(musique) Ta maison et toi sont une seule et même chose. 10 septembre 2018 [Mooji] Om. Namasté. Bienvenue à tous. Merci d'avoir répondu à cette invitation de dernière minute. Je vois pas mal de visages que je ne me souviens pas avoir déjà rencontrés. Alors, bienvenue à tous, c'est le plus important. Et j'espère que vous trouvez votre place, si vous voyez ce que je veux dire, que vous prenez vos marques ici, à Monte Sahaja. Donc, je suis là et ouvert à vos questions, si vous en avez. Quelqu'un veut en poser une ? Et voyons où cela nous mène. D'accord, tu peux commencer. Nous avons un [micro], il arrive. [Intervenant 1] Merci, cher Mooji. Enfin, après cinq mois, j'ai trouvé une question. [Mooji] Tu l'as trouvée après cinq mois ? [I1] J'espère qu'elle est bonne. [Mooji] Eh bien, voyons voir. (rires) [I1] L'Invitation est vraiment un cadeau. Je ressens tout à fait cet espace, cette vastitude. Mais chaque fois, je ressens aussi ce corps. Pour moi, c'est la chose la plus difficile à lâcher. Alors j'ai essayé de me poser la question : "Suis-je ma main ?" Et j'ai vraiment pu confirmer : "Non, je ne suis pas ma main." J'ai passé en revue mon corps et mon cerveau, "Non, je ne suis pas mon cerveau. C'est tout à fait vrai." Mais quand j'arrive à mon cœur : "Suis-je mon cœur ?", là ce n'est plus très clair. [Mooji] Pas ce cœur-là. [I1] Pas le cœur physique. [I1] Mais il semble que "je", ce que je suis, est aussi à l'intérieur, ici. [Mooji] Oui, oui. Bien sûr que c'est à l'intérieur aussi. [I1] Oui. (rires) Mais c'est comme si ... [M] Mais est-ce que ça va seulement de la pointe du doigt au sommet de la tête ? Est-ce que c'est comprimé pour pouvoir remplir exactement cet espace ? [I1] Non, pas vraiment. [M] Comprends-tu que quand on parle de cela... Comment as-tu répondu à la question : "Est-ce que ça a une forme ?" [I1] C'est clair que ça n'a pas de forme. Mais je ressens toujours : "Je suis encore cette personne", ou du moins je ressens cette connexion. [Mooji] Il n'est pas nécessaire d'essayer de se débarrasser de ça. C'est un conditionnement tellement fort dans notre expérience de l'existence manifestée. Nous sommes aussi présents, en train de fonctionner sous cette forme, mais c'est un conditionnement qu'on considère comme indiscutable. Presque personne ne remet cela en question. Et ce que tu ne remets pas en question, devient une évidence, une chose incontestable. Alors, en admettant qu'il n'y ait que ça, que tu sois uniquement ton corps-mental et qu'au-delà de ça il n'y ait absolument rien d'autre... La majorité des gens serait à l'aise avec ça. C'est de toute façon en cela qu'ils croient : en ton identité corporelle, le fait que tu aies des perceptions, que tu possèdes des sens, et que quelque chose puisse se réjouir ou percevoir ou expérimenter par le biais des sens et du mental, et voilà qui suffit ! Pourquoi ça ne suffit pas ? Pourquoi ça ne suffit pas ? S'il n'existait pas d'esprit, pas de Soi ou de pure conscience, pourquoi ne serait-il pas suffisant d'être simplement l'idée que tu as de toi-même en tant que personne, qui d'ailleurs se transforme et change à la manière d'un auto-portrait se modifiant à l'infini ? Donc ce n'est pas constant. Le corps non plus n'est pas constant. Ceci n'est pas le corps que ta mère a mis au monde. Il change lui aussi ; tout change. Donc, si tout change, et si changer est la nature des choses, tout ce qui existe change. Que pouvons-nous y faire ? C'est comme ça. Et c'est toujours ainsi que chacun semble le vivre. Vous avez une vie, vous vivez votre vie et à la fin... Parce que la vie a une fin, tout comme elle a un début, en tout cas dans notre esprit, on commence à exister à partir de la naissance du corps. On dit alors que c'est notre premier jour et il y aura un dernier jour également. Et après ça ? Il n'y a pas de "après ça". Supposons que ce soit vrai, ou que même durant tout ce processus, il n'y ait rien d'autre que le fonctionnement du corps-mental. Est-ce le cas pour toi ? C'est ce que tu as découvert ? Alors pas besoin de l'Invitation, elle ne révèlerait rien de plus que ce que tu crois déjà : que tu es ton corps, et le conditionnement, ou la programmation qui sont apparus pour permettre cette expression physique. [I1] Je sens vraiment que... Aussi quand j'étais enfant, j'étais capable de confirmer que même mort, je serai encore là. Alors je le sens vraiment, mais je ne sais pas, peut-être que j'attends trop. [Mooji] Dis-moi, quel est ce "trop" que tu attends ? [I1] Peut-être que je pense que quelque chose doit arriver quand je suis avec ça, quelque chose de plus que ça. [Mooji] Et "ça", c'est quoi ? "Quelque chose de plus que ça." Juste pour bien comprendre de quoi on parle. "Quelque chose de plus que ça doit se passer." Alors en ce moment précis ce "ça", représente quoi ? [I1] J'ai l'impression que je dois me détendre davantage en lui. C'est comme si quelque chose retenait... [Mooji] Toutes tes remarques reposent sur quelque chose qui doit arriver à celui qui fera la découverte du Soi. Il n'y a rien qui concerne le Soi. Il s'agit de celui qui va avoir l'expérience, comme s'il existait quelqu'un qui va faire l'expérience du Soi et qui va penser : "Enfin, je l'ai eu !" Et si on vient de le gagner, on peut aussi le perdre. Si c'est quelque chose que tu viens de gagner, alors tu vas certainement penser : "Ah ! Je dois faire attention à ne pas le perdre !" Et tout ceci arrive à cause de la conviction que tu as de cette sensation du "je", celui que tu crois être en ce moment, celui qui est en quête du Soi. On n'a pas encore compris que ce même "je" va se dissocier du sens de la personnalité, et se révélera être le Soi lui-même ! Mais tant qu'on a la mémoire, les habitudes, les inclinations, les désirs, les attachements, l'idée que tu es la personne sera perpétuée et renforcée. Et cette personne, qui semble rechercher la Vérité suprême ne fait que trébucher sur elle-même, parce que... l'éveil ou la liberté ne sont pas pour la personne, mais viennent nous libérer de la personne ! Cela nous semble étrange parce qu'on a cette conviction : "J'ai cherché et je suis devenu meilleur, j'arrive à méditer plus longtemps. Je me rends compte que je suis un peu plus tranquille qu'avant. Je me sens plus détendu dans ma vie, mais quand même, il me reste à décrocher le pompon !" C'est un peu : "Oui ! Être fermement installé dans la conscience, qu'il n'y ait plus aucune erreur, plus aucune sorte de souffrance." Donc il y a encore le désir pour cette personne de décrocher la plus haute récompense, qui est de ne plus souffrir du tout. C'est une chose très subtile, mais ce n'est pas comme ça, en réalité. La beauté de l'Invitation est que, lorsque je dis à la fin de l'Invitation, ou une fois que vous avez posé le livre : "Qui es-tu ?" Que reste-t-il à la fin de l'Invitation ? Qu'est-ce qui demeure ? [Mooji] Une personne qui a eu une belle expérience ? [I1] Non. C'est possible, on peut ressentir : "Waouh, c'était super ! On peut le refaire ?" Mais au fond, si vous avez suivi, ce que j'espère que vous trouverez c'est ce : "Je sais que je suis", mais sans y associer aucune définition, plus de sensation de frontière ou de limite. Alors qu'avant, dans l'état de l'identité personnelle, on a toutes ces références pour définir qui nous sommes. On a un contexte particulier et on s'en sert de référence pour sentir qui on est. Dans la découverte de l'Êtreté, cette même identité limitée est-elle intacte ? Je vous pose la question de façon générale à présent. À la fin de l'Invitation, le sens de la personne, ce moi qui fait et qui dit : "J'espère que ça va marcher. Oh ! Waouh, j'ai réussi à tout lâcher..." Est-ce que c'est elle qui a survécu à l'Invitation et qui dit à la fin : "Waouh, je suis vraiment contente de cette expérience ! " ? En vérité, est-ce que c'est ce qui se passe ? Ou bien... Parce que malgré cette reconnaissance de l'indescriptible de ce qui est découvert, la personne n'est pas pour autant complètement effacée. À ce moment-là, bien entendu, qui est un moment de découverte, On peut ressentir : "Waouh..., c'est... fantastique !" Mais le sens de la personne ne peut pas supporter la puissance de cette découverte au moment où elle survient, alors elle se retire, ou s'éloigne. Mais petit à petit elle revient s'il y a... si elle n'a pas encore été consumée. Et "consumée" voudrait dire que tu es suffisamment appelé, par le biais de ton attention, à rester avec ta découverte, qu'il n'existe plus vraiment d'intérêt à se connecter au monde du mental ou à l'expression vitale de la personne. La personne n'est pas un crime, c'est juste une limitation. C'est aussi la conscience, mais c'est une limitation que tu découvres seulement en découvrant ton absence de limites. Alors tu vois la limitation de l'identité personnelle. Et pendant un moment le mental va osciller, si l'on peut dire. L'attention va entrer dans un état de pureté et d'harmonie, et tu te sentiras parfaitement dans ton élément. Mais ça basculera à nouveau dans l'ancien mode de l'identité et de nouveau tu ressentiras : "Oh mon Dieu, non, ça n'a pas marché. Je suis perdu, oh mon Dieu, comment me sortir de là ?" Et ça re-basculera et tu ressentiras : "Alléluia ! Oh, comment ai-je pu douter ? Comment ai-je pu douter ? C'est tellement parfait, parfait. Oh, j'ai compris, bien sûr, ça ne s'efface pas ! Ça ne s'efface pas ! Mooji, ça ne s'efface pas !" Et ça re-bascule à nouveau : "Oh mon Dieu ! Quand est-ce que ça va s'arrêter ?" Jusqu'à ce que, à un certain moment, il y ait un déclic, et que ces deux extrêmes soient eux-mêmes observés depuis un endroit qui ne bascule pas. C'est, si l'on peut dire, le développement naturel, ou le mûrissement naturel qui s'opère. Et il suffit de rester à cet endroit. Tu fais une découverte, puis le mental arrive et dit : "OK, qu'est-ce que je fais avec ça ? Comment je m'en sers ? Comment je peux rester dedans ? Comment je peux éviter de le perdre ?" Comme si c'était sa propriété. Et tu dois te montrer très vigilant pour être à la hauteur de la ruse du mental. Mais je te rassure : tu es bien, bien plus grand que le pouvoir qu'a ton mental de te tromper. Tu peux exister sans cette voix psychologique dans ta tête, mais elle ne peut pas exister sans toi ! C'est à toi de voir, parce que les premiers temps, tu vas t'apercevoir que ce comportement du mental, ce conditionnement, est un peu comme un parasite qui vit... au crochet de quoi ? Du Soi pur ? Pas vraiment. De l'idée que tu as de toi-même. Pour le moment, nous ne sommes pas encore ancrés dans la conviction que nous sommes uniquement la conscience. Ce n'est pas une croyance, je parle d'une conviction au-delà de la croyance. Ce n'est pas encore quelque chose, que tu as compris et confirmé par ton expérience, le fait que tu es la conscience. C'est comme si elle était encore devant toi et que tu devais t'efforcer de l'atteindre. Tant qu'il y a cette brèche, tu es comme ouvert à la négociation et ton mental continuera de se faufiler. J'ai une vue d'ensemble de tout cela, qui est je pense assez bonne, parce que même les gens qui ressentent que : "Mon mental me donne tellement de... oh, il est tellement obstiné ! Il ne renonce jamais. Il ne prend pas de vacances..." Le mental fait très bien son boulot. Comment en venir à bout ? Voilà le sentiment qui vous tourmente. Et je dirais d'abord : ne lutte pas contre lui ! À qui s'adresse le mental ? À qui s'adresse le mental ? Si on prend l'exemple d'un maître comme Jésus Christ, ou le Saint Prophète, Lord Rama ou Lord Krishna, comment le mental s'adressait-il à eux ? On sait, on a entendu parler de la tentation du Christ et de celle de Bouddha dans des histoires très similaires, qu'au commencement, juste avant le début de leur ministère, ils ont été en proie à de profonds questionnements et aux attaques du mental, sous la forme de tentations pour le Christ, etc. Comment peut-on être tenté si l'on n'est pas tentable ? Il a dû y avoir quelque chose à un moment donné, un jeu, un scénario a dû se dérouler qui a perçu activement toute la scène, l'ennemi factice pour ainsi dire, qui a pu le sentir et l'appréhender avec une vision claire et dépasser son influence psychologique. C'est seulement à ce moment là que son ministère a pu commencer. Et cela viendra sous une forme ou une autre, celle dont la conscience vêtue de ce corps a besoin pour faire l'expérience de certaines choses. Il y a certaines caractéristiques, certaines tendances, ou des tendances latentes cachées, appelées parfois vasanas, ou samskaras, qui lorsqu'elles se réveillent, peuvent sembler retenir l'êtreté en otage. Vous suivez ce que je dis ? Alors, quand elles surgissent, c'est le moment où vous êtes le plus enclins à vous identifier personnellement, à cause de ces forces. Donc lorsqu'elles arrivent, c'est comme si vous en faisiez l'expérience alors que vous êtes au plus faible. Mais parfois, précisément là où se trouve votre plus grande, votre plus extrême faiblesse, se trouve aussi, sur l'autre face, votre plus grande force, mais elle n'est pas reconnue. Parfois il faut que tu perdes pratiquement tout ce que tu penses avoir pour trouver ce qui ne peut pas être possédé. Et tous ces jeux s'enchaînent de façon si imbriquée, et avec tant de diversité que chaque individu a ses propres quarante jours et quarante nuits. Quoique de nos jours, finis les quarante jours et quarante nuits, personne n'a le temps ! Nous sommes tellement impatients ! Même les chômeurs n'ont pas le temps pour tout ça. Alors la conscience s'est ré-adaptée à la vie moderne. Non pas que tu puisses l'acheter dans le petit commerce, mais c'est comme si elle semblait beaucoup plus accessible. Les gens peuvent aller sur internet, faire des recherches et être en contact de façon régulière. Tu peux presque avoir ton enseignant particulier qui te parle tous les jours. Alors qu'avant, il n'y avait pas cela, cette facilité d'accès qu'un étudiant peut avoir aujourd'hui. (silence) [I1] C'est comme lorsque... j'ai passé trois mois ici à MSB (Mooji Sangha Bhavan) et pendant cette période ici, je me suis senti si émergé. Émergé ? [Mooji] Immergé, peut-être. [I1] Et il n'y avait pas de lutte, il n'y avait pas de feu qui brûle, je me sentais juste vraiment bien. Du coup j'ai pensé : "Est-ce que c'est trop bien ?" Comme s'il devait forcément y avoir un problème à cultiver, je ne sais pas. Puis je suis retourné chez moi et je me suis retrouvé dans des situations très compliquées, mais elles ne m'ont pas dérangé. Je pouvais vraiment voir que l'intérêt pour la personne est vraiment... [Mooji] Faible ? [I1] Faible, oui. [I1] Mais les vieilles habitudes sont revenues d'une drôle de manière, ce sont de vielles addictions qui ont refait surface. J'ai recommencé à fumer, après bien longtemps, et seulement pendant cette période, cette pause. J'ai bien regardé : "Hé, mais qu'est-ce que je fais là ?" J'ai senti que quelque chose en moi était si...comment dire... Quelqu'un peut m'aider ? En allemand ? [Une voix dans la sangha] Fuir. [I1] Fuyant. Et je regardais beaucoup la télé jusque tard dans la nuit. Mais ce qui était bien, c'est que je sentais toujours : "C'est là." [Mooji] C'est une chose qui arrive tout le temps et c'est bien. L'identité ressent : "Je suis loin à présent. Waouh, je me suis vraiment imprégné de toute cette spiritualité." Et tu rentres chez toi et ça commence à changer de couleur. Comprenons-nous bien, tu n'es pas au même endroit à chaque fois. Quand tu es dans l'état de personne, tu n'es pas toujours au même endroit. Et tu peux être à un endroit plus avancé... Je pourrais avoir d'autres choses à dire à ce sujet. Tu pourrais te trouver à un stade plus avancé qui pourrait te sembler plus chaotique. Tu pourrais avoir l'impression que ta vie s'écroule, que c'est une chose épouvantable ; mais c'est peut-être une bonne chose. Peut-être que quelque chose doit se produire, pour qu'à nouveau... Quelque chose doit peut-être se désagréger pour réapparaître et se reconstruire, ou peut-être ne pas se reconstruire, mais revenir autrement. Ne te fie pas à la capacité du mental pour évaluer tout ça. Parce que parfois tu penses : "J'étais mieux avant quand j'étais là-bas. Tout était... Ma première visite ici était tellement merveilleuse. À mon retour, c'était comme la traversée de la mer Rouge, tout se déroulait de cette façon. Et puis... le gros crash est arrivé !" Et parfois ça peut être pour plein de raisons différentes. Ça peut être parce que tu as commencé à développer une espèce d'arrogance qui te fait penser : "Waouh, je suis tellement spécial maintenant. J'arrive à penser à des choses et elles arrivent." Donc, on ne sait jamais comment la vie va se manifester, anéantir ton exaltation, et apporter l'espace nécessaire à une plus grande humilité, afin de te remettre sur les rails. Ça peut prendre tellement de formes. La lecture mentale que l'on en fait n'est pas digne de confiance ici. Quelque fois tu te sens très mal, et il est bon de te rappeler que ce dont tu fais l'expérience est une sorte de désintoxication psychique. Quelque chose est en train d'être éructé et tu ressens : "Oh, ce n'est pas ce que j'attendais. Je pensais trouver la paix. Je suis en mille morceaux. Je ne sais pas comment faire." Tu te sens très mal : "Oh mon Dieu, j'ai dû faire une erreur en venant ici." Mais tu es en pleine désintoxication, et tout ce bazar est en train de sortir, et ce n'est pas agréable. Si tu as beaucoup d'aigreurs en toi, et que tu dois les vomir, ce n'est pas une sensation agréable. Mais quand elles sont évacuées [Mooji fait mine de vomir] après avoir vomi, on se sent bien, n'est-ce pas ? Parfois ces choses remontent et elles sont déclenchées simplement par l'atmosphère et l'intensité spirituelle présentes dans un lieu comme Monte Sahaja. Ça arrive de façon très intense, et il est bon de te rappeler que : "Tout va bien, ne t'inquiète pas. Tu es porté par la Grâce." Tout va bien, tout est en train d'être expulsé, des énergies bloquées ou des incompréhensions sont brûlées. Et parfois, ce feu est plus puissant que la sadhana. Sadhana signife la pratique spirituelle. Parce qu'à l'intérieur de toi, c'est comme si tu étais en feu. Tu te sens malade, tu ne veux parler à personne. Mais la Grâce est avec toi. C'est pour ainsi dire brûlé. [I1] L'année dernière, j'ai eu une année de ce feu dévorant, je pleurais jour et nuit. J'étais en plein feu. Toute ma vie a changé. Plus rien ne repose plus sur la même pierre. Mais en ce moment, je ne sens pas de feu qui brûle et je me demande : "Ne devrais-je pas brûler davantage ?" Comme si je ressentais trop de confort. [Mooji] Ce "je"... Je vais toujours droit sur ce "je". Qui parle ? Qui est en train de rapporter cette histoire ? A-t-il vraiment été baptisé dans le cœur de la conscience ? Est-ce la conscience qui parle ? Ou est-ce un cocktail de conscience et de personnalité tout à fait inconsciente qui parle ? Et c'est presque toujours comme ça, la personne est toujours là, elle a survécu. Elle a survécu. Tu n'es pas censé venir ici pour survivre ! [I1} Je ne le veux pas. [Mooji] Quelqu'un est venu ici, elle a écrit un livre qu'elle m'a envoyé, et dans ce livre elle a écrit : "J'ai eu la très grande chance dans cette vie de pouvoir côtoyer plusieurs maîtres. J'ai côtoyé sept maîtres." J'ai dit : " Mais comment diable as-tu pu survivre à sept maîtres ?" Même un seul ! Tu devrais être incapable de survivre à un seul maître ! Pour venir me dire : "Oui, j'ai côtoyé sept maîtres." Et alors, que t'est-il arrivé ? Ton ego est toujours là ? Que s'est-il passé ? Tu étais assise au dernier rang ? Tu te cachais dans les toilettes ? Où étais-tu ? Parce que si tu viens avec cette ferveur, il va forcément t'arriver quelque chose ! Tu ne devrais pas survivre à cela. "Tu" voulant dire l'identité égoïque, qui est en fait un masque recouvrant ton véritable Soi. Vous vivez avec ce masque, vous regardez dans le miroir et vous voyez ce masque. Vous mettez du maquillage dessus. Nous sommes si fiers de nos masques. Nous ne savons même pas que c'est un masque. Quand tu commences à voir que c'est un masque, tu essayes de l'enlever, et tu vois à quel point il colle à la peau, et pourtant tu sais que : "Non, ce n'est pas ce que je suis." Et comment peut-on enlever ce masque ? Pas par la force. Mais en retrouvant la mémoire, grâce à cette expérience intérieure, celle qui vous a été... montrée, et en reconnaissant ce qui ne peut être vu par vos yeux physiques seuls. Vous voyez plus en profondeur. L'Invitation est une grande amie pour tout le monde, parce qu'elle vous aide à abandonner, à laisser de côté les engagements et les distractions habituelles, et voir à quel point il est aisé de revenir à cette reconnaissance, à ce champ de l'être où les choses sont vues avec une plus grande clarté. Où ce qui ne peut être vu est vu. [Mooji] Tant qu'on est sous l'endoctrinement de la vie manifestée, où la sensation prédominante est : "Je suis cette personne, qui se développe dans la personnalité et qui se rapproche de plus en plus du but", alors la désillusion persiste en nous. Vous devez dépasser tout ça. Et en fait, je ne le vois pas comme quelque chose de très difficile. S'il y a une difficulté, elle est en lien avec notre loyauté envers notre identité. Et si vous éprouvez encore de l'envie, une envie charnelle pour les choses de ce monde, alors vous n'aurez pas la volonté de les laisser tomber. À cause de la force des attachements aussi, parce qu'ils vont se manifester. Et en méditation, en méditation guidée ou pendant le satsang, vous ressentirez là où les attachements sont les plus étouffants. Et il doit y avoir une volonté de... Ce ne sont pas les choses en elles-mêmes... Une chose n'est jamais un problème, le problème, c'est ta relation à cette chose, et l'importance que tu lui donnes. Parce que l'importance que tu lui donnes est la valeur que tu lui accordes. Et cette valeur que tu lui accordes surgira quand le moment sera venu de la dépasser, et tu voudras l'emporter avec toi. Et s'il y avait un choix : "Soit tu viens seul, soit tu restes", tu choisiras sans doute de rester, parce que dans ces moments-là, tes attachements auront le goût de... de Noël ! Tu ne voudras pas partir : " Euh, je viendrai peut-être, plus tard." Voilà ce que tu feras. Ne planifie pas ton chemin vers la liberté ! Contente-toi de venir et sois présent ! Viens simplement. Sois là. Tu n'as aucunement besoin d'élaborer des stratégies. N'aie surtout aucune stratégie ! Ne prévois aucun échappatoire. Viens simplement, avec ce désir dans le cœur : " J'aspire tellement à être libre. je ne peux plus porter le fardeau de mon identité égoïque." Parce que c'est aussi un progrès de ne plus être capable de te supporter toi-même ! Je ne parle même pas de te comprendre, mais de te supporter toi-même à un certain stade. C'est un immense progrès en fait, parce que ça veut dire que tu ne peux plus alimenter l'identité égoïque, elle devient insupportable pour toi. C'est aussi une marque de maturité spirituelle, parce que tant qu'elle semble se cacher dans l'ombre du subconscient, tu ne la détectes pas, et tu peux vivre ainsi très longtemps, avec l'impression que tu es cette personne, et tu te bats pour le roi et la patrie... Mais en commençant à reconnaître et à faire l'expérience de la vérité de ton Soi, ton agressivité disparaît. Un calme vient la remplacer, une paix et une sagesse émergent en toi, un sentiment d'espace. Tu ne te sens pas menacé ou oppressé dans ta vie. Tout semble plus vaste. Mais au final, la sensation d'expansion n'est pas non plus si importante, parce que le Soi étant infini, vers quoi l'infini peut-il s'étendre ? Quelque chose est juste tellement présent. Ton êtreté, ta vie est une expression émergeant de cette vastitude. C'est juste... C'est comme un diamant avec une infinité de facettes, mais chaque facette a le diamant tout entier derrière elle. Chaque vie est comme une facette de ce diamant facetté à l'infini. Aucune vie n'est dérisoire. Chaque chose a son rôle à jouer dans le grand drame, jusqu'au moment de ton éveil. Même après ton éveil, ton expression dynamique continue, même plus encore, pour donner des fruits merveilleux. Mais tu dois parvenir à la reconnaissance ultime de toi-même. Pas dans la dualité, une reconnaissance non-phénoménale. Ce qui veut dire que... comment une seule chose... Comment une seule main pourrait-elle applaudir ? Comment une chose unique peut-elle se reconnaître elle-même ? J'ai donné cet exemple, que si... Je donne cet exemple depuis très longtemps. Un couteau, aussi aiguisé soit-il, peut couper quantité de choses, mais il ne peut se couper lui-même. Pourquoi ? Ou bien, les yeux peuvent voir tant de formes, mais ils ne peuvent se voir eux-mêmes. Ou encore une balance, qui peut peser tant d'objets, mais ne peut se peser elle-même. Pourquoi ? Parce qu'elle ne peut pas être autre chose qu'elle-même. Elle est une, et ne peut pas se percevoir. Nous sommes pareils. Notre véritable Soi est un. Tu ne peux pas voir ton Soi. Tout ce que tu vois en pensant qu'il s'agit de toi n'est que de l'imagination. Ce n'est que la surface. Tu vois DEPUIS ton Soi. Mais toutes ces choses, elles... Je n'ai pas de conseil particulier pour chaque petite chose. Tu es assis dans le grand bassin et tu es totalement mouillé, de partout. Il n'y a pas de l'eau qui te mouille devant, et de l'eau qui te mouille derrière. Tu es assis dans le bassin rempli de Cela, et tu es immergé en totalité. En parlant comme ça, même si je ne parle qu'à un seul d'entre vous, je parle à tout le monde. Votre façon d'aborder le satsang, si vous venez avec cette ferveur, elle sera satisfaite. C'est certain. Si vous essayez de protéger votre identité, elle persistera. Mais si vous venez avec ce sentiment d'urgence qui dit : "Je ne suis qu'une éponge, mon cœur me dit de lâcher prise, et de tout absorber", alors, venez ainsi. [I1] Dans le dernier satsang, quand vous avez demandé : "Et si ce jour était votre dernier jour," là, le feu est devenu très intense, mais plus tard, il a de nouveau disparu. [Mooji] Si ce jour était le dernier, en fait, ça va plutôt être vos cinq dernières minutes... Donc, si c'était votre dernière chance, et s'il vous plaît, retenez bien cette question, si c'était vraiment le cas, et que le compte à rebours avait démarré. On entend le tic-tac de la montre, que pouvez-vous faire de ces cinq minutes ? Que pouvez-vous faire de ces cinq minutes en envisageant cette question ? Quatre minutes ? Trois minutes ? Deux minutes ? Que pouvez-vous réaliser en deux minutes ? En une minute ? En trente secondes ? En dix secondes, que pouvez-vous réaliser ? Si vous étiez Usain Bolt, vous pourriez peut-être battre un nouveau record. Mais que pouvez-vous vraiment réaliser dans le domaine qui nous concerne ? Et peut-être que ce genre de défi est vraiment très puissant, parce qu'il faut laisser tomber toute action physique. Il n'y a rien à faire de physique pour être ce que vous êtes. Ça ne marche pas comme ça. De quelle technique avez-vous besoin ? Aucune. Alors je dirais juste de laisser tomber tout ça ! Laissez simplement tomber tout ça, parce que ça ne va pas marcher pour vous. Disons que vous puissiez juste tout laisser tomber ! Juste laisser tomber, ne vous engagez dans rien. Ne combinez votre sens naturel du soi avec rien d'autre, même pas avec un ange. Laissez tout tomber ! Vous pouvez le faire maintenant aussi. Est-ce que ça vous prendra dix secondes pour tout laisser tomber ? Soyez totalement vide. Sans toutefois être dans l'attente. Totalement vide. Laissez tomber aussi celui qui laisse tomber. Faites-le vraiment ! Et parlez depuis l'endroit où vous êtes. Êtes-vous dans la temporalité ? Il faut vraiment que vous le fassiez. Si vous lâchez tout ce qui vous lie, même la chose la plus précieuse pour vous, maintenant, dans les dix secondes. Peut-être que certains d'entre vous sont loin de chez eux, si vous aviez dix minutes, dix secondes, pas même assez de temps pour un coup de fil et pouvoir dire : "Au revoir, chéri, je m'en vais." Pouvez-vous supporter cela ? Alors, tout doit partir. Vous lâchez tout. Lâchez toute forme d'association, toute aspiration, tout. Si vous lâchez dans cet instant, que reste-t-il qui ne puisse pas être lâché ? Parce que même en lâchant tout, vous ÊTES toujours ! Pouvez-vous vous débarasser de vous-même ? Je ne parle pas de votre personne ou de votre mémoire, ou des souvenirs des expériences passées. Je ne parle pas du passé, lâchez-le, il est déjà parti de toute façon ! Il ne fait qu'être perpétué en vous par la mémoire et le sentiment. Il est parti, c'est pour cela qu'on l'appelle le passé. Il est parti. Alors lâchez, abandonnez tout. Et n'appelez pas ça une technique, abandonnez tout. Et racontez-moi, de là où vous êtes. Qu'y a-t-il ici ? Et avez-vous créé cela, ce qui reste, ce qui n'est pas touché par votre effort, ce qui n'est pas affecté par ce que vous appelez votre vie ? Essayez ça pour voir. Est-ce une chose que vous accomplissez ? Et qui l'accomplit ? Parce que si vous laissez tout tomber, alors même celui qui a réussi à tout abandonner a disparu. Alors que reste-t-il ? Je ne pose pas la question à votre tête. Donc ce qui reste, est-ce un état du mental ? Que reste-t-il ? Un état du mental ? [Sangha] Non. [Mooji] Non ! Peut-on lui trouver une date de naissance ou un signe zodiacal ? Est-ce régi par des planètes ? Ça, c'est votre Soi ! Tout ceci est notre film. Tout est notre film, ça et ça et ça, toutes ces choses qui comptent pour toi. Pratiquement tout a disparu, préservé uniquement par la mémoire. Peux-tu rapporter un échantillon d'hier ici et maintenant ? Tout a disparu. Et par chance, on peut même dire : "Dieu merci !", les choses passent d'elles-mêmes, elle passent sans que tu aies à les mettre de côté, elles passent. Tout passe. Exceptée une chose. Trouve quelle est cette chose qui ne passe pas et tu auras gagné ta liberté ! Découvre ce qui ne passe pas, ce qui n'est pas sous le radar du temps. Et à quel endroit est-ce ? Où est-ce localisé ? Où est cette chose dont je parle ? Où exactement ? Toutes vos discussions à propos de ci ou de ça, vos méditations, tout ça se déroule dans le théâtre de la conscience, c'est momentané et éphémère. Découvre ce qui ne porte aucun récit, aucune histoire. Quelle distance devras-tu parcourir ? Et une fois que tu auras fait le premier pas, dans quelle direction iras-tu ? Il faut que ce soit quelque chose qui vienne te mordre dans la conscience, si fort qu'il te faudra t'asseoir pour te poser avec ça et juste laisser ton attention mariner là-dedans, et être avec, parce que c'est ton jour de chance aujourd'hui ! Quand tu commenceras à découvrir cela, il n'y aura plus de place pour autre chose pendant un moment. Marine là-dedans. Ça va absorber ta dualité. Il n'y a aucune raison d'avoir peur des mots que je te dis. Et ensuite, quand tu reviendras dans le fonctionnement naturel, tu verras que tes actions auront comme le vent en poupe. Quelque chose est... Tu auras un tel discernement, que les actions et les intentions qui s'exprimaient auparavant et qui étaient une perte de temps, et qui dilapidaient ton attention, s'arrêteront. Tu ne vivras plus la vie. Tu ES la vie ! Et son cours est perçu à l'intérieur même de ton être. Ce sont des choses que je ne peux pas écrire dans un manuel. Ce n'est pas nécessaire. Tu n'as pas besoin de te souvenir d'un quelconque petit passage à moins que ce soit une chose tellement essentielle que quand tu t'en souviens, tout est contenu en elle. Même si j'ai eu l'air de me focaliser sur toi, c'est à tout le monde que je m'adresse. Nous n'avons pas besoin d'avoir des réponses séparées. D'ailleurs je ne pense pas qu'on ait le temps pour ça maintenant. Mais... Ça vaut la peine, ou pas ? [Sangha] Oui. [I] Merci beaucoup. [Mooji] Oui, ça vaut vraiment la peine, parce qu'on peut pendant un temps, vivre dans l'ignorance de notre vraie nature, et c'est largement ce qu'on semble faire... Parce que tu peux, parce que même l'ego, en tant que conscience, a une vie, faite de douceur et d'amertume, et ça nous suffit pour penser : "C'est pas mal ! J'aime bien être moi." Et tu en as absolument le droit, libre d'être libre, libre d'être enchaîné. Quelque chose comme ça. Et ce n'est ni une critique, ni du cynisme. Mais dès que, par la grâce de la vie, de quelque manière ou par quelque méthode que ce soit, ton attention est retenue, ou une soif grandit en toi d'aller plus en profondeur, la vie vient la satisfaire. Quelque chose peut venir de l'intérieur, une tendance dont nous avons tous hérité quelque part, à œuvrer contre notre propre liberté. Il y a à l'intérieur une énergie qui œuvre contre cette liberté, mais seulement tant que tu maintiens ou que tu retiens le sens de la personnalité. Dès que cette emprise est brisée, il n'y a plus d'opposants à la liberté en toi. Cet ego qui essaie de se protéger lui-même, quand tu crois te protéger toi-même, cette chose à laquelle t'agrippes est précisément celle que tu devrais transcender et laisser derrière toi. Mais petit à petit, on arrive à prendre conscience de cela. Et puis tu es tellement dans les bras de la grâce. Pas de : "Oh, moi et ma petite force, on ne peut pas y arriver !" C'est vrai, toi et ta petite force, vous ne pouvez pas y arriver. (rires) Rûmi a dit : "Celui qui m'a amené ici doit me ramener à la maison". Qui donc t'a amené ici ? Cette grâce te rappelle à la maison. Et où est ta maison ? Dans quelle direction ? Toi et ta maison sont une seule et même chose ! Toi et ta maison sont une seule et même chose ! Jusqu'à ce que tu découvres ça, ta maison sera faite de briques ou de planches, ou d'autre chose. Ce sera juste un endroit. Et la vie, Dieu aussi, use de tous les moyens modernes pour nous enseigner, de grandes métaphores. Autrefois, ton adresse devait être faite en briques, elle avait une porte et des fenêtres. Maintenant, ton adresse peut être Internet. Tu peux avoir une adresse e-mail. Ce qui veut dire qu'une adresse n'est pas nécessairement cela. Alors, où est ton adresse ? Voilà ton adresse. Si vous voyez ce corps, il y a de grandes chances que je sois dedans. (rires) C'est ça ton adresse ! Quand tu t'en rapproches, et que tu continues à partir de là, tu découvres une chose dont tu ne peux pas parler. Tu ne peux pas en parler. Et ça ne fera pas de toi un invalide dans ce monde ! Parfois le mental lui-même joue à ce jeu : « Si tu vas plus loin, tu vas tout perdre. Tu seras un mendiant sur le trottoir. Personne ne te reconnaîtra. Tu seras tout seul, parce que personne ne veut épouser un Bouddha... » Et plein de gens se font avoir. Mais la liberté n'est pas limitée de la sorte. Les choses extérieures ne sont pas nos adversaires. La vie entière est si magnifique dans son expression. Elle n'est pas notre ennemie par nature. De fait, nous voyons que nous tirons une grande joie de sa perception. L'ennemi est à l'intérieur, c'est notre façon de penser, qui sévit un certain temps, et principalement, notre identité personnelle. Tout se résume à cela : une erreur d'identité... qui vous laisse assujetti au mode personnel. Et le monde entier souffre de cette personne-poison. Trop de personne... et pas de présence. Bon, je dois vous laisser. Est-ce que c'est suffisant pour le moment ? [Sangha] Oui. [Mooji] Merci. [voix inaudible dans la sangha] [Mooji] Bien sûr ! Viens, viens. (silence) [Mooji] Grazie, grazie. (Merci en italien) C'est ton anniversaire aussi ? D'accord, joyeux anniversaire ! [Intervenant 2 parle en italien] [M] Si, benvenuto. (Bienvenue en italien) (rires) Copyright © 2018 Mooji Media Ltd. Tous droits réservés. Aucune partie de cet enregistrement ne peut être reproduite sans l'accord exprès de Mooji Media Ltd.