Trouver un sens dans les bonnes actions quotidiennes | B. Tyler Ellis | TEDxWileyCollege

Tyler Ellis est un auteur récompensé qui possède un ministère depuis 1999. Il a une idée originale sur l'expérience humaine. Selon lui, la clé d'une expérience humaine éclairée et holistique réside dans le fait de trouver un sens dans les bonnes actions de la vie quotidienne. Elle n'est pas centrée sur le bien que l'on fait juste pour obtenir quelque chose d'extérieur ou de superficiel. Nous devons donc avoir des attentes réalistes pour nous-mêmes et pour les autres en termes de gentillesse et d'empathie ainsi que pour faire ressortir le meilleur de chacun.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Je me trouvais là.

Un témoin de mariage
dans une fête avec open bar.

Les gens réagissent de différentes façons

quand ils ont trop bu.

Et le témoin assis à côté de moi
à la table d'honneur

était du genre introspectif.

Il me raconte sa vie,

y compris l'abandon et la maltraitance,

et comment il est devenu athée.

Puis il me demande : « Comment
peut-on croire que Dieu existe ? »

Je dis : « Je déteste entendre
ce que vous avez vécu

et je ne vous reproche pas
d'avoir des doutes.

Je n'ai pas de réponse pour vous
maintenant,

mais j'ai une question et une invitation.

Ma question, c'est :

« Si, de façon hypothétique,
toutes vos questions

avaient plus de réponses qui conduisent à
croire en Dieu qu'à ne pas croire,

que feriez-vous ? »

Il répond : « Waouh !
Je ne m'attendais pas à ça.

Je vais y réfléchir.

C'est quoi, votre invitation ? »

Je dis : « Mon invitation est double.

D'abord, je veux vous inviter

à me rejoindre dans une future
recherche sur vos questions.

Et ensuite, en attendant,

je veux vous inviter à réciter
la Prière du Sceptique :

Dieu, si tu es là,

peux-tu faire tout ce qu'il faut
pour m'aider à te trouver ? »

Ce à quoi il répond :
« Je ne m'attendais pas à ça non plus.

Je vais y penser. »

J'ai reçu une grande leçon ce jour-là.

C'est de ne jamais donner une réponse
de dix centimes

à une question d'un million de dollars,

particulièrement dans une fête de mariage
avec open bar

et qu'il est temps pour la mariée
de lancer la jarretière.

C'est ce genre de conversation
qui a créé en moi une passion

pour me faire des amis et apprendre

de gens avec différentes croyances
et origines.

Sur une période de deux ans,

j'ai entrepris de réaliser 50 entretiens.

J'ai offert un café à chacun,

je leur ai posé 20 questions,

et j'ai même dessiné leur portrait
avec une seule ligne continue.

Et ce qui a commencé comme une série
d'entretiens curieux

est vite devenu une série
d'aventures inattendues

et de découvertes inattendues.

Je ne m'attendais pas à pouvoir

faire goûter à mon ami athée de Chine
et mon ami musulman d'Arabie Saoudite

des Chamallows rôtis sur un feu de camp,

ou bien à les avoir chez moi
pour un dîner de Thanksgiving.

Je n'espérais pas servir des crêpes
à des étudiants

à minuit pendant des finales

à côté d'un rabbin juif
et d'un professeur musulman.

Ou l'opportunité d'aider bénévolement
dans une maison d'enfants au Honduras

avec mon ami agnostique,

surtout quand son père est décédé

la nuit avant notre départ en avion.

Sur une note encore plus sombre,

je ne m'attendais pas à être appelé
à 3 h du matin

par une étudiante que j'avais interviewée

qui envisageait le suicide.

J'ignore pourquoi elle m'a appelé
en premier,

mais avec l'aide de quelques policiers,

nous l'avons localisée avec son
téléphone et avons sauvé sa vie,

et obtenu l'aide dont elle avait besoin.

C'étaient quelques exemples
d'aventures inattendues.

Maintenant je veux partager avec vous
quelques découvertes inattendues.

L'une des questions était :

« Si, si, si Dieu et le Paradis existent,

sur quelle base pensez-vous

que Dieu vous acceptera
ou non au Paradis ? »

Vous pouvez imaginer la grimace des gens

face à une telle question.

C'est pareil pour vous ?

Mais ils savaient que
je posais des questions

sans donner mon opinion,

alors ils se sont vite ouverts.

Beaucoup ont exprimé leurs croyances
pour la toute première fois.

Voici ce que certains ont dit :

« Toute ma vie j'ai pensé

que je devais gagner l'approbation de Dieu

en étant quelqu'un de bien. »

« Tu seras jugé sur tes actions.

Si tu as fait plus de mauvaises actions,
tu iras à gauche.

Si tu as fait plus de bonnes actions,
tu iras à droite. »

« Si tu essaies de respecter
les Dix Commandements,

ça va jouer un peu plus en ta faveur. »

« Le principal pour moi
est d'avoir essayé.

J'essaie de vivre le plus moralement
et éthiquement possible. »

« L'effort fait la différence.

Il y a une grande différence

entre ceux qui s'en fichent
et ceux qui essayent. »

« J'aime l'idée que ce serait
plus basé sur tes actions

que sur tes croyances. »

« Dieu ne m'acceptera
probablement pas au Paradis

parce que j'ai fait
des mauvaises choses. »

Et enfin, « Je ne sais pas
où la ligne serait tracée. »

Malgré une telle diversité
parmi les personnes interrogées,

j'ai découvert un important consensus
sur l'au-delà.

En fait, beaucoup d'athées eux-mêmes
croient que si Dieu existe,

l'acceptation au Paradis
dépend de notre comportement sur Terre.

J'ai toujours eu beaucoup de plaisir
quand on me disait :

« C'est l'une des meilleures conversations
que j'aie jamais eues, »

parce que je n'avais pas vraiment
contribué à la conversation.

Je me disais :

« Je tiens quelque chose là
avec ces conversations à sens unique. »

Je suis rentré chez moi,
et j'ai essayé sur ma femme,

mais ça n'a pas donné le même résultat.

Une autre chose qui m'a surpris,

c'est que plus de la moitié
des interviewés

voulaient qu'on se revoie.

Et ce n'était pas que
pour le café gratuit.

En fait, beaucoup voulaient m'interroger.

Deux des questions
les plus fréquentes étaient :

« Crois-tu que tous les chemins
mènent à Dieu? »

et, en référence à Jésus :

« Comment la mort d'une personne
peut permettre le pardon d'une autre ? »

Alors je souhaite partager avec vous
deux illustrations partagées avec eux,

et comment elles ont conduit à l'une
des découvertes les plus inattendues.

J'appelle la première illustration
« la Théorie de la Montagne ».

Je l'ai adaptée d'un livre de Dan Kimball,

intitulé « Ils aiment Jésus
mais pas l'Église ».

Selon la Théorie de la Montagne,
tous les chemins mènent à Dieu.

Quand vous regardez
les principales religions du monde

au niveau de la base,

vous voyez deux similitudes importantes.

La première,

elles s'accordent sur le fait que
vivre une vie morale conduit à la paix.

Et la deuxième,

qu'une vie immorale conduit au chaos.

Cependant, si la plupart des religions
s'accordent sur ces deux points,

elles ont aussi deux grandes différences.

La première différence,

c'est que les religions mènent
vers différents sommets.

Le bouddhisme mène à « Pas de Dieu ».

Le New Age mène à « Tout est Dieu ».

Le chemin hindou mène à
« Beaucoup de dieux ».

Le chemin juif mène à
« Un seul Dieu par la Torah ».

Le chemin musulman mène à
« Un seul Dieu par Mahomet ».

Et le chemin chrétien mène à
« Un seul Dieu par Jésus ».

La deuxième différence,

c'est que les religions ont différentes
façons de rétablir la paix après le chaos.

Toutes les principales religions du monde,
à l'exception du christianisme,

croient que l'on obtient la paix éternelle
sur la base de nos mérites.

Le christianisme croit
que la paix éternelle

s'obtient sur la base
des mérites de Jésus.

En réponse à la deuxième question,

« Comment la mort d'une personne
peut permettre le pardon d'une autre ? »,

je partage ce que j'appelle
l'Image du Cafard.

La plupart des gens ne veulent pas
de cafards chez eux.

Mais si vous décidez de
vous en débarrasser,

aucune cour de justice
ne vous sanctionnera pour ça.

Il n'y aura pas de dette à payer.

Mais si vous tuez ou violez une personne,

la sanction sera bien plus sévère.

Dans une cour de justice,

une personne a plus de valeur
qu'un cafard.

Donc si la sanction augmente

selon la valeur de l'offensé,

quelle sanction y aura-t-il
pour une offense contre un Dieu infini ?

Ce serait une sanction infinie.

Une dette si grande qu'aucun de nous
ne pourrait la payer.

Cette image ne veut pas dire que Dieu
nous voit comme des petites bêtes.

Au contraire, le christianisme affirme que
parce que Dieu nous estime autant,

Il a envoyé Son Fils pour nous sauver.

Mais si c'est vrai,

si nous ne pouvons pas payer cette dette
et devenir compatibles avec Dieu,

alors nous avons besoin de quelqu'un
qui n'a pas de dette personnelle,

qui est déjà compatible avec Dieu,

et égal à la valeur de Dieu,
pour payer cette dette pour nous.

D'après le christianisme, c'est exactement

ce que Jésus a accompli
par sa mort et sa résurrection.

Je ne m'attendais pas

à ce que deux illustrations
fassent dire à tant de gens

« Je viens juste de comprendre Jésus
pour la première fois. »

Surtout parce que
beaucoup de ces personnes

sont ou ont été chrétiennes.

A ce stade, j'avais vraiment
envie de savoir

si mes observations limitées pouvaient
être confirmées à l'échelle nationale.

C'est alors que j'ai découvert que,
en 2019, l'institut de sondage Barna Group

avait demandé aux chrétiens des USA
ce qu'ils pensaient de cette affirmation :

« Si quelqu'un est plutôt bon,

ou fait des bonnes choses
pour les autres durant sa vie,

il gagnera une place au Paradis. »

J'ai été surpris d'apprendre

que 21 % des chrétiens sont assez d'accord
avec cette affirmation,

et 23 % de plus sont fortement d'accord.

C'était si déconcertant.

Parce que quand je demandais
dans mes entretiens :

« Que vient-il à l'esprit
quand vous pensez à Jésus ? »,

tous ceux qui avaient eu une éducation
chrétienne pouvaient dire :

né d'une vierge, faiseur de miracles,
accomplisseur de prophéties.

Ils connaissaient tout sur Noël et Pâques.

Mais quand je leur ai demandé :

« Sur quelle base croyez-vous
que Dieu vous acceptera au Paradis ? »

la majorité n'a même pas
du tout mentionné Jésus.

Et depuis ce temps,

j'ai posé la même question
à un millier de chrétiens.

Et presque sans exception, 80 % d'entre
eux mentionnent leurs bonnes œuvres

comme la base de l'acceptation par Dieu
au lieu de Jésus.

Je me demande d'où vient
une telle déconnexion.

Je suis donc revenu en arrière

et j'ai relu les 50 manuscrits
de mes entretiens

pour trouver un indice.

Et voici quelques affirmations
qui m'ont sauté aux yeux :

« On m'a enseigné

que Jésus est venu
pour être le standard à suivre

et selon lequel nous serons jugés. »

« Sa mission était d'être
le modèle humain parfait.

Il voulait montrer comment le monde serait
si l'on était tous comme lui. »

« Le Paradis serait basé sur les principes
moraux enseignés par Jésus.

Si vous violez ces principes
sans vous repentir,

je pense que vous ne serez pas
admis au Paradis. »

« Si vous deviez mettre quelqu'un
sur un piédestal

pour l'idolâtrer ou essayer d'être
à sa hauteur, ce serait Jésus.

Il est venu pour les personnes aveugles

afin qu'elles voient leurs fautes

et essayent de se corriger
pour revenir en grâce auprès de Dieu. »

« Je considère Jésus comme un exemple. »

Et voilà.

La plus grande et plus inattendue
des découvertes :

l'idée fausse que Jésus est un modèle.

Ne vous méprenez pas.

Si nous parlons de comment
notre vie peut changer

en suivant son exemple
et son enseignement,

alors oui, dans ce contexte,
Jésus est bien un modèle.

Mais si nous parlons de comment
nous pouvons obtenir le pardon de Dieu

et la vie éternelle,

alors dans ce contexte,
non, Jésus n'est pas un modèle.

Le christianisme dit que Jésus n'est pas
venu pour « montrer » le chemin du Paradis

basé sur nos mérites,

mais pour « être » le chemin du Paradis
basé sur ses mérites.

Le christianisme affirme que Jésus
n'est pas que le « modèle »

mais le Messie.

Donc la personne qui se fie à lui
au lieu d'elle-même

est censée devenir une bonne personne.

Mais ce n'est pas pour « être » pardonné,
c'est « parce qu'elle » est pardonnée.

Ce n'est pas motivé par la culpabilité
et la peur

mais par l'amour et la gratitude.

Je partage donc ces découvertes
aujourd'hui,

non pour plaider pour le christianisme,
mais pour proposer une étude de cas

sur les aventures inattendues
et les découvertes inattendues

que l'on peut vivre quand on s'ouvre

pour comprendre les autres
et se comprendre soi-même

et découvrir peut-être quelque vérité.

Si vous vous trouvez à une fête de mariage
ou dans un café,

vous avez le droit de dire :

« Je n'ai pas la réponse pour le moment,

mais j'ai une question
et une invitation. »

Ce à quoi votre ami peut répondre :
« Waouh ! Je ne m'attendais pas à ça.

Je vais y réfléchir. »

Merci.

(Applaudissements)