Selon vous,
quel est notre plus grand projet ?
Notre vie!
Notre vie est notre plus grand projet.
La vie est comme un projet de design.
Elle est pleine de contraintes : argent,
âge, lieux, circonstances...
Si vous en voulez plus,
vous devez faire cohabiter
vos désirs et vos besoins.
Mais ils s'opposent.
Regardez : je veux être en vacances,
mais je dois travailler.
Mais si je peux trouver un engagement
travailler pendant mes vacances,
ce qui est un peu ce que je fais
en ce moment à Cannes,
c'est faire coexister
vos désirs et vos besoins,
c'est créer de la valeur,
c'est de la créativité,
c'est designer votre vie.
Mais si vous avez une vie parfaite,
ne la designez pas.
En fait, vous pouvez partir maintenant.
Quelqu'un veut-il partir ?
Parce que je vais vous montrer
comment designer votre vie.
Vous voyez, j'ai eu une vie parfaite :
en 2001, Renault, le constructeur
automobile français,
m'a demandé de concevoir
un concept intérieur.
Je savais très peu de choses
sur les voitures
alors je leur ai demandé un mentor
et ils ont dit:
«Nous t'enverrons Bibi
Seck et tu vas l'aimer. »
Apparemment, ils ont dit
à Bibi la même chose :
« Vous allez l'aimer. »
Vous deviner ce qu'il est arrivé ?
Oui, nous sommes tombés amoureux.
(Rires)
Nous avons fait comme on nous l'a dit.
Donc les choses sont allées très vite.
Bibi a déménagé
de Paris à New York avec son fils,
nous avons créé notre entreprise,
Birsel + Seck ensemble,
nous avons eu deux filles...
Nous étions parents à plein temps,
on travaillait comme des fous,
ma vie se designait d'elle-même.
Et j'étais vraiment heureuse.
Et puis, l'économie
s'est effondrée en 2008.
J'étais vraiment triste parce
que je ne l'avais pas vu venir.
Soudain, apparemment,
du jour au lendemain,
nos clients ont ramené
leur travail à l'interne.
Et je me sentais très responsable
parce que j'avais déraciné Bibi
d'une belle vie à Paris,
et maintenant nous avions
une famille à prendre en charge.
Je me suis dit : « J'aurais
dû devenir avocate ! »
Parce que je viens
d'une famille d'avocats,
mais tout ce que je voulais faire,
c'était designer des produits,
et ça a commencé avec une tasse de thé.
Un ami de la famille est venu pour le thé
et m'a parlé de design industriel
et il a dit : « Tu vois comment
les bords sont incurvés ?
Ils s'adaptent mieux à nos lèvres.
Et l'anse est là pour qu'on puisse
tenir le liquide chaud entre nos mains
sans nous brûler ;
et la soucoupe est là
pour que si tu renverses ton thé,
tu ne gâches pas
la belle nappe de ta mère.
A ce moment-là, je suis tombé amoureuse
de l'échelle humaine du design industriel.
Et depuis, je designe des produits,
des systèmes de bureau aux éplucheurs
de pommes de terre et aux toilettes.
J'étais connue comme la reine
des toilettes, c'était un compliment !
Et je voulais juste continuer à designer,
sauf que nous avions besoin de clients.
Et j'avais tout ce temps libre
et je me sentais très frustrée.
Ça m'angoissait de ne pas travailler.
C'est Leia Kaplan, une de mes plus
chères amies et collaboratrices,
qui a vu l'opportunité
dans la contrainte et elle a dit :
« Tu sais, Ayse, tu as tout
ce temps libre,
pourquoi ne l'utilises-tu pas
pour réfléchir à ta façon de penser ?
Parce que tu penses différemment. »
Je pense différemment car
je pense comme un designer.
Nous pensons que peu importe
la difficulté du problème,
nous allons trouver
une meilleure solution.
Nous nous mettons dans la peau des autres.
Nous voyons l'ensemble,
l'émotion, le physique, l'intellect,
l'esprit des choses.
Nous aimons travailler ensemble
et nous poser des questions,
du type "et si...", il s'agit
d'avoir un esprit ouvert.
Alors je me suis demandée,
« Et si je peux créer sans produits ?
Et si je peux designer ma vie,
appliquer le processus et les outils
de conception à ma vie ? »
Et c'est de là qu'est né
"Concevez la vie que vous aimez".
Je suis devenu mon premier
étudiant par nécessité.
Ma vie était composée de Bibi,
nos trois enfants, notre travail
ensemble et notre vie à New York.
Mais l'ironie est que la crise économique
avait déjà déconstruit ma vie,
l'avait décomposée,
et c'est un peu comme avoir
un appareil photo compact noir :
quand on l'ouvre,
on se rend compte qu'il y a
des centaines de pièces dedans.
Maintenant, peut-on réassembler
cet appareil photo ?
Je vous remercie. Non, pas vraiment.
Et c'est la beauté de la déconstruction,
que quand on déconstruit quelque chose,
on brise les liens
qui tiennent le tout ensemble
et alors on est libre de penser
à quelles parties garder,
quelles parties changer,
et de quelles parties se débarrasser.
Cela nous amène à notre deuxième étape,
le point de vue,
voir les mêmes parties différemment.
Comment partir de ce qu'on sait
et de ce à quoi vous êtes habitué,
quelque chose qui est différent en vous ?
La seule façon que je connaisse
de le faire, c'est de façon ludique.
Parce que quand on joue,
on est comme des enfants,
on n'a pas peur de faire des erreurs,
il n'y a pas de bien ou de mal
quand on joue.
On essaye, c'est tout,
on crée et on apprend en faisant.
Alors j'ai décidé, comme une enfant,
que j'avais besoin de superpouvoirs.
J'ai regardé mes héros pour l'inspiration.
Nos héros sont des gens qu'on connait,
comme nos mères,
ou des gens qu'on connait,
comme Michelle Obama.
Mais ils ont quelque chose, ils ont
quelque chose qui nous intéresse,
que nous remarquons, que nous admirons,
que peut-être nous voulons imiter.
Et donc j'ai pensé à mon héros,
Rowena Reed Kostellow.
Je l'ai rencontrée quand j'avais 20 ans,
en maîtrise à l'institut Pratt
elle avait 80 ans
et nous sommes devenus amies.
Elle m'a appris à concevoir
dans l'espace en trois dimensions.
Elle avait une méthodologie
unique pour l'enseigner.
Elle m'a aussi appris à vivre à New York,
comment faire mes courses
chez Dean & Deluca,
la beauté de vivre dans un loft,
elle a également suggéré que je devrais
obtenir un acheteur personnel.
C'est probablement le seul
conseil que je n'ai pas écouté.
Mais Rowena m'a rappelé mes valeurs.
Nos héros nous connectent
avec nos valeurs.
Et nos valeurs sont des choses
comme l'évolution constante
et avoir sa propre voix.
Longévité, générosité,
curiosité, poursuivre
ses rêves sans crainte,
et être le meilleur dans ce qu'on aime.
Nos valeurs sont
le fondement de notre vie,
ce qui nous amène à notre troisième étape:
la reconstruction,
l'autre côté de la déconstruction,
réassembler,
basé sur nos valeurs, sur les choses
qui comptent pour nous.
Donc, j'ai réassembler ma vie
comme un arbre.
Ma fondation, mes racines étaient
en Turquie, c'est là que j'ai grandi.
Et puis mon tronc,
où je suis devenu visible,
c'est New York, c'est là que j'avais
mes produits, mon processus,
et cela m'a fait réaliser
que mon avenir est le monde,
que si je suis un arbre, je dois porter
des fruits et je dois avoir des graines,
et soudain cette idée
d'enseigner aux autres
de penser à leur vie avec créativité,
avec un processus créatif,
a commencé à avoir un sens pour moi.
Ce qui nous amène à penser différemment.
Ce que je faisais, c'était penser
différemment à propos des mêmes choses
et réaliser pour la première fois que
le design peut transformer des vies,
même sans l'intermédiaire de produits,
et que c'est pour tout le monde,
nous pouvons tous être
concepteurs de notre vie.
L'expression, notre quatrième
étape, donne forme à notre idée.
Si je conçois une chaise
je vais l'esquisser,
Je vais faire un modèle, écrire dessus,
la visualiser pour y arriver.
Même chose avec nos vies : si on peut
visualiser la vie qu'on veut vivre,
on peut y arriver.
Stef Stefan d'Amsterdam exprime
sa vie comme étant le grand oiseau ;
elle est grande,
elle est douce, elle est forte,
et ce directeur du développement
du leadership se voit
comme le maître zen de son jardin,
travaillant autour de pierres dures,
qu'il ne peut pas bouger.
Et ce jeune père qui est
stratège à New York
est le centre de son arbre de vie,
avec des projets qui parsèment
chaque anneau d'ici à 2050
sur une vie basée sur ses valeurs.
Et mon étudiant diplômé à SVA,
il est Tintin.
Il est pionnier, loyal,
inébranlable et courageux.
Et moi,
je suis Katy Perry
de Design the Life You Love.
Pourquoi Katy Perry ?
Vous vous rappeler que j'ai deux filles.
Quand elles étaient plus jeunes, on avait
vu ensemble le documentaire de Katy Perry.
Et je suis tombé amoureuse de la façon
dont Katy Perry se connecte aux jeunes
et à leurs parents à travers la beauté
de sa musique et je pensais,
« C'est ce que je veux faire,
je veux me connecter aux jeunes
qui ont toute leur vie devant eux
et leur montrer
qu'on peut concevoir sa vie. »
Je veux me connecter
à leurs parents, à vous,
et vous montrer
que vous pouvez redesigner votre vie.
Et nous sommes là, je suis en tournée,
au Palais des Congrès,
avec un public incroyable, vous.
C'est mon moment Katy Perry.
(Applaudissements)
Je vous remercie !
Maintenant plus que jamais, nous devons
penser à notre vie différemment.
J'ai grandi en Turquie
et Bibi a grandi au Sénégal.
Nous avons grandi
dans des endroits très différents,
mais nos parents nous ont donné
une feuille de route très similaire.
Ils ont dit : « Va à l'école,
travaille dur, trouve un emploi,
marie-toi, aies des enfants. »
C'était la définition d'une bonne vie.
Mais aujourd'hui, je n'ai pas cette
feuille de route à donner à mes enfants.
Les choses changent
si vite et si radicalement,
nos enfants vivent
dans un monde différent.
Il n'y a pas de cartes routières
et c'est un défi incroyable.
Mais chaque défi est une opportunité
lorsqu'on pense de manière créative.
Il n'y a pas de feuilles de route, créez
donc votre propre feuille de route.
Imaginez votre vie avec créativité,
avec espièglerie, avec optimisme.
Je ne peux pas donner
une feuille de route à mes enfants,
mais je peux partager avec eux comment
appliquer un processus créatif
à leur vie pour aborder les problèmes
avec créativité et courage.
Et je peux partager cela avec vous aussi.
J'ai donc trouvé ma voix.
Concevez votre vie, concevez une vie
originale, une vie qui vous ressemble,
à vous et même à o votre odeur,
une vie originale
et cohérente avec vos valeurs.
Concevez votre vie
et ensuite allez la vivre.
Je vous remercie.
(Applaudissements)