Pourquoi sommes-nous meilleurs que ce que nous croyons ? | Ralf Belusa |TedxBolzano

Ralf Belusa a étudié à l'université Louis et Maximilien à Munich les nanotechnologies et les microtechnologies afin de se consacrer à sa passion. En plus de son grand intérêt et de sa curiosité pour l'innovation, la science et la technologie, Ralf est également impliqué dans l'astrophysique et est Chief Digital Officer chez Public Telescope, une initiative visant à développer et à construire un télescope spatial accessible à tous.

Ralf Belusa a appris à programmer à l'âge de six ans et a fondé sa première entreprise à l'âge de 16 ans. Il a étudié durant une année l'astrophysique, l'immunologie et l'intelligence artificielle. Il a rédigé sa thèse de doctorat sur la recherche sur les cellules humaines, sa thèse de maîtrise et de diplôme en nanotechnologies et en théorie des systèmes. Il conseille désormais le gouvernement fédéral allemand. Il agit en tant que mentor pour des entreprises telles que Volkswagen et Axel Springer et est également investisseur chez Microsoft Ventures.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Merci. Pourquoi sommes-nous
meilleurs que ce que nous croyons ?

Posons-nous ensemble la question.
Je commence comme ça :

ne pensez-vous pas que
vous auriez pu être meilleur

à l'école, durant vos études
ou dans votre profession ?

Ou au moins que vous auriez pu
faire mieux que ça ?

Vos collègues attendaient peut-être plus
de vous, ou vos parents.

Ou vous-même par rapport aux objectifs
que vous vous étiez fixés.

Je vais vous parler de mon expérience,
comment tout a commencé pour moi.

Il faut remonter à mon enfance,
cette zone de confort,

vous connaissez sans doute cela,
enfant, lorsqu'on joue dehors.

Enfant, on a cette flamme à l'intérieur,
on est convaincu de pouvoir tout faire :

on peut voler, on peut devenir invisible,

on peut s'engouffrer n'importe où,
enquêter et découvrir des choses.

C'était la même chose pour moi. Et puis
un jour, j'ai découvert une pierre.

Et je l'ai apportée,
il s'agit de cette pierre.

Enfant, je me suis dit : « Je suis riche,
j'ai trouvé une pépite d'or !

Une vraie pépite d'or ! »

Arrivé à la maison, je l'ai mise bien sûr
sous mon oreiller.

J'étais super fier. Et puis,
lorsqu'on devient plus malin

et qu'on entend diverses histoires
autour de nous, on finit par se dire :

« Finalement, elle n'est pas si dorée,
elle est même plutôt un peu argentée. »

Mais j'étais toujours aussi fier
et je me suis dit :

« J'ai trouvé une pierre en argent »,
et je l'ai mise sous mon oreiller.

Et puis on devient plus malin,
le temps passe,

la pierre est sous l'oreiller,
et là j'ai pensé :

« Peut-être que c'est de l'uranium
radioactif qui peut m'irradier. »

Alors bien sûr, je l'ai très vite jetée.

C'est comme ça finalement
que j'ai compris peu à peu

comment avancer dans la vie.

Regardez ce que je veux vous montrer :
c'est une photo d'école.

Là je suis allé à l'école.
Et là vous voyez :

c'est moi quand j'avais six ans.

Et là on comprend quelque chose.

On quitte sa zone de confort
en tant qu'enfant

et on fait de nouvelles expériences
comme moi avec ma pierre.

Mais pour moi, c'est à cet instant que
le drame et la catastrophe ont démarré,

car je n'étais pas du tout bon à l'école.

Je vais vous montrer.

Ce sont mes notes.
J'étais toujours très timide.

On me demandait de participer,
de me manifester davantage.

Toutes ces exigences que
les professeurs avaient,

faire ses devoirs,
des exercices de lecture.

En fait, mes notes étaient toujours
satisfaisantes ou tout juste suffisantes.

Les professeurs n'étaient jamais
entièrement satisfaits et moi non plus.

Mes parents n'étaient pas satisfaits
et je devais affronter

en plus les commentaires
des autres élèves :

« Il n'est pas si bon que ça,
en maths, il est médiocre

en allemand et donc pour le reste,
il n'est pas bon non plus. »

Et ça s'est passé comme ça
durant toute ma scolarité.

Après l'école primaire,
je suis allé en apprentissage.

Mais ça n'était pas beaucoup mieux.

Et puis j'ai pensé aller
dans une école supérieure.

Mais vous voyez ci-dessus,
j'ai naturellement échoué

au test d'entrée.

Je ne pouvais donc pas aller
dans une école supérieure.

J'ai donc personnellement toujours
connu des échecs

et cela m'a toujours fortement démotivé,
même si j'ai beaucoup appris.

J'ai même l'impression d'avoir appris
quatre fois plus que tout autre élève

pour chaque examen,
chaque devoir, pour tout.

Et malgré tout, le résultat était
« suffisant » ou « insuffisant ».

C'était tout le temps comme ça pour moi.

Je me suis battu sans relâche
pour avancer dans le système scolaire,

et pour arriver au collège
d'enseignement secondaire.

Mais au collège, ça n'allait
toujours pas mieux.

Mes notes étaient insuffisantes.

Et puis j'ai même dû redoubler

parce que mon travail était
toujours médiocre.

Mais malgré tout j'ai persisté
et j'ai essayé d'avancer.

Mes professeurs ne cessaient
de me répéter,

peu importe dans quelle classe :
« Ralf, les maths, la physique, la logique

ce n'est pas pour toi, fais un
apprentissage, deviens boulanger

ou quelque chose comme ça,
c'est mieux pour toi.

Apprendre, mémoriser, ce genre de choses,
ça n'est pas pour toi. »

Tout cela pesait sur moi.

Mes parents en étaient persuadés,
et mes professeurs aussi.

Moi j'étais complètement démotivé.
Et voilà ce que je suis aujourd'hui.

[Dr en médecine - Ingénieur]

(Rires)

Mes professeurs avaient-ils raison
quand ils me disaient de faire ça ?

Naturellement vous vous demandez :
« Qu'est-ce qui a donc pu changer ?

Pourquoi j'ai changé ainsi ?
Qu'est-ce qui m'a changé ?

Est-ce l'environnement qui a changé ? »
Je vais vous le dire.

En fait les deux, les deux ont changé.

Ça ne veut pas dire que je me
suis davantage creusé la tête.

Je n'ai pas appris davantage, j'ai
continué d'apprendre comme avant.

Mais j'ai davantage cru en moi.
Je me suis dit :

« Vous les profs, vous avez
tout simplement tort !

Je n'ai pas l'impression d'être
si mauvais et je peux faire mieux.

Et je vais vous le prouver. »
Et dans mon coin, j'ai appris,

j'ai poursuivi mes efforts
et j'ai persévéré.

Je savais et j'avais remarqué
que ma force était de ne pas abandonner.

Jamais, je finis toujours par trouver
comment quelque chose fonctionne

ou comment on le fait fonctionner.
Et me voilà aujourd'hui.

J'ai d'abord obtenu un diplôme d'ingénieur
en micro- et nanotechnologie.

Puis j'ai obtenu un master
en Systems Engineering,

et je me suis dit :
« Pourquoi pas un peu de médecine ? »

C'est un domaine complètement différent.
J'ai ainsi fait de la chirurgie.

J'ai même obtenu un doctorat en chirurgie.

Je viens d'obtenir un poste
de professeur à Berlin.

Voilà en fin de compte mon parcours.

Avoir un spectre aussi large que possible
et absorber un maximum de connaissances.

Je me demandé :

« Est-ce la scolarité

ou autre chose qui m'a permis d'avancer,
qui m'a motivé ? »

Après coup, je crois pouvoir dire :

« En fait, tu as réussi
quantités de choses. »

Et effectivement après réflexion,
c'était le cas.

J'ai tourné une publicité pour
du dentifrice pour la télévision suisse.

Même si ce que j'ai fait ici et là
a complètement été occulté dans mon CV.

J'ai même défilé pour Puma
lors d'un défilé de mode.

J'ai également été narrateur
de livres audio pour enfants.

Quatorze exemplaires,
quatorze livres audio !

Je suis simplement allé au studio pour
m'enregistrer. Tout ça en plus de l'école.

Mauvais à l'école mais malgré tout
l'après-midi ou le weekend,

j'accomplissais ce genre de choses.
Et j'ai continué d'agir ainsi.

J'ai aussi séquencé mon ADN et l'ai mis
sur Internet, vous pouvez le télécharger.

Expérimenter en permanence
pour faire avancer le tout.

Il y a deux ans, je me suis fait
la réflexion suivante :

« J'ai beaucoup travaillé en
médecine, en recherche cellulaire,

optimisation de l'ADN, ce genre de choses.
Si j'allais voir dans l'autre direction ?

Je vais faire de l'astrophysique. »
J'ai étudié l'astrophysique pendant un an.

Et pendant ces études d'astrophysique,

j'ai travaillé,
car il faut bien gagner sa vie.

Mais j'ai aussi construit un télescope
spatial avec des collègues.

On peut maintenant télécharger une appli.

Grâce à elle, il est possible
de télécommander le télescope.

Chacun devrait pouvoir le faire.

Pour cela, même l'Union européenne
a déjà investi beaucoup d'argent.

Voilà ce qui était finalement
pour moi décisif :

je ne dois pas nécessairement
en savoir autant.

Je dois oser faire le premier pas.

Je dois trouver la motivation.
Je dois motiver mon entourage

pour des choses qui me tiennent à cœur
et là vient alors cette interaction.

Et j'ai ma propre réalité,
que je veux façonner à ma façon.

Ceux qui m'entourent
et souhaitent participer

créent avec moi cette réalité.

Elle est positive
et permet d'aller de l'avant.

Cela aboutit parfois à un échec

comme cela a été le cas
il y a quelques semaines.

J'avais en vue une offre d'emploi
des plus attrayantes.

Responsable de la digitalisation
et des véhicules autonomes

pour un des plus grands constructeurs
automobiles, vraiment un super job !

Mais je ne l'ai pas eu.
Quelqu'un était meilleur que moi.

Et pour en revenir au sujet initial,

quel est le message que
je souhaite vous transmettre ?

S'accrocher, trouver une nouvelle voie
si nécessaire et aller de l'avant,

même si on ne sait pas toujours où
le chemin nous mène.

J'ai été ici avec vous aujourd'hui
à Bozen pour partager mon expérience.

J'en suis très heureux.
Merci.

(Applaudissements)