Ça fonctionne, vous m'entendez ? Est-ce que tous ceux qui sont au bord et qui ont une place à côté d'eux peuvent se décaler un peu pour que les retardataires puissent s'asseoir ? Décalez-vous juste d'un siège. Étant souvent en retard moi-même, c'est génial si vous arrivez et qu'il y a un siège libre. Mais pas trop, parce qu'ils ont aussi fermé les portes latérales, je crois, donc… C'est bon comme ça. Bien. Je suis vraiment, vraiment contente d'être ici. Ma conférence s'appelle La liberté dans mon cœur et partout ailleurs. Comme dit précédemment, je fais partie de la communauté Libre et Open Source depuis un moment. Je suis directrice exécutive de la fondation GNOME. Nous en reparlerons un peu plus tard, c'est vraiment cool. Et j'ai longtemps été avocate au Software Freedom Law Center, pour finir par en devenir la directrice juridique. Donc j'ai eu la chance de pouvoir faire la connaissance de plein de gens dans la communauté du logiciel Libre et Open Source en les aidant avec tous les emmerdements dont ils ne voulaient pas s'occuper. Vraiment, vraiment amusant ! Je suis une passionnée du Libre et de l'Open Source, je dirais, depuis les années quatre-vingt-dix. Et je suis aussi une patiente. J'ai un cœur vraiment, vraiment très grand En fait, j'ai un cœur énorme. Vous pensez sûrement à mon travail pour des associations mais en fait, j'ai une hypertrophie du cœur. J'ai une maladie appelée cardiomyopathie hypertrophique. Je suis toujours un peu nerveuse quand je parle de ça parce que ça revient à dire que mon cœur est un petit peu cassé. Mais ça veut dire que j'ai… Ce n'est pas vraiment ça. Mon cœur est très épais et ça veut dire qu'il a du mal à battre. Il est un peu raide. Mais au final, tout va bien. Pour l'instant, je n'ai aucun symptôme. J'ai seulement un très gros risque de mourir subitement. Le terme est littéralement mort subite. C'est ce que les docteurs vous disent quand vous avez cette maladie et que vous devez suivre un traitement à vie. Ils disent que vous avez un risque élevé de mort subite. Ce qui est vraiment terrifiant en tant que patiente. Je risque de mourir subitement deux à trois fois par an. Et ça se cumule, donc j'ai découvert ça à 31 ans, soit de 20% à 30% environ de risque de mort subite pour la décennie suivante. C'est vraiment, vraiment une chose terrible à entendre… mais il existe maintenant une solution ! C'est de se faire poser un défibrillateur. Le principe d'un défibrillateur, c'est qu'il est installé dans votre cœur. D'ailleurs j'en ai un, il est juste ici. Il a l'air vraiment énorme là mais c'est environ gros comme ça et c'est juste ici. Il a des câbles qui se glissent dans mes vaisseaux sanguins et qui s'enfoncent dans mon cœur, et en gros, il me surveille constamment. C'est comme avoir des gens qui vous suivent partout avec un défibrillateur électrique et si je tombe raide morte tout à coup, il m'enverra une décharge et je serai remise sur pieds ! Et je ne mourrai pas ! C'est formidable ! Donc, tout ça est merveilleux, parfait. L'électrophysiologiste que j'ai rencontré et qui m'a expliqué ça en avait quelques-uns dans le tiroir de son bureau afin de pouvoir les montrer à tous ses patients parce qu'en voyant à quel point cet appareil est petit, ça parait nettement moins inquiétant. Il l'a poussé vers moi sur le bureau, j'étais assise là, avec ma mère. Je l'ai pris… Et il disait « Prenez-le, voyez comme c'est léger ! » Alors je l'ai pris et j'ai demandé « Cool ! Qu'est-ce qui tourne dessus ? » Rires Applaudissements En réponse, j'ai eu droit à un regard médusé. Ma mère semblait elle aussi perplexe. Le chirurgien m'a demandé « Mais de quoi parlez-vous ? » et j'ai répondu « Eh bien, de toute évidence, » « cet appareil ne vaut que ce que vaut son logiciel » C'est-à-dire qu'il se base sur le logiciel pour savoir quand je risque une mort subite, que ce soit quand je traverse une rue alors que je n'aurais pas dû, ou si je décide de courir un marathon, ou sans aucune raison. Je suis dépendante de ce logiciel pour savoir quand il est approprié de m'envoyer une décharge et quand ça ne l'est pas. Quand mon cœur a besoin d'être stimulé ou pas. Et l'électrophysiologiste, bien sûr, n'avait pas de réponse à me donner. Il m'a dit "Personne ne m'a jamais demandé ça" « Je n'avais jamais pensé au logiciel sur cet appareil. » « Ne bougez pas, il y a un représentant de Medtronic » « dans nos bureaux aujourd'hui. » « Je vais aller lui demander, c'est lui le fabricant » « et ils auront sûrement déjà pensé à ça » Donc, le représentant arrive et j'essaie de lui expliquer « Je suis avocate au Software Freedom Law Center » « Je m'intéresse au logiciel sur mon appareil » « Je veux juste savoir » « comment ça marche, sous quoi ça tourne ? » « Est-ce que vous pouvez me le dire ? » Et il a dit « Personne ne m'a jamais demandé ça auparavant ». Donc, on a eu une conversation très intéressante, et il a ajouté : « Je comprends, c'est une question très importante » « Voici mon numéro » « Appelez moi, et je vous mettrai en contact » « avec des gens qui pourront vous parler de ça. » Enhardie par cet échange, je l'ai appelé à Medtronic. Il m'a passé le service technique et j'ai commencé à laisser des messages… Mais au final, je me faisais continuellement refouler. Personne ne voulait me parler de ça. J'ai appelé les deux autres principaux fabricants d'appareil médicaux, Boston Scientific et St Jude, et aucun n'a su me donner une vraie réponse non plus. À la fin, j'ai commencé à appeler en disant : « Écoutez, si quelqu'un me laissait voir le logiciel » « Je signerai un accord de confidentialité », C'est contre mes principes en tant que militante d'organismes à but non-lucratif dans un domaine technique. Je n'ai pas envie de signer un contrat qui m'empêcherait de partager ce que je découvre avec le reste du monde. Mais j'ai pensé : « Au moins, moi, je pourrai voir le code source » « et je serai à l'aise vis à vis de ce que l'on met dans mon corps » Mais, malheureusement, on m'a envoyé balader. On m'a dit non. J'ai parlé avec des gens très compréhensifs à Medtronic. J'ai rencontré d'excellents docteurs. Et ces gens me disaient « Oh, vous savez, nous sommes Medtronic, » « Nous avons à cœur de nous assurer de l'absence » « de bogue dans les logiciels que nous installons sur ces appareils » « Évidement, nous ne le vendrions pas si nous ne pensions pas qu'il est sûr. » « Pour toutes ces raisons » « vous devez nous faire confiance » Le docteur a ajouté que la FDA, l'Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux, approuve ces appareils. « Donc votre réaction est clairement disproportionnée. » Et quand j'en parlais avec mon électrophysiologiste au téléphone, je disais que j'étais vraiment gênée par tout ça, parce que je pensais à tous ces gens qui portent ces appareils. Certains sont relativement puissants, Dick Cheney en avait un à l'époque. Il en a un encore plus impressionnant aujourd'hui, qui fait continuellement circuler son sang alors il n'a pas de pouls. C'est un appareil vraiment fascinant ! Il y a beaucoup de personnes importantes qui… Les populations qui bénéficient de ces appareils sont souvent dans des positions de pouvoir. Donc on peut facilement imaginer une situation où quelqu'un voudrait éteindre ces appareils. Et l'électrophysiologiste à qui je parlais au téléphone Et l'électrophysiologiste à qui je parlais au téléphone était tellement contrarié, tellement contrarié… qu'il m'a raccroché au nez. Il m'a dit « Je pense que vous préparez quelque chose » « Je ne comprends pas » « Je ne sais pas pourquoi ça vous dérange tellement. » « Si vous voulez un appareil, je vous aiderai » « Mais je ne… Je pense que vous êtes… vous… » Et il a raccroché. C'est vraiment terrifiant parce qu'il m'avait précisé au début de la conversation qu'il installait ces appareils tout le temps. Il en installe parfois plusieurs par jour. Alors l'idée qu'il ait pu ne même pas s'être posé de question à propos du logiciel installé sur ces appareils le terrifiait. Alors j'ai remis à plus tard et je me suis dit, Il faut que j'arrête de penser à ça. C'est trop terrifiant. Est-ce que je vais vraiment avoir un logiciel propriétaire à l'intérieur de mon corps ? Je ne sais pas. Ajoutez à ça cette histoire de « mort subite » et le fait d'avoir un équipement cousu à l'intérieur de mon corps. Ça fait beaucoup à gérer. Alors j'ai continué à remettre ça à plus tard jusqu'à ce que je ne puisse plus différer parce que mes amis et ma famille continuaient à me poser des questions et à me dire « Nous nous inquiétons tellement pour toi » « Nous savons que tu peux mourir à tout instant » Ma mère… vous savez, évidemment je n'ai pas de ligne fixe et mon mobile ne capte pas bien dans mon appartement Et ma mère, si je ne la rappelais pas dans l'heure commençait à appeler tous mes amis en demandant « Vous avez parlé à Karen aujourd'hui ? » « Vous savez si elle va bien ? » Je suis allée déjeuner avec une amie, et elle m'a demandé où en était cette histoire. Et j'ai répondu « Eh bien, les compagnies médicales ne me rappellent pas » « Et tu sais, je suis sûre que je vais me débrouiller » Et elle a fondu en larmes et dit : « Tu sais, tu pourrais mourir. Aujourd'hui. » « Et je ne peux pas le supporter » « Si tu ne règles pas cette histoire, » « je ne sais pas si je peux être ton amie » « c'est une chose très grave » « et tu l'ignores juste pour… » ce qu'elle considérait comme un problème ésotérique. J'ai vraiment compris ça et j'ai compris que je n'avais pas le choix. Alors j'ai eu un appareil. Je me le suis fait implanter et ça a pris un peu de temps pour… pour me remettre de l'opération et aussi pour réfléchir à propos de ma propre situation de manière plus générale, pour faire des recherches. Mais je me suis juré que si j'acceptais cet appareil j'allais faire des recherches, écrire un article et parler des problèmes que j'avais rencontrés et auxquels la profession médicale, ou du moins, les professionnels de la médecine à qui j'avais eu affaire n'avaient pas de réponse. Donc, en écrivant cet article, j'ai découvert des choses. Certaines vous surprendront, d'autres pas. Les logiciels ont des bogues. Je voulais vraiment montrer une photo des criquets qui étaient dans ma chambre la nuit dernière que des camarades intervenants… *ce sont des cafards* Ce sont des cafards ? Ceux-ci sont des cafards. *Alors où sont-ils ?* Mais Paul et Jake les ont fait sortir de ma chambre. Donc c'était très excitant. Nous disions en plaisantant que j'allais parler de vrais insectes au lieu de bogues logiciels. Mais, donc, les logiciels ont des bogues. Et les appareils médicaux, comme l'a dit Matthew Garrett auront des bogues, parce que l'institut d'ingénierie logicielle estime qu'il y a environ un bogue pour chaque centaine de lignes de code. Donc même si la majorité des bogues était interceptée par les tests, même si les trois quarts des bogues étaient interceptés lors des tests, ça fait toujours un sacré nombre de bogues. J'ai lu une étude qui observait les rappels d'appareils publiés par la FDA. Fondamentalement, l'étude a porté sur l'ensemble des rappels et a déterminé ceux qui venaient vraisemblablement de pannes logicielles puis ils les ont évalués. Parmi ceux qu'ils ont pu étudier suffisamment et dont ils ont pu déterminer précisément les failles logicielles 98% d'entre elles auraient pu être détectées par de simples tests par paires. Ce sont des tests basiques que vous pourriez attendre pour n'importe quelle équipement technique. Donc oui, la FDA soumet ces appareils à quelques tests mais si les entreprises ne font pas de tests basiques, que peut-on faire ? Donc, les logiciels ont des bogues. Ici dans cette pièce, tout le monde le sait. Une autre chose que la plupart d'entre nous sait c'est que la sécurité par l'obscurité ça ne marche pas, même si ça peut sembler contre-intuitif pour ceux qui ne sont pas dans cette pièce. Toutes les personnes à qui j'ai expliqué cette idée dans le corps médical m'ont répondu : « Mais je ne comprends pas » « Pourquoi voulez vous que les gens puissent voir le logiciel ? » « Si tout le monde peut voir le code source » « Il sera beaucoup plus facile de le pirater » Mais nous savons tous que ce n'est pas le cas. En fait, en publiant le code source, tout le monde peut le voir, et il est plus sûr. Mais c'est en fait une question capitale. J'en parle dans mon article « Tué par le code » qui cite un certain nombre d'études montrant que les professionnels de la sécurité approuvent cette idée. Donc pour le moment, on a le pire des deux mondes. Un code fermé qui n'a pas l’assurance de sécurité d'une revue du code par le plus grand nombre. Mais également une absence de sécurité sur ces appareils. Beaucoup d'entre eux émettent des informations en sans fil. C'est le standard aujourd'hui. Quand j'ai découvert cela, j'étais choquée. Vous êtes en train de me dire, que mon appareil cardiaque va émettre en continu ? Considérant les conférences auxquelles j'assiste, les gens que je fréquente, je n'ai vraiment pas envie de voir mes informations diffusées. je n'ai vraiment pas envie de voir mes informations diffusées. Donc c'est une des choses que j'ai abordées avec les différents docteurs que j'ai pu rencontrer. Comme vous l'imaginez, j'ai abandonné cet électrophysiologiste qui m'avait raccroché au nez. Et je suis allée de cardiologue en cardiologue pour trouver quelqu'un qui puisse comprendre ces problèmes ou qui puisse au moins comprendre pourquoi cela m'inquiétait. Et j'ai fini par trouver un excellent cardiologue et excellent électrophysiologiste. Qui m'a dit « Je n'avais jamais pensé à cette question » « Mais je comprends que ça puisse poser problème » « Vous avez besoin de cet appareil, vous ne pouvez plus attendre » « Mais je vais travailler avec vous, et on va trouver un moyen » « de résoudre au moins certains des problèmes qui vous inquiètent » Donc, l'une des choses que mon électrophysiologiste a fait c'est qu'il a appelé les hôpitaux, l'un après l'autre jusqu'à ce qu'il trouve un ancien pacemaker. Il m'a expliqué que, ma défaillance cardiaque étant simple, j'avais seulement besoin d'un appareil qui surveillait les rythmes dangereux et qui m'enverrait une décharge en cas d'alerte. C'est un algorithme bien plus simple que celui des nouveaux appareils. Beaucoup des nouveaux appareils ont un algorithme complexe de stimulation, pour des patients ayant une grande variété de problèmes. On peut tout à fait comprendre les raisons des compagnies médicales. Ces appareils sont très difficiles à faire. Ils fabriquent des produits de haute précision. Et s'ils peuvent utiliser ces appareils dans des cas plus variés alors tout est pour le mieux. En plus vous ne pouvez pas savoir quels genres de complications les patients vont éventuellement développer. Donc, pour le moment, je n'ai aucun symptôme mais je pourrais en développer et c'est génial d'avoir cette technologie de stimulation. Mais mon cardiologue électrophysiologiste m'a dit : « Bon maintenant on voit que vous avez besoin de quelque chose de simple. » « Alors pourquoi ne pas vous trouver un ancien modèle d'appareil ? » Donc j'ai actuellement un ancien appareil qui communique par couplage magnétique et non par technologie sans fil mais mon père a ce type de pacemaker et quand il entre dans une pièce du bureau des techniciens ils changent son pouls. Donc, avant même qu'il ne soit assis ils savent énormément de choses sur lui et ils ont la capacité de vraiment l'affecter. C'est incroyable. Mais comme vous pouvez le voir sur le dernier point de cette diapo ces appareils ont été hackés. Un groupe de réflexion universitaire… En fait, un groupe de réflexion de plusieurs universités travaillant ensemble a montré qu'en utilisant du matériel disponible dans le commerce vous pouvez hacker ces appareils et en prendre le contrôle. Non seulement, Ils sont parvenus à déclencher des décharges ce qui est déjà terrifiant en soi… Une fois, mon pacemaker s'est déclenché par erreur Une fois, mon pacemaker s'est déclenché par erreur et je peux vous dire, que c'est comparable à un coup de pied dans la poitrine. Ça vous met au tapis au moins pour quelques minutes. J'ai été forcée de m'asseoir, c'était si épuisant ! La surprise et l'inquiétude m'ont forcée à dormir quelques heures pour m'en remettre. C'est très éprouvant. Donc non seulement ils sont parvenus à envoyer une décharge mais ils ont également pu arrêter le traitement. Si l'appareil stimulait le pouls, ils pouvaient l'arrêter et beaucoup de gens ont besoin de stimulation pour rester en vie. pour rester en vie. Beaucoup de gens ne peuvent monter les escaliers sans cette stimulation. Mon père en fait partie. Ils ont également pu récupérer des informations clefs à partir de ces appareils. Comme les numéros d'identifications médicaux, le nom des docteurs les numéros de série… Beaucoup d'informations personnelles sont diffusées et il n'y a aucun chiffrement sur ces appareils. C'est plutôt inquiétant. Ils sont également parvenus à mettre les appareils en mode test ce qui a pour effet de consommer lentement la batterie. Euh, la batterie s'épuise à un rythme bien plus rapide que dans des circonstances normales et ces appareils n'ont d'intérêt que s'ils ont de la batterie. Donc si la batterie lâche sur mon pacemaker Il me faudra un nouvel appareil, ce qui signifie une opération. Donc ces appareils ont été hackés. Ces conclusions sont arrivées bien après mon diagnostic mais j'ai appelé le docteur et je lui ai dit « Vous voyez ?! » Applaudissements Les médecins s'appuient beaucoup sur le fait que ces appareils ont l'agrément de la FDA aux États-Unis, et d'institutions similaires dans d'autres pays. En bonne avocate, j'ai fait des recherches sur la FDA et leur processus d'approbation des logiciels. Ce que j'ai découvert, c'est que la FDA ne vérifie pas systématiquement le code source des appareils sauf en cas d'erreur particulièrement visible en lien avec le logiciel, ils ne demandent généralement pas à le vérifier. Il n'y a même pas de cahier des charges clair pour le logiciel et il y a des raisons pour ces décisions de la FDA mais nous croyons que celle-ci fait beaucoup plus qu'elle ne fait en réalité. L'absence de cahier des charges clair est lié au fait, d'après eux, que ces sociétés conçoivent des appareils très spécialisés avec des particularités propres à chaque fabricant. Il y a donc probablement des tests spécifiques à ces appareils et les mieux placés pour les réaliser sont ceux qui connaissent le mieux ces machines, c'est à dire leurs fabricants. Et il y a des allers-retours pour savoir s'ils ont fait les bons tests ou non, mais en vérité, au bout du compte, personne à la FDA n'a vu le code source. Puisqu'ils ne le demandent pas, ils n'en ont même pas de dépôt. Donc si une panne catastrophique se produit chez Medtronic, par exemple, je ne sais pas s'il y a un dépôt canonique pour le logiciel auquel je pourrais avoir accès et sans possibilité de mise à jour du logiciel sur mon appareil je devrai être opérée pour en avoir un nouveau. Donc s'il y a un problème je pourrais travailler avec mon docteur, ou vraisemblablement un docteur sachant programmer que je trouverai pour écrire un correctif pour mon appareil s'il y avait un bogue ou que nous en découvrions un. J'ai parlé lors d'un débat, avec un type dans la cyber-sécurité à la FDA et j'étais vraiment, vraiment nerveuse parce que j'ai fait tout ce que je pouvais en tant qu'avocate, j'ai fait toutes les recherches que j'ai pu sur la FDA mais je n'étais pas sûre que c'était vraiment le cas en pratique, donc j'ai projeté mes diapos et dit : « John, dis-moi si je me trompe, mais voilà ce que je pense. » « Je pense que ça se passe comme ça ! » Et j'ai continué avec une diapo sur le logiciel Libre et Open Source et pourquoi c'est tellement mieux et plus sûr et dès qu'il a eu la parole, il a dit : « Tout le monde pense que la FDA devrait faire comme ci, comme ça » « mais nous n'avons pas les ressources » « et la FDA n'est pas là pour ça » puis il a fait une pause, m'a regardé et juste quand j'allais… vous savez. Et il a dit: « Mais vous parlez d'autre chose » « Vous parlez de laisser tous les autres passer en revue le code source » « C'est quelque chose de très intéressant » Donc, s'assurer que les logiciels de nos appareils seront publiés revient à dire que tout le monde pourrait les relire. Mon père, qui a un pacemaker, est également ingénieur et un heureux programmeur. Il l'aurait probablement examiné. Beaucoup ici connaissent des gens avec des pacemakers nous aurions fouillé dans ce code, assurément ! Une autre chose que j'ai découverte qui est un peu étrange c'est qu'aux États-Unis, comme ces appareils ont l'agrément d'une agence fédérale, les patients ne peuvent pas recourir à la State True Law. Il y a donc tout un éventail de recours auxquels ont normalement accès les patients, dont les fabricants n'ont même pas à s'inquiéter. Bon maintenant je ne dirais pas que les entreprises de matériel médical se moquent de savoir si les malades meurent, évidemment que non. Mais il y a toute une série de recours légaux qui ne sont pas disponibles. Vraiment étonnante cette étude, et j'ai tout résumé dans l'article que j'ai écrit : il est disponible sur le site web du Software Freedom Law Center. Au bout du compte je n'ai pas de liberté vis-à-vis de mon propre corps. Je n'ai pas l'autorisation d'analyser le logiciel qui est implanté en moi. Il est littéralement connecté et vissé à mon cœur et je ne peux pas l'examiner. Ça me semble incroyable. Je n'en reviens toujours pas du fait que ça me soit arrivé. C'est un peu bizarre que moi, avocate au Software Freedom Law Center j'ai cette maladie cardiaque étrange, je l'admets. Mais c'est toujours hallucinant que je n'aie pas eu le choix. Le seul choix était entre une grande probabilité de mourir, ou se faire implanter cet appareil à l'intérieur du corps. J'espère que personne ici n'aura à faire ce choix, mais c'était vraiment, vraiment effrayant. Puis j'ai commencé à y réfléchir, et vous voyez, ce n'est pas seulement une question d'appareils cardiaques. Ça concerne tout ce dont dépendent nos vies dans notre société. Alors que j'y réfléchissais, j'ai pris conscience que cela concernait beaucoup plus de domaines de nos vies que je ne le pensais. Par exemple, les voitures. Comme ce groupe de réflexion universitaire qui a travaillé sur les appareils médicaux. – soit dit en passant, si vous avez du temps, vous devriez lire cette étude – C'est fascinant, ils ont implanté cet appareil dans un sac de bacon ou de viande quelconque pour le stimuler et ils ont montré tout l'équipement facilement trouvable qu'ils ont utilisé pour modifier l'appareil. Et la même procédure a été appliquée aux voitures. Et un autre groupe a montré qu'ils sont parvenus à pirater deux marques différentes, deux fabricants différents de voitures. Donc l'IEEE affirme qu'une voiture haut de gamme compte près de 100 millions de lignes de code. Donc si on revient à ce que le Software Engineering Institute a dit : environ un bogue toutes les 100 lignes de code ça fait un paquet de bogues, juste dans votre voiture. Et ce ce groupe a réussi à faire, tout ce que vous pouvez imaginer. Ils sont capable de faire accélérer, freiner la voiture. Ils ont réussi à contrôler chaque roue individuellement. Et ma partie préférée, juste pour s'amuser, je ne sais pas si vous pouvez voir, mais ils peuvent mettre des messages sur le tableau de bord et ils ont écrit pwnd et mis une petite émoticône avec un X pour les yeux. L'idée qu'ils aient pu prendre contrôle de deux marques différentes de voitures haut de gamme est vraiment incroyable pour moi. Les machines à voter sont un autre domaine très sensible et nous en avons déjà parlé. Beaucoup d'experts en sécurité ont parlé des problèmes avec leurs machines à voter. Aux États-Unis, nous comptons sur Diebold et beaucoup de fabricants privés. Nous avons eu des problèmes avec l'étalonnage. Je ne sais pas si vous avez vu ce dessin animé hilarant dans lequel des gens essayent de voter pour le bon candidat et le nom du candidat pour qui ils veulent voter tourne autour de l'écran tandis que vous essayez d'appuyer dessus et à la fin,quel que soit votre choix, ça dit : « Vous vouliez voter pour l'autre candidat, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? » Il est très difficile de le savoir parce que parfois nous n'avons pas de reçu pour vérifier on ne sait même pas si notre vote a bien été enregistré et si on a pu voter pour notre candidat au final. Vraiment bizarre car c'est la base de notre société et le pilier de notre démocratie. J'adore ce qu'ils ont fait au Brésil. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais le Brésil a dit : « On sait que ces logiciels ont des failles et des bogues » « Alors on invite les équipes de hackers à venir, » « on vous donnera les codes source » « et on donnera un prix » « à quiconque trouvera un moyen de… » « trouvera une faille pour s'introduire dans le système. » Sur toutes ces équipes, deux ont trouvé des bogues. Aucun d'eux ne pouvait affecter une élection, mais ils ont pu les corriger. Et ces hackers ont reçu une récompense. La démocratie est plus sûre. La sécurité par l'obscurité ne fonctionne pas. Je ne sais pas quand nous allons enfin le comprendre mais le Brésil a su le faire. Donc c'est possible. Nos institutions financières, ouais c'est passionnant ! Les institutions financières sont un autre domaine dont nous avons récemment pu observer les déboires quand elles déclinent. De nombreuses institutions utilisent des logiciels et les marchés boursiers et le fonctionnement de nos banques. Toutes ces choses sont critiques vis-à-vis de la manière dont nous vivons. C'est plus sociétal, mais nous avons déjà vu qu'il y a des vulnérabilités de ce côté. Tout cela pour dire, et j'insiste mais mon appareillage médical peut être contrôlé ! Nos voitures peuvent être contrôlées et détraquées et nos institutions financières compromises. Nous sommes tous d'accord, les logiciels socialement et vitalement critiques doivent être sûrs. Mais nous somme à une période très intéressante. Car comment savoir quel logiciel est vitalement ou socialement critique ? La manière d'utiliser les ordinateurs a changé très rapidement et récemment. J'ai été ébahie en voyant des personnes de tous âges utiliser leurs ordinateurs de manière totalement nouvelle pour eux. Ce ne sont plus seulement des personnes à l'aise avec la technologie. C'est tout le monde, nos grands-parents, tout le monde. Et nous utilisons les logiciels pour tout, c'est devenu notre manière de tout faire. Comment nous communiquons. Comment nous parlons au téléphone. Comment nous écrivons, faisons de l'art. Comment nous gérons les institutions scolaires et comment nous gérons nos vies. Nous construisons cette infrastructure et nous n'y réfléchissons même pas. Beaucoup de personnes utilisent leurs téléphones pour suivre des choses comme leur entraînement ou leur régime. C'est très pratique parce qu'on peut suivre ce qu'on a mangé au fur et à mesure, ce qu'on a fait. Certains téléphones ont des podomètres, et c'est assez basique mais il existe déjà un logiciel pour l'iPhone qui peut communiquer avec une pompe à insuline et comparer l'exercice et le régime avec le niveau de sucres dans le sang. Et nous voilà revenus à l'appareillage médical. Vous avez un iPhone sur lequel vous comptez pour votre vie. Nous créons tout cette infrastructure, et nous avons envie d'y réfléchir voilà pourquoi l'ordinateur personnel est si important. C'est en quelque sorte là où tout prend son sens dans mon histoire personnelle et les raisons pour lesquelles j'ai quitté le Software Freedom Law Center que j'aimais et me rendait très heureuse d'y être avocate pour pouvoir travailler et être à la Fondation Gnome que j'ai également quittée. Et je parle d'ordinateur entre guillemets parce que ça va des manières d'interagir avec nos ordinateurs à la façon dont nous gérons nos vies à travers des logiciels. Nous avons atteint le point où le logiciel doit être utilisable par tous. Je pense que tout le monde ici doit connaitre une personne plus âgée qui, il y a quelque années, n'avait probablement jamais rien fait avec leur ordinateur. Ma mère était l'une de ces personnes. Je me rappelle qu'étant enfant, je lui répétais : « Mais maman, regarde ces super jeux ! » « Pas intéressée » Et je me rappelle qu'au collège, je lui disais : « Maman, si nous pouvions parler par courriel, ça serait tellement mieux ! » Rien… Je me rappelle à l'école de droit, je disais : « Maman, je peux effectuer toutes ces recherches sur mon ordinateur, » « sans avoir à rester toute la journée à la bibliothèque, c'est génial » Rien… Plus tard, j'ai essayer de lui dire « Maman, j'organise mon voyage avec mon ordinateur » Soudain, elle était un peu intéressée et maintenant, avec tout ce qui est arrivé elle ne peut plus rien faire sans son ordinateur. Maintenant, son ordinateur est devenu… son premier réflexe. Elle envoie des courriels et des messages à ses amis, elle gère ses voyages et ses finances. C'est spectaculaire pour moi parce que je n'ai pas utilisé ici mon père qui est ingénieur, mais ma mère était vraiment un peu technophobe. Et maintenant, elle aime Apple ELLE AIME APPLE Elle peut utiliser son ordinateur pour… elle n'a pas à y penser. C'est super, et c'est très frustrant pour moi. Mais je suis contente qu'elle puisse maintenant utiliser un ordinateur et c'est quelque chose qu'elle possède maintenant. Elle ne me pose pas de questions, enfin si, elle le fait… Mais elle ne voit pas de raison pour laquelle ces appareils ne lui seraient pas destinés et elle est très représentative de la majorité de notre société. Et ces gens n'auraient pas été aussi capables il y a quelques années, de faire autant avec leurs ordinateurs. Nous devons séduire des gens parce que ce sont ceux qui choisissent de soutenir l'iPhone pour mettre en relation leur exercice et leur régime avec leur pompe à insuline. C'est le genre de chose dont nous devons nous préoccuper. parce que si nous ne rendons pas nos logiciels simples pour tout le monde, personne ne voudra les utiliser. Et nous avons aujourd'hui une opportunité, une fenêtre qui se referme lentement parce que nous faisons maintenant des choix avec lesquels nous allons devoir vivre longtemps. Nous créons des habitudes, nous créons des attentes et nous établissons la mesure de notre société concernant ce qui est ou non acceptable pour un logiciel. Je ne vais pas vous lire ça, vous êtes ici, à LinuxConfAu, vous connaissez les raisons pour lesquelles vous devriez utiliser des logiciels Libres et Open Source. Vous êtes ici pour toutes ces raisons y compris parce que c'est vraiment amusant. Nous avons passé un bon moment ici, et appris toutes sortes de choses vraiment cools mais derrière tout ça, la source d'où proviennent toutes ces raisons, c'est la Liberté. Le logiciel Libre et Open Source n'est pas juste un marché profitable c'est aussi la bonne chose à faire. Donc nous parlons de nos appareils cardiaques, de nos machines à voter et on arrive à la manière de vivre nos vies et à l'infrastructure par laquelle nous communiquons. Nous voyons que le logiciel Libre et Open Source est exactement ce qu'il faut à notre société et pour l'apporter aux autres gens nous devons nous assurer que c'est facile et simple à utiliser pour eux. Voilà des captures d'écran de Gnome 3 avec lequel la plupart d'entre vous dirait qu'ils sont déjà familiers et sont en train de décider si ils vont… rires Gnome 3, que vous vouliez ou non l'utiliser, et je pense que peu importe la perspective d'où vous venez, vous pouvez voir que Gnome 3 a été réécrit pour résoudre ces problèmes, c'est pour rendre notre logiciel élégant et utilisable par tous. J'ai rejoint Gnome après la sortie de Gnome 3 et c'est cette version 3 qui m'a fait réaliser que je devais aller travailler pour Gnome parce que c'est notre futur. Nous devons franchir la barrière, nous devons fournir des logiciels utilisables par des gens qui sinon ne pourraient pas s'en servir. Nous devons nous assurer que nos ordinateurs sont accessibles à tous parce que nous ne pourrons pas créer la bonne infrastructure pour toute la société si nous n'embarquons pas ces gens avec nous. Voilà une deuxième capture d'écran. C'est Marina de la communauté Gnome et elle dirige le programme Gnome d'accompagnement des femmes qui est un programme génial, qui ne peut exister que dans une organisation à but non-lucratif. Mais ce que vous n'avez peut-être pas vu, c'est que Mais ce que vous n'avez peut-être pas vu, c'est que nous avons lancé très récemment un site d'extensions. extensions.gnome.org où des tierces parties peuvent téléverser des extensions pour le Shell Gnome et il suffit de pointer et cliquer pour Gnome 3.2 Donc vous installez ces personnalisations et nous essayons de créer le moyen pour que Gnome 3 se développe au fil du temps. Donc, même si nous avons une vision unique de Gnome Shell, avec ce que je pense être de très bon choix, si vous n'êtes pas d'accord, vous pouvez réaliser des changements. Gnome, je pense, et je pense que beaucoup sont d'accord. Beaucoup de gens regardent mon ordinateur Beaucoup de gens regardent mon ordinateur par dessus mon épaule et disent : « Oh mon dieux, qu'est-ce que c'est ? C'est super ! » « Ce n'est pas un Mac, mais c'est tellement joli » « De quoi est-ce qu'il s'agit ? » Alors c'est beau, mais c'est plus que beau c'est dirigé par une organisation à but non-lucratif. Et dans le domaine des logiciels Libres et Open Source nous avons plusieurs manières de développer nos logiciels ensembles. Certains projets sont plutôt comme Android ou Unity avec une entreprise qui contrôle la plus grosse partie et il y a des communautés qui se forment autours de ça mais au bout du compte, le contrôle du projet revient en fait à l'entreprise. Et il y a les projets comme Gnome, dirigés par une organisation à but non-lucratif et ça a trait à certaines choses dont Bruce a parlé dans sa conférence. Une telle organisation apporte beaucoup au développement ou à l'unification du développement dans la communauté. Et l'un des principaux avantages est que l'on garde la confiance des utilisateurs. Prenons la communauté Gnome par exemple, la fondation est composée de ses membres, il y a environ 300 membres et ça varie en fonction de là ou sont les gens et du renouvellement de leur adhésion. Mais pour être membre, vous devez contribuer à Gnome, et c'est uniquement possible pour des individus. Si vous êtes un contributeur Gnome vous pouvez devenir membre de la fondation, ce qui vous autoriser à voter pour élire le conseil d'administration qui influence la direction prise par le projet, aide à étendre les infrastructures nécessaires au développement et décide d'engager des personnes comme moi. Qui vont défendre l'idéologie du logiciel Libre et Open Source et aider à l'organisation de ce genre d'initiatives. Donc si vous visualisez la situation actuelle la communauté Gnome n'a pas besoin de transfert de copyright mais si une communauté à but non-lucratif telle que Gnome en venait à avoir besoin, ou à accepter un transfert de copyright, ces droits seraient détenus par une fondation qui serait supervisée par ses contributeurs, par tous ceux qui ont des intérêts dans la communauté, par tous ceux qui investissent pour elle. Il est rassurant de savoir qu'aux commandes de la communauté il y a une organisation à but non-lucratif qui privilégie les désirs des contributeurs, dans leur diversité, à ceux des entreprises. Je ne dis évidemment pas que les entreprises n'ont pas une place importante dans le logiciel Libre et Open Source. Les entreprises doivent pouvoir être capable de développer des produits au sein de la communauté Libre et Open Source, mais on a besoin d'encourager ces structures à but non-lucratif qui restent inspirées par l'idéologie et travaillent avec les entreprises pour les aider à accomplir leurs buts. Mais dans la catégorie des structures non lucratives, il y a la communauté Gnome. Il y a beaucoup d'entreprises associées à Gnome parmi les organismes de conseil et qui sont de très bons participants mais la principale mission de la fondation Gnome et de la communauté c'est le bien public. Nous sommes un organisme de charité, donc nous sommes concentrés sur le bien public et pas sur nos profits. Nous sommes préoccupés par nos profits, mais pour les membres de notre communauté ce que cela veut dire au final c'est que nous voulons faire du monde un endroit meilleur. Ça peut sonner un peu farfelu mais soyons honnêtes, le logiciel Libre et Open Source viennent essentiellement de ça. Idéologiquement, c'est une des raisons pour laquelle on a un logiciel si cool. Nous devons commencer à penser à faire un monde meilleur. Donc chez Gnome, nous avons récemment lancé une campagne d'accessibilité. Nous voulons faire de 2012 l'année de l'accessibilité. C'est l'exemple parfait. Et oui, c'est un travail cool, et c'est vraiment important. Applaudissements Et c'est exactement le genre de chose qu'une entreprise ne pourrait pas se permettre financièrement parce que ce n'est pas nécessairement intéressant d'insister sur certaines initiatives d'accessibilités pour de petites minorités. Mais chez nous à Gnome, on comprend que c'est incroyablement important parce qu'un bureau qui n'est pas utilisable par tout le monde est synonyme d'échec. Et il y a ce type, Robert Cole, il est incroyable. C'est une photo de lui avec sa famille, il a été assez gentil pour venir nous voir et nous laisser utiliser son témoignage pour notre campagne d'accessibilité. Il est né avec un défaut de vision. Donc il a un œil complètement aveugle, et une vision très limitée sur l'autre. Il s'appuyait sur des technologies d'assistance propriétaires qui à une époque, fonctionnaient très bien pour lui. Il a obtenu une subvention de son gouvernement local pour obtenir ces technologies, qui l'assistaient dans son travail. Mais quand son système a été mis à jour, il a demandé plus de subventions pour acheter la mise à jour de ses technologies d'assistance. Mais ça a été refusé. Et il ne savait pas vers qui se tourner. Heureusement Gnome est un bureau très accessible et il a pu se servir des technologies Gnome, et via cela, il est devenu un membre très actif de la communauté Gnome. Mais avec les technologies logicielles Libres et Open Source, tout ce que nous développons et publions, ce sera disponible, et vous n'aurez pas à vous reposer sur des mises à jour propriétaires extrêmement chères pour continuer à utiliser vos logiciels même si votre système complet devait être mis à jour. Donc être sûr que ce type de travail est fait, dans un environnement Libre et Open Source est extrêmement important pour nous, c'est pour cela qu'on a lancé cette campagne d'accessibilité, et si vous donnez à Gnome pendant cette campagne, nous avons promis d'utiliser cet argent pour aider à développer des technologies d'assistance. Donc tout ça pour dire : choisissons la liberté ! Nous pouvons faire ce choix, ici dans cette salle, nous somme un groupe de gens très spéciaux. Tandis que je me concentre sur ce que nos utilisateurs font et comment les rassembler Et je dis à l'ensemble de ces utilisateurs, nous devons voir large, nous devons voir grand ! Tandis que d'un coté, nous avons besoin de consulter notre base d'utilisateur, les gens dans cette pièce font chaque jour des choix. Je ne saurais dire combien d'iPhone j'ai vu à cette conférence ou combien de Macs j'ai pu voir. Vous savez, nous avons la technologie, c'est agréable. Je n'ai plus vraiment besoin de bidouiller mon bureau. Je suis passée sur Gnome-Shell, et c'est brillant et très bien fait, j'ai à peine besoin de lignes de commande pour les choses en lien avec mon environnement de travail et uniquement quand je me sens bloquée. Ce n'est pas pour tout le monde, mais nous devons faire le choix du libre et des plate-formes ouvertes, nous avons besoin de développer là dessus parce que c'est le seul moyen que nous ayons de créer des sociétés meilleures et plus sûres. C'est le seul moyen de créer un monde où nous saurons que nos logiciels seront revus et qu'ils auront leur intégrité. Nous devons construire nos communautés dans l'espace non-lucratif car nous devons établir ce très haut degré de confiance. Nous devons réinvestir notre idéologie dans le logiciel libre. Pour aller un peu plus loin je dirais : Il ne s'agit pas de terminologie, mais d'idéologie. Nous devons vraiment penser à rendre le monde meilleur car on le peut, et nous le devons. Je me souviens de cette campagne d'Apple car ça m'a vraiment frappé, cette femme qui arrive et prend son marteau, le jetant contre l'institution et la machine pour son individualité et notre liberté, ça me parle vraiment maintenant. Choisissons les logiciels Libres et Open Source pour nous même et pour notre société. La Gnome Foundation est un organisme de bienfaisance. On accepte les dons. Et mon discours est sous licence libre alors vous pouvez le citer et le republier. Avez-vous des questions ? Applaudissements Bonjour. Personnellement je vois ça comme un futur très positif car je ne pense pas qu'il y aura une année où ce sera le bureau principal et tout le monde sera converti mais ce sera un processus graduel, de la même façon que la plupart d'entre nous sont arrivés à Linux après être passés par le propriétaire. Je me demande comment nous allons intéresser, non pas la société toute entière, parce que c'est bien trop difficile, mais la prochaine génération que nous pourrons sensibiliser, et puis convertir leurs amis, leurs parents, et ainsi de suite ? Je pense aussi que la prochaine étape sera de rentrer dans les écoles autant que possible. Il y a beaucoup d'excellentes initiatives qui font entrer nos différentes distributions libres dans les écoles. Ce qui me frappe, c'est que, aux États-Unis en particulier, il y a beaucoup d'organismes à but non-lucratif, officiellement d'intérêt général, qui offrent des licences Microsoft et d'autres licences propriétaires aux communautés défavorisées et aux écoles. Ils obtiennent des allègements fiscaux pour le faire. Ils sont en train de créer une dépendance aux logiciels propriétaires et c'est très habile, une technique très très habile parce qu'on habitue les gens à utiliser un certain type de logiciel. Nous devons faire la même chose. Je sais qu'il y a déjà d'excellentes initiatives. Gnome a de nombreuses initiatives dans ce sens Je dis à tout le monde : Investissez vous dans votre communauté et commencez à amener nos logiciels dans les écoles. Pour moi c'est la première étape. La prochaine étape c'est d'écrire de chouettes applications pour nos plateformes libres et ouvertes. Si on a le prochain truc cool, les gens voudront l'utiliser. Il y a beaucoup d'étapes. Vous avez raison. Il n'y a pas de réponse facile c'est l'année du bureau GNU/Linux. Ça n'est pas aussi facile que cela mais il y a des choses que l'on peut faire à l'école, je pense que c'est le premier endroit où commencer. Merci. Deux choses si je peux me permettre. Tout d'abord, pour nous en Australie, et dans d'autres pays, si le FDA approuve, est-ce suffisant? Est ce que c'est accepté ici, sans tenir compte de nos standards et nos règles autour du logiciel ? Donc je n'ai pas regardé comment le choses se passent en Australie. J'aurais dû. En plus, j'ai vraiment pensé ce matin que j'avais vraiment besoin de regarder la situation en Australie. Mais je sais qu'en Grande Bretagne, et dans d'autres pays, il y a des entités comparables et celles sur lesquelles je me suis penchée pour le moment ne vérifient pas les codes sources non plus. Donc ils ont des processus de vérification similaires. La FDA ne fonctionne qu'aux États-Unis. Donc chaque région a son propre système d'approbation. Mais pour ce que j'ai découvert, jusqu'ici les régions que j'ai observées, fonctionnent de manière similaires. L'autre aspect, c'est qu'il y a d'autres domaines où le logiciel est également extrêmement important que vous avez également mentionné durant votre discours du genre l'aviation, les machines de pari, etc. Et dans certaines parties du monde, il y a des règles différentes, des codes sources vérifiés et ce genre de choses. Deux choses à ce sujet. D'une part, c'est une honte qu'il n'y ait aucun standard gouvernemental général pour le logiciel, là où c'est nécessaire. Avez vous la moindre idée de comment cela pourrait changer ? Nous devons devenir de véritables défenseurs parce que ce qui me choque le plus c'est que les logiciels propriétaires ont un lobby tellement incroyable. Ils ont tellement d'argent qu'ils peuvent verser pour s'assurer que le gouvernement soit très soucieux de leurs innovations pour qu'il continue à soutenir des produits propriétaires, des produits propriétaires. Les appareils médicaux sont un très bon exemple des failles de ce système. Quand on pense aux réalités économiques de ces appareils médicaux, on se met à chercher et à se dire : Bon, je ne vais pas acheter mon cœur… Je ne vais pas choisir la marque de mon appareil cardiaque parce qu'il a le meilleur logiciel. Je choisis Medtronic parce qu'ils ont de bons antécédents. Parce qu'ils sont des fabricants d'équipements de très haute précision et qu'ils l'ont été pendant longtemps. S'ils publient leur code source et même si ils publiaient les spécifications matérielles, ce n'est pas comme si Nokia allait commencer à produire des appareils médicaux. Et même si ils le faisaient, ça prendrait un moment pour que les docteurs soient à l'aise avec le fait qu'ils puissent leur faire confiance. Qu'ils vont avoir du soutien. Le véritable problème reste donc que ces sociétés de logiciels propriétaires ont une très grande force de lobbying. La seule réponse que j'ai pu obtenir de Medtronic jusqu'ici c'est « Notre affaire repose sur » « le fait pour nous de rester dans le propriétaire » Aux États-Unis, il y a eu un certain nombre de cas autour des alcootests, avec des conducteurs ivres. Et il y a un conducteur qui a dit : « Si vous voulez m'accuser sur la seule preuve que » « cet alcootest a dit que mon niveau d'alcool dans le sang était très haut » « Je veux être capables de voir le code source » « afin de voir si oui ou non » « la mesure a été prise correctement » L'entreprise s'est défendue et a dit : « C'est notre technologie propriétaire » « Blablabla » Au final, la Cour a déclaré qu'ils devaient présenter le logiciel, et le code source. Mais ce que la Cour a découvert à travers les conclusions des experts c'est que les résultats n'étaient pas fiables. Une histoire incroyable, et qui se répète dans de nombreuses juridictions aux États-Unis, certaines juridictions demandent à voir le code, d'autres non. Mais je pense qu'au final on a besoin de garder le dialogue ouvert, de continuer à poser ces questions, et ce dans différents domaines, que ce soit les alcootests ou les appareils médicaux. Et le fait d'être une communauté très audible à propos de ces problèmes, ça va nous aider. On a aussi besoin de s'organiser d'un point de vue lobbying parce qu'il y a beaucoup trop de fonds dans le camp d'en face. Il y avait une question par là-bas. Oh vous avez le micro, bien. Donc pour commencer, votre présentation était totalement géniale et je vous remercie d'avoir exprimé le cœur de l'idéologie du logiciel Libre, qui est que le logiciel Libre, c'est la liberté, et du coup la liberté de savoir comment vous restez en vie. Et c'est vraiment important, donc merci pour ça ! Applaudissements Concernant la faille à distance exploitée dans la voiture c'est en fait une découverte de Alexei, Karl et Franzi du labo de l'Université de Washington, où je travaille. Et ces hacks ont été réalisés à distance via l'unité télématique des voitures, exactement comme les implants cardiaques, des gens peuvent crasher votre voiture à distance. C'est comme passer par un téléphone. En vérité, je voulais entrer un peu dans le détail à ce propos, et oui les contrôles de la voiture étaient à distance, mais je veux également mentionner la faille dans l'imprimante HP qui est apparue récemment, via internet, des types étaient capable de prendre le contrôle des imprimantes HP, et non seulement ils étaient capables de faire tout un tas de choses terribles, mais ils étaient également en mesure de savoir ce que vous imprimiez, ainsi que surveiller si vous imprimiez des documents textuels, et ainsi déterminer quelles informations étaient dans des zones particulières. Mais ils ont aussi été capables de mettre le feu aux imprimantes. Rires Non ? Si, ils l'ont fait ! « Il y a eu un type du CCC qui a réussi à mettre le feu à une imprimante cette année » « Ouais ! » murmures Vous devriez parler dans le micro ou poser une question. La question que j'allais vous poser c'est : Vous parlez d'accessibilité et l'une des choses que j'ai remarqué c'est que les gens aveugles sont complètement foutus quand il s'agit d'utiliser des ordinateurs et si vous voulez avoir un terminal en Braille ça peut couter quelque chose comme 6000 ou 8000 euros. Et il y a un groupe en Grande Bretagne qui cherche à en construire des abordables, qui pourraient coûter quelque chose comme 1000 dollars. Mais je me demande ce que Gnome peut faire pour que les ordinateurs soient vraiment accessibles en terme de méthodes alternatives pour interagir avec les ordinateurs spécialement pour les gens qui sont aveugles ou incapables de voir et je me demandais si vous pouviez parler un peu des terminaux en Braille, et peut-être les rendre accessibles, etc. Je voulais parler de ça lors d'une autre présentation. Il y avait une présentation sur l'accessibilité à cette conférence mais je ne veux pas trop rentrer dans les détails des initiatives particulières. Mais avec Gnome 2 il y a énormément de technologies d'assistance pour la vision ou l'agrandissement. D'autres types de logiciels sont aussi d'une grande aide mais… Et Gnome a gagné plusieurs récompenses pour l'accessibilité de son bureau. Mais, en réécrivant Gnome 3, nous avons bloqué un certain nombre de ces technologies d'assistance, dans un soucis de tout recommencer depuis le début et repartir des bases. Donc en vérité notre campagne est bien plus basique que ça. J'aimerais que nous en arrivions là avec le temps. Nous avons un très bon logiciel mais il a besoin d'aide pour le faire marcher. La campagne d'accessibilité que nous avons lancé est vraiment fondamentale. Si nous parvenons à obtenir un important soutien nous pourrons engager des développeurs pour bosser là dessus et commencer à explorer autour de ces initiatives particulières. Mais pour le moment, l’équipe accessibilité de Gnome, lors de notre réunion générale, je leur ai demandé de faire une petite présentation pour voir où on était, et la première image du diaporama c’était des marches d'escaliers. Donc pour le moment, on a beaucoup à faire. On doit ramener notre nouveau système au niveau où nous étions avec Gnome 2, et ensuite, nous devrons aller plus loin. Nous sommes bien plus en avance avec Gnome 3 que là où nous en étions lorsque nous avons lancé Gnome 2 et Gnome 2 est allé très loin. Mais nous avons un long chemin à faire. Donc il y avait une question de quelqu'un juste là qui a levé la main, mais je serai très rapide si nous pouvons avoir une dernière question nous allons devoir remballer après ça. Merci. Je me demande ce qu'il faudrait faire si votre implant venait à défaillir et que vous tombiez inconsciente sur le sol, je ne saurais pas quoi faire. Est ce que c'est juste du RCR (réanimation cardio-respiratoire) ou y a-t-il autre chose à faire ? C'est une très bonne question. Tout le monde devrait être entrainé à la RCR, je me suis rendue compte de ça, et je harcèle les gens qui me sont proches pour qu'ils s'entrainent à la RCR depuis que j'ai découvert ce problème cardiaque. Donc si quelqu'un s'effondre devant vous vous devez commencer une RCR, vérifier les signes de vie et suivre la procédure. Pour moi, si je m'effondrais juste là, mon appareil m'enverra probablement une décharge, et s'il ne le fait pas, si quelqu'un réalise une RCR, avec un peu de chance, ça permettra de continuer à faire circuler le sang en attendant que l'aide arrive et je pourrai être choquée grâce à un défibrillateur externe. La vérité, c'est que ça prend souvent du temps pour avoir un défibrillateur externe et pour faire repartir le cœur des gens ce qui cause souvent des lésions au cerveau, le temps que le cœur reparte. C'est l'une des raison. Il y en a un dans le hall d'entrée. Et c'est marrant parce que quand je passe devant l'un d'eux, maintenant je pense « C'est pour les nuls ! » Moi, j'ai le mien ! Applaudissements Bon, tout ça pour dire que je suis très heureuse de bénéficier de cette technologie et de pouvoir lui faire confiance. Je pense seulement qu'il pourrait être meilleur et plus sûr. Merci. Malheureusement, nous n'avons plus le temps, mais je vous demande d'applaudir bien fort Karen.