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L'océan en nous | Eric Delion | TEDxBasqueCountry

  • 0:09 - 0:12
    En surf, quand on n'est pas
    en train de surfer,
  • 0:12 - 0:16
    on passe beaucoup de temps, finalement,
    assis sur ces magnifiques planches,
  • 0:16 - 0:20
    bercés par la houle,
    et c'est un temps de réflexion.
  • 0:20 - 0:22
    Il y a plein de choses
    qui nous traversent l'esprit.
  • 0:22 - 0:26
    Et une question que je ne suis pas
    le seul à m'être posée, c'est :
  • 0:26 - 0:31
    pourquoi, quand on est immergé
    dans l'océan, on a autant de plaisir,
  • 0:31 - 0:35
    on éprouve autant de bien-être,
    voire parfois autant de sérénité ?
  • 0:36 - 0:40
    Alors, mon expérience d'ostéopathe
    a joué dans ma réflexion,
  • 0:40 - 0:43
    c'est-à-dire l'expérience de la palpation,
  • 0:43 - 0:46
    la palpation des tissus vivants,
  • 0:46 - 0:49
    l’expérience de la palpation
    de la vie au sein des tissus.
  • 0:49 - 0:51
    Et c'est à partir de cette expérience
  • 0:51 - 0:55
    que j'ai essayé d'apporter
    quelques réponses à ces questions.
  • 0:56 - 1:00
    Alors, on sait bien
    que l'océan est une matrice.
  • 1:00 - 1:04
    L'océan est le milieu qui a vu
    apparaître la vie sur Terre,
  • 1:04 - 1:08
    des premières cellules eucaryotes
    jusqu'à nous-mêmes,
  • 1:08 - 1:10
    de telle sorte que les hommes
    que nous sommes
  • 1:10 - 1:13
    sont encore essentiellement
    constitués d'eau.
  • 1:13 - 1:19
    On voit ici le fœtus, 97 % d'eau.
    Il n'est quasiment que de l'eau.
  • 1:19 - 1:23
    Le nourrisson a 75 % d'eau, l'enfant 70 %,
  • 1:23 - 1:28
    l'adulte, en fonction de l'âge,
    entre 60 et 65 % d'eau,
  • 1:28 - 1:32
    le cerveau, dont on reparlera
    tout à l'heure, 75 % d'eau.
  • 1:32 - 1:38
    Même l'os qui est, à part les dents, la
    structure la plus dense, notre charpente,
  • 1:38 - 1:41
    est constitué de 50 % d'eau,
  • 1:41 - 1:43
    Ce qu'on peut voir sur cette diapositive,
  • 1:43 - 1:48
    c'est que l'eau qui nous constitue
    diminue, au fur et à mesure de notre vie.
  • 1:49 - 1:51
    C'est-à-dire que nos tissus
    vont perdre leur élasticité,
  • 1:51 - 1:53
    nous allons perdre notre souplesse,
  • 1:53 - 1:58
    et nous densifier, nous rigidifier
    un petit peu plus.
  • 1:58 - 2:03
    On connaît tous les effets bienfaisants,
  • 2:03 - 2:06
    par exemple, des cures
    de thalassothérapie.
  • 2:06 - 2:10
    Le fait de se plonger dans l'eau diminue
    les tensions internes de l'organisme,
  • 2:10 - 2:14
    de telle sorte qu'on fait maintenant
    de l'aquagym, de l'aquabiking,
  • 2:14 - 2:18
    de l'aquajogging et même
    de l'ostéopathie aquatique.
  • 2:18 - 2:22
    On connaît tous aussi l'importance
    de s'hydrater correctement,
  • 2:22 - 2:25
    et l'importance de l'eau
    pour les échanges métaboliques,
  • 2:25 - 2:28
    mais, notre réflexion va aller
    un peu au-delà de ça.
  • 2:29 - 2:32
    On va regarder la concordance qui existe
  • 2:32 - 2:35
    entre les mouvements liquidiens
    dans l'infiniment grand -
  • 2:35 - 2:37
    en prenant comme échelle, les océans -
  • 2:37 - 2:41
    et dans l'infiniment petit - en prenant
    le développement de l’embryon.
  • 2:42 - 2:46
    Dans les mouvements de l'océan
    que nous connaissons tous,
  • 2:46 - 2:50
    il y a le mouvement né
    de la rencontre du vent et de l'eau -
  • 2:50 - 2:52
    c'est la formation des houles.
  • 2:52 - 2:55
    Une fois que ces houles
    vont rencontrer les fonds marins,
  • 2:55 - 2:57
    les vagues vont se générer.
  • 2:57 - 3:00
    Ça, c'est un premier type de mouvement,
    qui inclut aussi les courants.
  • 3:00 - 3:05
    Il y a un deuxième type de mouvement,
    bien connu, le phénomène des marées.
  • 3:05 - 3:11
    Les marées sont la résultante
    de l'attraction de la Lune et du Soleil
  • 3:11 - 3:15
    sur les masses océaniques,
    mais ce qu'on sait moins,
  • 3:15 - 3:19
    c'est que, par exemple, pour une marée
    qui fait trois mètres d'amplitude,
  • 3:19 - 3:22
    l'écorce terrestre se soulève de 15 cm.
  • 3:22 - 3:25
    Cela veut dire que notre planète,
    quand elle était une vraie planète bleue -
  • 3:25 - 3:29
    quand l'écorce terrestre n'était pas
    apparue, n'était pas solidifiée -
  • 3:29 - 3:32
    elle était déjà animée
    par ces systèmes de marées,
  • 3:32 - 3:35
    de gonflement et dégonflement,
  • 3:35 - 3:38
    de telle sorte que, même quand
    l'écorce terrestre s'est solidifiée,
  • 3:38 - 3:42
    l'écorce terrestre a gardé
    ce rythme des marées.
  • 3:42 - 3:44
    Et tous les êtres vivants
    qui sont nés de l'océan
  • 3:44 - 3:47
    ont connu, depuis
    le début jusqu'à aujourd'hui,
  • 3:47 - 3:50
    ce système rythmique
    de gonflement et dégonflement.
  • 3:51 - 3:54
    Ce système des marées a encore
    une influence, par exemple,
  • 3:54 - 3:56
    sur les gens qui sont sur la plage.
  • 3:56 - 3:58
    On s'est aperçu
    que l'étale de marée basse,
  • 3:58 - 4:01
    c'est-à-dire au moment où il y a
    le moins de mouvement de l'océan,
  • 4:01 - 4:05
    est le moment où les gens
    sont le plus tranquilles, paisibles,
  • 4:05 - 4:09
    et où il y a le moins
    d'activité sur la plage.
  • 4:10 - 4:16
    La diapo précédente montre
    un embryon de 28 jours.
  • 4:17 - 4:21
    C'est une photo que j'aime beaucoup
    car on voit cet environnement liquidien,
  • 4:21 - 4:25
    on voit que l'embryon baigne
    complètement dans le liquide.
  • 4:25 - 4:30
    On a vu tout à l'heure
    que le liquide constitue le fœtus,
  • 4:30 - 4:33
    mais, il y a un exemple frappant,
  • 4:33 - 4:36
    c'est le liquide céphalo-rachidien,
  • 4:36 - 4:39
    qui est le liquide dans lequel
    notre cerveau baigne.
  • 4:39 - 4:43
    C'est une partie du liquide
    amniotique qui va être,
  • 4:43 - 4:46
    au moment de la fermeture
    du tube neural, emprisonné.
  • 4:46 - 4:50
    C'est-à-dire qu'on a encore, tous,
    dans notre liquide céphalo-rachidien,
  • 4:50 - 4:54
    un vestige du liquide amniotique
    dans lequel on baignait.
  • 4:54 - 4:57
    Alors, ce qui est important
    dans ces liquides,
  • 4:57 - 5:01
    c'est d'abord qu'on y baigne -
    ils constituent l'embryon -
  • 5:01 - 5:05
    mais on va voir qu'ils sont aussi
    importants pour générer les formes,
  • 5:05 - 5:08
    et aussi les fonctions de l'embryon.
  • 5:09 - 5:11
    On va voir une petite animation
  • 5:11 - 5:15
    qui montre le développement
    des mouvements de l'embryon.
  • 5:16 - 5:20
    On va voir ses phases
    qui sont des phases alternées,
  • 5:20 - 5:23
    où il va y avoir
    une ouverture, une fermeture,
  • 5:23 - 5:27
    un allongement dans un sens,
    un allongement dans l'autre sens,
  • 5:27 - 5:30
    comme une respiration,
    des phénomènes rythmiques,
  • 5:30 - 5:33
    qu'on peut voir dans la globalité
    du mouvement, mais si, avec une loupe,
  • 5:33 - 5:37
    on pouvait se fixer sur des parties
    précises du développement,
  • 5:37 - 5:42
    on verrait exactement les mêmes
    phénomènes sur un plan microscopique.
  • 5:43 - 5:47
    Je vous laisse regarder
    ce mouvement, ce développement.
  • 6:00 - 6:04
    On va voir un allongement se produire.
  • 6:14 - 6:16
    Donc, si on pouvait aller voir
    dans le microscopique,
  • 6:16 - 6:19
    on verrait vraiment cette succession,
  • 6:19 - 6:22
    sur les différents champs métaboliques
    lors de l’embryogenèse,
  • 6:22 - 6:25
    de ces phases de gonflement
    et après de dépression,
  • 6:25 - 6:27
    des aspirations
    et de nouveau des gonflements,
  • 6:27 - 6:31
    exactement comme le fonctionnement
    et le système des marées -
  • 6:31 - 6:32
    des rythmes, si vous voulez.
  • 6:32 - 6:36
    Et ça, c'est ce qu'on appelle
    la « fonction formative » de l'eau.
  • 6:36 - 6:37
    Ce qui est important,
  • 6:37 - 6:40
    c'est que ces rythmes
    dans le développement de l'embryon,
  • 6:40 - 6:44
    avec une main exercée,
    quand vous allez contacter une structure -
  • 6:44 - 6:47
    même une structure la plus dense
    possible, par exemple un os -
  • 6:47 - 6:49
    eh bien, vous allez retrouver
    ce système rythmique
  • 6:49 - 6:53
    de gonflement et dégonflement
    de chaque structure.
  • 6:56 - 6:59
    Un exemple [significatif]
  • 6:59 - 7:04
    qui illustre cette importance
    du liquidien dans l’embryogenèse,
  • 7:04 - 7:05
    c'est le cœur.
  • 7:06 - 7:10
    Au 16e jour, les axes vasculaires
    de l'embryon apparaissent,
  • 7:10 - 7:14
    et la circulation des cellules
    sanguines primitives
  • 7:14 - 7:18
    commence à se mettre en place.
  • 7:18 - 7:22
    Mais ce n'est qu'au 19e jour
    que les tubes endocardiques,
  • 7:22 - 7:25
    donc le futur cœur, apparaissent.
  • 7:25 - 7:29
    Et au 21e jour, le cœur commence à battre.
  • 7:29 - 7:33
    C'est-à-dire que la circulation du sang,
    la création des axes vasculaires,
  • 7:33 - 7:38
    et donc la fonction circulatoire,
    existe avant la création de l'organe,
  • 7:38 - 7:44
    ce qui montre bien l'importance
    du liquidien et de ses mouvements
  • 7:44 - 7:47
    pour aboutir à la formation
    des structures.
  • 7:49 - 7:54
    Alors, quand les scientifiques
    ont découvert le génome,
  • 7:54 - 7:56
    ils pensaient qu'on allait
    trouver dans l'ADN
  • 7:56 - 7:59
    toutes les clés de ce
    développement de l'embryon.
  • 7:59 - 8:01
    Mais, en fin de compte, on s'est aperçu
  • 8:01 - 8:05
    que l'ADN, l'information génique
    était nécessaire mais insuffisante.
  • 8:05 - 8:09
    Elle est un peu comme
    un livre de recettes de cuisine,
  • 8:09 - 8:11
    elle ne dit pas
    qui est le chef et qui agit.
  • 8:11 - 8:16
    Alors, il y a des forces physiques
    qui interviennent lors de l'embryogenèse.
  • 8:16 - 8:20
    On connaît un certain nombre de réactions,
    l'importance de certaines protéines,
  • 8:20 - 8:25
    l'importance des phospholipides
    et du cytosquelette des cellules,
  • 8:25 - 8:27
    mais, on n'a pas complètement identifié
  • 8:27 - 8:30
    les forces qui sont à l'action
    dans ce développement embryologique.
  • 8:30 - 8:34
    Ce qu'on sait par contre, c'est
    que le liquidien, quand on l'observe,
  • 8:34 - 8:40
    traduit l'existence de ces forces
    et traduit ces forces en actions.
  • 8:40 - 8:43
    C'est un peu comme si
    le liquidien était le médiateur
  • 8:43 - 8:46
    entre ces forces et le
    développement de l'embryon,
  • 8:46 - 8:50
    le développement des formes
    et des fonctions de l'embryon.
  • 8:51 - 8:56
    Alors, peut-être que pour comprendre
    comment agissent ces forces,
  • 8:56 - 8:59
    il faudrait replacer l'embryon
    dans son environnement,
  • 8:59 - 9:02
    c'est-à-dire qu'il faudrait non pas
    considérer l'embryon en tant que tel,
  • 9:02 - 9:06
    mais ses interactions
    avec la matrice fluidique,
  • 9:06 - 9:09
    avec le placenta, l'utérus,
  • 9:09 - 9:12
    et peut-être avec des choses
    qui vont au-delà de ça.
  • 9:12 - 9:16
    Et cette interaction, qui est
    la spécificité des systèmes vivants,
  • 9:16 - 9:19
    donc de la complexité,
    est peut-être le moyen
  • 9:19 - 9:23
    qui nous amènera un jour à comprendre
    exactement quelles sont ces forces
  • 9:23 - 9:27
    et comment et pourquoi elles agissent,
    au-delà des phénomènes biochimiques.
  • 9:28 - 9:32
    Est-ce que par exemple, et par analogie,
  • 9:32 - 9:37
    les forces à l'action dans l'embryogenèse
    sont les mêmes forces, par exemple,
  • 9:37 - 9:42
    que celles de la Lune et du Soleil
    sur l'attraction par rapport aux océans ?
  • 9:43 - 9:46
    Par exemple, les sages-femmes ont remarqué
  • 9:46 - 9:49
    qu'il y avait plus d'accouchements
    au moment de la pleine lune.
  • 9:49 - 9:52
    Est-ce que l'embryon,
    dans son milieu liquidien,
  • 9:52 - 9:55
    sent ces attractions gravitationnelles,
  • 9:55 - 9:59
    comme l’océan qui est mobilisé
    par la Lune et le Soleil ?
  • 9:59 - 10:03
    Peut-être. On n'a pas de réponse,
    mais c'est une possibilité.
  • 10:04 - 10:08
    Cette diapo, que vous
    connaissez certainement,
  • 10:08 - 10:10
    vient des travaux du japonais Emoto,
  • 10:10 - 10:13
    qui a montré comment
    on pouvait structurer l'eau,
  • 10:13 - 10:15
    c'est-à-dire comment un son différent
  • 10:15 - 10:18
    pouvait entraîner une
    cristallisation différente de l'eau.
  • 10:18 - 10:22
    Cela veut dire quoi ? Cela veut dire
    que l'eau est un milieu impressionnable.
  • 10:22 - 10:25
    L'eau peut garder une information.
  • 10:25 - 10:29
    On sait par exemple,
    que si on expose de l'eau au soleil,
  • 10:29 - 10:33
    et qu'on fait germer du blé avec,
    le blé va pousser beaucoup plus vite
  • 10:33 - 10:37
    que si on fait germer du blé avec une eau
    qui n'a pas été exposée au soleil.
  • 10:37 - 10:39
    C'est-à-dire que l'eau peut être
    impressionnée par un son,
  • 10:39 - 10:42
    et aussi par la lumière.
  • 10:44 - 10:46
    Alors il y a des travaux très intéressants
  • 10:46 - 10:50
    réalisés par Marie-Claire Busnel,
    chercheur du CNRS,
  • 10:50 - 10:55
    et le Professeur Relier, ancien
    chef de service de néonat à Paris,
  • 10:55 - 10:59
    sur la neurosensorialité
    des fœtus et des nourrissons.
  • 11:00 - 11:04
    En particulier, ils ont fait écouter
    des sons différents aux nouveau-nés
  • 11:04 - 11:07
    pour savoir comment
    leur rythme cardiaque -
  • 11:07 - 11:10
    vous vous souvenez
    de notre cœur tout à l'heure -
  • 11:10 - 11:12
    était influencé,
  • 11:12 - 11:16
    c'est-à-dire, si écouter
    du Johnny Hallyday les excitait,
  • 11:16 - 11:19
    ou si au contraire, écouter
    du Debussy les calmait.
  • 11:19 - 11:22
    En fin de compte, ils se sont aperçu
  • 11:22 - 11:25
    qu'un enfant dont la Maman a écouté
    du Johnny Hallyday pendant la grossesse,
  • 11:25 - 11:29
    quand il l'écoute
    après être né, ça le calme.
  • 11:29 - 11:31
    Par contre, quand vous lui mettez
    du Debussy, ça l'énerve,
  • 11:31 - 11:34
    et son rythme cardiaque s'accélère.
  • 11:34 - 11:38
    Donc, il y a une mémorisation
    intra-utérine par le système nerveux
  • 11:38 - 11:42
    des sons qui sont entendus
    pendant la grossesse.
  • 11:42 - 11:48
    L'intéressant, c'est que nous avons
    tous une double conduction des sons :
  • 11:48 - 11:51
    une première conduction
    qui est aérienne, par le tympan,
  • 11:51 - 11:54
    et une conduction osseuse,
    par les os de la boîte crânienne.
  • 11:54 - 11:58
    Le fœtus, lui, a une autre conduction
  • 11:58 - 12:00
    qui est la conduction liquidienne.
  • 12:00 - 12:02
    On sait que les sons
    vont se diffuser dans l'eau.
  • 12:02 - 12:08
    On sait que le cerveau,
    c'est 75 % d'eau ensuite,
  • 12:08 - 12:10
    mais pendant l'embryogenèse,
    c'est beaucoup plus.
  • 12:10 - 12:13
    Alors, est-ce qu'il y a une
    mémorisation des sons
  • 12:13 - 12:17
    qui se fait à ce moment-là et par
    ce biais-là ? C'est tout à fait possible.
  • 12:17 - 12:21
    Ils ont fait une autre expérience
    en faisant écouter le cœur de la maman.
  • 12:21 - 12:24
    Si la maman a eu une grossesse paisible,
  • 12:24 - 12:27
    quand vous faites écouter à l'enfant
    le cœur de la maman, il se calme.
  • 12:27 - 12:29
    Si la maman a eu une grossesse stressante,
  • 12:29 - 12:33
    vous faites écouter le cœur de la maman,
    et le cœur du bébé s'accélère.
  • 12:33 - 12:35
    Si vous faites écouter
    la voix de la maman,
  • 12:35 - 12:39
    si elle parle de choses
    tout à fait anodines,
  • 12:39 - 12:42
    il n'y a pas d'accélération
    du rythme cardiaque.
  • 12:42 - 12:45
    Si la maman évoque un stress
    qu'elle a vécu pendant la grossesse,
  • 12:45 - 12:47
    le coeur du bébé s'accélère aussi.
  • 12:48 - 12:53
    Ce qui est intéressant, c'est qu'ils
    se sont aperçu, à Port-Royal,
  • 12:53 - 12:57
    que quand ils faisaient écouter
    aux enfants les bruits de l'océan,
  • 12:57 - 12:59
    ça calmait tous les enfants.
  • 12:59 - 13:03
    Et pourtant, intra-utérin, aucun enfant
    n'a entendu les bruits de l'océan.
  • 13:03 - 13:06
    Dans le ventre d'une maman,
    il y a beaucoup de bruit.
  • 13:06 - 13:10
    Il peut y avoir des bruits du même décibel
    qu'un camion qui passe dans une rue.
  • 13:10 - 13:14
    Donc, c'est très bruyant,
    mais il n'y a pas les bruits de l'océan.
  • 13:14 - 13:17
    Alors pourquoi ces bruits de l'océan
    calment tous les enfants ?
  • 13:17 - 13:22
    Mystère ! Mais, c'est peut-être justement
    cette notion des origines de la vie.
  • 13:23 - 13:25
    Ils se sont même aperçu que les gens
  • 13:25 - 13:27
    dans le service où ils écoutaient
    les bruits de l'océan,
  • 13:27 - 13:31
    ça les calmait, voire les endormait.
  • 13:34 - 13:38
    Alors, concernant le rôle de l'océan,
  • 13:38 - 13:41
    j'aime bien cette citation
    d'Edgar Morin qui dit :
  • 13:41 - 13:44
    « J'aime plonger dans la vague
    qui elle-même plonge au-dessus de moi,
  • 13:44 - 13:48
    m'engouffrer dans elle qui m'engouffre,
    me défaire en elle, avec elle,
  • 13:48 - 13:51
    puis remonter, réémerger, renaître.
  • 13:51 - 13:56
    Après, et durant plusieurs heures,
    je me sens mieux que mieux, meilleur. »
  • 13:56 - 13:59
    Peut-être que le fait
    de s'immerger dans l'océan,
  • 13:59 - 14:03
    par ses rythmes, par sa substance,
  • 14:03 - 14:07
    réinitialise une mémoire
    que nous possédons
  • 14:07 - 14:11
    par rapport à l'origine des formes
    et à la substance de la vie,
  • 14:11 - 14:14
    et que là est l'intérêt pour nous,
  • 14:14 - 14:17
    et les raisons du bien-être
    et de notre sérénité
  • 14:17 - 14:19
    quand on va plonger dans l'océan.
  • 14:20 - 14:24
    Pour finir, je voudrais évoquer Hawaï,
  • 14:24 - 14:27
    et un récit hawaïen
    qui s'appelle le « Kumulipo »,
  • 14:27 - 14:32
    qui est un récit cosmogonique
    et anthropogonique
  • 14:32 - 14:36
    qui explique comment
    toute la vie est née de l'océan -
  • 14:36 - 14:39
    les mollusques,
    les coquillages, les poissons,
  • 14:39 - 14:41
    les rats, les cochons,
    et puis les hommes.
  • 14:41 - 14:46
    Et vous savez que dans la Polynésie,
    en particulier à Hawaï,
  • 14:46 - 14:50
    l'océan était « tabou », c'est-à-dire
    que certaines activités comme la pêche
  • 14:50 - 14:54
    étaient proscrites à certaines périodes
    de l'année pour protéger le poisson,
  • 14:54 - 14:58
    certaines plages étaient taboues,
    certaines vagues étaient taboues.
  • 14:58 - 15:01
    Et « tabou », ça voulait dire interdit.
    Mais pourquoi interdit ?
  • 15:01 - 15:02
    Interdit parce que sacré,
  • 15:02 - 15:05
    et il ne fallait pas profaner
    ce qui était sacré.
  • 15:05 - 15:11
    Donc si aujourd'hui je formule un vœu,
    peut-être partagé par tous ici,
  • 15:11 - 15:17
    c'est que notre océan redevienne tabou,
    c'est-à-dire préservé parce que sacré,
  • 15:17 - 15:21
    parce que si vous m'avez bien suivi,
    l’océan, il est aussi en nous.
  • 15:21 - 15:23
    Merci.
  • 15:23 - 15:25
    (Applaudissements)
Title:
L'océan en nous | Eric Delion | TEDxBasqueCountry
Description:

Quels bienfaits l'homme peut-il retirer de son immersion dans les flux océaniques ?

Eric Delion est ostéopathe DO, membre du Registre des Ostéopathes de France (ROF) et de l'Académie d'Ostéopathie de France. Installé sur la côte basque, co-fondateur de la SOORF, il est chargé de cours et responsable des enseignements cliniques au Collège Ostéopathique Sutherland de Bordeaux. Passionné par la vie et le mouvement, l'ostéopathie et le surf, ceci l'amène à une réflexion philosophique pragmatique sur les interactions existantes entre les mouvements liquidiens, l'homme et l'océan.

Cette présentation a été donnée lors d'un évènement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:32

French subtitles

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