15:33 - 15:36
    où Gwenaël continue à grandir
    dans la foi avec d’autre jeunes.
  • 15:36 - 15:39
    Ils se retrouvent chaque mois
    et partagent sur ce qui fait leur vie,
  • 15:39 - 15:42
    prient et parfois se détendent ensemble.
  • 15:43 - 15:47
    Virginie nous avait interpellés
    en nous disant :
  • 15:47 - 15:49
    il faut qu’il arrive
    comme un frère parmi d’autres,
  • 15:49 - 15:51
    sans être étiqueté,
  • 15:51 - 15:54
    pour être pleinement libre
  • 15:54 - 15:56
    d’avoir une prise de parole personnelle.
  • 15:56 - 15:59
    En même temps
    ça nous demande à nous d’être
  • 15:59 - 16:01
    très bienveillants
  • 16:01 - 16:05
    et attentifs sur son intégration
  • 16:05 - 16:07
    au sein de cette frat
  • 16:07 - 16:13
    et puis ça demande un engagement
    humain et fraternel,
  • 16:13 - 16:16
    puisqu’à partir du moment
    où on tend la main
  • 16:16 - 16:18
    on ne peut plus trop se permettre
    de la retirer…
  • 16:18 - 16:20
    Quand on s’engage
    on s’engage plein et tout entier,
  • 16:20 - 16:22
    on se mouille jusqu’au cou.
  • 16:23 - 16:25
    C’est vrai qu’au début
    il était plutôt discret,
  • 16:25 - 16:27
    il avait du mal à parler.
  • 16:27 - 16:28
    Ça m’a interpellé en me disant :
  • 16:28 - 16:31
    si ça se trouve
    il n’est pas à sa juste place,
  • 16:31 - 16:32
    il a du mal à se positionner.
  • 16:32 - 16:34
    Comment être en fraternité,
  • 16:34 - 16:36
    comment être frères
    les uns avec les autres
  • 16:36 - 16:38
    et les uns pour les autres ?
  • 16:38 - 16:40
    Je dirais pour moi c’était l’occasion
  • 16:40 - 16:42
    de le mettre en pratique véritablement
  • 16:42 - 16:43
    et d’en prendre conscience.
  • 16:43 - 16:47
    Ça m’interroge beaucoup
    sur notre capacité de rester ouverts,
  • 16:47 - 16:50
    de rester ouverts sur le monde.
  • 16:50 - 16:52
    Quand j’étais étudiant
    j’étais pas mal interpellé
  • 16:52 - 16:54
    par la parole du pape François
  • 16:54 - 16:58
    qui disait qu’il fallait
    aller aux frontières.
  • 17:01 - 17:03
    Chaudronnier pendant quelques temps,
  • 17:03 - 17:05
    Gwenaël reprend le travail
    dans ce domaine.
  • 17:05 - 17:06
    Mais il ne reste pas longtemps
  • 17:06 - 17:09
    car il n’y retrouve plus
    de goût ni de repères.
  • 17:09 - 17:12
    Démotivé et moins efficace,
    il se fait virer à chaque fois.
  • 17:13 - 17:15
    Il demande à quelques amis de la paroisse
  • 17:15 - 17:16
    de l’aider à trouver un travail
  • 17:16 - 17:17
    dans un domaine
    différent.
  • 17:17 - 17:19
    Une semaine après,
  • 17:19 - 17:21
    il est embauché
    pour s’occuper d’une personne
  • 17:21 - 17:23
    en situation d’handicap.
  • 17:35 - 17:37
    Bonsoir Manu, comment ça va ?
  • 17:37 - 17:39
    Ça a été la matinée ?
  • 17:40 - 17:41
    Tu as bien mangé ce midi ?
  • 17:41 - 17:43
    Il fait un petit peu froid dehors,
  • 17:43 - 17:46
    mais je t’aurais bien proposé
    d’aller faire un petit tour.
  • 17:46 - 17:47
    Qu’est-ce que tu en penses ?
  • 17:47 - 17:49
    Un petit tour à l’hippodrome ? OK.
  • 17:52 - 17:55
    Je pense vraiment que le Seigneur m’a fait
    cette grâce de la charité.
  • 17:56 - 18:00
    J’adore aider les gens dans le besoin.
  • 18:08 - 18:11
    Bonjour,
    je m’appelle Emmanuel, j’ai 36 ans.
  • 18:11 - 18:13
    Gwenaël et trois autres personnes
  • 18:13 - 18:14
    m’aident quotidiennement
  • 18:14 - 18:16
    dans mes besoins
    les plus essentiels,
  • 18:16 - 18:17
    mais aussi
    dans mes tâches administratives,
  • 18:17 - 18:18
    mes loisirs.
  • 18:18 - 18:21
    Ils m’apportent au quotidien
    une aide précieuse.
  • 18:24 - 18:26
    Bien plus tard,
    j’ai appris le passé de Gwenaël
  • 18:26 - 18:29
    mais cela n’a pas changé
    mon regard au quotidien sur lui.
  • 18:29 - 18:30
    Lors du recrutement
  • 18:30 - 18:32
    j’ai fait confiance
    à Xavier et Virginie
  • 18:32 - 18:34
    qui m’ont présenté Gwenaël.
  • 18:34 - 18:36
    Si j’avais su son passé,
  • 18:36 - 18:38
    ça aurait probablement
    inquiété mon entourage.
  • 18:51 - 18:56
    J’ai rencontré Aminata quelques mois
    après ma sortie de détention,
  • 18:56 - 18:58
    à cette époque où j’étais fragile,
  • 18:58 - 19:02
    où je commettais encore des délits.
  • 19:02 - 19:06
    Elle a été vraiment
    d’un grand soutien pour moi.
  • 19:07 - 19:11
    Je ne savais pas qu’il avait été en prison
  • 19:11 - 19:13
    il me l’a appris
  • 19:13 - 19:17
    pas tout de suite mais assez rapidement
    dans notre relation.
  • 19:17 - 19:21
    Voilà, je l’ai accepté comme il était
    dans son entièreté...
  • 19:21 - 19:24
    Il m’a dit très rapidement
    qu’il était en communauté,
  • 19:24 - 19:28
    qu’il habitait dans une communauté
    avec des frères
  • 19:28 - 19:33
    et il parlait beaucoup
    du fait d’aller à la messe
  • 19:34 - 19:37
    d’être dans une frat avec des jeunes pro.
  • 19:38 - 19:43
    Et du coup le fait de savoir
    qu’il avait aussi cet entourage
  • 19:43 - 19:45
    cet environnement autour de lui,
  • 19:45 - 19:47
    moi ça m’a énormément rassurée,
  • 19:47 - 19:49
    ça m’a énormément rassurée
    par rapport à son parcours.
  • 19:49 - 19:54
    Voilà, il a fait de la prison, maintenant
    il veut passer à autre chose dans sa vie,
  • 19:54 - 19:56
    il le verbalisait très clairement.
  • 19:59 - 20:01
    Il ne l’a pas mis en place tout de suite
  • 20:01 - 20:06
    parce qu’il était encore tenté
    par son ancienne vie,
  • 20:06 - 20:09
    ses anciennes habitudes
  • 20:10 - 20:13
    et puis on sentait
    qu’il était un peu tiraillé, en fait,
  • 20:13 - 20:15
    par ces deux mondes :
  • 20:15 - 20:16
    le monde qu’il a toujours connu
  • 20:16 - 20:20
    et le monde qu’il découvrait,
    qui était bienveillant,
  • 20:20 - 20:23
    qui était cette espèce de petit cocon
  • 20:23 - 20:26
    qui l’accueille
    de manière inconditionnelle,
  • 20:26 - 20:30
    enfin il était un peu
    en mode « grand écart » !
  • 20:34 - 20:36
    Ça n’a pas été simple
    pour elle tout le temps
  • 20:36 - 20:41
    parce que je continuais
    mes délits tout en étant avec elle.
  • 20:41 - 20:46
    Mes délits,
    ou disons mes comportements de fêtard.
  • 20:49 - 20:54
    Moi j’ai pu du coup rencontrer Virginie,
  • 20:54 - 20:56
    j’ai pu échanger aussi
    avec frère Jean-Pierre :
  • 20:59 - 21:01
    « mais Gwenaël là ça ne va pas,
  • 21:01 - 21:03
    il fait n’importe quoi,
    vous êtes d’accord ? »
  • 21:03 - 21:05
    « Oui, on est tous d’accord,
  • 21:05 - 21:07
    il fait n’importe quoi, ça ne va pas… »
  • 21:12 - 21:16
    Par rapport aux dérapages
    que pouvait vivre Gwenaël,
  • 21:16 - 21:19
    d’une part
    je ne m’en étonnais pas trop
  • 21:19 - 21:22
    parce que je sais bien
    que les choses
  • 21:22 - 21:24
    ne changent pas
    du jour au lendemain.
  • 21:24 - 21:26
    Je n’ hésitais pas trop à pouvoir dire :
  • 21:26 - 21:29
    « attends là
    il y a quelque chose qui ne va pas,
  • 21:29 - 21:32
    prends conscience
    qu’avec ce que tu es en train de faire,
  • 21:32 - 21:36
    tu te remets dans un système
    qui va peut-être te détruire
  • 21:36 - 21:38
    et non pas te construire ».
  • 21:39 - 21:43
    C’est marrant,
    je n’ai jamais désespéré de lui.
  • 21:43 - 21:45
    Je ne sais pas pourquoi…
  • 21:45 - 21:49
    Peut-être parce
    qu’il y avait chez lui une honnêteté,
  • 21:50 - 21:55
    une vérité qui faisait que
    quand on est dans cette attitude-là,
  • 21:57 - 21:59
    l’esprit de vérité
    fait son chemin et fait vivre.
  • 22:03 - 22:05
    C’était un soir, enfin une nuit
  • 22:06 - 22:11
    où il m’a appelé
    à 1 heure ½ du matin en me disant :
  • 22:11 - 22:13
    « je suis dans une mauvaise posture,
  • 22:14 - 22:15
    j’ai besoin d’un coup de main,
  • 22:15 - 22:17
    est-ce que tu peux venir me chercher ? »
  • 22:17 - 22:19
    c'était un petit peu compliqué
  • 22:19 - 22:22
    Il a fallu s’exfiltrer d’une relation
  • 22:22 - 22:26
    un peu complexe de bagarre.
  • 22:27 - 22:30
    Du coup ça oblige à puiser
    un peu plus dans la relation,
  • 22:30 - 22:33
    d’être un peu plus en vérité
  • 22:33 - 22:35
    et encore une fois
    de ne pas être dans le jugement
  • 22:35 - 22:37
    mais juste dans l’accueil de l’autre.
  • 22:37 - 22:40
    Ça m’a permis d’ouvrir les yeux aussi
  • 22:40 - 22:44
    sur le besoin de Gwenaël
    à ce moment-là dans sa vie,
  • 22:44 - 22:45
    sur les difficultés,
  • 22:45 - 22:50
    sur le fait que c’est pas parce
    qu’on rencontre le Christ en prison
  • 22:50 - 22:53
    et qu’on sort libre que tout est gagné,
  • 22:53 - 22:55
    que tout est facile,
  • 22:55 - 22:57
    qu’il n’y a plus de combat ;
    il y a encore du combat.
  • 23:01 - 23:04
    Oui ça nous arrive d'être déçus.
  • 23:04 - 23:09
    Ce n’est pas un sentiment
    que j'aime éprouver
  • 23:09 - 23:13
    et je me bats un peu
    avec ce sentiment de déception
  • 23:13 - 23:16
    parce que qui suis-je pour être déçue ?
  • 23:16 - 23:19
    Et puis à la fois je sais,
    Bonhoeffer le dit :
  • 23:19 - 23:21
    il faut être déçu,
  • 23:21 - 23:23
    déçu par les autres
    pour vraiment les aimer,
  • 23:23 - 23:26
    pour éprouver vraiment
    notre amour pour eux.
  • 23:28 - 23:31
    Grâce !
  • 23:33 - 23:37
    Millier de fleurs
    fondues, de blanches flammes,
  • 23:38 - 23:41
    Mille touchers d’amour dans l’âme
  • 23:41 - 23:46
    Déchire enfin le voile
    que je voie ton visage !
  • 23:46 - 23:50
    Grâce !
  • 23:51 - 23:55
    Grâce d’un roi qui se tient caché là,
  • 23:56 - 23:58
    grâce de toi qui me tend les bras,
  • 24:00 - 24:04
    O que je voie ton visage !
  • 24:08 - 24:10
    Et petit à petit avec cette personne,
  • 24:10 - 24:14
    donc Aminata,
    je me suis dit : mais elle reste là ?
  • 24:17 - 24:19
    Je continue à casser des voitures,
  • 24:19 - 24:21
    à rouler sans permis…
  • 24:21 - 24:23
    je n’ai rien à lui apporter en fait.
  • 24:23 - 24:25
    Qu’est ce qu’elle fait avec moi ?
  • 24:25 - 24:29
    Elle a deux enfants,
    qu’est-ce qu’elle fait ?
  • 24:29 - 24:31
    Ça m’a interpellé.
  • 24:31 - 24:33
    Et donc j’ai pris la decision
  • 24:33 - 24:37
    de ne plus fréquenter
    le milieu de la nuit,
  • 24:37 - 24:40
    qui a toujours été la chose
    qui m’a tiré vers le bas
  • 24:44 - 24:47
    Je suis très habitée par cette parole
    d'Etty Hillesum
  • 24:48 - 24:52
    qui dit que "la saloperie des autres
    est aussi en nous".
  • 24:53 - 24:55
    Et moi j'ajoute toujours :
    mais la beauté aussi.
  • 24:56 - 24:58
    Et la beauté des autres est aussi en moi.
  • 25:01 - 25:05
    Gwenaël est quelqu’un de croyant,
  • 25:06 - 25:10
    donc sa foi est très présente chez lui,
  • 25:11 - 25:14
    il est très pratiquant en fait.
  • 25:15 - 25:18
    Du coup il y a quelque chose
  • 25:18 - 25:22
    qui l’habite intérieurement,
    et il le pratique tous les jours.
  • 25:22 - 25:25
    Moi je n’ai pas adhéré forcément
    à une pratique religieuse
  • 25:26 - 25:30
    mais je trouve ça chouette
    qu’il y ait des gens qui aient la foi
  • 25:30 - 25:31
    et qui sont heureux comme ça,
  • 25:31 - 25:33
    qui trouvent de l’espoir comme ça,
  • 25:33 - 25:35
    pour qui la vie fait un sens et tout.
  • 25:35 - 25:38
    Il m’a expliqué que des fois je pouvais
    lui mettre des petits papiers
  • 25:38 - 25:39
    pour qu’il fasse une prière,
  • 25:39 - 25:42
    donc des fois quand j’ai
    des demandes particulières,
  • 25:42 - 25:46
    je pose ça sur son petit lieu de prière.
  • 25:46 - 25:52
    Moi je trouve que c‘est
    quelque chose en plus, oui.
  • 25:52 - 25:56
    En fait il a une excuse ou une obligation
  • 25:56 - 25:59
    pour avoir toujours son cœur ouvert.
  • 26:02 - 26:07
    On peut être chez soi
    et pouvoir ouvrir ses fenêtres,
  • 26:07 - 26:11
    voir les petits oiseaux, l'herbe,
    les arbres, aller et venir
  • 26:11 - 26:16
    et être profondément enchaîné,
    emprisonné, en soi.
  • 26:16 - 26:18
    Et on peut être derrière les barreaux
  • 26:18 - 26:20
    et être profondément libre.
  • 26:20 - 26:24
    Libre d'aimer, libre de pardonner,
    libre de témoigner.
  • 26:24 - 26:29
    Et ça nous bouleverse à chaque fois
  • 26:29 - 26:33
    quand on voit ces hommes
    accéder à la liberté intérieure.
  • 26:38 - 26:43
    Je pense que la religion rend moins seul,
  • 26:44 - 26:46
    crée des liens et des contacts
  • 26:46 - 26:48
    qu'il n'avait peut-être pas forcément
  • 26:48 - 26:51
    lors de toutes ses sorties auparavant.
  • 26:51 - 26:52
    C'est peut-être pour ça
  • 26:52 - 26:55
    qu'il n’avait jamais
    changé finalement avant.
  • 26:57 - 27:00
    Ça m'a permis de me rendre compte
  • 27:01 - 27:06
    que tout le monde peut changer en fait
  • 27:06 - 27:10
    si on s'en donne la peine,
    si on est bien entouré surtout.
  • 27:17 - 27:18
    Il est heureux !
  • 27:18 - 27:21
    C’est la seule chose qu’on veut
    pour ses enfants,
  • 27:21 - 27:23
    donc là,
    je sais qu’il est heureux maintenant.
  • 27:24 - 27:27
    Même si je ne lui dis pas,
    je suis très fière de lui.
  • 27:30 - 27:33
    Des chaînes sont tombées,
    des liens se retissent,
  • 27:33 - 27:35
    la famille de Gwenael le redécouvre.
  • 27:36 - 27:39
    Parfois les moments sont assez longs
  • 27:39 - 27:43
    parce que l’on ne sait pas trop
    quoi se dire.
  • 27:43 - 27:47
    Mais on est ensemble et
    ça nourrit suffisamment
  • 27:47 - 27:50
    pour libérer la parole par la suite.
  • 27:55 - 27:59
    Ce qui est bien
    avec notre Seigneur Jésus-Christ,
  • 27:59 - 28:02
    on a cette liberté intérieure
  • 28:02 - 28:06
    qui nous permet
    de supporter cette incarcération.
  • 28:06 - 28:08
    Personnellement je me dis toujours
  • 28:08 - 28:10
    que j’ai de la chance de l’avoir.
  • 28:10 - 28:13
    C’est lui qui me dirige
    et qui me construit,
  • 28:13 - 28:14
    chaque jour, chaque instant.
  • 28:17 - 28:19
    Mon espérance par rapport aux jeunes,
  • 28:20 - 28:23
    c’est de croire que si on a un cœur ouvert
  • 28:23 - 28:27
    à leur présence, à leurs difficultés,
  • 28:27 - 28:30
    à ce qu’ils peuvent vivre
    y compris les pires choses
  • 28:30 - 28:32
    le fait de les écouter
  • 28:32 - 28:37
    et qu’ils puissent rencontrer
    un regard bienveillant et espérant,
  • 28:37 - 28:40
    alors il y a plein de choses
    qui peuvent s’ouvrir en eux.
  • 28:40 - 28:43
    Je suis sûr que c’est ce dont
    ils ont le plus besoin,
  • 28:43 - 28:47
    qu’ils puissent rencontrer des gens
    qui les aiment tout simplement,
  • 28:47 - 28:50
    qui les accueillent avec ce qu’ils sont
    et qui espèrent en eux.
  • 28:50 - 28:54
    C’est bien ça il me semble
    l’appel que le Seigneur nous fait
  • 28:54 - 28:56
    auprès de ceux que nous pouvons rencontrer
  • 28:56 - 29:00
    Moi j’ai un espoir
    j’ai un peu une vision ou un rêve :
  • 29:00 - 29:03
    c’est de voir des anciens détenus
    prendre le micro dans les églises,
  • 29:03 - 29:06
    dans les cultes, dans les messes et
    témoigner de ce qu’ils ont vécu !
  • 29:06 - 29:09
    Et je rêve de voir des paroissiens
  • 29:09 - 29:13
    totalement éberlués
    de ce que Dieu peut faire en prison,
  • 29:13 - 29:17
    d’être éberlués du courage aussi
    de ces anciens détenus,
  • 29:17 - 29:19
    de témoigner de Dieu, de Jésus,
  • 29:19 - 29:22
    de témoigner ouvertement
    de ce qu’il a fait dans leur vie.
  • 29:23 - 29:25
    Et mon rêve c’est
    que les familles de ces détenus
  • 29:25 - 29:27
    qui ont vu ces transformations
    cette libération,
  • 29:27 - 29:29
    soient sur ces bancs d’église,
  • 29:29 - 29:31
    pour accompagner
    les membres de leur famille
  • 29:31 - 29:33
    qui étaient en prison
    et sont maintenant libérés.
  • 29:42 - 29:45
    De la lettre de St Paul aux Galates
  • 29:45 - 29:48
    « Frères, vous avez été appelés à la liberté,
  • 29:48 - 29:53
    seulement ne faites pas de cette liberté
    un prétexte de vivre selon la chair !
  • 29:53 - 29:57
    mais rendez-vous, par la charité,
    serviteurs les uns des autres.
  • 29:57 - 30:02
    Car toute la loi est accomplie
    dans une seule parole, dans celle-ci :
  • 30:02 - 30:04
    Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
  • 30:07 - 30:10
    Nous pouvons prier pour que le Seigneur
    vienne visiter toutes nos prisons intérieures
  • 30:10 - 30:14
    et tout ce qui nous empêche de vivre
    pleinement libres.
  • 30:14 - 30:17
    Que le Seigneur fasse son travail
    de libération en profondeur.
  • 30:18 - 30:20
    Nous pouvons confier
    au Seigneur
  • 30:20 - 30:23
    toutes les personnes détenues
    à ce moment délicat de la sortie.
  • 30:23 - 30:26
    Qu'elles trouvent, dans l'Eglise
    et en chacun de nous,
  • 30:26 - 30:28
    des frères et sœurs pour les accueillir
  • 30:28 - 30:31
    et les accompagner sur un chemin de vie.
Title:
Les chaînes brisées
Video Language:
French
Duration:
31:16
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