Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle
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0:23 - 0:25Sur la photo-là, c'est moi.
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0:27 - 0:28Je fais les marchés.
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0:29 - 0:33Je suis
une petite productrice d'informations. -
0:34 - 0:36J'essaye de vendre du bio
pour les canards. -
0:40 - 0:42Certains pensent que ce sont des salades.
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0:42 - 0:45D'autres, des feuilles de choux.
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0:46 - 0:49Les médias les dégoûtent,
alors je les écoute. -
0:50 - 0:53Je leur montre qu'on peut faire
des bonnes affaires. -
0:53 - 0:56Je leur explique qu'on peut trouver
l'élixir anti-fake news. -
0:57 - 0:59J'ai trouvé du Poivre d'Arvor.
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1:00 - 1:04Cet été, j'avais même des « Baies Nala ».
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1:04 - 1:05C'est dire.
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1:06 - 1:11À 13h, des fois, on débouche
le Jean-Pierre Pernaut Ricard. -
1:12 - 1:15Un jour,
il y en a un qui s'est approché -
1:15 - 1:19et il m'a dit que ça valait pas
un radis, mes torchons. -
1:20 - 1:22Alors, il a peut-être raison.
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1:23 - 1:26Parce qu'en fait, depuis plusieurs mois,
je suis dans le flou. -
1:27 - 1:31J'ai vécu une aventure éditoriale
en début d'année qui s'est bien plantée. -
1:32 - 1:36Un fiasco, qui, en 11 mois,
a réduit à néant -
1:36 - 1:39un rêve que certains
nourrissaient depuis 10 ans. -
1:40 - 1:42Alors je n'y peux rien :
c'était un pari fou. -
1:42 - 1:48Créer un hebdomadaire papier
de 100 pages, sans publicité, -
1:48 - 1:51pour essayer de réconcilier
le grand public avec l'information. -
1:52 - 1:55Le problème,
c'est que la violence de cette aventure -
1:55 - 1:58m'a ébranlée dans le plus profond
de mes convictions. -
1:58 - 2:03Cela n'a fait qu'alimenter l'idée selon
laquelle on peut mettre tous les médias -
2:03 - 2:04dans le même sac.
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2:06 - 2:09Où est ma place aujourd'hui ?
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2:09 - 2:12Quelle valeur a l'information ?
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2:13 - 2:16Dois-je continuer à en produire ?
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2:18 - 2:24Alors, je vous rassure, avec le temps,
quand on se plante, on pousse. -
2:27 - 2:29J'ai été voir
des confrères et des consoeurs -
2:29 - 2:32des consommateurs d'informations
aussi en France et ailleurs. -
2:32 - 2:34J'ai mené une petite enquête.
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2:34 - 2:36Et je suis revenue
avec d'autres convictions. -
2:37 - 2:42En fait pour moi, bien s'informer,
c'est comme bien manger. -
2:42 - 2:44Il y en a qui font pas gaffe,
ils s'en foutent. -
2:44 - 2:45Ils ont peur de manquer.
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2:45 - 2:48Ils souffrent d'infobésité :
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2:48 - 2:53on stimule leur attention
avec des notifications, -
2:53 - 2:58des alertes, des « sweet stories »,
des choses sensationnelles. -
2:58 - 2:59Ils aiment ça.
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3:00 - 3:02D'autres, au contraire -
c'est souvent les femmes - -
3:02 - 3:05elles souffrent de médianorexie.
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3:05 - 3:07L'information, c'est le mal,
ça rend malade. -
3:07 - 3:09Il faut s'en méfier.
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3:09 - 3:13Alors elles choisissent avec parcimonie
ce qu'elles vont se mettre dans la tête. -
3:15 - 3:20Mais je crois que ce qui m'inquiète
le plus, c'est la crise de foi. -
3:22 - 3:23La crise de foi, en fait,
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3:23 - 3:27c'est même le trouble informationnel
le plus répandu aujourd'hui. -
3:27 - 3:32On ne sait plus où est le vrai, où est
le faux, quelles sont nos croyances. -
3:33 - 3:35Aujourd'hui, c'est quoi une société
qui ne croit plus ? -
3:36 - 3:39Vous savez, une société de post-vérité,
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3:39 - 3:42où tout ce qui ne nous plaît pas
peut être qualifié de fake news, -
3:43 - 3:48une société dans laquelle la vérité
de chacun se bâtit sur une croyance -
3:48 - 3:52qu'on a juste été vérifier en un clic
sur Internet. -
3:52 - 3:57En réalité, aujourd'hui, la surabondance
de news et d'informations -
3:57 - 3:59nous donne une sensation de foisonnement.
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4:00 - 4:02Mais cela ne nous nourrit pas.
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4:02 - 4:06En France, deux tiers de l'information
est une reprise, -
4:06 - 4:08un copier-coller de dépêches AFP.
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4:09 - 4:15La gratuité crée une diversité mais
cela crée aussi du vide et du faux. -
4:16 - 4:19En fait, produite à la va-vite,
l'information est une junk news. -
4:19 - 4:23Vous savez, on l'avale machinalement,
elle est fade et sans goût -
4:23 - 4:27ou alors trop sucrée, ou trop grasse,
pour être vraie. -
4:28 - 4:30Et le pire, c'est qu'on le sait.
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4:30 - 4:33Vous savez, vous avez l'impression
d'être au courant. -
4:33 - 4:35Mais on n'est pas informé.
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4:35 - 4:38Et quand on s'informe, on est mal informé.
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4:39 - 4:41Vous voyez le tableau ?
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4:41 - 4:44Je devrais dire la nature morte, parce
que, vu l'état du secteur aujourd'hui, -
4:44 - 4:46ce n'est pas très glorieux.
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4:47 - 4:49Alors c'est la faute à qui, tout ça ?
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4:50 - 4:51Je vous le demande.
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4:53 - 4:54Aux nouveaux chiens de garde ?
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4:54 - 4:58À ces journalistes qui sont à la botte
des actionnaires, des industriels ? -
4:58 - 5:01Des Bolloré ? Drahi ? Lagardère ?
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5:01 - 5:04Kretinsky, récemment c'est ça ?
il va racheter Le Monde. -
5:05 - 5:08C'est eux ? C'est eux le fautifs
qui font partie des élites -
5:08 - 5:10et qui côtoient ces cercles ?
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5:10 - 5:12Mais je ne vous parle même pas
de Google, Amazon, Facebook, -
5:12 - 5:15Whatsapp, récemment au Brésil.
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5:15 - 5:18Eux, depuis le plus jeune âge,
ils nous biberonnent -
5:18 - 5:22à coup de clics, d'algorithmes,
ils nous enferment dans un système. -
5:23 - 5:25Et quand on est journaliste, on trinque.
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5:25 - 5:28Parce que ces réseaux sociaux
captent des revenus publicitaires -
5:28 - 5:32mais en plus ils décident ou non
de vous faire parvenir notre information. -
5:32 - 5:35N'importe qui aujourd'hui peut devenir
une micro-célébrité. -
5:36 - 5:37Un influenceur.
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5:38 - 5:41Le problème, c'est qu'on baigne
dans un bain de commentaires, -
5:41 - 5:46de likes, de gifs animés, de vidéos,
de faits alternatifs. -
5:47 - 5:49Le problème, c'est qu'on est aussi
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5:49 - 5:52comme dans les rayons
d'un grand supermarché de l'information. -
5:54 - 6:00On est complètement perdu, lobotomisé,
zombifié disent certains. -
6:01 - 6:04Alors si comme moi
vous avez envie de dire stop, -
6:04 - 6:06parce que moi j'ai envie de dire stop,
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6:06 - 6:07je vous propose quelque chose.
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6:07 - 6:11Je vous propose que l'on se penche
sur la nature de l'information, -
6:11 - 6:14sur la qualité de ce qu'on utilise
pour se vider la tête, -
6:14 - 6:17ou pire, pour se la remplir.
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6:17 - 6:20En fait, sur la qualité de l'information,
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6:20 - 6:24ça veut dire qu'on va s'intéresser
à la manière dont on va la penser, -
6:24 - 6:26à la manière dont on peut
la co-créer ensemble, -
6:26 - 6:29mais surtout la consommer en conscience.
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6:29 - 6:33Je suis persuadée qu'une bonne information
peut changer le monde. -
6:34 - 6:36Et la mauvaise information
le change déjà aussi. -
6:38 - 6:40Pour cela, je vais vous donner
quelques exemples. -
6:41 - 6:43Je vais vous parler des pesticides.
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6:43 - 6:46En Gironde, d'où je viens,
c'est le pire département de France. -
6:46 - 6:49C'est Martin Boudot qui le dit
dans une enquête -
6:49 - 6:53qu'il a réalisée pour
Cash Investigation en février 2016. -
6:53 - 6:56Ce soir-là, vous étiez peut-être
comme moi devant la télé. -
6:56 - 7:00Moi, j'étais dans mon canapé, j'avais
aussi mon ordinateur sur les genoux. -
7:00 - 7:03Et j'avais entre les mains
le livre de l'enquête -
7:03 - 7:06qu'on m'avait fait parvenir
par service de presse. -
7:06 - 7:09Je commence à regarder,
et je suis sidérée. -
7:09 - 7:12On apprend que des épandages
de produits phytosanitaires -
7:12 - 7:14sont effectués
à côté des cours de récréation. -
7:15 - 7:19On a fait des tests
sur les cheveux des enfants -
7:19 - 7:20des échantillons ont été envoyés
-
7:20 - 7:24et on a constaté qu'il y avait
des résidus de produits phytosanitaires. -
7:24 - 7:27Je feuillette le livre,
je me dépêche d'aller jusqu'à la fin -
7:27 - 7:29et là, je crains le pire.
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7:30 - 7:33Je crains le pire parce que j'ai la
sensation que l'émission va se terminer, -
7:33 - 7:37qu'on va tous éteindre notre télé,
qu'on va rester en colère -
7:37 - 7:43impuissants, sans doute avec un grand
malaise et puis ça va s'arrêter là. -
7:43 - 7:46Les politiques vont y aller
de leur déclaration, -
7:46 - 7:48les ONG rappeler qu'elles agissent,
-
7:48 - 7:49on va en parler un peu, et puis quoi ?
-
7:49 - 7:51Qu'est-ce qu'il va se passer ?
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7:51 - 7:54Alors, je me dépêche de pianoter
sur mon ordinateur un petit article. -
7:55 - 7:59C'est pour mon blog de journaliste
pour Le Monde. -
7:59 - 8:00Je l'intitule :
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8:00 - 8:03« Que faire après les révélations de
Cash investigation sur les pesticides ? » -
8:03 - 8:07Dedans, j'explique que d'autres
enquêtes ont déjà été faites, -
8:07 - 8:11des livres fabuleux expliquant le problème
des pesticides en France et dans le monde. -
8:11 - 8:14J'explique également que des ONG et
des associations proposent au quotidien -
8:14 - 8:18de s'engager à leurs côtés pour essayer
de changer la donne. -
8:18 - 8:22Je montre qu'on peut s'alimenter
différemment et agir au quotidien aussi -
8:22 - 8:24pour se passer
de ces produits phytosanitaires. -
8:24 - 8:28Je me dépêche d'envoyer l'article
aux équipes du Monde, -
8:28 - 8:29ils le mettent en une.
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8:29 - 8:32En quelques heures,
ça a été lu 600 000 fois -
8:32 - 8:34et partagé 25 000 fois sur Facebook.
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8:34 - 8:36Pas grand-chose, mais c'est déjà beaucoup.
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8:36 - 8:39Et ce jour-là, j'ai l'impression
d'avoir poursuivi -
8:39 - 8:43l'investigation de Cash investigation,
mais surtout d'avoir fait mon boulot. -
8:43 - 8:44Je me sens alignée.
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8:44 - 8:47Cette approche, c'est celle
qui m'anime chez Public Sénat, -
8:47 - 8:51ce qui m'a animée aussi au sein
du Un hebdo pendant quatre ans. -
8:51 - 8:55Et en fait, je me dis que c'est bien,
il faut dire les choses. -
8:55 - 8:58Mais vous plomber, vous laisser en plan,
ça ne me convient pas. -
8:58 - 9:01J'ai envie de montrer aussi
qu'il existe des plans B. -
9:02 - 9:04Je vais vous donner
un autre exemple maintenant. -
9:05 - 9:08Je vais vous parler du Grand méchant loup.
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9:09 - 9:10Hé oui.
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9:10 - 9:13Le Grand méchant loup,
quand on en parle dans les médias, -
9:13 - 9:18c'est souvent pour dire
qu'il est aux portes de Paris. -
9:18 - 9:22Attention ! Il y a plein de brebis
qui ont été tuées pendant la nuit. -
9:22 - 9:26Et puis je crois même qu'il y a un
imaginaire un peu du Chaperon rouge -
9:26 - 9:29qui explique que, dans les maisons
de retraite, on s'inquiète vraiment. -
9:30 - 9:31Vous voyez ?
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9:32 - 9:34C'est un peu caricatural mais
c'est bien souvent comme ça, -
9:34 - 9:36et pour l'ours, c'est pareil.
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9:37 - 9:40Sauf qu'on peut en parler autrement
de cette problématique, -
9:40 - 9:41c'est ça qui est intéressant.
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9:41 - 9:44Il y a quelques années, George Monbiot,
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9:44 - 9:47qui est un journaliste anglais
pour le Guardian, -
9:47 - 9:50a fait un TED
où il a parlé aussi de son histoire. -
9:50 - 9:53Il a été expliquer comment
la réintroduction du loup -
9:53 - 9:54dans le parc de Yellowstone
-
9:54 - 9:57a permis de rééquilibrer tout le système.
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9:57 - 9:59En fait, au parc de Yellowstone,
ils avaient trop de cerfs. -
9:59 - 10:02Les cerfs, ça mange
les arbres et la végétation. -
10:02 - 10:07En introduisant ce prédateur, le loup,
il va manger quelques grands cervidés. -
10:07 - 10:10Du coup, la végétation
s'est mise à repousser. -
10:10 - 10:12Que s'est-il passé ?
Les castors étaient contents. -
10:12 - 10:15Ils ont recommencé à faire
des barrages dans les rivières. -
10:15 - 10:19Grâce à ça, les canards, les poissons,
les amphibiens, les reptiliens -
10:19 - 10:20ont pu venir se réintroduire.
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10:20 - 10:23Mais le loup, il a aussi chassé
quelques coyotes. -
10:23 - 10:25Du coup,
il y avait plus de souris et de lapins. -
10:25 - 10:29Ça a fait le délice des faucons,
des belettes et des renards. -
10:30 - 10:32Et les carcasses que le loup laisse,
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10:32 - 10:34finalement, ça plaît aussi
aux charognards. -
10:34 - 10:38Petit à petit, le parc de Yellowstone
a retrouvé un équilibre naturel. -
10:38 - 10:43L'écosystème a retrouvé sa forme,
et le loup a été ici utile. -
10:43 - 10:46Il n'était plus vu comme un grand
prédateur dont il faut se méfier. -
10:47 - 10:48Je vais vous donner un autre exemple,
-
10:48 - 10:50beaucoup plus proche.
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10:50 - 10:55Chez Nice Matin - on les appelle
aussi souvent « Nice Menteur » - -
10:55 - 10:57(Elle rit.)
-
10:57 - 10:59ils en avaient ras-le-bol en fait,
-
10:59 - 11:01parce que dans le parc du Mercantour,
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11:01 - 11:04ils ont le parc Alpha avec plein de loups.
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11:04 - 11:06Ils en avaient vraiment marre
-
11:06 - 11:10de traiter ce sujet avec ses polémiques
et ses débats stériles, -
11:10 - 11:13donc ils ont passé la frontière,
et ils ont été en Italie. -
11:13 - 11:17En Italie, ils ont aussi des loups,
mais il n'y a pas les mêmes problèmes. -
11:17 - 11:18« Que se passe-t-il ? »
-
11:18 - 11:21Ils ont donc été faire un reportage.
-
11:21 - 11:25L'article fait un petit
recadrage pédagogique -
11:25 - 11:27et à côté ils expliquent
ce qu'ils ont observé. -
11:27 - 11:30En Italie, les troupeaux sont plus petits,
-
11:30 - 11:33les éleveurs restent la nuit
avec leur troupeau, -
11:33 - 11:37on utilise des lumières pour essayer
d'effrayer les loups. -
11:37 - 11:39Et du coup, il n'y a pas les mêmes soucis.
-
11:39 - 11:42Quand ils ont mis
l'article en ligne, en 2016, -
11:42 - 11:45ça a été l'article le plus lu
de l'année - mais vraiment. -
11:45 - 11:47Sur les réseaux sociaux aussi.
-
11:47 - 11:49Ça s'est énormément partagé,
-
11:49 - 11:52mais surtout, la qualité des commentaires
en ligne n'avait rien à voir. -
11:52 - 11:55On n'était plus dans un débat stérile,
on était dans un échange fertile -
11:55 - 11:58où les gens pouvaient
échanger sur des solutions. -
11:58 - 12:02Le média avait montré qu'on
pouvait faire différemment. -
12:02 - 12:04Et surtout, qu'il n'y avait pas
de quoi crier au loup. -
12:04 - 12:05Hein ?
-
12:06 - 12:09Donc en fait, des exemples comme ça,
j'en ai ramené à la pelle. -
12:10 - 12:14À Seattle, le Seattle Times depuis
quelques années a monté l'Education Lab, -
12:14 - 12:18pour montrer qu'on peut s'atteler
à la question de l'éducation différemment. -
12:18 - 12:20J'ai été à Philadelphie,
-
12:20 - 12:23j'ai montré que 19 rédactions
travaillent ensemble actuellement -
12:23 - 12:26pour essayer
de parler de la pauvreté autrement. -
12:27 - 12:30La BBC en Angleterre
s'est attelée pendant un an -
12:30 - 12:34à parler autrement des questions
d'insertion ou de pollution de l'air. -
12:34 - 12:36Il y a énormément d'exemples,
-
12:36 - 12:40qui montrent qu'aujourd'hui, on peut
envisager le journalisme autrement. -
12:41 - 12:44Alors là, ce que je vous dis,
ça compte surtout pour des pays -
12:44 - 12:47dans lesquels informer n'est pas un délit.
-
12:47 - 12:53Je ne vous parle pas de pays où on peut
finir démembré dans un consulat -
12:53 - 12:56parce que ce qu'on dit ne plaît pas.
-
12:57 - 12:59Vous voyez de qui je parle.
-
13:00 - 13:05En fait, plus que jamais aujourd'hui,
il faut mettre la plume dans la plaie. -
13:05 - 13:07Il faut aussi que nous, journalistes,
-
13:07 - 13:12parlions de celles et ceux qui la
pansent - avec un A - cette plaie. -
13:12 - 13:15Alors, forcément, parfois,
il n'y a pas de solution. -
13:15 - 13:18Parfois la solution consiste
juste à tuer le problème. -
13:18 - 13:23Parfois nous pouvons avec rigueur essayer
d'aller investiguer un petit peu plus loin -
13:23 - 13:26et essayer de remettre
du liant dans la société. -
13:27 - 13:31Parce que les journalistes sont
un fil conducteur dans nos sociétés, -
13:31 - 13:35mais c'est un fil conducteur qui
a rouillé et il nous faut le réparer. -
13:35 - 13:38On n'attend plus d'eux
qu'ils fassent la pluie ou le beau temps. -
13:39 - 13:41On ne va pas non plus attendre d'eux
-
13:41 - 13:43qu'ils ne fassent
que les arbitres du réel, -
13:43 - 13:47à faire les « infox-terriers »
et à aller traquer la fake news. -
13:47 - 13:49Parce qu'en fait, ça, on s'en fiche.
-
13:49 - 13:52C'est important de dire
qu'une chose est fausse, -
13:52 - 13:54mais on ne va pas aller
contrer vos croyances, -
13:54 - 13:56on ne pourra rien faire contre ça.
-
13:56 - 13:59Mais ils doivent
retrouver une autre posture. -
14:00 - 14:05Et pour ça, vous,
vous avez un rôle à jouer. -
14:06 - 14:08C'est comme pour l'alimentation :
-
14:08 - 14:10il faut regarder les étiquettes.
-
14:11 - 14:13Prenez le temps de réfléchir.
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14:13 - 14:15Qu'est-ce que vous lisez au quotidien ?
-
14:16 - 14:18Qu'est-ce que vous regardez ?
-
14:18 - 14:20Qu'est-ce que vous écoutez ?
-
14:21 - 14:23Savez-vous qui possède ces media ?
-
14:24 - 14:27Savez-vous quelles sont
les intentions derrière ? -
14:27 - 14:30Vous avez la sensation d'être
mal informé, mais pourquoi ? -
14:30 - 14:33Et comment pourriez-vous faire pour être
informé autrement ? -
14:33 - 14:35Et surtout,
n'hésitez pas à venir nous voir. -
14:35 - 14:37Nous sommes à portée de clic.
-
14:37 - 14:39Moi en un tweet ou un message Facebook,
-
14:39 - 14:42je suis contactable et joignable
très aisément. -
14:42 - 14:45Nous avons les outils à disposition
pour faire autrement aujourd'hui. -
14:46 - 14:49La bonne nouvelle, c'est que,
comme pour l'alimentation, -
14:50 - 14:53avec des associations de maintien
de l'agriculture paysanne - -
14:53 - 14:56ces systèmes qui permettent
de consommer en circuit court -
14:56 - 15:00en mettant des consommateurs
et des agriculteurs dans une association - -
15:00 - 15:03ces logiques-là existent
pareil pour l'information. -
15:04 - 15:05On pourrait appeler ça
-
15:05 - 15:08des associations de maintien
d'une presse indépendante, d'ailleurs. -
15:08 - 15:11Alors, Mediapart,
historiquement en France, bien sûr, -
15:11 - 15:14mais il y a aussi « Les Jours »,
plus récemment ou Reporters, -
15:14 - 15:16ou d'autres structures
qui font appel au crowdfunding -
15:16 - 15:21et qui permettent de défendre
une information indépendante, de qualité, -
15:21 - 15:23et avec cette confiance qui est recréée,
-
15:23 - 15:26vous pouvez aussi avoir
le pouvoir de changer la donne. -
15:26 - 15:30Alors aujourd'hui, le message
que je veux vous transmettre, -
15:30 - 15:32c'est que le journaliste
peut changer de posture. -
15:32 - 15:37Il doit éclairer l'avenir, il doit prendre
la mesure de son impact. -
15:38 - 15:43C'est à ce prix-là qu'il pourra passer
d'un imaginaire de média-menteur -
15:43 - 15:45et trouver un rôle de médiateur.
-
15:45 - 15:48Cela est crucial pour la santé
de nos sociétés, -
15:48 - 15:50pour la survie de nos démocraties.
-
15:51 - 15:55C'est à cette condition-là que
nous pouvons faire masse -
15:55 - 15:57dans un esprit de construction massif
-
15:57 - 16:01pour éclairer un monde
en prise avec la propagande, -
16:01 - 16:05mais surtout, passer
de l'indignation à l'action. -
16:05 - 16:07Merci.
-
16:07 - 16:11(Applaudissements)
- Title:
- Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle
- Description:
-
Journaliste indépendante, Anne-Sophie Novel est spécialisée dans les alternatives à nos modes de vie en temps de crise. Économiste de formation, écologiste de conviction, elle est persuadée que les médias peuvent changer la donne. Collaborant avec des médias aussi variés que Le Monde, Le 1, Public Sénat, France 2, Kaizen, l'Info Durable, Revue Far Ouest ou D!sclose, elle défend un journalisme d'antidote prompt à dessiner de nouveaux chemins de faire...
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 16:28
Shadia Ramsahye approved French subtitles for Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle | ||
Shadia Ramsahye accepted French subtitles for Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle | ||
Shadia Ramsahye edited French subtitles for Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle | ||
eric vautier edited French subtitles for Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle | ||
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eric vautier edited French subtitles for Réparons l'information | Anne-Sophie Novel | TEDxLaRochelle |