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Un crédit malin pour les personnes n'ayant pas (encore) d'historique de crédit

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    Qu'avez-vous besoin de
    savoir sur quelqu'un
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    avant d'estimer pouvoir
    leur prêter de l'argent ?
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    Supposez que vous vouliez
    prêter 1 000 dollars
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    à la personne assise
    deux rangs derrière vous.
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    Qu'auriez-vous besoin de savoir sur elle
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    avant de vous sentir à l'aise ?
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    Peu avant ses 40 ans, ma mère est
    partie d'Inde pour venir aux États-Unis.
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    Elle est médecin à Brooklyn
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    et des amis et voisins viennent souvent
    la voir pour des services de santé,
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    qu'ils puissent payer
    immédiatement ou non.
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    Je me souviens d'avoir
    croisé ses patients à l'épicerie
  • 0:31 - 0:32
    ou dans la rue,
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    parfois ils venaient lui payer
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    pour d'anciens rendez-vous.
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    Elle les remerciait
  • 0:38 - 0:41
    et prenait des nouvelles
    de leur famille et leur santé.
  • 0:41 - 0:45
    Elle leur faisait crédit
    car elle avait confiance en eux.
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    La plupart d'entre nous
    sommes comme ma mère.
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    Nous ferions crédit
    à quelqu'un que nous connaissons
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    ou vivant près de chez nous.
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    Mais la majorité d'entre nous
    ne ferait pas crédit à un inconnu
  • 0:56 - 0:59
    à moins de les connaître un petit peu.
  • 1:00 - 1:03
    Les banques, les sociétés de crédit,
    et autres institutions financières
  • 1:03 - 1:06
    ne nous connaissent pas personnellement
  • 1:06 - 1:09
    mais ont un moyen de
    nous faire confiance :
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    nos cotes de crédit.
  • 1:11 - 1:13
    Nos cotes de crédit ont été créées
  • 1:13 - 1:18
    grâce à une analyse de nos données
    publiques de crédit à la consommation.
  • 1:18 - 1:21
    Grâce à elles,
    nous avons un accès facile
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    aux biens et services
    dont nous avons besoin :
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    de l'électricité à l'achat d'une maison
  • 1:26 - 1:29
    ou la prise de risque
    en créant une entreprise.
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    Mais...
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    il y a 2,5 milliards de personnes
    dans le monde
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    qui n'ont pas de cote de crédit.
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    C'est un tiers de la population mondiale.
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    Ils n'ont pas de cote
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    car il n'y a aucun
    dossier public officiel sur eux --
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    pas de comptes bancaires,
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    pas d'historiques de crédit
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    et pas de numéro de sécurité sociale.
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    Et parce qu'ils n'ont pas de cote,
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    ils n'ont pas accès au crédit
    ou autres produits financiers
  • 1:57 - 1:59
    qui peuvent améliorer leur vie.
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    On ne leur fait pas confiance.
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    Nous voulions donc trouver
    un moyen d'instaurer la confiance
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    et permettre un accès financier
    à ces 2,5 milliards de personnes.
  • 2:11 - 2:13
    Nous avons créé une application mobile
  • 2:13 - 2:18
    qui établit une cote de crédit pour eux
    grâce à leurs données mobiles.
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    Actuellement, il y a plus d'un milliard
    de smartphones sur les marchés émergents.
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    Leur utilisation est
    la même que la nôtre :
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    l'envoi de SMS à leurs amis,
    la recherche de lieux,
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    la navigation sur Internet
  • 2:31 - 2:33
    et même des transactions financières.
  • 2:33 - 2:36
    Au fil du temps, ces données
    sont sauvegardées sur nos téléphones
  • 2:36 - 2:40
    et dressent un tableau précis
    de la vie d'une personne.
  • 2:41 - 2:43
    Nos clients nous donnent
    accès à ces données
  • 2:43 - 2:46
    et nous les capturons
    via notre application mobile.
  • 2:46 - 2:49
    Cela nous aide à connaître
    la capacité à payer
  • 2:49 - 2:54
    de personnes comme Jenipher,
    une entrepreneuse à Nairobi.
  • 2:54 - 2:59
    Jenipher a 65 ans et, pendant des années,
    elle a dirigé un stand de nourriture
  • 2:59 - 3:01
    dans le quartier des affaires.
  • 3:02 - 3:05
    Elle a trois fils qui vont
    dans une école professionnelle
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    et elle dirige aussi le chama local,
  • 3:08 - 3:09
    un groupe d'épargne.
  • 3:10 - 3:12
    Le stand de Jenipher se porte bien.
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    Elle gagne juste assez d'argent
    chaque jour pour couvrir ses dépenses.
  • 3:15 - 3:17
    Mais elle n'a pas de sécurité financière.
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    Une urgence pourrait
    la contraindre à s'endetter.
  • 3:21 - 3:23
    Elle n'a pas de revenu discrétionnaire
  • 3:23 - 3:25
    pour améliorer
    le mode de vie de sa famille,
  • 3:25 - 3:26
    en cas d'urgence
  • 3:26 - 3:29
    ou pour investir dans
    l'expansion de son entreprise.
  • 3:30 - 3:33
    Si Jenipher veut du crédit,
    ses options sont limitées.
  • 3:34 - 3:35
    Elle peut avoir un microcrédit
  • 3:35 - 3:39
    mais devrait réunir un groupe
    pouvant témoigner de sa crédibilité.
  • 3:39 - 3:42
    Et le crédit ne serait pas assez important
  • 3:42 - 3:44
    pour avoir un réel impact sur son affaire,
  • 3:44 - 3:47
    elle obtiendrait environ 150 dollars.
  • 3:48 - 3:50
    Il reste encore les usuriers
  • 3:50 - 3:54
    mais les taux d'intérêt
    sont de plus de 300%,
  • 3:54 - 3:56
    c'est financièrement risqué.
  • 3:56 - 4:00
    Et parce que Jenipher n'a pas
    de garanties ou d'historique de crédit,
  • 4:00 - 4:04
    elle ne peut pas aller dans une banque
    et demander un prêt professionnel.
  • 4:04 - 4:06
    Mais un jour,
  • 4:06 - 4:10
    le fils de Jenipher l'a convaincue
    de télécharger notre application
  • 4:10 - 4:11
    et de demander un crédit.
  • 4:11 - 4:14
    Jenipher a répondu
    à quelques questions par téléphone
  • 4:14 - 4:18
    et nous a donné accès à quelques
    données clés sur son appareil.
  • 4:19 - 4:20
    Voici ce que nous avons vu.
  • 4:20 - 4:22
    Les mauvaises nouvelles d'abord.
  • 4:23 - 4:28
    Jenipher avait peu d'épargne
    et aucun historique de crédit.
  • 4:28 - 4:30
    Ce sont des facteurs
  • 4:30 - 4:33
    qui, dans une banque traditionnelle,
    sonneraient l'alarme.
  • 4:33 - 4:35
    Mais d'autres points de
    son historique nous ont dressé
  • 4:35 - 4:39
    un tableau bien plus précis
    de son potentiel.
  • 4:39 - 4:40
    Premièrement,
  • 4:41 - 4:44
    elle appelait régulièrement
    sa famille en Ouganda.
  • 4:46 - 4:48
    Il s'avère que les données montrent
  • 4:48 - 4:51
    une augmentation de 4%
    dans les remboursements
  • 4:51 - 4:56
    des personnes communiquant
    régulièrement avec quelques proches.
  • 4:57 - 4:58
    Nous voyions aussi
  • 4:58 - 5:01
    que bien qu'elle voyage beaucoup
    au cours de la journée,
  • 5:01 - 5:03
    elle faisait toujours les mêmes trajets
  • 5:03 - 5:07
    et elle était soit à la maison
    soit à son stand.
  • 5:07 - 5:11
    Les données montrent une augmentation
    de 6% dans les remboursements
  • 5:11 - 5:14
    de clients passant
    la majorité de leur temps
  • 5:14 - 5:16
    dans les mêmes endroits.
  • 5:17 - 5:20
    Nous voyions aussi
    qu'elle communiquait beaucoup
  • 5:20 - 5:22
    avec de nombreuses personnes
    au cours de la journée
  • 5:22 - 5:25
    et qu'elle avait
    un réseau de soutien solide.
  • 5:25 - 5:27
    Nos données montrent
  • 5:27 - 5:31
    que les personnes communiquant
    avec plus de 58 personnes
  • 5:31 - 5:34
    ont plus de chances
    d'être de bons emprunteurs.
  • 5:34 - 5:36
    Dans le cas de Jenipher,
  • 5:36 - 5:40
    elle communiquait
    avec 89 individus différents,
  • 5:40 - 5:43
    ce qui entraîne une augmentation
    de 9% dans les remboursements.
  • 5:44 - 5:48
    Ce ne sont que quelques points
    de données parmi les milliers
  • 5:48 - 5:51
    analysés pour connaître
    la capacité à rembourser de quelqu'un.
  • 5:51 - 5:54
    Après avoir analysé
    tous ces points de données,
  • 5:54 - 5:56
    nous avons pris le premier risque
  • 5:56 - 5:59
    de faire crédit à Jenipher.
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    Ce sont des données qu'on ne trouverait
    pas sur des documents
  • 6:03 - 6:05
    ou sur un dossier financier officiel.
  • 6:06 - 6:08
    Mais cela instaure la confiance.
  • 6:08 - 6:10
    En regardant au-delà des revenus,
  • 6:10 - 6:13
    on constate que les gens
    issus de marchés émergents
  • 6:13 - 6:16
    qui, d'un premier coup d’œil,
    semblent risqués et imprévisibles,
  • 6:16 - 6:20
    sont en réalité enclines
    et capables de rembourser.
  • 6:21 - 6:27
    Nos cotes de crédit nous ont aidés à
    accorder plus de 200 000 crédits au Kenya,
  • 6:27 - 6:28
    rien que l'année dernière.
  • 6:28 - 6:31
    Et nos taux de remboursements
    sont au-dessus de 90% --
  • 6:31 - 6:37
    ce qui, au passage, correspond
    aux taux des banques traditionnelles.
  • 6:38 - 6:40
    Avec quelque chose d'aussi simple
    qu'une cote de crédit,
  • 6:40 - 6:44
    nous donnons aux gens le pouvoir
    de construire leur avenir.
  • 6:45 - 6:48
    Nos clients ont utilisé leurs crédits
    pour des dépenses familiales,
  • 6:48 - 6:50
    des urgences, des voyages
  • 6:50 - 6:53
    et des investissements
    dans l'expansion de leurs affaires.
  • 6:54 - 6:57
    Ils bâtissent maintenant
    de meilleures économies et communautés
  • 6:57 - 7:00
    où davantage de gens peuvent réussir.
  • 7:01 - 7:03
    Au cours des deux années
    d'utilisation de notre produit,
  • 7:03 - 7:08
    Jenipher a augmenté son épargne de 60%.
  • 7:08 - 7:10
    Elle a aussi lancé
    deux autres stands de nourriture
  • 7:10 - 7:13
    et planifie l'ouverture
    de son propre restaurant.
  • 7:13 - 7:17
    Elle demande un petit prêt professionnel
    dans une banque commerciale
  • 7:17 - 7:22
    car elle a l'historique de crédit
    prouvant qu'elle le mérite.
  • 7:22 - 7:25
    J'ai vu Jenipher à Nairobi
    la semaine dernière
  • 7:25 - 7:28
    et elle m'a dit qu'elle avait
    hâte de se lancer.
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    Elle a dit :
  • 7:30 - 7:36
    « Seul mon fils a cru que j'y arriverais.
    Je ne pensais pas que c'était pour moi. »
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    Elle a vécu toute sa vie
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    en croyant qu'une partie du monde
    lui était interdite.
  • 7:44 - 7:48
    Notre travail est
    d'ouvrir le monde à Jenipher
  • 7:48 - 7:52
    et aux milliards de personnes qui,
    comme elle, méritent notre confiance.
  • 7:52 - 7:53
    Merci.
  • 7:53 - 7:58
    (Applaudissements)
Title:
Un crédit malin pour les personnes n'ayant pas (encore) d'historique de crédit
Speaker:
Shivani Siroya
Description:

La confiance : comment la mériter ? Les banques utilisent les cotes de crédit pour déterminer si vous êtes digne de confiance mais il y a 2,5 milliards de personnes dans le monde qui n'en ont pas -- et qui ne peuvent obtenir de crédit pour lancer leur entreprise, acheter une maison ou améliorer leurs conditions de vie. Écoutez comment Shivani Siroya, une TED Fellow, débloque un pouvoir d'achat d'inexploité dans le monde en voie de développement grâce à InVenture, une start-up qui utilise les données mobiles pour construire une identité financière. « Avec quelque chose d'aussi simple qu'une cote de crédit, dit Siroya, nous donnons aux gens le pouvoir de construire leur propre avenir. »

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
08:11

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