Pourquoi la chevalerie a encore un rôle à jouer | Anthony Rudolf | TEDxEast

Anthony Rudolf nous montre comment un retour à la chevalerie peut commencer par une visite à votre restaurant cinq-étoiles préféré.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment par une communauté locale. En savoir plus : http://ted.com/tedx

La chevalerie a commencé à m'obséder
quand j'ai débuté dans la restauration.

Je me souviens comment on disait
qu'elle rendait son dernier soupir

et que personne ne suivait son évolution.

« Eh bien, la chevalerie
n'est pas morte, » disait-on,

après avoir tiré une chaise

ou aidé quelqu'un à descendre l'escalier.

A son apogée, c'était un code,

un code d'éthique auquel
les chevaliers prêtaient serment

dans le cadre de leur statut social.

Elle soulignait les devoirs religieux,
moraux et guerriers

qu'il fallait pratiquer et suivre.

Avec le temps, ces règles
sont devenues désuètes

et ont dépéri

puisqu'elles ne répondaient plus
aux besoins sociaux

du monde en développement.

Alors qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

J'ai demandé aux gens

ce qu'ils pensaient
du terme « chevalerie »

et j'ai découvert qu'on s'en servait
de manière approximative

et le plus souvent, juste pour décrire
un acte de courtoisie.

La réponse la plus courante ?

Tenir la porte.

Si c'était le cas aujourd'hui,

la plupart d'entre nous
attendrait le prochain

ou prendrait les escaliers.

(Rires)

Mais si l'idée persiste,

même si la majorité des pratiques
ne sont plus applicables,

elle doit évoluer.

Alors, naturellement,

j'ai regardé par ma propre fenêtre
sur le monde

et j'ai vu une salle à manger.

Et j'y ai trouvé

un ensemble d'idéaux, des normes
et surtout un code.

Formé dans un restaurant,

vous apprenez à devenir accueillant.

On vous apprend à ouvrir la porte,
à tirer la chaise,

vous apprenez à être courtois
et attentionné,

à écouter et à prendre soin des autres.

Vous obtenez des résultats

lorsque vous êtes chaleureux,
attentionné et compréhensif,

et vous êtes incité à vous épanouir

grâce à la gratification issue
d'un travail bien fait

ou de la visite renouvelée d'un client.

Vous apprenez même ce qui arrive
suite à un échec.

Le restaurant approprié ne fait pas
de vous un bon serveur ;

il fait de vous une bonne personne qui met
en premier les besoins des autres.

Avec le temps, vous acquérez des habitudes
de travail que l'industrie exige

et les meilleurs les apportent
à leur vie quotidienne.

C'est cette impression d'authenticité
éprouvée devant une équipe de salle.

Ces gens-là ne jouent pas, ils vivent -

il s'agit de qui ils sont
et non de ce qu'ils font.

C'est cette impression d'authenticité
que vous éprouvez devant l'équipe

quand vous êtes au restaurant.

Cependant,

les valeurs comme la chaleur,
la compassion, l'humilité, la délicatesse,

et même l'attention

sont devenues une commodité

et là où on peut les acheter,
c'est dans l'industrie hôtelière.

Mais pourquoi ?

Pourquoi pas nous tenir responsables

à inculquer ces valeurs au quotidien,

à les pratiquer et à les pousser
à être employées

jusqu'à ce qu'elles cessent d'être
une industrie ou une commodité

et deviennent une norme sociale,
comme c'était le cas pour la chevalerie ?

Ce n'est ni la guerre ni la religion,
ni la race ni le sexe qui les décidera,

mais plutôt un niveau de vie,

et la reconnaissance du changement
viendra des efforts les plus simples

qui, une fois accumulés,
créent des mouvements massifs.

Ces valeurs pratiquées dans un restaurant

sont de petits gestes

pour que les gens
se sentent à l'aise, importants,

pour les inviter à s'ouvrir.

Voyez-les comme des remerciements.

Ils ne méritent pas toujours
de merci en revanche.

et on ne le fait pas pour ça,

mais ces moments créent
un lien de confiance.

Un exemple est ce qu'il se passe
dans un ascenseur,

un lieu familier des New Yorkais.

Nous nous y trouvons souvent,

ils n'incitent pas à la conversation.

à part l'occasionnel et peu sincère

« Comment allez-vous ? »

auquel on répond par une autre question
aussi peu sincère « Et vous ? »

(Rires)

Mais la prochaine fois
que quelqu'un courra vers la porte

et que vous êtes à l'intérieur,

vous choisirez de sacrifier 20 secondes
et votre espace personnel

pour la garder ouverte.

C'est un moment incroyablement
rare de conversation dans l'ascenseur

qui commence par un « Merci »
et qui s'approfondit à partir de là,

issu de cette expérience
commune de confiance.

Ces moments existent tous les jours,

et non seulement,
ils influencent vos sentiments

mais peuvent aussi changer
la perspective d'une autre personne.

Ce n'est qu'un exemple d'une idée

sur le code d'hospitalité

pour votre quotidien.

Soyez sincère :

Si vous demandez :
« Comment allez-vous ? »,

attendez la réponse.

Si vous vous en fichez,
ne posez pas la question.

Ça va.

Souhaitez-leur une bonne journée,
une belle soirée, un bon après-midi,

mais pratiquer sciemment
l'hypocrisie est pire.

Espérer le meilleur de vos rencontres :

vos proches, vos collègues
et même les étrangers.

Surtout, cette pratique
vous garde ouvert à la réalité

et vous empêche d'imaginer
des présupposés et des idées fausses.

Le plus souvent, cela encourage
des questions plutôt que des jugements.

Cherchez à comprendre.

Écoutez d'abord et parlez en deuxième -

pour la plupart d'entre nous,
probablement la chose la plus difficile.

L'attitude plutôt que l'aptitude.

Maintenant, avec le temps,
l'expérience et la répétition,

la compétence viendra, sans aucun doute,

mais pour atteindre la grandeur,

elle a besoin d'être alimentée
par la bonne attitude.

Pratiquez-la avec vous-même

et quand vous la voyez chez les autres,
acceptez-la d'emblée.

Soyez positif.

Vos actions ne seront jamais meilleures
que vos pensées,

alors commencez par vous-même.

Soyez positif et vous créerez du positif.

Le contraire est aussi vrai.

Et créez donc des moments
de remerciements.

Merci d'avoir créé ce moment avec moi.

(Applaudissements)