Le stress -- nous savons tous ce que c'est
et le gérons différemment.
Que ce soit nos pensées
qui s'accélèrent ou ralentissent,
manger ses émotions ou rien du tout,
avoir du mal à dormir ou à sortir du lit.
Franchement, c'est naze.
(Rires)
Mais il y a aussi du bon stress,
comme se préparer pour la plus grosse
conférence où vous soyez intervenu.
(Rires)
(Applaudissements)
Avec une plateforme mondiale.
(Rires)
Non, même le bon stress peut vous nuire,
mais c'est du mauvais stress
dont je suis venu parler.
Et pas pour la raison que vous attendriez.
Je suis chargé des relations
pour des individus aisés.
Je travaille aux côtés
de gens riches et de leur famille
pour les aider à atteindre
leurs objectifs.
J'aime garder l'économie en tête,
car je sais que ce qui affecte l'économie
affecte mes clients
et il s'avère que le stress affecte
énormément l'économie.
Et si je vous disais
que d'après certaines estimations,
aux États-Unis, le coût
du stress lié au travail
est proche de 300 milliards
de dollars par an ?
Le stress professionnel,
le stress qui cause cet énorme effet,
est lié à la productivité et au bien-être.
C'est de cela que nous allons parler.
Et au passage, c'est lié
au désengagement des employés,
aux maladies chroniques
affectant votre travail,
aux blessures et maladies du travail.
Quand vous additionnez
les coûts des cinq facteurs,
on estime cela à 2,2 billions
de dollars par an.
Cela représente 12% de notre PIB.
Je sais ce que vous pensez :
« C'est beaucoup d'argent et comment ? »
Le stress, c'est profondément personnel,
il est insensé de penser
qu'il a une telle incidence.
Pour le comment, considérez
cette expérience de pensée.
Imaginez une mère célibataire
avec un travail stressant,
dans un environnement stressant,
où elle est assise 90% du temps.
Elle n'a peut-être pas
le temps de cuisiner
alors elle choisit des plats préparés :
qu'est-ce que cela signifie ?
Des aliments transformés et très sucrés.
La combinaison
de cette mauvaise alimentation
et du stress lié au travail
mène à une maladie chronique.
Disons du diabète.
Les soins médicaux coûtent de l'argent
à elle et l'entreprise,
accroissant le stress.
Elle s'inquiète maintenant de sa santé
et de joindre les deux bouts,
elle est probablement distraite
et moins productive.
Mais elle ne peut pas l'être.
C'est une mère célibataire.
La voilà qui pense :
« Et s'il m'arrive quelque chose ?
Qui va s'occuper de mon enfant ?
Qui va s'occuper de mon bébé ? »
Plus de stress.
Prenez ce scénario,
tournez-le comme vous voulez,
appliquez-le à la nation
et vous pourriez entrevoir
comment nous en arrivons à ce coût
de plusieurs billions de dollars.
Tout cela me touche particulièrement.
Mon père est parmi les gens
les plus travailleurs
et intelligents que je connais.
Ne vous méprenez pas,
ma mère travaillait aussi,
mais il a assumé le rôle
de la source de revenus principale.
Je suis sûr que nous pouvons
comprendre le stress et la pression
liés au fait de prendre soin
de notre famille.
Mais cela combiné au stress professionnel,
que peut-il arriver ?
Le développement irréversible
d'une tension artérielle élevée
menant à la perte de fonction des reins
et d'une décennie
en dialyse -- son destin.
Je suis heureux de dire
qu'il a eu une greffe de rein
l'année dernière.
Cependant --
(Applaudissements et acclamations)
Cependant, durant près d'une décennie,
ni l'économie ni ma famille n'a bénéficié
de son éthique professionnelle
ou de son intelligence
et, comme il le dirait,
c'est une triste analyse.
Tout ce que je dis,
c'est que je pense que le stress
affecte l'économie
en diminuant la productivité
et en augmentant les coûts de santé.
Oui ?
Voici ce qui n'a pas de sens.
Une étude de l'Organisation
mondiale de la santé
estime les dépenses mondiales de santé
à 7,8 billions de dollars.
Une étude de l'Institut
mondial du bien-être
suggère que l'industrie
mondiale du bien-être
estimée à 4,5 billions de dollars
est passée de 3,7 à 4,2 billions
entre 2015 et 2017
et conservera cette croissance
jusqu'en 2022.
Pourquoi cela vous importe-t-il ?
Car cette croissance est presque deux fois
celle de l'économie mondiale,
qui est de 3,3% en moyenne
sur cette même période.
Qu'est-ce que cela signifie-t-il ?
Chaque année, nous dépensons
plus par an dans la santé
et les industries concentrées
sur le développement du bien-être
et d'un style de vie sain
ont une croissance double
par rapport à l'économie mondiale
et pourtant, nous perdons des billions
de dollars par ans de productivité.
Que se passe-t-il ?
(Rires)
Les niveaux de stress sont élevés
et cela doit changer.
Je crois aussi que notre façon
de voir le stress doit changer.
Commençons par en redéfinir notre vision.
Nous avons tendance à voir le stress
comme une conséquence,
mais je le vois comme une culture.
Où passons-nous
la majorité de notre temps ?
Au travail, n'est-ce pas ?
Où nous devons trouver
un équilibre travail-vie personnelle.
Les liens entre le travail,
le stress, la santé et le bien-être
n'ont jamais été si étroits.
Et pourtant, il y a un énorme décalage
dans notre approche du stress
et du bien-être au travail.
Nous pourrions accuser
de nombreuses choses.
Les nouvelles technologies,
l'accent mis sur le rendement
pour les actionnaires
ou, mon préféré, la rivalité entre pairs
et la prise de photos en ce faisant.
Mais au final,
j'ai peur que nous ayons créé une culture
où prendre soin de soi et le bien-être
sont en arrière-plan.
Comment aller de l'avant ?
Je crois que la réponse se trouve
dans trois piliers fondateurs.
Si vous vous surprenez à penser :
« Rob, j'ai déjà entendu ça,
dites-moi une chose que j'ignore »,
demandez-vous :
si nous savons déjà quoi faire,
alors que faisons-nous ?
Un : les entreprises.
En particulier,
comment la culture et le style
de communication d'une entreprise
jouent un rôle crucial dans le stress
et le bien-être au travail.
L'ADN d'une entreprise, c'est sa culture.
Cela donne le ton
et va même jusqu'à définir l'entreprise.
Les entreprises devraient investir
dans le bien-être mental, physique
et émotionnel de leurs employés
comme elles investissent
dans l'innovation et la R&D.
Est-ce que cela accroîtrait
la productivité et réduirait le stress ?
Je le pense vraiment.
Mais pour que cela dure,
une entreprise doit trouver un moyen
de mesurer le bien-être de ses employés
avec autant d'exactitude et de précision
que sa croissance et ses revenus.
Si cela semble être
un défi de taille, demandez-vous
ce qu'est le plus grand avantage
concurrentiel d'une entreprise.
Les gens.
Nous le savons.
Comme tout dans une entreprise,
cela doit commencer en haut.
Si vous êtes un dirigeant,
montrer que votre santé mentale
et votre bien-être vous importent
est un catalyseur puissant.
Je suis un fan de foot
et en grandissant,
j'ai eu quelques coachs.
J'en avais un qui menait
les séances intenses de cardio.
Il ne se tenait pas sur le côté,
tel un spectateur.
Il participait.
Cela faisait trois choses.
Il en était difficile de se plaindre.
(Rires)
Je m'assurais de toujours garder le rythme
et j'étais plus investi
dans l'entraînement.
C'est la même idée.
Finalement, la communication.
Afin d'aider mes clients à atteindre
leurs objectifs financiers,
cela nécessite que j'écoute
et que je réponde activement.
Laissez vos employés
vous dire ce qui les stresse,
de quels avantages bien-être
ils ont besoin,
puis agissez.
Agir selon ce qu'ils vous disent
montrera que vous prenez
ces retours sérieusement
et je pense que l'entreprise
y gagnera à long terme.
Pourquoi ?
Car des employés correctement équipés
seront plus productifs et moins stressés.
Ensuite, j'aimerais demander de l'aide
à l'oncle préféré de tous.
Oui, le gouvernement a un rôle à jouer.
Le Forum économique mondial
et l'école de santé publique d'Harvard
estiment qu'entre 2011 et 2030,
les maladies chroniques
et mentales majeures
coûteront 47 billions de dollars
à l'économie mondiale.
Nous sommes en 2020.
Le stress n'est pas la cause
de toutes les maladies chroniques
ou des maladies mentales,
mais même si c'en est une partie,
ce chiffre pourrait être bien plus faible
si le gouvernement faisait
ce qu'il fait de mieux :
assurer l'application.
Dans ce cas, pour des standards
plus élevés au travail.
Peut-être même des programmes
d'incitation fiscale
pour aider à élever ces standards,
mais les meilleures politiques
et initiatives pour le bien-être
soutenues par un gouvernement
avant-gardiste,
ça n'importera pas sans l'aide
du pilier le plus essentiel :
vous.
Le stress et sa gestion sont si dynamiques
que vous avez votre rôle à jouer.
Cela sera bénéfique
pour vous et l'économie.
Ecoutez, je ne suis pas psychologue,
mais j'ai entrepris de développer
ma santé mentale et mon bien-être,
alors voici ma dernière contribution.
Une première étape essentielle
est que tout le monde
soit honnête avec lui-même.
A quel sujet ?
Sur le fait d'avoir mis votre bien-être
mental, physique et émotionnel
en arrière-plan
et sur les dégâts que cela a causé.
Sur la priorisation de l'opinion publique
face à l'instinct de conservation --
pensez aux réseaux sociaux.
Sur comment nous nous définissons
et ce que cela fait.
Votre carrière contribue
à une partie de votre identité.
Mais lui permettons-nous
de nous définir un peu trop ?
Et demandez :
« Cela m'apporte-t-il la valeur
que j'ai vue considérant son coût ? »
Je ne parle pas que d'argent.
Pour moi, être honnête a signifié
examiner de près ma relation
avec mes pensées, le courage et l'échec.
Il y a des années,
lors d'un match de championnat,
le coach est venu me dire : « Rob Cooke,
tu y vas, on ne peut pas
perdre aujourd'hui. »
J'y suis allé.
J'ai échoué.
Nous avons perdu.
(Rires)
Merci de rire.
(Rires)
Je me sens bien.
Non, mais...
Après ce jour-là, cela m'est resté
pendant un certain temps,
au point où pour toute opportunité
d'y aller, de grandir, de me développer,
je baissais doucement la tête,
prenais du recul.
Puis j'ai découvert la pleine conscience.
J'ai continué à la développer
dans ma vie jusqu'à aujourd'hui.
Vivre dans le présent, dans l'instant.
La pleine conscience
n'est pas pour tout le monde,
mais quand je pense aux gens
qui réussissent et ont de l'impact,
je vois une tendance commune :
la maîtrise de leur mental,
ce qui inclut la gestion du stress.
Il est question de développer
sa conscience,
sa connaissance et son acceptation
de ses pensées, émotions,
environnement et état physique actuels.
N'est-ce pas ?
Je ne parle pas de ne jamais être stressé.
Mais la gestion de ce stress --
c'est un avantage pour vous
et pour l'économie.
Je vais vous quitter sur cette pensée.
Nous savons que la retraite,
c'est épargner plus maintenant
pour plus tard.
Et si nous traitions
notre santé mentale et notre bien-être
de la même façon ?
Développez-les et épargnez-vous maintenant
pour plus tard dans la vie.
Ne rien faire entraîne plus de coûts
et pire encore, moins de temps.
Et parmi ces deux choses,
laquelle ne pouvez-vous pas récupérer ?
Faisons avancer cette culture du stress
et vivons des vies plus heureuses, saines
et, espérons-le, productives.
Merci.
(Applaudissements)