Bon, commençons par le début. Au début du XIXe siècle et jusqu'aux années 1840. Les banques, à cette époque-là, avaient effectivement la possibilité de créer l'argent. Elles procédaient en imprimant des morceaux de papier. Quand vous déposez vos pièces dans les banques, elles vous délivrent un reçu et sur ce reçu est marqué par exemple que vous avez déposés £5 et parce que c'était plus commode de transporter des petits morceaux de papier que de se promener avec des pièces métalliques dans la poche, les gens prirent l'habitude d'utiliser ces morceaux de papier, comme si c'était de l'argent. Ils allaient effectivement dépenser cet argent-papier dans les magasins et tant que le commerçant connaissait la banque et lui faisait confiance, commerçant connaissait la Banque et lui faisait confiance il acceptait ce papier. Donc, fondamentalement, les bouts de papier que les banques émettaient étaient traités comme de l'argent, et ils ont acquis autant de valeur que l'argent. Maintenant, quand les banques ont compris cela, elles se sont dit, "en fait, si nous émettons simplememnt plus de morceaux de papier, avec toujours plus des sommes écrites sur eux, et que les gens les considèrent comme de l'argent, alors, effectivement, nous avons le pouvoir de créer l'argent. Donc, plus nous en émettons plus nous pouvons prêter de l'argent et plus nous encaissons des intérêts. Évidemment, vous imaginez bien qu'avec de pareilles incitations, ça ne pouvait pas finir bien. Elles ont créé trop d'argent, ce qui a commencé à provoquer de l'instabilité dans l'économie. Cela a provoqué des crises bancaires et après un certain nombre d'années, le gouvernement de l'époque, mené par un premier ministre conservateur, Sir Robert Peel, est intervenu et a dit : "Eh bien, il n'est plus possible de tolérer que les banques émettent de la monnaie de papier en raison des problèmes que cela cause à l'économie. Ainsi, ils ont fait voter cette loi : « la Loi de la Charte Bancaire » qui stipulait que désormais, seule la Banque d'Angleterre aurait le pouvoir de créer de l'argent papier mais quelque chose leur a échappé : le papier-monnaie n'est pas la seule façon dont on peut effectuer des paiements et comme on se servait de plus en plus des chèques les gens avaient donc un moyen d'effectuer des paiements en se servant des chiffres qui se trouvaient dans les livres comptables des banques : les écritures comptables. Ils avaient donc ce moyen de faire des paiements sans réellement avoir besoin de recourir au vrai papier monnaie ou à l'argent métallique. Le temps a passé et nous avons découvert l'électricité, ce qui nous a permis d'utiliser des cartes de débit les transferts électroniques de fonds et les opérations bancaires en ligne par internet. À tel point que désormais plus de 99 % de tous les échanges d'argent passent par la voie électronique. Ce qui est choquant, c'est que notre système monétaire est désormais électronique, et pourtant cette loi n'a jamais été mise à jour depuis 1844, ce qui signifie qu'on a rien que 170 ans de retard ou presque ! C'est cette loi qui gouverne effectivement notre système monétaire. Or, la raison pour laquelle les banques peuvent créer de l'argent c'est que leur passif, les écritures comptables qu'elles créent sont devenues ce qui nous sert d'argent. Lorsque vous utilisez une carte de débit, aucun billet de £10 passe de votre compte à celui de quelqu'un d'autre Il ne s'agit en fait que d'écritures comptables entre les banques. La Banque d'Angleterre explique cela très clairement. Voici ce qu'elle dit : "l'industrie de la création d'argent au Royaume Uni se compose de banques résidentes et des "building societies" (sociétés de crédit immobilier). Ces organisations créent l'argent en émettant des passifs qui sont considérés comme un moyne d'échange par la société. et ces dettes ce sont les chiffres qu'on voit inscrits dans votre compte en banque. Eh bien, ce que cela signifie c'est qu'avec l'essor des moyens de paiement électroniques c'est que nous avons atteint le point où, [Sir Mervyn King] « La plus grande partie de l'argent dans notre économie, la masse monétaire au sens large est constituée des passifs des banques sous forme de dépôts bancaires". Ainsi, la plus grande partie de l'argent dans notre économie se compose des engagements à rembourser par les banques, sous forme de dépôts bancaires. Lorsque nous disons qu'environ 97 % de la masse monétaire créée par les banques c'est de cela qu'on parle. Regardons ce tableau. La ligne bleue c'est la masse monétaire émise par les banques. Tout en bas, c'est la courbe de l'argent liquide. Vous le voyez, cela représente 3 % seulement de tout l'argent en circulation. et là haut, c'est les 97 % de la masse monétaire créée par le secteur bancaire. Ici, c'est le 3 % couvert par la Loi. et là les 97 % qui ne sont pas pris en compte par les lois en vigueur. J'ai toujours trouvé curieux qu'une partie de l'action de l'État, la police, soit responsable de traquer et poursuivre toute personne qui imprime de la monnaie dans son coin en privé ; on appelle cela la contrefaçon par faux-monnayeur. Pourtant, il existe toute une autre partie de l'État, qui dispose en fait de plus de ressources et de plus de financement pour faire le maximum pour encourager les banques - des sociétés privées - à créer de l'argent. et je ne pourrai jamais vraiment comprendre pourquoi peut exister une telle contradiction : pourquoi est-il légitime que la monnaie électronique soit créée par le secteur bancaire privé, mais illégal que tout un chacun imprime des billets de banque. Et voilà que je tombe par hasard sur cette interview avec Paul Fisher sur la BBC [Paul Fisher] "Quand on se met à imprimer de l'argent, on crée de la valeur pour soi-même. Si vous pouvez émettre en faveur de tout le monde des reconnaissances de dettes pour une valeur de mille livres, vous obtenez mille livres pour rien. Et c'est pourquoi l'on restreint la capacité des gens à créer leurs propres billets de cette façon. » [Journaliste] "Vous nous protégez de nous-mêmes ? » [Paul Fisher] « Nous vous protégeons des charlatans ». [Rires de l'auditoire] Il parlait de contrefaçon, mais pour moi la phrase clé c'est : Si vous pouvez émettre en faveur de tout le monde des reconnaissances de dettes pour une valeur de mille livres, vous obtenez mille livres pour rien". Bon, ce que les banques font lorsqu'elles créent des prêts c'est qu'elles délivrent des passifs, des reconnaissances de dette. Au cours des seules dix dernières années, les banques ont émis plus d'un trillion de livres de ces nouvelles reconnaissances de dette, ces promesses de vente. Or, ce qu'elles ont obtenu pour rien c'était 1 trillion de livres de dettes, des contrats portant intérêt. Sous la forme de prêts hypothécaires, prêts personnels, prêts aux entreprises. Il s'agit de dettes que nous devons au secteur bancaire. Comme vous l'avez vu ce matin, le total des intérêts qui doit être payé sur ces dettes constitue un transfert de la société civile en faveur du secteur bancaire se montant entre 108 milliards de livres et 217 milliards - chaque année. Maintenant, bien sûr, cela revient au peuple par le biais de l'intérêt sur les comptes d'épargne, et à travers les bonus, commissions et impôts payés par les banques, mais il n'en demeure pas moins qu'une énorme quantité de tout ceci est écrémée au milieu, et que c'est un transfert massif de richesse, qui exacerbe les inégalités. Or, je pense, les économistes et les responsables gouvernementaux qui défendent ce système et prétendent que nous devons le garder parce que c'est utile, à mon avis ils le font parce qu'ils croient qu'on peut garder le contrôle de ce système. et s'ils le croient c'est parce qu'on leur a enseigné à longueur de cours d'économie des histoires de multiplicateur monétaire et que la Banque centrale peut maîtriser la quantité d'argent disponible dans l'économie. Nous sommes convaincus au contraire que ce système est incontrôlable et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons opté en faveur de ce modèle particulier de réforme. Mais voici pourquoi il est incontrôlable : pour commencer, on n'a pas vraiment l'impression que la masse monéraire actuelle ait jamais été maîtrisée. On en a même perdu tout contrôle. Cependant, même Mervyn King a déclaré que le rôle clé de la Banque d'Angleterre a toujours été de s'assurer que soit injectée dans l'économie la bonne quantité d'argent ni trop, ni trop peu. « Depuis cinquante ans, mes prédécesseurs ont lutté pour empêcher qu'il y en ait trop, ce qui conduirait à l'inflation. Je me retrouve actuellement dans la situation inverse de devoir expliquer qu'il y a trop peu d'argent dans l'économie. » Donc, c'est l'homme le plus puissant de l'une des plus puissantes banques centrales du monde qui admet que depuis un demi-siècle, ils ont bien du mal à garder les banques sous contrôle, pour conserver le contrôle de la masse monétaire. En entendant une telle confession, on se dit que vraiment, ce système est incontrôlable. Notre livre entre vraiment dans les détails ; une soixantaine de pages, en gros, expliquent pourquoi le mécanisme qui, selon les économistes, pourrait maîtriser la masse monétaire, ne fonctionne plus. Mais, fondamentalement, c'est parce que fait rage cette bataille entre la volonté du secteur bancaire de créer autant d'argent que possible pour maximiser leurs profits, (parce que plus elles créent d'argent, plus elles prêtent, plus elles encaissent des intérêts, et d'autre part la nécessité qu'a la Banque d'Angleterre de protéger l'intérêt public, pour limiter l'inflation et l'instabilité dans l'économie. Et, depuis 50 ans au moins, c'est la recherche du profit des banques qui l'a emporté. Alors, avec quelles conséquences ? Eh bien, tout d'abord, nous savons que les banques créent trop d'argent. Elles créent cet argent pour les mauvaises choses. Nous voyons donc que la plus grande partie de l'argent, une fois nouvellement créé, file directement dans le marché immobilier et le secteur financier. Au cours de la dernière décennie, très peu d'argent, à peine13% environ au cours des dix dernières années, a été investi dans des entreprises non financières. Or, c'est cela l'économie réelle ; les emplois, les magasins, les entreprises et les usines. Et, environ 10 % a été consacré aux cartes de crédit, aux prêts personnels et au crédit à la consommation. C'est cela qui a provoqué des crises financières. Comme l'a dit Adair Turner, et comme nous l'avons vu ce matin, des nouvelles de plus en plus alarmantes font les gros titres des journaux depuis quelques jours. La Grande-Bretagne connaît actuellement un marasme pire que lors de la Grande Dépression. Depuis quelques temps, nous disons que la reprise est là ; la croissance a atteint 0,1 %. Maintenant, nous sommes retournés à la récession en W, et ensuite on se retrouve à nouveau dans la reprise et un peu pus tard dans la récession en WV. De véritables montagnes russes. Le chômage mondial atteindra un montant record de 200 millions de demandeurs d'emplois en 2013. 200 millions de demandeurs d'emploi. Il n'existe donc rien d'utile à faire pour tous ces gens, étant donné la situation actuelle ? Mais, il n'y a pas assez d'argent. Il n'y a pas assez de chiffres dans les systèmes informatiques créés par le secteur bancaire pour permettre à ces personnes de faire quelque chose d'utile. Cela a conduit à un endettement massif, parce que l'argent est créé par les banques chaque fois qu'elles accordent un prêt. Ainsi, la masse monétaire ne cesse de grossir, la dette ne fait que croître et embellir. Et toute une génération n'est plus en mesure d'acheter son logement tellement les prix ont monté. Résultat : l'inégalité dont on vient de parler ; l'instabilité, vraiment, vraiment mauvaise pour les affaires. Vous entendrez toujours des économistes et des lobbyistes prétendre que le système bancaire actuel est bon, parce qu'il fournit des crédits aux entreprises et contribue à la croissance de l'économie, mais en fait, nous pensons qu'au final le système bancaire actuel est vraiment nuisible pour l'économie d'entreprise et pour la création de richesses réelles. Il est écologiquement très destructeur, comme nous l'avons évoqué ce matin. Et, ce système est aussi mauvais pour la démocratie. Les banques ont maintenant plus de pouvoir pour façonner l'économie par le biais de leurs prêts que l'ensemble du gouvernement. Mais, nous avons toute une foule de députés qui surveillent minutieusement l'action du gouvernement, et seulement environ 80 membres du Conseil d'administration pour contrôler ce que font les banques. Et la raison pour laquelle le système en est arrivé à ce point c'est parce que chaque fois que quelque chose a mal tourné avec le système bancaire actuel, le gouvernement s'est empressé d'intervenir avec un filet de sécurité ou de nouvelles mesures de soutien pour assurer la pérénité du système. Au cours des 5 ou 6 dernières années, c'est ce qu'on constate sous une forme extrême. Maintenant, je tiens à faire remarquer que certaines personnes s'imaginent que si le système bancaire est structuré d'une certaine manière, c''est parce qu'un jour un comité de sages se seraient mis autour d'une table pour le concevoir ainsi. Or, sans vouloir entrer dans le débat sur l'évolutionisme, je peux vous assurer que le système bancaire actuel ne présente aucun indice d''un dessein intelligent". {rires du public] Il s'est constitué au fil du temps, et chaque fois qu'il y a eu une crise le gouvernement a mis en oeuvre tout un ensemble de mesures, de nouvelles interventions de la Banque d 'Angleterre... Je fais allusion aux plans de sauvetage, au financement des prêts ; et tout ça pour préserver l'existence du système. Vous savez, parfois l'évolution fonctionne à merveille et on obtient quelque chose qui est très beau et efficace ; Mais il arrive aussi que cela ne fonctionne pas si bien. Je n'offrirai pas un prix à qui devinera lequel de ces deux poissons représente le secteur bancaire actuel. Vous savez bien pourtant que si l'on construit sa maison sur du sable, on est sûr qu'elle finira par s'écrouler. Nous en sommes là aujourd'hui. On peut vraiment dire que notre système bancaire est construit sur du sable. On aura beau installer des renfort, le soutenir par tous les moyens, ce sera peine perdue. On ne va quand même pas aller voir les locataires pour leur dire : "s'il vous plaît, pourriez-vous marcher sur des oeufs dans cette maison, parce qu'elle à peine debout, et puis, si vous pouviez perdre du poids, ce serait vraiment chouette... » La seule chose à faire c'est de tout mettre par terre. Il faut repartir à zéro et s'atteler à la construction sur des fondations solides, puis monter les murs et poser le toit. Et nous pensons que c'est exactement ce que nous faisons dans notre livre. Donc, nous avons un système très dysfonctionnel, qui ne fonctionne pas vraiment dans l'intérêt de l'économie ni de la société. Mon collègue Andrew Jackson, qui a réalisé la plus grande partie, et de loin, du travail que ce livre représente, a trouvé cette citation, qui je pense résume vraiment bien une partie de la philosophie sous-tendant ce livre. "C'est nous-mêmes qui sommes à l'origine de nos problèmes, donc ils nous sera possible de les résoudre. Les êtres humains sont en mesure de résoudre tous les problèmes relevant de la destinée humaine. Le système monétaire n'est qu' une collection de règles, de lois et de systèmes informatiques. Et c'est en fait étonnamment facile à changer. Les vrais défis sont des choses comme la crise environnementale, la crise de l'eau, les crises de l'énergie, Les changements que nous allons voir au cours des 40 prochaines années, l'accroissement de la population ; voilà des problèmes réels, tangibles, et nous devons trouver le moyen pratique de les traiter. Il s'agit simplement d'un système monétaire artificiel. C'est un système informatique. Nous ne pouvons pas nous laisser distraire de ces grands défis par ce système monétaire artificiel, ruiné et dysfonctionnel. Alors, qu'allons-nous faire ? Eh bien, je vais vous le dire succintement. Et puis nous reprendrons chacun des points plus en détail. La première chose à faire c'est enlever aux banques le pouvoir de créer de l'argent. Nous devons remettre ce pouvoir aux mains d'un processus transparent et responsable. Avoir de l'argent qui ne soit pas créé par de la dette. Nous créons l'argent seulement quand l'inflation est faible et stable. Nous nous assurons que tout argent nouvellement créé serve à l'économie réelle au lieu d'être englouti dans les marchés financiers et l'immobilier. Et c'est à nous qui sommes les clients des banques et des membres du public que revient le contrôle sur la façon dont notre argent est réellement investi, en toute transparence. Première mesure : retirer aux banques le pouvoir de créer l'argent. Je vous ferai grâce de tous les détails techniques pour y parvenir. Tout est expliqué simplement dans le livre. mais, si vous préférez voir les choses visuellement, nous allons aussi sortir dès le mois prochain une série de vidéos qui présentent la méthode une étape après l'autre. Commençons par un aperçu rapide. Comme je l'ai dit, les banques ont actuellement le pouvoir de créer l'argent, parce que les passifs qu'elles émettent constituent l'argent que nous utilisons dans l'économie. Ainsi, les organismes créateurs d'argent émettent des passifs qui sont traités comme moyens d'échange par les autres. Ces passifs servent à régler nos transactions. Dans le système actuel, ce sont les passifs des banques qui nous servent à effectuer nos paiements. Et ce que nous faisons grâce aux réformes particulières décrites dans le livre, c'est que nous commençons réellement à utiliser de l'argent créé par la Banque d'Angleterre. Ainsi, au lieu d'avoir recours à une promesse de rembourser la banque pour payer quelqu'un d'autre, on se sert en fait d'un véritable argent électronique créé par la Banque d'Angleterre. Ce que cela signifie pour vous, client d'une banque, c'est que, lorsque vous recevez votre salaire, s'offrent à vous deux options : Vous pouvez soit dire à la Banque, « écoutez, mettez pour moi cet argent en lieu sûr », ou leur dire, "Je veux que vous alliez l'investir en mon nom. Je veux obtenir un certain intérêt". Et, si vous dites que vous voulez voir votre argent conservé en lieu sûr, cet argent sera ensuite mis sur un compte de transaction, qui est en fait identique aux comptes courants actuels. Mais, la différence entre un compte courant et ces nouveaux comptes est que votre argent serait réellement déposé à la Banque d'Angleterre. Ce serait en fait de la monnaie électronique stockée électroniquement à la Banque d'Angleterre. Et cet argent serait vraiment le vôtre. Il n'appartiendrait plus aux banques. Elles ne seraient donc pas en mesure de le jouer, de l'investir pour faire n'importe quoi avec. Avec ce compte de placement, ce que vous faites réellement c'est remettre à votre banque votre argent électronique, créé par la Banque d'Angleterre, avec mission pour votre banque d'aller le prêter à quelqu'un d'autre. Ce qu'on obtient, par le biais de quelques changements des régles plutôt simples et de quelques modifications comptables, c'est que les banques deviennent ce que la plupart des gens croient qu'elles sont déjà : des intermédiaires entre épargnants et emprunteurs. Après cette réforme, ce que feront les banques consistera à prendre l'argent des épargnants et des investisseurs, pour le prêter effectivement aux emprunteurs, et faire exactement ce que les gens pensent qu'elles font à l'heure actuelle. Ainsi, comme les banques n'ont plus le pouvoir de créer l'argent, nous devons confier ce pouvoir à un processus transparent et responsable. Je suis sûr que tout le monde est ici parce que vous savez que nous ne pouvons pas confier aux banques de créer l'argent, pour toutes les raisons dont nous avons discuté. Mais, je suppose que vous ne feriez pas confiance à ces gens non plus, car le problème c'est que les politiciens ont les mêmes incitations à abuser du pouvoir de créer l'argent, autant que les banques. Plus les élus créent de l'argent, plus ils engendrent dans l'économie un boom artificiel pour amener les gens à voter pour eux. Ce qui ne pourra que finir très mal. Donc, la clé, ce qu'il faut faire absolument c'est séparer la décision de combien d'argent est créé, et celle déterminant à quoi sert cet argent. Parce que, si la même personne ou la même organisation prend ces deux décisions, on a immédiatement un conflit d'intérêts. Donc, ce que nous avons proposé c'est qu'un nouveau Comité, le Comité de création de l'argent, qui remplacerait le Comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, devienne responsable de décider dans quelles proportions l'argent disponible dans l'économie a besoin d'augmenter ou de diminuer, et le gouvernement serait responsable de décider effectivement comment injecter cet argent dans l'économie. La chose vraiment importante c'est de s'assurer que ce Comité de création d'argent soit à l'abri des lobbyistes. Soit de ceux du gouvernement en place, car il a ses propres objectifs quant à ce qu'il convient de faire avec l'économie, et qui pourrait ne pas correspondre aux intérêt supérieurs de l'économie, et aussi des groupes de pressions financés par les banques. Tout ce processus doit être transparent et responsable, responsable devant le Parlement. Nous ne pouvons pas permettre à George Osborne d'appeler le Comité de création d'argent et lui demander : « Pouvez-vous injecter encore £100 milliards dans l'économie, parce que j'ai vraiment besoin que la reprise commence avant 2015? » Ensuite, vous devez vous assurer que l'argent est créé uniquement lorsque l'inflation est faible et stable. Maintenant, permettez-moi de vous montrer ce qui se passe avec le système actuel. Les banques augmentent leurs prêts, ce qui signifie qu'elles créent plus d'argent. Par conséquent les prix se mettent à augmenter, et elles se disent que l'économie est saine : donc elles prêtent plus. Et, elles disent, "Bon sang, regardez comme les prix de l'immobilier montent. Nous devrions accorder encore plus de prêts"; Et, à ce stade, on a une bulle, mais tout le monde s'est convaincu que ce n'en est pas vraiment une. Et, c'est plus ou moins ce qui est arrivé à la masse monétaire au cours des 40 dernières années, et particulièrement au cours des dix dernières années. Ce qui se passerait avec le Comité de création de l'argent, c'est qu'il commencerait à mettre de l'argent dans l'économie, et dès que cela commencerait à entraîner des hausses de prix, donc l'inflation, il arrêterait d'en injecter. Lorsque l'inflation prend fin, il créerait de l'argent de nouveau, et il cesserait à nouveau jusqu'à ce que les choses s'équilibrent. Au lieu de cela voici ce qui arrive aujourd'hui : plus les banques créent de l'argent, plus elles génèrent de l'inflation, et plus elles veulent créer de l'argent. parce qu'elles pensent, "les prix de l'immobilier sont en hausse, donc nous pouvons nous permettre de prêter davantage aux gens pour s'acheter des maisons. Le Comité de création d'argent aura la responsabilité effective d'empêcher la création d'argent quand cela provoque l'inflation. Donc, c'est exactement le contraire de ce que font les banques dans les mêmes circonstances. On nous pose souvent cette question, "toute création d'argent n'est-elle pas automatiquement inflationniste ? Toute création d'argent ne fait-elle pas monter les prix ? » Eh bien, en fait, ça dépend. Car, si l'on met dans l'immobilier et sur les marchés financiers 40 % de la totalité des fonds nouveaux qu'on vient de créer , on peut s'attendre à une forte hause des prix sur ces marchés. Et, c'est exactement ce que nous avons vu avec le logement. Nous l'avons vu avec la Bourse. Je ne sais pas si vous avez vu le journal hier, mais il y avait un titre bizarre. Tout d'abord, on pouvait lire, « cette crise est pire que la Grande Dépression », et en-dessous était écrit, « les marchés en hausse record comme jamais en 4 ans et demi. » On se dit, "Ben, comment est-ce possible, ce n'est pas logique?! C'est un symptôme révélateur de ce qu'on fait avec l'argent, et particulièrement de mesures de "quantitative easing". Si, au contraire, vous mettez l'argent dans des entreprises non financières, donc dans l'économie réelle, alors ce que vous allez faire est de stimuler cette partie de l'économie. Vous le savez, nous avons 2,5 millions de personnes qui restent chez elles à ne rien faire. Elles peuvent être employées. Ce qu'on obtient en fait c'est un augmentation de l'activité économique. Ainsi, l'économie sera en expansion. Donc, toute création de monnaie n'est pas nécessairement inflationniste. Créer de l'argent peut au contraire, si on l'injecte dans les bons secteurs de l'économie, aider l'économie à croître plus vite que les tensions inflationnistes. Nous avons besoin de créer de l'argent débarrassé de toute dette. C'est là l'un des points fondamentaux de tout notre livre, parce que, quand 97 % de tout l'argent que nous utilisons est créé par les banques quand elles accordent des prêts, Cela signifie que plus nous voulons de l'argent dans l'économie, plus nous devons nous enfoncer dans les dettes. Si nous venons de subir une crise, et avons besoin de plus d'argent dans l'économie, alors la seule vraie façon de l'obtenir c'est de demander aux banques d'augmenter leurs prêts, C'est pourquoi vous voyez qu'on insiste tellement que les banques doivent prêter à nouveau ». Même si la crise a été causée du fait que les gens avaient trop de dettes. Et, vice versa, si nous voulons moins de dettes dans l'économie, alors nous devons avoir moins d'argent, parce qu'au fur et à mesure qu'on rembourse ses dettes, l'argent correspondant est effectivement éliminé. C'est précisément le processus inverse de la comptabilité de la création monétaire. Ce dont nous avons vraiment besoin c'est de moins de dettes, et de plus d'argent dans l'économie pour sortir de la crise actuelle, de cette récession actuelle. C'est impossible au sein du système actuel. Comme vous le voyez ici, les deux sont liés. Plus s'accroît la masse monétaire, plus la dette augmente, parce qu'argent et dette sont les deux faces de la même entrée en comptabilité, dans le même bilan. Par conséquent, on peut s'attendre, si nous avons une reprise maintenant, avec le système actuel, à ce que la dette augmente. Et au final, cela nous conduira à une nouvelle crise, mais qui sera bien pire la prochaine fois. Le but de ces réformes c'est de séparer la création de l'argent de la création de la dette. Ainsi, lorsque les banques prêtent, elles transfèrent en fait à un emprunteur l'argent existant d'une personne qui économise , mais elles ne créent pas d'argent dans la foulée. Ainsi peut-on créer de l'argent qui peut être utilisé pour rembourser une grande partie de la dette existante. Et, également en raison de certains des autres changements qui doivent être apportés à la comptabilité, comme on l'explique dans le livre ; cela nous permettra de rembourser presque un trillion de livres en dettes personnelles et des ménages au cours d'environ une vingtaine d'années. Vous imaginez quelle transformation radicale cela signifiera dans la vie de la plupart des gens dans ce pays, de ne pas subir le poids de cette énorme dette. Les dettes personnelles sont plus élevées que jamais. Et tous ces changements au système permettent en fait de réduire cette dette. Ainsi, au lieu de voir cet intérêt annuel facturé sur toute la masse monétaire de 108 milliards de livres à hauteur de 217 milliards de livres par an, on pourrait la réduire à la moitié de ce qu'elle est actuellement, et peut-être même moins. La cinquième chose : il faut absolument injecter l'argent dans l'économie réelle. Nous en avons parlé brièvement. On a encore à notre disposition environ quatre options au moyen desquelles injecter l'argent dans l'économie. On peut le dépenser en faveur des services publics ; confier cet argent au gouvernement. On peut réduire les impôts. On pourrait rembourser la dette nationale. On pourrait aussi effectivement distribuer l'argent au gens en le leur donnant gratuitement. Ce livre évoque la combinaison de toutes ces alternatives désirables, utiles, et on en explique les raisons. Et le remboursement de la dette nationale devra sans doute figurer parmi les priorités les moins importantes. Mais le plus important c'est que, si l'on s'y prend bien, on parviendra à injecter l'argent dans l'économie réelle. Alors que ce que nous avons maintenant ce sont des banques qui investissent presque tout l'argent dans l'immobilier et les marchés financiers. Et une toute petite partie de cet argent tombe goutte à goutte de ces marchés jusque dans l'économie réelle. Ce que nous souhaitons c'est que, au fur et à mesure qu'arrive l'argent, au fur et à mesure de sa création pour le gouvernement, c'est qu'il passe en premier par l'économie réelle. et, ensuite, les banques auront besoin d'emprunter cet argent de la part des individus et des entreprises dans l'économie réelle avant qu'elles puissent le prêter à nouveau pour l'injecter dans l'économie réelle, pour qu'il retourne dans les entreprises ou dans l'immobilier et dans les marchés financiers. L'une des choses que nous aimerions, c'est voir considérablement réduit le flux de cet argent qui s'écoule actuellement en masse dans les marchés financiers, la spéculation, et les opérations boursières. Nous devons par conséquent nous assurer du contrôle et de la transparence de la façon dont notre argent est investi. J'ai vu cette annonce l'autre jour, qui m'a vraiment fait rire. « Vous êtes-vous jamais demandé où va votre argent ? » C'est une publicité pour Lloyds TSB, qui demande : « Vous êtes-vous jamais demandé où va votre argent ? ». [Rires de l'auditoire] Je pense qu'ils n'étaient pas au courant de la campagne 'Placez votre argent', ni qu'ils étaient en train de se fourvoyer aussi totalement ! parce que, non, la plupart des gens ne se demandent jamais où va leur argent, et c'est parce que la Banque ne vous le dit jamais. Donc, l'une des choses que nous ferions dans le cadre de ces réformes c'est d'exiger que si vous mettez votre argent dans un compte de placement, vous renoncez à la propriété sur votre argent pour que la Banque puisse l'investir et que la Banque vous indique en fait que, ' nous allons l'investir dans le commerce des armes, pour l'industrie pétrolière, pour extraire des sables bitumineux, pour l'investir dans des entreprises ou dans la spéculation sur les matières premières ". Certaines personnes, nous ne sommes pas naïfs à ce point, n'y prêteront même pas attention. Ils s'en moquent complètement. Mais cela signifie que les gens à qui cela importe de savoir à quoi sert leur argent, auront cette possibilité de se désengager. Pour dire, 'je ne veux pas que mon argent soit utilisé de cette façon". Et ils pourront choisir des comptes différents, avec lesquels leur argent sera utilisé différemment. Sera-t-il facile de faire passer ces réformes ? Bien sûr que non ! Nous serons confrontés à une opposition massive. Cela dérange des intérêts énormes. Et, on va en entrendre des critiques pendant ces quelques prochaines années, pendant que nos idées se répandront dans les grand public, du genre : « Ça va provoquer de l'inflation ». Si vous autorisez l'état à créer l'argent, cela va provoquer de l'inflation. En fait, la réponse à cette question n'est pas compliquée. Eh bien, laquelle de ces deux alternatives provoquera le plus d'inflation. Les banques ? Elles veulent créer autant d'argent que possible, pour maximiser leurs profits en en créant toujours plus, ou une Commission ? Qui sera chargée de mettre un terme à la création monétaire dès que l'inflation commence à augmenter. C'est un choix parfaitement clair. Et on s'entendra demander, « cela va provoquer de l'hyperinflation ». Nous allons finir comme au Zimbabwe ou l'Allemagne des années 1920. Eh bien, les gens qui prétendent cela, malheureusement, sont très ignorants de ce qui s'est réellement passé au Zimbabwe et de ce qui s'est réellement passé lors de la République de Weimar en Allemagne. Eh bien, dans le livre vous trouverez toute une annexe sur le Zimbabwe et d'autres exemples d'hyperinflations, et d'autres exemples où les États ont créé l'argent sans se retrouver en hyperinflation, Nous présentons dans le livre une étude qui analyse 50 hyperinflations enregistrées dans l'histoire, et qui prouvent que toutes ont été précédées d'un effondrement économique, ou d'une crise politique ou encore d'une guerre. avant que l'hyperinflation ait effectivement commencé. Ce n'est pas seulement parce que quelques banquiers centraux se sont mis à imprimer de l'argent à tour de bras. L'économie s'était fondamentalement effondrée, avant le début de ces périodes d'hyperinflation. Ainsi, l'idée que cela conduira à l'hyperinflation est totalement erronée. Vous allez entendre cette question tout le temps : "Ça va réduire considérablement le niveau de crédit." Nous avons effectivement entendu ça de la part de la Commission indépendante sur les banques. Nous leur avons demandé ce qu'ils entendaient par le mot "drastique". Voulaient-ils dire une diminution de 10 % ou 50 % ? Ils ne le savaient pas vraiment ; et ils ne nous ont pas recontactés à ce sujet. Nous leur avons également demandé si nous pouvions jeter un coup d'oeil sur leurs calculs ou leur modélisation ou les solutions qu'ils avaient trouvées pour démontrer que ce serait drastique et, curieusement, ils ne nous ont pas recontactés à ce sujet non plus. Donc, c'est juste une réaction réflexe, ils ne comprennent pas vraiment comment fonctionne le système. Les produits d'épargne, générés du jour où des gens ont dit, "je n'ai pas besoin de mon argent pendant les 6 ou 12 prochains mois, déjà aujourd'hui, il y a assez d'argent dans ces comptes, assez de passifs, pour couvrir l'ensemble des investissements nécessaires à l'économie des entreprises, et pour permettre aux gens d'acheter des maisons sans que les prix de l'immobilier s'envolent. Il y a déjà assez d'argent dans nos pays pour fournir le financement des parties de l'économie dont nous avons réellement besoin. Certes, il n'y aura sans doute pas assez d'argent pour faire monter les prix de l'immobilier de 200 % en dix ans. Peut-être n'y aura-t-il pas assez d'argent pour financer toute cette spéculation sur les marchés financiers, et je pense que c'est très bien comme cela. Et puis, vous entendrez ce genre de commentaires. « Vous allez tuer le secteur le plus rentable de la Grande-Bretagne ». Vous savez, nous avons besoin du secteur bancaire, parce qu'il paie beaucoup d'impôts, finance nos écoles, et nos hôpitaux. Sans le secteur financier nous en serions encore à gagner notre vie laborieusement. » C'est faux. Le secteur bancaire, l'année où il a payé le plus d'impôts de toute son histoire, le secteur secondaire en a payé trois fois plus que lui ! Quelqu'un veut-il tenter de deviner ce que ce chiffre représente ? C'est le nombre d'employés du secteur bancaire par rapport au nombre de salariés dans le reste de l'économie. Le secteur bancaire emploie seulement une personne sur 53. Par conséquent, pour chaque employé du secteur bancaire, pour chaque personne de ce secteur que nous protégeons à tout crin, en évitant d'exiger de lui ces changements indispensables, en refusant de leur demander de réformer sa façon de faire des affaires, Il y a 52 personnes dans le reste de l'économie qui font les frais des conséquences négatives de ce secteur bancaire. Ainsi, ces réformes sont vraiment en faveur des autres 98 % de la population active. des entreprises, des personnes employées ailleurs que dans les banques. En fait, permettez-moi d'apporter une nuance à ce que je viens de dire. Rien de personnel dans ce que nous faisons (contre les banques ou les personnes qui y travaillent). C'est leur secteur d'activité qui pose problème. C'est la conception de ce secteur et ses effets désastreux. Et, c'est ne sont pas les gens eux-mêmes qui posent problème. Il s'agit de changer les règles du jeu et la façon dont ces entrepries fonctionnent. On vous dira aussi. « C'est trop radical », ce qui est assez bizarre, étant donné que tout ce que nous proposons c'est de remettre en vigueur une loi qui date des années 1840. J'aurais du mal à croire que les Conservateurs des années 1840 puissent honnêtement être taxés de radicalime. Passons maintenant aux avantages de la réforme. Nous obtiendrons la stabilité de l'argent. Nous obtenons ceci au lieu de cela. Nous obtenons de voir la dette décroître comme cela. Au lieu de subir des bulles de l'immobilier, nous aurons des prix des maisons qui ne bougeront pas tant que les revenus ne les auront pas effectivement rattrappés, et qu'elles redeviennent abordables. Quant au chômage, permettez-moi pour terminer de vous donner un exemple du ridicule du système actuel. Nous avons 2,5 millions personnes qui restent à la maison, à ne rien faire, qui cherchent désespérément à se rendre utiles et avoir un emploi. Nous avons plein de choses à faire dans l'économie. Nous avons des écoles à reconstruire. Cela fait des années que les gouvernements hésitent à lancer ce programme de reconstruction sous prétexte "qu'il n'y a pas assez d'argent", que sommes en récession et qu'il faudrait donc commencer par remettre de l'ordre dans les finances publiques ». Ils ont enfin décidé d'allouer 2 milliards de livres pour reconstruire les écoles britanniques. 2 milliards de livres, ça ressemble à beaucoup d'argent, et c'est même tellement d'argent qu'ils ont dû l'emprunter dans le cadre de "l'Initiative en faveur de la Finance Privée". Ainsi, ils sont en fait en train d'emprunter de l'argent qui est créé par un jeu d'écritures comptables par les banques, ce qui leur coûte des intérêts, alors qu'ils n'ont pas assez d'argent par eux-mêmes pour financer cette reconstruction d'établissements scolaires. À en croire la BBC, la raison c'est que, « Ce dispositif ménagera le bujdet très serré du ministère de l'éducation, alors même que ce dernier vient d'être divisé par deux par le Parlement et n'est plus maintenant que de 3.8 milliards de livres. Oui, 3,8 milliards de livres pour financer la reconstruction des écoles et assurer la pérénité de l'ensemble du système éducatif, enfin, seulement ses infrastructures physiques, en fait. Encore une fois, ça ressemble à beaucoup d'argent, mais cette ligne verte en haut ici courbe verte là haut représente la quantité d'argent investi dans les crédits immobiliers et le crédit à la consommation au cours des 20 dernières années environ. En juin 1999, les banques ont créé 4,5 milliards de livres d'argent frais en un seul mois, pour l'injecter dans le marché de l'immobilier. pour l'achat d'immobilier existant et la construction de nouvelles maisons. En 2005, ils ont créé 7 milliards de livres en un mois. En septembre 2007, ils ont créé 16 milliards de livres en un mois pour les injecter dans l'immobilier. Ainsi, en l'espace d'une semaine, ils ont créé autant d'argent que le gouvernement est prêt à en consacrer à la reconstruction des écoles pendant toute une année. C'est fou, n'est-ce pas ? Si nous donnons aux banques le pouvoir de créer l'argent, voici ce qu'elles vont faire. Elles vont le consacrer à des marchés de ce genre au lieu de faire ce dont nous avons effectivement besoin. Comme je l'ai dit auparavant, nous ne pouvons laisser ce système continuer à fonctionner ainsi, compte tenu des défis réels qu'on va devoir relever au cours des 40 prochaines années. Volà, c'est tout cela que vous trouverez dans cet ouvrage. Parfois cela vous paraîtra un peu indigeste. Nous avons dû le concevoir en partie à l'intention des économistes qui rejettent normalement ces idées, mais nous avons aussi essayé de l'écrire de façon à ce que, même si vous n'avez pas de grandes connaissances en économie, à condition de commencer à lire depuis le début, vos connaissances s'accroîtront et tout se mettra en place progressivement. Et, si vous arrivez à la fin, vous en saurez plus sur le système monétaire que 99 % des économistes professionnels. Voilà, c'est tout. C'est ce qu'il nous reste à faire. La pression est vraiment forte, car nous sommes confrontés à de véritables défis. C'est dans notre pays que le mouvement est le plus répandu. Pour autant que je sache, c'est le plus grand rassemblement en faveur de la réforme du système monétaire. Par conséquent, si nous ne nous mettons pas au travail, personne ne le fera à notre place. La balle est donc vraiment dans notre camp. Pendant le reste de l'après-midi, nous allons nous concentrer sur ces points : Comment vraiment changer le système.