Aimez-vous bien manger ?
C'est quoi pour vous bien manger ?
Pour moi, c'est le plaisir des papilles,
c'est prendre soin de ma santé,
c'est avoir de l'énergie,
c'est aussi la convivialité,
si possible.
Mais c'est aussi une contrainte,
ça demande du temps,
ça peut aussi demander un budget.
Souvenons-nous que pendant des siècles,
bien manger était manger à sa faim.
Et ça existe encore, malheureusement.
Maintenant, dans les pays industriels,
les magasins proposent plein de produits
prêts à consommer,
il y a aussi la restauration collective.
C'est pratique quand on est pressé.
D'ailleurs, j'en profite
pour vous demander :
savez-vous à combien nous avons
le droit de friture par semaine ?
Je vous aide : une, trois ou cinq ?
Beaucoup sont étonnés d'apprendre,
et surtout les jeunes,
qu'on ne doit pas consommer
plus d'une friture par semaine,
pas plus d'une friture par semaine.
Bien manger, remplir son ventre,
est devenu facile,
mais avec quoi ?
Alors, maintenant on nous propose
plein de régimes.
On sait que les régimes
ne fonctionnent pas
sur le long terme.
Qui dit régime, dit frustration
et donc, impossible sur le long terme.
Qui dit régime peut dire
alimentation déséquilibrée
et donc dangereux sur le long terme.
Il y a aussi les professionnels
de la santé
qui vous accompagnent
pour changer vos habitudes de vie
et vos habitudes alimentaires.
Et,
il y a
Internet.
Internet nous apporte plein plein
plein plein plein d'informations.
Le microbiote, l'acido-basique, le gluten
et bien d'autres.
Là aussi, si l'alimentation
est déséquilibrée,
ça peut être dangereux à terme,
même si au départ on se sent mieux.
Est-ce parce que j'ai choisi
une nouvelle alimentation
ou parce que j'ai enlevé
plein de produits industriels ?
J'ai moi-même été
ce qu'on nomme en anglais
une « healthy ».
« Healthy » veut dire
« prendre soin de sa santé
au quotidien et par l'alimentation ».
Mon entourage, qui s'inquiétait pour moi
parce que je le faisais peut-être
un petit peu à l'excès,
a fait des recherches
et dans le domaine médical,
ça a un nom : « orthorexie »,
l'obsession de manger sain.
Moi, ce que j'ai aimé
dans cette alimentation,
ce que j'ai découvert plein d'aliments.
Une multitude de noix,
une multitude de pois,
une multitude de racines,
les patates douces certes, mais aussi
le kamanioc, les topinambours...
des boissons, le kéfir.
Je continue à les faire découvrir
à mon entourage.
D'ailleurs, j'observe
que l'offre dans les magasins
a changé,
certainement à la demande
de la population.
Serait-ce notre pouvoir
de consom'acteur ?
Qui alors ?
D'ailleurs, les recommandations nationales
évoluent aussi.
Vous connaissez « manger bouger »,
« cinq fruits et légumes » ?
C'est le plan national nutrition santé.
Dans les nouvelles recommandations
2017-2021,
on nous recommande de consommer
une poignée de fruits à coque,
de noix, amandes, sans sel
évidemment, par jour.
On nous recommande aussi de mettre
au moins deux fois par semaine :
des légumes secs, des pois, des haricots.
A ce sujet,
savez-vous qu'il faut les faire tremper
toute une nuit dans de l'eau froide,
jeter l'eau, avant de les mettre à cuire ?
C'est pour enlever
l'acide phytique, un anti-nutriment.
On nous recommande aussi de diminuer
notre consommation
de viande rouge et de poisson.
Et les recommandations
au niveau des produits laitiers
sont passées de trois, quatre... à deux.
Les recommandations nationales évoluent.
L'approche auprès du patient évolue aussi,
et il y a quatre ans,
je me suis formée à l'éducation
thérapeutique du patient.
Cette approche, ça a transformé ma vie,
et dans cette approche, on part
du patient, de son point de vue,
de ce qui le motive.
On est conscient des étapes du changement.
C'est la roue de Prochaska.
Il peut être en précontemplation,
il ne se sent pas concerné.
Il peut être en réflexion, en décision,
en action, il est en train de faire,
ou en maintien.
Lorsqu'il est dans la période de maintien,
qu'il est en action
et qu'il continue l'action,
deux issues : soit le patient effectue
cette nouvelle alimentation au quotidien,
et c'est la réussite,
soit c'est l'échec.
L'échec fait partie de cet accompagnement.
Pour moi, c'était très difficile.
C'était très difficile...
de voir que des personnes
qui voulaient changer
leur habitude de vie n'y n'arrivaient pas.
C'était aussi pour moi
très difficile de se rendre compte
que certaines personnes
ne se sentaient pas concernées.
Très difficile de se rendre compte
que des personnes
trouvaient cela contraignant
et se détruisaient la santé
en mangeant n'importe comment.
Que pouvais-je faire de plus ?
Que pouvais-je faire de plus ?
Alors, j'en ai parlé à mes amis.
J'en ai parlé aux associations
que je fréquente.
Et j'en ai parlé au FabLab de Jarry.
Vous connaissez les FabLab ?
Pour ceux qui ne connaissent pas,
les FabLab sont présents
partout dans le monde.
C'est un lieu d'échange
où il y a du matériel mis en commun
et surtout où des personnes mettent
en commun leurs compétences
et leurs idées au service de projets
sur la base du volontariat, bien sûr.
Et imaginez-vous
qu'un maquettiste, un graphiste du FabLab
accroche sur mon idée ?
Rendre un message diététique
simple et ludique,
pour qu'apprendre à bien manger
soit amusant.
Et on travaille sur mon premier projet :
un « serious game », comme ils disent.
Je vous explique.
Vous avez un jeu de cartes,
vous pouvez l'emporter partout,
et on a une mission par jour.
La mission, exprimée
dans des mots simples,
accessibles à tous
et avec un peu d'humour.
On essaie d'effectuer cette mission,
et est-ce que pour vous c'était naturel,
plaisant, difficile ou horrible ?
Alors, une mission par jour,
on avance pas à pas.
Une mission par jour, si je le souhaite,
pas forcément tous les jours.
Cette mission, si vous l'acceptez,
non, pas celle-ci, pas celle-ci,
pas celle-ci...
Celle-là !
« Ne pas grignoter entre les repas ».
Celle-ci, je l'adore.
Il suffit, lorsqu'on amène
quelque chose à sa bouche,
de penser à compter le nombre de bouchées,
et instantanément,
notre fonctionnement change,
notre attitude change,
c'est magique !
Donc, pas à pas, on change
nos habitudes en s'amusant,
parce que trouver son alimentation,
le bien manger qui nous correspond,
lorsqu'on sait s'organiser,
lorsqu'on a plaisir à ce que l'on mange
et lorsqu'on garde la convivialité,
on a tout à y gagner !
La santé, le souffle,
le bien-être, le moral,
on a tout à y gagner.
Hum, tout ?
Peut-être pas tout.
Peut-être pas les kilos.
Ne serait-ce pas de notre responsabilité
que de choisir le meilleur
pour notre santé,
pour nos enfants, pour notre île,
pour notre planète ?
Alors, c'est quoi pour vous bien manger ?
Moi, j'ai choisi.
[Applaudissements]