(musique)
Ta maison et toi
sont une seule et même chose.
10 septembre 2018
[Mooji] Om. Namasté. Bienvenue à tous.
Merci d'avoir répondu
à cette invitation de dernière minute.
Je vois pas mal de visages
que je ne me souviens pas
avoir déjà rencontrés.
Alors, bienvenue à tous,
c'est le plus important.
Et j'espère que vous trouvez votre place,
si vous voyez ce que je veux dire,
que vous prenez vos marques ici,
à Monte Sahaja.
Donc, je suis là et ouvert
à vos questions, si vous en avez.
Quelqu'un veut en poser une ?
Et voyons où cela nous mène.
D'accord, tu peux commencer.
Nous avons un [micro], il arrive.
[Intervenant 1] Merci, cher Mooji.
Enfin, après cinq mois,
j'ai trouvé une question.
[Mooji] Tu l'as trouvée après cinq mois ?
[I1] J'espère qu'elle est bonne.
[Mooji] Eh bien, voyons voir. (rires)
[I1] L'Invitation est vraiment un cadeau.
Je ressens tout à fait cet espace,
cette vastitude.
Mais chaque fois,
je ressens aussi ce corps.
Pour moi, c'est la chose
la plus difficile à lâcher.
Alors j'ai essayé
de me poser la question :
"Suis-je ma main ?"
Et j'ai vraiment pu confirmer :
"Non, je ne suis pas ma main."
J'ai passé en revue mon corps
et mon cerveau,
"Non, je ne suis pas mon cerveau.
C'est tout à fait vrai."
Mais quand j'arrive à mon cœur :
"Suis-je mon cœur ?",
là ce n'est plus très clair.
[Mooji] Pas ce cœur-là.
[I1] Pas le cœur physique.
[I1] Mais il semble que "je",
ce que je suis,
est aussi à l'intérieur, ici.
[Mooji] Oui, oui.
Bien sûr que c'est à l'intérieur aussi.
[I1] Oui. (rires)
Mais c'est comme si ...
[M] Mais est-ce que ça va seulement
de la pointe du doigt
au sommet de la tête ?
Est-ce que c'est comprimé pour pouvoir
remplir exactement cet espace ?
[I1] Non, pas vraiment.
[M] Comprends-tu que
quand on parle de cela...
Comment as-tu répondu à la question :
"Est-ce que ça a une forme ?"
[I1] C'est clair que ça n'a pas de forme.
Mais je ressens toujours :
"Je suis encore cette personne",
ou du moins je ressens cette connexion.
[Mooji] Il n'est pas nécessaire
d'essayer de se débarrasser de ça.
C'est un conditionnement tellement fort
dans notre expérience
de l'existence manifestée.
Nous sommes aussi présents,
en train de fonctionner sous cette forme,
mais c'est un conditionnement
qu'on considère comme indiscutable.
Presque personne
ne remet cela en question.
Et ce que tu ne remets pas en question,
devient une évidence,
une chose incontestable.
Alors, en admettant qu'il n'y ait que ça,
que tu sois uniquement ton corps-mental
et qu'au-delà de ça
il n'y ait absolument rien d'autre...
La majorité des gens
serait à l'aise avec ça.
C'est de toute façon en cela
qu'ils croient :
en ton identité corporelle,
le fait que tu aies des perceptions,
que tu possèdes des sens,
et que quelque chose puisse se réjouir
ou percevoir ou expérimenter
par le biais des sens et du mental,
et voilà qui suffit !
Pourquoi ça ne suffit pas ?
Pourquoi ça ne suffit pas ?
S'il n'existait pas d'esprit,
pas de Soi ou de pure conscience,
pourquoi ne serait-il pas suffisant
d'être simplement l'idée
que tu as de toi-même
en tant que personne,
qui d'ailleurs se transforme et change
à la manière d'un auto-portrait
se modifiant à l'infini ?
Donc ce n'est pas constant.
Le corps non plus n'est pas constant.
Ceci n'est pas le corps
que ta mère a mis au monde.
Il change lui aussi ;
tout change.
Donc, si tout change,
et si changer est la nature des choses,
tout ce qui existe change.
Que pouvons-nous y faire ?
C'est comme ça.
Et c'est toujours ainsi
que chacun semble le vivre.
Vous avez une vie,
vous vivez votre vie et à la fin...
Parce que la vie a une fin,
tout comme elle a un début,
en tout cas dans notre esprit,
on commence à exister
à partir de la naissance du corps.
On dit alors que c'est notre premier jour
et il y aura un dernier jour également.
Et après ça ? Il n'y a pas de "après ça".
Supposons que ce soit vrai,
ou que même durant tout ce processus,
il n'y ait rien d'autre
que le fonctionnement du corps-mental.
Est-ce le cas pour toi ?
C'est ce que tu as découvert ?
Alors pas besoin de l'Invitation,
elle ne révèlerait rien de plus
que ce que tu crois déjà :
que tu es ton corps,
et le conditionnement, ou la programmation
qui sont apparus
pour permettre cette expression physique.
[I1] Je sens vraiment que...
Aussi quand j'étais enfant,
j'étais capable de confirmer
que même mort, je serai encore là.
Alors je le sens vraiment,
mais je ne sais pas,
peut-être que j'attends trop.
[Mooji] Dis-moi,
quel est ce "trop" que tu attends ?
[I1] Peut-être que je pense que
quelque chose doit arriver
quand je suis avec ça,
quelque chose de plus que ça.
[Mooji] Et "ça", c'est quoi ?
"Quelque chose de plus que ça."
Juste pour bien comprendre
de quoi on parle.
"Quelque chose de plus que ça
doit se passer."
Alors en ce moment précis
ce "ça", représente quoi ?
[I1] J'ai l'impression que je dois
me détendre davantage en lui.
C'est comme si quelque chose retenait...
[Mooji] Toutes tes remarques
reposent sur quelque chose
qui doit arriver à celui
qui fera la découverte du Soi.
Il n'y a rien qui concerne le Soi.
Il s'agit de celui
qui va avoir l'expérience,
comme s'il existait quelqu'un
qui va faire l'expérience du Soi
et qui va penser : "Enfin, je l'ai eu !"
Et si on vient de le gagner,
on peut aussi le perdre.
Si c'est quelque chose
que tu viens de gagner,
alors tu vas certainement penser :
"Ah ! Je dois faire attention
à ne pas le perdre !"
Et tout ceci arrive
à cause de la conviction que tu as
de cette sensation du "je",
celui que tu crois être en ce moment,
celui qui est en quête du Soi.
On n'a pas encore compris
que ce même "je" va se dissocier
du sens de la personnalité,
et se révélera être le Soi lui-même !
Mais tant qu'on a la mémoire,
les habitudes,
les inclinations, les désirs,
les attachements,
l'idée que tu es la personne
sera perpétuée et renforcée.
Et cette personne,
qui semble rechercher la Vérité suprême
ne fait que trébucher sur elle-même,
parce que...
l'éveil ou la liberté
ne sont pas pour la personne,
mais viennent nous libérer
de la personne !
Cela nous semble étrange
parce qu'on a cette conviction :
"J'ai cherché et je suis devenu meilleur,
j'arrive à méditer plus longtemps.
Je me rends compte que je suis
un peu plus tranquille qu'avant.
Je me sens plus détendu dans ma vie,
mais quand même,
il me reste à décrocher le pompon !"
C'est un peu : "Oui ! Être fermement
installé dans la conscience,
qu'il n'y ait plus aucune erreur,
plus aucune sorte de souffrance."
Donc il y a encore le désir
pour cette personne
de décrocher la plus haute récompense,
qui est de ne plus souffrir du tout.
C'est une chose très subtile,
mais ce n'est pas comme ça,
en réalité.
La beauté de l'Invitation est que,
lorsque je dis
à la fin de l'Invitation,
ou une fois que vous avez posé le livre :
"Qui es-tu ?"
Que reste-t-il à la fin de l'Invitation ?
Qu'est-ce qui demeure ?
[Mooji] Une personne qui a eu
une belle expérience ?
[I1] Non.
C'est possible, on peut ressentir :
"Waouh, c'était super !
On peut le refaire ?"
Mais au fond, si vous avez suivi,
ce que j'espère que vous trouverez
c'est ce : "Je sais que je suis",
mais sans y associer aucune définition,
plus de sensation de frontière
ou de limite.
Alors qu'avant,
dans l'état de l'identité personnelle,
on a toutes ces références
pour définir qui nous sommes.
On a un contexte particulier
et on s'en sert de référence
pour sentir qui on est.
Dans la découverte de l'Êtreté,
cette même identité limitée
est-elle intacte ?
Je vous pose la question
de façon générale à présent.
À la fin de l'Invitation,
le sens de la personne,
ce moi qui fait et qui dit :
"J'espère que ça va marcher.
Oh ! Waouh, j'ai réussi à tout lâcher..."
Est-ce que c'est elle qui a survécu
à l'Invitation et qui dit à la fin :
"Waouh, je suis vraiment contente
de cette expérience ! " ?
En vérité, est-ce que c'est
ce qui se passe ? Ou bien...
Parce que malgré cette reconnaissance
de l'indescriptible
de ce qui est découvert,
la personne n'est pas pour autant
complètement effacée.
À ce moment-là, bien entendu,
qui est un moment de découverte,
On peut ressentir :
"Waouh..., c'est... fantastique !"
Mais le sens de la personne
ne peut pas supporter
la puissance de cette découverte
au moment où elle survient,
alors elle se retire, ou s'éloigne.
Mais petit à petit elle revient
s'il y a...
si elle n'a pas encore été consumée.
Et "consumée" voudrait dire
que tu es suffisamment appelé,
par le biais de ton attention,
à rester avec ta découverte,
qu'il n'existe plus vraiment d'intérêt
à se connecter au monde du mental
ou à l'expression vitale de la personne.
La personne n'est pas un crime,
c'est juste une limitation.
C'est aussi la conscience,
mais c'est une limitation
que tu découvres seulement
en découvrant ton absence de limites.
Alors tu vois la limitation
de l'identité personnelle.
Et pendant un moment
le mental va osciller, si l'on peut dire.
L'attention va entrer
dans un état de pureté et d'harmonie,
et tu te sentiras parfaitement
dans ton élément.
Mais ça basculera à nouveau
dans l'ancien mode de l'identité
et de nouveau tu ressentiras :
"Oh mon Dieu, non, ça n'a pas marché.
Je suis perdu, oh mon Dieu,
comment me sortir de là ?"
Et ça re-basculera et tu ressentiras :
"Alléluia ! Oh, comment ai-je pu douter ?
Comment ai-je pu douter ?
C'est tellement parfait, parfait.
Oh, j'ai compris, bien sûr,
ça ne s'efface pas !
Ça ne s'efface pas !
Mooji, ça ne s'efface pas !"
Et ça re-bascule à nouveau :
"Oh mon Dieu !
Quand est-ce que ça va s'arrêter ?"
Jusqu'à ce que, à un certain moment,
il y ait un déclic,
et que ces deux extrêmes
soient eux-mêmes observés
depuis un endroit qui ne bascule pas.
C'est, si l'on peut dire,
le développement naturel,
ou le mûrissement naturel
qui s'opère.
Et il suffit de rester à cet endroit.
Tu fais une découverte,
puis le mental arrive et dit :
"OK, qu'est-ce que je fais avec ça ?
Comment je m'en sers ?
Comment je peux rester dedans ?
Comment je peux éviter de le perdre ?"
Comme si c'était sa propriété.
Et tu dois te montrer très vigilant
pour être à la hauteur
de la ruse du mental.
Mais je te rassure :
tu es bien, bien plus grand
que le pouvoir qu'a ton mental
de te tromper.
Tu peux exister sans
cette voix psychologique dans ta tête,
mais elle ne peut pas exister sans toi !
C'est à toi de voir,
parce que les premiers temps,
tu vas t'apercevoir
que ce comportement du mental,
ce conditionnement,
est un peu comme un parasite
qui vit... au crochet de quoi ?
Du Soi pur ? Pas vraiment.
De l'idée que tu as de toi-même.
Pour le moment,
nous ne sommes pas encore ancrés
dans la conviction que nous sommes
uniquement la conscience.
Ce n'est pas une croyance,
je parle d'une conviction
au-delà de la croyance.
Ce n'est pas encore quelque chose,
que tu as compris et confirmé par ton expérience,
le fait que tu es la conscience.
C'est comme si elle était encore devant toi
et que tu devais t'efforcer de l'atteindre.
Tant qu'il y a cette brèche,
tu es comme ouvert à la négociation
et ton mental continuera de se faufiler.
J'ai une vue d'ensemble de tout cela,
qui est je pense assez bonne,
parce que même les gens
qui ressentent que :
"Mon mental me donne tellement de...
oh, il est tellement obstiné !
Il ne renonce jamais.
Il ne prend pas de vacances..."
Le mental fait très bien son boulot.
Comment en venir à bout ?
Voilà le sentiment qui vous tourmente.
Et je dirais d'abord :
ne lutte pas contre lui !
À qui s'adresse le mental ?
À qui s'adresse le mental ?
Si on prend l'exemple
d'un maître comme Jésus Christ,
ou le Saint Prophète, Lord Rama
ou Lord Krishna,
comment le mental s'adressait-il à eux ?
On sait, on a entendu parler
de la tentation du Christ
et de celle de Bouddha
dans des histoires très similaires,
qu'au commencement,
juste avant le début de leur ministère,
ils ont été en proie
à de profonds questionnements
et aux attaques du mental, sous la forme
de tentations pour le Christ, etc.
Comment peut-on être tenté
si l'on n'est pas tentable ?
Il a dû y avoir quelque chose
à un moment donné,
un jeu, un scénario a dû se dérouler
qui a perçu activement
toute la scène,
l'ennemi factice pour ainsi dire,
qui a pu le sentir
et l'appréhender avec une vision claire
et dépasser son influence psychologique.
C'est seulement à ce moment là
que son ministère a pu commencer.
Et cela viendra
sous une forme ou une autre,
celle dont la conscience vêtue de ce corps
a besoin
pour faire l'expérience
de certaines choses.
Il y a certaines caractéristiques,
certaines tendances,
ou des tendances latentes cachées,
appelées parfois vasanas, ou samskaras,
qui lorsqu'elles se réveillent,
peuvent sembler retenir l'êtreté en otage.
Vous suivez ce que je dis ?
Alors, quand elles surgissent,
c'est le moment où vous êtes
le plus enclins
à vous identifier personnellement,
à cause de ces forces.
Donc lorsqu'elles arrivent,
c'est comme si
vous en faisiez l'expérience
alors que vous êtes au plus faible.
Mais parfois, précisément là
où se trouve votre plus grande,
votre plus extrême faiblesse,
se trouve aussi, sur l'autre face,
votre plus grande force,
mais elle n'est pas reconnue.
Parfois il faut que tu perdes pratiquement
tout ce que tu penses avoir
pour trouver ce qui
ne peut pas être possédé.
Et tous ces jeux s'enchaînent
de façon si imbriquée,
et avec tant de diversité
que chaque individu a ses propres
quarante jours et quarante nuits.
Quoique de nos jours, finis
les quarante jours et quarante nuits,
personne n'a le temps !
Nous sommes tellement impatients !
Même les chômeurs
n'ont pas le temps pour tout ça.
Alors la conscience s'est ré-adaptée
à la vie moderne.
Non pas que tu puisses l'acheter
dans le petit commerce,
mais c'est comme si elle semblait
beaucoup plus accessible.
Les gens peuvent aller sur internet,
faire des recherches
et être en contact de façon régulière.
Tu peux presque avoir ton enseignant
particulier qui te parle tous les jours.
Alors qu'avant, il n'y avait pas cela,
cette facilité d'accès
qu'un étudiant peut avoir aujourd'hui.
(silence)
[I1] C'est comme lorsque...
j'ai passé trois mois ici
à MSB (Mooji Sangha Bhavan)
et pendant cette période ici,
je me suis senti si émergé. Émergé ?
[Mooji] Immergé, peut-être.
[I1] Et il n'y avait pas de lutte,
il n'y avait pas de feu qui brûle,
je me sentais juste vraiment bien.
Du coup j'ai pensé :
"Est-ce que c'est trop bien ?"
Comme s'il devait forcément y avoir
un problème à cultiver, je ne sais pas.
Puis je suis retourné chez moi
et je me suis retrouvé
dans des situations très compliquées,
mais elles ne m'ont pas dérangé.
Je pouvais vraiment voir que l'intérêt
pour la personne est vraiment...
[Mooji] Faible ?
[I1] Faible, oui.
[I1] Mais les vieilles habitudes
sont revenues d'une drôle de manière,
ce sont de vielles addictions
qui ont refait surface.
J'ai recommencé à fumer,
après bien longtemps,
et seulement pendant cette période,
cette pause.
J'ai bien regardé :
"Hé, mais qu'est-ce que je fais là ?"
J'ai senti que quelque chose en moi
était si...comment dire...
Quelqu'un peut m'aider ?
En allemand ?
[Une voix dans la sangha] Fuir.
[I1] Fuyant.
Et je regardais beaucoup la télé
jusque tard dans la nuit.
Mais ce qui était bien, c'est que
je sentais toujours : "C'est là."
[Mooji] C'est une chose qui arrive
tout le temps et c'est bien.
L'identité ressent :
"Je suis loin à présent.
Waouh, je me suis vraiment imprégné
de toute cette spiritualité."
Et tu rentres chez toi
et ça commence à changer de couleur.
Comprenons-nous bien,
tu n'es pas au même endroit à chaque fois.
Quand tu es dans l'état de personne,
tu n'es pas toujours au même endroit.
Et tu peux être à un endroit
plus avancé...
Je pourrais avoir d'autres choses
à dire à ce sujet.
Tu pourrais te trouver
à un stade plus avancé
qui pourrait te sembler plus chaotique.
Tu pourrais avoir l'impression
que ta vie s'écroule,
que c'est une chose épouvantable ;
mais c'est peut-être une bonne chose.
Peut-être que quelque chose
doit se produire, pour qu'à nouveau...
Quelque chose doit peut-être se désagréger
pour réapparaître et se reconstruire,
ou peut-être ne pas se reconstruire,
mais revenir autrement.
Ne te fie pas à la capacité du mental
pour évaluer tout ça.
Parce que parfois tu penses :
"J'étais mieux avant quand j'étais là-bas.
Tout était...
Ma première visite ici
était tellement merveilleuse.
À mon retour, c'était comme
la traversée de la mer Rouge,
tout se déroulait de cette façon.
Et puis...
le gros crash est arrivé !"
Et parfois ça peut être
pour plein de raisons différentes.
Ça peut être parce que tu as commencé
à développer une espèce d'arrogance
qui te fait penser : "Waouh,
je suis tellement spécial maintenant.
J'arrive à penser à des choses
et elles arrivent."
Donc, on ne sait jamais
comment la vie va se manifester,
anéantir ton exaltation,
et apporter l'espace nécessaire
à une plus grande humilité,
afin de te remettre sur les rails.
Ça peut prendre tellement de formes.
La lecture mentale que l'on en fait
n'est pas digne de confiance ici.
Quelque fois tu te sens très mal,
et il est bon de te rappeler
que ce dont tu fais l'expérience
est une sorte de désintoxication psychique.
Quelque chose est en train d'être éructé
et tu ressens :
"Oh, ce n'est pas ce que j'attendais.
Je pensais trouver la paix.
Je suis en mille morceaux.
Je ne sais pas comment faire."
Tu te sens très mal : "Oh mon Dieu,
j'ai dû faire une erreur en venant ici."
Mais tu es en pleine désintoxication,
et tout ce bazar est en train de sortir,
et ce n'est pas agréable.
Si tu as beaucoup d'aigreurs en toi,
et que tu dois les vomir,
ce n'est pas une sensation agréable.
Mais quand elles sont évacuées
[Mooji fait mine de vomir]
après avoir vomi, on se sent bien,
n'est-ce pas ?
Parfois ces choses remontent
et elles sont déclenchées
simplement par l'atmosphère
et l'intensité spirituelle présentes
dans un lieu comme Monte Sahaja.
Ça arrive de façon très intense,
et il est bon de te rappeler que :
"Tout va bien, ne t'inquiète pas.
Tu es porté par la Grâce."
Tout va bien,
tout est en train d'être expulsé,
des énergies bloquées
ou des incompréhensions sont brûlées.
Et parfois, ce feu
est plus puissant que la sadhana.
Sadhana signife la pratique spirituelle.
Parce qu'à l'intérieur de toi,
c'est comme si tu étais en feu.
Tu te sens malade,
tu ne veux parler à personne.
Mais la Grâce est avec toi.
C'est pour ainsi dire brûlé.
[I1] L'année dernière,
j'ai eu une année de ce feu dévorant,
je pleurais jour et nuit.
J'étais en plein feu.
Toute ma vie a changé.
Plus rien ne repose plus
sur la même pierre.
Mais en ce moment, je ne sens
pas de feu qui brûle et je me demande :
"Ne devrais-je pas brûler davantage ?"
Comme si je ressentais trop de confort.
[Mooji] Ce "je"...
Je vais toujours droit sur ce "je".
Qui parle ? Qui est en train
de rapporter cette histoire ?
A-t-il vraiment été baptisé
dans le cœur de la conscience ?
Est-ce la conscience qui parle ?
Ou est-ce un cocktail de conscience
et de personnalité tout à fait
inconsciente qui parle ?
Et c'est presque toujours comme ça,
la personne est toujours là,
elle a survécu.
Elle a survécu.
Tu n'es pas censé venir ici
pour survivre !
[I1} Je ne le veux pas.
[Mooji] Quelqu'un est venu ici,
elle a écrit un livre qu'elle m'a envoyé,
et dans ce livre elle a écrit :
"J'ai eu la très grande chance
dans cette vie
de pouvoir côtoyer plusieurs maîtres.
J'ai côtoyé sept maîtres."
J'ai dit : " Mais comment diable
as-tu pu survivre à sept maîtres ?"
Même un seul ! Tu devrais être incapable
de survivre à un seul maître !
Pour venir me dire :
"Oui, j'ai côtoyé sept maîtres."
Et alors, que t'est-il arrivé ?
Ton ego est toujours là ?
Que s'est-il passé ?
Tu étais assise au dernier rang ?
Tu te cachais dans les toilettes ?
Où étais-tu ?
Parce que si tu viens avec cette ferveur,
il va forcément t'arriver quelque chose !
Tu ne devrais pas survivre à cela.
"Tu" voulant dire l'identité égoïque,
qui est en fait un masque
recouvrant ton véritable Soi.
Vous vivez avec ce masque,
vous regardez dans le miroir
et vous voyez ce masque.
Vous mettez du maquillage dessus.
Nous sommes si fiers de nos masques.
Nous ne savons même pas
que c'est un masque.
Quand tu commences à voir
que c'est un masque,
tu essayes de l'enlever, et tu vois
à quel point il colle à la peau,
et pourtant tu sais que : "Non,
ce n'est pas ce que je suis."
Et comment peut-on enlever ce masque ?
Pas par la force.
Mais en retrouvant la mémoire,
grâce à cette expérience intérieure,
celle qui vous a été... montrée,
et en reconnaissant ce qui ne peut être vu
par vos yeux physiques seuls.
Vous voyez plus en profondeur.
L'Invitation est une grande amie
pour tout le monde,
parce qu'elle vous aide à abandonner,
à laisser de côté les engagements
et les distractions habituelles,
et voir à quel point il est aisé
de revenir à cette reconnaissance,
à ce champ de l'être
où les choses sont vues
avec une plus grande clarté.
Où ce qui ne peut être vu est vu.
[Mooji] Tant qu'on est sous
l'endoctrinement de la vie manifestée,
où la sensation prédominante est :
"Je suis cette personne,
qui se développe dans la personnalité
et qui se rapproche
de plus en plus du but",
alors la désillusion persiste en nous.
Vous devez dépasser tout ça.
Et en fait, je ne le vois pas
comme quelque chose de très difficile.
S'il y a une difficulté, elle est en lien
avec notre loyauté envers notre identité.
Et si vous éprouvez encore de l'envie,
une envie charnelle
pour les choses de ce monde,
alors vous n'aurez pas la volonté
de les laisser tomber.
À cause de la force
des attachements aussi,
parce qu'ils vont se manifester.
Et en méditation, en méditation guidée
ou pendant le satsang,
vous ressentirez là où les attachements
sont les plus étouffants.
Et il doit y avoir une volonté de...
Ce ne sont pas les choses
en elles-mêmes...
Une chose n'est jamais un problème,
le problème,
c'est ta relation à cette chose,
et l'importance que tu lui donnes.
Parce que l'importance que tu lui donnes
est la valeur que tu lui accordes.
Et cette valeur que tu lui accordes
surgira quand le moment
sera venu de la dépasser,
et tu voudras l'emporter avec toi.
Et s'il y avait un choix :
"Soit tu viens seul, soit tu restes",
tu choisiras sans doute de rester,
parce que dans ces moments-là,
tes attachements auront le goût
de... de Noël !
Tu ne voudras pas partir :
" Euh, je viendrai peut-être, plus tard."
Voilà ce que tu feras.
Ne planifie pas ton chemin vers la liberté !
Contente-toi de venir et sois présent !
Viens simplement. Sois là.
Tu n'as aucunement besoin
d'élaborer des stratégies.
N'aie surtout aucune stratégie !
Ne prévois aucun échappatoire.
Viens simplement,
avec ce désir dans le cœur :
" J'aspire tellement à être libre.
je ne peux plus porter le fardeau
de mon identité égoïque."
Parce que c'est aussi un progrès
de ne plus être capable
de te supporter toi-même !
Je ne parle même pas de te comprendre,
mais de te supporter toi-même
à un certain stade.
C'est un immense progrès en fait,
parce que ça veut dire
que tu ne peux plus alimenter
l'identité égoïque,
elle devient insupportable pour toi.
C'est aussi une marque
de maturité spirituelle,
parce que tant qu'elle semble se cacher
dans l'ombre du subconscient,
tu ne la détectes pas,
et tu peux vivre ainsi très longtemps,
avec l'impression
que tu es cette personne,
et tu te bats pour le roi et la patrie...
Mais en commençant à reconnaître
et à faire l'expérience
de la vérité de ton Soi,
ton agressivité disparaît.
Un calme vient la remplacer,
une paix et une sagesse
émergent en toi,
un sentiment d'espace.
Tu ne te sens pas menacé
ou oppressé dans ta vie.
Tout semble plus vaste.
Mais au final, la sensation d'expansion
n'est pas non plus si importante,
parce que le Soi étant infini,
vers quoi l'infini peut-il s'étendre ?
Quelque chose est juste tellement présent.
Ton êtreté, ta vie est une expression
émergeant de cette vastitude.
C'est juste...
C'est comme un diamant
avec une infinité de facettes,
mais chaque facette a
le diamant tout entier derrière elle.
Chaque vie est comme une facette
de ce diamant facetté à l'infini.
Aucune vie n'est dérisoire.
Chaque chose a son rôle à jouer
dans le grand drame,
jusqu'au moment de ton éveil.
Même après ton éveil,
ton expression dynamique continue,
même plus encore,
pour donner des fruits merveilleux.
Mais tu dois parvenir
à la reconnaissance ultime de toi-même.
Pas dans la dualité,
une reconnaissance non-phénoménale.
Ce qui veut dire que...
comment une seule chose...
Comment une seule main
pourrait-elle applaudir ?
Comment une chose unique
peut-elle se reconnaître elle-même ?
J'ai donné cet exemple, que si...
Je donne cet exemple
depuis très longtemps.
Un couteau, aussi aiguisé soit-il,
peut couper quantité de choses,
mais il ne peut se couper lui-même.
Pourquoi ?
Ou bien, les yeux peuvent voir
tant de formes,
mais ils ne peuvent se voir eux-mêmes.
Ou encore une balance,
qui peut peser tant d'objets,
mais ne peut se peser elle-même.
Pourquoi ?
Parce qu'elle ne peut pas être
autre chose qu'elle-même.
Elle est une,
et ne peut pas se percevoir.
Nous sommes pareils.
Notre véritable Soi est un.
Tu ne peux pas voir ton Soi.
Tout ce que tu vois
en pensant qu'il s'agit de toi
n'est que de l'imagination.
Ce n'est que la surface.
Tu vois DEPUIS ton Soi.
Mais toutes ces choses, elles...
Je n'ai pas de conseil particulier
pour chaque petite chose.
Tu es assis dans le grand bassin
et tu es totalement mouillé,
de partout.
Il n'y a pas de l'eau
qui te mouille devant,
et de l'eau qui te mouille derrière.
Tu es assis dans le bassin rempli de Cela,
et tu es immergé en totalité.
En parlant comme ça,
même si je ne parle qu'à un seul
d'entre vous, je parle à tout le monde.
Votre façon d'aborder le satsang,
si vous venez avec cette ferveur,
elle sera satisfaite.
C'est certain.
Si vous essayez de protéger
votre identité,
elle persistera.
Mais si vous venez
avec ce sentiment d'urgence qui dit :
"Je ne suis qu'une éponge,
mon cœur me dit de lâcher prise,
et de tout absorber",
alors, venez ainsi.
[I1] Dans le dernier satsang,
quand vous avez demandé :
"Et si ce jour était votre dernier jour,"
là, le feu est devenu très intense,
mais plus tard, il a de nouveau disparu.
[Mooji] Si ce jour était le dernier,
en fait, ça va plutôt être
vos cinq dernières minutes...
Donc, si c'était votre dernière chance,
et s'il vous plaît,
retenez bien cette question,
si c'était vraiment le cas,
et que le compte à rebours avait démarré.
On entend le tic-tac de la montre,
que pouvez-vous faire
de ces cinq minutes ?
Que pouvez-vous faire de ces cinq minutes
en envisageant cette question ?
Quatre minutes ?
Trois minutes ?
Deux minutes ?
Que pouvez-vous réaliser en deux minutes ?
En une minute ? En trente secondes ?
En dix secondes,
que pouvez-vous réaliser ?
Si vous étiez Usain Bolt,
vous pourriez peut-être
battre un nouveau record.
Mais que pouvez-vous vraiment réaliser
dans le domaine qui nous concerne ?
Et peut-être que ce genre de défi
est vraiment très puissant,
parce qu'il faut laisser tomber
toute action physique.
Il n'y a rien à faire de physique
pour être ce que vous êtes.
Ça ne marche pas comme ça.
De quelle technique avez-vous besoin ?
Aucune.
Alors je dirais juste
de laisser tomber tout ça !
Laissez simplement tomber tout ça,
parce que ça ne va pas marcher pour vous.
Disons que vous puissiez
juste tout laisser tomber !
Juste laisser tomber,
ne vous engagez dans rien.
Ne combinez votre sens naturel du soi
avec rien d'autre,
même pas avec un ange.
Laissez tout tomber !
Vous pouvez le faire maintenant aussi.
Est-ce que ça vous prendra dix secondes
pour tout laisser tomber ?
Soyez totalement vide.
Sans toutefois être dans l'attente.
Totalement vide.
Laissez tomber aussi
celui qui laisse tomber.
Faites-le vraiment !
Et parlez depuis l'endroit où vous êtes.
Êtes-vous dans la temporalité ?
Il faut vraiment que vous le fassiez.
Si vous lâchez tout ce qui vous lie,
même la chose la plus précieuse pour vous,
maintenant, dans les dix secondes.
Peut-être que certains d'entre vous
sont loin de chez eux,
si vous aviez dix minutes, dix secondes,
pas même assez de temps
pour un coup de fil et pouvoir dire :
"Au revoir, chéri, je m'en vais."
Pouvez-vous supporter cela ?
Alors, tout doit partir.
Vous lâchez tout.
Lâchez toute forme d'association,
toute aspiration, tout.
Si vous lâchez dans cet instant,
que reste-t-il qui ne puisse pas
être lâché ?
Parce que même en lâchant tout,
vous ÊTES toujours !
Pouvez-vous vous débarasser de vous-même ?
Je ne parle pas de votre personne
ou de votre mémoire,
ou des souvenirs des expériences passées.
Je ne parle pas du passé, lâchez-le,
il est déjà parti de toute façon !
Il ne fait qu'être perpétué en vous
par la mémoire et le sentiment.
Il est parti, c'est pour cela
qu'on l'appelle le passé. Il est parti.
Alors lâchez, abandonnez tout.
Et n'appelez pas ça une technique,
abandonnez tout.
Et racontez-moi, de là où vous êtes.
Qu'y a-t-il ici ?
Et avez-vous créé cela, ce qui reste,
ce qui n'est pas touché par votre effort,
ce qui n'est pas affecté
par ce que vous appelez votre vie ?
Essayez ça pour voir.
Est-ce une chose que vous accomplissez ?
Et qui l'accomplit ?
Parce que si vous laissez tout tomber,
alors même celui qui a réussi
à tout abandonner a disparu.
Alors que reste-t-il ?
Je ne pose pas la question à votre tête.
Donc ce qui reste,
est-ce un état du mental ?
Que reste-t-il ? Un état du mental ?
[Sangha] Non.
[Mooji] Non !
Peut-on lui trouver une date de naissance
ou un signe zodiacal ?
Est-ce régi par des planètes ?
Ça, c'est votre Soi !
Tout ceci est notre film.
Tout est notre film, ça et ça et ça,
toutes ces choses qui comptent pour toi.
Pratiquement tout a disparu,
préservé uniquement par la mémoire.
Peux-tu rapporter un échantillon d'hier
ici et maintenant ? Tout a disparu.
Et par chance, on peut même dire :
"Dieu merci !",
les choses passent d'elles-mêmes,
elle passent sans que tu aies
à les mettre de côté, elles passent.
Tout passe.
Exceptée une chose.
Trouve quelle est cette chose
qui ne passe pas
et tu auras gagné ta liberté !
Découvre ce qui ne passe pas,
ce qui n'est pas sous le radar du temps.
Et à quel endroit est-ce ?
Où est-ce localisé ?
Où est cette chose dont je parle ?
Où exactement ?
Toutes vos discussions
à propos de ci ou de ça,
vos méditations, tout ça
se déroule dans le théâtre
de la conscience,
c'est momentané et éphémère.
Découvre ce qui ne porte
aucun récit, aucune histoire.
Quelle distance devras-tu parcourir ?
Et une fois que tu auras fait
le premier pas,
dans quelle direction iras-tu ?
Il faut que ce soit quelque chose
qui vienne te mordre dans la conscience,
si fort qu'il te faudra t'asseoir
pour te poser avec ça
et juste laisser ton attention mariner
là-dedans, et être avec,
parce que c'est ton
jour de chance aujourd'hui !
Quand tu commenceras à découvrir cela,
il n'y aura plus de place
pour autre chose pendant un moment.
Marine là-dedans.
Ça va absorber ta dualité.
Il n'y a aucune raison d'avoir peur
des mots que je te dis.
Et ensuite, quand tu reviendras
dans le fonctionnement naturel,
tu verras que tes actions
auront comme le vent en poupe.
Quelque chose est...
Tu auras un tel discernement,
que les actions et les intentions
qui s'exprimaient auparavant
et qui étaient une perte de temps,
et qui dilapidaient ton attention,
s'arrêteront.
Tu ne vivras plus la vie.
Tu ES la vie !
Et son cours est perçu
à l'intérieur même de ton être.
Ce sont des choses que je ne peux pas
écrire dans un manuel.
Ce n'est pas nécessaire.
Tu n'as pas besoin de te souvenir
d'un quelconque petit passage
à moins que ce soit une chose
tellement essentielle
que quand tu t'en souviens,
tout est contenu en elle.
Même si j'ai eu l'air
de me focaliser sur toi,
c'est à tout le monde que je m'adresse.
Nous n'avons pas besoin d'avoir
des réponses séparées.
D'ailleurs je ne pense pas qu'on ait
le temps pour ça maintenant.
Mais... Ça vaut la peine, ou pas ?
[Sangha] Oui.
[I] Merci beaucoup.
[Mooji] Oui, ça vaut vraiment la peine,
parce qu'on peut pendant un temps,
vivre dans l'ignorance
de notre vraie nature,
et c'est largement
ce qu'on semble faire...
Parce que tu peux,
parce que même l'ego,
en tant que conscience, a une vie,
faite de douceur et d'amertume,
et ça nous suffit pour penser :
"C'est pas mal ! J'aime bien être moi."
Et tu en as absolument le droit,
libre d'être libre, libre d'être enchaîné.
Quelque chose comme ça.
Et ce n'est ni une critique,
ni du cynisme.
Mais dès que, par la grâce de la vie,
de quelque manière
ou par quelque méthode que ce soit,
ton attention est retenue,
ou une soif grandit en toi
d'aller plus en profondeur,
la vie vient la satisfaire.
Quelque chose peut venir de l'intérieur,
une tendance dont nous avons tous hérité
quelque part,
à œuvrer contre notre propre liberté.
Il y a à l'intérieur une énergie
qui œuvre contre cette liberté,
mais seulement tant que tu maintiens
ou que tu retiens
le sens de la personnalité.
Dès que cette emprise est brisée,
il n'y a plus d'opposants
à la liberté en toi.
Cet ego qui essaie
de se protéger lui-même,
quand tu crois te protéger toi-même,
cette chose à laquelle t'agrippes
est précisément celle que tu devrais
transcender et laisser derrière toi.
Mais petit à petit,
on arrive à prendre conscience de cela.
Et puis tu es tellement
dans les bras de la grâce.
Pas de : "Oh, moi et ma petite force,
on ne peut pas y arriver !"
C'est vrai, toi et ta petite force,
vous ne pouvez pas y arriver. (rires)
Rûmi a dit : "Celui qui m'a amené ici
doit me ramener à la maison".
Qui donc t'a amené ici ?
Cette grâce te rappelle à la maison.
Et où est ta maison ?
Dans quelle direction ?
Toi et ta maison
sont une seule et même chose !
Toi et ta maison
sont une seule et même chose !
Jusqu'à ce que tu découvres ça,
ta maison sera faite de briques
ou de planches, ou d'autre chose.
Ce sera juste un endroit.
Et la vie, Dieu aussi,
use de tous les moyens modernes
pour nous enseigner,
de grandes métaphores.
Autrefois,
ton adresse devait être faite en briques,
elle avait une porte et des fenêtres.
Maintenant, ton adresse peut être
Internet.
Tu peux avoir une adresse e-mail.
Ce qui veut dire qu'une adresse
n'est pas nécessairement cela.
Alors, où est ton adresse ?
Voilà ton adresse.
Si vous voyez ce corps, il y a de grandes chances
que je sois dedans. (rires)
C'est ça ton adresse !
Quand tu t'en rapproches,
et que tu continues à partir de là,
tu découvres une chose
dont tu ne peux pas parler.
Tu ne peux pas en parler.
Et ça ne fera pas de toi
un invalide dans ce monde !
Parfois le mental lui-même
joue à ce jeu :
« Si tu vas plus loin, tu vas tout perdre.
Tu seras un mendiant sur le trottoir.
Personne ne te reconnaîtra.
Tu seras tout seul, parce que
personne ne veut épouser un Bouddha... »
Et plein de gens se font avoir.
Mais la liberté
n'est pas limitée de la sorte.
Les choses extérieures
ne sont pas nos adversaires.
La vie entière est si magnifique
dans son expression.
Elle n'est pas notre ennemie par nature.
De fait, nous voyons que nous tirons
une grande joie de sa perception.
L'ennemi est à l'intérieur,
c'est notre façon de penser,
qui sévit un certain temps,
et principalement,
notre identité personnelle.
Tout se résume à cela :
une erreur d'identité...
qui vous laisse assujetti
au mode personnel.
Et le monde entier souffre
de cette personne-poison.
Trop de personne...
et pas de présence.
Bon, je dois vous laisser.
Est-ce que c'est suffisant
pour le moment ?
[Sangha] Oui.
[Mooji] Merci.
[voix inaudible dans la sangha]
[Mooji] Bien sûr ! Viens, viens.
(silence)
[Mooji] Grazie, grazie. (Merci en italien)
C'est ton anniversaire aussi ?
D'accord, joyeux anniversaire !
[Intervenant 2 parle en italien]
[M] Si, benvenuto. (Bienvenue en italien)
(rires)
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