Neurohacking : recâbler son cerveau | Don Vaughn | TEDxUCLA
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0:08 - 0:12Une symphonie magnifique
résonne en chacun de nous. -
0:13 - 0:16100 milliards de neurones
qui émettent des signaux électriques -
0:16 - 0:19pour construire la réalité
vivante de notre vie. -
0:20 - 0:23À l'intérieur de chaque petit bout
d'activité neurale, -
0:23 - 0:27il y a une petite partie
de ce qui fait de vous, vous. -
0:28 - 0:30Après avoir assisté à cette conférence,
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0:30 - 0:33cette activité aura évolué
et vous ne serez plus jamais pareil. -
0:33 - 0:36Vous êtes inextricablement
lié à votre cerveau. -
0:37 - 0:40Quand j'ai appris ces principes,
j'avais 16 ans, -
0:40 - 0:42je suis tombé amoureux du cerveau
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0:42 - 0:45et je pratique des recherches
en neurosciences depuis lors. -
0:47 - 0:50Un jour, alors que nous réalisions
une nouvelle expérience avec un IRM, -
0:50 - 0:53j'ai été surpris que l'expérience
se déroule si bien. -
0:53 - 0:58Mais à notre grande surprise,
il y avait un trou dans mon cerveau. -
0:58 - 1:00Pas un petit.
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1:00 - 1:0330% du cervelet manquait.
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1:03 - 1:04(Rires)
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1:04 - 1:06Ça m'a profondément choqué,
comme vous pouvez l'imaginer, -
1:06 - 1:10car je n'avais pas l'impression
que quoi que ce soit sur moi, ma vie -
1:10 - 1:15et mes sensations dans le monde
aient changé ou manquent. -
1:15 - 1:19Le cervelet est une des parties
les plus fondamentales de notre cerveau. -
1:19 - 1:21Il contient environ 80%
de tous nos neurones. -
1:21 - 1:23J'étais intrigué.
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1:23 - 1:25Il y a un télescopage
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1:25 - 1:28entre ce que le cerveau est censé faire
et les éléments qu'il a reçus. -
1:28 - 1:30Il trouve un compromis entre les deux.
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1:30 - 1:32Je me suis alors passionné
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1:32 - 1:36pour l'idée que le cerveau est
un système dynamique et flexible. -
1:36 - 1:39Pour illustrer ça, je vais
vous présenter Cameron Mott. -
1:40 - 1:45Après son troisième anniversaire, Cameron
a commencé à avoir des crises d'épilepsie -
1:46 - 1:48dont la violence s'est accentuée
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1:48 - 1:50et qui lui ont fait perdre
progressivement la parole. -
1:51 - 1:55Les médecins ont diagnostiqué
le syndrome de Rasmussen. -
1:55 - 1:59Le seul traitement possible
était une hémisphérectomie, -
1:59 - 2:01l'enlèvement de la moitié de son cerveau.
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2:02 - 2:04N'oubliez pas que
l'hémisphère droit du cerveau -
2:04 - 2:06contrôle et est responsable
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2:06 - 2:10des mouvements et des sensations
du côté gauche du corps et vice et versa. -
2:10 - 2:15Cette opération chirurgicale allait
rendre Cameron hémiplégique. -
2:16 - 2:20Mais quatre semaines après son opération,
elle marchait pour quitter l'hôpital. -
2:21 - 2:24Elle souffre encore un peu d'hémiplégie
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2:24 - 2:26et a perdu en partie
sa vision périphérique, -
2:26 - 2:29mais abstraction faite de ça,
elle peut courir avec ses amis -
2:29 - 2:32et elle est très adroite
cognitivement parlant. -
2:32 - 2:34C'est incroyable.
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2:34 - 2:36Je me demande --
-
2:36 - 2:37imaginez un instant
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2:37 - 2:41que je vous donne une demie voiture
ou un demi téléphone portable, -
2:41 - 2:43vous n'iriez nulle part à Los Angeles
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2:43 - 2:45et vous ne seriez pas sur Twitter
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2:45 - 2:48en train d'envoyer un message
sur combien TEDxUCLA vous inspire. -
2:48 - 2:49(Rires)
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2:49 - 2:54Pour la plupart des engins,
50% en moins et c'est défectueux. -
2:55 - 2:58Mais pour Cameron,
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2:59 - 3:0250% signifie pratiquement 100%.
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3:03 - 3:05Comment est-ce possible ?
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3:05 - 3:08L'hémisphère actif restant
du cerveau de Cameron -
3:08 - 3:12a ressenti la perte massive
de tissus neuraux. -
3:12 - 3:16Il s'est physiquement
recâblé et réorganisé -
3:16 - 3:20pour prendre en charge les tâches
que l'autre hémisphère gérait auparavant. -
3:21 - 3:24Cette capacité est connue
sous le nom de neuroplasticité, -
3:24 - 3:27la capacité qu'a le cerveau
de se transformer, -
3:28 - 3:29de se recâbler.
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3:30 - 3:33Je trouve que l'analogie est inexacte
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3:33 - 3:35quand on compare le cerveau
à un ordinateur. -
3:35 - 3:40Elle est même très médiocre car
le cerveau n'est pas du matériel immuable. -
3:40 - 3:43Longtemps, la compréhension prévalante
dans les neurosciences -
3:43 - 3:47fut que le cerveau adulte
est une unité de traitement figée, -
3:48 - 3:52mais aujourd'hui, nous trouvons
des résultats au quotidien -
3:52 - 3:54qui nous disent que
ce n'est pas du tout le cas. -
3:54 - 4:00Le cerveau a bien une structure mais
sa biologie est dynamique et flexible. -
4:00 - 4:01Je répète :
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4:01 - 4:06vous et votre cerveau êtes statiques
et simultanément, vous êtes dynamiques. -
4:06 - 4:07Vous pouvez vous changer.
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4:07 - 4:10L'idée à partager est celle-ci :
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4:11 - 4:14et si nous pouvions soigner
les blessures et les troubles -
4:14 - 4:16d'une manière totalement nouvelle
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4:16 - 4:20en exploitant la capacité
du cerveau à se recâbler ? -
4:22 - 4:23Voici une illustration :
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4:23 - 4:25regardons l'évolution
des soins de la dépression. -
4:25 - 4:27Depuis 1952,
-
4:27 - 4:31les scientifiques et les médecins
traitent la dépression -
4:31 - 4:33comme un problème de matériel fixe
-
4:33 - 4:37qui survient avec des carences
des neurotransmetteurs du bonheur -
4:37 - 4:41comme la sérotonine, la dopamine
ou la norépinephrine. -
4:41 - 4:43Dans cet esprit, il est parfaitement censé
-
4:43 - 4:47de découvrir et de développer
des médicaments -
4:47 - 4:50qui augmentent le niveau
de ces neurotransmetteurs. -
4:50 - 4:55Inhibiteurs de monoamine oxydase, ISRS,
tricycliques, il y en a des centaines. -
4:55 - 4:58Mais tous fonctionnent
sur le même principe. -
4:59 - 5:01Ce sont des joyaux de la médecine moderne.
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5:01 - 5:03Avec des antidépresseurs,
-
5:03 - 5:07on constate que deux tiers des personnes
ressentent un soulagement des symptômes. -
5:08 - 5:13Cela signifie qu’il reste 1,5 million
de personnes rien qu’aux États-Unis -
5:13 - 5:16qui éprouvent des difficultés
à prendre plaisir à vivre, -
5:16 - 5:20qui deviennent déconnectées
de leurs amis et de leur famille. -
5:20 - 5:23C’est une maladie horrible
et incapacitante. -
5:24 - 5:28Quel serait leur avenir si nous pouvions,
qu’est-ce qui deviendrait possible, -
5:28 - 5:33si nous abordions le problème
de la perspective de la neuroplasticité ? -
5:33 - 5:37Actuellement, nous sommes en train
de découvrir des zones du cerveau -
5:37 - 5:39qui montrent des activations différentes
-
5:39 - 5:43chez les patients déprimés
de celles des patients sains. -
5:43 - 5:47Par exemple, si nous observons que la zone
dorsolatérale du cortex préfrontal -
5:47 - 5:48d’un patient dépressif
-
5:48 - 5:51est moins active
que dans d’autres cerveaux, -
5:51 - 5:57nous appliquons sur le scalp un appareil
qui émet des courants électromagnétiques -
5:57 - 6:01pour déclencher de nouvelles
connexions dans ces zones. -
6:01 - 6:04Quand des régions sont moins
actives que la normale, -
6:04 - 6:05une pulsation les stimule,
-
6:05 - 6:08nous faisons notre possible
durant plusieurs séances -
6:08 - 6:10pour tenter de réguler l’activité.
-
6:10 - 6:15Nous essayons de pousser le cerveau
à retrouver un comportement normal, -
6:15 - 6:17une région à la fois.
-
6:19 - 6:22La technologie est encore récente
-
6:22 - 6:24mais le travail de pionnier
du Dr Jonathan Downer -
6:24 - 6:26à l’université de Toronto
-
6:26 - 6:29montre un taux de rémission de 33%
-
6:29 - 6:32des dépressions
réfractaires aux traitements, -
6:32 - 6:34c’est-à-dire chez des patients
-
6:34 - 6:38pour qui les traitements antidépresseurs
n’apportent aucun soulagement -
6:38 - 6:41et pour lesquels
il n’y a plus de solution. -
6:42 - 6:45L'idée de la neuroplasticité
a ceci de merveilleux -
6:45 - 6:50qu’elle diffère des médicaments
très spécifiques au niveau moléculaire -
6:50 - 6:52administrés finalement si simplement,
-
6:52 - 6:57qui affectent d’autres parties du corps
de manière non intentionnelle. -
6:57 - 6:59Il y a une longue liste
d’effets indésirables -
6:59 - 7:01qu’on nous serine à toute vitesse
-
7:01 - 7:03à la fin des spots publicitaires.
-
7:03 - 7:06Toutefois, l’approche
de la neuroplasticité est différente. -
7:06 - 7:09On cible des zones étendues
de votre cerveau -
7:09 - 7:12mais on laisse le reste
de votre organisme intact. -
7:14 - 7:19Une révolution médicale
personnalisée est en cours. -
7:19 - 7:21On peut séquencer son génome,
-
7:21 - 7:23faire une analyse SNP
pour 100 à 200 dollars. -
7:24 - 7:27La neuroplasticité s’inscrit
dans cette démarche car nos appareils -
7:27 - 7:31peuvent être conçus selon
les besoins spécifiques des individus. -
7:31 - 7:34On peut donner une impulsion
précisément calibrée pour John, -
7:34 - 7:38tout comme on peut cibler une région
précise du cerveau chez Jenny. -
7:39 - 7:43Cela requiert une grande flexibilité
pour gérer le fait -
7:43 - 7:45que nous sommes aussi différents
les uns des autres -
7:45 - 7:47à l’intérieur de nos corps,
-
7:47 - 7:49peut-être même davantage,
que nos apparences. -
7:49 - 7:53N’importe quel mécanisme thérapeutique
devrait prendre ça en compte. -
7:55 - 7:58En somme, la science-fiction
est en train de nous rattraper. -
7:58 - 8:00Nous sommes à l'orée
-
8:00 - 8:03de devenir capables de recâbler
notre cerveau de manière non invasive -
8:03 - 8:06pour alléger certains types
de troubles mentaux. -
8:07 - 8:10Certes, un débat a lieu évidemment
dans les ouvrages théoriques : -
8:10 - 8:12quelles sont les bonnes
intensité et modulation ? -
8:12 - 8:13Quelle est la cible ?
-
8:13 - 8:14Mais peu importe.
-
8:14 - 8:17On y est presque et les possibilités
sont impressionnantes. -
8:17 - 8:21Quand nous aurons franchi le pas,
la question suivante sera celle-ci : -
8:21 - 8:25si nous pouvons recâbler
nos cerveaux avec ces appareils, -
8:25 - 8:29serait-il possible d'aider notre cerveau
à se recâbler lui-même -
8:29 - 8:32au moyen de nos propres pensées ?
-
8:32 - 8:34Je suis conscient que ça peut paraître fou
-
8:34 - 8:37mais c'est le principe du phénomène
de rétroaction neurologique en temps réel. -
8:38 - 8:39Comment faisons-nous ça ?
-
8:39 - 8:41Prenons l'exemple de l'addiction.
-
8:41 - 8:46Nous montrons des images de cocaïne
à une personne dépendante de la cocaïne -
8:46 - 8:48pour attiser leurs circuits
touchés par le manque. -
8:48 - 8:50Ce sont des toxicomanes.
-
8:51 - 8:53On leur montre ensuite en temps réel
-
8:53 - 8:55l'activité de leur cerveau.
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8:55 - 8:58Comment agit le manque sur le cerveau ?
-
8:58 - 9:02Le principe est de demander aux personnes
de passer en revue leur paysage mental -
9:02 - 9:06et faire ce qui est nécessaire,
quoi que ce soit, pour réduire la barre. -
9:06 - 9:10En d'autres mots, nous exploitons
tous les moyens conscients de contrôle -
9:10 - 9:13et les moyens de contrôle inconscients
-
9:13 - 9:18à disposition dans notre cerveau
pour le recâbler judicieusement, -
9:18 - 9:20au bon moment,
-
9:20 - 9:22à l'aide de retours sur votre biologie.
-
9:23 - 9:28Cela a des implications
pour le système judiciaire, -
9:28 - 9:29car nous sommes parvenus à un point
-
9:29 - 9:32où notre neurochimie
est devenue très bonne. -
9:32 - 9:35Nous pouvons administrer
différents types de médicaments -
9:35 - 9:37pour modifier les états mentaux.
-
9:37 - 9:39Dans un cas précis,
-
9:39 - 9:40en tant que gouvernement,
-
9:40 - 9:45nous sommes en train de désarmer
les criminels avec des médicaments. -
9:45 - 9:48On pourrait croire à une annonce
tirée du livre « 1984 », -
9:48 - 9:50mais ce sont les faits.
-
9:50 - 9:52En Californie et beaucoup d'autres États,
-
9:52 - 9:55on ordonne ce qui est appelé
la castration chimique -
9:55 - 9:57aux criminels sexuels récidivistes.
-
9:57 - 10:01Ils sont obligés de prendre
de l'acétate de médroxyprogestérone -
10:01 - 10:03pour réduire leur libido,
et c'est très efficace. -
10:04 - 10:06Je ne suis pas ici pour débattre
de l'éthique de cette mesure, -
10:06 - 10:09mais je pense que si on réfléchit
à des manières nouvelles -
10:09 - 10:11de rééduquer les criminels,
-
10:11 - 10:13au lieu de les entasser dans des prisons,
-
10:13 - 10:15la neuroplasticité offre
un choix intéressant. -
10:15 - 10:16Au lieu de dire :
-
10:16 - 10:19« Vous prenez ce médicament
ou vous ne sortez pas d'ici », -
10:19 - 10:20on se demanderait
-
10:20 - 10:25s'il y a une possibilité que la personne
soit recâblée ou le fasse elle-même. -
10:26 - 10:31Au-delà des déficits,
et si au lieu de traiter les manquements, -
10:31 - 10:35on utilisait cet outil pour améliorer
le contrôle de nos propres impulsions ? -
10:35 - 10:39Je ne sais pas trop
lequel je veux manger... -
10:39 - 10:40(Rires)
-
10:40 - 10:44Nous pourrions utiliser la plasticité
intelligente de notre cerveau -
10:44 - 10:48pour moduler et améliorer
notre prise de décision à long terme, -
10:48 - 10:52notre concentration,
le contrôle de nos impulsions. -
10:52 - 10:56Et si nous allions à la salle de sport
de retour sur notre biologie mentale -
10:56 - 11:00comme nous allons à la salle de sport,
pour soulager nos troubles de comportement -
11:00 - 11:03aussi vigoureusement que lorsque
nous soulevons des haltères de 20 kg. -
11:05 - 11:07C'est une idée merveilleuse.
-
11:07 - 11:12J'aimerais vous parler d'une autre
application de la neuroplasticité. -
11:12 - 11:15Mais avant cela, nous allons faire
une petite expérience. -
11:15 - 11:17Regardez sous votre siège.
-
11:17 - 11:22Certains trouveront
des bouchons d'oreilles comme ceux-ci. -
11:22 - 11:25Certains d'entre vous
les ont volés avant la pause. -
11:25 - 11:26(Rires)
-
11:26 - 11:27Je le sais.
-
11:27 - 11:28Prenez-les.
-
11:28 - 11:29Bien.
-
11:29 - 11:31Commençons l'expérience.
-
11:31 - 11:34Ceux qui ont des bouchons
vont prendre la parole -
11:34 - 11:37et ceux qui n'en ont pas vont les écouter.
-
11:37 - 11:39OK ? Vous êtes prêts ?
-
11:39 - 11:42Je vous présente mon amie, Mimi.
-
11:43 - 11:47Mimi a sept mois et elle adore parler.
-
11:48 - 11:50Quand j'appuierai sur lecture,
-
11:50 - 11:54ceux qui parlent
doivent imiter ce que Mimi dit. -
11:54 - 11:58Ceux qui écoutent, vous devez
écouter leur performance. -
11:59 - 12:01Bon, mettez vos bouchons, s'il vous plaît.
-
12:01 - 12:04Ceux qui nous écoutent à la maison,
-
12:04 - 12:06bouchez-vous les oreilles
-
12:06 - 12:09et voyez si vous y arrivez.
-
12:13 - 12:16(Babillage)
-
12:22 - 12:24[Retirez les bouchons d'oreilles]
-
12:25 - 12:28Ceux qui ont écouté,
quel est le résultat ? -
12:28 - 12:29(Rires)
-
12:29 - 12:32OK, c'est assez mauvais.
-
12:32 - 12:35Je vous ai piégés sur ce coup-là
-
12:35 - 12:39car lire sur les lèvres
est déjà très difficile. -
12:39 - 12:44Mais lire les lèvres d'un bébé,
et vous ne l'aviez pas remarqué, -
12:44 - 12:47qui peut babiller
sans que sa bouche ne bouge -
12:47 - 12:50ou qui va parler avec un jouet en bouche,
-
12:50 - 12:53c'est vraiment très compliqué.
-
12:53 - 12:55C'est plus compliqué
que les neurosciences. -
12:55 - 12:56(Rires)
-
12:57 - 13:01Imaginez que Mimi est votre enfant
-
13:01 - 13:03et que cette réalité est votre quotidien.
-
13:04 - 13:06C'est le quotidien des parents sourds
-
13:06 - 13:10et de 90% de leurs enfants
qui sont entendants. -
13:11 - 13:14Cela crée de véritables schismes
dans les familles -
13:14 - 13:18car les parents sont incapables
d'engager un babillage traditionnel. -
13:19 - 13:21Or il est devenu évident que le babillage
-
13:21 - 13:27n'est pas un émerveillement mignon
ou énervant des parents -
13:27 - 13:32mais qu'il s'agit d'un moyen
développé par la nature -
13:32 - 13:35pour apprendre à parler
et promouvoir les liens. -
13:37 - 13:41Imaginez combien la disparition
de ce moyen serait problématique. -
13:42 - 13:48La question que le Dr Arianna Anderson
et moi nous sommes posée est celle-ci : -
13:48 - 13:51quand on ne peut pas entendre
la vocalisation d’un enfant avec l’ouïe, -
13:51 - 13:53quelles sont les autres options ?
-
13:54 - 13:58Quand on scanne le cerveau
d’une population, -
13:58 - 14:01on constate qu’il y a
des zones spécifiques du cortex -
14:01 - 14:05qui sont dévolues au traitement
de certains modes sensoriels précis. -
14:05 - 14:10Par exemple, ce matin, pendant la visite
TEDx du centre Staglin de l’UCLA, -
14:10 - 14:13on a vu qu’une zone très précise
du cerveau de Stéphanie -
14:13 - 14:16s’illumine quand elle traite
des informations visuelles. -
14:17 - 14:18Indépendamment de ça,
-
14:18 - 14:22une région du cerveau complètement
distincte réagit au toucher. -
14:23 - 14:25C'est à partir de maintenant
que ça devient intéressant. -
14:25 - 14:30Quand on scanne le cerveau de personnes
aveugles en train de lire du braille, -
14:30 - 14:33il n'y a pas que les zones
du toucher qui sont actives. -
14:33 - 14:37Les zones de la vue le sont aussi.
-
14:37 - 14:42De même avec les personnes sourdes,
-
14:42 - 14:44quand ils communiquent
en langue des signes, -
14:44 - 14:48la vue des gestes n'active pas uniquement
les zones visuelles de leur cerveau. -
14:48 - 14:52Leur cortex auditif est actif aussi.
-
14:52 - 14:56Le cerveau n'a pas simplement
une plasticité aléatoire, -
14:56 - 14:58c'est une plasticité intelligente.
-
14:58 - 15:04Il semble se recâbler lui-même
pour maximiser et traiter -
15:04 - 15:09autant d'informations que possible
venant du monde extérieur. -
15:09 - 15:15Le cerveau apprend à voir le braille
et à entendre la langue des signes. -
15:16 - 15:19On appelle cela
la substitution sensorielle. -
15:19 - 15:25Le principe que Paul Bach-y-Rita
et David Eagleman exploitent -
15:25 - 15:29est que le cerveau peut absorber
des informations d'un sens perdu, -
15:29 - 15:32le traduire dans un autre mode sensoriel
-
15:32 - 15:34et le rendre de cette manière.
-
15:34 - 15:38Étonnamment, le cerveau arrive à faire ça
car il est capable de plasticité. -
15:39 - 15:41Nous avons repris cette idée
-
15:41 - 15:44pour la faire progresser
en développant une application -
15:44 - 15:47grâce à un petit financement de l'UCLA,
appelée « Chatter Baby ». -
15:47 - 15:48Chatter Baby agit comme ceci :
-
15:48 - 15:53Il transforme une information auditive
en information visuelle. -
15:53 - 15:55En somme, il fait
une substitution sensorielle. -
15:55 - 15:59Le babillage de Mimi prend vie
sous une forme visuelle. -
15:59 - 16:02On ne rate plus rien.
-
16:03 - 16:06Même si ses lèvres restent immobiles,
on peut voir qu'elle babille. -
16:06 - 16:10Les parents sourds
peuvent utiliser cet outil -
16:11 - 16:14pour apprendre le babillage de leur enfant
-
16:14 - 16:18et créer des liens aussi profonds
que possible avec lui. -
16:18 - 16:23Nous pensons qu’à partir du moment
où ils maîtriseront cet outil, -
16:23 - 16:28ils pourront entendre
leur enfant avec leur vue. -
16:30 - 16:35C’est une importante application
de la neuroplasticité. -
16:37 - 16:40Ceci démontre qu’il ne s’agit pas
simplement d’un outil sympa -
16:40 - 16:43pour convertir des informations
auditives en visuelles. -
16:43 - 16:46Au contraire, la plasticité
du traitement des sensations -
16:46 - 16:50est capable de créer des liens
entre les parents sourds et leur bébé. -
16:50 - 16:52C’est ça, le pouvoir de la plasticité.
-
16:54 - 16:56Ce n'est qu'une partie de notre combat.
-
16:56 - 16:58La déconnexion atteint
aussi les parents sourds -
16:58 - 17:02quand ils ne sont pas
dans la même pièce que leurs enfants -
17:02 - 17:05car ils ne peuvent pas savoir
quelle est leur humeur. -
17:05 - 17:10Les meilleurs babyphones du marché
évaluent s'il y a du son ou pas. -
17:10 - 17:13Cela ne m'informe pas
sur ce qui m'importe. -
17:13 - 17:16Cela ne me dit pas si mon enfant
est heureux et satisfait. -
17:16 - 17:18Ou s'il a faim.
-
17:18 - 17:19Ou s'il pleure.
-
17:19 - 17:22Ou s'il se passe quelque chose
que je dois gérer sur place. -
17:22 - 17:26Mais un parent sourd va continuellement
s'inquiéter s'il y a du bruit ou pas. -
17:27 - 17:29Chatter Baby remplit donc
une autre fonction : -
17:29 - 17:34on collecte la plus grande base de données
au monde de sons produits par les bébés. -
17:34 - 17:36On applique ensuite
des mathématiques complexes -
17:36 - 17:40pour analyser les sons
et prédire l'humeur de l'enfant. -
17:40 - 17:42Là, il a vraiment faim.
-
17:43 - 17:45(Applaudissements)
-
17:52 - 17:56En utilisant la neuroplasticité,
nous pourrons faire évoluer grandement -
17:56 - 17:59la manière dont les parents sourds
communiquent avec leurs enfants. -
18:01 - 18:08J'ai évoqué comment traiter
la dépression, les dépendances -
18:08 - 18:11et les handicaps sensoriels
à l'aide de la neuroplasticité. -
18:12 - 18:14Mais ce n'est que le début.
-
18:14 - 18:15Nous nous intéressons à d'autres maladies
-
18:15 - 18:19pour lesquelles la neuroplasticité
ne vient pas à l'esprit : -
18:19 - 18:21Alzheimer, Parkinson ou les AVC.
-
18:21 - 18:24Nous en sommes à nos premiers pas
de ce que j'appelle le neurohacking. -
18:24 - 18:29Neurohacking ne signifie en rien
que la recherche est insuffisante. -
18:29 - 18:31Il s'agit de principes très bien étudiés
-
18:31 - 18:34et la littérature qui en étaye
les mécanismes est abondante. -
18:34 - 18:39Toutefois, nous ne cherchons pas à régler
tous les petits détails de ces problèmes. -
18:39 - 18:42Nous ne cherchons pas à modifier
toutes les cascades biochimiques -
18:42 - 18:44qui surviennent dans le cerveau.
-
18:44 - 18:46C'est pourtant le fond du problème.
-
18:46 - 18:50Il y a des milliards de milliards
de connexions dans le cerveau -
18:50 - 18:52et chacune d'entre elles
ressemble à une ville -
18:52 - 18:54traversée par des milliers
de cascades chimiques. -
18:54 - 18:56Ce problème est si compliqué !
-
18:57 - 19:01Au lieu de ça, je pense qu'une des plus
grandes avancées des neurosciences -
19:01 - 19:05et de tout ce que nous faisons,
réside dans l'exploitation -
19:05 - 19:09de cette qualité incroyable
de notre cerveau, qui vous est propre, -
19:09 - 19:11à se recâbler et réaffecter l'usage
de certaines régions -
19:11 - 19:13sur la base de ses besoins.
-
19:13 - 19:17Si on prend un peu de recul
par rapport aux neurosciences, -
19:17 - 19:19la question que je me pose est :
-
19:19 - 19:22n'avez-vous jamais attendu de comprendre
-
19:22 - 19:24un problème en détail
et dans toutes ses nuances, -
19:24 - 19:28avant de décider
de le résoudre et de changer ? -
19:29 - 19:33Quand on veut obtenir
un changement social à Los Angeles, -
19:33 - 19:34où vivent 6 millions d'habitants,
-
19:34 - 19:37sans doute que plusieurs millions
ne seront pas motivés -
19:37 - 19:39et ne vous aideront pas.
-
19:39 - 19:43Mais si vous vous concentrez sur ce qui
est défaillant et ne fonctionne pas, -
19:43 - 19:47tirez peut-être une leçon
du neurohacking : -
19:47 - 19:50exploitez ce qui fonctionne
et obtenez des résultats. -
19:50 - 19:51Merci.
-
19:51 - 19:53(Applaudissements)
- Title:
- Neurohacking : recâbler son cerveau | Don Vaughn | TEDxUCLA
- Description:
-
Nous connaissons et utilisons tous des astuces, des trucs et des ficelles pour nous rendre la vie plus facile. Mais avez-vous déjà entendu parler des « ficelles du cerveau » ? Don Vaughn nous dévoile une nouvelle renversante sur les pouvoirs extraordinaires du cerveau humain.
Don Vaughn est doctorant à l'Université de Californie et DJ.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 20:02
eric vautier approved French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
eric vautier edited French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
eric vautier edited French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
Morgane Quilfen accepted French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for Neurohacking: rewiring your brain | Don Vaughn | TEDxUCLA |