[Thème: Alignez-vous avec les jeunes]
Je m’appelle Aybek Rakhim, j'ai 21 ans
et je rêve que chacun trie ses déchets,
que chacun d'entre vous trie ses déchets.
Quand je vois des ordures
là où il ne doit pas y en avoir,
cela me contrarie beaucoup.
Un jour, mon père et moi passions
près d'une décharge à Pavlodar.
Évidemment, ce n'était pas l'image
la plus agréable que j'ai pu voir :
une odeur affreuse qui se propageait
sur des kilomètres de saleté et d'ordures
et des oiseaux survolaient tout ça
en quête de nourriture.
Des sachets en cellophane
comme de la neige blanche
couvraient toute la zone.
Des sans-abris fouillaient
dans tous ces tas
pour trouver de quoi gagner
un peu d'argent.
Ce terrible contraste m'est resté
en mémoire et m'a beaucoup affecté.
Mon père était un homme d'affaires.
Il voulait s'occuper des déchets
et bâtir des usines de recyclage.
Je me souviens, au début du lycée,
c'est-à-dire il y a sept ans,
d'avoir vu sur son bureau une pile
de documents, c'était plusieurs projets
comme des panneaux solaires
et bien sûr, de recyclage des déchets.
L'idée du recyclage des déchets m'a plu,
je me suis accroché à cette idée.
C'est génial et écologique
de donner un vieil objet et de recevoir
quelque chose de neuf en retour.
Ainsi, on peut presque atteindre un cycle
infini de réutilisation de nos objets.
Plus tard, mon père est mort
et j'ai commencé à travailler
pour aider ma mère.
En travaillant pour quelqu'un,
j'ai compris que ça ne me plaisait pas,
que ce n'était pas fait pour moi.
Et j'ai commencé à faire
mes propres projets.
Ce qui m'a sûrement beaucoup influencé,
c'est que mon père dirigeait sa propre
entreprise et travaillait pour lui-même.
J'ai fait plusieurs projets
et j'ai participé à différents concours.
Je ne vous mens pas en disant que j'ai
participé alors à plus de 50 concours,
de formations et d'accélérateurs.
J’essayais d'être partout et de dire :
« Les gars, je suis là !
J'ai un rêve et je veux le réaliser ! »
Et ainsi un jour, on m'a invité à Astana,
j'ai fait une présentation et demandé plus
d'investissements pour créer des usines.
Mais ça n'allait pas trop ensemble
un lycéen... et une usine.
J'avais 18 ans.
Évidemment, j'ai reçu un refus.
Plus tard, je suis entré à l'université,
j'ai déménagé à Almaty
et j'ai compris qu'il n'y a pas besoin
de construire de grandes usines,
J'ai commencé à étudier cela
plus en détail
et j'ai compris qu'il y a des usines –
elles sont peu nombreuses, mais il y en a.
Il faut les aider.
Le paradoxe était
qu'il y a des déchets partout
et en grande quantité,
mais les usines manquent de matières
à recycler, elles manquent de déchets
qui soient recyclables
pour créer de nouvelles choses.
Et un jour, alors que nous suivions
un cours sur les technologies mobiles,
j'ai commencé à y réfléchir et j'ai décidé
de combiner la technologie et l'écologie.
Je suis allé voir des usines,
je les ai étudiées, je les ai cherchées
et j'ai regardé comment
tout cela fonctionne.
J'ai appris qu'il y a
des points de recyclage
qui collectent certains types
de déchets spécifiques.
Ils les collectent et les transfèrent pour
les traiter ou bien ils le font eux-mêmes.
Mais j'ai compris que beaucoup ne le
savent pas – ils manquent d'informations.
Et l'information, c'est la ressource
qui donne un coup de pouce au progrès.
J'ai créé une application où s'affichaient
tous les points de collecte
avec des informations détaillées
sur ce qu'ils collectent, où,
les heures d'ouverture, etc.
Et aussi quand j'étais à l'université
ou que j'allais ailleurs à Almaty,
je voyais qu'il n'y avait pas
de système efficace de tri des déchets.
À Almaty, une idée reçue circulait
selon laquelle même si
tu tries tes déchets,
un seul camion arrive, récupère
et emmène le tout à la déchèterie.
J'ai commencé à créer ces conditions seul,
j'ai réuni d'autres jeunes comme moi
et nous avons commencé
à faire des projets.
Pour devenir un héros écolo, pas besoin
d'usines – commençons par nous-même.
J'ai trois règles zéro déchet,
qui vous permettront d'avoir
un impact positif sur l’environnement
et de réduire votre empreinte écologique.
La première, c'est de remplacer des objets
jetables par des objets réutilisables.
Par exemple, les bouteilles en plastique
par des bouteilles réutilisables
et les emmener avec soi.
La deuxième, c'est de ne pas
remplacer les objets cassés,
mais les réparer
et continuer à les utiliser.
Si vous n'en avez plus besoin,
je suis absolument sûr à 100%
que vous pouvez trouver des gens
qui les utiliseront avec plaisir.
Et la troisième,
c'est de n'acheter délibérément
que des choses qui peuvent être recyclées,
c'est-à-dire penser
à son empreinte écologique.
Ces règles ne vont pas seulement
vous faire réaliser des économies,
elles vont aussi vous aider
à avoir un impact positif sur la nature.
Aujourd'hui, en recevant de bons retours
et des remerciements pour notre projet,
je comprends que j'ai choisi la bonne voie
et que mon activité est utile.
Les gens ne comprennent pas
que nous n'avons pas d'autre planète.
Si nous détruisons cette planète,
nous n'en trouverons pas d'autre.
(Applaudissements)
Notre avenir sera vert
ou bien il ne sera pas.
(Applaudissements)