Il existe des lois injustes.
Est-ce que nous devons nous contenter d'y obéir, ou devons-nous tenter de les modifier en y obéissant jusqu'à ce que nous ayons réussi à les changer
Ou devons-nous les transgresser d'abord en premier ?
Un des co-fondateurs du site Reddit a été trouvé mort.
Il était certainement un prodige,
bien qu'il ne se soit jamais considéré comme tel.
Il n'était absolument pas excité
par le fait de démarrer des entreprises et faire de l'argent.
Il y a un sentiment profond de perte à Highland Park
la ville de Aaron Swartz
ce jour où ceux qui l'aimaient disent adieu
à l'une des plus brillantes lumières de l'internet.
Les activistes de la liberté, de l'open access et des ordinateurs pleurent sa perte.
"Un intellect étonnant", si vous parliez à ceux qui le connaissaient.
Il a été tué par le gouvernement.
et le MIT a trahi tous ses principes de base.
Ils voulaient faire un exemple avec lui.
Les gouvernements ont un désir insatiable de contrôler.
Il faisait face potentiellement à 35 ans de prison et une amende de un million de dollars.
Soulevant des questions de zèle en matière de poursuites, et je dirais même une faute.
Avez-vous examiné cette question précise et en avez-vous tiré des conclusions ?
En grandissant, vous savez, j'ai lentement eu ce cheminement de réaliser
que toutes les choses autour de moi, dont les gens me disaient
qu'elles étaient la manière naturelle d'être des choses, la manière dont les choses devaient être
Elles n'étaient pas naturelles du tout, certaines choses pouvaient être changées
et plus important, il y avait des choses qui étaient fausses et devaient changer.
Et une fois que j'ai réalisé cela, il n'y avait plus moyen de revenir en arrière.
L'enfant d'Internet
Bienvenue à l'heure du conte.
Le titre du livre est "Paddington à la foire".
Bien, il est né à Highland Park et a grandi ici.
Aaron venait d'une famille de trois frères, tous extrêmement brillants.
Oh, la boîte est en train de basculer...
Donc nous étions tous, vous savez, pas les enfants les plus disciplinés.
Vous savez, trois garçons courant partout tout le temps et faisant des bêtises.
Hey, non, non, non !
- Aaron !
- Quoi ?
Mais j'ai fini par réaliser que Aaron
avait appris comment apprendre à un âge très jeune.
"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, sept, huit, neuf, dix"
- Toc, toc !
- Qui est-là ?
- Aaron
- Aaron qui ?
- Aaron Funnyman.
Il savait ce qu'il voulait, et il voulait toujours le faire.
Il accomplissait toujours ce qu'il désirait.
Sa curiosité était sans bornes.
"Voici une petite image de ce que sont les planètes."
"Et chaque planète a un symbole.Le symbole de Mercure, le symbole de Vénus, le symbole de la Terre, le symbole de Mars, le symbole de Jupiter".
Un jour il dit à Susan : "qu'est-ce que c'est que ce divertissement familial gratuit au centre-ville de Highland Park ?"
"Divertissement familial gratuit au centre-ville de Highland Park"
?
Elle lui demande : de quoi tu parles ?
Il dit : Regarde, ça dit ici sur le frigo "Divertissement gratuit au centre-ville de Highland Park".
Elle fut sidérée de voir qu'il savait lire.
Ça s'appelle "My Family Seder"
La nuit de Seder est différentes de toutes les autres nuits.
Je me souviens d'une fois, nous étions à la bibliothèque de l'Université de Chicago.
J'ai retiré un livre du rayon, qui datait de quelque chose comme 1900.
Je lui ai montré, et j'ai dit : tu sais, c'est un endroit extraordinaire.
Nous étions des enfants curieux, mais Aaron aimait vraiment apprendre et enseigner.
Et ce que nous allons apprendre est l'alphabet à l'envers.
Z, Y, X, W, V, U, T...
Je me souviens quand il rentra de son premier cours d'algèbre.
Il était genre : Noah, laisse-moi t'apprendre l'algèbre !
Et moi : qu'est-ce que l'algèbre ?
Et il était tout le temps comme cela.
Maintenant pressons ce bouton clic, là ! Maintenant ça donne ça !
Maintenant c'est rose !
Quand il avait deux ou trois ans, Bon l'initia aux ordinateurs,
alors il a juste décollé, comme un fou, sur eux.
(babillage)
Nous avions tous des ordinateurs, mais Aaron accrochait vraiment avec eux, avec l'Internet.
- Tu travailles sur l'ordinateur ?
- Naann...
- Comment...Maman, pourquoi est-ce que rien ne fonctionne ?
Il commença à programmer à un âge très jeune.
Je me souviens que le premier programme écrit avec lui était en Basic, et était un jeu assez simple autour de Star Wars.
Il s'est assis avec moi dans le sous-sol, où l'ordinateur était,
pendant des heures, programmant ce jeu.
Le problème que j'avais avec lui est qu'il n'y avait rien que je voulais faire.
Et avec lui, il y avait toujours quelque chose à faire, toujours quelque chose que la programmation pouvait résoudre.
Aaron a toujours vu la programmation comme une sorte de magie.
Vous pouvez accomplir ces choses que les humains normaux ne peuvent pas faire.
Aaron fit un distributeur de billets en utilisant un Macintosh et une boîte en carton ondulé.
Une année pour Halloween, je ne savais pas ce que je voulais être,
et il pensa que ce serait vraiment cool, si je me déguisais comme son nouvel ordinateur favori,
qui était alors le premier iMac.
Je veux dire, il détestait se déguiser pour Halloween mais il adorait convaincre d'autres personnes
de s'habiller dans ces choses qu'il voulait voir.
Hôte Aaron, arrêtez ! Les gars, allez, regardez la caméra !
Spiderman regarde la caméra
Il fit ce site web appelé The Info, où les gens pouvaient juste apporter de l'information/
Je suis sûr que quelqu'un là-bas sait tout sur l'or, l'effeuillage or.
Pourquoi n'écrivent-ils pas à propos de ça sur ce site ? Et là d'autres personnes peuvent venir plus tard
et lire cette information, et l'éditer s'ils pensent qu'elle est mauvaise.
Pas trop éloigné de Wikipédia, non ?
Et c'était avant que Wikipédia commence, et ça a été par un gars de 12 ans,
Dans sa chambre, de lui-même, tournant sur son petit serveur, utilisant une technologie un peu ancienne.
Une des réponses des enseignants fut, genre : C'est une très mauvaise idée, vous ne pouvez pas laisser n'importe qui rédiger l'encyclopédie.
La raison pour laquelle nous avons des chercheurs est qu'ils écrivent ces livres pour nous.
Moi et mon autre frère allions, genre : Oh vous savez, Wikipédia est cool, mais nous avons eu ça à la maison genre il y a cinq ans.
Le site d'Aaron gagna un concours scolaire
lancé par la société de conception de sites Web basé à Cambridge, ArsDigita.
Nous sommes tous allés à Cambridge pour la ... quand il a remporté le prix de l'art centro
et nous n'avions aucune idée de ce que Aaron faisait.
Il était évident que le prix était vraiment important.
Aaron s'est vite impliqué avec les communautés de programmation en ligne,
puis dans le processus d'élaboration d'un nouvel outil pour le web.
Il s'amena en me disant, genre : Ben, il y a ce truc vraiment incroyable sur lequel je travaille.
Tu dois en entendre parler !
" Yeah, c'est quoi ?"
"C'est un truc appelé RSS."
Et il m'explique ce qu'est RSS, genre...genre pourquoi est-ce utile, Aaron ?
Est-ce qu'un seul site l'utilise, genre pourquoi est-ce que je devrais l'utiliser ?
Il y a cette maling liste pour les gens qui travaillent sur RSS, et XML d'une manière plus générale.
Et il y avait une personne nommée Aaron Swartz qui montrait un grand esprit de compétition, et très intelligente,
et qui avait beaucoup d'idées, mais ne venait jamais aux meetings IRL
Et il ne venait jamais aux meetings, et ils disaient
Tu sais, quand est-ce que tu vas venir à ces meetings IRL?
Et il dit : vous savez, je ne pense pas que ma mère me laissera. J'ai... Je viens juste d'avoir 14 ans.
Et donc leur première réaction a été, bien, vous savez, cette personne, ce collègue avec lequel ils travaillaient depuis toutes ces années...
avait 13 ans pendant qu'ils travaillaient ensemble, et n'avait que 14 ans maintenant.
Et leur seconde réaction était : Seigneur, nous voulons vraiment le rencontrer, vous savez. C'est extraordinaire !
Il a fait partie du comité qui a esquissé RSS.
Ce qu'il faisait été d'aider à construire la plomberie de l'hypertexte moderne.
La partie sur laquelle il travaillait, RSS, était un outil que vous pouvez utiliser pour obtenir des résumés
de choses qui vont se retrouver sur d'autres pages web.
Plus communément, vous pouvez utiliser cela pour un blog.Vous pourriez avoir 10 ou 20 blogs que vous voulez lire.
Vous utilisez leurs flux RSS, ces résumés de ce qui se passe sur ces autres pages
pour créer une liste unifiée de ce qui se passe ailleurs.
Aaron était vraiment jeune, mais il comprenait la technologie et il voyait qu'elle était imparfaite
et il cherchait des moyens d'aider à la rendre meilleure.
Alors sa mère a commencé à le mettre dans des avions à Chicago, nous le récupérions à San Francisco.
Nous l'avons présenté à des personnes intéressantes pour discuter avec elles, et nous nous sommes étonnés de ses horribles habitudes alimentaires.
Il ne mangeait que de la nourriture blanche,
comme du riz à la vapeur, pas de riz frit parce que ce n'était pas assez blanc
et du pain blanc, et ainsi de suite...
Et vous vous étonnez de la qualité du débat qui émerge de ceci,
de ce qui semble être la bouche d'un jeune garçon.
Et vous pensiez, voici un gamin qui ira loin s'il ne meurt pas du scorbut.
Aaron, tu es en haut !
Je pense que la différence est que maintenant
vous ne pouvez pas faire des compagnies type point-com
Vous ne pouvez pas avoir des compagnies qui se contentent
de vendre de la nourriture pour chien via l'Internet, ou via les smartphones.
Mais il y a encore beaucoup d'innovation en cours.
Dites-vous que peut-être que si vous ne voyez pas l'innovation, peut-être que votre tête est dans le sable.
Il était là-dessus, comme un nerd de base, genre
"Je suis plus intelligent que toi, et parce que je suis plus intelligent je suis meilleur que toi,
et je peux te dire quoi faire".
C'est une de ses facettes, genre, lui étant un peu comme un crétin.
Donc vous mettez ensemble tous ces ordinateurs et maintenant ils résolvent de gros problèmes
comme chercher des extra-terrestres et essayer de guérir le cancer.
Je l'ai rencontré la première fois sur IRC, ou Internet Relay Chat.
Il ne faisait pas qu'écrire du code, il parvenait aussi à intéresser les gens pour qu'ils résolvent les problèmes qu'il avait.
C'était un connecteur.
Le mouvement de la culture libre, il avait beaucoup de cette énergie.
Je pense que Aaron essayait de faire que le monde fonctionne.Il essayait de le réparer.
Il avait une forte personnalité, qui peut de temps à autre prendre la mouche.
Il n'était pas toujours très à l'aise dans le monde
et le monde n'était pas toujours très à l'aise avec lui.
Aaron est allé au lycée et il a mal vécu l'école, à en être malade.
Il n'aimait pas l'école, il n'aimait aucun de ses cours, il n'aimait pas les professeurs.
Aaron savait vraiment comment trouver une information.
Il était genre "Je n'ai pas besoin d'aller voir cet enseignant pour apprendre la géométrie.
Je peux simplement lire le livre de géométrie.
Et je n'ai pas besoin d'aller chez cet enseignant pour apprendre leur version de l'histoire Américaine,
puisque j'ai genre 3 synthèses historiques ici, je peux simplement les lire.
Et d'ailleurs cela ne m'intéresse pas, je suis intéressé par le web".
J'étais très frustré avec l'école, je pensais que les enseignants ne savaient pas de quoi ils parlaient.
Ils dominaient et contrôlaient, les devoirs à la maison étaient une sorte de honte
et ce n'était finalement qu'un moyen de les occuper en les faisant gratter du papier.
Et, vous savez, j'ai commencé à lire des livres sur l'histoire de l'éducation
et comment ce système éducatif s'est développé.
Et, vous savez, les alternatives à ce système et les façons dont on pouvait apprendre de manière effective
par opposition au système qui impose de recracher ce qu'un professeur a dit.
Et cela m'a conduit à m'interroger sur plusieurs choses. Une fois que je m'étais interrogé sur l'école dans laquelle j'étais,
je me suis interrogé sur l'entreprise qui avait construit l'école, les métiers pour lesquels l'école formait les gens,
je me suis interrogé sur le gouvernement qui avait mis en place toute cette structure.
Une des choses qui le passionnait le plus, particulièrement à cette époque, c'était le copyright.
Le copyright a toujours été une sorte de fardeau (?) pour les éditeurs et les lecteurs,
mais ce n'était pas un fardeau excessif, c'était un dispositif raisonnable,
permettant de s'assurer que les gens soient payés.
Ce à quoi la génération d'Aaron a été confronté, c'est la collision entre ce système antique du copyright
et cette incroyable nouveauté que nous essayions de construire, Internet le web.
Ces choses entrèrent en collision, et ce que nous avons obtenu était le chaos.
Il a alors rencontré Lawrence Lessig, professeur à Harvard
qui, à l'époque, contestait la loi sur le copyright au niveau de la Cour Suprême.
Le jeune Aaron Swartz s'est alors envolé pour Washington pour écouter les auditions de la Cour Suprême.
Je suis Aaron Swartz et je suis ici pour écouter le débat, pour voir les documents du débat.
Pourquoi avoir fait le trajet jusqu'ici depuis Chicago pour voir ce débat ?
C'est une question plus difficile.
Je ne sais pas, c'est très excitant de voir la Cour Suprême,
particulièrement dans un cas si prestigieux.
Lessig allait aussi de l'avant avec une nouvelle manière de définir le copyright sur Internet.
Cela s'appelait les Creative Commons.
L'idée de base des Creative Commons est d'offrir la possibilité aux gens, aux créateurs,
une solution simple d'associer à leurs créations les libertés d'utilisation qu'ils souhaitent.
Donc si le copyright est le monde du "Tous droits réservés", on est là dans le modèle du "Certains droits réservés".
Je veux une solution simple de vous dire : voici ce que vous pouvez faire avec mon travail,
même s'il existe certaines situations pour lesquelles vous aurez besoin de ma permission.
Et le rôle d'Aaron était la partie informatique.
Comme : comment construire ces licences pour qu'elles soient simples et compréhensibles
et exprimées de façon à ce que les machines puissent les traiter.
Et les gens disaient : pourquoi est-ce ce gamin jeune de 15 ans qui écrit les spécifications des Creative Commons ?
Ne pensez-vous pas que c'est une énorme erreur ?
Et ils répondaient : la plus grosse erreur que nous pourrions faire, c'est de ne pas écouter ce gamin.
Il est à peine assez grand pour que sa tête dépasse derrière le pupitre.
Et c'était un podium mobile, c'était donc un peu embarassant,
car lorsqu'il ouvrait son écran, personne ne pouvait plus voir sa tête.
Lorsque vous arrivez sur notre site web, et que vous allez sur "Choisir une licence",
il vous propose une liste d'options, vous explique ce que cela signifie, et vous avez trois questions simples :
Voulez-vous que l'œuvre soit attribuée à son auteur ?
Voulez-vous permettre un usage commercial de votre travail ?
Souhaitez-vous autoriser les modifications sur votre travail ?
J'ai été frappée, complètement sidérée que ces adultes le regardent comme un des leurs.
Et Aaron se tenait debout face à cette assemblée et commençait à parler
de cette plateforme qu'il avait créée pour les Creative Commons.
Et ils l'écoutaient tous ...
J'étais assise au fond, me disant : ce n'est qu'un gamin, pourquoi l'écoutent-ils ?
Mais ils l'écoutaient ...
En fait, je crois bien que je ne comprenais pas vraiment.
Bien que les critiques aient dit que cela ne faisait pas grand chose pour s'assurer que les artistes soient payés pour leur travail,
le succès des Creative Commons a été énorme.
À l'heure actuelle, rien que sur Flickr, plus de 200 millions de personnes utilisent une des licences Creative Commons.
Il a contribué par ses compétences techniques, mais pour lui ce n'était pas que de la technique.
Aaron a souvent écrit de manière candide dans son blog personnel :
Je réfléchis profondément, et j'aimerais que les autres fassent de même.
Je travaille pour des idées et j'apprends au contact des autres. Je n'aime pas exclure les gens.
Je suis perfectionniste, ???
À part pour l'éducation et les divertissements, je ne veux pas perdre mon temps
sur des choses qui n'auront pas d'impact.
J'essaie d'être ami avec tout le monde, mais je déteste que l'on ne me prenne pas au sérieux.
Je ne suis pas rancunier, ce n'est pas productif, mais j'apprends de ces expériences.
Je veux rendre le monde meilleur.
En 2004, Swartz quitte Highland Park et s'inscrit à l'université de Stanford.
Il avait des problèmes de santé, et nous faisions tous attention à ce qu'il prenne ses médicaments.
Il avait été hospitalisé et devrait prendre chaque jour un cocktail de pilules.
Une de ces pilules étaient un stéroïde qui a limité sa croissance,
et le faisait se sentir différent des autres étudiants.
Aaron, je pense, est arrivé à Stanford prêt à suivre des études
et s'est finalement retrouvé dans un programme de "daby-sitting" à destination de lycéens surdoués,
qui sont destinés à devenir, après quatre ans, de grands entrepreneurs et faire partie des "1%"
et je pense que ça le rendait fou.
En 2005, après seulement un an à l'université,
Swartz s'est vu proposer un poste dans un incubateur de start-ups du nom de Y Combinator, dirigé par Paul Graham.
C'était du genre : Hé, j'ai cette idée pour un site web !
Et Paul Graham a trouvé ça intéressant et a répondu : Yeah, bien sûr !
Tout à coupe, il a quitté la fac et a emménagé dans cet appartement ...
C'était donc l'appartement d'Aaron quand il est arrivé ici.
Je me souviens de mon père m'expliquant les difficultés à trouver une location,
parce qu'Aaron n'avait pas de carte de crédit et venait de quitter la fac.
aaron habitait dans ce qui est maintenant le salon, quelques posters subsistent de l'époque où il habitait ici.
Et la bibliothèque ... Il y a plus de livres, mais beaucoup appartenaient à Aaron.
Le site qu'Aaron avait créé chez Y Combinator s'appelait Infogami, un outil pour créer des sites web.
Mais infogami n'a pas réussi à trouver son public, et Swartz a finalement
fusionné sa société avec un autre projet d'Y Combinator qui avait besoin d'aide.
C'était un projet dirigé par Steve Huffman et Alexis Ohanian qui s'appelait Reddit.
On en était là : on partait de rien. Pas d'utilisateurs, pas d'argent, pas de code,
et on devenait de jour en jour un site web extrêmement populaire.
Et ça n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter,
nous avions d'abord 1000 utilisateurs, puis 10 000, puis 200 000 et ainsi de suite. C'était juste incroyable !
Reddit est devenu énorme, et c'est en quelque sorte un lieu de rendez-vous geek sur le web.
Il y plein de blagues, d'œuvres d'art, et finalement plein de gens qui se regroupent sur le site
et ont fait de ce site celui qu'ils visitent chaque matin pour avoir des nouvelles.
Reddit a été proche du chaos par moment,
d'un côté c'est un site où les gens discutent de l'actualité, de technologie et de politique,
et de l'autre, il y a tout un tas de contenus Not Safe For Word (NSFW, pas sûr pour le travail), de contenus offensants,
certains sub-reddits sont un espace accueillant pour les trolls
et de ce point de vue, Reddit a été l'objet de controverses.
Finalement, Reddit est en équilibre au bord du chaos.
Reddit attire l'attention du géant de l'édition Condé Nast,
qui fait une offre pour acheter l'entreprise.
Un montant conséquent d'argent, assez conséquent pour que mon père ait à se poser des questions
du type : "Comment puis-je stocker tout cet argent ?"
- beaucoup d'argent comme ...
- beaucoup d'argent.
Probablement plus d'un million de dollars, mais en fait je ne sais pas.
- et quel âge a-t-il à cette époque ?
- 19, 20...
C'était dans cet appartement, ils étaient assis sur les ancêtres de ces canapés
à hacker Reddit, et quand ils ont vendu Reddit
ils ont organisé une grande fête, et se sont tous envolés pour la Californie le lendemain
et m'ont laissé les clés.
En fait c'était marrant, il venait juste de vendre sa start-up alors nous pensions tous
qu'il était le plus riche
mais il nous dit : "Oh non, je vais prendre cette petite pièce grand comme une boîte à chaussure, c'est tout ce dont j'ai besoin".
C'était à peine plus grand qu'un placard.
L'imaginer, dépensant son argent dans des objets futiles, paraissait tellement peu plausible.
Il l'expliquait comme cela : "j'aime vivre dans des appartements donc je ne vais pas dépenser d'argent pour un nouvel espace, je ne vais pas acheter un château.
Et j'aime porter des jeans et un tee-shirt,
donc je ne vais pas dépenser plus d'argent dans des vêtements.
En fait ce n'est pas un problème !"
Ce qui est un enjeu pour Swartz est la manière dont le trafic est géré sur Internet.
Et ce qui commande notre attention.
Dans l'ancien système de radiodiffusion, vous êtes fondamentalement limité par la disponibilité
des fréquences. Vous ne pouvez envoyer que 10 chaînes télé sur les ondes.
Ou même avec le cable, vous aviez 500 chaînes.
Sur Internet, tout le monde peut avoir sa chaîne. Chacun peut créer un blog, ou une page Myspace.
Chacun a la possibilité de s'exprimer.
Ce que l'on voit désormais ne dépend pas de qui a accès aux fréquences,
cela dépend de qui contrôle la manière dont on peut trouver les gens.
Vous savez, le pouvoir commence à se concentrer sur des sites comme Google, qui sont des sortes de guide qui vous indiquent
où vous souhaitez aller sur le web.
Les gens qui vous fournissent vos sources d'information.
Donc ce n'est pas certaines personnes ont le droit de parler, maintenant tout le monde a
le droit de parler. La question est de savoir qui est entendu.
Après ses débuts à San Francisco chez Condé Nast, il est venu au bureau
et ils ont voulu lui donner un ordinateur avec un système clé en main.
Et ils lui ont dit qu'il ne pourraient pas installer de nouveaux logiciels sur son ordinateur.
Ce qui est scandaleux pour un développeur.
Dès le premier jour il se plaignait de tous ces trucs.
"Murs gris, bureaux gris, bruits gris. Dès le premier jour je savais que ce ne serait pas possible.
À l'heure du déjeuner, je me suis littéralement enfermé aux toilettes et j'ai commencé à pleurer.
Je ne peux pas imaginer rester sain d'esprit avec ce bourdonnement à mes oreilles toute la journée.
Et encore moins mener un travail à son terme.
Personne d'autres ne semblait concrétiser quoi que ce soit d'ailleurs.
Il y a toujours quelqu'un qui débarque dans le bureau, pour traîner, discuter ou nous proposer de jouer
au nouveau jeu vidéo que Wired était en train de tester."
Il avait vraiment des aspirations différentes, orientées politiquement.
Et ce n'est pas vraiment dans le culture de la Silicon Valley
qui oriente les activités techniques pour atteindre des objectifs politiques.
Aaron détestait travaillait pour une entreprise.
Ils détestaient tous travailler pour Condé Nast, mais Aaron est le seul qui ne prenait pas sur lui.
et Aaron a fini par se faire licencier.
En ne se rendant plus au bureau.
C'était fait pour être une vraie rupture.
À la fois Alexis Ohanian et Steve Huffman
refusèrent d'être interviewés pour ce film.
Il rejetait le monde des affaires. Une des choses vraiment importantes à se rappeler
à propos de ce choix d'Aaron de quitter la culture start-up est qu'il laissait aussi derrière lui
les choses qui l'avaient rendu connu et apprécié.
Il prenait le risque de décevoir ses fans.
Il est arrivé là où il devait aller, et eut la lucidité
de réaliser qu'il avait gravi cette montagne de merde pour arracher
la seule rose et découvrir qu'il avait perdu l'odorat.
Et plutôt que de s'asseoir en affirmant que ce n'était pas si grave que ça le semblait,
il chercha la rose dans chaque instant.
Il redescendit. Ce qui est plutôt cool.
Aaron voyait toujours la programmation comme de la magie.
Vous pouvez accomplir ces choses que les humains ne peuvent pas faire, quand vous êtes capables de programmer.
Donc, si vous avez des pouvoirs magiques, les utilisez-vous pour faire le bien, ou des montagnes d'argent ?
Swartz était inspiré par un des visionnaires qu'il avait rencontré étant gamin.
L'homme qui a inventé le World Wide Web, Tim Berners-Lee.
Dans les années 1990, Berners-Lee était assis
sur l'une des inventions les plus lucratives du 20ème siècle.
Mais au lieu de profiter de l'invention du World Wide Web, il l'offrit gratuitement.
C'est la seule raison pour laquelle le Web existe existe aujourd'hui.
Aaron est de manière certaine profondément influencé par Tim.
Tim est un génie du premier internet, qui n'a aucun goût du gain.
Il n'est absolument pas intéressé par la manière dont il pourrait se faire des milliards de dollars.
Les gens disaient, ah, il y a de l'argent à se faire là,
là où il y aurait plein de petits webs.
Au lieu d'un seul gros web.
Or un petit web, toutes sortes de webs, ça ne fonctionne pas,
parce que vous ne pouvez pas suivre les liens de l'un à l'autre.
Il faut avoir une masse critique, la planète entière en fait,
donc ça ne va pas marcher tant que la planète entière n'a pas été acceptée à bord.
Je ressens profondément qu'il n'est pas suffisant de se contenter de vivre dans le monde tel qu'il est,
de se contenter de ce que vous avez, et de suivre les choses que les adultes vous disent de faire,
et que vos parents vous disent de faire, et de ce que la société vous dit de faire. Je pense que vous devriez toujours vous interroger sur tout ça.
J'ai cette attitude très scientifique, que tout ce que vous avez appris n'est que provisoire,
Vous savez, c'est toujours ouvert à la rétractation ou à la réfutation ou à l'interrogation. Et je pense que la même chose s'applique à la société.
Une fois que j'ai réalisé qu'il y avait des problèmes très concrets, fondamentaux,
sur lesquels je pouvais intervenir, je n'ai plus vu de moyens d'oublier ça, je n'ai plus eu le choix.
Nous avons commencé à passer beaucoup de temps
juste comme des amis.
Nous parlions des heures, la nuit/
J'aurai dû comprendre qu'il flirtait avec moi. Je pense que quelque part,
je pensais que c'était une mauvaise idée, et que je faisais comme si cela n'arrivait pas.
Et mon mariage s'effondrait, et j'étais vraiment sans nulle part où aller.
Nous sommes devenus colocataires.Et j'ai amené ma fille.
Nous avons déménagé et décoré la maison, et c'était vraiment reposant.
Ma vie n'avait pas été reposante depuis longtemps, et la sienne non plus.
Nous avons été très proche dès le début de notre relation amoureuse.
Nous...Nous étions juste en contact permanent.
Mais nous étions tous les deux des personnalités dfficiles.
Dans une conversation très "Ally McBeal" il avoua qu'il avait une chanson préférée, et je lui ai demandé de la jouer pour moi.
C'est Extraordinary Machine, de Fiona Apple.
Je pense que c'était ce sentiment d'être un peu déchiré qu'on trouve dans la chanson.
Et toute cette espérance aussi.
♪ À pieds c'est une lente escalade. Mais je suis habitué
à être dans des situations inconfortables donc je ne peux m'arrêter...
changeant tout le temps ♪
De diverses manières, Aaron était incroyablement optimiste à propos de la vie. Même quand il ne le sentait pas,
il pouvait être incroyablement optimiste.
♪ Extraordinary machine ♪
- Qu'est-ce que tu fais ?
(Quinn) - Flickr a de la vidéo maintenant.
Swartz utilisa son énergie dans une série de nouveaux
projets concernant l'accès à l'information publique.
Y compris un site de responsabilisation appelé Watchdog.net
Et un projet appelé The Open Library
Donc le projet Open Library est un site web que vous pouvez visiter à openlibrary.org
Et l'idée est d'en faire un gigantesque wiki, un site web éditable avec une page par livre.
Donc pour chaque livre jamais publié nous voulons avoir une page web qui combine
toutes les informations des éditeurs, des marchands de livre, des bibliothèques, des libraires, des lecteurs
dans un seul site. Et nous voulons vous donner les liens vers où vous pouvez l'acheter, l'emprunter, le consulter.
J'aime les bibliothèques.J e suis le genre de personne qui découvre une nouvelle ville et cherche immédiatement la bibliothèque.
C'est le rêve derrière Open Library, construire un site web dans lequel vous pouvez sauter
de livre en livre, de personne à auteur, de sujet à idée. Aller à travers cet arbre immense
du savoir qui a été empaqueté et perdu dans les grandes bibliothèques physiques. On a du mal à trouver ce qu'on cherche,
ce n'est pas vraiment accessible en ligne. C'est très important parce que les livres sont notre héritage culturel.
Les livres sont l'endroit où les gens écrivent les choses.
Et voir tout cela englouti par une seule entreprise est un peu effrayant.
Comment pouvez-vous ouvrir un accès public au domaine public ?
Il peut paraître évident que vous avez un accès public au domaine public,
mais dans les faits, ce n'est pas vrai. Le domaine public devrait être libre pour tous.Mais il est souvent verrouillé.
Il y a souvent des gardes. C'est comme avoir un parc national avec un fossé autour
et des fusils et des tourelles, dans le cas où quelqu'un tenterait de profiter du domaine public.
Une des choses qui intéressait particulièrement Aaron était d'apporter un accès public au domaine public.
C'était une de ces choses qui lui ont apportées tant d'ennuis.
J'ai essayé d'accéder aux enregistrements de la Cour Fédéral aux États-Unis.
Ce que j'ai découvert était un système déroutant, appelé Pacer.
Pour Public Access to Court Electronic Records (Accès Public aux Enregistrements Électroniques de la Cour)
J'ai commencé à chercher sur Google, et c'est là que je suis tombé sur Carl Malamud.
L'accès aux documents juridiques aux États-Unis est un marché de 10 milliards de dollars par an.
Pacer est simplement une abomination incroyable des services du gouvernement. Cela coûte 10 cents la page,
C'est la chose la plus absurde que vous ayez jamais vue.Vous ne pouvez pas chercher dedans, vous ne pouvez rien marquer.
Vous devez utiliser une carte de crédit, et ce sont des enregistrements publics.
Les cours de districts américaines sont très importantes, c'est la source première de nos législations.
Jugements de droits civils, jugements sur les brevets, toutes sortes d'affaires. Les journalistes, les étudiants, les citoyens et les avocats
ont tous besoin de Pacer et il les combat à chaque étape du chemin.
Les personnes démunies ne peuvent pas accéder à la Loi comme celles qui ont une carte de crédit American Express Gold.
C'est un impôt sur l'accès à la justice.
La loi est le fondement opérationnel de notre démocratie et vous avez besoin de payer pour y accéder ?
Vous savez, ce n'est pas de la démocratie, cela.
Ils se font 120 millions de dollars par an avec le système Pacer
et, si l'on en croit leurs propres écrits, cela ne coûte rien. En fait, c'est illégal.
La loi e-gouvernement de 2002 dit que les tribunaux ne peuvent imposer des frais qu'à hauteur du strict nécessaire
pour rembourser les frais induits par Pacer.
En tant que fondateur de Public.Resource.Org, Malamud voulait protester contre les coûts de Pacer.
Il lança un programme appelé The Pacer Recycling Project,
où les gens pouvaient charger les documents issus de Pacer qu'ils avaient déjà payés
sur une base de données gratuite pour que d'autres personnes puissent les utiliser.
Les gens de Pacer subissaient beaucoup de pressions du Congrès et d'autres à propos de l'accès public
et donc ils construisirent un système dans 17 bibliothèques au travers du pays en offrant un accès gratuit à Pacer.
Vous savez, il n'y a une bibliothèque que tous les 22 000 miles carrés, je crois, ce n'était donc pas vraiment pratique.
J'ai encouragé les volontaires à rejoindre le "tribunal de la clef USB"
et à télécharger des documents depuis les bibliothèques qui offraient cet accès gratuit à Pacer, sur le site web du The Pacer Recycling Project
Les gens ont commencé à utiliser des clefs USB dans ces bibliothèques et à télécharger des paquets de documents
Et ils me les envoyaient... Je veux dire, c'était juste une blague.
En fait, quand vous cliquiez sur le site du tribunal de la clef USB, il y avait un extrait du Magicien d'Oz,
vous savez, le chat qui chante, et un clip vidéo apparaissait :
♪ Nous représentons la guilde des sucettes. ♪
Et j'ai eu ces appels téléphoniques de Steve Shultz et Aaron, disant :
Gee, nous voudrions rejoindre le tribunal de la clef USB.
À ce moment-là, j'ai rencontré Aaron à une conférence.
C'est quelque chose qui doit vraiment être une collaboration entre un grand nombre de personnes différentes.
Donc je l'ai approché et j'ai dit :
Hey, je pense à une intervention sur le problème Pacer.
Schultz avait déjà développé un programme qui pouvait automatiquement télécharger des documents sur Pacer
à partir des bibliothèques.
Swartz a voulu jeter un oeil.
Je lui ai donc montré le code et je ne savais pas ce qui arriverait ensuite,
et ce qui est arrivé est que, au cours des quelques heures suivantes de la conférence,
il est resté assis dans un coin, améliorant mon code, recrutant un de ses amis
qui vivait près d'une de ces bibliothèques afin qu'il se rende à la bibliothèque pour commencer à tester son code amélioré,
au point que les gens dans les tribunaux ont réalisé que quelque chose n'allait pas comme prévu.
Et les données ont commencé à arriver, arriver, arriver,
et rapidement nous en sommes arrivés à 760 Go de documents Pacer, près de 20 millions de pages.
En utilisant les informations des bibliothèques d'accès gratuit,
Swartz effectuait des téléchargements parallèles massifs du système Pacer.
Il a été capable de récupérer près de 2,7 millions de documents issus de la Cour Fédérale, près de 20 millions de pages de textes.
Bon, je reconnais que 20 millions de pages est peut-être plus que ce que qu'attendaient les gens
qui avaient lancé le programme pilote d'accès à Pacer, mais surprendre un bureaucrate n'est pas illégal.
Aaron et Carl décidèrent d'aller parler au New York Times de ce qui était arrivé.
Ils ont aussi attirés l'attention du FBI, qui a commencé à surveiller la maison des parents de Swartz dans l'Illinois.
J'ai reçu un tweet de sa mère, disant "Appelle-moi !"
Je me suis demandé, qu'est-ce qu'il se passe là-bas ?
Et finalement, j'ai Aaron et vous savez, la mère d'Aaron était genre "Oh mon Dieu, le FBI, le FBI, le FBI !'
Un agent du FBI est passé sur notre allée devant la maison, essayant de voir si Aaron était dans sa chambre.
Je me souviens d'avoir été à la maison ce jour-là, me demandant pourquoi cette voiture montait sur notre allée,
puis reculait. C'est bizarre !
5 ans plus tard, quand j'ai lu ce rapport du FBI, je me suis dit Oh mon Dieu, c'était un agent du FBI, sur mon allée.
Il était terrifié.Il était totalement terrifié.
Il fut encore plus terrifié quand le FBI l'appela au téléphone,
et tenta de le convaincre de venir discuter dans un café sans avocat.
Il m'a raconté, il est rentré à la maison et s'est couché sur le lit et, vous savez, s'est mis à trembler.
Le téléchargement a fait apparaître des violations massives d'intimité dans les documents des tribunaux.
Finalement, les tribunaux ont été forcés de changer leurs politiques
Et le FBI a clos ses investigations en abandonnant toute charge.
Je continue à trouver remarquable
que tout le monde, même le plus rural des bureaux du FBI,
pensait qu'un usage approprié des impôts était d'enquêter pour vol sur des personnes
au motif qu'ils avaient rendu publique la loi.
Comment pouvez-vous vous considérer comme un homme de loi
et penser qu'il y a quoi que ce soit de mal dans ce monde
à rendre la loi publique ?
Aaron était prêt à prendre des risques pour les causes dont les gens le chargeaient
Gêné par la disparité des richesses, Swartz dépassa la simple technologie pour s'engager dans des causes plus politiques
J'étais au Congrès et je l'ai invité à venir aux réunions internes pour un moment
de manière à ce qu'il puisse découvrir les processus de la politique.
Il découvrait une communauté, des compétences et d'une certaine manière, comment faire de la politique activement.
Il semble ridicule que les mineurs doivent avoir à marteler jusqu'à ce que leurs corps entiers sont en sueur
en sachant que s'ils arrêtent ils ne seront pas capables de mettre de la nourriture sur la table le soir
quand je fais de plus en plus d'argent chaque jour en restant assis à regarder la télévision.
Mais apparemment le monde est ridicule.
Donc j'ai co-fondé le groupe appelé The Progressive Change Campaign Committee
et ce que nous essayons de faire est d'organiser, au travers d'Internet, des gens préoccupés de régimes politiques progressistes
et bougent le pays vers plus de progrès social
Pour participer, rejoignez notre mailing-list
et aidez-nous à faire que des candidats progressistes soient sélectionnés dans tout le pays
Le mouvement a unifié les efforts derrière la campagne destinée à faire élire Elizabeth Warren au Sénat
Il aurait pu penser que ce système était stupide mais il est arrivé et il a dit "j'ai besoin de comprendre le système"
parce que vous pouvez être manipulé comme, vous savez, n'importe quel système social"
Mais sa passion pour le savoir et les bibliothèques ne souffrait pas de la demi-mesure
Aaron commença à regarder de près le système de publication des articles dans les journaux académiques
La vertu d'être étudiant dans une université Américaine majeure est d'avoir accès à un large panel de journaux académiques.
Quasi toutes les universités aux États-Unis paient des abonnements et taxes à des organisations comme
Jstor et Thompson ISI pour obtenir l'accès à des journaux académiques que le reste du monde ne peut pas lire.
Ces journaux et articles académiques représentent l'entièreté du savoir humain en ligne
Et beaucoup ont été payé avec l'argent des impôts ou des subventions gouvernementales.
Mais pour les lire, vous devez souvent payer à nouveau des frais à des éditeurs comme Reed-Elsevier.
Ces coûts de licence sont tellement élevés que les personnes qui étudient en Inde au lieu des États-Unis
n'ont pas ce genre d'accès, ils sont enfermés à l'extérieur de tous ces journaux,
ils sont exclus de notre héritage scientifique entier, je veux dire, sans ces journaux, ils régressent dans l'état de leur connaissance.
Chaque fois que quelqu'un écrit un papier scientifique, c'est scanné, océrisé et mis dans ces collections
qui sont un héritage qui nous a été apporté par l'histoire des gens qui font des travaux intéressants, l'histoire des scientifiques,
c'est un héritage qui devrait appartenir à tout le monde.
Mais au lieu de cela, il a été verrouillé et mis en ligne par une poignée d'entreprises (????)
qui tentent d'en tirer le maximum d'argent possible.
Donc un chercheur payé par l'université ou d'autres personnes publie un papier
et à la toute fin de ce processus, aprè que tout le travail ait été fait
après les recherches originales, la réflexion, le travail de laboratoire, l'analyse, après que tout soit fait,
à la dernière étape, le chercheur doit abandonner ses droits à ces compagnies multi-milliardaires.
C'est anormal.
C'est une économie entière construite sur du travail gratuit et les éditeurs arrivent tout à la fin et ramassent seulement la crème.
Parlons d'un scandale. Un éditeur en Angleterre a fait l'an dernier un profit de trois milliards de dollars.
Je veux dire, c'est du racket !
Jstor est un tout petit petit acteur dans cet histoire mais, pour certaines raisons, Jstor est l'acteur auquel Aaron a décidé de se confronter.
Il se rendit à une conférence à propos de publication en Open Access, où se trouvait Jstor.
Mais je pense que quelqu'un posa la question genre : " Combien cela coûterait-il pour ouvrir Jstor" ?
Et la réponse était, je crois, deux cent millions de dollars
quelque chose que Aaron trouvait totalement absurde.
Travaillant sur une bourse à Harvard, il savait que les utilisateurs du réseau surpuissant du MIT avaient les droits d'accès à Jstor.
Vous avez les clefs de ces grilles
Et avec un peu de [lessing] vous pouvez obtenir ces articles.
Le 24 septembre 2010
Swartz enregistra un PC portable Acer récemment acheté
sur le réseau du MIT sous le nom de Garry Host
Ce client informatique était enregistré sous le nom de PC "Fantôme"
Il n'a pas hacké ce dépôt d'une manière traditionnelle
La base de données de Jstor état organisée
Partant, c'était totalement trivial de comprendre comment vous pouviez télécharger tous les articles de JSTOR
parce que c'était numéroté très basiquement
C'était basique slash slash... numéro article 400 et 44000, 24 et 25 et 25
si jamais vous écriviez un script Python ou preniez soin de capturer le le [lessing]
qui continuait à capturer depuis [lessing] à l'autre
Le jour suivant, le PC "Fantôme" commença à capturer les articles
Mais rapidement, l'IP de l'ordinateur est bloqué ce qui pour Swartez est presque vécu comme une mine anti-personnel sur sa route
Il réassigne alors rapidement une nouvelle adresse IP à son ordinateur et continue à télécharger
Bien, Jstors et le MIT ont pris un certain nombre de mesures pour bloquer ce qui se passait
quand ils ont remarqué ce qui se passait
et quand les actions limitées n'ont plus suffi
alors, à un certain moment, JSTOR a simplement coupé les accès du MIT à la base de données JSTOR.
Il y avait une sorte de jeu du chat et de la souris
autour de l'accès à la base de données JSTOR.
Aaron, en fait, était évidemment le chat puisqu'il avait plus de compétences techniques
que les équipes techniques verrouillant la base de données JSTOR.
Finalement, il y avait un local technique qui n'était pas fermé dans le sous-sol de l'un des bâtiments
et au lieu de passer par le wi-fi, il est descendu là et il a juste branché son ordinateur directement au réseau
et l'a juste laissé là avec un disque dur externe, téléchargeant ces articles.
Ce que Swartz ignorait, c'est que son ordinateur et son disque dur avaient été découvert par les autorités.
Ils n'ont pas arrêté les téléchargements. Au lieu de cela,
ils ont installé une caméra de surveillance.
Ils ont trouvé l'ordinateur dans cette pièce au sous-sol d'un bâtiment du MIT.
Ils auraient pu le débrancher, ils auraient pu attendre que le gars revienne pour lui dire,
"Eh mon pote, qu'est-ce que tu fait, tu sais, coupe ça. Qui es-tu ?"
Ils auraient pu faire ce genre de trucs, mais ils ne l'ont pas fait.
Ce qu'ils voulaient est de le filmer pour accumuler des preuves et en faire un exemple. C'est la seule raison pour laquelle vous filmez quelque chose comme ça.
Au début, la seule personne prise par cette caméra de surveillance
utilisait le placard pour y stocker des bouteilles et des bidons.
Mais quelques jours après, elle a attrapé Swartz.
Swartz remplace le disque dur. Il le sort de son sac à dos,
disparaît du cadre pendant environ cinq minutes,
puis s'en va.
Et quand ils organisèrent une sorte de guet apens là-bas, comme il rentrait à la maison depuis le MIT, ces flics sortirent de tous les côtés de la rue
ou quelque chose comme cela et commencèrent à le poursuivre.
Il a décrit comment il a été plaqué au sol, et attaqué par la police.
Il m'a dit qu'ils -- il n'était pas clair qu'ils étaient de la police et en avaient après lui. Il pensait que quelqu'un était en train d'essayer de l'agresser.
Il m'a dit qu'ils l'avaient battu.
Cela a juste été dévastateur. La notion de poursuites pénales pour quiconque dans notre famille
était tellement étrangère et incompréhensible, je ne savais pas quoi faire.
Ils ont alors utilisé des mandats de perquisition dans la maison de Aaron, son appartement à Cambridge, dans son bureau à Harvard.
Deux jours avant l'arrestation, les investigations avaient avancé entre JSTOR et la police locale de Cambridge.
Ils avaient été pris en charge par les services secrets des États-Unis.
Les services secrets ont commencé à s'intéresser aux ordinateurs et aux fraudes à la carte de crédit en 1984,
mais six semaines après l'attaque du 11 septembre, leur rôle s'est accru.
[applaudissements]
Le Président Bush a utilisé le Patriot Act pour établir un réseau de ce qu'ils ont appelé "Forces d'Interventions sur les Crimes Électroniques"
Le projet de loi devant moi prend en compte les nouvelles réalités et dangers posés par les terroristes modernes.
Selon les services secrets, ils sont engagés principalement dans des activités ayant des impacts économiques,
dans des groupes criminels organisés, ou utilisant des programmes impliquant les nouvelles technologies.
Les services secrets ont transmis le cas de Swarz au bureau du procureur de Boston.
Il y avait un gars au bureau du procureur de Boston dont le titre était :
" Chef de la division (ou groupe d'intervention) des Crimes Informatiques "
Hum, je ne sais pas ce qu'il faisait de ses journées
mais vous n'êtes certainement pas le "Procureur des Crimes Informatiques" sans un crime informatique à poursuivre,
donc il a sauté sur l'occasion, l'a gardée pour lui, ne l'a assignée à personne d'autre que lui dans son bureau ou son unité
et c'est Steve Heymann.
Le Procureur Stephen Henmann est resté largement ignoré du public depuis l'arrestation d'Aaron Swarz,
mais on peut le voir ici, dans un épisode du show télévisé " American Greed ", filmé au moment de l'arrestation d'Aaron.
Il décrit son dossier précédent, concernant le hacker bien connu Alberto Gonzales,
cas qui a permis à Heymann de recueillir une énorme attention de la presse et de nombreuses félicitations.
Gonzales a été la tête pensante du vol de centaines de millions de numéros de cartes de crédit,
la plus importante des fraudes de ce type dans l'histoire.
Ici, Heymann, décrivant Gonzales, donne sa vision de l'état d'esprit des hackers :
Ces gars sont dirigés par les mêmes choses que nous.
Ils ont un ego, ils aiment les défis, et évidemment ils aiment l'argent et tout ce que vous pouvez obtenir avec de l'argent.
Un des suspects impliqués dans l'affaire Gonzales était un jeune hacker nommé Jonathan James.
Pensant que les crimes de Gonzales lui seraient attribués,
James s'est suicidé pendant l'enquête.
Dans l'un des premiers communiqués de presse au sujet de l'affaire Aaron Swartz,
Carmen Ortiz, la responsable du bureau du procureur du district du Massachussets, a dit :
" Voler est voler, que vous utilisez un ordinateur ou une barre à mine
et que vous preniez des documents, des données ou des dollars. "
C'est faux. C'est à l'évidence faux.
Je ne dis pas que c'est inoffensif,
et je ne dis pas que nous ne devrions pas criminaliser le vol d'informations
mais vous avez à être beaucoup plus [lessing]
quand vous essayer de comprendre la question des armes utilisées.
Donc à propos de cette image de la barre à monde
Chaque fois que j'entre quelque part avec une barre à mine
Je crée des dommages, aucun doute là-dessus.
Mais quand Aaron écrit son script qui dit
télécharge télécharge télécharge une centaine de fois par seconde
il n'y a aucun dommage évident pour personne.
S'il le fait dans le but de collecter
une archive pour des chercheurs académiques
il n'y a toujours aucun dommage pour personne.
Il ne volait pas, il ne vendait rien, il ne le donnait pas. Il faisait le point,
pour autant que je pourrais le dire.
L'arrestation a eu un prix pour Swarz.
Il ne voulait pas en parler.
Je veux dire, cela le stressait beaucoup.
Si vous pensiez que le FBI
allait venir sur le pas de votre pas chaque jour
à chaque fois que vous descendiez dans le hall
même pour faire votre lessive
et qu'ils entreraient dans votre appartement
parce que vous n'aviez pas verrouillé la porte
genre... je serais stressé aussi
et c'était clair
et ainsi Aaron était toujours dans une sorte de, une sorte d'humeur austère.
Il ne donnait aucune information sensible
sur ses activités pendant ce temps
parce qu'il était tellement effrayé
que le FBI vienne l'attendre.
C'était une période d'activité sociale et d'activisme politique sans précédents.
Time Magazine nommerait plus tard comme sa personnalité de l'année 2011 "The Protester".
Il y avait une sorte de foyer d'activité de hackers
Wikileaks avait diffusé un trésor de câbles diplomatiques,
Manning avait été arrêté
à un moment où on ne savait pas encore qu'il était la source de la fuite.
Anonymous, qui est une sorte de collectif de protestation,
et compte beaucoup de hackers dans ses rangs,
lançait différents types d'actions.
Si vous comparez avec ce qu'il a fait,
cette histoire aurait dû rester entre le MIT et JSOR
dans une sorte de discussion privée à caractère professionnel.
Cela n'aurait jamais dû être porté à l'attention du système pénal.
Cela ne regardait tout simplement pas la justice.
Avant d'être inculpé, Aaron s'est vu proposer un arrangement avec la Justice
qui supposait trois mois de prison,
du temps dans un centre de semi-liberté,
et une année de détention à domicile,
le tout sans autorisation d'usage d'un ordinateur.
C'était sous conditions que Swarz plaide coupable pour crime.
Voilà où nous en sommes, aucune preuve d'aucune sorte,
aucune information
sur la position du gouvernement
et nous avions devons prendre cette très difficile décision
que votre avocat vous pousse à prendre,
le gouvernement vous propose une offre non-négociable,
et on vous dit que vous êtes vraisemblablement
en position de faiblesse
et que non, coupable ou non,
vous feriez mieux d'accepter l'offre.
Boston a sa propre division des Crimes Informatiques,
un paquet d'avocats, probablement plus que nécessaire.
Donc, vous savez, vous pouvez imaginer toutes sortes d'affaires
qui vont être vraiment difficile à instruire
parce que vous avez des criminels en Russie,
ou que vous avez des gens au sein d'entreprises
qui vont mettre en face de vous
des avocats à cinq cent ou sept cent dollars de l'heure,
et puis vous avez le cas avec ce gamin
dont il est facile de prouver
qu'il a fait quelque chose
et qui s'est déjà signalé
comme un fauteur de troubles auprès du FBI,
alors pourquoi ne pas être le plus rude possible
contre ce gars ?
C'est bon pour le procureur,
c'est bon pour la République
parce que vous combattez toutes les formes de terrorisme.
J'avais tellement peur, j'avais tellement peur
de voir mon ordinateur saisi,
j'avais tellement peur d'aller en prison
du fait de la saisie de mon ordinateur,
j'étais en possession de matériel confidentiel
issus de sources de mon travail précédent sur mon portable,
et ça a toujours été la première de mes priorités
de protéger mes sources.
J'avais tellement peur de ce qui allait arriver à Ada.
Aaron m'a dit qu'ils lui avaient proposé un arrangement
et finalement il a juste dit qu'il l'accepterait
si je lui demandais.
Et j'ai dit, j'ai été très proche de lui dire,
"Accepte".
Il avait ces, il avait développé de sérieuses aspirations politiques
dans la période entre quand,
vous savez, ce moment où il a mis fin
à cette vie d'entrepreneurs de startups
et commencé cette nouvelle vie
qui a conduit à son activisme politique,
et il ne pensait pas pouvoir continuer
dans sa vie avec la tache du crime.
Vous savez, il m'a dit un jour,
nous marchions près de la Maison Blanche,
et il m'a dit,
"Ils ne laissent pas les criminels travailler ici. "
Et vous savez, il voulait vraiment que ce soit sa vie.
Il n'avait tué personne, il n'avait blessé personne,
il n'avait pas volé d'argent,
il n'avait rien fait qui ressemble à un crime,
et il y a cette idée que
il n'y avait aucune raison
qu'il soit étiqueté comme criminel
et déchu de son droit de vote dans de nombres états
pour avoir fait ce qu'il avait fait,
c'est juste scandaleux.
Cela faisait sens pour lui, vous savez
peut-être de payer une amende ou, vous savez,
être exclu du MIT.
Mais être un criminel ? Faire de la prison ?
Swarz rejeta l'accord.
Heymann redoubla d'efforts.
Heymann continua à nous mettre la pression,
à tous les niveaux.
Même avec les preuves matérielles saisies à partir
du disque dur de l'ordinateur Acer et du disque USB d'Aaron,
le procureur avait besoin de preuves de ses motivations.
Pourquoi Aaron Swarz téléchargeait-il des articles de JSTOR,
et que comptait-il faire avec eux ?
Le gouvernement prétend qu'il avait l'intention de les publier.
Nous ne savons vraiment pas si c'était vraiment son intention
parce que Aaron avait aussi toute une habitude
de monter des projets où il analysait
de gigantesques sets d'articles
dans le but d'apprendre des choses intéressantes sur eux.
La meilleure preuve de ceci est que quand il était à Stanford,
il avait aussi téléchargé l'intégralité de la base de données juridique Westlaw.
Dans un projet impliquant des étudiants en droit de Standford,
Swarz avait téléchargé la base de données juridique Westlaw.
Il révéla des connections troublantes entre
les bailleurs de fonds de la recherche juridique
et des résultats leur étant favorables/
Il a fait ce travail incroyable pour des organisations à but non lucratif
donnant de l'argent à des professeurs de droit qui rédigeaient des articles critiques
qui étaient finalement avantageux à, par exemple,
Exxon durant une marée noire.
C'était donc un système très corrompu de financement,
vous savez, la quête de la réputation.
Swartz n'avait jamais publié les documents Westlaw.
En théorie, il aurait pu faire la même chose avec la base de données JSTOR.
Cela aurait totalement d'accord.
S'il était dans son intention, d'un autre côté, de créer
un service concurrent à JSTOR,
du genre, nous allons ouvrir notre propre, vous voyez,
accès à la Harvard Law Review et demander,
vous voyez, de l'argent pour cela, là, d'accord,
il y aurait eu intention criminelle parce que vous êtes
en train d'essayer d'exploiter commercialement cette matière,
mais c'est nue sorte de folie d'imaginer
que c'est ce qu'il faisait.
Après, il y a une hypothèse autre : bien, et s'il
était juste en train d'essayer de libérer ces articles
pour tous les pays en voie de développement,
mais cela dépend de ce qu'il faisait,
cela crée une approche très différente
de la manière dont la loi doit penser cela,
le gouvernement le poursuivait comme si
ça avait été une violation criminelle commerciale,
comme voler tout un tas d'enregistrements de cartes de crédit,
ce genre de crime.
Je ne sais pas ce qu'il allait faire avec cette base de données,
mais j'ai entendu d'un de ses amis qu'Aaron lui a dit
qu'il allait analyser les données pour mettre en évidence
des financements de recherches sur le changement climatique
qui conduisait à des résultats biaisés
et je, je je crois totalement à ça.