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Angélique Parisot-Potter prend la parole à TEDWomen 2020

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    Laissez-moi vous raconter une histoire,
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    dont les personnages s'appellent
    Bilal et Brenda.
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    Je travaillais dans la région
    la plus extraordinaire au monde.
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    Et un matin comme les autres,
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    une collègue est venue me voir.
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    Elle m'a dit que Bilal,
    l'un de nos cadres supérieurs,
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    avait dit à tout le monde
    que j'étais licenciée
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    parce que j'avais dérangé
    les mauvaises personnes
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    et que maintenant, j'allais
    faire face aux conséquences.
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    Je n'étais pas inquiète
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    parce que je savais que j'avais fait
    ce pour quoi j'avais été embauchée.
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    Mon travail,
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    gérer des problèmes épineux,
    bille en tête,
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    en mettant tout en œuvre
    pour les résoudre.
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    En fait, dans les mois précédents,
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    nous avions eu notre lot
    de problèmes épineux.
  • 0:49 - 0:52
    Je vous donnerai les détails
    une autre fois.
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    J'ai appelé mon mari, James,
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    pour lui parler de
    cette étrange conversation,
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    et avec ce qui s'est avéré être
    une grande clairvoyance, il a dit :
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    « Angélique, range tes affaires,
    et appelle Brenda, dans cet ordre. »
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    J'ai appelé Brenda.
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    J'avais travaillé avec elle pendant des
    années, et je lui faisais confiance.
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    C'était elle qui m'avait
    recommandée pour ce poste.
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    Je suis allée droit au but,
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    parce que la réaction de mon mari
    m'avait fait réaliser
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    que c'était plus sérieux
    que ce à quoi j'étais habituée.
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    Et je parle « d'habitude »,
    mais dans ce moment de clarté,
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    j'ai compris ce que
    James avait déjà perçu.
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    Rien de tout cela n'était habituel.
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    Ces irrégularités dessinaient un motif
    récurrent que je n'avais pas remarqué -
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    ce qu'on appelle, je le sais désormais,
    des de Polichinelle,
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    cachés sous des tapis que
    j'avais eu l'audace de soulever.
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    À ma stupéfaction,
    j'ai appris que cela arrivait
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    parce que je n'avais pas assez essayé
    de manœuvrer dans la « zone grise ».
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    Je ne semblais pas savoir
    quand il fallait botter en touche.
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    Et je n'avais pas compris que c'était
    ainsi que le système fonctionnait.
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    Le message, et la menace sous-tendue,
    étaient clairs.
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    Dans les semaines qui suivirent,
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    j'ai été remplacée par un béni-oui-oui,
    alors que j'y travaillais encore.
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    J'ai souffert d'une gastrite terrible,
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    et j'ai menti à mes deux petites filles,
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    prétendant que j'avais
    toujours ce travail.
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    Je quittais la maison tous les matins,
    habillée pour le travail,
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    pour les déposer à l'école,
    et cela, pendant six mois.
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    Je n'ai pas abandonné,
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    mais je ne prétendrai pas
    que c'était facile de parler,
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    ni bénéfique pour moi,
    ma famille ou ma carrière.
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    Lorsque nous nous faisons entendre
    au travail, malgré l'omerta officielle,
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    même si nous ne pouvons
    pas perdre notre emploi,
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    nous risquons de perdre
    la camaraderie de nos collègues,
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    d'être discrédité, ostracisé,
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    harcelé de manière pernicieuse,
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    du genre : vous entrez dans une pièce,
    et tout le monde s'arrête de parler.
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    Alors on se dit : « Ce n'est pas
    ma responsabilité de parler de ça. »
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    Alors pourquoi ai-je choisi d'agir
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    malgré les risques
    pour ma famille et pour moi ?
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    Détourner le regard, c'est échouer
    à faire ce que vous savez être juste.
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    Quand vous vous taisez,
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    même si vous n'avez rien
    fait de mal vous-même,
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    avec quoi devrez-vous vivre
    si vous n'agissez pas ?
  • 3:41 - 3:45
    Alors quel est votre rôle dans ce drame ?
  • 3:45 - 3:47
    Le méchant, le malfaisant ?
  • 3:47 - 3:52
    Le témoin complice qui profite
    directement ou indirectement
  • 3:52 - 3:55
    et agit comme une marionnette
    pour le méchant ?
  • 3:55 - 3:58
    Le spectateur, au courant des secrets,
  • 3:58 - 4:01
    mais qui ne fait rien de mal ?
  • 4:01 - 4:02
    Ou de celui qui fait front ?
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    Voilà la personne qu'on a envie de voir
    quand on se regarde dans le miroir.
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    J'ai appris trois choses.
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    Premièrement, ne doutez pas de vous-même.
  • 4:13 - 4:16
    Quand vous voyez quelque chose
    d'anormal, posez des questions,
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    parce que vous avez le droit
    de défier ceux qui détiennent l'autorité.
  • 4:21 - 4:24
    Deuxièmement, ne soyez pas complice.
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    Vous avez toujours le pouvoir de dire non
    face à un acte répréhensible.
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    Et trois, faites front.
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    Il ne s'agit pas courage,
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    il ne s'agit pas de témérité,
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    mais quand vous faites
    ce que vous savez être juste,
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    vous pouvez être en paix avec vous-même.
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    Oui, il est difficile de dire
    ce que vous ressentez sur le moment.
  • 4:51 - 4:54
    Faites-le quand même. N'ayez pas peur.
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    Martin Luther King a dit :
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    « À la fin, nous nous souviendrons
    non pas des mots de nos ennemis,
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    mais des silences de nos amis. »
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    Alors quand vous vous regarderez
    dans le miroir,
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    qui verrez-vous ?
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    Un spectateur, un complice,
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    ou celui qui a fait front ?
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    Je sais qui je vois.
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    Je sais qui mes filles voient.
  • 5:22 - 5:25
    Le choix vous appartient.
Title:
Angélique Parisot-Potter prend la parole à TEDWomen 2020
Speaker:
Angélique Parisot-Potter
Description:

Angélique Parisot-Potter prend la parole à TEDWomen 2020

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
05:25

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